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RETRO VELO DORDOGNE
13 mars 2020

FRANCIS DUTEIL - SAISON 1987

1987 : UNE VIRÉE AUX ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE

F73

Montbron le 20 avril avec mes deux fils et mon épouse

- Pour relire l’article précédent, cliquez ici.

1987 - (amateur sénior 2° catégorie) deux victoires : En cette saison 1987, Francis Duteil goûte aux plaisirs du cyclisme, malgré ses 40 printemps. Pas de grandes épreuves, pas de calendrier démentiel comme du temps de ses années au haut niveau. Non il est redevenu, le coureur régional, qui court pour son plaisir et heureux de revoir ses amis et son public dans ces coins du Poitou, du Périgord et du Limousin où il a tant donné. Et puis comme annoncé lors de la dernière publication, il réussit avec ses amis à concrétiser son projet pour courir aux USA, histoire de sortir des sentiers battus et un an après le succès de Greg Lémond au Tour de France.Il gagne là-bas deux étapes de la Milwaukee-Classic, ce qui constitue déjà un authentique exploit.

SAISON 1987

- 60° La Ciotat (13) 28/02, 20° Ribérac-Nontron (24) 08/03, 27° Léguillac de Cercles (24) 15/03, 45° Comps (33) 22/03, 69° Bordeaux-Saintes (17) 29/03, 7° Lussac les châteaux (86) 05/04, 6° Montpon (24) 12/04, 12° Critérium pros de Montbron (16) 20/04, 6° Terrebourg (16) 26/04, 5° Le Chambon (16) 01/05, 26° Périgueux Saint-Georges (24) 05/05, 13° Saint Jean d’Angély (17) 08/05, 30° Saint Yrieix la Perche (87) 11/05, 13° Saillat (87) 17/05, 7° Les Eyzies (24) 25/05, 30° Nersac (16) 28/05, 17° Coulgens (16) 31/05, Bourganeuf (23) abandon Championnat du Limousin 07/06, 9° Champniers (16) 08/06, 10° Ruelle (16) 11/06, 11° Bessines (87) 12/06, Saint Médard de Mussidan (24) abandon 14/06, 9° L’Isle d’Espagnac (16) 15/06, 15° Feytiat (87) 17/06, 10° La Clotte (17) 21/06, 9° Limoges (87) 26/06, 5° Ménesplet (24) 28/06, 7° Thiviers (24) 04/07, 2° classement général de la Milwaukee Classic (USA) du 14 au 26/07, 80° Brown Deer le 14/07, 2° Fond du lac le 15/07 demi-étape, 100° Fond du lac demi-étape le 15/07, 1° Ripon le 16/07, 8° Appleton le 17/07, 2° Washington Island le 18/07, Green Bay crevaison, Madison crevaison le 19/07, Neenah (crevaison) le 20/07, 8° Milwaukee South Shore le 21/07, 4° Hartford le 22/07, 3° Saylesville le 23/07, 1° Green Lake le 25/07, 120° Milwaukee le 26/07, 11° Beaussac (24) 02/08, 5° Libourne (33) 05/08, 5° Jumilhac le Grand (24) 07/08, 6° Villamblard (24) 09/08, 7° Eymouthiers (16), 2° Rudeau-Ladosse (24) 16/08, 4° Bergerac (24) 20/08, 5° Verteillac (24) 21/08, 9° Champeau (24) 23/08, Sainte Livrade abandon 28/08, 12° Villebois Lavalette (16) 31/08, 30° Périgueux (24) 02/09, 15° Marsaneix (24) 07/09, 9° Saint-Junien (87) 13/09, 6° Piègut (24) 15/09, 9° La Tremblade (17) 20/09, 8° Saint-Martin d’Ary (17) 21/09, 13° Montbron (16) 28/09, 19° Lussac les Châteaux (86) 04/10, Feuillade crevaison 05/10.

(en caractère gras) là où il a terminé premier des 2° catégories dans une épreuve en toutes.

F75

Milwaukee Classic (USA) du 14 au 26 juillet. Sur les bords du Lac Michignan à Chicago :
Duracka Jean-Pierre, Duracka Jean-Philippe, Alain Ruiz, Francis Duteil et Philippe Renoux

Francis DUTEIL nous raconte sa virée aux States :

- "Donc au mois de mai 1987 avec Alain Ruiz nous avons une invitation pour cinq coureurs à la course "Superweek aux USA" du 14 au 26/07. Nous trouvons trois volontaires pour nous accompagner : Jean-Philippe et Jean-Pierre Duracka de Cosne d'Allier (03) et Philippe Renoux de Barbezieux (16). Nous nous donnons rendez-vous le 12/08 à Roissy Charles de Gaulle. Je pars pour Roissy avec Philippe Renoux et Alain Ruiz avec les frères Duracka. Nous atterrissons à Chicago et bien que Milwaukee le centre névralgique de Superweek soit à 150 km de Chicago, nous embarquons dans un bimoteur à hélices de 39 places.Le bimoteur vole moins haut que les jets et nous avons une belle vue sur le lac Michigan (700 km de long et 130 km de large) et sur la campagne américaine. A l'arrivée à Milwaukee nous sommes accueillis par Philbin et Jim Schulz et Suzanne Martin les deux familles qui vont nous héberger pendant notre séjour. Philbin et Suzanne parlent un peu Français : le père de Philbin était né à Bordeaux et le grand-père de Suzanne était Wallon. Jim nous donne la clé d'un monospace à l'américaine que Mr Otto Wenz l'organisateur de Superweek a loué pour nous pour nos déplacements dans les courses. Nous chargeons sans problème les cinq vélos, le matériel de rechange et les bagages. Nous préférons laisser le volant à Jim Schulz pour nous rendre chez nos hôtes dans la ville de Milwaukee. Philbin et Suzanne nous suivent en voiture. A notre arrivée les deux grandes maisons qui sont mitoyennes sont décorées par des guirlandes avec des petits drapeaux français et américains. Nous faisons la connaissance de Jimmy le fils aîné des quatre fils, de Philbin et Jim qui courra dans ma catégorie, des enfants et de George le mari de Suzanne et de Bruce Belvin et Brian Flora deux coureurs américains qui sont hébergés avec nous. Jimmy parle très bien Français.
- Alain, Jean-Philippe, Jean-Pierre et Philippe courront avec les Pros comme Brian et Bruce. Jimny et moi-même sommes engagés dans la catégorie Amateur 2°. A chaque épreuve, il y a cinq courses de catégories différentes : Féminines, Juniors, Amateur 3°, Amateur 2° et Pros+ 1°. Lorsque la course a lieu sur un grand circuit les Amateurs 3° partent les premiers, puis cinq minutes après les Juniors, puis cinq minutes après les Féminines souvent sur des distances différentes. Puis après l'arrivée des trois courses, c'est au tour des Pros+1° de partir puis 5 mn après les Amateurs 2° sur un nombre de tours différents. Lorsque les courses se disputent sur un petit circuit, il y a 5 courses qui partent l'une après l'autre sur des distances différentes. Certaines courses Juniors se courront sur 12 miles (20 km). Dans ma catégorie j'aurai des courses de 19 miles (32 km) avec plus de 200 partants...et les Pros+1° 35 miles (50 km). La participation à toutes les épreuves n'est pas obligatoire pour figurer au classement général aux points. A la fin des épreuves le total des points marqués par un coureur est multiplié par le nombre d'épreuves auxquelles le coureur a participé et divisé par le nombre total d'épreuves. Les résultats des courses n'étant pas communiqués à la FFC, je vais pouvoir courir pour la gagne.

F76

Devant le monospace prêté par l’organisateur. Renoux, Duracka Jean-Pierre,
Jim Schulz, Duracka Jean-Philippe, Francis Duteil, Alain Ruiz.

- Le 16 juillet nous courons à Ripon à 140km au nord-ouest de Milwaukee. La course se dispute sur 37,4 miles (62 km) en 34 tours de 1,1 mile (1,8 km). Sur le plan du circuit qui tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, il y a six virages à angles droits à gauche et deux à droite (aux USA les routes sont parallèles ou perpendiculaires). Je fais 1 tour de circuit avant le départ. Deux cent mètres après la ligne, il y a une côte d'une centaine de mètres à la sortie d'un virage à gauche et à mi-tour il y a une deuxième côte de 300 m toujours à la sortie d'un virage à gauche avec un pourcentage de 8% pour toutes les deux. Ce circuit me plaît beaucoup. Après la mi-course je suis dans une échappée de moins de 10 coureurs. Tout le monde passe son relais. Après le passage sur la ligne à dix tours de l'arrivée j'attaque avant le virage qui précède la 1° côte. Je sors lancer du virage et je monte la côte au sprint. Un coup d'œil à l'arrière : personne n’a suivi. Je fais la descente à fond. En bas virage à gauche suivi à 100m d'un deuxième virage à gauche, j'attaque la deuxième côte. En haut de la côte j'ai presque100 m d'avance. Les poursuivants ne me rattraperont pas.

F77 bs

Jean-Philippe Duracka accroche mon dossard

- Le 19 juillet nous courons à Madison à 150 km à l'ouest de Milwaukee. La course tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre autour du Madison Capitol. Le circuit est un carré parfait de 0,6 mile (1 km) à parcourir 50 fois. Nous avons droit au changement de matériel avec 1 tour rendu. L'arrivée est un peu plus loin que le milieu d'une des 4 lignes droites. Le départ est à 2 h 15 PM. Je perce dans les premiers tours et dans le tour où je perce il y a 2 grosses chutes qui jettent à terre où bloquent une soixantaine de coureurs. Les chutes ont été provoquées par des coureurs qui ont continué à pédaler dans les virages et tapé la chaussée avec la pédale gauche. La compétition est neutralisée une vingtaine de minutes. Je vais à la voiture changer ma roue percée pour garder mes 2 roues de rechange pour la course. Je vois une cabine téléphonique. Il est 21 h 30 en France. L'envie me prend de téléphoner à Mareuil. Je prends des pièces de monnaie à la voiture et je téléphone. Je discute avec ma femme puis elle me passe Vincent qui aura 5 ans le jour de mon retour. Nous échangeons quelques phrases puis c'est au tour d’Hervé qui a 3 ans depuis le 23 février .Dès mes premiers mots il éclate en sanglots. De gros sanglots entrecoupés de déchirants papas. Ma femme n'arrive pas à le consoler. Au bout de près de deux minutes nous décidons de raccrocher. Je suis tellement ébranlé que je suis incapable de reprendre la course. Je reviens à la voiture pour me rhabiller. Dans cette course un peu acrobatique je pense que j'aurais pu marquer les points qui m'ont manqué pour remporter le classement général. Le boitier de pédalier surélevé de mon vélo m’aurait aussi apporté un petit avantage.
- Le 25 juillet nous sommes à Green Lake 20 km à l'ouest de Ripon. Cette course est différente des autres : nous courrons avec les 3° catégories et nous partons avec un handicap de 4 minutes. Le circuit tourne toujours à gauche et fait 3,9 miles (6,5 km) de long. La course est longue de 44 miles (72 km). Nous avons une côte en ligne droite de 500 m à près de 10% dont le sommet est suivi d'un faux-plat montant sur un kilomètre au bout duquel se trouve la ligne d'arrivée. Après avoir rejoint les 3°, j'essaie de partir dans la côte. Nous nous échappons à une demi-douzaine de coureurs. La ligne d'arrivée est suivie d'une descente puis du plat jusqu'au pied de la côte. Un peloton de 200 coureurs ça roule toujours vite et nous sommes rejoints dans le plat. A part la côte, tout le reste du circuit est défavorable à une échappée face au peloton. Puisque le peloton nous a rejoints bien après la ligne d'arrivée, j'attaquerai dans la côte au dernier tour. Nous arrivons groupés au pied de la côte au dernier tour. J'attaque. Au sommet de la côte trois coureurs m'ont suivi. L'avance que nous avons sur le peloton nous met à l'abri d'un retour. Dans le faux plat montant je gagne le sprint devant un coureur suisse.
- Le lendemain, dernière course à Milwaukee. Cette foi-ci la course tourne dans le sens des aiguilles d'une montre. Le circuit fait 4,4 miles (7,2 km) de long et la course 40 miles (66 km). Au milieu du tour il y a une côte de 200 m. Le peloton s'étire mais ne se casse pas. Nous perdons une cinquantaine de coureurs. L'arrivée est jugée après une descente de 300m sur une très large avenue suivie de 2 km de plat le long de la plage du lac Michigan. Nous sommes encore 150 en peloton. Ca roule très vite et ça frotte beaucoup. Je tente une sortie à un peu plus d'un km de l'arrivée, mais je suis avalé par le peloton 500 m plus loin. Le soir nos hôtes vont nous offrir un super repas. Le lendemain matin nous partons en voiture pour Chicago. Avant de rejoindre l'aéroport Philbin et Jim nous emmènent manger une pizza dans la pizzéria que fréquentait Al Capone".

