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RETRO VELO DORDOGNE
5 juin 2020

LE CYCLISME A BERGERAC (1883-1947)

HISTOIRE DU CYCLISME ET DES CLUBS DE BERGERAC

Bergerac

- Bien avant 1900, le cyclisme de compétition existait à Bergerac avec comme porte drapeau le coureur Breton licencié au sein de l’USB, non seulement en qualité de coureurs, mais aussi comme rugbyman pratiquant. L’Union Sportive Bergeracoise a existé bien avant 1901. Elle a adopté nos statuts associatifs (loi 1901) dès leur naissance, une raison pour laquelle en 1951, elle fêtait son cinquantenaire. N’oublions pas non plus que Valentin Huot a pris sa première licence à l’USB, qui organisait toutes les épreuves dans sa ville tout comme dans sa périphérie. Ainsi Bergerac a joui d’une forte présence cycliste. Que ce soit dans les quartiers, chez les commerçants, comme dans les associations, tout le milieu a contribué dès la fin de la deuxième guerre mondiale à donner un nouvel essor au vélo.

1934 bis

Photos de la publication de Bondier-Lecat

Histoire du cyclisme Bergeracois à la fin du 19° siècle : C’est en 1883 que le cyclisme de compétition a vu le jour, amené par une génération de dirigeants pour qui nous devons un énorme respect. On relève dans le premier annuaire de l’UVF édité en 1888, par l’imprimeur Bouzin, 52 bis rue Jacques Dulud à Neuilly, que la fondation d’une société cycliste à Bergerac remonte bien à 1883, avec le Sport Vélocipédique Bergeracois.
- Ce qui est intéressant à ce propos c’est de rappeler, qu’avant le SV Bergeracois, il n’y a eu avant lui que quatre groupements de cyclisme qui l’ont précédé, à savoir : Le Véloce Club Bordelais (1878), le Véloce Club Réolais (1879), le Véloce Club Agenais et le Véloce Club Béarnais tous deux fondés en 1881. Et il y a lieu de rappeler que le premier délégué du Véloce Club Bordelais auprès de l’UVF, résidait 46 rue Neuve d’Argenson à Bergerac, qu’il fut élu président du SV Bergerac, puis vice-président du comité exécutif de la Fédération en 1885, avec le dénommé Fernand Ladevèze.
- Ce sportsman qui aux côtés de Maurice Martin (lire sur ce lien son histoire sur la 2° partie de Bordeaux-Arcachon) et de ses amis contribua grandement à l’essor du cyclisme dans nos départements, et notamment au sein de l’armée. Il organisait chaque année des courses remarquables à Bergerac, sur le vélodrome de la Place Gambetta*.
(*) Il n’y avait pas de vélodrome mais comme les allées Tourny à Périgueux, il est probable que la Place Gambetta était aménagée ainsi avec des virages relevés à l’aide de planches que l’on avait amenées.
Dans l’entre deux guerres, des épreuves comme le GP Rugby-Cyrano de Bergerac et un GP sur cinq étapes ramenaient beaucoup de coureurs. Ce GP disputé sur 800 kms partait de Bergerac à Périgueux, Périgueux-Libourne, Libourne-Arcachon, Arcachon-Agen et Agen-Bergerac.

1936

- Pendant la deuxième guerre le Grand Prix du Commerce et de l’Industrie a vécu. Notamment en 1943 et en 1945. En 1943, le GP se déroulait en présence d’une foule considérable. Contre toute attente, le Cannois Dante Gianello qui paraissait devoir fournir le vainqueur, est arrêté par un incident mécanique. Sur ces entre faits, le Hollandais Albert Van Schendel lâche le peloton et couvrant les 180 kms du parcours en 5h05’ gagne devant Ramos de Carcassonne, l’Italien Sicillano et le Niçois Magnani natif d’Amérique. La section cycliste de l’USB était active au cours de la deuxième guerre. Marius Duteil  était même un de ses licenciés.

