ANIMATEURS DE COURSES (3)
ANIMATEURS DE DORDOGNE ET DE NOS COURSES DE DORDOGNE.
(entre parenthèses les dates des prises de vue de chacun des speakers)
- Et voici la troisième publication des animateurs de nos routes du Périgord. Des animateurs de tous niveaux si bien qu’en 1983, la Fédération Française soucieuse de ses licenciés a entamé une reforme quant à l’obtention de leur licence. Voilà l’intégralité d’une lettre adressée à leur intention par Jean-Robert Laloi chroniqueur du journal "Cyclisme" à cette époque.
- Revoir la publication précédente sur les speakers.
LETTRE AUX GENS DU MICRO
(par Jean-Robert Laloi in Cyclisme du 18 novembre 1983)
Messieurs les speakers,
- Vous n’êtes pas sans ignorer qu’il a beaucoup été question de vous ces derniers temps dans la vieille maison fédérale de la rue de Dunkerque à Paris. Ceci est une confidence mais je dois vous avouer que je me suis fortement intéressé à l’avenir que la FFC voulait vous réserver. Comment dire ! Je fus bien content d’apprendre qu’enfin, on allait très implicitement vous diviser en deux parties bien distinctes. Construire en quelque sorte un mur entre les professionnels et les occasionnels du micro. Les bons d’un côté, les moins bons de l’autre.
- Je sais que mon plaidoyer ne plaira pas à ceux qui se sentiront visés par ses regrettables vérités, mais il faut que je vous explique ce que je pense de vous, au risque de ne plus être salué sur certaines lignes de départ. Et après... L’important pour moi, et mon rôle de chroniqueur me le confère, est de mettre en valeur ceux qui servent la bonne cause du sport et de tirer à boulets rouges sur ceux qui le discréditent.
- Allez ! Je me jette à l’eau en vous posant une question. Vous êtes actuellement 143 licenciés à la FFC. Parmi ce nombre, combien sont à votre avis reconnus comme étant d’honnêtes commentateurs, capables de tenir un public en haleine, de parler convenablement français, de reconnaître nos meilleurs coureurs à l’entrée de la dernière ligne droite, d’expliquer un règlement fédéral, de veiller à une sobre tenue vestimentaire ? Et bien une trentaine tout au plus ! Je n’invente rien puisque tel est le chiffre communiqué par les connaisseurs.
- J’ai essayé souvent de comprendre pourquoi certaines épreuves pourtant de renom n’attiraient pas le public escompté pour en arriver à cette conclusion accusant directement l’organisateur de ne pas avoir choisi l’animateur adapté à l’évènement. Le mordu du vélo ira toujours autour d’un circuit encourager ses favoris mais le néophyte, l’impassible, le spectateur de circonstance aura-t-il envie de goûter une deuxième fois si le plat servi est froid, mal présenté et insuffisamment assaisonné ?
- Bref, beaucoup d’entre vous devraient prendre conscience qu’il ne leur est pas permis de tenir un rôle aussi perplexe que celui de chef d’orchestre d’une course cycliste. Cela ne veut pas dire qu’il faille tout abandonner mais de grâce, laissez en toute camaraderie votre place à un véritable parleur en des hauts lieux de compétition. J’en connais même parmi vous, n’ayant jamais eu la délicatesse de s’acquitter du droit fédéral, avoir osé se présenter en professionnel de l’animation sans avoir omis de réclamer à l’organisateur un cachet fort alléchant.
- Dans un souci d’équité, la FFC nous a rapporté qu’elle irait d’abord faire la chasse à cette catégorie d’hommes peu scrupuleux et selon toute vraisemblance, qu’elle obligerait ses nouveaux licenciés speakers à passer devant le jury attribuant le label de commissaire B, lequel leur permettra de devenir stagiaire durant deux années. Au terme de cette période d’essai parsemée de contraintes (interdiction de percevoir un pourcentage sur les primes distribuées et de commenter les grandes épreuves du calendrier), le comité régional dont sera ressortissant chaque stagiaire délivrera selon des critères de compétence bien définie une licence dite "speaker de haut niveau".