F79

Départ d'une étape aux USA

Ceux qui ont porté le maillot du CRCL en 1987 : Jean-Paul Defaye, Philippe Babule, Martial Charre, Franck Petitcoulaud, Jean Bernaben, Alain Simon, Patrick Bartou, Christophe Lagarde, Jean-François Dupuy, Francis Bardet, Serge Brie
Les Champions régionaux du grand Sud en 1987 : Fernand Lajo (US. Bouscat) pour le comité d’Aquitaine, Philippe Brossais (CV Montastruc) pour les Pyrénées, Philippe Renoux (AJ. Montmoreau) pour le Poitou-Charentes, Gérard Caudoux (AC. Bourganeuf) pour le Limousin, Eric Fouix (UC. Sayat) pour l’Auvergne.
Champion de France des amateurs : Gérard Guazzini (UC Sayat/Comité d’Auvergne)
Classement FFC saison 1987.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - FRANCIS DUTEIL (1987) © BERNARD PECCABIN
D’après la documentation de Francis et avec ses photos
Cet article a déjà paru sur le blog la Dordogne Cycliste, devenu inactif.
Prochain épisode : 1988 : Un petit tour en Floride et en Alabama en catégorie vétérans .

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11 mars 2020

FRANCIS DUTEIL - SAISON 1986

1986 : VINGT-CINQUIEME SAISON DE COMPETITION

- Pour relire l’article précédent, cliquez ici.

1986 - (amateur sénior 2° catégorie) pas de victoire : Duteil retrouve ses jambes et se classe à maintes reprises. Au CRCL il y a du nouveau avec l’arrivée de Luc Leblanc qui termine en cette saison 1986 sa carrière chez les amateurs. Mis à part ces deux infos le club compte davantage sur les 3 et 4, faute de combattants... Francis Duteil pédale pour le plaisir. Fini cette vie de saltimbanque, désormais, à 39 ans, il passe de bons moments avec sa famille sans oublier son travail dans son magasin de Mareuil. Francis Duteil a toujours un merveilleux coup de pédale et quand il fait son bilan, celui qui débute à 1962 pour se terminer en 1982 au haut niveau, il décompte :

1679 courses disputées sur 1984 jours avec 255 victoires !

Verteillac 81

SAISON 1986

15° Léguillac de Cercles (24) 09/03, 4° Civray-Saint Romain (86) 16/03, 5° Maine de Boixe (16) 23/03, 2° Isle (87) 30/03, 2° Siorac en Périgord (24) 31/03, 3° Boutiers Saint-Trojan (16) 06/04, Terrebourg (16) abandon 13/04, 16° Barbezieux (16) 20/04, 6° Chéronnac (87) 27/04, 6° Jurignac (16) 01/05, 8° Montmoreau (16) 04/05, 23° Périgueux (24) 06/05, 8° Nersac (16) 08/05, 3° Saint-Geyrac (24) 11/05, Angoulême (16) 14/05, 7° Champniers (16) 19/05, 2° Availles Limousine (86) 25/05, 6° Sarlat (24) 01/06, 4° Puymoyen (16) 04/06, 2° Bessines (87) 06/06, 4° Saint-Solves (19) Championnat du Limousin séniors 08/06, 50° Ruelle (16) 12/06, 3° Feytiat (87) 18/06, 2° Les Maurilloux (24) 21/06, 11° Limoges (87) 27/06, 3° Saint-Mathieu (87) Championnat des sociétés du Limousin 29/06, 4° Angoulême (16) 30/06, 8° Thiviers (24) 05/07, 12° Lalinde (24) 07/07, 10° Sarlat (24) 10/07, 20° Libos (47) 11/07, 4° Périgueux (24) 13/07, 2° Fumel (47) 14/07, 5° Bergerac (24) 19/07, Pineuilh (33) abandon 20/07, 12° Montflanquin (47) 23/07, 2° Saint-Sulpice de Mareuil (24) 27/07, 2° Chirac (16) 03/08, 3° Libourne (33) 06/08, 20° Saint-Cyprien (24) 07/08, 3° Marthon (16) 10/08, 10° Eymouthiers (16) 15/08, 4° Péreuil (16) 17/08, 5° Cognac (16) 22/08, 3° Champeau (24) 24/08, 5° Jumilhac le Grand (24) 28/08, 4° Verteillac (24) 29/08, 4° Villebois Lavalette (16) 01/09, 12° Brive (19) 03/09, 15° Périgueux (24) 05/09, 8° Chadurie (16) 07/09, Saint-Junien (87) abandon 14/09, 25° Piégut (24) 16/09, 3° Prigonrieux (24) 21/09 6° Saint-Martin d’Ary (17) 22/09, 11° Montbron (16) 29/09, 14° Lussac les Châteaux (86) 05/10, 3° Feuillade (16) 06/10, 4° le Buisson (24) 11/10, 5° Saint-Denis de ¨Pile (24) 13/10, 8° Genillé (37) 19/10, 29° Puymoyen (16) 26/10.

(en caractère gras) là ou il a terminé premier des 2° catégories dans une épreuve en toutes.

Le petit mot de Francis Duteil

- Le 29/09/1986 à Montbron après la course Alain Ruiz de Montluçon vient discuter avec moi. Il me dit: "je marche bien mais je suis un peu juste pour rentrer en équipe de France et je voudrais participer à une grande course à l'étranger". Je lui réponds : "Pendant l'intersaison 1986-1987 nous pouvons contacter des fédérations étrangères pour savoir si des organisateurs de courses seraient intéressés par une participation de coureurs français. Nous chercherons sur La France Cycliste les adresses de différentes fédérations étrangères où tu aimerais aller. Nous nous téléphonerons pour décider qui contacter". Après avoir consulté "La France Cycliste" nous établissons pour chacun une petite liste de fédérations à contacter. Après de nombreux courriers, Alain a une réponse d'Afrique du Sud et moi des USA et de Hong Kong. En Afrique du Sud les organisateurs veulent que les coureurs restent au minimum trois mois et devront participer au Rapport Tour (le Tour d'Afrique du Sud). Ils seront logés, nourris et totalement équipés en matériel et équipement. Mais à cette époque tout sportif qui est découvert à participer à une épreuve sportive en Afrique du Sud est suspendu deux ans. Alain préfère abandonner. Aux USA la compétition s'appelle Superweek et se déroule dans le Wisconsin du 14 au 26/07/1987. Au printemps 1987 après plusieurs courriers Mr Otto Wenz l'organisateur me confirme l'engagement pour cinq coureurs français et la prise en charge complète de Roissy Charles de Gaulle le 12/07 jusqu’au retour à Roissy Charles de Gaulle le 28/07. Je programme 18 jours de congés et nous allons chercher trois équipiers.
Ceux qui ont porté le maillot du CRCL en 1986 : Daniel Raymondaud, Luc Leblanc, Jean Bernaben, Alain Simon, Jean-François Rebeyrat, Martial Charre, Marc Duprat, Patrick Bartou, Patrick Proisy, Pascal Léobet, Christophe Lagarde, Pascal Dupuis et Alain Ducau.
Les Champions régionaux du grand Sud en 1986 : Thierry Lavergen (FC. Oloron) pour le comité d’Aquitaine, Patrick Sarniguet (VC Vallée du Thoré) pour les Pyrénées, Philippe Mondory (Cycle Poitevin) pour le Poitou-Charentes, Gérard Caudoux (AC. Bourganeuf) pour le Limousin, Patrick Jérémie (UC. Sayat) pour l’Auvergne.
Champion de France des amateurs : Claude Carlin (ASPTT Paris/Comité de l’Ile de France).
Classement FFC saison 1986.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - FRANCIS DUTEIL (1986) © BERNARD PECCABIN
D’après la documentation de Francis et avec ses photos
Cet article a déjà paru sur le blog la Dordogne Cycliste, devenu inactif.
Prochain épisode : 1987 : une virée aux USA

10 mars 2020

JACQUES VIVIER (SAISON 1954)

PALMARÈS DE JACQUES VIVIER

DONT UNE 2° ÉTAPE GAGNÉE AU TOUR DE FRANCE 1954

- Lire l'article précédant sur le trio Duteil, Vivier et Brun.
- En Limousin, le trio réputé Vivier-Brun-Duteil est rompu. Ayant pris ses 39 ans, Duteil à Mareuil sur Belle, va en effet raccrocher au terme d’une splendide carrière régionale. De son côté, sur son vélo Royal-Fabric, marque qui pour l’instant ne s’intéresse plus aux compétitions, Michel Brun va se consacrer aux épreuves régionales. Enfin Jacques Vivier équipé par Gitane, attend les ordres de Louviot directeur sportif de cette firme, dont l’équipe est certainement formé avec entre autres Decaux, Varnajo, Stablinski, Cieleska. Cette dislocation en Limousin et particulièrement en Dordogne, fait grand bruit.
-
Jacques Vivier et Michel Brun ont signé au Club Athlétique Ribéracois. Ainsi quittant Limoges, ces deux beaux coureurs vont porter à nouveau les couleurs de la société de leurs débuts où ils remportèrent des titres et de nombreux succès.

- On pourrait dire retour à la case départ pour nos deux Mareuillais. Mais l’un est resté amateur, alors que l’autre est devenu professionnel tandis que le chef
Marius Duteil a raccroché. C’est vrai que c’est une grande déchirure, c’est vrai que ça ne sera plus pareil, dès maintenant, si ce n’est que nos deux jeunes sont revenus à Ribérac, le club qui les a vus grandir et apprendre... Qu’il est loin le temps, où Vivier s’engagea dans la première course en cachette de ses parents, courant en culottes longues et sans maillot cycliste, tout simplement en chemise. Disons qu’il ressemblait plus à Garin qu’à Bobet. L’histoire dit qu’il termina second, devant des coureurs expérimentés. Puis ce fut toutes les prouesses que l’on a découvert sur les différents épisodes de cette publication.

TDF

Jacques Vivier et Valentin Huot : deux Périgourdins
dans les Tours de France 1954, 1955 et 1956

- Nous voici donc en 1954, l’année où il remporta pour la deuxième fois une étape dans le Tour de France, et s’il vous plaît en Bretagne, devant un Breton et cerise sur le gâteau, un 14 juillet ! On reviendra sur cette victoire lors de la prochaine publication, qui sera l'avant dernière de cette série. Vivier disputa cinq Tours de France (52, 53, 54, 55 et 56), mais aussi deux Tours d’Espagne et deux Giro. Mais à compter de 1954, Vivier retrouvera un autre Périgourdin au départ du Tour et de plus dans son équipe avec Valentin Huot, qui de 1954 à 1956, seront au départ de la grande boucle.
- La carrière de Vivier, on le voit ne fut pas très longue, il cessa de courir fin 1958. Il faut dire que s’il aimait le vélo, il aimait aussi la pêche à la truite au bord de la   Belle. Il fut décoré (dans l’intimité) de la Médaille de la Jeunesse et des sports, par le commandant Perrier, qui fut son officier des sports pendant son service militaire en 1951, à Bordeaux. Vivier resta un homme discret et à l’opposé de certains champions, il ne se manifestait pas, restant humble et simple. Il suffit de lire le palmarès qu’il a voulu écrire au coin de la table, quand un de mes collègues lui a rendu visite à Saint-Aulaye, lieu où il s’est retiré. Il en n’a pas écrit long, il a fait simple et court et c’est là encore que l’on voit les grands champions. Vivier était de cette trempe et au jour où cette publication est écrite, il n’a pas trouvé encore son successeur en Dordogne, pour remporter une étape du Tour. Oui je sais, il en a gagné deux, soit une raison supplémentaire, pour dire que ce prétendant n’est sans doute pas encore né au pays de Cro Magnon... Seul Huot a cherché à faire aussi bien. En loupant de peu le GP de la Montagne* en 1956, il a été sacré lui aussi deux fois, mais comme Champion de France des pros. Disons que dans ces années 50, le cyclisme en Dordogne se portait bien... Dans les deux cas, personne n’a pris leur suite en Périgord...
(*) victime de la coalition Gaul-Bahamontès, c’est dans les petits cols du Lyonnais que Valentin perdit son titre de la montagne en 1956, sans parler du barème injuste qui était mis en place à cette époque.
- Relire la publication précédente sur le trio Duteil-Vivier-Brun en 1953.

1954 : LE TOUR DE FRANCE AVEC LE PÉRIGOURDIN VALENTIN HUOT

1954 professionnel Gitane Hutchinson.
- de la septième étape Brest-Vannes du Tour de France. (le même jour Brun gagne à Verteillac), 1° Saint-Martial de Valette, 1° Prix Dony à Brive-Périgueux-Limoges, 1° Prix Arya à Limoges, 1° Felletin (devant Buchonnet et Max Cohen), 1° Prix du Macau à Eymouthiers, 1° Argentat, 1° Circuit du Montbronnais*, 11° Dauphiné Libéré, 40° Tour de France, 57° Paris-Roubaix, 5° Nanthiat (1° Marcel Guitard), 4° Championnat du Limousin route (1° Yves Gourd),
-
Tour de France : Vivier termine 40° (équipe Sud-ouest).
- (*) Victoire de Jacques Vivier le 27 septembre lors du Circuit du Montbronnais. Il précède Pallu (Verdille), Michel Brun (CAR) Chaminaud (CAR) et Pras (UCAPA), classés dans cet ordre.
- Abandon de Vivier à Miallet en fin de saison (1° Boucherie du CC. Périgueux).
- Pour lire sa victoire d'étape au Tour de France 1954, CLIQUEZ ICI.

