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RETRO VELO DORDOGNE
9 mai 2020

BORDEAUX-ARCACHON (Histoire d’une classique) - 3° partie

LA CLASSIQUE BORDEAUX-ARCACHON
la plus ancienne, la plus courte et la plus rapide du Sud Ouest
Retour sur l’histoire de cette épreuve

- Relire la publication précédente (cliquez sur ce lien).
- Attention Bordeaux-Arcachon et son histoire comportera dix-neuf publications. Pour revenir à la première publication, cliquez ici.

 QUELQUES HYPOTHÈSES SUR LES PREMIÈRES ÉDITIONS

 - Lorsque l’on consulte le palmarès de Gabriel Belliard qu’il a établi jusqu’en 1934, il subsiste de nombreuses interrogations. L’épreuve de Bordeaux-Arcachon dit-on, a été fondée en 1889. Ceci signifie que trois années furent nécessaires pour être reconnue auprès des instances de l’UVF. Des éditions ont été sans doute courues avant, sans être validées... Sur certaines coupures de presse on découvre même que la première édition daterait de 1887, ce qui signifie que bien avant la fondation du comité d’organisation, on avait couru déjà le Bordeaux-Arcachon. Parmi les clubs engagés dans l’organisation se trouvaient le Vélo-Sport Girondin (société fondatrice de l’épreuve) en première ligne, puis l’Union Cycliste Bordelaise, la Section Bordelaise, le Vélo-Club Lions, les Cyclistes Girondins et le Vélo Caudéranais. C’est en 1895 que la course adopta le parcours classique des 50 kilomètres, ce qui incita coureurs comme organisateurs à se battre pour s’accaparer du record. On peut de même imaginer l’engouement suscité par cette course, puisque à maintes reprises plusieurs éditions se sont déroulées au cours de la même année, sans oublier la diversité des catégories de coureurs qui ont emprunté l’itinéraire de cette fameuse piste, souvent pour s’entraîner ou encore lors des interclubs, histoire de rivaliser entre licenciés.
- L’histoire du record de 1899(3), constitue néanmoins un sujet à contestations. Comment Emile Sauzeau a-t-il pu réaliser d’un coup 1h10’ alors que l’année précédente, il avait déjà gagné sur le même parcours avec un temps qui accusait tout de même 19 minutes de plus, puis 24 minutes de plus, sans parler du junior qui est peut-être notre Sauzeau ou son homonyme, mais ayant couru en 1h40’ ? Effectivement nous avons là matières à réflexions face à ces écarts conséquents… Seul Thibeault du Stade Bordelais, parviendra à se rapprocher de Sauzeau en réalisant 1h14’30s. Toujours est-il que parcourir 50kms en 1h10’ équivaut à une moyenne de 42,857 km/h, ce qui ne semble pas du tout en adéquation avec d’autres performances obtenues lors de cette époque.
- La longue histoire de cette classique a débuté on l’a dit à maintes reprises en 1892. Louis Duanip de son vrai nom Pinaud, avait parcouru les 100 kms contre la montre en 3h25’ devant Léveilley (3h39’25s) l’un des créateurs de Bordeaux-Paris, Lanuc (3h57’08s), Rivière (3h57’09s), etc… Ajoutons que ce Rivière (de son prénom Gaston), avait gagné cinq ans plus tard Bordeaux-Paris. Duanip le vainqueur portait un nom fantaisiste, c'est-à-dire l’anagramme de Pinaud son véritable nom. C’était un passionné pour l’automobile sur laquelle il avait effectué de nombreuses courses, en pilotant une Aubert-Lavirotte. Il deviendra plus tard directeur de l’agence des automobiles Fiat à Bordeaux, firme dont l’un des actionnaires et inspecteur était Loste, si célèbre dans les compétitions cyclistes de cette période.

Henri Beconnais

Henri Beconnais, troisième coureur en partant du côté gauche
a gagné le Bordeaux-Arcachon en 1893.

