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RETRO VELO DORDOGNE
9 mai 2020

BORDEAUX-ARCACHON (Histoire d’une classique) - 3° partie

LA CLASSIQUE BORDEAUX-ARCACHON
la plus ancienne, la plus courte et la plus rapide du Sud Ouest
Retour sur l’histoire de cette épreuve

- Relire la publication précédente (cliquez sur ce lien).
- Attention Bordeaux-Arcachon et son histoire comportera dix-neuf publications. Pour revenir à la première publication, cliquez ici.

 QUELQUES HYPOTHÈSES SUR LES PREMIÈRES ÉDITIONS

 - Lorsque l’on consulte le palmarès de Gabriel Belliard qu’il a établi jusqu’en 1934, il subsiste de nombreuses interrogations. L’épreuve de Bordeaux-Arcachon dit-on, a été fondée en 1889. Ceci signifie que trois années furent nécessaires pour être reconnue auprès des instances de l’UVF. Des éditions ont été sans doute courues avant, sans être validées... Sur certaines coupures de presse on découvre même que la première édition daterait de 1887, ce qui signifie que bien avant la fondation du comité d’organisation, on avait couru déjà le Bordeaux-Arcachon. Parmi les clubs engagés dans l’organisation se trouvaient le Vélo-Sport Girondin (société fondatrice de l’épreuve) en première ligne, puis l’Union Cycliste Bordelaise, la Section Bordelaise, le Vélo-Club Lions, les Cyclistes Girondins et le Vélo Caudéranais. C’est en 1895 que la course adopta le parcours classique des 50 kilomètres, ce qui incita coureurs comme organisateurs à se battre pour s’accaparer du record. On peut de même imaginer l’engouement suscité par cette course, puisque à maintes reprises plusieurs éditions se sont déroulées au cours de la même année, sans oublier la diversité des catégories de coureurs qui ont emprunté l’itinéraire de cette fameuse piste, souvent pour s’entraîner ou encore lors des interclubs, histoire de rivaliser entre licenciés.
- L’histoire du record de 1899(3), constitue néanmoins un sujet à contestations. Comment Emile Sauzeau a-t-il pu réaliser d’un coup 1h10’ alors que l’année précédente, il avait déjà gagné sur le même parcours avec un temps qui accusait tout de même 19 minutes de plus, puis 24 minutes de plus, sans parler du junior qui est peut-être notre Sauzeau ou son homonyme, mais ayant couru en 1h40’ ? Effectivement nous avons là matières à réflexions face à ces écarts conséquents… Seul Thibeault du Stade Bordelais, parviendra à se rapprocher de Sauzeau en réalisant 1h14’30s. Toujours est-il que parcourir 50kms en 1h10’ équivaut à une moyenne de 42,857 km/h, ce qui ne semble pas du tout en adéquation avec d’autres performances obtenues lors de cette époque.
- La longue histoire de cette classique a débuté on l’a dit à maintes reprises en 1892. Louis Duanip de son vrai nom Pinaud, avait parcouru les 100 kms contre la montre en 3h25’ devant Léveilley (3h39’25s) l’un des créateurs de Bordeaux-Paris, Lanuc (3h57’08s), Rivière (3h57’09s), etc… Ajoutons que ce Rivière (de son prénom Gaston), avait gagné cinq ans plus tard Bordeaux-Paris. Duanip le vainqueur portait un nom fantaisiste, c'est-à-dire l’anagramme de Pinaud son véritable nom. C’était un passionné pour l’automobile sur laquelle il avait effectué de nombreuses courses, en pilotant une Aubert-Lavirotte. Il deviendra plus tard directeur de l’agence des automobiles Fiat à Bordeaux, firme dont l’un des actionnaires et inspecteur était Loste, si célèbre dans les compétitions cyclistes de cette période.

Henri Beconnais

Henri Beconnais, troisième coureur en partant du côté gauche
a gagné le Bordeaux-Arcachon en 1893.

- Parmi d’autres lauréats citons Henri Beconnais en 1893, fameux roi du volant, mort tragiquement au Barp en s’entraînant en vue de disputer le Bordeaux-Madrid auto de 1903. Mais aussi Edmond Luguet vainqueur de Bordeaux-Cognac, Chadeaud, puis Fourgeaud, Bougon, Bournac, René Chazeau, Piquemal, Cantou, Rousset et plus près de nous les Cosse, Lapébie, Carrapezi, mais arrêtons d’épiloguer sur la réputation naissante de ce Bordeaux-Arcachon, car celle-ci deviendra universelle.

(3) Il ne faut pas se polariser autour de cette affaire du record, bien qu’il fut de tous temps un objectif. De 1899 jusqu’à celui de 1951, on note en vérité un écart de distance de 1326 à 1526 mètres selon les indications de la presse. D’après les éléments repris sur le journal l’Athlète, si la vitesse est de 44,117 km/h pour Chazaud en 1937, il a parcouru en 1h08’43s et selon la loi des mathématiques, une distance de 50,526 kilomètres. Pour Brizon on note un changement, puisque rouler à 44,440 km/h correspond selon son temps, à une distance de 50 kilomètres. Pour Ferrage, c’est encore différent puisque d’emblée, la distance affichée est de 49 kilomètres le jour de sa course. Emile Baudoin qui officiait dans les épreuves après et peut-être avant la 2° guerre mondiale reste affirmatif sur le record de Ferrage. Emile Baudoin ancien coureur de cette épreuve (deux fois 3° en 1900), chronométreur, reporter, membre du Comité de Guyenne a mesuré plusieurs fois le parcours, ce qui devrait ôter toutes les ambiguïtés. Pourtant, il existe des zones où la précision manque de cohérence. Le jour de la victoire de Ferrage, les journalistes inscrivent 49 kilomètres de parcours pile poil ! Un an après, on écrit 49,2 kms, ce qui constitue encore une évolution, car dans ces conditions cela représente une nouvelle moyenne qui serait de 45,897 km/h… Et pourtant, de tous temps, le ruban bleu de cette classique a été immortalisé par le temps de 1h04’19s soit 45,711 km/hde moyenne, ce qui constitue une erreur de

Dattas Eric

mathématiques. Mais pour beaucoup d’autres, on reste à la fois interrogatif et dubitatif, car nous lisons quelques nombres qui semblent curieux vis-à-vis d’une logique. A compter de 1976, les distances évoluent encore, tout comme les temps. On trouve en effet des parcours plus courts. Norbert Bougon, ancien coureur, puis ancien Président de l’UC. Arcachon nous signale qu’à une époque, effectivement on prenait le départ de Marcheprime, ce qui confirme que l’on ne peut plus concourir vis-à-vis du record. A priori et compte tenu des performances archivées, c’est Jean-Louis Dublé qui aurait rejoint le plus vite Arcachon, soit en 1h01’50s, mais pour une distance de 45,850 kilomètres seulement, ce qui ramène sa vitesse à 44,490 km/h. Ferrage a roulé à la moyenne de 45,710 km/h, Favarel premier tombeur du record de Ferrage en 1966 avait réalisé un chrono de 1h03’20s. Plus près de nous c’est enfin le temps de Eric Dattas en 1984 (en médaillon), qui semble nous révéler le véritable record avec 49,3 kms en 1h02’57s soit à la moyenne de 46,989 km/h. Vis à vis des indications obtenues jusqu’à ce jour, c’est bien ce garçon qui devient le ruban bleu de l’épreuve. Pour rendre cette affaire de record fiable, seule la moyenne horaire peut constituer aujourd’hui la seule référence à prendre en compte, mais il existe quelques zones qui manquent de précision, notamment de nombreuses éditions qui n’ont pas noté les valeurs affichées (temps et distance) et dont on manque de repères…. De plus le départ ne s’est plus fait ensuite à l’Alouette, ce qui nous oblige à rester prudent à l’égard du record.

 - A compter de 1927, l’épreuve a été organisée uniquement par l’UC Arcachon. On peut également évoquer l’édition de 1924 courue sous la forme de course handicap, ou encore parler de ceux qui l’ont accroché plusieurs fois à leur palmarès. Mais la simple lecture du tableau, suffira je pense pour combler les appétits de ceux qui tiennent des statistiques. Souvent, on lit l’existence de plusieurs épreuves dans une même saison, ce qui n’est plus le cas après la libération. Sans parler de certains Bordeaux-Arcachon organisés en 1910, 1911, 1912, 1913 et 1919 par l’ASPTT Bordeaux, le Club Athlétique Arcachonnais, le Vélo-Stade Arcachonnais et les Cyclistes Girondins, ce qui complique les données. Pour cette raison, nous n’en parlerons que sur le palmarès (écrits en italique et en encadré) sachant que ces éditions constituent un lien, puisqu’il n’y avait pas d’organisation du côté de l’équipe initiale.