Nouvelles brèves de VIVIER sur sa saison 54

- Equipe de Paris/Côte d’Azur : Varnajo, Stablinski, Vivier, Brankart, Vermotte, Gilles, Hendricx, Decaux, Carle. (Abandon de Vivier lors de la 4° étape de l’épreuve).
- René Montagut licencié en 53 à Ribérac a signé au VC Nontronnais. Grande révélation du cyclisme en Dordogne, ce jeune crack a été sollicité lors de l’inter saison.
- Vainqueur à Limoges dans le Prix Arya, Jacques Vivier est allé déposer une gerbe sur la tombe du Président du Comité du Limousin, Monsieur Mourier.
- 30/05/54 victoire de Jacques Vivier à Saint-Martial de Valette devant Michel Tombelaine à 26s, Dufour à 2’40s, Bertrand, Rioux, Bouzou, Empinet, Gourmelon, Walryck et Michel Brun.
- Equipe du Midi Libre : Robert Varnajo, Jean Stablinski, Bernard Quennchen, Jacques Vermotte, Pierre Lowic, François Guilhausen, Valentin Paquier.
- Vivier est 11° Dauphiné Libéré gagné par Nello Laurédi (Terrot)

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – VIVIER (1954) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 2° victoire d'étape de Vivier au Tour de France 1954
(FIN de la série sur Marius Duteil, pour revenir à ses débuts cliquez ici)

7 mars 2020

FRANCIS DUTEIL - SAISON 1985

1985 : DE LEGUILLAC DE CERCLES A LUSSSAC LES CHĀTEAUX

Francis à un an

1985 - (amateur sénior 2° catégorie) pas de victoire : Pas de victoire, Duteil roule pour le plaisir et pour sa forme. Quelques places d’honneur : 2° Thiviers, Ruelle, La Courtine, Civray, 3° Saint-Sulpice de Mareuil, Saint-Saud, Chadurie, Feuillade, Feytiat, Maine de Boixe, Lanouaille.
- C’est une saison calme que Duteil entreprend. Une saison où il visite des lieux mythiques où il est parvenu parfois à gagner. Francis court il est vrai depuis 1962, et en cette saison 85, il a 38 ans (notre photo à un an) , soit l’âge où son diable de père courait encore avec les Brun et Vivier, soit une autre histoire qui sera racontée... Mais Francis Duteil c’est aussi un homme fidèle à ses couleurs, à son comité, puisqu’il débute en 1985 sa 16° saison dans le club Limougeaud. Parlons-en de ce CRCL qui vit une année difficile avec des effectifs de première catégorie réduits et des performances acquises ça et là mais par des anciens...
- Pour relire l’article précédent (saison 1984), cliquez ici.

SAISON 1985

16° Léguillac de Cercles (24) 10/03, 2° Civray Saint-Romain (86) 17/03, 26° Châtellerault (86) 24/03, 3°Maine de Boixe (16) 31/03, 5° Barbezieux (16) 07/04, 3° Lanouaille (24) 08/04, Circuit Berrichon (36) 12 au 14/04, 29° Vayres (87) 28/04, 31° Matha (17) 08/05, 10° Montchaude (16) 12/05, 13° Feytiat (87) 16/05, 6° Chadenac (17) 19/05, 7° Verteillac (24) 21/05, 8° Guéret (23) 03/06, 9° Bessines (87) 07/06, Bujaleuf (23) abandon Championnat du Limousin 09/06, 2° Ruelle (16) 12/06, 2° La Courtine (23) 16/06, 2° L’Isle d’Espagnac (16) 17/06, 18° Feytiat (87) 19/06, 2° Cognac (16) 20/06, 20° Ma Campagne (16) 21/06, 8° Neuvic Entier (87) 23/06, 3° Les Maurilloux (24) 29/06, 2° Thiviers (24) 06/07, 12° Sarlat (24) 11/07, 9° Périgueux (24) 13/07, 19° Mussidan (24) 14/07, 14° Ribérac (24) 19/07, 4° Sommières (86) 24/07, 3° Saint-Sulpice de Mareuil (24) 28/07, 3° Jarnac (16) 03/08, 3° Saint-Saud (24) 04/08, 23° Saint-Gervais Videix (87) 07/08, 10° Marthon (16) 11/08, 25° Meuzac (87) 15/08, 5° Rudeau Ladosse (24) 18/08, 4° Bergerac (24) 22/08, 18° Champeau (24) 25/08, 3° Chadurie (16) 01/09, 20° Barbezieux (16) 03/09, 11° Périgueux (24) 06/09, 15° Saint-Junien (87) 08/09, 14° Piègut (24) 10/09, 23° Saint-Martin d’Ary (17) 16/09, 7° Saint-Médard de Guizières (33) 22/09, 11° Montbron (16) 23/09, 3° Feuillade (16) 30/09, 4° Périgueux (24) 01/10, 35° Saint-Denis de Pile (33) 07/10, 2° Le Buisson (24) 12/10, 5° Lussac les Châteaux (86) 25/10.

CRCL3

 (en caractère gras) là ou il a terminé premier des 2° catégories dans une épreuve en toutes.

Ceux qui ont porté le maillot du CRCL en 1985 : Pascal Crouzille, Bernard Jude, Alain et Daniel Raymondaud, Jean Bernaben, Alain Simon, Jean-François Rebeyrat, Michel Brillat, Daniel Guillot, Martial Charre, Paul Mougel, Francis Bardet, Claire Parinet, René Sautour.
Les Champions régionaux du grand Sud en 1985 : René Bajan (AS Facture-Biganos) pour le comité d’Aquitaine, Henri Abadie (UV. Lourdes) pour les Pyrénées, Jackie Bobin (VC Charente-Océan) pour le Poitou-Charentes, Jean-Claude Laskowski (VC Aubusson) pour le Limousin, Gérard Mercadié (UC. Sayat) pour l’Auvergne.
Champion de France des amateurs : Daniel Amardeilh (CV Montastruc/Comité des Pyrénées) pour la 2° fois consécutive.
Classement FFC saison 1985.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - FRANCIS DUTEIL (1985) © BERNARD PECCABIN
D’après la documentation de Francis et avec ses photos
Cet article a déjà paru sur le blog la Dordogne Cycliste, devenu inactif.
Prochain épisode : 1986 Vingt-cinquième saison de compétition

6 mars 2020

MARIUS DUTEIL, VIVIER et BRUN - LEUR SAISON 1953

1953, LA   FIN D’UN MYTHE
(et de la carrière de Marius Duteil)

- Relire la publication précédente.

- En 1953, le trio quitte le CA Ribéracois pour rouler sous les couleurs du CRC. Limoges. C’est aussi la dernière année pour Marius Duteil qui a 38 ans mérite de se mettre en retrait, d’autant plus qu’il est accaparé par son commerce de cycles. Duteil continuera à participer, même aux côtés des pros où on le remarquera lors des critériums. Vivier participera aux grands Tours et sera professionnel. Il ira avec Brun au Prix du Catox et à Paris-Côte d’Azur. Puis Brun remportera deux étapes de la Route de France et quelques succès significatifs. Mais il faut dire qu’entre un Duteil vieillissant, un Vivier professionnel et un Brun indépendant, le trio commence à battre un peu de l’aile. On ne se retrouve plus ensemble pour courir, le maître n’est pas toujours à leurs côtés, ce qui n’empêche pas de conquérir quelques succès, certes, mais on sent que le ressort s’est distendu du fait de cette nouvelle situation...
- Pourtant les trois coureurs apportent à leur nouveau club de beaux résultats. Un genou récalcitrant contraint Vivier à abandonner dans Paris-Côte d’Azur. Voyant ça, Brun en fait de même... Brun remporte pourtant le critérium du printemps à Périgueux, devant Huot, Bajo et Dufour. Il récidive à Meyssac toujours devant Huot et les frères Tombelaine. Le 30 août Brun remporte le 1° GP de la Renaissance d’Oradour sur Glane organisé par l’AS Saint-Junien. Et là encore il devance Valentin Huot, Bermudez, François Gourmelon, Duteil et Georges Tombelaine.
- Le 4 octobre Michel Brun (encore lui) termine brillamment la saison en remportant le Prix Fernand Latié. Il précède le Briviste Empinet, Michel Tombelaine, Aymard, Tranchant, Dufraisse et Lajat.
- Jacques Vivier participe au Giro et au Tour de France qu’il abandonne. De retour, il triomphe successivement à Ribérac, Oradour sur Vayres où il devance Pras (Angoulême), Hirat (Saint-Junien), Brun et Guitard. Il récidive à Fursac devant Valentin Huot, Dufour, Lambert, Guitard et Eble. Il remporte en fin de saison le Prix des Quatre Chemins à Périgueux, devant Rigon et son ami Michel Brun.
- Et puis il y a l’Omnium de Limoges sur le vélodrome André Raynaud réparé. L’équipe de Bordeaux avec Verdeun et Garbay, triomphe juste devant la formation du CRCL composée de Duteil, Vivier, Brun, Lajat, Latié, Tranchant et Roiffe.

photo 020

Marius Duteil, Géminiani et Laurédi lors d’une nocturne à Bergerac en 1953

Marius DUTEIL - PALMARES 1953 (sociétaire au Cyclo Racing Club Limousin

- 1° Limoges, Nocturne de Bergerac avec Coppi et Laurédi (place non connue), 5° Oradour sur Glane (1° Brun), 2° Omnium de Limoges (avec Brun et Vivier), 16° La Couronne (1° Gino Bisetto de Fumel), 10° Bretenoux (1° Gonzales-Martinez VC Cahors), 7° Périgueux Quatre chemins (1° Jacques Vivier), 4° Le Lardin (1° François Gourmelon RC Mussidan).
- Equipe Royal-Fabric : Jacques Vivier (Limoges), Michel Brun (Limoges), Jacques Brun (Ribérac), Marius Duteil (Limoges), Marcel Guittard (Limoges), Michel Tombelaine (Limoges), Joseph Amigo (Montluçon), Georges Tombelaine (Limoges), Jean Bidart (Arcachon), Henri Prouzet (Agen), Joseph Payotto (Saint-Gaudens), Serge Rolland (Dordogne), Clotaire Guibert (Bordeaux), Marc Pupulin (Montclar), André Jarry (Bordeaux), Roger Verdou (Limoges), Directeur Sportif : M. Desnoyers (Objat).

Jacques VIVIER - 1953 professionnel Royal-Fabric Wolber

- 1° Ribérac, 1° Oradour sur Vayres, 1° Fursac, 1° Périgueux les 4 chemins, 1° Circuit de la gare à Châteauneuf sur Charente, 1° Ruelle, 1° d’une étape des stations balnéaires Capbreton/Hossegor, 2° de la 4° étape des stations balnéaires Capbreton/Hossegor, 9° Bourganeuf (1° Valentin Huot), 2° Bol d’Or des Monédières (1° Fausto Coppi), 6° Paris-Limoges, abandon Tour de France lors de la 12° étape Luchon-Albi, abandon au Tour d’Italie lors de l’avant dernière étape, 3° du GP des artisans du Ribéracois (1° René Montagut CA Ribérac), 2° Omnium de Limoges (associé à Duteil et Brun), 9° Oradour sur Glane (1° Michel Brun), 3° Lubersac (1° Bermudez), Bretenoux crevaison (1° Gonzales-Martinez VC Cahors). 8° Tour de Corrèze (1° Yves Cohen).
Tour de France : Vivier (dossard 120) dans l’équipe Sud-Ouest avec Louis Barès, Bastianelli, Claude Colette, André Darrigade, Robert Desbats, Jacques Dupont, Paret, Hervé Prouzet, Tino Sabbadini.
- Abandon de Vivier au cours de l’étape Luchon-Albi.

Michel BRUN - 1953 indépendant Chez Royal-Fabric : 1° Meyssac, 1° de l’étape autour de Mende de la Route de France, 1° de l’étape Brive-Pons de la Route de France, 4° de l’étape Mende-Viviez de la Route de France, 33° de la Route de France (clt général final) 1° Louis Barès (Toulouse Dupuy Cycliste), 1° Oradour sur Glane (2° Huot), 2° du Circuit du Cher (1° Jean-Marie Cieleska), abandon lors de la troisième étape de Paris-Nice, 10° La Couronne (1° Gino Bisetto Fumel), 1° Critérium du printemps à Périgueux, 1° Oradour sur Glane, 3° Bourganeuf (1° Valentin Huot), 3° Périgueux quatre chemins (1° Vivier), 2° Omnium de Limoges (associé à Duteil et Vivier), 3° Bretenoux (1° Gonzales-Martinez VC Cahors), 4° Saint-Laurent sur Gorre, 2° Lubersac (1° Bermudez).

photo 021

Fausto Coppi, Michel Brun et Marius Duteil lors d'une nocturne à Bergerac

DU CÔTE DU CA RIBERACOIS

- A Ribérac, la saison cycliste a été exceptionnelle, même si le départ du trio a pesé lourd sur la balance. René Montagut la nouvelle recrue fut l’As de la saison avec trente victoires dans sa musette, Chaminaud (huit), Herbert Texier (quatorze), Henri Losmède (quatre), sans oublier la magnifique tenue des jeunes Bordier, Jacques Brun, Valade, Dumont, Bernard, Claude Beau, Landureau, etc... Lors de l’assemblée générale tout ce monde fut récompensé et on se chuchotait déjà que Michel Brun et Jacques Vivier serait susceptibles de revenir en 1954. Le président Michel Brillat était optimiste, si bien qu’il envisageait que la ville de Ribérac devienne ville étape de la Route de France, mais c’est au restaurant Dupeyrat que tout ce monde se retrouva aux côtés de Jules Brunet maire de la ville. Un grand bal dans l’ancien théâtre apporta un brillant succès et une cohésion pour le départ prochain en 1954...
- Et notre Marius la dedans ? La presse n’en dit pas très long, si ce n’est qu’en cette fin de saison le fameux trio Duteil-Vivier-Brun est rompu. Et cela fait grand bruit dans les chaumières de la région et dans la presse. Il est vrai que depuis 1950, ils ont écumé toutes les épreuves de la région. Leur réussite fut énorme et Marius a creusé là un gros sillon bien profond. Si bien que par son talent il avait été sollicité par des grandes firmes pour diriger des équipes. Le commerce, la vie au pays et ses petits protégés ont eu raison pour qu’il s’abstienne de toutes ces perspectives plus ou moins alléchantes. Mais Marius a toujours des projets en vue. Il y a son commerce, on l’a dit, son atelier, ses clients et surtout sa famille, notamment ses deux fils Francis et Patrick à qui il va transmettre son virus, celui du vélo... Mais là c’est une autre histoire qui débutera en 1962.
NDLR : Ici prend fin la série de Marius Duteil. Il y aura encore une ou deux publications sur la carrière de Vivier et de Brun, du moins en ce qui concerne leur palmarès.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – DUTEIL, VIVIER, BRUN (1953) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : La fin de carrière de Vivier et de Brun
(FIN de la série sur Marius Duteil, pour revenir au début de sa carrière cliquez ici)

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5 mars 2020

MICHEL BRUN - SAISON 1952

LA SAISON 1952 DE MICHEL BRUN

 - Tout comme son maître Marius Duteil ou tout comme son ami Jacques Vivier, Michel Brun a bien occupé la scène cycliste en cette saison 1952. On l’a vu partir sur Paris-Côte d’Azur, on l’a vu au GP du Catox à Marseille, on le revoit au critérium National de la route. Et même s’il abandonne lors des rendez-vous avec les coureurs pros, Michel Brun ne démérite pas puisqu’il s’adjuge une dizaine de succès. Nous reproduisons ici des articles de presse, dont celui du Critérium du Printemps couru à Périgueux et surtout celui du Prix de la ville de Limoges, avec un plateau très relevé.
- Mais la roue tourne plus vite pour Jacques Vivier et à la fin de cette saison 1952, il est question de quitter le club de Ribérac pour un transfert sur celui du CRC Limoges...