- Parmi d’autres lauréats citons Henri Beconnais en 1893, fameux roi du volant, mort tragiquement au Barp en s’entraînant en vue de disputer le Bordeaux-Madrid auto de 1903. Mais aussi Edmond Luguet vainqueur de Bordeaux-Cognac, Chadeaud, puis Fourgeaud, Bougon, Bournac, René Chazeau, Piquemal, Cantou, Rousset et plus près de nous les Cosse, Lapébie, Carrapezi, mais arrêtons d’épiloguer sur la réputation naissante de ce Bordeaux-Arcachon, car celle-ci deviendra universelle.

(3) Il ne faut pas se polariser autour de cette affaire du record, bien qu’il fut de tous temps un objectif. De 1899 jusqu’à celui de 1951, on note en vérité un écart de distance de 1326 à 1526 mètres selon les indications de la presse. D’après les éléments repris sur le journal l’Athlète, si la vitesse est de 44,117 km/h pour Chazaud en 1937, il a parcouru en 1h08’43s et selon la loi des mathématiques, une distance de 50,526 kilomètres. Pour Brizon on note un changement, puisque rouler à 44,440 km/h correspond selon son temps, à une distance de 50 kilomètres. Pour Ferrage, c’est encore différent puisque d’emblée, la distance affichée est de 49 kilomètres le jour de sa course. Emile Baudoin qui officiait dans les épreuves après et peut-être avant la 2° guerre mondiale reste affirmatif sur le record de Ferrage. Emile Baudoin ancien coureur de cette épreuve (deux fois 3° en 1900), chronométreur, reporter, membre du Comité de Guyenne a mesuré plusieurs fois le parcours, ce qui devrait ôter toutes les ambiguïtés. Pourtant, il existe des zones où la précision manque de cohérence. Le jour de la victoire de Ferrage, les journalistes inscrivent 49 kilomètres de parcours pile poil ! Un an après, on écrit 49,2 kms, ce qui constitue encore une évolution, car dans ces conditions cela représente une nouvelle moyenne qui serait de 45,897 km/h… Et pourtant, de tous temps, le ruban bleu de cette classique a été immortalisé par le temps de 1h04’19s soit 45,711 km/hde moyenne, ce qui constitue une erreur de

Dattas Eric

mathématiques. Mais pour beaucoup d’autres, on reste à la fois interrogatif et dubitatif, car nous lisons quelques nombres qui semblent curieux vis-à-vis d’une logique. A compter de 1976, les distances évoluent encore, tout comme les temps. On trouve en effet des parcours plus courts. Norbert Bougon, ancien coureur, puis ancien Président de l’UC. Arcachon nous signale qu’à une époque, effectivement on prenait le départ de Marcheprime, ce qui confirme que l’on ne peut plus concourir vis-à-vis du record. A priori et compte tenu des performances archivées, c’est Jean-Louis Dublé qui aurait rejoint le plus vite Arcachon, soit en 1h01’50s, mais pour une distance de 45,850 kilomètres seulement, ce qui ramène sa vitesse à 44,490 km/h. Ferrage a roulé à la moyenne de 45,710 km/h, Favarel premier tombeur du record de Ferrage en 1966 avait réalisé un chrono de 1h03’20s. Plus près de nous c’est enfin le temps de Eric Dattas en 1984 (en médaillon), qui semble nous révéler le véritable record avec 49,3 kms en 1h02’57s soit à la moyenne de 46,989 km/h. Vis à vis des indications obtenues jusqu’à ce jour, c’est bien ce garçon qui devient le ruban bleu de l’épreuve. Pour rendre cette affaire de record fiable, seule la moyenne horaire peut constituer aujourd’hui la seule référence à prendre en compte, mais il existe quelques zones qui manquent de précision, notamment de nombreuses éditions qui n’ont pas noté les valeurs affichées (temps et distance) et dont on manque de repères…. De plus le départ ne s’est plus fait ensuite à l’Alouette, ce qui nous oblige à rester prudent à l’égard du record.