SUITE DU PALMARES DE L’EPREUVE : 1914 - A. Amiaux (CASG) en 1h28’, H. Dumas (Vélo Club Lion), H. Bouheben (VC Lion) (indépendants), Albert Cantou (VC Lion) en 1h28’, L. Rouynaud (VC Lion), M. Rougerie (Vélo Club Lion) (amateurs), 1919 - Coiffard Luciano (Cyclistes Girondins) en 1h32’30s, E. Milleroux (Bordeaux VC), H. Perrier (UVC) (amateurs), 1920 - R. Piquemal (SA Bordelais), M. Delbos (SCB), Albert Cantou (SA Bordelais) (amateurs), 1921 - Albert Cantou (SA Bordelais) en 1h34’02s, R. Cailley (BAC), R. Dupart (SCB) (amateurs), 1922 - R. Piquemal (SA Bordelais) en 1h37’, Albert Cantou (SA. Bordelais), D. Fourgeau (Bordeaux vVélo-Club) (Pros/amateurs), 1923 - Raymond Rousset (SA Bordelais) en 1h40, J. Cassou (BP), A Chauvière (SA Bordelais) (HS/Amateurs), 1924 - G. Gayet (UCCA), J. Bonne (VC Lion), A. Preuilh (PT), 1925 - L.A. Vergez (SA. Bordelais) en 3h17’, J. Dachary (Bordeaux VC), R. Vignes (CGB), 1927 - René Lauga (UC Arcachon) en 3h09’, F. Vandenberghe (UC Arcachon), L. Devos (UC Arcachon) (international), 1928 - Roger Parioleau (Rochefort) en 3h21’25s, L. Laval (CC Périgueux), J. Grossard (UC Arcachon) (international), Roger Lapébie (Bordeaux VC) en 1h21’02s, R. Charropin (ASM), P. Duron (VAL) (amateurs), 1929 - Roger Parioleau (Rochefort) en 2h59’06s, Victor Descoubès (UC Arcachon), René Prévôt (ALBS) (international), F. Niéto (Burdigala Paris Club) en 1h17’, E. Ogier (SA Bordelais), A. Deligey (PT) (amateurs), 1930 - J. Bourret (Bordeaux Vélo-Club) en 1h16’30s, A. Ducos, J. Gaillard (Burdigala Paris Club) (amateurs), 1931 - P. Douat (Bordeaux Vélo Club) en 1h10’, Robert Pruney (Union Cycliste Arcachonnaise), H. Mercet (ASM) (amateurs), 1932 - P. Douat (Bordeaux VC) en 1h16’, Gérard Virol (Bordeaux Vélo Club), P. Dupouy (HSB) (amateurs), 1933 - A. Cazaux (MVC) en 1h13’11s, R. Labrousse (Bordeaux Vélo-Club), C. Nalbet (BEC) à suivre.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - L’Histoire de la Classique BORDEAUX-ARCACHON (3)
© BERNARD PECCABIN
 (à la mémoire d’Hubert Longau, de Gaston Bougon et de tous les crabes de l’UC Arcachon)
Prochaine partie : Une ville, un club, un homme

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9 mai 2020

GABILLOU (course disparue)

COURSES LOINTAINES

Gabillou

- Situé sur le Causse Périgourdin, ce petit village de moins de 100 habitants n’a pas les moyens financiers pour organiser une épreuve. Pourtant deux d’entre elles s’y sont déroulées dont une à la Libération.

Palmarès connu : 1946 Robert Lascaux (CC Périgourdin), 1952 Serge Lavaud (Pédale Faidherbe).

VELO DORDOGNE – GABILLOU - © BERNARD PECCABIN
La mémoire du cyclisme en Dordogne

9 mai 2020

BROUCHAUD (course disparue)

Joubert JL

LES BOUCLES ET LE TOUR DORDOGNE Y SONT PASSÉS

- Brouchaud sur le bord du Blâme est une toute petite commune de 160 habitants. Une seule course répertoriée en 1966, mais les Boucles Thenonnaises y sont passées à plusieurs reprises sans oublier le Tour de la Dordogne qui a entretenu la flamme cycliste en passant dans cette commune en 2005, 2006, 2007 et 2015.

Palmarès connu : 1966 Jean-Luc Joubert (CC Périgourdin). (notre photo)

VELO DORDOGNE - BROUCHAUD - © BERNARD PECCABIN
La mémoire du cyclisme en Dordogne

8 mai 2020

THENON (course disparue)

UN ANCIEN FIEF DU CYCLISME

Thenon 90

Gilbert Cuménal et son Cyclo-Club Périgourdin ont été longtemps les maîtres d'oeuvre à Thenon

- Thenon n’a jamais connu la chance de voir la traversée d’un Tour de France. Et pourtant cette commune du Causse a magnifiquement œuvré en faveur du cyclisme. Entre les prix des fêtes du mois d’août et les boucles du Thenonnais, on a vu pas mal de spectacle dans cette commune, ceci dès la Libération en 1946.
- Passage du Tour de la Dordogne en 1950, 1952, 1996, 2002, 2003, 2006, 2007 et 2015.

Thenon 90

Charles Verdier un ancien de la région fier de montrer ses Boucles du Thenonnais

Palmarès connu : 1946 André Commerie (Pédale Faidherbe), 1948 Robert Dumon (Pédale Faidherbe), 1955 Gérard Duvaleix (Pédale Faidherbe), 1956 Michel Claverie (Pédale Faidherbe), 1957 Moïse Bodin (VS Villefranche), 1964 Alain Desplat (UV Limousine), 1965 Alexis Eyquard (AVC. Libourne), 1966 Alexis Eyquard (AVC Libourne), 1967 Aigueparses (Aurillac), 1969 Claude Hue (CC Périgueux).
1970 Claude Denis (CC Périgueux), 1971 Claverie (Bergerac) Dunlop départemental, Pierre Tardy (UC Nontron), 1973 André Panissard (CV Montastruc), 1974 Alain Ducau (UC Nontron), 1975 Claude Denis (CC Périgueux), 1976 Christian Jourdan (VC Bergerac), 1977 Daniel Savary (ACLBP), 1978 Michel Larpe (Ucap Angoulême), 1979 Michel Lescure (EC Foyenne).
1981 Alain Queille (CS Corrézien), 1982 Patrick Mauriès (VC Vallée du Thoré), 1983 Alain de Carvalho (UC Brive), 1985 Pascal Le Pemp (Asptt Périgueux), Patrick Boucheron (UA La Rochefoucauld) étape Thenon-Rouffiac 8 jours cyclistes en Dordogne, 1986 Jean-Paul Truffy (CC Périgueux), 1990 Nicolas Fiacre (Asptt Périgueux) championnat Dordogne séniors, Christian Dardaillac (AC Rilhac-Rancon) prix des fêtes, 1991 Yann Simoneau (Brive), 1993 Eric Baron (AC Uzerche), 1994 Tony Rousseau (Jarnac Sports), 1997 Pascal Peyramaure (CRCL) étape Mensignac/Thenon Tour Dordogne.

Thenon 90

Départ de course au coeur de Thenon en 1990

Boucles du Thenonnais : 1986 Thierry Ferrer (UC Brive), 1987 Daniel Delmon (CC Périgueux), 1988 Andrew Bradley (VC Bretenoux-Biars), 1989 Pierre Chevalier (VC Romans), 1990 Jean-François Vincent (CC Marmande), 1991 Antoine Béco (VC Saint-Céré), 1992 Anthony Langella (CC Marmande), 1993 Mickaël Hugonnet (VC Châtillon Lamberet), 1995 Eric Vouillat (Ufo/NL/Sén.5 FFC), 1996 Alain Lagière (CC Marmande), 1998 Ludovic Guionie (GC Bergerac).

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - THENON - © BERNARD PECCABIN
La mémoire du cyclisme en Dordogne est à découvrir sur les blogs :
http://la-dordogne-cycliste.allmyblog.com/ et http://velodordogne.canalblog.com/

8 mai 2020

BORDEAUX-ARCACHON (Histoire d’une classique) - 2° partie

LA CLASSIQUE BORDEAUX-ARCACHON
la plus ancienne, la plus courte et la plus rapide du Sud Ouest
Retour sur l’histoire de cette épreuve

Landes girondines

Longue ligne droite des Landes Girondines où il est si difficile de s’échapper

 - Relire la première partie (cliquez sur ce lien).
- Attention Bordeaux-Arcachon et son histoire comportera dix-neuf publications à lire.