1938 Circuit Picon à Bergerac

Circuit Picon en 1938 à Bergerac © Bondier-Lecat

- L’affluence en 1945 n’est pas moindre. Les coureurs titrés ne manquent pas au départ. La lutte est plus ardente qu’en 1943. Elle est indécise par la défense des régionaux. Finalement Pernac de Marseille passe la ligne d’arrivée en tête, battant dans l’ordre Vergili (Paris), Rémy (Marseille), Zanti (Cavaillon), Négroni (Carcassonne) et le vainqueur de 1943, à savoir le Hollandais Van Schendel. L’organisation de ce Prix du Commerce et de l’Industrie s’arrêta là, remplacé en 1946 par les Huit heures de Bergerac.
- Ayant reçu presque dès l’origine, le caractère que nous leur voyons encore, ces épreuves continuent en 1950, soit 67 ans plus tard, à recueillir le même enthousiasme qui a accompagné leur début. L’Union Sportive Bergeracoise est bien l’héritière du Sport Vélocipédique Bergeracois. Ce sont ces deux sociétés qui ont fait le lien dans l’entre deux siècles, c’est bien l’USB qui a perpétrer cet enthousiasme, qui a éveiller les sentiments sportifs des nouvelles générations, même si l’esprit du temps a apporté sa touche de nouveauté.

1939

- Longtemps, le CC Bergeracois section cycliste de l’USB a porté le nom de Cyclo-Club Bergeracois (USCCB) sans être autonome, avec à sa tête Jean Vircoulon, aidé par Marcel Beney industriel de la ville. Cette section comptait en 1947 vingt-sept coureurs et organisait vingt-deux courses. Ses succès étaient flatteurs avec des leaders comme Ferdinand, Bosviel, Goyneau, Large, Rigaudie, Gardet, Besse, Pataluc, Fabro et Bourdichon. Le point d’orgue de cette équipe étant la conquête du célèbre Challenge Mullard grâce au capitaine entraîneur Néné Dubouilh et son équipe composée de Bosviel, Fabbro, Pataluc et Goyneau. Dans ce bureau se trouvait le secrétaire Villechanoux, le trésorier Kieffer et de nombreux dirigeants tels MM Chavanel, Bourdichon, Monpontet, Ducos, Cantin, Guinot, Clergeau, Lagarde, Bureau, Nouaillant.

1945

- Vous découvrirez sur cette publication en plusieurs parties, tous ceux qui ont gagné à Bergerac. Mais de toutes les épreuves, c’est bien le Prix du Commerce et de l’Industrie qui restera le maillon fort d’une époque aujourd’hui bien disparue.
- Ici comme ailleurs, la circulation a largement contribué à tuer notre cyclisme. Les ilots directionnels et les ralentisseurs constituent des obstacles qui font qu’aujourd’hui, on ne peut plus pratiquer la compétition en centre ville. A ce problème s’ajoute la disparition du bénévolat et vous aurez ainsi tous les ingrédients du déclin du cyclisme en milieu urbain et même rural. Heureux les dirigeants qui ont vécu ces belles époques pour lesquelles il ne reste plus que des souvenirs...
- L’USB a donc été le premier club de la ville à mettre sur pied des épreuves cyclistes. Le Guidon-Club a ensuite pris le relais, rejoint plus tard par le Cyclo-Club. Mais pléthore de clubs a été aussi l’occasion de créer quelques dissensions dans les instances qui au fil du temps se sont multipliées sur les rives de la Dordogne.
- En 1951 c’est l’arrivée d’une nouvelle société dans la ville avec le Guidon Club Bergeracois. Ce club présidé par Maurice Sudreau pouvait compter sur son équipe dirigeante avec M. Lafaurie au secrétariat et M. Nadal à la trésorerie. Parmi ses membres citons MM. Kiefer, Lémonie, Delteil, Chavanel, Goby, Vacher, Lacour, Géant, Bonato, Pernet, etc...
- En 1953 le Cyclo-Club Bergeracois quitte l’US Bergerac omnisports et devient une société autonome. Il organise à Castang, Gardonne, Bouniagues, Mouleydier, à la gare de Bergerac, La Force, le Monteil, Cours de Pile, Prigonrieux, etc..., élargissant ainsi son champ d’investigation. Parmi ses coureurs figurent Valentin Huot, Pierre Vergne, Claude Rigaudie, Jean Bronsoff, Jean Guisto, Titi Chort et Devier. Tous ces coureurs sont désormais aux ordres d’Isidore Jamay(1) directeur sportif et ancien champion au cours de l’entre deux guerres. Arborant les couleurs du CCB, Jamay gagna à Lalinde, à Ménestérol et s’adjugea le Prix Gallien à Bergerac et la course de Saint-Laurent des Hommes en 1937, celui de Goux en 1938. Il se mesura à des coureurs réputés de notre Dordogne tels Charles Ferdinand, Dubouilh, Rebière, Bénédetti, Vigier, Soulignac, Fedrigo, Ronteix, Calvo, Moulinier, mais aussi avec le Briviste Londéro, Couturas de Libourne et le Bordelais Théo Pérez. En 1935, Jamay se lance dans la grande mêlée en prenant le départ du GP Wolber. Dans cette course gagnée par Fontenay, où le futur champion du monde de demi-fond Lesueur se révéla, Isidore Jamay se classa successivement lors des étapes 4°, 17°, 2° et 30° forçant ainsi l’admiration du public. D’ailleurs Jamay fut aussi champion départemental de vitesse, de fond et de cyclo-cross.