 - A compter de 1927, l’épreuve a été organisée uniquement par l’UC Arcachon. On peut également évoquer l’édition de 1924 courue sous la forme de course handicap, ou encore parler de ceux qui l’ont accroché plusieurs fois à leur palmarès. Mais la simple lecture du tableau, suffira je pense pour combler les appétits de ceux qui tiennent des statistiques. Souvent, on lit l’existence de plusieurs épreuves dans une même saison, ce qui n’est plus le cas après la libération. Sans parler de certains Bordeaux-Arcachon organisés en 1910, 1911, 1912, 1913 et 1919 par l’ASPTT Bordeaux, le Club Athlétique Arcachonnais, le Vélo-Stade Arcachonnais et les Cyclistes Girondins, ce qui complique les données. Pour cette raison, nous n’en parlerons que sur le palmarès (écrits en italique et en encadré) sachant que ces éditions constituent un lien, puisqu’il n’y avait pas d’organisation du côté de l’équipe initiale.

SUITE DU PALMARES DE L’EPREUVE : 1914 - A. Amiaux (CASG) en 1h28’, H. Dumas (Vélo Club Lion), H. Bouheben (VC Lion) (indépendants), Albert Cantou (VC Lion) en 1h28’, L. Rouynaud (VC Lion), M. Rougerie (Vélo Club Lion) (amateurs), 1919 - Coiffard Luciano (Cyclistes Girondins) en 1h32’30s, E. Milleroux (Bordeaux VC), H. Perrier (UVC) (amateurs), 1920 - R. Piquemal (SA Bordelais), M. Delbos (SCB), Albert Cantou (SA Bordelais) (amateurs), 1921 - Albert Cantou (SA Bordelais) en 1h34’02s, R. Cailley (BAC), R. Dupart (SCB) (amateurs), 1922 - R. Piquemal (SA Bordelais) en 1h37’, Albert Cantou (SA. Bordelais), D. Fourgeau (Bordeaux vVélo-Club) (Pros/amateurs), 1923 - Raymond Rousset (SA Bordelais) en 1h40, J. Cassou (BP), A Chauvière (SA Bordelais) (HS/Amateurs), 1924 - G. Gayet (UCCA), J. Bonne (VC Lion), A. Preuilh (PT), 1925 - L.A. Vergez (SA. Bordelais) en 3h17’, J. Dachary (Bordeaux VC), R. Vignes (CGB), 1927 - René Lauga (UC Arcachon) en 3h09’, F. Vandenberghe (UC Arcachon), L. Devos (UC Arcachon) (international), 1928 - Roger Parioleau (Rochefort) en 3h21’25s, L. Laval (CC Périgueux), J. Grossard (UC Arcachon) (international), Roger Lapébie (Bordeaux VC) en 1h21’02s, R. Charropin (ASM), P. Duron (VAL) (amateurs), 1929 - Roger Parioleau (Rochefort) en 2h59’06s, Victor Descoubès (UC Arcachon), René Prévôt (ALBS) (international), F. Niéto (Burdigala Paris Club) en 1h17’, E. Ogier (SA Bordelais), A. Deligey (PT) (amateurs), 1930 - J. Bourret (Bordeaux Vélo-Club) en 1h16’30s, A. Ducos, J. Gaillard (Burdigala Paris Club) (amateurs), 1931 - P. Douat (Bordeaux Vélo Club) en 1h10’, Robert Pruney (Union Cycliste Arcachonnaise), H. Mercet (ASM) (amateurs), 1932 - P. Douat (Bordeaux VC) en 1h16’, Gérard Virol (Bordeaux Vélo Club), P. Dupouy (HSB) (amateurs), 1933 - A. Cazaux (MVC) en 1h13’11s, R. Labrousse (Bordeaux Vélo-Club), C. Nalbet (BEC) à suivre.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - L’Histoire de la Classique BORDEAUX-ARCACHON (3)
© BERNARD PECCABIN
 (à la mémoire d’Hubert Longau, de Gaston Bougon et de tous les crabes de l’UC Arcachon)
Prochaine partie : Une ville, un club, un homme

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