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RETRO VELO DORDOGNE
29 février 2020

MIALLET - PALMARÈS

AUX CONFINS DU PÉRIGORD

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En 1966 victoire de Campaner (à droite) devant Dubreuil (à gauche)

- Petite commune du Nord de la Dordogne coincée entre Firbeix et Saint-Saud et limitrophe du Limousin. C’est avant tout le village natal d’André Commerie(1) (appelé le gouyassou)remarquable coureur, qui détiendrait sans doute un palmarès conséquent, s’il n’y avait pas eu la guerre (1939-1945). Mialet a été une organisation cycliste très active, puisque dès 1946 l’épreuve figure sur le calendrier. Le Cyclo-Club Périgourdin a été le club qui a été le plus présent, mais il y a eu aussi la Pédale Thibérienne, peut-être la Pédale du Nontronnais, voire le VC Arédien et enfin l’ASPTT Périgueux qui a fermé le bal de 1992 à 2002. Le record de victoires est détenu par Michel Fedrigo, père de Pierrick (cinq succès).
- En marge de l’épreuve de Miallet, programmée le dimanche qui précède le 29 septembre, il y a eu aussi l’épreuve courue aux Trois Cerisiers, un lieu-dit important de cette commune, situé juste à la limite entre la Haute-Vienne et notre département. Cette épreuve des Trois Cerisiers (qui avait lieu le premier dimanche de juillet)a été organisée tour à tour par la Pédale Thibérienne et l’Union Cycliste du Nontronnais, chère à Jean-Claude Védrenne. Mais la commune de Miallet a également organisé un prix cycliste au profit des petites catégories au printemps, ceci durant une petite période. C’est une raison de voir sur certaines années du palmarès, plusieurs noms.

Trois Cerisiers 89

Claude Lévêque (UV Limousine) vainqueur le 2 juillet 1989 aux Trois Cerisiers répond à Jean-Louis Roche
le speaker de service. Lévêque avait gagné devant Nicolas Fiacre (ASPTT Périgueux) et Charly Denis du même club.

Palmarès connu de l’épreuve de Miallet : 1946 Troutaud (Cahors), 1947 Charles Martin (CC Périgourdin), 1948 André Commerie (Pédale Faidherbe), 1949 Gilbert Ducourneau (Mont de Marsan), 1950 Adolphe Pras (Jarnac), 1951 Jacques Vivier (CA Ribérac), 1952 Georges Aymard (CRC Limousin), 1953 Louis Rigon (AS Miramont), 1954 Marcel Boucherie (CC Périgourdin), 1958 Maurice Réjasse (CRC Limousin), 1960 Claude Gabard (Châtellerault), 1962 Robert Verdeun (SA Bordelais), 1966 Francis Campaner (CC Bordelais), 1967 Roger Saladié (UA Vic), 1970 Roger Saladié (UA Vic), 1971 Francis Duteil (CRC Limousin), 1973 Michel Fedrigo (Pédale Tonneins), 1974 Michel Fedrigo (Tonneins), 1975 Francis Lopez (CA Créon), 1977 Jean-Marie Valade (EC Foyenne), 1978 Bernard Pineau (US Talence), 1979 Roger Saladié (CV Montastruc) 1980 Michel Fedrigo (VC Bazas), 1981 Michel Fedrigo (CC Marmande), 1982 Michel Fedrigo (CC Marmande), 1983 Jean-Luc Besse (CC Périgourdin), Jean-Marie Valade (EC Foyenne), 1984 Didier Virvaleix (CC Périgueux), Eric Valade (EC Foyenne), 1985 Philippe Chalopin (UV Limousine), Patrick de Santi (UC Entre Deux Mers), 1986 Hervé Lavignac (CC Périgourdin), Francis Dubreuilh (CC Périgourdin), 1987 Patrice Peyencet (CC Périgueux), Francis Bardet (CRC Limousin), 1988 Jean-Francis Vincent (CC Marmande), Franck Arnal (AS Saint-Junien), 1989 Didier Dutertre (CC Périgourdin), 1990 Dominique Lehuitouze (UC Lockrist-Hennebont), 1991 Fernand Lajo (US Bouscat), 1992 Mickaël Sourdy (CC Vervant), 1993 Philippe Mondory (GC Orléans), 1994 Gaëtan Secher (US Saint-Herblain), 1995 Bruno Thouroude (VC Chartres), 1996 Jérôme Gourgousse (UC Châteauroux), 1997 Victor Melkior (RC Mussidan), 1998 Victor Melkior (RC Mussidan), 1999 Carl Naïbo (GC Bergerac), 2000 Jean-Claude Mespoulède (ASPTT Périgueux) et Guy Rauzet (gentleman), 2001 Jérôme Le Solliec (UC Brive), 2002 Olivier Martinez (EVCC Bergerac).
- Ce Prix des fêtes s’est couru longtemps le mardi c'est-à-dire à la fin de la fête.

Palmarès connu de l’épreuve des Trois Cerisiers : 1951 André Commerie (Pédale Faidherbe), 1980 Philippe Berron (VC Leroy-Somer), 1981 Jean-Louis Berron (VC Leroy-Somer), Maurice Loustalot (AJ Montmoreau), 1982 Francis Duteil (CRC Limousin), 1983 Alain de Carvalho (UC Brive), 1984 Eric Leblanc (VC Roubaix), 1985 Alain de Carvalho (UC Brive), 1986 Jérôme Lotton (AC Limoges Bussière Poitevine), 1987 Claude Lévêque (UV Limousine), 1988 Eric Raud (CCP Nontron), 1989 Claude Lévêque (UV Limousine), 1990 Daniel Delmon (CC Périgourdin).

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Marius Duteil, Commerie (le plus petit) au centre et Brun lors du prix Lafond en 1951 à Périgueux

(1) Palmarès saison 1946 d’André Commerie licencié à la Pédale Faidherbe

 21/04/46 - 3° Prix Henri-Blanc  Brive-la-Gaillarde, 28/04/46 - 4° du Critérium du Printemps  Périgueux, 01/05/46 - 3° Éliminatoire régionale du G. Prix de l' Humanité, 12/05/46 - 15° Grand Prix de la Cité  Limoges, 19/05/46 - 2° Grand Prix du Travailleur Limoges, 30/05/46 - 2° Prix du Pont Saint-Jean  Limoges, 30/05/46 - 1° Prix du Pont Saint-Pierre  Limoges, 31/05/46 - 6° Prix Pierre-Laumond  Brive-la-Gaillarde, 03/06/46 - 3° Grand Prix de Saint-Mathieu, 05/06/46 - 1° Grand Prix de Cherveix-Cubas, 06/06/46 - 1° Grand Prix des Eyzies-de-Tayac, 11/06/46 - 5° Grand Prix de Saint-Yrieix, 16/06/46 - 2° G.P. de la Ville & des Commerçants de Périgueux, 23/06/46 -5° Prix de Gourdon, 30/06/46 - 1° Grand Prix du V.C. de Brive, 30/06/46 - 1° Prix de Lalinde, 07/07/46 - 3° Grand Prix de Saint-Junien, 08/07/46 - 1° G.P. de la Ville & des Commerçants de La Rochefoucault, 14/07/46 - 1° Prix de Sarlat, 21/07/46 - 6°G.P. de la Ville de Périgueux & des Commerçants, 28/07/46 - 1° Grand Prix de Saint-Léonard, 29/07/46 - 12° Grand Prix d'Oradour-sur-Vayre, 04/08/46 - 2° G.P. de la Ville & des Commerçants de Limoges, 16/08/46 - 8° Grand Prix de la Libération  Brive, 19/08/46 - 6° G.P. Gilles & de la Municipalité  Le Grand Bourg, 22/08/46 - 1° Grand Prix de Saint-Priest-Taurion, 30/08/46 - 1° Prix de Daglan, 08/09/46 - 2° Prix d'Issigeac, 10/09/46 - 1° Grand Prix de Piégut-Pluviers, 16/09/46 - 1° G.P. du Commerce & de l'Industrie de Mussidan, 22/09/46 - 1° Circuit de Montbron, 22/09/46 - 2° Prix de Clôture du VC Brive, 24/09/46 - 5° Grand Prix de Miallet, 30/09/46 1° Grand Prix de la Commune Libre de Nontron, 31/12/46 - 1° Championnat du Limousin  par addition de points, 24/06/47 - 1° Prix de Saint-Jean à La Couronne.

- La carrière de Commerie avait débuté bien avant la guerre. Elle s’est terminée dans les années 50. La gentleman dite "la Valentin Huot" a longtemps reçu le réputé citoyen de Mialet qui est venu s’illustrer même dans ses vieux jours... Et si quelqu’un détient son palmarès complet, n’hésitez pas de me l’adresser.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – MIALLET © BERNARD PECCABIN
Réédition d’articles parus sur le blog la Dordogne Cycliste

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29 février 2020

SAINT-MARTIAL DE VALETTE 16 MAI 1999

CHAMPIONNAT DE DORDOGNE DES JEUNES

- Saint-Martial de Valette est un village qui colle à la ville de Nontron et qui a accueilli en son temps héroïque le "Grand Prix Pierre Dumas". Aujourd’hui, plus une trace de cyclisme ne subsiste et c’est pour cela que "Rétro Dordogne" revient à ce championnat des jeunes qui est sans doute une des dernières courses de la commune.

1999 SMV Minimes

Départ des minimes pour une course par le Cluzeau, Grolhier et Yonnet

- En ce 16 mai 1999, l’équipe des "Dutertre" qui ont résidé dans cette commune avaient mis les petits plats dans les grands pour cette épreuve. Mickaël Delage n’a eu aucune peine à remporter le titre minime. Auréolé déjà de huit succès depuis le début de la saison, l’élève de Marc Dutreuilh semblait rouler sur une autre planète, comme en état de grâce. Reste à connaître maintenant sa véritable valeur lorsque le titre Aquitain sera mis en jeu. Derrière, le jeune Larpe aura tenté de résister, pris en tenaille par l’homme de tête et la meute des Montponnais issus de l’école de cyclisme de l’UC Montpon. Et dans cette lutte, le Nontronnais parviendra à rallier la banderole en deuxième position, privant les Montponnais des trois médailles qu’ils auraient pu remporter avec un petit peu plus de technique et de lucidité.

1999 SMV Minimes podium

Podium des minimes avec Versos, Delage et Larpe

Classement : 1. Mickaël Delage (UC Montpon), 2. Mickaël Larpe (CCP Nontron), 3. Jonathan Versos (UC Montpon), 4. Courtois (UC Montpon), 5. Rémi Dutreuilh (UC Montpon), 6. Lionel Céruelo (EVCC Bergerac), 7. Yan Monribot (CC Lindois), 8. Cheminade (GC Bergerac), 9. M. Joubert (CC Périgueux), 10. Cyril Authier (CC Périgueux), etc...

- L’évènement, c’est Alvès qui l’a produit, en allant jusqu’au bout de son entreprise hardie. Si le Pététiste Comte a paru pendant deux tours, être en mesure de constituer une menace pour notre périgourdin, il n’en fut plus de même en fin de course puisque l’élève du président Paul franchissait la ligne d’arrivée avec une avance confortable de 2’36s. Chez les quatre hommes placés en contre attaque, le SC Périgord tirera son épingle de jeu avec Fradin 3° et Brusson 4°, soit deux cadets 1° année sur qui il faudra désormais compter pour le titre de l’an 2000.

1999 SMV juniors (2)

Ci-dessus le podium cadets à l’heure des récompenses.

Classement : 1. Guillaume Alvès (CC Périgueux), 2. Nicolas Comte (Asptt Périgueux), 3. Fradin (SC Périgord), 4. Adrien Brusson (SC Périgord), 5. G. Otchapowski (CC Périgueux), 6. Bassot (GC Bergerac), 7. Grand (EC Ribérac), 8. Darnac (Saint-Astier), 9. D. Augiron (JS Astérienne), 10. Florian Ginsou (CC Périgueux), etc...