 L’INFLUENCE DE MAURICE MARTIN DANS LA RÉGION

 - On ne terminera pas cette mise en matière sans reparler de Maurice Martin(2), l’homme à la barbe blanche. Il a été on l’a dit un des membres fondateurs du Véloce-Club Bordelais dans les années 1880. Ce club comptait près de 400 membres et était présidé par Pierre Rousset. A ses côtés Maurice Martin s’engagea pour créer un hebdomadaire le "Véloce Sport", qui sera présidé par Fernand Ladevèze. Maurice Martin au travers de ses articles s’est résolument tourné vers le cyclotourisme. Celui-ci avait la part belle, car à cette époque, près de 95% des effectifs de l’UVF étaient des cyclotouristes, qui eux n’hésitaient pas à s’opposer aux coursiers surnommés "les mangeurs de route". On rencontrait Martin partout ! Que ce soit dans les instances nationales du cyclotourisme, que ce soit dans la presse (magazine l’Illustration, Journal la Petite Gironde, etc...), que ce soit dans l’édition de livres ou encore au sein de l’Union Vélocipédique Française, Martin dominait et s’imposait par une passion toute naturelle. C’est lui qui mettra en place les brevets de randonneurs, c’est lui qui est la cheville ouvrière du Bordeaux-Paris (on l’a aperçu maintes fois au poste de starter), c’est lui qui démontre à tous les immenses capacités de la bicyclette face au grand bi, c’est lui qui raconte ses longs voyages à bicyclette ou sur tricycle et qui intéresse le Touring Club de France, ce qui lui vaut même une distinction. C’est dans ce contexte et au cours de cette période que le "Bordeaux-Arcachon" est né. Sa création n’est pas étrangère à sa personnalité à un moment où tout s’est accéléré, lorsque ce personnage a inventé quelques temps après, le terme de la "Côte d’Argent" (NDLR : Arcachon a été aussi appelée la perle de la Côte d’Argent). Il est vrai que le Véloce Sport n’a jamais organisé Bordeaux-Arcachon, mais la quantité de clubs qui évoluaient en cette fin de ce 19° siècle autour de cette région bordelaise, ne pouvaient laisser indifférents les acteurs du cyclisme jusqu’à la Société Vélocipédique d’Arcachon, devenue quatre ans après l’UC Arcachonnaise et qui par le biais de son maire déjà cité, avait de plus le privilège de compter ce notable, parmi ses membres fondateur.
(2) Maurice Martin sort deuxième d’une promotion de cent élèves de l’École Supérieure de Commerce de Bordeaux. Initialement employé d’une grande maison de négoce en vin, il se passionne rapidement pour les sports : cyclisme (il est un des fondateurs en 1891 de la course Bordeaux - Paris), mais aussi rugby, automobile et aviation. Il écrit ainsi de nombreux articles sportifs dans La Petite Gironde, quotidien bordelais diffusant sur une grande partie du Sud-Ouest, mais aussi dans L’Illustration et la Revue du Touring Club de France. Il œuvre largement pour faire la promotion touristique de la côte Aquitaine. C’est ainsi que le 20 mars 1905, au cours d’un périple de reconnaissance entre Arcachon et Biarritz auquel il prend part en tant que représentant des journaux de La Petite Gironde et le Journal de l’Automobile, qu’il propose, lors de l’étape à l’hôtel Lespès de Mimizan-les-Bains comme on dit alors, de baptiser Côte d’Argent ce jusque-là sauvage tronçon du littoral Atlantique de 228 km de long.
Ce périple est organisé par le Comité d’Initiative de Boulevard Arcachon - Biarritz, dont le projet est de créer un boulevard pour automobiles reliant les deux villes le long de la Côte d’Argent (ce projet ne verra jamais le jour). Il est organisé sous la forme d’une caravane de chevaux et de onze charrettes muletières (localement appelées bròs) empruntant les chemins de sable. Le convoi part le 20 mars d’Arcachon avec, parmi les journalistes, sportifs et quelques notables qui la composent, le conservateur des Eaux et Forêts de Bordeaux et des représentants de l’Automobile Club de France. Leur expédition sera commentée en ces termes : "Ils venaient pour faire ce qu’à peu près personne n’avait jamais fait avant eux : s’enfoncer dans le mystère des grandes Landes de Gascogne où ils avaient été conviés pour y rêver d’une route".

Martin

Maurice Martin sur son tricycle

SUITE DU PALMARES DE L’EPREUVE : 1900 - Sadouillette en 1h30’, Harry (Vélo Caudéranais), Emile Baudouin (Section Bordelaise) (amateurs), A. Thibeault (SA. Bordelais) en 1h14’30s, Testonne, Emile Baudouin (Section Bordelaise) (amateurs), 1901 - Emmanuel (UC Bordelaise) en 1h33’, A. Thibeault (SA Bordelais), Dagut (Racing Club Bordelais) (amateurs), R. Puissant (Section Bordelaise) en 1h24’25s, Sadouillette, Lamblardy (Section Bordelaise) (amateurs), 1902 - Ch. Passet (Racing Club Bordelais) en 1h43’, Emmanuel (UC Bordelaise), Toitot (Racing Club Bordelais) (amateurs), M. Fontan (Racing Club Bordelais) en 1h36’, Dunes (Cyclistes Girondins), F. Lannes (Vélo Club Caudéranais), René Puissant (Section Bordelaise) en 1h39’, Achariteguy (Section Bordelaise), Darqué (Section Bordelaise) (amateurs), René de Lavillette (Racing Club Bordelais) en 1h26’, R. Puissant (Section Bordelaise), A. Herbert (SA. Bordelais) (amateurs), René de Lavillette (Racing Club Bordelais) en 1h30’, Fulgence (SA. Bordelais), F. Laval  (amateurs), 1903 - A. Dupouy (Racing Club Bordelais) en 1h36’, E. Barrié (Racing Club Bordelais), L. Marty (UC Bordelaise) (amateurs),Edmond Luguet (SA. Bordelais) en 1h33’, A. Thibeault (SA Bordelais), René de Lavillette (Racing Club Bordelais) (amateurs), 1904 - E. Milleroux (SA Bordelais) en 1h40’, Carpentey (UC Bordelaise) (amateurs), Schmidt (SA Cognac) en 1h35’, P. Louret (SA. Cognac), Tétaud (SA Cognac) (amateurs), 1905 - E. Pouquet (UC Bordelaise) en 1h45’20s, F. Février (UC Bordelaise), Charlot (UC Bordelaise) (amateurs), 1909 - André Bougon (UC. Arcachon), Dujardin (Arcachon), Frigoit (amateurs), 1910 - René de Lavillette (RC Bordelais), G. Lescouzère (RCB), Delale., Bournac Jeune (RC Bordelais) en 1h32’, G. Niort (Cyclistes Girondins), André Bougon (Club Athlétique Arcachonnais), 1911 - René Chazaud (Cyclistes Girondins) en 1h33’, André Bougon (Racing-Club Bordelais), Mario Lafon (Vélo-Stade Arcachonnais), René Chazaud (Cyclistes Girondins) en 1h24’57s, Mario Lafon (Vélo-Stade Arcachonnais) André Bougon (Racing Club Bordelais), 1912 - Daniel Fourgeau (Cyclistes Girondins) en 1h24’, René Chazaud (Cyclistes Girondins), Ulrich (RC Bordelais), 1913 - Daniel Fourgeau (Bordeaux VC) en 1h20’15s, Delbreil (Bordeaux VC), Rulleau (Bordeaux Vélo Club) (à suivre)

NDLR : En caractères gras les noms des vainqueurs, puis le deuxième et troisième, en italique les Bordeaux-Arcachon organisés par d’autres clubs de Gironde (notamment au cours de la première guerre mondiale).

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - L’Histoire de la Classique BORDEAUX-ARCACHON (2)
© BERNARD PECCABIN
 (à la mémoire d’Hubert Longau, de Gaston Bougon et de tous les crabes de l’UC Arcachon)
Prochaine partie : Quelques hypothèses sur les premières éditions

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7 mai 2020

1993 ELISABETH CHEVANNE BRUNEL - SA 5° SAISON (6° partie)

1993 CHAMPIONNE DU MONDE A PERTH

- Pour revoir l’article précédent (cliquez ici).

1993 Perth

 Zabou Championne du Monde © Michel Lerouge
de gauche à droite Cinzia Faccini (Italie) Elisabeth Chevanne-Brunel
championne du Monde, Karine Boitier (France) troisième.

PF

- La saison débute bien pour notre féminine. Elisabeth Chevanne-Brunel accède à la première place du classement mondial des juniors dès le 1° janvier 1993, après le passage en séniors d’Hanka Kupfernagel, de Ina-Yoko Teutenberg, de Marion Borst et de Sanne Schmidt. Installée au sommet de la hiérarchie, Zabou semble promis à un bel avenir. Un avenir qui va lui sourire, avec la conquête de son titre Mondial en Australie. Jamais la Dordogne n’avait eu un de ses siens, sacrés à ce stade de la compétition. Du jamais vu au Pays de l’Homme, où toute la communauté sportive exulte devant cette performance qui consacre une petite gamine partie voilà quatre ou cinq ans à peine dans cette discipline où il est difficile de se faire une place au soleil. Ce fut une saison grandiose, à marquer d’une pierre blanche avec des épreuves internationales et des sélections qui font que notre petite a tout d’une grande. Ce titre restera à jamais gravé dans les annales du cyclisme pour l’éternité. Du haut du podium notre étoile montante pouvait savourer ce plaisir, ce moment d’exaltation suprême qu’elle était en train de vivre, consciente qu’elle n’en connaîtra peut-être pas d’autres de si tôt. Mais pour l’heure, force est de dire que ce 4 octobre 1993 restera longtemps gravé dans nos esprits.

NDLR : "Rétro Vélo Dordogne" se souvient que Robert Aubry (CC Lindois) fut 3° au Mondial de cyclo-cross le 21 février 1960 à Tolosa (Espagne). Rolf Wolfshohl (Allemagne) s'imposait alors devant le jeune Suisse Hungerbuehler, âgé de 22 ans et révélation de la course. Le Français Robert Aubry décrochait la 3° place en terminant à une minute du vainqueur. Toute la ville de Lalinde exulte à l'annonce des ces performances... (ici lien photo d’Aubry)
31 août 1958 - Championnat du Monde route à Reims : "Deux démarrages de Baldini ont fini par avoir raison d'un Louison Bobet qui avait cherché à reprendre l'italien. Baldini qui franchira seul la ligne d'arrivée, exactement dans la position d'un coureur qui venait  de faire un chrono. Il précèdera Bobet de 2'09" alors que pour la troisième place c'est un groupe de cinq coureurs qui en découdront, groupe où figurait Huot, notre double champion de France."
Classement du Mondial en 1958 : 1. Ercole Baldini (Italie) les 276 kms en 7h29'32", 2. Bobet (France) en 7h31'41", 3. Darrigade 7h33'19", 4. Vito Favero (Italie), 5. Jean Forestier (France), 6. Valentin Huot (France),7. Hans Junkerman (Allemagne) tous même temps, 8. Martin Van der Borgh (Hollande), 9. Franz Aerenhouts (Belgique) 7h34'12", 10. Klaus Bugdahl (Allemagne), etc ….
NDLR : Mis à part ces deux cas, nous ne connaissons pas d’autres coureurs de Dordogne qui se sont distingués à ce niveau.

