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RETRO VELO DORDOGNE
16 décembre 2020

1998 LE 5° TOUR DU CANTON DE MAREUIL-VERTEILLAC

- Je me souviens de cette édition qui prenait vraiment corps avec des coureurs et des équipes qui nous démontraient que l’avenir c’était bien eux. La réforme fédérale prenait corps, et déjà quelques uns de nos coureurs deviendront professionnels... tels Plouhinec, Canouet, Fédrigo, mais ils deviendront désormais plus nombreux... Cette année là, l’épreuve figurait dans le calendrier national espoirs, soit une période clé sur la route de la réussite pour l’équipe du Président Dutertre.
- J’avais suivi ce Tour et il me suffit de transcrire l’article que j’avais personnellement rédigé sur le journal "Cyclisme", pour découvrir à nouveau ce qui s’était passé en 1998.
- Relire la publication précédente (Tour 1997)

LE HAT TRICK DE PIERRICK FEDRIGO

- Vainqueur de trois étapes, le Marmandais s’affirme parmi les meilleurs coureurs nationaux où il n’a laissé le soin à personne de remporter le moindre bouquet.
- Une fois de plus, le plafond était bas sur le Pays Mareuillais, de gros nuages menaçaient et les parapluies circulaient déjà au-dessus des casquettes des accompagnateurs rassemblés au départ de La Rochebeaucourt. Comme l’an passé, le Tour était à la pluie, manches longues, imperméables et huile camphrée, ingrédients majeurs pour une épreuve partie comme un bolide, avec le jeune Marot qui, dès la première bosse de Verdinas (village natal de Jacques Vivier), agissait comme un despote, prêt à tenter une folle chevauchée.

TNCMV 98

La pluie au rendez-vous et cueille à froid les 120 coureurs espoirs au départ à La Rochebeaucourt.

- Véritablement mis sur orbite, le Tour allait alors s’emballer car, à vrai dire, il n’y avait plus de patron à trouver mais un à aller chercher. Marot creusait comme un Creusois les écarts et ce coureur classé élite 2 devenait pour le peloton un véritable poison. Derrière, on se battait comme des chiffonniers et le peloton jouera de l’accordéon jusqu’au passage de Mareuil où une vingtaine de coureurs se mettront à l’ouvrage pour brancher le turbo et reprendre notre valeureux éclaireur.
- Thomas Knecht annonça alors que la trêve était terminée. Le Provençal gicla et poussa sur le braquet avec une obstination rageuse. Partout l’homme du soleil escaladait en force le relief Mareuillais. A lui les points du meilleur grimpeur, à lui le rôle de baroudeur où son aisance et sa vigilance dissuadaient quiconque de venir le chatouiller. Et lorsque dans la traversée de Champeaux (km 60) on faisait l’inventaire, on comptait dix-huit hommes devant, Delmond et Pereira à 1’27s et le peloton à 1’46s. La lessive était terminée et il fallait maintenant s’activer pour le rinçage. Sur les routes sinueuses de Saint-Crépin de Richemont, la course se durcissait. Marot, Knecht, Lubert et Fedrigo trouveront le défaut dans la cuirasse de ce paquet de leaders en trompant leur vigilance. La côte de Puyrial après Monsec, permettra aux plus forts d’accentuer leur avance et de faire le break. Derrière, les battus n’avaient plus le temps de se requinquer et certains d’entre eux furent définitivement largués.

Tncmv 98 bis

Venant de Sainte-Croix, la course rentre dans Mareuil

- La fin de la course devint passionnante avec Marot, l’homme du départ toujours là et à l’aise dans les points chauds, Thomas Knecht, véritable ange de la montagne, Pierrick Fédrigo, le petit Marmandais placé en embuscade et le breton Lubert, l’homme mystère de ce quarté. Dans les petits tours qui précèderont l’arrivée, les quatre fuyards uniront leurs efforts pour conserver 23 petites secondes sur cinq hommes amenés par Canouet. Et dans l’ultime ligne droite, Fedrigo parviendra à remonter Marot et à épingler une belle victoire à son palmarès.
- Le lendemain on attendait beaucoup du chrono entre Saint-Félix de Mareuil et Léguillac de Cercles. Sur un parcours sinueux et accidenté, le maillot fragile du leader pouvait changer d’épaules. Longtemps le Niortais Michelet conserva sa place de leader avec un temps de 14’05s. Avec 14’31s, le breton Lubert voyait sa position compromise, Knecht se pointant en 14’15s. Et puis arriva Marot qui fera tomber la barre des 14 minutes en affichant 13’58s. A ce stade de la course, on pensait que Pierrick Fedrigo était en danger. Mais le Marmandais s’élança à son tour. Bien en ligne, vif dans les changements de braquet, lucide dans les trajectoires, le corps parfaitement rectiligne, les lèvres serrées, il surfait sur les bosses. Sa suprématie était étonnante, son temps devenait canon : 13’39s soit 41,758 km/h de moyenne. Et voilà que le Marmandais voyait le ciel se dégager. Deux victoires en deux jours, 23 secondes d’avance, le Verteillacois n’allait pas être une ballade, mais une épreuve à gérer par la force et par la ruse.