1999 SMV Cadets départ

Départ des juniors

- Très curieusement, la course juniors se dessina au 35° kilomètre, avec un groupe de sept garçons qui semblaient s’entendre comme larrons en foire. Mais au fur et à mesure que le compte à rebours annonçait l’issue finale, la nervosité gagnait cette petite troupe pour lesquels il n’y avait que trois places sur le podium, ce qui condamnait les quatre autres à vivre une après course difficile. La dernière ascension ne livrera même pas son verdict et ce sont sept hommes qui se présenteront pour un sprint royal, où le jeune Lamiraud prouva qu’il en avait sous la socquette en exécutant les Bergeracois du Guidon Club pourtant bien placés pour rééditer le fameux tiercé de l’an passé. Mickaël Lamiraud, le plus grand de la bande des sept, devenait ainsi le plus grand sur cette marche du podium. Déjà champion cadet en 1997, battu sur ses terres à Verteillac l’an passé, il savourait son succès et cette belle revanche. Car si on dit que la défaite blesse, on dit aussi qu’elle nourrit et régénère l’ambition, au point de multiplier les forces lors de la prochaine confrontation. Et  à Saint-Martial de Valette, le Ribéracois n’a pas manqué celle-ci, prouvant ainsi que la persévérance est toujours récompensée.

1999 SMV Juniors

Podium des juniors avec Naïbo, Lamiraud et Barret

Classement : 1. Mickaël Lamiraud (EC Ribérac), 2. Florian Barret (GC Bergerac), 3. Carl Naïbo (GC Bergerac), 4. Julien Courbalay (JS Astérienne), 5. Dubourg (Pédale Faidherbe), 6. Thierry Michaud (UC Montpon), 7. M. Estay (GC Bergerac), 8. Emmanuel Joubert (CA Périgueux), 9. D. Cabiron (CA Périgueux), 10. J. Cabiron (CA Périgueux), etc...

1999 SMV Lamiraud et Delage

Mickaël Lamiraud pour les juniors (EC Ribérac) et Mickaël Delage pour les minimes (UC Montpon)
semblent apprécier ci-dessus le maillot et les honneurs du protocole.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – SAINT-MARTIAL DE VALETTE © BERNARD PECCABIN
La mémoire du cyclisme en Dordogne

28 février 2020

JACQUES VIVIER – SAISON 1952/2

VIVIER ET LE PARIS-CÔTE D’AZUR,

- La saison 1952 de Jacques Vivier débute avec le Paris-Côte d’Azur (NDLR : aujourd’hui Paris-Nice). Une épreuve courue avec les pros. Mais avant cette classique goûtons les joies du trio grâce encore à la fine plume de Camille Mathonnière qui nous décrit l’ambiance... (Relire la 1° partie de ce reportage sur ce LIEN.)
- Puis retour aux faits d’armes et lecture de la presse nationale sur les exploits de Jacques Vivier, presse qui ne tarit pas d’éloges sur le coureur Mareuillais...
- En 1952, l’équipe Royal-Fabric se composait de : Joseph Amigo, Henry Aubry, Angel Barquero, Jean Bidart, Michel Brun, Marcel Bruni, Miguel Fombellida, Marcel Guitard, Frans Leenen et Amédé Rolland.

VIVIER

Vivier, Brun et aussi Duteil sont partis vers le soleil et les fleurs
(de notre correspondant de Mareuil)

- Dimanche matin 9 mars, place du Marché à Mareuil sur Belle. La 15 CV traction noire de Duteil est rangée devant son magasin, prête à partir. Un groupe de curieux stationne et discute. C’est aujourd’hui le premier départ de la saison pour la première course de classement du CA Ribéracois.
- Duteil scrute le ciel couvert. Pourvu qu’il ne pleuve pas et que les gamins soient à l’heure. Ils sont tellement insouciants. Calmement il commence à arrimer son vélo lorsque d’un seul coup il se trouve entouré de quatre cyclistes qui arrivent sac au dos. Les deux Vivier et les deux Brun, les aînés Jacques Vivier et Michel Brun, les champions. Les deux cadets, Christian Vivier 18 ans qui cette année, veut en tâter lui aussi, et Jacques Brun qui va commencer sa deuxième saison, alors que l’année dernière, il a gagné douze courses de 3° et 4° catégories
.
- 21 + 21 + 20 + 18 = 80 ans à eux quatre. Pas étonnant que pour tous les Mareuillais ils soient les gamins, alors que Duteil qui aura 37 ans ce mois-ci, fasse figure d’ancien. Un ancien qui a d’ailleurs bon pied bon œil et qui pourra cette année se permettre encore de montrer sa roue arrière à quelques uns dans les arrivées.
- Le petit groupe discute mais la mère poule consulte la monte. "Dépêchons nous, les enfants, il nous faut montrer l’exemple et arriver à l’heure à Ribérac". Tous s’affairent. Les vélos sont attachés, tout est prêt, nous partons, car votre serviteur est aussi du voyage.

Une aubaine, dix jours de vacances sur la Côte d’Azur
- Le sujet de conversation n’est pas la course de classement à laquelle ils vont participer à Ribérac, mais le départ, la nuit prochaine pour la Côte d’Azur. En effet, un mécène sportif a offert au célèbre trio dix jours de vacances sur les rives de la Méditerranée, tous frais payés. Vous parlez d’une aubaine ! C’est le moment d’en profiter. Duteil lui connaît déjà la Côte d’Azur, mais pour nos deux jeunes, ce sera une découverte. Ils sont heureux, ils ont de la joie plein les yeux.
"Alors les enfants, vous êtes contents ?"
"Vous pensez, on le serait à moins, c’est tellement beau là-bas, parait-il."
"Vous emmenez les vélos ?"
"Bien sur que nous allons rouler toute la semaine et profiter du soleil pour nous entraîner tout en admirant le paysage"
Duteil, tout en conduisant, me lance :
"Et puis tu comprends, dimanche nous irons à Marseille au Grand Prix du Catox. C’est la première grande belle de la saison, les clients ne manqueront pas. Cela nous donnera en prenant le départ une idée de ce que nous valons actuellement."
Je me tourne vers Vivier, assis près de moi. Les yeux dans le vague, il n’a pas l’air d’être là et me semble poursuivre un rêve intérieur. "Et bien, grand tu dors ?"
Il sursaute : "Oh non, mais je pensais au Catox. Vous vous rendez compte, deux cents gars au départ. Rien que des costauds qui ont déjà terminé leur préparation. On va se faire rincer proprement. Qu’en penses-tu Michel ?"
Brun l’optimiste ne se frappe pas pour si peu.
"Et puis après ? dit-il en riant. Si nous sommes lâchés nous ne seront pas les seuls et nous aurons au moins l’occasion de faire une bonne partie de manivelles."

Du travail : "S’affûter" pour la saison et non "casser les carreaux"
- Très juste. Et pour la suite quels sont vos projets ?
Les deux réponses arrivent ensemble et parfaitement identiques :
"Oh pour cela demandez à M’sieur Marius Duteil, c’est lui qui décide."
- Bon alors Marius, je peux de poser la question ?
"Bien sûr, d’ailleurs tu sais ce n’est pas compliqué. C’est tracé d’avance. J’ai déjà reçu de nombreuses propositions d’organisateurs et même nous ne pourrons pas aller partout, car nous sommes demandés dans plusieurs endroits pour les mêmes dates : Tarbes, Bordeaux, Brive, Niort, Poitiers et même Le Mans. Nous aurons du pain sur la planche."
Mais dans l’immédiat que faites-vous ?
"Et bien voilà nous faisons la course de classement à Ribérac puis nous partons cette nuit pour Cannes. Nous y passerons la semaine. Dimanche prochain, on fait le Grand Prix Catox à Marseille. Puis nous revenons mardi. Vivier repassera à sa caserne à Bordeaux, reprendre une autre permission, car il est toujours militaire, et le vendredi avec Brun, départ pour Paris, où le dimanche 23 ils participeront au Critérium National. Ce sera pour eux une bonne mise en jambes pour prendre, deux jours après, le mardi 25, le départ de Paris-Côte d’Azur, en six étapes.
- Bigre pour un début de saison, ça peut compter. Qu’en pensez-vous les enfants ? Cela ne vous fait pas peur ?
Brun toujours plus prompt que les autres répond le premier :
"Bah ! Il faut bien commencer par quelque chose. En tout cas, après ça, on devrait être affûtés pour la saison."
Vivier parle à son tour :
"Peur ? Non surtout que nous n’y allons pas pour casser les carreaux. Ce que je voudrais, ce serait seulement me rendre compte de mes possibilités auprès des grands As. Après ma foi, on verra, la saison est longue, on a encore le temps."

Une partie de manivelles à Ribérac puis en route vers le soleil
- Nous arrivons à Ribérac. L’un des camarades de club, voyant arriver la voiture et les cinq vélos lance gaiement à l’adresse des autres concurrents : "Nous sommes fichus, les gars, voilà la maffia qui s’amène. Il ne va pas rester grand-chose pour nous."
Evidemment, à l’issue des 60 kilomètres menés à toute allure, notre trio nettement détaché et derrière eux, Jacques Brun réglait le peloton au sprint. De quoi décourager les collègues.
Retour à Mareuil. L’après-midi est consacré à préparer la voiture, le matériel et les valises. Vers cinq heures tout est prêt. Rendez-vous à 3h00 du matin dit Duteil.
Et à trois heures précises, des voix étouffés sur la place, de la lumière chez Duteil puis plus rien. Mme Duteil qui est aussi du voyage, s’installe près de son mari avec son fils. Nos deux jeunes derrière commencent déjà à chercher une position confortable pour dormir de leur sommeil de vingt ans. Un dernier claquement de portière, des phares qui balayent l’obscurité, un puissant moteur qui gronde, dont le bruit s’éloigne et se perd dans la nuit. Ils sont partis vers le soleil et les fleurs...

Camille MATHONNIERE (de Mareuil sur Belle)

Le magnifique exploit de Jacques Vivier dans Paris-Côte d’Azur

- Le sympathique champion du CA. Ribéracois, l’élève du magicien Marius Duteil, le camarade inséparable de Michel Brun, le crack ces cycles Royal-Fabric, vainqueur de la Route de France, Champion de France militaire sur route 1951, vient de se couvrir de gloire au cours de la première épreuve française à étapes Paris-Côte d’Azur.
Cette course disputée en six étapes voyait au départ la majorité des meilleurs coureurs mondiaux parmi lesquels : Koblet, Kubler, Bobet, Impanis, de Santi, Géminiani, Teisseire, Rossel, Wagtmans, Vietto, Blomme, Barbotin, Zampini, Robic, Zélasco, Dupont, Couvreur, Dotto, etc...
- La première étape courue par un mauvais temps écœura un peu Jacques Vivier, qui se classa 70°. Par la suite, il se mit vraiment dans le bain, remontant chaque jour au classement général.
- Dans l’étape contre la montre Antibes-Grasse, il prit une superbe quatrième place derrière les grands spécialistes que sont Bobet, Barbotin et Impanis.
- Le lendemain dans la dernière étape Grasse-Nice, il réussit un magnifique exploit. Echappé avec Jacques Dupont au début du parcours, il passa le col de Castillon avec quatre minutes d’avance sur Bobet et ses compagnons. Il ne perdit celles-ci que dans les onze kilomètres de la montée de Braus que par suite d’une erreur de développement ne pouvant passer un braquet plus petit que 48 x 22. Parvenu à passer le premier au sommet de ce fameux col, Jacques Vivier termina à Nice à quatre longueurs de Bobet et Impanis. Au classement général notre champion se classait 15°, gagnant 55 places en cinq étapes.
Toute la presse sportive française consacre de longs articles à Jacques Vivier, véritable révélation de cette course au soleil dont il fut le roi de la montagne.
Nous lisons sous la plume de Gaston Bénac : "Sous la pluie qui faisait rage, sur la route qui borde la mer, nous ne pouvions qu’admirer la souplesse et l’élégance de cette belle mécanique dont les bielles tournaient bien droites, tandis que le buste ne bougeait pas, semblant faire corps avec la machine. La sensation de la course, ce fut la révélation de ce jeune coureur de 22 ans qui se nomme Vivier et qui nous vient de Ribérac. C’est là un véritable champion de demain. "
Roger Cornet dans "Ce Matin" écrit : "Vivier méritait de s’octroyer le Prix de la Montagne, car il n’hésita pas à s’enfuir dès le départ de Grasse réussissant l’exploit n° 1 de cette ultime journée. Bobet fut d’ailleurs le premier à féliciter Vivier de la conduite et de la grande classe du Ribéracois qui s’était fait un plaisir et un honneur de lui emmener le sprint."
Enfin Marcel Bidot qui sera le directeur sportif de l’équipe de France du Tour, juge Jacques Vivier dans les colonnes de l’Equipe : "Si Louison s’est confirmé grand champion, Vivier a été pour moi une révélation. Le cran et l’audace de ce jeune garçon m’ont véritablement enchanté."
Classement de la 5° étape Antibes-Grasse contre la montre : 1. Louis Bobet les 69 kms en 1h47’56s, 2. Barbotin en 1h49’03s, 3. Impanis en 1h 50’35s, 4. Jacques Vivier en 1h51’18s, 5. Dotto en 1h51’19s, 6. Zampini en 1h51’37s, 7. Blomme en 1h51’39s, 8. Coste en 1h52’07s, 9. Mattéoli en 1h52’18s, 10. François Mahé et Marcel Verschueren en 1h53’, etc... 