Rappel de début de saison
- Elisabeth Chevanne Brunel vient de fêter ses 18 ans et avec quelques jours de retard, elle a reçu un très flatteur cadeau d’anniversaire : la nouvelle de son accession à la première place du classement mondial des juniors. Selon le même principe que le classement FICP des coureurs professionnels, il est établi un classement mondial des féminines réactualisé tous les mois. Fin 1992, elle occupait la 5° place, mais les quatre filles qui la précédaient sont devenues séniors depuis le 1° janvier, ce qui lui permet de démarrer la saison 1993 en tête. Ce classement lui vaut l’honneur d’être invitée en Suisse à Klingnau, dans le nord-est du pays pour disputer la première course internationale de la saison. Elle va s’y frotter à nouveau aux plus grandes championnes internationales puisque chez les féminines, il n’existe pas d’épreuves réservées aux juniors en dehors des Championnats du Monde (pour mémoire elle occupe la 87° place du classement mondial général).
- Pensionnaire du CREPS de Talence depuis début janvier, elle peut s’entraîner dans les meilleures conditions tout en préparant un baccalauréat littéraire avec l’appui d’un soutien pédagogique précieux. Si le succès est au rendez-vous en juin, on devrait la retrouver en octobre sur les bancs de l’IUT de Bordeaux pour se préparer à la profession de journalisme ; un beau métier et un choix heureux qui permettra au vélo de compter dans quelques années une nouvelle propagandiste.
- Côté vélo, l’adaptation a été un peu difficile car début janvier, Elisabeth reprenait l’entraînement avec des garçons qui préparaient leur rentrée dans l’Essor Basque : elle n’était pas prête pour des entraînements de 90 kms sur le grand braquet et cet organisme résistant, mais qui manque un peu de puissance frôla la tendinite. Des ultra sons au CREPS sous la conduite du Docteur Genson, une révision des plans d’entraînement par papa Brunel et André Decuyper ont réglé le problème et le 7 mars, Elisabeth remportait à Troyes sa première course de la saison avant de courir en 3 et 4 à Léguillac de Cercles où elle termine 21°.
- Les objectifs de l’année, ce sera de réussir en 93 ce que l’on a raté de peu en 1992. Le Championnat de France et le Championnat du Monde. Ce petit bout de charme de 1m 58 pour 44 kg ne développe pas, c’est le moins que l’on puisse dire, une forte impression de puissance, mais elle grimpe bien, récupère bien et se montre très résistante. On la voit mieux réussir dans les épreuves par étapes que dans les épreuves d’un jour. Ses débuts au pied levé dans le Tour Féminin de l’an passé (elle fut prévenue quatre jours avant le départ alors qu’elle se trouvait dans les épreuves de la mi-août bretonne) sont plutôt encourageants : benjamine de l’épreuve, elle abordait pour la première fois une compétition aussi longue avec des étapes de 130 km. Elle a décroché une honorable 30° place (4° des moins de 22 ans).

1993 Perth 93

Podium à Perth

CE QUI S'EST PASSÉ EN DORDOGNE EN 1993

1993 Australie 1993

- Après les Jeux Olympiques voilà qu’un nouveau cycle de gouvernance débute avec de nouveaux élus. Alain Lavignac devient Président du Comité de Dordogne en succédant à Yves Brusson. Il s’entoure d’Annie Jouault (secrétaire), de Jacques Sciozard (trésorier), puis de Claude Longueville, Michel Chonis, Alain Bricaud, Robert Lasjaunias, Dominique Boivineau tous membres et du docteur Buscail. En Aquitaine, le seul changement notoire est le départ de Jack Doyen le secrétaire qui ne se représentait pas remplacé par Yves Perpignan, lui-même ancien délégué général de notre secteur. Au niveau national Daniel Baal devient nouveau président. Il met en place un projet d’équipes nationales amateurs pendant que Didier Virvaleix quitte lui les rangs des professionnels.
- Côté club, changement de président au Cyclo-Club Périgourdin avec l’élection de Bernard Paul. Gilbert Cuménal président sortant rejoint l’EC Ribérac Périgord Blanc avec quelques coureurs. D’autres mouvements avec Jean-Marie Doumenge qui quitte le SC Périgord pour le CAM de Bordeaux, Eric Barbet (ex-CRCL) et Olivier Feytou (ex-Asptt) qui deviennent des licenciés de la Pédale Faidherbe. Cyril Fontayne (CC Périgueux) rejoint l’ASCA Bergerac, les Frères Delestage (CCP Nontron) vont à Saint-Junien, Patrice Peyencet (CC Marmande) part au CRCL et Richard Hadfield l’anglais du CC Périgourdin sera désormais sous les couleurs du VC Chasseneuil.
- Sur le plan des résultats il y a bien sur ceux d’Elisabeth Chevanne-Brunel (lire par ailleurs), mais aussi les sélections pour les championnats de France d’Ingrid sa sœur, celle de Réginald Hispiwack (RC Mussidan) et de Julien Fiacre qui lui remporte avec l’équipe d’Aquitaine le titre des sociétés juniors. L’école de cyclisme du CC Périgourdin est également sélectionnée aux France et se classe huitième.
- Notre département compte 649 licenciés dont deux de première catégorie. Laurent Olivier (ASPTT Périgueux) remporte le Challenge des séniors, Julien Fiacre (ASPTT Périgueux) celui des juniors, Samuel Blancheton (UC Montpon) gagne en cadets et Jean-François Robert (CC Périgueux) termine premier chez les minimes.

 LES BOUQUETS DE LA SAISON (source : Michel Lerouge)

 Cinq victoires
Victoires : 1° Laines aux bois (10) 07/03, 1° Ledeuix (64) Championnat d’Aquitaine juniors 05/06, 1° Kienheim (67) 15/08, 1° Bourbon Lancy (71) 22/08, 1° Championnat du Monde juniors à Roleystone (Perth) Australie 04/10.

Grandes épreuves :
- 1° Championnat du Monde Juniors à Roleystone (Australie le 04/10).
Equipe de France : Elisabeth Chevanne Brunel, Karine Boitier, Sophie Swaertvaeger.
Classement : 1. Elisabeth Chevanne Brunel, 2. Cinzia Faccini, 3. Karine Boitier, 4. Silvia Bordigoni, 5. Sandra Rombouts, 6. Evi Gensheimer, 7. Anna Epifanova, 8. Samantha Rizzi, 9. Edith Klep, 10. Jenny Algelid.

1993 dossard 27

- A 18 ans la Périgourdine de la Pédale Faidherbe est devenue Championne du Monde en Australie un an après avoir obtenu la deuxième place en Grèce. Une telle performance dans les grands rendez-vous n’est pas fréquente et démontre de réelles qualités. En 1992, Elisabeth avait échoué au sprint face à une puissante allemande. Cette année, elle a pris l’épreuve à son compte, lançant vers la mi-course une longue échappée solitaire. Rejointe à l’amorce du dernier tour, Elisabeth ne s’est pas affolée. "J’ai surtout pensé à récupérer et je me suis cachée dans les roues, tout en restant très vigilante. A trois kilomètres de l’arrivée, une américaine est partie. J’ai ramené sur elle puis j’ai fait celle qui n’était pas bien. L’Italienne Faccini a alors attaqué et elle m’a amené le sprint de loin. Je l’ai débordée rapidement pour gagner avec un bon vélo d’avance".
- Cette victoire de la Périgourdine, c’était la victoire d’une volonté et d’une motivation forgée par les nombreux contre temps rencontrés au cours de la saison. En début d’année elle avait clamé qu’elle voulait réussir ce qu’elle avait raté en 1992. Le circuit alsacien du Championnat de France était sélectif, mais dépourvu de grosses difficultés et de pourcentages sévères aptes à favoriser son petit gabarit. Favorite annoncée, elle a eu tout le monde sur son porte bagage, si bien que le titre lui échappa une fois de plus. Cette déconvenue juste après le Tour Féminin qui lui avait apporté de la condition l’avait touché moralement. "L’ambiance dans l’équipe n’était pas bonne, raconte-t-elle et une chute avant le départ réel et plusieurs problèmes avec une pédale que l’on ne m’a jamais changée ont gâché ma dernière étape alors que j’étais devant après la côte de Laffrey et que je comptais sur cette dernière journée pour rentrer dans les 20 premières".
- Les ennuis n’étaient pas terminés. Au Tour du Tarn et Garonne, une chute dès le début de la première étape l’écarte définitivement de la lutte pour la victoire finale. Mais au lieu de l’abattre tous ces ennuis lui ont forgé un moral revanchard qui l’a vu arriver en Australie au départ de son dernier objectif avec une motivation extraordinaire qui lui a permis de ne pas flancher quand le peloton est revenu sur elle à 13 bornes de la banderole. De retour en Métropole, Elisabeth est allée prendre la 3° place du GP de France contre la montre. Elle s’est maintenant retirée dans ses quartiers d’hiver de Dordogne pour préparer déjà sa future saison chez les séniors... et son bac en suivant des cours par correspondance.

zaza

27 UN NOMBRE FÉTICHE

- 27 c’est le nombre d’attaques annoncées par radio-course le 21 août 1993 à Wingersheim lors du championnat de France juniors. Ce festival de combativité est à mettre à l’actif d’Elisabeth en l’espace de 70,4 km de l’épreuve. Pourtant ce jour là, malgré cette fougue permanente à l’avant, sans doute excessive, Elisabeth fut battue et dut se contenter de la deuxième place ! Le nombre 27 c’était aussi le numéro du dossard qu’elle portait au cours de ce Championnat de France ! Plus surprenant, ce numéro allait véritablement devenir fétiche puisqu’en Australie, lors des Championnats du Monde, Elisabeth était encore identifiée par le dossard numéro 27 ! Cette fois ce numéro lui permit de devenir Championne du Monde. Le lendemain, le journal Australien "The West Australian" en parlant de sa magnifique victoire, titrait : "la fusée de poche du cyclisme français" simplement pour décrire la propulsion fulgurante et décisive de notre petite française dans le dernier kilomètre.
- Lire aussi le résumé de ce championnat sur le lien suivant : Elisabeth Chevanne-Brunel 25 ans déjà !