- Relire la publication précédente sur ce lien.

Brun en 1952 à Angoulême

 Michel Brun vainqueur à Angoulême en 1952.

 -1952 indépendant Chez Royal-Fabric : 1° Circuit de la gare à Châteauneuf sur Charente, 1° du Circuit du Printemps à Périgueux, 1° du GP de l’épicerie à Angoulême, 1° Limoges (GP de la ville et des commerçants patronné par la Populaire), 1° Saint-Aigulin, 1° Ribérac, 2° Prix des stations thermales (1° Bidart), 8° du GP du Courrier de l’ouest, abandon lors de la 3° étape de Paris-Côte d’Azur (Annonay-Vergèze), abandon critérium national de la route, 1° Saint-Yrieix, 1° Bellac, 3° Saint-Yrieix (1° Darnauguilhem du CC Belvès), 5° Séreilhac (1° Rippe), 1° GP Mazeaud, 3° Bol d’Or des Monédières (1° Jean Robic), 1° Boucles de la Briance.

MICHEL BRUN : PREMIER AU CRITERIUM DU PRINTEMPS

Limoges Com et Indust en 52 Brun

- Victime d’une chute au cours de la deuxième étape de Paris-Côte d’Azur, blessé au genou, Michel Brun dut abandonner. Il n’en n’était pas moins au départ du critérium du printemps en compagnie de son frère Jacques et de Marius Duteil. Quoiqu’encore handicapé, il mena sa course très sagement et triompha superbement au sprint devant Bouilhac, Pineau, Guitard, Dufraisse, etc... Jackie Brun se classe 9° et Duteil 10°. Le vieux routier Duteil qui a enseigné l’art et la technique de la course à Vivier et à Brun fut encore le stratège de ce critérium du printemps et les escarmouches un peu sa marque. Peu lui importe d’arriver en bonne position, pourvu qu’il donne la victoire à ses poulains, il y a pleinement réussi comme d’habitude. On était tenté de croire que les cinquante derniers kms après Bergerac auraient le don d’émoustiller l’énorme peloton. On pouvait penser que les raidillons des environs de Vergt ou tout au moins la longue côte de la Rampinsolle auraient eu pour effet de faire craquer la machine et d’en disloquer les pièces. Il n’en fut rien et ce sont dix-huit hommes qui abordèrent ensemble le raidillon de la côte de Paris où se jugeait l’arrivée. Michel Brun vient donc d’inscrire son nom au palmarès de cette épreuve succédant ainsi à son ami Jacques Vivier vainqueur l’an passé.

PRIX DE LA   VILLE ET DES COMMERÇANTS A LIMOGES

BRUN et AYMARD s’échappent et terminent dans cet ordre

- Comme il l’avait fait l’année passée dans le Prix du Populaire du Centre, Michel Brun, attaquant en haut de la côte de la route de Bellac, parvint à faire un trou suffisant pour éviter le sprint sur la piste en cendrée du stade municipal et triompha brillamment dans ce GP de la ville et des commerçants que patronnait le Populaire du Centre. Emaillée d’escarmouches pendant 120 kilomètres, l’épreuve qui n’avait réuni au départ que des hommes de classe, ne prit corps qu’à une quinzaine de kms de l’arrivée, quand Georges Aymard tenta crânement sa chance et parvint à faire le trou avec Michel Brun. Ainsi, cette épreuve, animée de bout en bout faillit du fait de la valeur de ses participants, se solder par un sprint monumental d’une douzaine d’hommes.

Le film de la course

  • Vingt-quatre partants. Parmi les abstentionnistes : Lajoie, Buchonnet, Thomas, Vivier, Baffert, Contarin, Danguillaume, Rolland. Départ en groupe du stade municipal, lancé de la rue d’Isle par l’ancienne route d’Aixe.
  • Michel Brun attaque le premier sans résultat puis c’est au tour de Teisseire.
  • A Aixe le peloton passe entier et groupé.
  • Après Séreilhac, Durousseau s’échappe seul mais pour peu de temps.
  • Dans la côte de Puymoreau, Marinelli tente de s’échapper. Durousseau crève et disparait 7 kms avant Rochechouart. Sous l’impulsion de Bernard, Treuil, Marinelli, Escartin, Chapatte, Tricot, Rippe, Jaly qui se retrouvent en tête avec 100 mètres d’avance, le peloton se scinde en deux, Chevalier est lâché.
  • A l’entrée de Rochechouart, tout est rentré dans l’ordre, Michel Brun ayant ramené le second groupe. Dans la ville, Tricot crève et disparaît aussi.
  • De Rochechouart à Saint-Junien Amigo, Escartin, Mannat attaquent à tour de rôle. Teisseire, Bernard, Marinelli, Rippe, Viecelli font la jonction après Saint-Junien.
  • A Saint-Brice, Bernard, Teisseire, Rippe et Viecelli attaquent à leur tour. Joly contre attaque avec Aymard, nouveau regroupement. A La Barre au sommet de la côte, Marinelli et Viecelli précèdent de quelques mètres Chapatte et le peloton. Après Saint-Victurnien, regroupement général. Duteil crève.
  • A Oradour sur Glane, nouvelle attaque. Six hommes sont en tête : Mannat, Commerie, Bernard, Pras, Joly, Escartin. Peu après, Mannat et Commerie disparaissent de ce groupe.
  • A Cieux, Marinelli, Aymard, Chapatte, chassent. Seul la Perruche rejoint la tête mais le peloton se rapproche. Dans la côte à la sortie de Cieux, amorcée par le peloton regroupé, Chescel, Commerie, Mannat disparaissent pour ne plus revenir. Lucien Teisseire qui semble avoir crevé s’arrête et disparaît.
  • Dans la bosse à l’entrée de Bellac, Marinelli attaque. Amigo est dans sa roue. Hirat à 100 mètres et le peloton à 200, mais le peloton traverse groupé la sous-préfecture de la Haute-Vienne. Après Bellac, la première côte voit le lâchage de Viecelli. Rippe regonfle et revient. Guitard, Amigo, Martinez se sauvent avant Conore. Marinelli suivi d’Aymard lance la contre attaque et une fois de plus tout rentre dans l’ordre. Rippe s’arrête de nouveau pour regonfler. Chapatte crève.
  • Aymard, Martinez tentent leur chance, mais c’est Bernard qui ramène le peloton. Avant la côte de la Poitevine, Aymard attaque encore avec Michel Brun. Cette fois, le trou est fait. Les deux hommes se relayant bien et grimpant allègrement. Frègefond creuse l’écart, ils ne seront plus repris.
  • Derrière c’est un casse croisé jusqu’à Limoges où Brun  rentre en tête sur la cendrée et triomphe.

Le classement : 1. Michel Brun (CA Ribérac) les 140 kms en 3h46’30s, 2. Aymard à 30 secondes, 3. Tombelaine à 1’50s, 4. Marinelli, 5. Amigo, 6. Pras à 3’47s, 7. Guitard, 8. Bernard, 9. Escartin, 10. Treuil, 11. Martinez, 12. Hirat, 13. Joly, 14. Chapatte à 5’20s, 15 Rippe à 6’00.
- En cette année 1952, un évènement marque la famille Duteil avec la naissance de Patrick au foyer de Marius Duteil le 17 septembre. Patrick effectuera une saison cadet étincelante en gagnant notamment en 1968 trente six victoires.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – MICHEL BRUN (1952) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1953 La fin d’un mythe et de la carrière de Marius Duteil

4 mars 2020

FRANCIS DUTEIL - SAISON 1983-1984

1983/84 : UNE ANNÉE SABBATIQUE ET RETOUR CHEZ LES DEUXIEME

F72

Equipe du CRCL lors de la Route Limousine les 2  et 3 juin 1984
De gauche à droite : Porcherie, Raymondeau, Réjasse, Besse et Duteil

 - Pour relire l’article précédent, cliquez ici.
1983 - (directeur sportif du CRCL) : Le CRCL cherche ses marques. Michel Besse est le nouveau leader du club. Pascal Léobet, Pascal Crouzille et Olivier Andrieux constituent la nouvelle vague.
1984 - (amateur sénior 2° catégorie) : on retrouve Francis Duteil sur les routes après son année sabbatique, mais en 2° catégorie. Il se classe 2° à Nersac, Sarlat et Saint-Aigulin, 3° à Saint-Segondin, Eymouthiers la Tricherie, Charmant, Blaze, Chasseneuil, Lussac les Châteaux et Vergt.

(Extrait d’article de presse de Jean-René Laloi in cyclisme du 8 juin 1984)

duteil bis

- Francis Duteil ne veut décidément pas se faire oublier. Grande fut la surprise que de la voir au départ du GP Marcel Puymirat à Isle le jour de Pâques, épreuve où il s’offrit le luxe de prendre une cinquième place. Une question revenait alors sur toutes les lèvres, s’agissant de ce come-back étonnant. Pourquoi Duteil à 37 ans a-t-il décidé de revenir sur une décison prise voilà seize mois déjà ? L’intéressé ne tarda pas à donner les raisons : "Mon docteur m’a conseillé de refaire beaucoup de vélo afin d’atténuer des problèmes circulatoires à une jambe. Je pensais que le tennis que je pratiquais chaque dimanche m’aurait bien aidé, mais ce ne sont pas les mêmes muscles qui travaillent. C’est donc la raison pour laquelle j’ai sollicité une licence de deuxième catégore, avec cependant quelques scrupules, car après un an et demi d’inactivité, il n’est pas évident de revenir au top niveau. Pour l’heure je suis très satisfait de moi, car avec 1500 km, me voici bien dans l’allure."
- Ainsi Duteil fait actuellement une des plus belles illustrations de cette santé préservée grâce au cyclisme. Il a su rester sage en veillant à son éthique de vie et on le voit, il réussit à conserver son rang. Voilà quelques jours déjà il nous donna une éclatante preuve de sa forme lors du Tour Charente disputé sur quatre étapes. Lors de la dernière journée entre Ruffec et Roumazière "Francis le revenant" faussa compagnie à un peloton riche en individualité à l’approche du final. Et si le parcours avait été plus ardu, il n’est pas certain que des hommes tels Michel Larpe ou Charles Turlet eussent dicté leur loi à leur aîné. Duteil se battit si admirablement que les observateurs avertis et ses adversaires du jour se demandèrent où il alla véritablement chercher autant d’énergie. A 37 ans (1) bien sonnés, il est aussi fort, aussi courageux et agressif sur sa machine qu’il était à 25. Lorsque nous avons demandé à Michel Bouyer le président du CRCL ce qu’il pensait du retour en condition de son protégé, il déclara : "Il faudra bien que Francis pense un jour à la retraite définitive, mais tant qu’il aura un coup de pédale acceptable et qu’il prendra un malin plaisir à se bagarrer sur un vélo, je ne vois pas pourquoi il arrêterait." Après l’avoir vu aussi fringuant ces derniers dimanches, nous le sentons capable de redevenir Champion du Limousin dimanche prochain sur le difficile circuitde Dun le Palestel. Certains vont même jusqu’à dire qu’il pourrait être encore un sérieux "client" pour l’attribution du titre national. C’est sans doute aller très vite en besogne, mais avec Duteil, il faut toujours s’attendre au pire.
(1)son père Marius (350 victoires) a arrêté de courir à 38 ans. Si Francis a été handicapé suite à un terrible accident en course, son père aussi l’a été par une pleurésie mal soignée. Il a fait pratiquement toute sa carrière avec seulement un poumon de valide. Comme quoi, tel père tel fils, bon sang ne saurait mentir... Vous aurez plaisir à découvrir sur ce site la carrière de Marius et son rôle dans la venue de Michel Brun et de Jacques Vivier. A ne pas manquer...