Jacques Vivier, la révélation de Paris-Côte d’Azur sera classé aspirant

- Jacques Vivier a terminé Paris-Côte d’Azur en boulet de canon, confirmant tous les espoirs. Le champion de France militaire qui sera démobilisé le 9 avril est encore indépendant. Mais bientôt, dès demain peut-être, il sera classé d’office parmi les aspirants par le Comité du Limousin. Il devra dès lors lutter chaque dimanche avec les professionnels et il pourrait fort bien participer le 13 avril à Paris-Roubaix.
La décision du Comité du Limousin risque de précipiter les projets élaborés depuis longtemps par Vivier. Il ne veut pas pour l’instant quitter ses constructeurs de Royal-Fabric, MM. Desnoyers et Simon
Antonin Magne, rappelons-le aimerait l’avoir sous sa coupe. Vivier d’ailleurs s’est promis de passer sous les couleurs de Mercier lorsqu’il deviendrait professionnel : "A sa place, je ne disputerai pas le Tour de France cette année, nous a dit Antonin Magne hier. Il n’a pas 22 ans et l’avenir est à lui, rien ne presse... "

Ce qu’a écrit la presse sur l’exploit de Vivier dans Paris-Côte d’Azur

- Sur la première page du Journal du Dimanche, le nom de Jacques Vivier (à qui la chronique de l’homme du jour est consacrée) revient constamment. Gaston Bénac n’hésite pas à écrire : Mais la véritable révélation fut incontestablement le jeune Vivier de Ribérac, un joli pédaleur qui ignorait, il y a trois jours encore ses possibilités : Et ce routier, quelques kilomètres après le départ de Grasse, s’enfuyait avec le consciencieux Toulousain Jacques Dupont vers l’aventure possible. Sous la pluie qui faisait rage, sur la route qui borde la mer, nous ne pouvions qu’admirer la souplesse et l’élégance de ces deux belles mécaniques dont les bielles tournaient bien droites, tandis que le buste ne bougeait pas, semblant faire corps avec la machine. La sensation de la course, ce fut la révélation de ce jeune coureur de 22 ans qui se nomme Vivier et qui nous vient de Ribérac. C’est là un véritable champion de demain. Impanis a confirmé sa grande condition actuelle et Dotto s’est lui confirmé comme le roi des grimpeurs.
René Dunan a suivi pas à pas la chevauchée de Vivier. On note au hasard de la plume : Dès l’attaque du col, Vivier joue sa carte, une carte magnifique, celle de vainqueur à Nice, qui peut lui faire prendre place  parmi les plus sérieux espoirs du cyclisme français. Il lâche Dupont et en 20,5 kms, il lui prend une minute. Il monte à son train et pédale avec une aisance déconcertante. A quatre kilomètres du sommet de Braus, Vivier a trois minutes d’avance, mais dans les derniers lacets il accuse une très sérieuse défaillance. Il paie l’extraordinaire effort qu’il fournit depuis ce matin, il réagit avec un courage surprenant. Sa lutte est émouvante. Va-t-il s’effondrer avant le sommet et prendre ainsi le fruit de son audacieuse tentative ? Le soleil a de nouveau disparu et le brouillard enveloppe toute la vallée. Au moment où Vivier franchit le sommet, Bobet surgit à trois mètres de lui. Sentimentalement, on eût aimé voir Vivier récompensé pour son échappée de 150 kilomètres, que chacun considérait comme une folie. Il a été la véritable révélation de ce Paris-Nice où il s’est montré l’égal des meilleurs. En prenant le départ de Paris-Côte d’Azur, Jacques Vivier accomplissait un coup d’audace. Ce coup d’audace a réussi !
Jean Leuliot dans l’Aurore, est catégorique : Pendant ces deux jours, un jeune coureur s’est révélé et vient donner un peu d’espoir à ceux qui regrettent la supériorité de Bobet. C’est le jeune indépendant de vingt et un ans, Jacques Vivier, vainqueur l’an dernier de la Route de France. Samedi, Vivier avait déjà surpris tout le monde en se classant quatrième sur le parcours montant et pénible. C’était un bel exploit pour ce jeune. Voilà enfin un jeune champion dans lequel beaucoup vient le digne successeur de Bobet.
Le Parisien Libéré publie en tête de sa page sportive deux photos côte à côte de Vivier et Bobet avec cette légende : Vainqueur l’an passé de la Route de France, Vivier a tenté sa chance chez les professionnels. Coureur brillant, courageux et bon rouleur, il a été la grande révélation de Paris-Côte d’Azur. Les spécialistes lui prédisent le plus bel avenir. Il sera suivi avec attention dans les prochaines épreuves.
Roger Cornet dans "Ce Matin", sous le titre : "Vivier a étonné Bobet" écrit : Vivier méritait de s’octroyer le Prix de la Montagne, car il n’hésita pas à s’enfuir dès le départ de Grasse, écoutant en cela les conseils de son avisé directeur technique Camille Narcy qui lui déclarait : "Tu en as épaté plus d’un hier en terminant quatrième de la course contre la montre derrière Bobet, Barbotin et Impanis. Joue dons le tout pour le tout, puisque demain c’est fini". C’est à ce jeune et bel espoir, encore militaire pour quinze jours qu’allait donc revenir l’exploit numéro un de cette journée. Bobet fut d’ailleurs le premier à féliciter Vivier de la conduite et de grande classe du régional qui s’était fait un plaisir et un honneur de lui emmener le sprint devant un Impanis fatigué.
Après avoir conté la fantastique dernière étape de Jacques Vivier, Claude Tillet conclut dans l’Equipe :Ainsi après un début difficile, le vainqueur de la Route de France 1951 aura utilisé ce Paris-Côte d’Azur pour faire la preuve de ses grandes qualités. Il est long, musclé, courageux, adore visiblement le vélo, et nous voyons en lui un des garçons les plus attachants de ce Paris-Côte d’Azur déjà dur par lui-même et rendu plus rude encore par le mauvais temps qui ne cessa guère de nous escorter.
Marcel Bidot qui sera le directeur technique de l’équipe de France dans le Tour, juge ainsi Jacques Vivier dans les colonnes du même confrère : "Si Louison s’est confirmé grand champion, Vivier a été pour moi une révélation. Après avoir été brillant entre Antibes et Grasse dans l’effort solitaire, il n’a pas hésité à tenter sur un parcours difficile une aventure qui semblait follement téméraire. Pourtant il faillit la mener à bien et s’il avait adopté un braquet plus petit dans le col de Braus, il n’eut peut-être pas été rejoint. Le cran et l’audace de ce jeune garçon m’ont véritablement enchanté. Il n’est pas impossible que le Paris-Côte d’Azur 1952 demeure par la suite celui qui lança une nouvelle étoile sur la route."
Gaston Bénac commence ainsi dans France Soir le commentaire qu’il consacre à la course au soleil : "Lorsqu’il vit Jacques Vivier, qui s’était échappé avec Dupont peu après le départ, ne pas perdre une seule seconde sur les fougueux contre attaquants au sommet du col de Castillon, on put entrevoir un instant l’exploit sensationnel : la victoire d’un tout jeune indépendant ignoré de la grande foule il y a quelques jours encore.
Hélas ! en voulant attendre son camarade de fuite et presque compatriote Jacques Dupont, poussant un trop grand braquet, Vivier faiblit dans les trois derniers kilomètres de l’escalade du col de Braus et se laissa rejoindre par Bobet, Impanis et Dotto, beau trio d’hommes en forme.
C’est la première fois que l’enfant des environs de Ribérac courait avec les grands professionnels, lui qui jusqu’ici s’attaquait à des tâches plus modestes avec les amateurs et les indépendants. Dès le début de la course Paris-Côte d’Azur, son coup de pédale, son allure souple, ses jambes fines mais bien dessinées, qui tombaient droit, sa combativité aussi, nous avaient séduits. Mais il était parti sans apprentissage aucun, sans métier, ne sachant trop où il allait. Il mit trois étapes à étudier les "grands" puis il réalisa. Et ce jeune garçon tout simple, qui termine son service militaire à Bordeaux, n’est pas dépourvu de jugement. Il sait où il va.
- Non je ne ferai pas Paris-Roubaix, ni les grandes classiques. Par contre, les épreuves par étapes m’intéressent et je serais heureux si je pouvais courir le Tour de France.
"En attendant je vais m’accorder trois jours de repos à Nice. Ce pays est si beau, mais hélas, je ne l’ai pas vu sous le soleil. Alors vous comprenez !..."
Déjà les grandes marques font à ce jeune coureur les yeux doux. Mais lui ne s’emballe pas. "Je n’ai pas encore signé, nous confiait-il hier soir. J’ai le temps d’y réfléchir"

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – JACQUES VIVIER (1952/2) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1952 Vivier dans le Prix Malaury et celui du Prix du Courrier de l’Ouest

27 février 2020

FRANCIS DUTEIL - SAISON 1981

1981 : UNE FOIS DE PLUS PRÉSENT AU CHAMPIONNAT DE FRANCE

- Pour relire l’article précédent, cliquez ici.

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Aux Trois Jours des Mauges en mai, avec l’équipe
(Francis Duteil, Morange, Benoit, Michel Besse et Gilbert Lagarde).