 1993 LA   SUITE DE SA SAISON (Classiques et Tour Féminin)

1993 chenaud 18

A Chenaud dans son Périgord, le 18 juillet dans une épreuve avec les garçons
gagnée par Gérald Darragnès (G. Saint-Martinois)

zabou

- 2° Championnat de France Juniors à Wingersheim (67) le 21/08
Classement : 1. Sophie Swaertvaeger, 2. Elisabeth Chevanne Brunel notre photo, 3. Solzic Ribault, 4. Karine Boitier, 5. Armelle Goupil
-
2° Ambert (63) Trophée Groupama le 15/05 (1° Françoise Béranger)
-
2° Montastruc (31) Championnat de Haute-Garonne le 09/05 (1° Chantal Gorostégui)
-
2° Lacropte (24) Ruban Féminin de Dordogne
(1° Chantal Gorostégui).
- Le soleil était au rendez-vous à Lacropte pour le Ruban Féminin de Dordogne. Le public local très amateur de cyclisme venu en très grand nombre encouragea très chaleureusement les concurrentes qui donnèrent un spectacle sportif de grande qualité. Rodée aux organisations cyclistes, l’équipe au grand complet du comité des fêtes de Lacropte sous la conduite de son président Greletty, assura une sécurité parfaite sur tout le parcours. M. Saint-Amand maire de Lacropte et conseiller général participa à l’animation en assurant à bord du véhicule de l’organisation une liaison CB vers la ligne d’arrivée, faisant vivre aux spectateurs le déroulement de la course.
- La sélection se fit par l’arrière avec au fil des tours des concurrentes décrochées. Elles seront quatre à se disputer la victoire : Gorostégui, Chevanne-Brunel, Guerreau et Russias après que Roselyne Riou assura un spectacle en jouant de l’élastique avec la tête de course pendant sept tours pour ne céder qu’à deux tours de l’arrivée.
- Chantal Gorostégui maîtrisa parfaitement la situation en remportant le Meilleur Grimpeur au nez des deux montagnardes que sont Elisabeth Chevanne Brunel, Guerreau et Russias. Notre jeune championne qui aurait bien voulu s’imposer sur ses terres fut vite consoler par son sponsor et d’ores et déjà c’est le Tour Féminin qui se profile avec l’équipe de France auprès de laquelle elle fait désormais partie.
- 2° Saint-Léger des Vignes (58) (1° Laure Russias)
-
2° à Aire (40) Championnat d’Aquitaine de la course aux points 29 et 30/05.
-
3° Grand de France à Château-Gonthier (53)
le 17/10.
Classement : 1. Laurence Leboucher, 2. Roselyne Riou,3. Elisabeth Chevanne Brunel, 4. Melke De Bruijn, 5. Nuria Florencio.

Epreuves comptant pour le Challenge EGOR
- 1° junior au classement final et 5° toutes catégories
- 4° Bourg sous la Roche (85) le 18/03 (1° Isabelle Kerhamon)
- 2° Moutiers sur le Lay (85) le 11/04 (1° Pascale Duchêne)
- 2° Pouancé (49) le 10/05 (1° Pascale Duchêne)
- 4° Mée (53) le 13/06 (1° Sandrine Guiet)

AUTRES EPREUVES

- 3° Pavie (32) Flèche Gasconne du 05 au 06/05 (1° Géraldine Quéniart).
- 4° Tour du Lac de Klingnau (Suisse) le 21/08 (1° Karin Romer - Allemagne)..
- 4° Ronde de l’Isère (38) le 25/04 (1° Jeannie Longo).
- 4° Chrono des Herbiers (85) le 10/10 (1° Roselyne Riou).
- 5° Tour de Franche Comté du 29 au 31/05 (1° Marion Clignet).
Equipe Haut-Rhin : Elisabeth et Ingrid Chevanne Brunel, Frédérique Rogier, Béatrice Ehlinger..
- 1° Classement des Jeunes de l’épreuve.
- 5° Lure (2° étape)..
- 6° Belfort-Offemont (4° étape).
- 5° Liancourt (60) le 27/06 GP des supporters de Cécile Odin (1° junior) 1° Nathalie Gendron.
- 3° du contre la montre (1° Jeannie Longo).
- 7° du critérium (1° Cécile Odin).
- 5° Sankt-Johann-im-Tirol (Autriche) manche de Coupe du Monde 1° Vanja Vonckx (Belgique).
- (10° Ingrid sœur d’Elisabeth).
- 9° GP de la Mutualité de Haute-Garonne (31).
- 1° du classement des jeunes.
Classement : 1. Cathy Marsal, 2. Aleksandra Koliasseva (Russie), 3. Rasa Polikeviciute (Lituanie), 4. Jolanta Polikeviciute (Lituanie), etc... 9° Elisabeth Chevanne Brunel....
- 10° Tour du Tarn et Garonne (31) du 03 au 05/09.
Equipe Dordogne : Elisabeth et Ingrid Chevanne Brunel, Laurence Walters, Marina Desprez.
Classement : 1. Lydie Lucas, 2. Françoise Le Prod’homme, 3. Florence Leboucher, etc... 10. Elisabeth Chevanne Brunel.....
- 2° du GP de la Montagne.
- 2° de la 4° étape à Lafrançaise (82).
- 11° du GP de Claix (38) le 04/04 (1° Jeannie Longo).
- 14° Migennes (89) Gentlemen Franck Pineau.
(associée à Jérôme Simon professionnel chez Gan).
- 34° Etoile Vosgienne du 29/04 au 02/05 (1° Jeannie Longo).
Equipe Sud Ouest : Chantal Gorostégui, Elisabeth Chevanne Brunel, Bernadette Irastorza, Nathalie Guereau, Fabienne Pigeonnier..
Classement : 1. Jeannie Longo, 2. Leontien Van Moorsel, 3. Aleksandra Koliaseva, etc...

1993 tour 93

- 35° Tour Cycliste Féminin du 25/07 au 07/08 (Leontien Van Moorsel).
Equipe Sud Ouest : Chantal Gorostégui, Elisabeth Chevanne Brunel, Bernadette Irastorza, Nathalie Guereau, Fabienne Pigeonnier.
Equipe France Sprint Form : Jeannie Longo, Cécile Odin, Sophie Delemer, Nathalie Cantet, Corinne Le Gal, Françoise Le Prod’homme.
Classement : 1. Léontien Van Moorsel (Hollande), 2. Marion Clignet (France), 3. Heidi Van de Vijver (Belgique), etc...

Tour 93

Les classement dans les étapes d’Elisabeth Chevanne Brunel (notre photo)

- 43° Prologue Paris le 25/07 (1° Jeannie Longo)
- 17° Bagnoles de l’Orne-Le Mans le 26/07 (1° Monique Knol)
- 4° Equipe de France le 26/07 (1° Russie)
- 12° Le Mans-Angers le 27/07 (1° Monique Knol)
- 13° Richelieu-Niort le 28/07 (1° Léontien Van Moorsel)
- 8° Castillon la Bataille-La Réole le 29/07 (1° Léontien Van Moorsel)
- 44° Montalivet-Soulac le 30/07 (1° Ingunn Bollerud)
- 26° Jurançon-Luz Ardiden le 31/07(1° Léontien Van Moorsel)
- 23° Barèges-Bagnères le 01/08 (1° Léontien Van Moorsel)
- 33° Saint-Gaudens-Toulouse le 02/08 (1° Cathy Marsal)
-
Cette arrivée sur les bords de la Garonne laissera un mauvais souvenir à Elisabeth Chevanne Brunel. Victime d’une chute collective à trois cent mètres de la ligne, la périgourdine a dû terminer à pied, le vélo sur l’épaule et des tonnes de regrets. Elle était en effet dans les dix premières au moment de l’emballage... Le Tour en Midi-Pyrénées a connu un succès populaire moyen, Van Moorsel a pourtant offert du grand spectacle sur les pentes de Luz Ardiden et du Tourmalet, mais le public, quelques jours après le passage de la Grande Boucle ne s’était pas mobilisé.
- 47° Alès-Alès le 04/08 (1° Marion Clignet)
- 24° Saint-Paul-Largentière le 05/08 (1°Elsbeth Vink)
- 11° Largentière-Montélimar le 05/08 (1° Michela Fanini)
- 16° Le Fontanil-Vaujany le 06/08 (1° Marie Purvis)
- 42° Vaujany-L’Alpe d’Huez le 07/08 (1° Léontien Van Moorsel)