PALMARÈS SAISON 1984

- 5° Isle (87) 22/04, 5° Milhac de Nontron (24) 23/04, 3° Charmant (16) 29/04, 5° Angoulême piste (16) 04/05, 12° Chalais-Châteauneuf-Angoulême 06/05, 4° Roumazières (16) 08/05, 6° Cognac (16) 11/05, 13° Gémozac (17) 13/05, 10° Saint-Aigulin (17) 21/05, 2° Angoulême piste (16) 25/05, 4° Segonzac (16) 27/05, 2° Nersac (16) 31/05, Route Limousine (87) 02 et 03/06, 18° Championnat du Limousin Dun le Palestel (23) 10/06, 7° Champniers (16) 11/06, 6° Ruelle (16) 13/06, 6° Ma Campagne (16) 14/06, 13° Limoges (87) 15/06, 4° Aigre (16) 17/06, 4° L’Isle d’Espagnac (16) 18/06, 2° Saint-Aigulin (17) 24/06, 13° Les Trois Cerisiers (24) 01/07, 2° Sarlat (24) 06/07, 11° Thiviers (24) 07/07, 3° Blaye (33) 12/07, 11° Châteauneuf sur Charente (16) 14/07, 6° Gémozac (17) 15/07, 4° Loubert (16) 22/07, 5° Saint-Sulpice de Mareuil (24) 29/07, Saint-Gervais Videix (87) 01/08, 6° Marthon (16) 05/08, 15° Jarnac (16) 09/08, 3° Saint-Secondin (86) 12/08, 7° Brive (19) 13/08, 3° Eymouthiers (16) 15/08, 11° Montpon (24) 18/08, 5° Rudeau-Ladosse (24) 19/08, 22° Périgueux (24) 24/08, 14° Douzillac (24) 26/08, 6° Verteillac (24) 31/08, 6° Chadurie (16) 02/09, 5° Barbezieux (16) 04/09, 7° Saint-Junien (87) 09/09, 18° Piègut (24) 11/09, 5° Saint-Martin d’Ary (17) 17/09, 10° Genève (Suisse) 1° de la classe des 35/45 ans 23/09, Montbron (16) crevaison 24/09, 6° Vergt (24) 30/09, 18° Feuillade (16) 01/10, 5° Cognac (16) 07/10, 10° Saint-Denis de Pile (33) 08/10, 3° Chasseneuil (16) 14/10, 3° Lussac les Châteaux (86) 21/10.

(en caractère gras) là où il a terminé premier des 2° catégories dans une épreuve en toutes.

DUTEIL 1976-1985

Les précisions de Francis Duteil :

- "L'épreuve de Genève du 23/09 est une course par handicap. Les participants vont de Juniors à Professionnels. Chaque catégorie part à une heure précise. Les premiers à partir sont les plus de 45 ans et les derniers les Professionnels onze minutes plus tard. Nous sommes un peloton d'une soixantaine de coureurs dans la catégorie des 35 à 45 ans. Il y a trente prix au classement scratch et un prix au premier de chaque catégorie".
- "Au mois de juin 1983 je me blesse au travail sur la cicatrice de ma jambe gauche. Cette partie de la jambe gauche est très mal irriguée. La blessure va se transformer en ulcère variqueux. D'après le docteur j'en ai pour des mois avant de guérir. Au mois de septembre il y a un peu d'amélioration. Je prends une semaine de congés et reprends le vélo. Je fais 70 km par jour et à la fin de la semaine je constate une sensible amélioration de la blessure. Mais avec le travail je ne peux pas rouler 70 km par jour. Je vais rouler le matin avant l'embauche. J'équipe mon vélo d'entrainement de garde-boue et d'éclairage. Dès le réveil (je ne veux pas faire sonner le réveil-matin) je me prépare et je pars. Il faut que je rentre au plus tard à 8 h 15. J'utilise un développement de 45x17 et je roule à 30 km/h de moyenne minimum. Il m'arrivera de ne faire que 18 km. Mais je suis totalement guéri au bout de deux mois et demi. J'aimerais bien continuer à rouler. Mais sans objectif je ne sais pas si je vais persévérer. Je demande au Comité du Limousin une rétrogradation. Il accepte de me rétrograder en 2° catégorie, mais avec remontée en première catégorie à la première victoire. Maintenant j'ai un objectif pour rouler. Chaque matin j'effectuerai entre 20 et 45 kilomètres".

Ceux qui ont porté le maillot du CRCL en 1984 : Michel Besse, Roger Desport, Pascal Crouzille, Bernard Jude, Daniel Raymondaud, Marc Duprat, André Laroudie, Yvon Courteix, Alain Raymondaud, Jean Bernaben, Philippe Babule, Jean-Philippe Germaneau, Christophe Lagarde, Francis Bardet, Michel Brillat, Boris Gilardie, Serge Brie, Daniel Guillot, etc...
Les Champions régionaux du grand Sud en 1984 : Mario Vérardo (CC Marmande) pour le comité d’Aquitaine, Henri Bonnand (RC Albi) pour les Pyrénées, Pascal Chaumet (Cycle Poitevin) pour le Poitou-Charentes, Michel Commergnat (UV Neuvic) pour le Limousin, Thierry Andrieux (VC Sansac) pour l’Auvergne.
Champion de France des amateurs : Daniel Amardeilh (CV Montastruc/Comité des Pyrénées)
- Classement FFC saison 1983.
- Classement FFC saison 1984.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - FRANCIS DUTEIL (1983/1984) © BERNARD PECCABIN
D’après la documentation de Francis et avec ses photos
Cet article a déjà paru sur le blog la Dordogne Cycliste, devenu inactif.
Prochain épisode : 1985 de Léguillac de Cercles à Lussac les Châteaux

1 mars 2020

FRANCIS DUTEIL - SAISON 1982

1982 : UNE GRANDE VIRÉE A L’ÉTRANGER

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A Bressuire pour mon dernier Championnat de France des amateurs le 1° août 1982

- Pour relire l’article précédent, cliquez ici.

1982 - (amateur hors catégorie) 13 victoires

- C’est le triplé gagné par le CRCL au Championnat du Limousin qui fait la une de la saison. Les vert et rouge mettent KO tous leurs rivaux. Duteil remporte son 5° titre régional, Michel Besse finit à 35 secondes et Pascal Crouzille bien que victime d’une crevaison, décroche la 3° place mais à huit minutes des deux têtes d’affiche du club. Bouyat échoue au pied du podium devant Caudoux, Sautède, Morange, Lenfant, Vérinaud et Daniel Raymondaud.
- En fin de saison Duteil annonce son intention de se retirer de la compétition. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne rate pas sa sortie. Il s’impose à Brest, à Lagorce Laguirande, à Miallet (Trois Cerisiers), Montbron, Peyrignac, Saint-Emilion, Champniers et à Saint-Saud devant Michel Besse.
- Duteil signe sa 13° victoire de la saison à Allasac, épreuve qu’il remporte pour la 5° fois. Il devance Dupuytren, Lagarde, Pinault et Besse. Les qualités de Francis Duteil sont reconnues au niveau national ce qui lui permet de participer au Tour de Nouvelle Calédonie, puis en compagnie de Gilbert Lagarde (Guéret) au Tour de Colombie.

- Quelques places d’honneur : 2° à Saint-Mathieu, Saint-Junien (Reix), Château-Larcher, Buzançais, Chizé, Nontron, Angers, La Couronne, Périgueux, Horsarrieu, 3° à Champs, Piégut, Genillé, Saint-Hilaire la Treille, Ronde de Limoges, Bellac, Saint-Gervais Videix, Chalus et Saint-Junien.
Il se classe du Championnat des sociétés du Limousin au sein d’une équipe du CRCL où il retrouve Michel Besse, Jean Bernaben et Alain Jourdan. Championnat gagné par l’UC Brive (Dupuytren, Nicolas, Marzi, Buffière) mais devant le VC Aubusson (Ceulemans, Laskowski, Bouchet, Gilles), puis l’AC Limoges Bussière Poitevine classée 4°.

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Course de Chalus le 11 septembre 1982 où je me classe troisième

SAISON 1982  (palmarès)

13° Léguillac de Cercles (24) 14/03, 35° Couhé Vérac (86) 21/03, 20° Limoges (87) 27/03, 25° Bordeaux-Saintes (33) 28/03, 1° Lagorce Laguirande (33) 29/03, 5° Crozant (23) 03/04, 2° Buzançais (36) 04/04, 15° Cénac et Saint-Julien (24) 05/04, 19° Circuit Berrichon 8 au 10/04, 7° Saint-Savin sur Gartempe (86) 11/04, 2° Château-Larcher (86) 12/04, 30° Angers (49) 16/04, 2° Angers (49) 17/04, Angers (49) abandon 18/04, Boussac (23) abandon 19/04, 12° Angoulême-Chabanais (16) 24/04, Saintes abandon (17) 27/04, Circuit des Mines abandon 28/04 au 02/05, 1° Brest (1° étape plus général) (29) 08/05, 40° Rennes (35) 09/05, 4° Saint-Yrieix la Perche (87) 10/05, Classico RCN (Colombie) abandon à la 5° étape 16 au 23/05, 3° Saint-Hilaire la Treille (87) 29/05, 8° Mornac (16) 30/05, 1° Champniers (16) 31/05, 2° Nontron (24) 05/06, 4° Thiviers (24) 06/06, 7° Guéret (23) 07/06, 11° Montauban (82) 09/06, 3° Limoges (87) 10/06, 2° Le Dorat (87) 13/06, 8° Angoulême (16) 17/06, 25° Ma Campagne (16) 18/06, 13° Mantes la Jolie (78) 20/06, 9° Bourganeuf (23) 23/06, 2° La Couronne (16), 26/06, 9° La Rochefoucauld (16) 27/06, 9° Lussat (23) 28/06, 3° Bellac (87) 03/07, 1° Les Trois Cerisiers (24) 04/07, 6° Saint Séverin (16) 05/07, 1° Dournazac Championnat du Limousin route (87) 11/07, 12° La Souterraine (23) 12/07, 9° Châteauneuf la Forêt (16) 14/07, 9° Villandraut (33) 15/07, 4° Caudrot (33) 17/07, 8° Roussac (87) 18/07, 1° Saint Emilion (33) 19/07, 3° Bressuire (79) 21/07, 2° Chizé (79) 24/07, 4° Oradour sur Glane (87) 25/07, 5° Oradour sur Vayres (87) 26/07, Championnat de France route à Bressuire (79) abandon 01/08, 6° Juillac (19) 02/08, 3° Saint-Gervais Videix (87) Bol d’Or des amateurs 04/08, 18° Chaumeil (19) Bol d’Or des Monédières 05/08, 9° Eymouthiers (87) 06/08, 1° Saint-Saud (24) 07/08, 4° Marthon (16) 08/08, 5° Tour de Nouvelle Calédonie vainqueur de la première et de la deuxième étape, 16° de la neuvième étape 15 au 28/08, 8° Bruch (47) 01/09, 2° Périgueux (24) 03/09, 1° Peyrignac (24) 05/09, 7° Saint-Mathieu (87) 04/09, 1° Allassac (19) 06/09, 4° Rieumes (31) 07/09, 4° Agen (47) 09/09, 3° Chalus (87) 11/09, 2° Saint-Junien (87) 12/09, 40° Issoire (63) 13/09, 3° Piègut (24) 14/09, 5° Les Herbiers (85) 15/09, 20° Toulouse (31) 17/09, 2° Horsarrieu (40) 18/09, 7° Marmande (47) 19/09, 6° Saint Martin d’Ary (17) 20/09, Baignes (16) abandon 25/09, 3° Bussière Poitevine (87) 26/09, 1° Montbron (16) 27/09, 14° Miallet (24) 28/09, 3° Champs sur Tarentaine (15) 02/10, 6° Coulaures (24) 03/10, 6° Feuillade (16) 04/10, 4° Tour d’Ampurdan (Espagne) 9 au 112/10, Lussac les Châteaux (86) chute 17/10, 6° Oloron Sainte-Marie (64) 18/10, 35° Saint-Amand Montrond (18) 20/10, 3° Genillé (49) 24/10, 4° Huapai (Nouvelle Zélande) 30/10, 15° Tour Nouvelle Zélande en onze étapes 31/10 au 06/11.

Soit treize victoires pour 91 épreuves disputées, six abandons.

Francis Duteil raconte quelques moments de sa saison 1982

- Premières impressions sur la saison qui débute

- Cette année 1982, la naissance de notre premier enfant étant prévu fin juillet, je décide de raccrocher à la fin de la saison. Je dis à ma femme de ne pas en parler, car je ne veux pas que ça se sache. Au Circuit des Mines il fait très froid. Je suis victime d'un refroidissement. Le 4° jour je tousse beaucoup pendant l'étape et après l'arrivée je crache un peu de sang. Je vais voir le docteur de la course. Il me fait passer une radio des bronches et des poumons. Il n'y a rien de grave, c'est une irritation des bronches provoquée par l'air froid et il me dit que dans quelques jours tout sera rentré dans l'ordre. Bien sûr il ne faut pas que je parte demain afin de ne pas aggraver l'irritation.