- Ce ne sont bien sûr que des informations à mettre au conditionnel. Le comité directeur fédéral n’a pas encore entériné ce projet Messieurs, mais je vous le répète, il me semble pour ma part que de telles mesures étaient urgentes et indispensables.
- Ne m’en voulez pas de ma franchise. Vous savez bien que lorsqu’il y a désordre dans la maison, si l’on veut recevoir une jolie fille, il faut bien faire le ménage. Bonne chance à tous.
Jean-Robert LALOI
- Que dire au sujet de cette correspondance ? Tout simplement que la vérité venait d’être dite et qu’il n’y avait rien à rajouter. La FFC fera sa petite révolution en faisant subir un examen de commissaire régional aux speakers. Certains (en particulier les débutants) deviendront des animateurs stagiaires, les autres resteront des animateurs tout simplement, ceci en fonction de leur expérience et de leur ancienneté. Une règle qui a fonctionné un certain temps, mais qui depuis est retombée... dans les oubliettes... Il faut savoir qu’aujourd’hui, peu de speakers sont licenciés. Sur le territoire Aquitain, ils ne sont plus que douze à détenir une licence FFC au titre de la saison 2013.
Alain CHAUSSAT (2005) : originaire de Sablons de Guitres, il est un des plus anciens animateurs qui de plus est toujours en exercice. Ancien coureur de Libourne, licencié au Racing-Club Mussidanais, il officie surtout en Gironde et dans notre Dordogne mais aussi dans le Lot-et-Garonne et jusque dans les Landes.
Dominique GAUTHIER (1985) : frère de Jean-Louis, il réside au Buisson de Cadouin. Licencié à Tursac puis au CC Sarladais, il a débuté en 1981 mais s’est retiré vers 1987.
Jean-René VILLECHANOUX (1976) : lui aussi est un ancien du micro, puisqu’il a débuté à la FSGT dans les années 70. Tour à tour licencié à Marmande, peut-être même à Montauban, Saint-Astier, Mussidan, il nous a quittés le 28 janvier 2010. Grand speaker qui s’exprimait parfois en occitan, a animé les plus grandes épreuves de notre région. Natif de la Double, il aimait cette région où il trouvait de beaux cèpes qu’il faisait déguster à son cercle d’amis. Jean-René, tu nous manques...
Jean FRANCIS (1965) : ancien animateur des années 60 qui détenait une agence à Coutras.
Jean-Pierre DESSIMOULIES (1980) : il disait qu’il avait animé la Route de France et avait une belle voix très agréable à écouter. Licencié aux clubs de Nontron, a officié pratiquement dans toutes les épreuves du Périgord Vert.
Narcisse PEREZ (1982) : Devenu un grand spécialiste de la truffe, Narcisse Pérez avait été un speaker dans les années 80/90. On aimait d’ailleurs se rendre dans son restaurant qu’il a tenu un temps à Montagrier. On y a bu de belles tournées d’apéritif chez lui avec des dirigeants Ribéracois qui se reconnaîtront. Mais ceci constitue la petite histoire qui à elle seule situe ce personnage très charmant et qui savait bien commenter nos épreuves.
Jean-Michel LASSAGNE (1987) : Originaire du Sud de la Dordogne (région d’Eymet) il a souvent commenté avec Serge Sicaud. Bon animateur, qui détenait une voix très puissante et quelque peu rocailleuse. Un timbre très apprécié des coureurs, qui de ce fait réceptionnaient bien de leur vélo toutes les annonces des primes.
Guy CHAMPEAUX : né en 1951 (photo ci-contre) il est le speaker de toute la Corrèze et du Limousin, là où le cyclisme se conjugue avec l'accordéon, la bruyère et le parfum des Monédières. Détient une longévité au micro, digne des meilleurs animateurs qu'on affectionne. Réputé et très connu par maintes générations de coursiers.
RAPPEL : l’année qui suit le nom de chacun des animateurs ci-dessus, est celle de la prise du cliché publié en haut de page.
RÉTRO VÉLO DORDOGNE – ANIMATEURS 3 © BERNARD PECCABIN
Réédition d’articles parus sur le blog la Dordogne Cycliste (à suivre)