1947

Challenge Mullard gagné par l’USB en 1947 avec de gauche à droite
Boisviel, Fabro, Pataluc et Goyneau © Bondier-Lecat

(1) En ce qui concerne Jamay il s’agit de faire attention, car il y a eu deux Jamay à cette époque. Isidore licencié au CC Bergeracois et Paul Jamay licencié à la Pédale Faidherbe. Tous deux eurent un palmarès exceptionnel mais il est dommage que nos archivistes n’ont pas su dissocier les deux coureurs si bien que la confusion est totale. "Dordogne Cycliste" sait qu’en 1927 un Isidore Jamay âgé de 16 ans demeurant à Marval, avait gagné le Premier Pas Dunlop en Haute-Vienne. On le retrouve 2° à Château-Chervix en 1928, 1° de Limoges-Bourganeuf et retour en 1929 et en 1930. Puis ensuite on évoque le nom de Jamay sans citer le prénom... d’où ce début de confusion. Mais il est certain qu’Isidore Jamay a excellé en 1937 et en 1938 comme précisé ci-dessus. Valentin Huot se souvient de lui, puisqu’il a été son entraîneur au sein de l’USB.

PALMARES CONNU DES EPREUVES A BERGERAC (1946/47)

1946 - Prix d’ouverture : José Sanz (SCA Libourne).
Championnat du Limousin des sociétés : 1° CC. Périgourdin (Sautet, Sanfourche et Lacoste), 2° CRC Limousin, etc... puis 5° US Bergerac.
Prix de la Libération : 1° Marius Duteil (CC Périgueux) en poursuite, 1° Marius Duteil (CC Périgueux) en individuelle, 1° Marius Duteil et Charles Ferdinand (CC Périgourdin) dans l’américaine. 1° Caorradi (US Bergerac) en poursuite amateurs.
Premier 8 heures de la ville courues place Gambetta : Course à l’américaine : Louis Caput associé à Eloi Tassin 286 kms parcourus en 8 heures, 2° les frères Lapébie.
Championnat du Limousin des Sociétés : 1° CC Périgourdin (Sautet, Sanfourche, Lacoste), 2° CRC Limoges... 5° US Bergerac.
- Caput et Tassin étaient de véritables vedettes à cette époque. Louis Caput était en 1946 Champion de France, vainqueur de Paris-Reims puis du circuit des Boucles de la   Seine. Il termina sa carrière en 1957. et devint plus tard directeur sportif. Eloi Tassin était plus âgé. L avait débuté sa carrière en 1935 et avait gagné en 1946 la course Armagnac-Paris associé à Caput (également 1° de la Ronde de Bubry, 1° à Arzano, 3° de Paris-Montceau les Mines, 3° du GP de Nantes et 5° du GP des Nations).

Caput

1947 - Prix de Bergerac : Paul Pinaud (UCD Villeneuve).
Prix de la ville : Zaccaron (Stade Foyen).
Prix du Commerce et de l’Industrie : Roger Durand (Guidon Agenais).
Prix de la Libération : américaine Charles Ferdinand (USB)-Delpech (Fumel).
Bergerac-Périgueux-Bergerac : 1° Paul Pineau (Villeneuve)
- Derrière le duo Ferdinand/Delpech lors de l’américaine du GP de la Libération, se classaient ensuite Clairac (Sauveterre) associé Rebeyrol (Libourne), puis en 3° position Bosviel (USB) associé à Serre (Fumel).
Le Grand Prix du Commerce et de l’Industrie en 1947 était couru en circuit fermé de 2,259 kms à parcourir 60 fois soit au total 135 kilomètres. Il empruntait la rue de la Résistance, Jardin Public, avenue Wilson, avenue Verdun, cours d’Alsace et place Gambetta. C’était un circuit plat rapide à la main des rouleurs comme des sprinters.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - LE CYCLISME A BERGERAC (1) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode - Le cyclisme à Bergerac de 1948 à 1952

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