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Peu avant le départ de l’étape du Dulux Tour entouré de Khala et de Pineau

En Colombie dans la Classico RCN

- A la mi-mai je suis appelé en équipe de France pour participer au Classico RCN en Colombie. Nous partons avec l'équipe Peugeot. Je retrouve avec plaisir Bernard Bourreau et Luis Ocana qui a été engagé comme traducteur par Peugeot. Le départ de la course est à Popayan qui sera détruite quelques mois plus tard par une énorme éruption volcanique et l'arrivée est à Medellin. En fin de troisième étape le peloton est toujours groupé. Je vais emmener le sprint pour Gérard Mercadier (je lui ai déjà emmené des sprints dans les courses régionales). Je remarque que mes bras sont secs et je ne me sens pas bien. Je le lui dis mais nous n'avons pas de solution de rechange. Je le sors aux 600 m. Nous sommes toujours en tête aux 400 m mais d'un seul coup je n'ai plus de forces. Il arrivera quand même à décrocher une 6° place. Le masseur diagnostique une déshydratation. Il me conseille de boire beaucoup, de manger salé et de rester sous la douche avant le repas. Nous logeons à Cali dans un hôtel de neuf étages avec piscine sur le toit. Après la douche je préfère me mettre à l'eau dans la piscine jusqu'au repas. Je ne sais pas si c'est une déshydratation ou un problème dû à l'altitude (nous ne descendons pas en dessous de 1500 m) mais je ne récupère pas.
- Dans la 4° étape je suis sans force et je me retrouve dans le dernier grupetto avec les Peugeot Perret et Sanders dès l'ascension du premier col. Je perce à l'arrière au début de la descente. En Colombie le dépannage se fait par deux motos pour chaque équipe.Les voitures des équipes suivent derrière les motos. Après un dépannage, la moto va changer de matériel à la voiture de l'équipe qui transporte le matériel. La voiture de l'équipe de France conduite par Luis Ocana est restée derrière nous pour nous dépanner tous les trois. C'est une voiture break non équipée et le matériel est transporté à l'arrière du véhicule. Je préfère récupérer ma roue arrière de rechange au milieu des autres. Je repars avec près d'une minute de retard. Il reste 120 km et je me sens incapable de les faire seul. Pour rejoindre le grupetto je vais faire une de mes meilleures descentes. Je trouve les trajectoires parfaites et je prends beaucoup d'angle dans les virages (ça va très vite dans l'air raréfié). Derrière moi j'entends les hurlements des pneus de la voiture. A l'arrivée Luis vient me dire :"vraiment aujourd'hui tu m'as fait plaisir, j'ai rarement vu une descente comme celle que tu as faite après ta crevaison".
- La 5° étape débute par l'ascension d'un col. Je jette l'éponge au bout de 10 km. Cette étape sera gagnée par Bernard Pineau, le 3°coureur originaire du Sud-Ouest de l'équipe de France.

Championnat de France à Bressuire

- La naissance de Vincent le 28 juillet va perturber la semaine précédant le championnat de France. Le championnat de France a lieu à Bressuire (79).Cela me permet de m'y rendre le samedi après-midi. C'est mon dernier championnat de France. Le circuit ne comporte aucune difficulté. Comme souvent je passe la première heure en queue de peloton. Le début de course est un peu laborieux mais c'est un bon signe pour la suite, je dois être bien à partir de la mi-course. Sur cette course sans difficultés ça va être un peu la loterie pour se trouver dans la bonne échappée s'il doit y en avoir une. Un groupe de près d'une dizaine de coureurs sort du peloton avant la mi-course. Le peloton les prend en chasse mais l'écart se creuse. Je comprends que c'est dangereux et je monte en tête de peloton pour participer à la poursuite mais l'écart s'accroit toujours. Alors que l'écart a passé la minute, je sors du peloton avec Charly Mottet. Devant l'échappée roule à plus de 46 km/h de moyenne. Nous jetons toutes nos forces dans la poursuite. Nous nous rapprochons à 200m du groupe après 15 km de chasse. Mais nous ne pouvons pas continuer sur ce rythme. Nous buttons là à 200m de l'échappée. Puis lentement mais sûrement l'écart va se recreuser. Nous nous relevons et sans nous consulter nous nous arrêtons au passage sur la ligne d'arrivée.

Tour de Nouvelle Calédonie

- Le matin du 08/08 Richard Marillier m'appelle : un des sélectionnés au Tour de Nouvelle-Calédonie ne peut pas venir et il veut une réponse immédiate. J'accepte. Rendez-vous à Roissy Charles de Gaulle avec mon vélo après demain matin. Tous les sélectionnés des pays européens sont regroupés à Roissy. Il n'y a que deux coureurs par équipes car les 3/4 du réseau routier n'est encore que des pistes en terre. Les crevaisons et les problèmes de matériel sont très nombreux. Je fais la connaissance de Bruno Georges mon équipier. Avant l'embarquement, Werner Kahla un des coureurs allemands vient me parler. Surprise : il parle parfaitement Français avec l'accent de Carcassonne. Il a vécu en France dans la région de Carcassonne jusqu'à l'age de 14 ans. Nous sympathisons et encore aujourd'hui nous gardons le contact. Les coureurs américains, australiens, japonais, néo-zélandais et tahitiens partent chacun de leur pays. A l'arrivée à l'aéroport de Tontouta, Francis Mazeau un copain Mareuillais est là qui m'attend : il est en stage de deux mois et il a entendu à la télévision que je participais au Tour de Nouvelle-Calédonie. Alain Devaud mon directeur sportif-mécanicien-soigneur assisté par Serge Valenti me prend en charge. Il me trouve un vélo, des roues et des boyaux de rechange. Je me classe 8° du prologue qui a lieu dans les rues de Nouméa. Je gagne la 1° et la 2° étape et je porte le maillot jaune pendant six jours. Je fais une mauvaise chute le 7° jour sur la piste en terre. Après l'arrivée le docteur et l'infirmière discutent pendant qu'ils me soignent. Il y a besoin d'infirmière en Nouvelle-Calédonie. L'idée de proposer ma femme m'effleure. La chute plus la fatigue font que je vais subir la course pendant la deuxième semaine. Dans le 1° tronçon en ligne de la dernière étape, je prends un coup de fringale. Dans le col de la Pirogue à 10 km de l'arrivée à Païta, je suis collé à la route mais j'arrive à limiter les dégats. Avant le 2° tronçon Païta-Nouméa un contre la montre de 27 km, je suis 5° au général. Le 4° est à près de 3 mn devant moi et le 6° à 5 mn derrière. Sauf accident le classement ne va pas changer. Alain Devaud m'emmène manger chez lui à Nouméa. J'ai très faim et j'ai envie de dormir. Simone Devaud me demande ce que je veux manger. J'ai très envie d'une omelette de pommes de terre. Elle me fait une énorme omelette que j'ingurgite entièrement. Puis je vais me coucher dans la chambre qu'ils m'ont réservée. Je m'endors immédiatement. Au bout de deux heures Alain est obligé de me réveiller. A moitié somnambule, je me prépare et nous partons pour Païta. J'aurai fait le trajet du contre la montre dans les 2 sens. Je n'ai pas le temps de m'échauffer. Je fais les 2 premiers km en dedans. Je me classe 13° de l'étape et toujours 5° au classement général. J'ai hâte de revoir mon fils et ma femme. Je prends le premier avion en partance pour Paris. Les autres coureurs resteront plusieurs jours et même plusieurs semaines.

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En médaillon l’Anglais Simon Hook qui m’a aidé dans mes démarches
pour effectuer le Tour de Nouvelle Zélande.

Simon est décédé en 1995, il avait 36 ans...

Tour de Nouvelle Zélande

- Je veux terminer ma dernière saison cycliste sur une note exotique. J'ai repéré sur le calendrier international une course en Nouvelle-Zélande, le Dulux Tour pendant la première semaine de novembre. Début juin à la course de Thiviers, je demande à Simon Hook un Anglais du CC. Périgourdin de se renseigner sur cette course puisque la Nouvelle-Zélande est rattachée au royaume de Grande Bretagne. Au mois de septembre à la course de Piégut, il m'annonce qu'il faut que je confirme mon engagement auprès de Mr Pennington à Auckland qui m'accorde 350 dollars d'indemnités de déplacement. Je me renseigne auprès des compagnies aériennes et des agences de voyages pour le billet d'avion. Je ne trouve que des vols au départ de Londres. Alors je téléphone à Alain Devaud à Nouméa. Il me trouve un billet aller-retour Nouméa- Auckland à 1600 francs. Le trajet aller-retour Paris- Nouméa coûte 7600 francs. Je contacte Motobécane la marque qui m'équipe, distribuée par mon père. Motobécane m'offre un vélo de 9000 francs. Le 18/10 à la course d'Oloron Sainte Marie, Bernard Pineau, sa femme, ma femme et moi discutons avant le départ dans le bar où nous avons pris nos dossards. Je lui dis que dans moins de dix jours je pars courir en Nouvelle-Zélande. Il veut venir. J'ai le numéro de téléphone de Mr Pennington dans mon porte-feuille. Il le réveille (il est 2 h du matin à Auckland) et se fait engager avec la même indemnité de déplacement. Il fait la même démarche que moi auprès de Peugeot qui l'équipe en matériel et obtient un vélo. Je rappelle Alain Devaud à Nouméa pour l'avertir que nous arrivons à deux. Nous arrivons le 26/10 en Nouvelle Calédonie. Alain nous récupère à l'aéroport. Notre avion pour Auckland part le 28 au soir. Le 27 après-midi nous faisons une sortie de 130 km. Nous arrivons dans la nuit à Auckland. Mr Pennington nous attend puis nous emmène dans un motel. Le matin alors que nous déjeunons quelqu'un frappe à la porte. C'est Werner Kahla ! Les retrouvailles sont chaleureuses. Werner n'est pas reparti après le Tour de Nouvelle Calédonie qu'il a terminé à la 3° place. Il a couru en Nouvelle Calédonie, il s'est engagé au Dulux Tour et il rentre en Allemagne après la course. Mr Pennington vient nous voir et nous demande si demain nous voulons courir : il y a un criterium dans la ville de Huapai avec 500 dollars au premier et 58 km. Enfin des organisateurs intelligents qui ne vont pas nous faire rouler pendant près de 3 heures mais sur dix tours de circuit roulant. Le rythme est très rapide. En fin de course l'allure est tellement rapide que le peloton se morcelle. Un Néo-Zélandais gagne légèrement détaché. Nous arrivons tous les trois avec un autre Néo-Zélandais qui ne nous a pas beaucoup aidé. Bernard se classe 3°, moi 4° et Werner 5°. Des courses comme celle-là on peut en faire tous les jours : nous n'avons pas tapé dans les réserves. Le Dulux Tour débute demain par un prologue de dix kilomètres puis 1100 kilomètres en onze étapes en six jours. Donc nous avons cinq étapes partagées en deux tronçons et le premier tronçon est toujours beaucoup plus long que le deuxième. Le départ du deuxième tronçon est toujours donné au maximum deux heures après l'arrivée du premier coureur du premier tronçon. Ravitaillement par trois motos avec cinq porte bidons de chaque côté du porte-bagage à partir du huitième kilomètre jusqu'à huit kilomètres de l'arrivée (encore des organisateurs intelligents). Quelle différence avec les courses officielles françaises où l'on ne ravitaille qu'après 80 km de course ! Il faut inscrire le numéro de dossard sur les bidons. Les distances sont données en km alors que nous sommes dans un pays anglo-saxon. Comme en Nouvelle Calédonie les équipes ne comprennent que deux coureurs. Werner qui est le seul Allemand de la course a été associé à un Américain. Mais le courant ne passe pas entre l'Allemand et l'Américain. Alors nous allons nous associer à trois. Nous avons amené des maillots de l'équipe de France mais l'organisateur fournit des maillots à tous les coureurs au nom du sponsor de la course avec des couleurs différentes. Nous n'arrivons pas à accrocher une victoire d'étape. Le dernier jour l'arrivée est à Wellington. Le premier tronçon mesure 164 km et le deuxième 22 km. Au départ de cette étape je porte le "purple jacket" avec l'inscription mountain leader. Dans ce premier tronçon il y deux classements du Meilleur Grimpeur et deux coureurs peuvent encore me battre. Le premier classement au km 111 et le deuxième au km 146. Il y a 100 km de plat en début d'étape et le vent souffle de côté au moins à 50km/h (d'après les Néo-Zélandais Wellington est la ville la plus ventée du monde). Les bordures sont mon point faible à fortiori aujourd'hui où je ne me sens pas en condition. Dés le départ le peloton se casse en plusieurs bordures. Je n'ai pas de bonnes jambes et je ne peux pas prendre la première bordure comme mes deux adversaires du classement du meilleur grimpeur. J'ai perdu mon maillot de meilleur grimpeur à l'arrivée du premier tronçon. Le départ du deuxième tronçon (10 tours plats de 2,2 km) va être donné une demi-heure après l'arrivée du premier coureur du premier tronçon.Le premier prix de ce deuxième tronçon est en nature : un service à café en argent. J'aimerais tant l'offrir à ma femme. Le circuit est un rectangle avec deux longues lignes droites. Vent arrière dans la ligne droite de l'arrivée et bien sûr vent de face dans l'autre. Dès le départ l'allure est rapide mais moins que je ne me l'imaginais (le vent et les 164 km avec les bordures du premier tronçon ont laissé des traces). A la mi-course, Miller un des meilleurs Néo-Zélandais sort du peloton. Personne n'a réagi. Je me lance seul à sa poursuite. Dans le vent de face j'ai 30 mètres à combler qui se transforment en 100 m vent dans le dos. J'ai les "grosses cuisses" et je ne reprends rien pendant deux tours. Alors au début du huitième tour, je jette tout ce qui me reste de forces vent de face. Lorsque nous reprenons le vent arrière, j'ai moins de dix mètres de retard, mais j'ai les jambes tétanisées et je n'arrive plus à mouliner le grand développement. Miller s'éloigne. Il faut que je me reprenne car le peloton étiré n'amuse pas le terrain derrière moi. Je prends Miller en point de mire. J'ai la sensation que mes cuisses se déchirent mais je conserve quatre secondes d'avance sur les premiers du peloton très étiré. C'était ma dernière course. Une page vient de se tourner. Alors que j'arrive à ma voiture suiveuse un coureur Néo-Zélandais vient me proposer comme dans les sports d'équipe d'échanger un maillot de l'équipe cycliste nationale All Black avec un maillot de l'équipe de France. J'accepte avec plaisir. Wellington est à 650 km d'Auckland. Nos suiveurs ont compris que nous faisions équipe avec Werner alors ils vont nous ramener tous les trois avec deux voitures à Auckland. Notre avion pour Nouméa partant le 10 ils nous font découvrir l'ile du Nord. Nous en avions eu un aperçu en vélo mais c'est mieux en voiture. A Nouméa le départ pour Paris est programmé pour le 12. Alors après une grasse matinée nous passons l'après-midi du 11 novembre à la plage. L'eau du Pacifique est à 26 degrés.