- Sélections en équipe de France

- Championnat du Monde juniors en Australie
- Tour Cycliste Féminin

- Challenges 1993

- 1° du Challenge EGOR juniors (3° en toutes catégories)

Classement général final : 1. Pascale Duchêne (UV Poitevine), 2. Isabelle Kerhamon (US Saint-Herblain), 3. Elisabeth Chevanne Brunel (Pédale Faidherbe), 4. Anita Guin (UC Sabolienne), 5. Sandrine Guiet (Beaupréau VS), 6. Sylvie Sauve (UC Cossé-Quelaines), 7. Laëtitia Belaud (VC Côte de Lumière), 8. Marie-Claude Rouleau (US Saint-Herblain), 9. Sophie Lecoq (ASPTT Nantes), 10. Laëtitia Paillard (VC Graonnais), etc...
- 1° du Challenge Aquitaine des juniors
- 1° Silex de Dordogne
- 6° Trophée Vélo Magazine FFC (1° Marion Clignet)
- 6° Seiches sur le Loir (49) 19/07

1993 AG 93

Assemblée Générale du Comité d’Aquitaine à Tonneins, le 5 décembre. De gauche à doite,
Jean Pitallier avec l’équipe
Championne de France du contre la montre par équipe avec Blondel,
Fiacre, Joubel, Ducloux. Puis le jeune Decaudin champion
de France de BMX des 9 ans,
Nicolas Garineau champion de France de poursuite cadets, Legagnoa vainqueur du Challenge

d’Aquitaine cadets et au centre Zabou notre grande championne du Monde.

Classements de fin de saison 1993

- 42° du classement mondial (1° Leontien Van Moorsel)
- 5° du Classement National (1° Jeannie Longo)
Classement national :
1. Jeannie Longo, 2. Marion Clignet, 3. Catherine Marsal, 4. Laurence Leboucher, 5. Elisabeth Chevanne Brunel, etc...
- 1° du classement mondial juniors (1° Hanka Kupfernagel)
Classement mondial : 1. Elisabeth Chevanne Brunel,
2. Samantha Rizzi, 3. Diane Ziliute, etc...
- 1° du classement national juniors

NDLR  Ils étaient licenciés à la Pédale Faidherbe en 1993 avec Zabou :
Coureurs : Manuel Gaillard, Nathalie Chabot, Bernard Estève, Jean-Marie Despert, Eric Métreau, Alain Bournet, Jean-Paul Truffy, Pascal Bernard, Frédéric Delmas, Alain Faure, Thomas Piana, Jacques Dubesset, Jean-Luc Berlugue, Ludovic Laplagne, Vincent Devaux, Olivier Feytout, Laurent Faure, Eric Stoïkovitch, Bernard Mazeau, Jean-Claude Ulbert, Bernard Maradène, Olivier Maradène, Elisabeth Chevanne Brunel, Ingrid Chevanne Brunel, Jean-Paul Raymond, Patrick Lestang, Cédric Gaillard, Alain Buffière, Jean-Michel Sybiac, Philippe Dessimoulies, Stéphane Montoriol, Mickaël Estève, Jean-François Le Bihan.
Dirigeants : Jean Boissavy, Pierre Stoïkovitch, Marc Le Moil (Président), Jean-Paul Blanchard, Robert Lasjaunias, Alain Brunel.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - ELISABETH CHEVANNE BRUNEL (6)
© BERNARD PECCABIN
avec la collaboration de Michel Lerouge pour le palmarès, certaines informations
et photos de notre championne
Prochain épisode - 1994 : Sixième au Tour de France féminin et des podiums

7 mai 2020

1991 : 5° TOUR DE LA DORDOGNE

LE GROS COUP DU CRC. LIMOUSIN

- Revoir la 4° édition du Tour de la Dordogne.
- Ce 5° Tour de la Dordogne (ou plutôt ce deuxième dans cette version) a connu ses premières grandes péripéties. Après la victoire de Thierry Ferrer à Nontron et celle de Thierry Poisson à Ribérac, le Tour de Dordogne a connu quelques ennuis lors du chrono entre Saint-Astier et Ribérac. L’orage qui menaçait depuis la veille a fini par éclater lors de ce contre la montre qui s’est déroulé dans des conditions dantesques. La route jonchée de feuilles, de branchages, de pommes de pins, de bogues de châtaigniers était balayée par des trombes d’eau et des bourrasques de vent. Les coureurs traversaient les bois dans la pénombre et devaient de méfier des coulées de boue qui coupaient la route par endroits. Les rues de Ribérac étaient toutes inondées, Thierry Ferrer devait même mettre pied à terre devant un arbre tombé en travers de la chaussée et passer l’obstacle comme un cyclo-crossman.

TD 1991 bis

La victoire de Vincent Guillout à Trélissac lors de la dernière étape
où il précède son équipier Thierry Ferrer en jaune

- C’est alors que le jury des commissaires pris la décision de ne pas reporter les temps de l’étape contre la montre dans le classement général, alors que Patrick Fiefvez (Marmande) avait réalisé le meilleur temps. Ce fut alors un véritable tollé chez les suiveurs comme chez les participants. De ce fait Laurent Mazeaud (Montluçon) restait en jaune. Mais l’équipe de Dijon se retirait de la course, car Ludovic Auger aurait dû prendre le maillot jaune après ce chrono...
- C’est dans ce contexte que la course partait sur Eymet. Mazeaud allait perdre son maillot, enfermé dans un peloton qui laissa sept hommes partir. A l’arrivée dans la bastide d’Eymet, le chronomètre indiquait une avance de 1’12s sur le peloton et dans ces conditions, Thierry Ferrer qui se trouvait dans la bonne échappée endossait le maillot de leader, Marc Seynave s’adjugeant l’étape devant Jamin (Pays de Loire), Laforie (Marmande), Ferrer (CRC Limoges).
- Le lendemain, l’étape Chamiers/Trélissac permettait à Vincent Guillout de signer un brillant succès, d’autant plus que son équipier Ferrer conservait et remportait ce Tour de la Dordogne, malgré les péripéties déjà citées...

TD 1991

  Bernard Bioulac Président du Conseil Général lors du protocole avec Serge Sallès,
André Nacq en retrait, Thierry Ferrer, Vincent Guillout et deux équipiers du CRCL.
A l’extrême droite le speaker Maxime Aupy.

NDLR :  Dans ce Tour Dordogne on a remarqué le retour de Valentin Huot au sein des pelotons. L’ancien double champion de France des professionnels sert de relations publiques. Il avoue avoir voulu reprendre son bâton de pèlerin (ceci depuis 1988) histoire de souligner que le cyclisme restait une discipline extraordinaire et formatrice sur tous les plans.

- Récapitulatif du Tour Dordogne 1991 :.Montignac/Nontron : Thierry Ferrer (CRC Limousin), Prigonrieux/Ribérac : Thierry Poisson (VC Pontivy), Saint-Astier/Ribérac : annulé, mais meilleur temps réalisé par Patrick Fiefvez (Marmande), Boulazac/Eymet : Marc Seynave (VS Montluçon), Chamiers/Trélissac : Vincent Guillout (CRC Limousin). Classement général : 1° Thierry Ferrer (CRC Limousin)

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - 1991 avec le 5° TOUR DORDOGNE © BERNARD PECCABIN
Réédition d’articles parus sur le blog la Dordogne Cycliste
La suite avec le Tour Dordogne 1992 et 1993

7 mai 2020

1990 CIRCUIT DE LA FRAISE EN PERIGORD - SON HISTOIRE

Fraise 1990

A gauche podium du  classement général avec Mazeau, Le Gac et Ignace
A droite Denis 1° junior, Dano 1° MG, Mazeau maillot vert, Le Gac lauréat,
Nolius points chauds et Dupré (1° SCP)


APRÈS LES NORMANDS, VOICI LES BRETONS

fraise 1990

Départ à Saint-Georges de Montclard

Relire l’article précédent du Circuit de la Fraise : cliquez ici.
8° édition (19 et 20 août 1990) : C’est le petit village de Saint-Georges de Montclard fief de la famille Le Bail qui sert de départ. Il s’agit une fois de plus de courir le samedi la Ronde de la Fraise pour rejoindre Vergt avec départ réel de Fouleix pour 106 kms. Passages ensuite par Saint-Amand de Vergt, Saint-Michel de Villadeix, Sainte-Foy de Longas, Sainte-Alvère, Cendrieux, Lacropte, Marsaneix, Breuilh, Peyrefond, Vergt.
- Six hommes dont Eric Le Gac s’échappent vers Sainte-Alvère. A Peyrefond le groupe éclate sous l’impulsion du Breton et d’Alain Ignace. Seul Mazeau réussira à maintenir son avance sur les battus. A Vergt, Eric Le Gac (AS Kerpont Hennebont) gagne le sprint et prend la place de leader devant Alain Ignace (TS Mourens) et Bernard Mazeau (Pédale Faidherbe).

fraise 1990

Protocole de la première étape à Vergt avec de gauche à droite : Yves Brusson président du SC Périgord
(casquette rouge), Christian Jourdan invité d’honneur, Eric Dupré, Charly Denis premier junior (6°),
Bernard Mazeau (3°), Eric Le Gac (AS Kerpont-Henenbont) le vainqueur à Vergt,
Jean-Claude Nolius (CS Meaux) 4° et maillot rouge, Alain Ignace (TS Mourens) 2° et meilleur grimpeur.