TNCMV 98 ter

La traversée du peloton à Saint-Sulpice de Mareuil

- Les 77 rescapés partiront alors à l’assaut des collines et des grands espaces du Verteillacois. Et comme la veille, on resservira le potage avec un Marot omniprésent sur les points chauds, un Thomas Knecht impérial dans les bosses et un Fédrigo acteur d’une partie royale où l’on déplaçait les rois et les pions sur le grand échiquier d’un parcours balayé par le vent. Canouet devenu le pion protégeait alors son roi qui cumulait santé, confiance et talent. Et Marot se faisait du souci. Ayant pour consigne de hausser le rythme, le Creusois effectuera quelques opérations commandos, mais elles furent vite soufflées comme un fétu de paille. Mieux, la tenaille Canouet-Fédrigo devenait perturbatrice et fonctionnait avec un rare bonheur. Si bien que dans le final, l’élève de Victor Caneiro distancera Marot et s’offrira le luxe de régler au sprint le valeureux Knecht.
- La messe était terminée et Pierrick Fédrigo devenait le maître incontesté d’une épreuve difficile mais brillamment orchestrée par le CCP Nontron et l’équipe du Président Dutertre. Une épreuve aussi où le roi Pierrick aura régné sans partage, forçant il faut le dire l’admiration de tous les suiveurs et du public acquis à la cause du "pitchoun".

TNCMV 98

Le protocole avec de gauche à droite Thomas Knecht (AVC Aix en Provence) troisième
et meilleur grimpeur, Pierrick Fedrigo (CC Marmande) lauréat et Gérald Marot (23 La Creuse)
troisième et meilleur sprinter.

- La Rochebeaucourt-Mareuil (1° étape) : 1. Pierrick Fédrigo (CC Marmande), 2. Gérald Marot (23 La Creuse), 3. Thomas Knecht (AVC Aix), 4. Lubert (AS Kerpont), 5. Jacques (Charente-Maritime)
- Saint-Félix de Mareuil-Léguillac de Cercles (2° étape clm) : 1. Pierrick Fédrigo (CC Marmande), 2. Gérald Marot (23 La Creuse), 3. Michelet (PSF Niort), 4. Thomas Knecht (Aix en Provence), 5. Gilles Canouet (CC Marmande)
- La Tour Blanche-Verteillac (3° étape) : 1. Pierrick Fédrigo (CC Marmande), 2. Thomas Knecht (AVC Aix), 3. Dulucq (US Dax), 4. Drillaud (UC Châteauroux), 5. Leblacher (AS Corbeil).
- Classement général final : 1. Pierrick Fédrigo (CC Marmande), 2. Gérald Marot (23 La Creuse), 3. Thomas Knecht (AVC Aix), 4. Gilles Canouet (CC Marmande), 5. Kobzarenko (VC Saint-Sébastien), 6. Lubert (AS Kerpont), 7. Martinez (AVC Aix), 8. Charteau (VC Sébastien), 9. Chabenat (CRC Limoges), 10. Espagilière (AS Corbeil)
- Classement par équipes : 1. AVC Aix en Provence, 2. Vélo-Club Sébastien, 3. AS Corbeil-Essonnes, 4. UC Châteauroux, 5. Cholet Cyclisme, etc...

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - LE TOUR DU CANTON DE MAREUIL/VERTEILLAC (1998)
© BERNARD PECCABIN Prochaine parution : 1999 Le doublé de Pierrick Fedrigo
La mémoire du cyclisme en Dordogne

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Blog destiné à recenser les informations sur le cyclisme de la Dordogne depuis sa création jusqu'à nos jours...(Photos, articles, reportages, etc...)
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