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RETRO VELO DORDOGNE
13 juin 2020

MUSSIDAN : HISTOIRE DU RACING CLUB - Suite 2

MUSSIDAN

RCM 41-91

Lien de cet article : cliquez ici.

AVANTS PROPOS

RCM 2

La commune de Mussidan possède la particularité d’être géographiquement une des plus petites de notre Dordogne. Calée entre la Crempse et les boucles de l’Isle, Mussidan n’occupe qu’une superficie de 384 ha. Et lorsque l’on consulte une carte, on s’aperçoit bien vite que Saint-Médard sa voisine, l’entoure largement sur son flanc ouest et du nord au sud, comme si elle voulait la dévorer. Cette remarque à priori anodine a généré bien évidemment des conséquences dans la vie sportive et cycliste de cette petite localité de la basse vallée de l’Isle. L’histoire cycliste est là pour nous signaler de nombreuses organisations dans Saint-Médard, mais ces faits découlent du contexte géographique local qui font que bien souvent on se croit dans la ville de Mussidan, alors que dès la proche périphérie, on se situe sans s’en rendre compte dans la cité de Saint-Médard.
Mis à part cette particularité des limites restreintes de ce chef lieu de canton, il est indispensable de souligner les avantages de la situation de cette cité. Coincée entre les vastes espaces boisés du Landais et de la Double, proche du Libournais, des Charentes et de la Guyenne, Mussidan a connu une évidente prospérité pour son commerce, son artisanat, ses marchés et ses foires. Ce dynamisme local et si rayonnant s’est répercuté sur les manifestations cyclistes, bien primées et soutenues par une population qui compte notre discipline comme faisant partie intégrante de son patrimoine local.

LA NAISSANCE DE LA SECTION CYCLISTE DU RACING

Espérance et douleur sont les deux mots qui ont marqué la naissance du club.
Espérance dans une période où l’on souhaitait la fin des hostilités en essayant d’oublier nos misères et nos souffrances pour occuper d’abord notre jeunesse vers une pratique sportive. Douleur parce que Mussidan a vécu une répression sanglante des nazis, eux-mêmes souvent attaqués par une résistance active et dans une région où la forêt offrait une protection naturelle.
C’est en janvier 1941 qu’un groupe de Mussidanais se réunit pour former une association cycliste qui manquait aux jeunes de la ville. Certes il y avait un Racing-Club qui existait depuis le 14 octobre 1933, mais son activité était tournée vers le rugby.
C’est donc le 18 février 1941 que fut créée et déposée à la préfecture la déclaration d’association de la Section Cycliste du Racing-Club Mussidanais. On relève dans cette déclaration (voir photocopie du document page suivante) les noms de monsieur Raoul Grassin distillateur à Mussidan, celui de Pierre Verrière électricien à Mussidan et de Georges Lafaye négociant à Mussidan.
La lecture des journaux de l’époque souligne l’activité de cette jeune section avec des articles signés par un certain Albert Chaussade, véritable pièce maîtresse et symbole vivant de ce passé dont il me paraît utile d’évoquer le personnage à l’heure où le club va fêter ses soixante années d’existence, de bons et de loyaux services.

1941

- Le RC. Mussidan a été fondé le 14 octobre 1933, avec pour but de l’association de développer le rugby. La déclaration figure sur le Journal Officiel de la République Française daté de 30 et 31 octobre 1933. Le premier président fut Jean-Joseph Dal, épaulé par Henri Peyrat secrétaire et par monsieur Joubert trésorier.
- Le cyclisme sous l’occupation : La première année de l’occupation allemande dans les pays forts du cyclisme dont la France et la Belgique, paralyse la majeure partie de l’activité. Pas question, en 1940, d’organiser le Tour de France, ne serait-ce que pour des raisons de circulation, pas plus que les grandes classiques.
- D’un autre côté l’occupant ne souhaite pas que ce sport, qui marquait les esprits des années précédentes disparaisse, et souhaite entretenir l’illusion d’une vie normale. C’est ainsi qu’on fait renaître dans le pays quelques critériums et qu’un semblant d’activités occupe les esprits. Comme la France est divisée en deux zones (occupée et libre), certaines épreuves se disputent en deux endroits et c’est ainsi que l’on possède le lauréat de la zone libre et celui de la zone occupée…
- Mais au-delà des mots il convient d’abord de revitaliser la jeunesse, selon les termes de Pétain. En sport le professionnalisme pervertisseur est sévèrement combattu, sinon supprimé. S’ajoutent, et cela touche plus directement les compétitions cyclistes, les difficultés de circulation et de déplacement, la pénurie de carburant et également celle du matériel et des boyaux. Le cyclisme sport populaire parvient à s’adapter à cette situation malgré tout.
- En fait le problème majeur de l’Occupation, concerne la population et celui de son ravitaillement. Les habitants des campagnes ont naturellement plus de possibilités d’améliorer leur ordinaire que celui des villes. La pénurie de carburant donne une importance accrue à la bicyclette comme véhicule utilitaire. Pour les coureurs cyclistes, travailleurs de force par excellence, la sortie d’entraînement prenait une toute autre signification qu’en temps normal. Le vélo de compétition s’agrémentait d’un porte bagages, d’un ou deux arrêts dans une ferme d’où l’on ramenait un jambon, un sac de pommes de terre, du beurre, des œufs … Et certains jeunes coureurs aux prometteuses qualités ne résistèrent pas aux tentations du marché noir. Leur carrière s’en trouva étouffée dans l’œuf, si l’on peut dire, par détournement de négoce clandestin.
- Un autre problème de l’Occupation était celui du Service du Travail Obligatoire. Dans ce domaine encore, de nombreux jeunes coureurs cyclistes virent leur carrière interrompue par leur transfert en Allemagne, forme de déportation couverte par la légalité.
- Pendant ce temps en France, on essaye de faire vivre les compétitions. Parfois des incidents surviennent. Dans le Tour de Corrèze en 1944, des résistants armés, descendus de leur maquis, barrent la route et prennent possession de tous les véhicules motorisés de la caravane … et des vélos des coureurs. Toutes ces difficultés d’organisation sur route provoquèrent un regain d’activité des réunions sur piste et c’est ainsi que le cyclisme de compétition, à travers toutes les conflagrations guerrières et sociales, a assuré sa survie et sa continuité ...

Prochain article : à la découverte de M. Albert Chaussade.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - RC. MUSSIDAN (2)
© BERNARD PECCABIN (à suivre)

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