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A Nouméa le 11 novembre au retour du Dulux Tour, une baignade
dans le Pacifique avec Bernard Pineau.

Cette photo constitue le dernier cliché de ma carrière au haut niveau,
mes adieux à la grande compétition, en quelque sorte...

Ses équipiers : Michel Besse, Pascal Crouzille, Pascal Léobet et Alain Jourdan.
Ses adversaires : Dupuytren, Cessat, Peyramaure (Brive), Cardinal, Bacle (Civray), Parenteau (Nersac), Pinault (Blois), Landreau (Poitiers), Benoit (Boussac), Petitcoulaud, Eric Leblanc, Petit, Boury, Guéry (UVL), Brégaint (Saint-Léonard), Ceulemans (Aubusson), Demichel (Monestier), Desforges (ACC), Désiré (Atur), Ducau (Mussidan), Jany, Bidaud, Pluquet (Bellac), Poirier (Couhé), Rousseau (ACRR), Roumilhac, Suchaud (ACLBP), Lagrange (La Souterraine), Priouret (Aubusson), Deshoulières (Confolens), Sanders (Auch), Dupuy (Nontron).
Les Champions régionaux du grand Sud en 1982 : Dominique Delort (EVCC Bergerac) pour le comité d’Aquitaine, Henri Bonnand (VSSL Castres) pour les Pyrénées, Dominique Landreau (Cycle Poitevin) pour le Poitou-Charentes, Francis Duteil (CRC Limousin) pour le Limousin, Nicolas Roux (AC Clermond-Ferrand) pour l’Auvergne.
Champion de France des amateurs : Laurent Biondi (SO Pont de Cheruy/Comité Dauphiné-Savoie).
-  Classement FFC saison 1982

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - FRANCIS DUTEIL (1982) © BERNARD PECCABIN
D’après la documentation de Francis et avec ses photos
Cet article a déjà paru sur le blog la Dordogne Cycliste, devenu inactif.
Prochain épisode : 1983/84 Une année sabbatique et un retour chez les deuxièmes catégories

1 mars 2020

JACQUES VIVIER - SAISON 1952/3

VIVIER DANS LE PRIX MALAURY ET AU COURRIER DE L’OUEST

 - Relire la publication précédente.
- Après le Paris-Côte d’Azur, Vivier continue sa saison et gagne notamment le Prix Malaury couru à Tarbes et le Prix du Courrier de l’Ouest. Il passera Aspirant puis sera sélectionné au sein de l’équipe Ouest-Sud Ouest pour le Tour de France. Deuxième de l’étape Perpignan-Toulouse, il gagnera à Limoges après avoir traversé toute sa Dordogne.
- Jacques Vivier forcera même l’admiration de Fausto Coppi avec qui il fera le tour d’honneur lors de l’arrivée à Limoges. De retour à Vayrac pour un critérium, Coppi évoquera le cas de Vivier à qui il vouait un certain respect (lire en bas de page).

NOTRE FAVORI, JACQUES VIVIER CONFIRME SA CLASSE EXCEPTIONNELLE

ET ENLEVE EN GRAND CHAMPION LE GRAND PRIX MALAURY A TARBES
Après avoir contrôlé la course en tête tout au long des 200 kilomètres du parcours

- Le Grand Prix des Vêtements Malaury, premier du nom, magistralement organisé par "Pyrénées Olympique", s’est terminé en apothéose après avoir été magnifiquement accueilli par les routes de Bigorre, par la victoire du grand espoir Jacques Vivier que nous n’hésitions pas à installer favori dans notre papier de présentation de samedi.
- Le jeune et si sympathique crack de Ribérac enrichit ainsi son palmarès d’une très belle victoire qui fut d’ailleurs amplement méritée. Vivier fut sans cesse à la pointe du combat, contrôlant la course de bout en bout en payant largement de sa personne. C’est lui qui mène le plus souvent le peloton en compagnie de ses fidèles lieutenants Brun et Duteil qui annihile les premières tentatives d’échappées. C’est encore son maillot rouge et vert que l’on voit en tête dans la rude rampe de l’Escaladieu, noire de monde et aussi fréquentée qu’un col d’une étape pyrénéenne du Tour de France.
- C’est Vivier qui anime splendidement l’échappée qui échouera à Saint-Martin en compagnie de l’excellent Charentais Rippe, du champion de France de poursuite Roger Piel casqué de cuir et de l’interminable Perrin.
- Dans la côte de Pontacq, alors que seize hommes se sont regroupés au terme d’une chasse ahurissante, c’est encore Vivier qui sonne la charge, entraînant irrésistiblement dans son sillage neuf compagnons.
- Et si l’on songe que ce garçon de 20 ans a encore trouvé les ressources suffisantes pour battre au sprint un Louis Caput des meilleurs jours, on reste confondu devant tant de classe et de facilité.
- Vivier est vraiment le grand champion annoncé et sa victoire dans ce remarquable Grand Prix Malaury lui permet désormais les plus grands espoirs.

Malaury Tarbes

Vivier lors du GP Malaury à Tarbes avec le speaker Berthozat. Derrière lui à gauche Marius Duteil

LE FILM DE LA COURSE

- Soixante coureurs au départ qui est donné à 11h15 route de Vic, après la remise des dossards effectuée devant le magasin Malaury. Un seul absent notable : celle de Tacca. Train très rapide dès les premiers kilomètres. Garcia inaugure la série des crevaisons mais parviendra à rejoindre avant Maubourguet avant d’être éliminé par une deuxième crevaison. Le peloton passe au complet à Vic devant une grande affluence.
- Entre Vic et Maubourguet, Damazo, Capdevilla et Montréjeau sont lâchés. Puis c’est au tour de Brand, Came, Chasle, Pocino et Barowik d’être décramponnés. Vivier enlève la prime à Maubourguet.
- La côte de Marciac est attaquée au sprint et Bisetto enlève la prime. Kléber Piot, un des grands favoris crève au mauvais moment alors que le peloton attaque à grande allure la côte de Puydarrieux. Il ne parviendra pas à rejoindre et abandonnera un peu plus loin.
- A Lannemezan, Pasetto enlève la prime légèrement détaché. Une foule considérable acclame au passage les favoris.
- Aucun fait saillant jusqu’aux premières rampes de l’Escaladieu où nous remontons tour à tour Ossun, Menu, Allory qui peine et s’arrêtera peu après souffrant de crampes. Mélosi, Pontoni, puis Durand, Perotto et Pascali voguant de conserve. Puis un petit groupe comprenant Vasquez, Duteil et Jacob.
- Plus haut, douze hommes ensemble : Chapatte, Pagotto, Rançon, Pineau, Bonnaventure, Goya, Bermudez, Renaud, Prouzet, Barrère, Caput et Sabbadini.
- En tête, à 200 mètres environ, Vivier, Rippe, Perrin et Piel. La bagarre est maintenant déclenchée et les écarts se creusent à l’arrière.
- Les quatre fugitifs sont pris en chasse par le peloton des douze dans lequel Barrère et Caput qui mène très sec accomplissent un grand travail. La jonction s’opère à Saint-Martin. Au passage à Tarbes, seize hommes sont ensemble et Caput enlève brillamment la prime. Le peloton de tête roule sans forcer la cadence. On sent que les hommes se réservent pour l’ultime difficulté du parcours, la côte de Pontacq.
- Elle ne provoquera pas la décision. Six hommes Perrin, Pagotto, Goya, Prouzet, Barrère et Sabbadini sont en effet légèrement distancés au sommet, mais comme l’on se regarde en chiens de faïence dans le peloton de tête, la soudure s’effectue à la sortie d’Ossun. Le sprint est désormais inévitable. Vivier part à 300 mètres de la ligne, résiste à un retour fulgurant de Caput et parvient à conserver sa roue d’avance sur la ligne. Bermudez souffle de justesse la troisième place à Sabbadini qui finit très fort.
Le classement : 1. Jacques Vivier (Ribérac) les 200 kms en 5h30’ (moyenne 36,360 km/h), 2. Louis Caput (JS Tarbaise), 3. Félix Bermudez (Limoux), 4. Tino Sabbadini (Fumel), 5. Rançon, 6. Piel, 7. Chapatte, 8. Jacques Renaud, 9. Prouzet, 10. Perrin, 11. Pineau, 12. Rippe, 13. Barrère, 14. Bonnaventure, 15. Pagotto, 16. Goya, 17. Brambilla, à 6’00s, 18. Vasquez, 19. D’Agnolo, 20. Menu, etc...

Courrier 1952

Vivier lors du protocole du GP du Courrier de l'Ouest

JACQUES VIVIER EXTRAORDINAIRE CHAMPION TERRASSE BERTON
CONTRE LA MONTRE ET GAGNE LE PRIX DU COURRIER DE L’OUEST
Brillante course de Michel Brun

Courrier de l'Ouest 52 bis (Vivier)

- Niort le 20 avril - L’étonnant Jacques Vivier, le merveilleux Jacques Vivier ! Les adjectifs les plus expressifs seront bientôt impuissants à qualifier ses exploits. Samedi et dimanche, dans un Prix du Courrier de l’Ouest qui bénéficiait de la présence de nombreuses vedettes, notre Ribéracois a remporté la victoire qu’attendaient ses admirateurs. Que Jacques ait battu le Bordelais René Berton, recordman du Grand Prix des Nations, dans la spécialité familière à ce dernier, n’étonnera pas les lecteurs de ce journal. Mais ce qui est extraordinaire, ce sont les circonstances dans lesquelles ce succès fut remporté.
- Jacques Vivier avait été accablé de malheurs dans la première étape. Victime d’une chute, il avait cassé son frein avant et son dérailleur. Il dut au dévouement d’Henri Aubry de recoller au groupe de tête qui s’était enfui à toutes pédales à l’annonce de cet accident. Au sprint, Vivier mis dans l’impossibilité d’utiliser son plus grand développement, ne put disputer sa chance. Mais il n’avait pas perdu une seconde sur le groupe de tête.
Il y eut un instant de panique lorsque quelques secondes avant de prendre le départ de l’étape contre la montre, Jacques cassa son câble de dérailleur. Les officiels l’autorisèrent à partir neuf minutes après son tour. Hélas ! La réparation ne fut pas finie lorsqu’il fut appelé par le starter. Obligé de mettre trois fois pied à terre pour changer de vitesse, il n’en précéda pas moins Berton de sept secondes. Ah ! L’admirable exploit.
- La journée devait être particulièrement faste pour les autres Ribéracois. Michel Brun, en plein renouveau, rejoignit Dufraisse parti devant lui au bout de vingt kilomètres, et prit une flatteuse quatrième place au chrono. Quant au vétéran Marius Duteil, il prouva qu’il était toujours un très grand rouleur, puisqu’il se classa neuvième dans le contre la montre.
Le classement général final : 1. Jacques Vivier sur cycles Royal-Fabric, les 255 kms en 6h31’42s, 2. Berton à 7s, 3. Louis Forlini à 3’20s, 4. Sforacchi à 4’31s, 5. Quentin à 5’23s, 6. Maurice Bertrand à 5’26s, 7. Papazian à 5’35s, 8. Michel Brun à 5’44s, 9. Beasley, 10. Lagrange, 11. Regnard, 12. Meneghetti, 13. Creton, 14. Marius Duteil à 8’01s, 15. Rippe, etc....
NOTA : le contre la montre se déroulait autour de Niort sur une distance de 75 kms. Vivier l’a emporté de sept secondes sur René Berton un des meilleurs spécialiste de ce genre d’épreuves. 