1981 - (amateur hors catégorie) 10 victoires :

- Durant toute sa carrière Francis Duteil n’aura pas été épargné par la malchance. C’est à nouveau le cas cette saison. Début juin, alors qu’il a déjà en poche sa sélection pour le Tour de Yougoslavie, Francis Duteil doit déclarer forfait après avoir été sauvagement agressé par un spectateur à l’arrivée des boucles de Bandiat Tardoire. Une fracture du nez va le laisser au repos plusieurs semaines.
- Nouveau coup dur à Saint-Laurent sur Gorre, où Duteil est victime d’une chute à deux tours de l’arrivée. Des côtes fêlées, vont le priver d’une nouvelle participation au Tour du Limousin. Malgré ces problèmes, Duteil réalise une très belle saison. Il se distingue notamment au GP de la Tomate à Marmande, aux Trois Jours des Mauges, au circuit du Cantal, aux Six heures de Brest. Il triomphe également à Bergerac, Gauriac et à Périgueux-Mensignac. Au Buisson de Cadouin, il devance Foucher (Laval) et Ignace (Marmande).
- A Saint-Vaury, il démarre dans la dernière côte et triomphe avec 20 secondes d’avance sur Besse, Parenteau, Lagarde, Simonot, Lafaix, Bouyat, Morange, Gaillard et Cuisinaud. A Auzances, nouvelle victoire en solitaire devant Nicolas, Le Dain, Besse, Pitard, Dupuytren, Roman, Boutonnet, Simonot et Laskowski.
- A Vigeois sous une chaleur torride, il réalise le doublé devant Blagogevic (ACBB), Najjari, Parenteau, Le Dain, Loustalot, Pinault, Roman, Stoikowitch, et Estève. Francis Duteil termine brillament la saison en Haute-Vienne en s’imposant à Bussière Poitevine devant Buffière, Dupuytren, Lenfant, Lagarde, Morange, Chadenaud, Bregaiont, Besse et Raymondaud.
Places d’honneur obtenues : 2° Bellac, Peyrignac, Vicq sur Nahon, La Châtre, 3° Le Buisson de Cadouin, Cenon, Saint-Martin d’Ary, Montbron, Vidaillac, Jurignac et Villeneuve.

SAISON 1981

5° Léguillac de Cercles (24) 08/03, 14° Villefranche de Rouergue (12) 14/03, 9° Civray-Saint-Romain (86) 15/03, 8° Couhé-Vérac (86) 22/03, 30° Limoges Saint-Léonard et retour (87) 28/03, 1° Gauriac (33) 29/03, 40° Lagorce Laguirande (33) 30/03, 3° Villeneuve sur Lot (47) 04/04, 21° Bordeaux-Saintes (17) 05/04, 35° Cholet (49) 06/04, 40° Royan-Blaye (33) 12/04, 25° Cénac et Saint-Julien (24) 13/04, 8° Saint-Savin (86) 19/04, 16° Mosnac sur Seugne (17) 20/04, 30° Trémolat (24) 21/04, Angoulême-Chabanais (16) abandon 25/04, 2° Peyrat de Bellac (87) 26/04, 10° Boussac (23) 27/04, 3° Jurignac (16) 01/05, 24° Ambert (63) 02/05, 20° Ambert (63) 03/04, 16° Montmoreau (16) 04/05, 8° Brive (19) 07/05, 2° Brest (29) 09/05, 17° Rennes (35) 10/05, 21° Saint-Yrieix la Perche (87) 11/05, 3° des Trois Jours des Mauges (49) et 1° de la 4° étape 15 au 17/05, 10° Circuit du Cantal et 1° de la troisième étape (15) 20 au 22/04, 3° Tour du Corrèze (19) 24/05, 4° Mornac (16) 28/05, 2° Vicq sur Nahon (36) 30/05, 3° Saint Junien (87) 31/05, 18° Leyme (46) 01/06, 2° La Châtre (36) 03/06, 6° Boucles du Bandiat (24) 06/06, 11° Saint Léonard (87) 20/06, 15° Brive (19) 21/06, 7° Jarnages (23) 22/06, 18° Sardent (23) Championnat du Limousin 28/06, 8° Gourdon (46) 29/06, 7° Vouneuil sous Biard (86) 05/07, 5° Saint Séverin (16) 06/07, 12° Palluaud (16) 11/07, 3° Cenon (86) 12/07, 1° Saint-Vaury (23) 13/07, 5° Châteauneuf (16) 14/07, 43° Tour de Liège (Belgique) 17 au 21/07, 11° Championnat de France des Comités à Rethel (08) 23/07, Championnat de France route à Charleville-Mézières (08) abandon 26/07, 1° Auzances (23) 27/07, Cussac (87) abandon 01/08, 10° Blancafort (18) 02/08, 9° Abzac (33) 03/08, 1° Vigeois (19) 04/08, 7° Saint Gervais (87) 05/08, 14° Bujaleuf (87) 06/08, 12° Saint-Léonard (87) 07/08, 5° Eymouthiers (87) 08/08, 3° Vidaillac (46) 09/08, Saint-Laurent sur Gorre (87) chute 10/08, 13° Saint Même les Carrières (17) 22/08, 1° Sainte-Foy des Vignes (24) 23/08, 4° Objat (19) 24/08, 6° Augignac (24) 25/08, Verteillac (24) abandon 28/08, 11° Châteauneuf la Forêt (87) 29/08, Champeau (24) abandon 30/08, 3° Le Buisson (24) 31/08, 11° Périgueux (24) 04/09, 7° Saint Mathieu (87) 05/09, 2° Peyrignac (24) 06/09, 7° Allassac (19) 07/09, 30° Vihiers (49) 09/09, 12° Chalus (87) 12/09, 9° Saint-Junien (87) 13/09, 4° Issoire (63) 14/09, 11° Piégut (24) 15/09, 9° Moissac (82) 18/09, 3° Marmande (47) 20/09, 3° Saint-Martin d’Ary (17) 21/09, 13° Baignes (16) 26/09, 1° Bussière Poitevine (87) 27/09, 3° Montbron (16) 28/09, 13° Champs sur Tarentaine (15) 03/10, 10° Soyaux (16) 04/10, 9° Feuillade (16) 05/10, 1° Le Buisson (24) 10/10, 10° Pellegrue (33) 11/10, 17° Lussac les Châteaux (86) 18/10, 7° Oloron Sainte-Marie (64) 19/10, 1° Jours Cyclistes de la Dordogne première journée (24) 23/10, 10° Jours Cyclistes de la Dordogne deuxième journée 24/10.

Soit dix victoires pour 93 épreuves disputées, cinq abandons.

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Vainqueur de la 4° étape aux Trois Jours des Mauges

Francis Duteil raconte :

"Le championnat du Limousin a été faussé par des clous déposés sur la chaussée (80 crevaisons). Je perce deux fois et lors de la 2° crevaison j'attends la voiture dépanneuse qui dépanne d'autres coureurs. Je termine 18° mais je suis quand même sélectionné pour le championnat de France à Charleville-Mézière.
- Il ne fait pas chaud et dès le départ le rythme est rapide. Comme en 1979 je ne suis pas bien en début de course, malheureusement je perce après moins d'une heure de course. Le dépannage est long, Je dois chercher ma roue arrière au milieu des autres roues. Dans la côte de l'arrivée il y a des attaques en tête du peloton, je double les lâchés, je reviens à moins de 100 m du peloton mais je ne pourrai pas finir de combler le trou et j'abandonne. Cette crevaison me laisse perplexe car le boyau a éclaté sur une chaussée en parfait état. Lorsque je récupère ma roue je vois que la soie du boyau s'est déchirée sur 3 cm le long de la jante. Je vérifie les patins du frein. Ils sont bien réglés : ils n'ont pas frotté sur le boyau. Le boyau devait être défectueux.
- Le lendemain je gagne à Auzances (23). Le dimanche 02/08 je m'engage à Blancafort (18).C'est une course réputée pour ses prix et primes importants. Je ne trouve pas de coureur de la région pour m'accompagner et tenter sa chance. La veille je cours à Cussac (87). J'ai eu une coupure de quatre jours sans compétition et j'ai peu roulé. Le début de course est laborieux comme au championnat de France : la machine est encrassée. A la mi- course je comprends que je vais faire une petite course. Je préfère abandonner pour me présenter dans les meilleures conditions à Blancafort. Les kilomètres parcourus aujourd'hui auront décrassé l'organisme. Demain ma femme ne travaille pas. Nous partirons ensemble de l'appartement de Limoges : nous gagnons 90 km sur le trajet par rapport à un départ de Mareuil. Arrivés à Blancafort je fais un tour de circuit en voiture. Il y a environ 1/3 de côte à faible pourcentage qui débute vers la ligne d'arrivée, 1/3 de descente et 1/3 de plat avec à 200m de l'arrivée un virage à gauche presque à angle droit entre les maisons. Le compte tours affiche 70 tours pour 100 km. Changement de matériel autorisé avec un tour rendu jusqu'à cinq tours de l'arrivée. Si je suis seul du Sud-Ouest il y a des "équipes" d'autres régions qui sont venues tenter leur chance. En fin de course le peloton est toujours groupé. Je n'ai disputé que les plus grosses primes. Les km et la chasse aux primes commencent à peser dans les jambes. Une grosse prime va se disputer à six tours de l'arrivée. Je décide de ne pas y participer pour garder des forces et attaquer après la prime. Alors que je vais attaquer sur le côté gauche Laurent Fignon sort sur la droite. Vu la vitesse à laquelle il est sorti je me lance immédiatement à sa poursuite. Personne n'a pris ma roue. J'ai un trou de quinze mètres à combler. Je grignote mon retard. Nous arrivons en haut de la côte. Il y a un virage à gauche à angle droit suivi aussitôt de la descente. J'ai encore cinq mètres à boucher et je suis au bord de la rupture. Je prends le virage très vite, trop vite. Je suis obligé d'élargir ma trajectoire. Je passe dans l'herbe. Mes deux roues tapent sur un obstacle dur. Quand je reviens sur la chaussée je suis dans la roue de Laurent mais ma roue arrière est à plat. J'ai plus d'un 1/2 tour à faire à plat. Le peloton me double en bas de la descente. Je change ma roue arrière sur la ligne d'arrivée. C'est le dernier tour où l'on bénéficie du tour rendu. Je dis aux commissaires de course que je repars avec Laurent Fignon car j'étais échappé avec lui quand j'ai percé. Ils ne me croient pas et m'interdisent de repartir avec lui. La moto qui ouvre la course arrive. Je remonte sur mon vélo et je repars. Un commissaire de course me renouvelle l'interdiction au micro. Laurent arrive et il a entendu les paroles du commissaire. Il prend ma défense en assurant aux commissaires que j'étais bien échappé avec lui. Je le remercie. Il me répond que c'est normal. Nous roulons à fond et nous nous relayons parfaitement. Trois cents mètres après avoir passé la ligne d'arrivée à trois tours de l'arrivée, je perce à l'avant. Je vais faire les 3/4 restants du tour à plat.Heureusement nous avons creusé un trou conséquent.Un groupe de huit coureurs me doublent en bas de la descente et je suis rattrapé par le peloton très étiré en arrivant sur la ligne d'arrivée pour changer de roue. Je repars avec presque 150 m de retard. J'ai la rage. Je rejoins la queue du peloton au passage du dernier tour. Je dose mon effort pour arriver en tête du peloton aux 400 m. Je lance le sprint presqu'aussitôt. J'arrive lancé dans le virage. Je ne touche pas aux freins. Ça passe, je relance aussitôt et je passe la ligne légèrement détaché. Je récupère mes roues. Les 2 boyaux sont coupés sur le flanc mais le boyau avant a tenu 2 tours. Il fallait changer les deux roues au premier dépannage".

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Piègut le 15 septembre 1981

Ses équipiers : Michel Besse, Pascal Crouzille et André Laroudie.
Ses adversaires : Nicolas, Dupuytren (Brive), Lenfant (ACLBP), Laskowski (Aubusson), Cardinal, Thévenet (Civray), Barraud, Leblanc (UVL), Parenteau (Nersac), Pinault (Blois), Puychaffray, Roy, Louis, Tombelaine (La Souterraine), Loustalot (Montmoreau), Landreau (Poitiers), Le Dain (Anthony), Vérinaud (Guéret), Pluquet (Bellac), Aubrun (Boussac), Caudoux (Bourganeuf), Marzi, Géraudie (Brive), Champeau (Uzerche), Moyen (UC Corrèze), Dubost (Périgueux), Simonot (Leroy-Somer), Vidalie (Romorantin).
Les Champions régionaux du grand Sud en 1981 : Mario Vérardo (CC Marmande) pour le comité d’Aquitaine, Patrick Mauriès (CV Montastruc) pour les Pyrénées, François Fuzeau (VC Bressuire) pour le Poitou-Charentes, Yves Nicolas (UC Brive) pour le Limousin, Didier Boutonnet (EC Commentry) pour l’Auvergne.
Classement FFC saison 1981 (à consulter ici).