1990 Fraisr 2

Départ de la deuxième étape à Villamblard

- Le lendemain, sur les routes du canton de Villamblard et de Vergt soit 97,5 kms, c’est le duo breton Dano-Le Gac qui fera la course. Dano partira seul en éclaireur rejoint ensuite par Eric Dupré, qui distance Dano dans la côte de Beauregard. Dangereux au classement, Dupré fut rejoint ensuite par le peloton. Combatif, il en remet une couche avec Charly Denis qui finit par décrocher Dupré dans Castagnol et de ce fait remporte l’étape. Malgré le beau récital du jeune Charly Denis (ASPTT Périgueux) et de son succès, Eric Le Gac qui termine 3° de l’étape juste derrière Llabres (VC Bruilhois), reste l’homme fort de cette édition, pour conserver la première place.
Le classement à Vergt : 1. Eric Le Gac (Hennebon), 2. Alain Ignace (Mourens), 3. Bernard Mazeau (P. Faidherbe), 4. Jean-Claude Nolius (Meaux), 5. Jeannot (Saint-Médard en Jalles), 6. Charly Denis, 7. Eric Dupré (SC Périgord), 8. Barthou (CRC Limoges).

fraise 1990

L'attaque de Charly Denis dans la côte de Castagnol

Le classement à Saint-Mayme : 1. Charly Denis (ASPTT Périgueux), 2. Llabres (VC Bruilhois), 3. Le Gac (Hennebont), 4. Chouarche (Tarbes), 5. Nolius (Meaux), 6. Mazeau (P. Faidherbe), 7. Barthou (Limoges), 8. Denis Claude (ASPTT Périgueux), 9. Estienny (Cahors), 10. Jeannot (Saint-Médard).
Général : 1. Le Gac (AS Kerpont-Hennebon), 2. Mazeau Bernard (P. Faidherbe), 3. Ignace (TS Mourens), 4. Nolius (CS Meaux), 5. Jeannot (Saint-Médard), 6. Denis (ASPTT Périgueux), 7. Chouarche (Tarbes), 8. Barthou (Limoges), etc...
Meilleure équipe : AS Saint-Médard en Jalles
Meilleur Grimpeur : Gilles Dano (SC Périgord)
Meilleur Sprinter : Jean-Claude Nolius (Meaux)

1990 Fraise 2

 

Podium à Saint-Mayme avec de gauche à droite Le Gac (3°), Denis vainqueur et Llabres (2°)

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - HISTOIRE DU CIRCUIT DE LA FRAISE - © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1991 : Plus qu’un seul jour de course à Saint-Mayme

6 mai 2020

BORDEAUX-ARCACHON (Histoire d’une classique) - 1° partie

LA CLASSIQUE BORDEAUX-ARCACHON
la plus ancienne, la plus courte et la plus rapide du Sud Ouest
Retour sur l’histoire de cette épreuve

Bx-Arca

- C’est une exception à la règle que "Rétro Vélo Dordogne" effectue ici en publiant une nouvelle fois, soit quelques années après l’avoir déjà fait sur le site de feu la Dordogne Cycliste. Pourquoi cette exception ? Parce que Bordeaux-Arcachon constitue un peu l’histoire du cyclisme de Sud-Ouest, dont la Dordogne appartient. C’est donc en plusieurs parties que vous allez découvrir les différents épisodes de cette classique comme indiquée en sous titre : à savoir, "la plus ancienne, la plus courte, mais aussi la plus rapide" (1889-2004).

 PRÉAMBULE

 - Autrefois (vers 1889), la forêt silencieuse donnait à cette course une qualité dont l’âme éprouvait de la quiétude. Pas un ronronnement de moteur ne s’entendait dans la lande ou à travers la campagne boisée. Juste le bruit produit par les roues des coureurs qui ne rencontraient que quelques charrettes landaises appelées "bros", lourdement chargées et traînées par des mules.
- A cette époque, les ornières profondes attestant de la précarité de la route, renseignait le coureur sur le travail d’usure accompli par ces véhicules. Bien sur que pour le sportif, il fallait redoubler de vigilance tout en roulant, ceci pour éviter l’incident voire l’accident ou encore l’enlisement, du moins dans les parties non pavées. Autrefois, à gauche de cette route d’Arcachon jusqu’aux portes de Marcheprime, puis plus loin à droite, la piste sablonneuse constituait la voie de communication utilisée par nos coureurs. Par endroit, elle était couverte par les branches de petits arbres réguliers, qui se nouaient en clef de voûte au-dessus de la chaussée, tout en imposant une sorte de cloître végétal pour nos coursiers, leur permettant d’embrayer pour atteindre plus vite les bords de mer.
- Au début du siècle, souvent sur cette piste, le cycliste calait. Son effort était freiné par de profonds sillons que venaient y tracer les attelages landais, dont les mules effrayées s’emballaient à l’apparition de ce qui devait ruiner l’économie ancienne pour en créer une nouvelle, rude et impitoyable, mais si pratique, dont nous essuyons les plâtres, je veux parler de l’automobile, qui à l’heure où j’écris ces lignes, nous vaut la disparition pure et simple de notre épreuve de prédilection.
- Parlant aujourd’hui de Bordeaux-Arcachon, tout ce passé héroïque remonte dans nos mémoires. Pour ceux qui n’ont pas connu cette période, la route ou plutôt la piste était truffée de difficultés et d’imprévus. Aujourd’hui oublié, ce passé a sombré grâce au talent de nos ingénieurs. Le chemin d’Arcachon bordée par endroits de billots de bois en attente, est devenue une piste, puis une route, bitumée dès 1924, qui s’est élargie au fil du temps, doublée ensuite par une autoroute, des périphériques, des ralentisseurs et des giratoires, sans parler d’un trafic qui nous tue et nous empêche même d’y rouler en toute quiétude.

Bx-Arcachon

D’UN RECORD A L’AUTRE

- Qu’elle soit piste ou route, l’itinéraire était on le sait rapide au possible, de par la topographie des lieux. Pourtant en 1899, alors que l’automobile pointait son nez, Emile Sauzeau, qui courait sous les couleurs du Racing Club Bordelais, équipé à l’époque d’une roue à pignon fixe, couvrit le parcours en 1h10’. Quand on connaît l’état de cette voie à la fin du 19° siècle, le poids du matériel vélocipédique, il y a de quoi s’interroger sur ce véritable exploit. Sauzeau en porta toujours très haut l’orgueil devant la triste figure de ses concurrents, dont certains d’entre eux, quelque peu jaloux, mirent en doute sa performance.
- Quoiqu’il en soit, il fallut tout de même attendre trente huit ans pour assister à la chute du record de Sauzeau. L’évènement eut lieu en 1937, où parvenu à se détacher seul à Croix d’Hins, soit à 35 kilomètres du but, Pierre Chazaud, licencié aux Cyclistes Girondins couvrit l’itinéraire en 1h08’43s 2/5, soit à la moyenne de 44,117 km/h. Mais à cette époque, le matériel avait progressé tout comme l’état de la chaussée. Dix années s’écoulèrent et en 1947, Francis Brizon sous les couleurs du Vélo-Club de Levallois s’appropria le record en 1h07’30s, soit à la moyenne de 44,440 km/h, en réglant au sprint un peloton de huit hommes. L’enfant de Saint-Jean d’Illac ne le conserva qu’un an, car en 1948, Serge Agoust de l’Union Cycliste Arcachonnaise, le lui ravit au sprint, en 1h07’23s (moyenne 44,520 km/h). Bon, arrêtons nous là car nous reviendrons sur les premières éditions et sur cette histoire de records, même si celle-ci constitue parfois un sujet à de nombreuses et virulentes contestations…, ce qui n’enlève rien à la beauté et à la spécificité de cette course.

carte Levasseur 

En 1850, sur la carte de Levasseur, on distingue le tracé de l’itinéraire jusqu’à La Teste.
Moins de 40 ans après, les coureurs s’élanceront sur ce parcours...

Le contexte historique avant le lancement de l’épreuve

 - L’histoire de Bordeaux-Arcachon est associée à l’histoire du cyclisme Bordelais et plus particulièrement lors de ses débuts. Comme l’a écrit Jean-Paul Laplagne(1) sur ses différents sujets présentés, c’est la piste bordelaise qui a largement contribué à l’essor de notre discipline. Le livre d’Or du cyclisme girondin rédigé en 1934 par Gabriel Belliard, archiviste de l’Union Vélocipédique Française puis auprès de l’UCI, nous livre de précieux renseignements en la matière. De 1868 à 1922, Bordeaux et sa banlieue dénombraient sept pistes ou vélodromes, plus neuf autres en Gironde (Arcachon, Barsac, Blaye, Castelnau, Langon, La Réole, Lesparre, Libourne, Lormont). Mais ce monde clos des vélodromes ne dura pas. A force de voir les mêmes champions et les mêmes disciplines, on commençait à s’ennuyer. La piste va finir par s’essouffler, ceci au profit de la route, synonyme de sorties et d’aventures.
(1) Jean-Paul Laplagne est maître de conférences en sciences du sport et de l’éducation physique et sportive (STAPS) à l’université Victor Segalem Bordeaux 2. Il a rédigé sur le journal "Le Festin", un excellent reportage intitulé "Sur la piste bordelaise" qui décrit parfaitement les débuts du cyclisme à Bordeaux. Il est également l’auteur de nombreux sujets comme l’historique de l’épreuve de Lagorce Laguirande, ou "Lapébie - Verdeun - Darrigade histoire de trois fratries" et enfin parmi tant d’autres certainement, "la femme et la bicyclette à l’affiche". Il détient de même un site sur le cyclisme régional d'après guerre, particulièrement soignée en matière de documentaton, photos et reportages.