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - FRANCIS DUTEIL (1981) © BERNARD PECCABIN
D’après la documentation de Francis et avec ses photos
Cet article a déjà paru sur le blog la Dordogne Cycliste, devenu inactif.
Prochain épisode : 1982 une grande virée à l’étranger

26 février 2020

JACQUES VIVIER - SAISON 1952/1

VIVIER VA COURIR LE PARIS-CÔTE D’AZUR

- Relire la publication précédente.
- Pour Jacques Vivier cette saison 1952 constitue la saison des débuts parmi les grands. Alors que son service militaire touche à sa fin, le voilà aux côtés des professionnels et au départ de Paris-Côte d’Azur (aujourd’hui Paris-Nice). Pour connaître l’ambiance du moment, il suffit de relire les éditoriaux de Camille Mathonnière qui continue de nous offrir une belle tranche de bonheur, celui de cette époque où les grands restaient très modestes.
- On le voit, il y avait de l’ambiance à Mareuil et les deux articles ci-dessous résument bien la situation du moment, celui d’un début de saison couronné par tant d’exploits sportifs...

1952 professionnel Royal-Fabric Wolber (Club Athlétique Ribéracois)

- 1° Courrier de l’Ouest en deux étapes, 1° de l’étape Bordeaux-Limoges du Tour de France, 1° GP Malaury à Tarbes, 1° Trémolat, 1° Périgueux les 4 chemins, 1° Prix des vendanges à Périgueux, 1° Prix du restaurant Mounet à Périgueux, 2° de la 16° étape du Tour de France (Perpignan-Toulouse), 3° de la sixième étape de Paris-Nice, 4° de la cinquième étape de Paris-Nice (70 kms contre la montre) 1° Louison Bobet, 15° Paris-Nice, 49° Tour de France, 2° Aubusson (1° Colette).

Ce que vous ne savez pas de Jacques Vivier
(par Camille Mathonnière de Mareuil)
Morceaux choisis sur le fameux trio Duteil-Brun-Vivier

- Si nous en sommes fiers pour notre province Limousine, nous en sommes surtout heureux pour ce sympathique petit gars de chez nous qui en moins de trois ans de compétition a su se créer une solide personnalité dans un monde où les places sont pourtant chères et où il est facile de constater que s’il y a beaucoup d’appelés, il n’y a hélas que peu d’élus.
- Vous savez comme nous que notre jeune champion est le poulain de la célèbre marque Royal-Fabric, supérieurement dirigée par MM. Simon frères et Desnoyers. Vous savez aussi, ou plutôt vous pensiez comme bien d’autres qu’il était Ribéracois, car la radio et la presse ont pris l’habitude de le présenter comme tel. Ribéracois il l’est certes un peu, puisqu’il est l’enfant chéri du club cycliste de cette charmante petite cité dont on peut dire qu’il est également citoyen d’honneur pour avoir été reçu et fêté en grande pompe à la mairie. Il l’est au même titre que ses inséparables Duteil et Brun, qui forment avec lui le fameux trio dont on a tellement parlé.
- Seulement voyez-vous, dès les premiers succès, les habitants de Mareuil sur Belle se sentirent lésés dans leur honneur et se réclamèrent énergiquement de nos trois hommes.

Le conseil municipal de Sainte-Croix de Mareuil proteste !

- "Ils ne sont pas de Ribérac, ils sont de chez nous" entendait-on de tous côtés et à ce sujet, je me souviens d’une apostrophe véhémente d’un brave conseiller municipal, n’est-ce pas Marcellin, qui me disait un jour : "Dis donc, ça va-t-y durer longtemps cette comédie de dire partout que Vivier est de Ribérac ? Il va tout de même falloir faire quelque chose pour faire savoir qu’il est bien de Mareuil. Toi qui écrit dans les journaux, tu devrais bien t’occuper de cela, ou alors on va poser la question au Conseil ou au Syndicat d’Initiatives"
- "Mais répondis-je, tu te rends compte de ce que tu dis là mon vieux Marcellin ? Voudrais-tu mettre Sainte-Croix en révolution et amener des complications diplomatiques avec nos voisins ? "
 Car il faut bien vous dire que si vous avez cru Vivier Ribéracois et que vous soyez maintenant persuadés qu’il est de Mareuil sur Belle, vous vous êtes mis le doigt dans l’œil jusqu’au coude y compris. La vérité vraie, est que notre Jacquot est né le 9 octobre 1930 à Sainte-Croix de Mareuil et qu’avec ses parents il y a toujours habité.
- D’ailleurs me dit M. Mathieu qui préside aux destinées de cette petite commune, il est né ici, son père est né ici et son grand père également ! Alors vous voyez c’est net et je suis fier comme nous tous à Sainte-Croix qu’il soit devenu célèbre. Nous suivrons son Tour de France de très près avec l’espoir qu’il fera parler de lui.
- Merci Monsieur le Maire, je comprends que vous soyez heureux, car il y a sans doute quelques lustres qu’il n’avait pas été question de votre commune dans le "Tour" et puisqu’on m’a appris à l’école qu’il faut rendre à César ce qui lui appartient... à Jules soyez persuadés que nous ne manquerons pas de crier bien haut que Jacques Vivier est un enfant de Sainte-Croix de Mareuil.

L’institutrice est fière de son champion d’élève

- Bien entendu, il y est allé à l’école. Il y fut parait-il à la fois turbulent et sage avec ce fond de timidité dont il n’arrive pas à se départir. Voyons donc à ce sujet Mme Chauvy, son institutrice qui habite tout près d’ici.
- Elle nous reçoit gentiment dans son salon et dès que nous lui exposons le but de notre visite elle s’exclame : "Oh Messieurs, je vous en prie, ne parlez pas de moi, je n’ai pas l’habitude d’avoir mon nom dans les journaux, mais si c’est pour Jacquot, je suis heureuse que vous soyez venus me voir, car je suis fière comme nous tous ici que la grande presse parle de lui.
- Vous lui avez fait la classe Madame, quels souvenirs de lui avez-vous gardés" ?
- Rien que des bons, mon cher Monsieur. Il a été mon élève de six à quatorze ans, c’est vous dire que j’ai eu le temps de le juger. Plein de vie, mais studieux et surtout d’une politesse exemplaire. Il a eu son certificat à l’âge voulu et je n’ai eu qu’à me louer de lui, ainsi d’ailleurs que de son frère et de ses deux sœurs.

Premier du canton au brevet sportif populaire

- Dites nous Madame si quelque chose dans son attitude ou ses jeux pouvait vous faire présager qu’il deviendrait champion ?
- Eh bien Messieurs, excusez si je puis dire mon manque de modestie, mais lorsque je l’ai présenté au brevet sportif populaire, il a remporté en se jouant, le premier prix du canton. Ce fut un succès pour lui et pour moi. Seulement voyez-vous, c’est sans doute qu’il avait des dispositions naturelles, car j’avais à ce moment dépassé la cinquantaine et étant donné ma corpulence, les leçons de gymnastique que je donnais à mes élèves n’avaient qu’une valeur toute théorique.
- Et depuis le voyez-vous Toujours ?
- Mais bien sur que je le rencontre souvent. Il est resté le brave gosse qu’il était à l’école, toujours poli et correct. Tenez ! Mais ne le répétez pas, il m’en voudrait peut-être, tout récemment nous nous retrouvons ensemble à la pâtisserie. Il est assez gourmand, c’est un petit péché qui lui coûte quelque fois cher. Moi je le suis aussi, mais je ne suis pas coureur cycliste et à mon âge, cela n’a plus d’importance pour la ligne. "J’espère me dit-il que vous voudrez bien me permettre de vous offrir quelques gâteaux. Tenez, choisissez, cela me fera plaisir". Je vous assure que son geste était naturel et vous voyez qu’il ne m’en veut pas trop de lui avoir peut-être tiré les oreilles.
- Quelques minutes plus tard, Jacquot qu’on était allé chercher nous rejoignait. "Te voilà grand coquin, lui dit la brave dame, viens trinquer un peu avec nous et tu sais, j’ai dit beaucoup de mal de toi à ces messieurs ! "
 Pendant que notre photographe grille quelques ampoules, Mme Chauny nous pose la question rituelle : "Dites messieurs, pensez-vous qu’il puisse faire un bon Tour de France ? Je serais si heureuse qu’il puisse très bien faire et surtout qu’il ne soit pas déçu, il est si jeune ! "

Le Début de la belle aventure

- Dès sa sortie de l’école, il travaille avec son père et apprend le métier de tailleur. C’est un métier qui n’exige pas une grande dépense physique. Aussi occupe t-il ses loisirs à ses distractions naturelles, la chasse, la pêche et la bicyclette, car il doit descendre tous les jours à Mareuil pour le ravitaillement familial.
- Les dimanches d’été, avec son bon copain Joyeux, ils s’en vont participer aux concours de pêche des environs et ça roulait nous dit Joyeux. Le grand chameau, il nous en a fait baver plus d’une fois, mais nous ne pensions pas qu’un jour il serait un champion. Et puis un dimanche de juin 1949, voici juste trois ans, ce fut le début de la belle aventure.
- Une petite course de frairie dans un tout petit patelin des environs. Ouverte à quelques gamins non licenciés bien entendu. Un parcours sur des routes blanches et quelles routes ! des trous en "nid de poule" et des pierres comme des "crânes" de sénateurs. Une dizaine de concurrents en costume des dimanches, avec vélos à pneus et à éclairage. Il part et il gagne largement, non sans avoir perdu un garde boue en route. Mis en goût il recommence plusieurs dimanches. Il n’y a personne pour le battre, mais un concurrent sérieux s’affirme lui aussi, c’est Michel Brun qui court sur un vélo d’emprunt.
- Oh vous savez, il n’y avait pas lourd dans les deux ! Brun, petit, maigre, mais têtu et volontaire. Vivier tout en longueur, enflé comme une arbalète, avec son corps de grand gosse pas encore étoffé. Et il fallait les voir faire. Pas question de tactique ou de "chiqué". Ils partaient le nez sur la potence et ils ne le relevaient qu’après la ligne. Et ça réussissait. Ils n’étaient riches ni l’un ni l’autre, ils n’avaient pas comme bien d’autres d’ailleurs, les moyens de se payer le vélo de course de leurs rêves. Ils s’en furent voir Duteil qui à ce moment là, écumait la région depuis longtemps et cherchèrent à s’équiper à peu près sans trop de frais.
- Ce fut pour eux la chance de leur carrière de tomber sur Marius. Tout de suite celui-ci se prit d’amitié pour eux, et les fit profiter au maximum de son expérience et de ses conseils. Calme, sérieux, pondéré, il les façonna petit à petit à sa manière. Ils avaient tous les deux des aptitudes naturelles et une classe certaine qu’il fallut assouplir et discipliner. Duteil s’y employa de son mieux et ce fut encore une chance pour eux de l’écouter sans discuter. Combien de jeunes devraient s’inspirer de cet exemple ? Accepter les conseils et exécuter les ordres donnés dans leur intérêt. Ils n’ont pas cru eux, après avoir glané quelques succès en 3° et 4° catégorie, que c’était arrivé et qu’ils allaient pouvoir voler de leurs propres ailes. Ils ont continué à se laisser diriger par celui qu’ils n’appellent que "M’sieur Duteil" et maintenant, alors qu’ils ont tout de même quelques références à leur valoir, ils sont restés les mêmes élèves dociles, attentifs et appliqués.
- Oh certes, ils commettent encore des erreurs de jeunesse. Dans ce métier là comme dans les autres, on en apprend tous les jours et souvent à ses dépens. Après chaque course, le "maître" fait la critique, et ce ne sont pas toujours des compliments pour les élèves. Avec un tel professeur, les succès flatteurs ne se firent point attendre. L’année 1950 consacra définitivement le fameux trio qui bien épaulé par le CA Ribéracois totalisa 51 victoires régionales dans la saison.
- Moins d’un an après ses débuts, Jacques Vivier était champion du Limousin. L’année suivante il était champion de France militaire, remportait la Route de France et une pléiade de belles épreuves. Cette année, alors qu’il est encore militaire, il s’aligne dans Paris-Côte d’Azur, aux côtés des grands routiers européens. Il s’y distingue de telle façon qu’on pense immédiatement à lui pour le Tour de France. Le beau rêve continue... Quelle belle consécration !