 - En 1879, le Véloce-Club Bordelais fait disputer déjà sa première épreuve routière entre Bordeaux et Pessac. En 1891, il ne faut pas oublier que le premier départ de Bordeaux-Paris avait été donné à la Bastide, juste après le pont de Pierre. Mais deux ans avant en 1889, le Vélo-Sport Girondin fondait le Bordeaux-Arcachon, une classique régionale dont le départ de la première édition officielle sera donnée en 1892, soit un an après le Bordeaux-Paris. Bordeaux-Arcachon représentait une épreuve de proximité alléchante. Tout d’abord parce que son itinéraire était plat et qu’elle convenait aux pistards du coin en quête d’exploits sur de longues distances. Cette classique symbolisait non seulement le sport, mais aussi un désir d’évasion vers la forêt et l’océan, histoire de fuir la ville et sa banlieue… La platitude de son itinéraire permettait aux pistards de se livrer dans une course de fond, qui marquera le sport et la vie locale à la charnière du 19° et du 20° siècle… Jean-Paul Laplagne nous conforte en écrivant "La course Bordeaux-Arcachon incarne vraiment le cyclisme Bordelais et Girondin. Elle a plein de petites sœurs dont les noms évoquent la côte atlantique. Ces ville à ville ajoute t-il, refont le chemin de la transhumance estivale. Elles ont un parfum de bain de mer : Andernos, Arès, Le Canon, Soulac, Royan..."

Bx-Paris

Le premier départ de Bordeaux-Paris en 1891 à La Bastide, près du pont de
Pierre a donné un sérieux élan au cyclisme sur route...

ecusson

- Epreuve internationale lors de ses débuts, passant par Arès, elle comportait d’abord un parcours de 100 kilomètres. Elle fut disputée officiellement et pour la première fois un 18 septembre 1892, contre la montre, par 63 coureurs.
- C’est sur le vieux journal du "Véloce Sport" de l’époque, que nous avons pu lire ces informations, époque où les directeurs Paul Rousseau, Jegher, Maurice Martin, aujourd’hui disparus, menaient un dur combat pour la propagation du cyclisme à Bordeaux. Gabriel Belliard écrivait d’ailleurs "C’est dans le Sud-Ouest aux routes admirables, aux coteaux riants et pittoresques, aux sites enchanteurs, que le cyclisme grandit et prospéra, jusqu’au jour où il envahit la France entière…" Il est donc utile aux générations actuelles de faire comprendre tout le passé que cette course représente. Dès 1899, le kilométrage passa à la distance classique des 50 kilomètres. Emile Sauzeau du Racing Club Bordelais avait on vient de le lire couvert le parcours en 1h10’, temps remarquable vu les conditions de l’époque. Le parcours constituait une multitude d’opportunités. En consultant la carte de l’Institut Géographique National, on démarrait à 50 mètres au dessus du niveau de la mer, c'est à dire à Pessac, pour atteindre jusqu’à 60 mètres à la périphérie de la Croix d’Hins et terminer dans les faubourgs d’Arcachon à 4 ou 5 mètres par rapport au niveau de la mer… Mis à part l’arrivée du boulevard Deganne et le faux plat après le départ, Bordeaux-Arcachon détenait tous les atouts pour devenir une course de vitesse
- Pour l’heure disons que cette course fut accueillie en 1889 sous la magistrature de Monsieur Eugène Ormières, maire d’Arcachon et fondateur de l’Union Cycliste Arcachonnaise en 1890. Ce n’est qu’en 1892 qu’elle fut reconnue officiellement par les pouvoirs fédéraux. Une soixantaine de concurrents s’y trouvaient au départ, dont quarante parvinrent au but. Bordeaux-Arcachon devait par la suite atteindre des records de participation avec des chiffres inconnus. Et ceci s’explique dans le fait que pour un coureur de la région, il manquera toujours quelque chose dans sa carrière, si au moins une fois il n’a pas disputé cette classique… Pour les rouleurs comme pour les sprinters, elle a porté le germe d’une belle carrière.

 

Toctoucau

- *La route d’Arcachon vers Toctoucau en 1900

 

 Palmarès de l’épreuve : 1892 - Louis Pinaud-Duanip les 100 kms en 3h35’, Th Léveilley, Lanuc. (course d’ouverture), 1893 - Henri Beconnais; les 100 kms en 3h48’, Desbordes, Merville. (Professionnels), Monnier les 100 kms en 3h59’, de Vallandé, Ch. Tampier. (amateurs), 1895 - Popinet (temps non communiqué) A. Moussinat, J. Bertin. (Professionnels), Lafitte, Macaroni, Réglat (amateurs), Marty-Bouzou en 2h02’15s, Dravor, Baillet, O. Desprat en 1h48’,Smits (Holl), H Laffargue (Professionnels), L. Marty en 1h40’ (record établi) , Derfla, Dravor (amateurs), 1896 - Henri Lafargue en 1h49’, J. Bertin, Lerouge (Professionnels), A. Barreyre en 1h41’, Lagarde, Bernard (amateurs), 1897 - Jean Bertin en 1h41’, J. Renouil, Octave Chadeau (Professionnels), A. Barreyre en 1h38’ (record établi) , Laborie, Lagarde (amateurs), 1898 - H. Remordé (UC Bordelaise) en 1h20’ (record établi) , Santa Fusta (Vélo Caudéranais), V. Dagrant (Vélo Caudéranais) (amateurs), Octave Chadeau en 1h25’, Boutet, Théringot (Professionnels), Emile Sauzeau en 1h29’, H. Remordé (UC Bordelaise), Léglise (amateurs), Lafontan en 1h35’20s, Dumas, Broc (Professionnels), Emile Sauzeau en 1h34’30s, Mastroti, Massie (amateurs), 1899 - Eyquem (Vélo Caudéranais) en 1h38’06s, E. Poupin, Dranem (amateurs), Emile Sauzeau (Racing Club Bordelais) en 1h10’ (record établi), M. Larsonneur (Vélo Caudéranais), Pauly (UC Bordelaise) (amateurs), E. Sauzeau (RCB) en 1h40’02s, Campagne, Edimbert (juniors) – (à suivre)

NDLR : il y a eu plusieurs éditions par an, en caractère gras le nom du vainqueur

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - L’Histoire de la Classique BORDEAUX-ARCACHON (1)
© BERNARD PECCABIN
(à la mémoire d’Hubert Longau, de Gaston Bougon et de tous les crabes de l’UC Arcachon)
Prochaine partie : L’influence de Maurice Martin dans la région

6 mai 2020

PONTEYRAUD - PALMARÈS

PETIT VILLAGE, BELLE COURSE

Pontayraud 90 cad

Ci-dessus le protocole cadet du Championnat de Dordogne des cadets en 1990 avec de gauche à droite :
Jean-Paul Donaud speaker, Claude Longueville Président du CD 24,Stéphane Lavignac (CC Périgueux) 2°,
Julien Fiacre(ASPTT Périgueux) 1°, Jérôme Paul (CC Périgueux) 3°, la fille d’honneur
et Maxime Chabreyrou, Président organisateur.

- C’était un village de 43 habitants (sur la vallée de la Beauronne et de la Rizonne) qui a organisé deux championnats départementaux en minimes et deux en cadets. C’était à l’époque du Président Maxime Chabreyrou, qui présidait l’Entente Cycliste Ribérac Périgord Blanc. La curiosité des deux éditions de Ponteyraud réside dans le fait que les deux championnats minimes comme cadets ont tous été gagné par des coureurs de l’ASPTT Périgueux. (lire ci-dessous palmarès). On avait à cœur de se rendre dans ce petit village dominé par le château de la Blérétie (17°/19° siècle et par le restaurant de la famille Sanchez, lieu de rassemblement du public et des gastronomes... Les courses ont débuté tôt et déjà en 1955 où un certain Zaccaron aurait gagné... N'oublions pas non plus les arrivées du Tour du Ribéracois et de la Double en 88 et 89.
Palmarès : 1986 : Vincent Robert (ASPTT Périgueux) en minimes et Romuald Lagorce (ASPTT Périgueux) en cadets, 1988 Eric Raud (CCP. Nontron) Tour du Ribéracois (arrivée), 1989 Jérôme Paul (CC Périgueux) Tour de la Double cadets 1990 : Christophe Nietzéba (ASPTT Périgueux) en minimes et Julien Fiacre (ASPTT Périgueux) en cadets.
- Ponteyraud a continué tout de même de profiter du passage des coureurs. Chaque 8 mai, le Tour du Ribéracois traversait le bourg et les hommes de tête se sont disputés un point chaud.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – PONTEYRAUD  © BERNARD PECCABIN
Réédition d’articles parus sur le blog la Dordogne Cycliste

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RETRO VELO DORDOGNE
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Blog destiné à recenser les informations sur le cyclisme de la Dordogne depuis sa création jusqu'à nos jours...(Photos, articles, reportages, etc...)
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