Le Grand rêve de Jacques Vivier empêchera sa mère de dormir

- Il vit sainement en pleine nature dans son petit village de Verdinas, calme et tranquille entre ses parents restés très jeunes, sa sœur Marie-Louise, l’aînée 23 ans, une bien jolie jeune fille qui va paraît-il se marier bientôt. Son frère Christian 19 ans et sa petite sœur Réjane, petite brunette de 11 ans. "Croyez-vous, nous dit son père qu’il puisse faire quelque chose dans le Tour ? Nous le trouvons bien jeune, il avait bien le temps". Et sa maman ajoute : "Vous savez, moi je ne serai pas tranquille, pourvu qu’il n’arrive rien." Après avoir trinqué une nouvelle fois, nous quittons la famille Vivier et reprenons la petite route qui ondule sous le soleil. Tout à coup, notre photographe nous fait stopper. Le nez au vent, les lunettes en bataille, il nous apostrophe : "Regardez-moi ce paysage si c’est joli, et ce village de Jacques dans la verdure, laissez-moi prendre une dernière photo".
- Heureusement qu’il n’y avait pas de témoins, car ils nous auraient peut-être pris pour des malfaiteurs. Si vous nous aviez vus faisant la courte échelle à notre chevalier de l’image qui, finalement juché sur le mur du cimetière, échevelé, brandissant son appareil, disait en se parlant à lui-même : "J’aurai toujours dans ma collection une bien jolie photo de plus."

Signé Matho

Matho

Sur cette photo qui date des années 1950, on retrouve notre célèbre trio, mais aussi Camille Mathonnière,
le "monsieur presse" en cravate et coiffé d’un béret, placé juste entre la miss de service et Jacques Vivier.

GÉMINIANI ESCOMPTE UNE GRANDE PERFORMANCE DE VIVIER

ET DE BRUN DANS PARIS-CÔTE-D’AZUR

- Dimanche matin, nos deux jeunes champions Vivier et Brun ont rallié Paris pour s’aligner mardi dans la première grande épreuve par étapes de la saison, Paris-Côte d’Azur, organisé par les "Amis de Route et Piste" et patronné par "Perrier". Les poulains de "Royal-Fabric-Wolber" prendront place dans l’équipe Route de France que dirigera Géminiani, aux côtés de Bon, Dupré, Gonzalès et Thillard. Après le "Catox", qui a été pour eux un utile rodage, les voilà à nouveau dans le "grand bain", et quel grand bain ! Kubler, Bobet, Lucien Lazaridès, Robic, Impanis, Van-Est, Géminiani et bien d’autres "seigneurs" seront au départ...
Pourtant les deux élèves de Marius Duteil ne sont nullement impressionnés de se retrouver en compagnie aussi relevée et bien décidés à tirer d’utiles enseignements d’une telle course, tout en ne jouant que de simples figurants.

Camille Narcy, directeur technique de l’équipe de la Route de France

- Duteil que nous avons pu joindre au téléphone ne nous a pas caché sa confiance. "Je suis sûr que Jacques et Michel se feront remarquer avant la fin de l’épreuve. Déjà vu au "Catox" et je regrette que ça n’ait pas été souligné dans les journaux, ils ont très bien marché. Vivier qui lui était dans le peloton de Bobet, fit une chute à l’entrée du vélodrome, ce qui l’empêcha d’être classé, et Brun creva à 30 km du but. Pour une première sortie, il y avait tout lieu d’être satisfaits. Hélas, Jacquot souffre encore de sa hanche meurtrie et j’ai peur que ça le handicape un peu. Mes affaires me retenant à Mareuil, je regrette de ne pouvoir les accompagner dans ce Paris-Côte d’Azur. Mais je suis un peu rassuré car j’ai appris que la direction technique de l’équipe allait être confiée à Camille Narcy, l’ancien directeur sportif de Peugeot. C’est là une sérieuse garantie et les "petits" seront bien. "

Vivier et Brun ont pris contact avec Géminiani sur la Côte d’Azur

- Profitant de ce que Vivier et Brun étaient aux côtés de Duteil, nous avons bavardé quelques instants avec les deux cracks de la section du CA. Ribéracois.
- "Je viens de faire mon pansement avant de partir, nous dit Vivier. Je souffre encore un peu mais j’espère que ça va aller. Peu à peu le coup de pédale revient, aussi la vie est belle malgré mon bobo. Et puis nous allons disputer une grande épreuve avec Géminiani qui est charmant. Nous avons roulé souvent ensemble sur la Côte d’Azur durant la semaine que nous avons passé là-bas et je suis sûr que nous nous entendrons bien".
- De son côté Michel Brun qui va maintenant laisser ses camions, ne cache pas sa joie de tenter la grande aventure : "Nous allons dans l’inconnu évidemment mais c’est vraiment passionnant de prendre part à une telle épreuve. Je sens que la forme approche et j’espère bien terminer la course avec Jacques sans que l’on ait parlé de nous. Du reste "Gem" nous a dit qu’il avait confiance et qu’il espérait que nous saurions faire honneur à l’équipe. Alors nous essaierons de ne pas le décevoir".

La route de France, premier objectif des Mareuillais

- Avant de nous séparer, nous demandons à Duteil s’il est exact que ses poulains auraient l’intention de passer professionnels après Paris-Côte d’Azur, comme certains l’avaient annoncé il y a quelques temps.
"Il n’a jamais été question de cela nous répond Duteil. Les "petits" sont jeunes et puis il y a la Route de France où Vivier a remporté sa grande victoire nationale, course à laquelle n’ont droit que les amateurs et les indépendants. Cela reste l’objectif numéro un de mes deux poulains. Mais encore faudra t-il qu’ils soient en forme, ce que je crois sincèrement à fin avril, car lorsqu’on a gagné une épreuve on n’a pas le droit l’année suivante de jouer les figurants".
Quant à nous, nous connaissons trop la classe de Vivier et Brun pour ne pas savoir qu’ils seront non seulement au départ de la Route de France mais surtout et avant tout qu’ils en seront les vedettes à part entière.

CP. FRANÇOIS

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – JACQUES VIVIER (1952/1) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1952 Vivier et le Paris-Côte d’Azur

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26 février 2020

1995 - LE CYCLISME, SON ACTUALITE (9° semaine de la saison)

IL Y A 25 ANS EN DORDOGNE ET EN AQUITAINE

24.02 au 1° mars 1995

- Le 26 février jour de clôture de l’Essor Basque, l’armada espagnolle met le feu partout pour classer huit coureurs aux huit premières places. Sur le podium de la Flèche Basque Prix Noble-Gauthier on retrouve dans l’ordre Aiazaguena (Kaïku) Garrues (Kaïku) et Ayestaran (Iberdola).

1995 Flèche basque

Elissalde et Garrues en tête au col d'Iphalartze

- Côté Méditerannée on se bat lors des quatre dernières classiques. Le 18 février Grégory Barbier (Wasquehal) s’adjuge la Tramontane devant Gauthier Vaulx en Velion) et son équipier Pelcat. La Ronde du Canigou sourit à Samuel Pelcat qui prend sa revanche en s’imposant devant Eckert (Vaulx en Velin) et Szostala (Etupes). Et c’est Laurent Marty le Pyrénéen de l’US Fronton qui clôture en beauté cette route du soleil en gagnant les Vallées Catalanes puis la Route de Dali chaque fois devant l’Aixois David Martinez.
- Les cyclo-cross tirent à leur fin et Laurent Dumont (SC Caudrot) gagne à Ménesplet puis à Abjat sur Bandiat. Sur le plan national, le 5° cyclo-cross de Jarnac profite à Alain Daniel (CSM Persan) qui s’impose devant son équipier David Pagnier et Laurent Dumont (SC Caudrot).

1995 montastruc

Sobinski, Castagnet, Escudé et Duplaa à l'assaut du Mur d'Angalinat à Montastruc

- Le Prix Pinel à Montastruc est magnifiquement remporté par Gilles Chauvin (Blagnac) qui sous la pluie et le vent compte plus d’une minute d’avance sur ses poursuivants que sont Lanxade, Moncoutié et Sobinski classés dans cet ordre.

ÉCHOS DE DORDOGNE

Abjat

Dumont, Eyquard, Blangeois à Abjat alors que Martinez est devant

 - Dix-sept coureurs au départ du 19° Souvenir Michel Simon à Abjat sur Bandiat. Temps doux, sans pluie et si le plateau est mince, il est imposant en termes de champion. Avec Miguel Martinez champion de France et du monde de VTT, champion de France junior de cyclo-cross puis champion de France espoirs.Dumont champion d’Aquitaine 1995, Eyquard champion d’Aquitaine 1994 et Blangeois ancien champion régional voilà quelques lustres. D’emblée Martinez s’en va seul. A mi-course Eyquard chûte et c’est le moment choisi par Dumont pour partir. Celui-ci prend la tête alors que Martinez faiblit et doit se contenter de la deuxième place.

Classement : 1. Laurent Dumont (SC Caudrot), 2. Miguel Martinez (CSM Persan) à 10s, 3. Dominique Eyquard à 15s, 4. Pascal Mestadier (US Rauzan), 5. Bruno Blangeois (Pellegrue), 6. Régis Duros (CSM Persan), 7. Bernard Estève (Pédale Faidherbe), 8. Jean-Pierre Hullot (VC Arédien), 9. Erick Métreau (Pédale Faidherbe), 10. Thierry Thoraux (La Rochefoucauld), etc...

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - 1995/9° SEMAINE © BERNARD PECCABIN
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25 février 2020

CLÉMENT LALBA (Palmarès 2017-2020)

BILAN DU COUREUR NATIF DE SARLAT

 (par Philippe Dessimoulies)

Lalba

Clément Lalba de Serres-Castet à Creuse Oxygène

Né le 4 juillet 1997 à Sarlat.
- Coureur amateur qui commence à engranger de bons résultats. Il est vrai que ce coureur d’origine Sarladaise vient de débuter dans la discipline en choisissant les courses les plus difficiles. D’entrée de jeu, ce sont les épreuves nationales, celles par étapes que nous allons découvrir, là où l’on se forge un caractère et pour lesquelles il n’a pas démérité. Champion de la Nouvelle Aquitaine espoir, 25° d’un Tour de l’Avenir, il a choisi de rejoindre la formation de DN1 d’Aix en Provence, là où un certain Quentin Pacher a effectué la fin de son apprentissage avant de rentrer chez les pros.
- A l’AVC Aix en Provence il va se retrouver à 23 ans au sein de l’équipe dirigée par Jean-Michel Bourgouin dans laquelle se trouvent des garçons comme Romain Campistrous, Simon Carr, Jonathan Couanon, Clément Delcros, Jimmy Raibaud, Robin Meyer, le Japonais Shoi Matsuda, etc...
CA2017 SC Serres-Castet (sénior 3)
- 27° Sainte-Livrade (1° Bruno Armirail CA Castelsarrasin), 33° Tour Mareuil Verteillac Ribérac (1° Marlon Gaillard Vendée U), 18° Tour du Pays du Béarn (1° Mickaël Guichard Top 16), 51° Tour du Piémont Pyrénéen (1° Florent Castellarnau AVC Aix), 11° Tour des Landes (1° Lucien Capot Top 16), 8° Les Eyzies (1° Thomas Acosta SA Mussidan).

 2018 SC Serres-Castet et Entente 64 (DN3).
36° Essor Basque (Cambo) (1° Valentin Ferron Vendée U), 12° Tour de Basse Navarre (Essor) (1° Romain Campistrous GSC Blagnac), 10° Trophée de l’Essor (1° Maxence Moncassin GSC Blagnac), 68° Vienne Classic (1° Corentin Ville Issoire CC), 22° Tour de l’Ardèche Méridionale (1° Cédric Delaplace Team Bricquebec Cotentin), 22° Trophée des Bastides (1° Stéphane Poulhiès Occitane CF), 46° Tour du canton de l’Estuaire (ex-St.Ciers) (1° Grégoire Tarride AVC Aix), 34° Mont-Pujols (1° Boris Orlhac Team Pro Immo), 45° Tour de l’agglo Saint-Avold Synergie (CDF DN3) (1° Morne Van Niekerk Team Christian Magimel), 23° Ronde l’Isard (1° Pavel Sivakov (BMC Développement), 60° Tour du Périgord (1° Grégoire Salmon ES Torigny), 45° Tour des Deux-Sèvres (1° Thibault Guernalec Team Pays de Dinan), 30° Tour de Namur (Bel) (1° Abram Stockman Belgique), 35° Boulogne sur Gesse, 7° Bénéjacq, 43° Plougastel (Championnat de France de l’avenir) (1° Cyril Barthe Euskadi Basque), 23° Grand Prix de la Tomate (1° Morne Van Niekerk Team Christian Magimel).

  2019 Creuse Oxygène (sénior /espoir).
57° Boucles de l’Essor (1° Théo Nonnez Groupama FDJ), 24° Circuit de l’Essor (Cambo) (1° Alexys Brunel Groupama FDJ), 39° Saint-Jean Pied de Port (Essor) (1° Kevin Lebreton Team U Nantes), 53° Trophée de l’Essor à Mauléon (1° Christian Scaroni Groupama FDJ), 95° Plages Vendéennes (1° Yannis Yssaad U Nantes Atlantiques), 49° Circuit des communes de la vallée du Bédat (1° Jérémy Cabot SCO Dijon), 35° Le Poinçonnet-Limoges (1° Jérôme Mainard CR4C Roanne), 44° Buxerolles (1° Baptiste Bleier Saint-Michel Auber), 36° Saint-Projet (16) (1° Kevin Besson Occitane CF), 114° Dijon-Auxonne (1° Eric Voigt USA), 32° Tour de Saône et Loire (1° Maxime Roger Pro Immo), 28° Meuzac (87) (1° Baptiste Constantin CM Aubervilliers), 23° Charade (63) 1° Thomas Chassagne (Tean Pro Immo), 114° Entre Brenne et Montmorillonais (1° Alberto Dainese Italie), 29° Tour de la vallée Montluçonnaise (1° Sten Van Gucht Belgique), 10° Ronde de l’Isard (4° de la troisième étape) 1° Andréa Bagioli Italie), 51° Grand Prix du Pays de Montbéliard (25) (1° Eddy Finé Cofidis), 23° Tour de la Mirabelle (1° Simon Pellaud Suisse), 5° Saint-Bonnet de Bellac - 1° espoir - (championnat Nouvelle Aquitaine amateurs et espoirs), 97° Tour du Beaujolais, (5° de la troisième étape) 1° Louis Louvet Saint-Michel Auber), 12° Tour du Piémont Pyrénéen 1° Mauri Vansevenant Belgique), 18° Availles Limousine 1° Yannick Martinez Guidon Chalettois), 26° Route d’Or du Poitou (1° Tony Hurel Saint-Michel Auber), 39° Saint-Georges des coteaux (17) (1° Kirill Tarassov Team U Cube), 25° Tour de l’Avenir (1° Tobias Foss Norvège), 41° Grand Prix de la Tomate (1° Ben Carman Australie), 18° Les Eyzies (1° Maxime Urruty Team Pro Immo), 14° Desertines (03) (1° Anthony Avril UC du Mortainais), 26° Mémorial d’automne à Chasseneuil (1° Kévin Besson Occitane CF).

Clément Lalba AVC Aix

A l'AVC Aix en Provence en 2020

Lalba

2020 AVC Aix en Provence (DN1).
12° Tour de Basse Navarre (Essor) 1° Clément Carisey (Team Pro Immo), 22° Ronde du Pays Basque (1° Louis Barré UC Nantes Atlantique), 49° Trophée de l’Essor (1° Karl Patrick Lauk Team Pro Immo).

LIENS SUR LE MÊME THÈME.
- Valentin Huot sa carrière et ici son palmarès, Francis Duteil, Marius Duteil, Jacques Vivier, Michel Brun, Elisabeth Chevanne-Brunel, Alain Fossard, Pierre Mémy, Georges Dupré, Alain Buffière, André Dupré, Eric Raud, Claude Mazeaud, Serge Daubisse, Claude Hue, les Arquey, les frères Mercadié en Dordogne, classements FFC amateurs de 1970 à 1995, Hervé Gourmelon, Bordier, Dubreuil et Sautier champions en 1968, Laurent Mazeaud, Stéphane Reimherr, Christian Bordier (palmarès), Pierre-Raymond Villemiane, les frères Mousseau, Jean Mespoulède, Jacques Mazeau, Mickaël Delage, Quentin Pacher, Jean-Luc Delpech. NDLR : certains liens sont en cours de reconstruction.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - PALMARÈS CLÉMENT LALBA
© PHILIPPE DESSIMOULIES
La mémoire du cyclisme en Dordogne

25 février 2020

RIBÉRAC ET SA NOCTURNE DE LA TRINITÉ (Saison 1999)

AURÉLIEN BONNÉLIE RÉALISE LA PASSE DE DEUX

- Vainqueur la veille à Abjat sur Bandiat, Aurélien Bonnélie réalise la passe de deux en remportant le lendemain le prix des fêtes de la Trinité à Ribérac. Une fête qui flaire bien les beaux jours avec la population locale et de sa périphérie qui déambule au cœur de la fête, entre manèges et stands de tir, loteries, marchands de glace, de bonbons et de barbe à papa. Et au milieu de cette fête, la course qui se court en nocturne, alors que les hirondelles effectuent un balai au-dessus de leur tête pour se goinfrer d’insectes dans cette douce nuit qui flaire déjà l’été.
- Il faut dire que le service d’ordre a beaucoup à faire, mais à Ribérac, on réussit toujours l’impossible. On ne va pas refaire la course si ce n’est que les primes et leur annonce ont secoué le peloton avec des SR et des SD venus en découdre pour le plaisir. Le plaisir pour ce diable de Bonnélie, qui après Abjat sur Bandiat la veille, cumule une deuxième victoire de rang en inscrivant son nom sur les tablettes de cette sympathique course juste après Grégory Joubel (US Bouscat) lauréat en 1998.

1999 trinité

Protocole à Ribérac avec de gauche à droite  Bonnélie le lauréat,
Jordan Caillaud, Didier Lauseille et Philipe Candau

Le classement : 1. Aurélien Bonnélie (Asptt Périgueux), 2. Didier Lauseille (EC Ribérac), 3. Philippe Candau (CC Périgueux), 4. F. Bergegère (CC Marmande), 5. Chadefaud (AVC Libourne), 6. Goncalvès (VC Bernos), 7. Vincendeau (CC Vervant), 8. Jean-Jacques Massou (VC Tonneins), 9. Bruno Ouvrard (Châteauroux), 10. H. Boy (EV Bretenoux), etc...

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – RIBÉRAC TRINITÉ 1999 © BERNARD PECCABIN
La mémoire du cyclisme en Dordogne

25 février 2020

SAINT-MARTIN LE PIN (édition du 1999)

VICTOIRE D’UN CHARENTAIS DU CC. VERVANT

1999 SMLP 1

Départ à Saint-Martin le Pin pour 80 km (édition 1999)

- Saint-Martin le Pin est une épreuve difficile. Elle se déroulait le lundi de pentecôte lors de la fête locale. Puis lorsque le lundi férié a été supprimé, elle s’est courue le dimanche. Lors de ces fêtes de Pentecôte il y avait pas mal de concurrence et ce prix en a parfois souffert. L’itinéraire n’a pas varié compte-tenu de la géographie des lieux. Départ sur la route de Javerlhac puis passage par Puymoger, la route d’Angoulême par Jomelière puis les Guetières et retour par la route des Crêpes, soit 80 km de parcours accidenté. Et pourtant parfois, on a eu droit à des arrivées au sprint, avec une avant-garde de costauds. Mais lorsque l’on consulte le palmarès on s’aperçoit que cette course a constitué le terrain de chasse des locaux comme Mallemanche, Dutertre frères, Dubreuil, Porcherie, Besse, Sallat, Delestage, Chamouleau et Thomas. Virvaleix et Naïbo sont les deux seuls pros à avoir gagné sur ces hauteurs. En cette saison 1999, c’est le charentais Thierry Billot qui s’est imposé devant des coureurs aguerris tels Vouillat, Jacouty, Pradelou et Mazeau.
Le classement de cette édition 1999 : 1. Thierry Billot (CC Vervant), 2. Eric Vouillat (Pédale Faidherbe), 3. Eric Jacouty (EC Ribérac), 4. Grégory Pradelou (CC Périgueux), 5. Bernard Mazeau (CA Périgueux), 6. Serge Priéto (CO Couronne), 7. Pascal de Boussiers (Pédale Faidherbe), 8. Bruno Blangeois (CA Périgueux), 9. Didier Lavesne (CC Périgueux), 10. Jean-Louis Gouraud (CCP Nontron), etc...

1999 smlp 2

Pradelou, Priéto et Billot lauréat autour du comité des fêtes et des animateurs

REVIVEZ LE CYCLISME A SAINT-MARTIN SUR CES LIENS :
(Désolé mais certains liens sont devenus inactifs)
- Saint-Martin le Pin édition 1998.- (Jean-Yves Béneyrol).
- Photo Saint-Martin le Pin édition 1964 - (Daniel Dutertre).
- Photo Saint-Martin le Pin édition 1967 - (Daniel Dutertre).
- Photos championnat Dordogne séniors à Saint-Martin le Pin édition 1988 - (Hervé Lavignac).
- Saint-Martin le Pin édition 1972 - (Michel Dutertre).
- Saint-Martin le Pin édition 1991 - (Guy Thomas).
- Photo Saint-Martin le Pin 1992 - (Guy Thomas).
- Photo Saint-Martin le Pin édition 1966 - (Francis Dubreuil).
- Photo Saint-Martin le Pin édition 2000 - (Eric Jacouty).
- Saint-Martin le Pin édition 2006 - (Stéphane Châtelier).
 Palmarès de Saint-Martin le Pin et photo Florent Delmon vainqueur en 1995.

VÉLO DORDOGNE – SAINT-MARTIN LE PIN 1999 © BERNARD PECCABIN
La mémoire du cyclisme en Dordogne

24 février 2020

MARIUS DUTEIL - SAISON 1952

1952, LES JEUNES NE VEULENT PAS

SE PASSER DU VIEUX DUTEIL

- Relire la publication précédente. (la saison 1951 de Michel Brun)
- Cette saison 1952 sera pour Marius Duteil l’apothéose dans son rôle de capitaine formateur de ses jeunes. Cette année là, Vivier deviendra professionnel et gagnera l’étape du Tour de France Bordeaux-Limoges. Pensez, un Tour de France qui passe pour la première fois en Dordogne et cerise sur le gâteau, un Périgourdin au départ qui gagne chez lui, à Limoges !!! Vraiment ce fut une année euphorique et les articles de Camille Mathonnière sont là pour nous faire vivre avec force cette époque pleine de souvenirs et d’émotions, celle des jours heureux de notre cyclisme de clocher...
- Parlons-en de ce Camille Mathonnière, à la plume bien aiguisée, qui nous faisait vivre comme si on y était les exploits de nos protégés. Cet agent d’assurance résidait à Mareuil, à côté des Duteil. Il était le correspondant local et ses piges étaient tellement belles, qu’on les retrouvait sur Sud-Ouest, sur l’Athlète, le Populaire, l’Echo et Centre Presse. Faut dire aussi que les exploits de nos coureurs aidaient ce pigiste hors pair, qui avait bien vu que Duteil à 37 ans, aurait pu devenir une fois de plus Champion du Limousin. D’ailleurs vous découvrirez les divers reportages de cette saison 1952 (60 ans déjà). Mais lors de la prochaine publication, il y en aura encore et aussi croustillants les uns par rapport aux autres...
- En marge des exploits fabuleux, disons tout de même que le club de notre trio s’était vu confier l’organisation de ce Championnat du Limousin remporté par Georges Gay du VC Saint-Céré. Ajoutons que Vivier était toujours militaire en ce début de saison et que compte-tenu de la dissolution de son unité à Périgueux, il s’est retrouvé à Bordeaux au quartier Nansouty pour achever ses obligations... Quant à Marius Duteil, il continuait à 37 ans à pratiquer la compétition, uniquement pour faire plaisir à ses deux protégés.

marius et bernard

Une des victoires de Marius Duteil ici aux côtés d’André Bernard (CRCL) lors du protocole.

PALMARES 1952 (sociétaire au Club Athlétique Ribéracois) (21ème licence)

- 10° Prix du Printemps à Périgueux (1° Michel Brun), 3° Trémolat (1° Jacques Vivier), 19° du GP des stations balnéaires à Capbreton-Hossegor (1° Jean Bidart d’Arcachon), 8° Championnat du Limousin à Ribérac (1° Georges Gay du VC Saint-Céré), 5° Eymet (10° André Dupré de Sainte-Foy), Bretenoux abandon (1° Georges Gay), 10° Périgueux 4 Chemins (1° Jacques Vivier).

VIVIER ET BRUN NE VEULENT PAS SE PASSER DU VIEUX DUTEIL
(par Camille Mathonnière, correspondant à Mareuil)

- La direction du journal m’a dit : "Faites une enquête sur les coureurs de Mareuil, Vivier, Brun et Duteil. Vous pourrez les interviewer et leur demander quels sont leurs projets pour la saison prochaine ?"
Et bien ma foi, allons-y ! Pas question de se triturer les méninges et de sucer le bout du stylo pour bâtir quelque chose de conventionnel. Le mieux, c’est encore d’y aller voir. C’est aujourd’hui samedi, on va aller voir...
- Trouver Duteil ? Facile. Surtout avec cette pluie, il est certainement à son atelier de Cycles. Bon ! Et d’un. Pour Brun, c’est un peu plus compliqué, car notre Michel est transporteur et surtout depuis qu’il a son nouveau camion, il ne perd pas une minute. Il faudra l’accrocher au passage ou le soir, à l’heure de la rentrée au bercail. Enfin pour Vivier, rien à faire, sinon attendre qu’il vienne en permission, car il est militaire (brigadier, s’il vous plaît !) dans un régiment d’Artillerie à Bordeaux.
- Justement voilà sa sœur qui passe. Un bien jolie jeune fille, brune, fraîche et souriante, avec des yeux, hum !... vous savez ces yeux qui vous font dire : "Ah ! Bonne mère, si j’avais seulement que 25 ans ! "
- Eh petite, savez-vous si Jacquot vient cette semaine ?
- Mais bien sur qu’il vient. Il est même là ! Il est arrivé de Bordeaux à bicyclette. Vous vous rendez compte ! 130 kilomètres sous cette pluie fine ? Il était trempé comme un canard. Maman l’a bien fâché, vous le verrez bien sans doute !
- Effectivement, une demi-heure ne s’était pas écoulée que celui que tout le monde appelle ici familièrement "le Grand", arrivait chez Duteil, de ce fameux coup de pédale souple, puissant et coulé, qui n’appartient qu’à lui. Une bonne poignée de main et la conversation s’engage.

licence 1952

Licence saison 1952 de Marius Duteil

Vivier est venu de Bordeaux à un train de facteur

- Alors "Grand" ça marche ? Tu es venu par la route à ce qu’il paraît ?
- Eh oui ! Je croyais que le soleil de Bordeaux allait durer toute la journée, mais à mi-chemin, j’ai trouvé cette petite pluie qui n’a l’air de rien, mais qui trempe quand même.
- Mais dis-donc, nous ne somme qu’à mi-janvier, aurais-tu déjà commencé l’entraînement ?
- Oh non ! Pas encore ! J’ai le temps, mais comme il y a presque trois mois que je n’ai pas roulé du tout, j’ai eu envie de me promener. Je suis venu tranquillement, sans forcer, à un train de facteur.
- Mince promenade ? 130 bornes tout seul ! Tu as dû te barber !
- Bah ! J’étais content de pédaler tranquillement et j’ai eu le temps de penser à des tas de choses en quatre heures.
- Quatre heures ! ... Voyons, moi qui ai du mal à compter mes points à la belote, il faut que je réfléchisse... Quatre heures pour 130 kilomètres, plus de 30 de moyenne et tu dis que tu es venu en facteur... Pardon ! Si tous les facteurs pédalaient comme ça, qu’est-ce qu’on pourrait former comme clubs cyclistes !
- Remarque dit Duteil, qui, jusqu’à présent s’était contenté de sourire, si cela t’amuse, ça va, à condition de bien te couvrir et de pas attraper froid, car tu sais, une mauvaise bronchite est vite arrivée, et cela peut te gâcher toute une saison !
- Oh ! Soyez tranquille, M’sieur Duteil, je sais faire bien attention, car je voudrais bien faire une belle saison.
- Tiens ! Tiens ! Voyez-vous cela ? Et qu’appelles-tu une belle saison ?
- Ma question est pourtant claire, mais ma foi ! La réponse ne vient pas vite. Au contraire, voilà mon grand diable qui rougit et cherche des mots qui ne se bousculent pas pour sortir.
- Vous savez, moi je ne sais pas bien comment vous dire. Je voudrais pédaler comme les autres années, et puis si ça marche, essayer de tâter quelques grandes classiques avec les "as".Peut-être qu’avec un peu de veine, je n’y serais pas trop moche !

Duteil : "Il faudra serrer les dents et attraper le guidon par en-dessous"

Duteil me lance un coup d’œil et annonce :
- Tu sais que tu es sélectionné avec Brun pour prendre le départ de Paris-Côté d’Azur. J’ai reçu une proposition des organisateurs. J’ai répondu pour vous en donnant votre accord. Qu’en penses-tu ?
- Je pense que c’est bien tôt, car il n’y aura pas d’autres courses avant, et pour Michel et moi, ce sera notre premier départ de la saison. Nous serons handicapés, car tous les grands costauds auront déjà couru sur la Côte d’Azur et en Afrique du Nord. Il n’y aura pas de quoi s’amuser !
- Bien sur mon grand gars ! Il faudra serrer les dents et "attraper le guidon par en-dessous", mais c’est au contact des champions qu’on se met dans le grand bain. A vous deux, Michel et toi, vous ferez peut-être quelques belles choses. Et puis, je n’ai que 21 ans depuis octobre. J’ai encore le temps.

Brun s’entraîne... en roulant du gravillon

Marius

- Dix minutes après, Michel Brun arrive avec son camion et nos deux jeunes manifestent leur joie de se retrouver. Je suis là aussi et j’interroge :
- Alors, Michel penses-tu reprendre bientôt l’entraînement ?
Sa figure rieuse se plisse encore davantage. Il me lance :
- Eh bé ! Si vous croyez que je n’en fais pas de l’entraînement en ce moment ? Je roule du gravillon pour les Ponts et Chaussées, je n’arrête pas de la journée, ça fait les bras et ça donne du souffle, car il faut le charger et le décharger à la pelle.
Puis redevenant sérieux :
- Un de ces jours, quand M’sieur Duteil sera décidé, il le dira bien. C’est lui qui commande. Je ferai comme il décidera.
- Et tes projets pour la saison ?
- Mes projets ? Vous savez hein ! Cela ne sert à rien d’en faire, car il suffit d’un coup dur ou d’un accident pour tout mettre en l’air. Pourvu que je pédale comme l’an dernier, ce serait très bien ! T’en as toi Jacquot des projets ? Tu en as parlé avec Monsieur Duteil ? Et bien alors ça va : pour moi, ce sont les mêmes. La saison n’est pas encore là : on a le temps d’y penser. Pour l’instant je pense aller au cinéma ce soir... T’es d’accord Jacquot ? Après le cinéma, tu viendras coucher à la maison et demain matin, nous irons à la chasse ensemble. Ça marche !

Le vieux pédalera encore avec ses gamins

- Le lendemain dimanche, il faisait un temps superbe, un soleil printanier. Les deux jeunes vinrent chercher Duteil pour une sortie commune, car ils ne peuvent pas se passer de lui. Ils ne sont tranquilles que lorsqu’ils le sentent près d’eux. Et Duteil, malgré ses 37 ans, malgré les propositions alléchantes de Royal-Fabric qui lui offre la place de directeur sportif, va s’astreindre, cette année encore, à un entraînement suivi pour pédaler avec ses gamins. Avec eux et pour eux, tant qu’ils ont encore besoin de lui.
Bientôt donc, nos trois gaillards reprendront la route deux ou trois fois par semaine et lorsque le paysan penché sur sa terre, se relèvera un instant, la main sur les yeux pour mieux les voir passer, il saura que le printemps est proche. Ce printemps qu’ils vont aller dénicher à coups de pédales et qui, souhaitons-le, mûrira pour eux avec une ample moisson de lauriers.

DUTEIL A BIEN FAILLI DEVENIR A 37 ANS CHAMPION DU LIMOUSIN
(par Camille Mathonnière, correspondant à Mareuil)

- A 25 kms de l’arrivée dans toutes les voitures, les suiveurs étaient unanimes pour dire : "Si Duteil est au sprint, c’est lui qui gagne !" Et l’on sentait dans tous les yeux cette lueur de joie et de sympathie qui aurait accueilli cette victoire, qui d’ailleurs n’aurait pas dû sembler anormale.
- Si vous aviez vu quelle aisance il pédalait depuis le départ ! Sans bruit, il restait au sein du peloton, menant à son tour, sans efforts spectaculaires et inutiles. Tous ceux qui l’ont connu et le connaissent encore, vous diront qu’il est d’une intelligence rare en course. Et si la plupart de nos lecteurs avaient son cerveau, ils doubleraient leurs chances.
- Si seulement aujourd’hui ses coéquipiers Bernard et Guitard avaient couru comme lui, ils ne se seraient pas retrouvés dans le sable. Ils sont partis comme des jeunes, dépensant follement et en pure perte des forces qui leur auraient été si précieuses sur la fin. Duteil, lui ne s’est pas affolé. Il savait que les dures côtes entre Bergerac et Périgueux seraient impitoyables pour les présomptueux. Il avait encore une fois vu juste, car c’est là que nos fugitifs furent rejoints. C’est lui aussi qui lança et anima l’échappée qui devait fournir le vainqueur et nous valoir une si belle fin de course.
- Malheureusement, notre vieux Marius est trop connu des jeunes, et comme disait Dufour : "Il nous fallait le lâcher à tout prix si nous ne voulions pas être battus au sprint. Nous y sommes arrivés, mais il nous fallut essayer je ne sais combien de fois".C’est là sans doute le plus bel hommage qui puisse être rendu à un adversaire. Mais un autre hommage plus grand lui a été rendu par la foule qui sur tout le parcours cria son nom des milliers de fois... Et la foule se trompe rarement dans ses jugements. Prenez exemple, jeunes gens ! Duteil devenu commerçant aisé pourrait se dispenser de courir. S’il continue, c’est parce qu’il aime le vélo. Aimez-le comme lui et vous verrez que les résultats viendront.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - MARIUS DUTEIL (1952) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1952 Vivier va courir le Paris-Côte d’Azur

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