TDF 52 Pau-Bx Fernandez Sabbadini Vivier

Etape Pau-Bordeaux du Tour de France avec Fernandez, Sabbadini, Vivier
Au lointain Fausto Coppi

FAUSTO COPPI OUVRE SON CŒUR :"VIVIER EST UN JEUNE
QUI A LA GRANDE CLASSE...
IL NE DOIT DEVENIR LE GRÉGARIO DE PERSONNE"
Une interview exclusive d’André Desthomas (30/09/52)

- Bien que le secret le plus absolu ait entouré l’arrivée à Brive, dans la nuit de dimanche à lundi, du Campionissimo Fausto Coppi, une bonne cinquantaine de gamins attendaient depuis 9 heures, lundi matin, devant la porte de l’Hôtel Terminus, la sortie du vainqueur du dernier Tour de France.
- Fausto Coppi qui courait à Vayrac l’après-midi, nous confia qu’il craignait de décevoir les sportifs de la région à cause d’un mauvais rhume contracté l’avant-veille et qui lui avait provoqué une assez forte poussée de température.
 "Je tâcherai quand même de faire le maximum" ajouta le champion, toujours soucieux de faire honneur à sa réputation. Sans que nous ayons eu à lui poser la moindre question, Fausto, sautant d’un sujet à l’autre, nous lança à brûle pourpoint : "Vous savez que vous avez dans votre région un coureur plein de possibilités : je veux parler de Jacques Vivier. Il a de la classe à revendre ce garçon ! " Et la conversation continua sur ce terrain... "La Gazetta dello Sports" a invité Vivier à participer à plusieurs épreuves en Italie... D’abord le Grand Prix de la Méditerranée fin octobre, ensuite le Tour de Lombardie et même le Giro l’an prochain...
Nous nous hasardions dès lors à demander à Coppi pour quelle marque Vivier courait, le cas échéant, en Italie...
"Je ne puis vous le dire, nous fut-il répondu. Mais, en ce qui concerne la Bianchi, nos effectifs en Grégario sont complets pour la prochaine saison. Et puis croyez-moi Vivier vaut mieux que cela et ça m’ennuierait pour ce garçon qu’il soit réduit - même en France - au rôle de domestique !  On n’a pas le droit de sacrifier des jeunes comme lui à un travail de valet ! "
- Quelques mots encore sur le circuit de Vayrac - Coppi aime savoir où il court - et une dernière confidence du campionissimo : "Vous êtes le premier à qui je le dis avec certitude : je ferai le Tour de France encore l’an prochain !"
Nous prenons congé...
"A tout à l’heure, à Vayrac", nous lance Fausto.
"Et surtout, conclut-il, ne répétez à Vivier ce que je vous ai dit, que si vous êtes sûr que cela ne le grisera pas"
- La suite de la saison de Vivier avec l’étape du Tour de France Bordeaux-Limoges 16 juillet 1952.

Limoges

A Limoges en 1952 de gauche à droite assis Vivier, Francis Duteil 5 ans et Stan Ockers

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – JACQUES VIVIER (1952/3) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1952 Au Tour de France

28 février 2020

JACQUES VIVIER – SAISON 1952/2

VIVIER ET LE PARIS-CÔTE D’AZUR,

- La saison 1952 de Jacques Vivier débute avec le Paris-Côte d’Azur (NDLR : aujourd’hui Paris-Nice). Une épreuve courue avec les pros. Mais avant cette classique goûtons les joies du trio grâce encore à la fine plume de Camille Mathonnière qui nous décrit l’ambiance... (Relire la 1° partie de ce reportage sur ce LIEN.)
- Puis retour aux faits d’armes et lecture de la presse nationale sur les exploits de Jacques Vivier, presse qui ne tarit pas d’éloges sur le coureur Mareuillais...
- En 1952, l’équipe Royal-Fabric se composait de : Joseph Amigo, Henry Aubry, Angel Barquero, Jean Bidart, Michel Brun, Marcel Bruni, Miguel Fombellida, Marcel Guitard, Frans Leenen et Amédé Rolland.

VIVIER

Vivier, Brun et aussi Duteil sont partis vers le soleil et les fleurs
(de notre correspondant de Mareuil)

- Dimanche matin 9 mars, place du Marché à Mareuil sur Belle. La 15 CV traction noire de Duteil est rangée devant son magasin, prête à partir. Un groupe de curieux stationne et discute. C’est aujourd’hui le premier départ de la saison pour la première course de classement du CA Ribéracois.
- Duteil scrute le ciel couvert. Pourvu qu’il ne pleuve pas et que les gamins soient à l’heure. Ils sont tellement insouciants. Calmement il commence à arrimer son vélo lorsque d’un seul coup il se trouve entouré de quatre cyclistes qui arrivent sac au dos. Les deux Vivier et les deux Brun, les aînés Jacques Vivier et Michel Brun, les champions. Les deux cadets, Christian Vivier 18 ans qui cette année, veut en tâter lui aussi, et Jacques Brun qui va commencer sa deuxième saison, alors que l’année dernière, il a gagné douze courses de 3° et 4° catégories
.
- 21 + 21 + 20 + 18 = 80 ans à eux quatre. Pas étonnant que pour tous les Mareuillais ils soient les gamins, alors que Duteil qui aura 37 ans ce mois-ci, fasse figure d’ancien. Un ancien qui a d’ailleurs bon pied bon œil et qui pourra cette année se permettre encore de montrer sa roue arrière à quelques uns dans les arrivées.
- Le petit groupe discute mais la mère poule consulte la monte. "Dépêchons nous, les enfants, il nous faut montrer l’exemple et arriver à l’heure à Ribérac". Tous s’affairent. Les vélos sont attachés, tout est prêt, nous partons, car votre serviteur est aussi du voyage.

Une aubaine, dix jours de vacances sur la Côte d’Azur
- Le sujet de conversation n’est pas la course de classement à laquelle ils vont participer à Ribérac, mais le départ, la nuit prochaine pour la Côte d’Azur. En effet, un mécène sportif a offert au célèbre trio dix jours de vacances sur les rives de la Méditerranée, tous frais payés. Vous parlez d’une aubaine ! C’est le moment d’en profiter. Duteil lui connaît déjà la Côte d’Azur, mais pour nos deux jeunes, ce sera une découverte. Ils sont heureux, ils ont de la joie plein les yeux.
"Alors les enfants, vous êtes contents ?"
"Vous pensez, on le serait à moins, c’est tellement beau là-bas, parait-il."
"Vous emmenez les vélos ?"
"Bien sur que nous allons rouler toute la semaine et profiter du soleil pour nous entraîner tout en admirant le paysage"
Duteil, tout en conduisant, me lance :
"Et puis tu comprends, dimanche nous irons à Marseille au Grand Prix du Catox. C’est la première grande belle de la saison, les clients ne manqueront pas. Cela nous donnera en prenant le départ une idée de ce que nous valons actuellement."
Je me tourne vers Vivier, assis près de moi. Les yeux dans le vague, il n’a pas l’air d’être là et me semble poursuivre un rêve intérieur. "Et bien, grand tu dors ?"
Il sursaute : "Oh non, mais je pensais au Catox. Vous vous rendez compte, deux cents gars au départ. Rien que des costauds qui ont déjà terminé leur préparation. On va se faire rincer proprement. Qu’en penses-tu Michel ?"
Brun l’optimiste ne se frappe pas pour si peu.
"Et puis après ? dit-il en riant. Si nous sommes lâchés nous ne seront pas les seuls et nous aurons au moins l’occasion de faire une bonne partie de manivelles."

Du travail : "S’affûter" pour la saison et non "casser les carreaux"
- Très juste. Et pour la suite quels sont vos projets ?
Les deux réponses arrivent ensemble et parfaitement identiques :
"Oh pour cela demandez à M’sieur Marius Duteil, c’est lui qui décide."
- Bon alors Marius, je peux de poser la question ?
"Bien sûr, d’ailleurs tu sais ce n’est pas compliqué. C’est tracé d’avance. J’ai déjà reçu de nombreuses propositions d’organisateurs et même nous ne pourrons pas aller partout, car nous sommes demandés dans plusieurs endroits pour les mêmes dates : Tarbes, Bordeaux, Brive, Niort, Poitiers et même Le Mans. Nous aurons du pain sur la planche."
Mais dans l’immédiat que faites-vous ?
"Et bien voilà nous faisons la course de classement à Ribérac puis nous partons cette nuit pour Cannes. Nous y passerons la semaine. Dimanche prochain, on fait le Grand Prix Catox à Marseille. Puis nous revenons mardi. Vivier repassera à sa caserne à Bordeaux, reprendre une autre permission, car il est toujours militaire, et le vendredi avec Brun, départ pour Paris, où le dimanche 23 ils participeront au Critérium National. Ce sera pour eux une bonne mise en jambes pour prendre, deux jours après, le mardi 25, le départ de Paris-Côte d’Azur, en six étapes.
- Bigre pour un début de saison, ça peut compter. Qu’en pensez-vous les enfants ? Cela ne vous fait pas peur ?
Brun toujours plus prompt que les autres répond le premier :
"Bah ! Il faut bien commencer par quelque chose. En tout cas, après ça, on devrait être affûtés pour la saison."
Vivier parle à son tour :
"Peur ? Non surtout que nous n’y allons pas pour casser les carreaux. Ce que je voudrais, ce serait seulement me rendre compte de mes possibilités auprès des grands As. Après ma foi, on verra, la saison est longue, on a encore le temps."

Une partie de manivelles à Ribérac puis en route vers le soleil
- Nous arrivons à Ribérac. L’un des camarades de club, voyant arriver la voiture et les cinq vélos lance gaiement à l’adresse des autres concurrents : "Nous sommes fichus, les gars, voilà la maffia qui s’amène. Il ne va pas rester grand-chose pour nous."
Evidemment, à l’issue des 60 kilomètres menés à toute allure, notre trio nettement détaché et derrière eux, Jacques Brun réglait le peloton au sprint. De quoi décourager les collègues.
Retour à Mareuil. L’après-midi est consacré à préparer la voiture, le matériel et les valises. Vers cinq heures tout est prêt. Rendez-vous à 3h00 du matin dit Duteil.
Et à trois heures précises, des voix étouffés sur la place, de la lumière chez Duteil puis plus rien. Mme Duteil qui est aussi du voyage, s’installe près de son mari avec son fils. Nos deux jeunes derrière commencent déjà à chercher une position confortable pour dormir de leur sommeil de vingt ans. Un dernier claquement de portière, des phares qui balayent l’obscurité, un puissant moteur qui gronde, dont le bruit s’éloigne et se perd dans la nuit. Ils sont partis vers le soleil et les fleurs...

Camille MATHONNIERE (de Mareuil sur Belle)

Le magnifique exploit de Jacques Vivier dans Paris-Côte d’Azur

- Le sympathique champion du CA. Ribéracois, l’élève du magicien Marius Duteil, le camarade inséparable de Michel Brun, le crack ces cycles Royal-Fabric, vainqueur de la Route de France, Champion de France militaire sur route 1951, vient de se couvrir de gloire au cours de la première épreuve française à étapes Paris-Côte d’Azur.
Cette course disputée en six étapes voyait au départ la majorité des meilleurs coureurs mondiaux parmi lesquels : Koblet, Kubler, Bobet, Impanis, de Santi, Géminiani, Teisseire, Rossel, Wagtmans, Vietto, Blomme, Barbotin, Zampini, Robic, Zélasco, Dupont, Couvreur, Dotto, etc...
- La première étape courue par un mauvais temps écœura un peu Jacques Vivier, qui se classa 70°. Par la suite, il se mit vraiment dans le bain, remontant chaque jour au classement général.
- Dans l’étape contre la montre Antibes-Grasse, il prit une superbe quatrième place derrière les grands spécialistes que sont Bobet, Barbotin et Impanis.
- Le lendemain dans la dernière étape Grasse-Nice, il réussit un magnifique exploit. Echappé avec Jacques Dupont au début du parcours, il passa le col de Castillon avec quatre minutes d’avance sur Bobet et ses compagnons. Il ne perdit celles-ci que dans les onze kilomètres de la montée de Braus que par suite d’une erreur de développement ne pouvant passer un braquet plus petit que 48 x 22. Parvenu à passer le premier au sommet de ce fameux col, Jacques Vivier termina à Nice à quatre longueurs de Bobet et Impanis. Au classement général notre champion se classait 15°, gagnant 55 places en cinq étapes.
Toute la presse sportive française consacre de longs articles à Jacques Vivier, véritable révélation de cette course au soleil dont il fut le roi de la montagne.
Nous lisons sous la plume de Gaston Bénac : "Sous la pluie qui faisait rage, sur la route qui borde la mer, nous ne pouvions qu’admirer la souplesse et l’élégance de cette belle mécanique dont les bielles tournaient bien droites, tandis que le buste ne bougeait pas, semblant faire corps avec la machine. La sensation de la course, ce fut la révélation de ce jeune coureur de 22 ans qui se nomme Vivier et qui nous vient de Ribérac. C’est là un véritable champion de demain. "
Roger Cornet dans "Ce Matin" écrit : "Vivier méritait de s’octroyer le Prix de la Montagne, car il n’hésita pas à s’enfuir dès le départ de Grasse réussissant l’exploit n° 1 de cette ultime journée. Bobet fut d’ailleurs le premier à féliciter Vivier de la conduite et de la grande classe du Ribéracois qui s’était fait un plaisir et un honneur de lui emmener le sprint."
Enfin Marcel Bidot qui sera le directeur sportif de l’équipe de France du Tour, juge Jacques Vivier dans les colonnes de l’Equipe : "Si Louison s’est confirmé grand champion, Vivier a été pour moi une révélation. Le cran et l’audace de ce jeune garçon m’ont véritablement enchanté."
Classement de la 5° étape Antibes-Grasse contre la montre : 1. Louis Bobet les 69 kms en 1h47’56s, 2. Barbotin en 1h49’03s, 3. Impanis en 1h 50’35s, 4. Jacques Vivier en 1h51’18s, 5. Dotto en 1h51’19s, 6. Zampini en 1h51’37s, 7. Blomme en 1h51’39s, 8. Coste en 1h52’07s, 9. Mattéoli en 1h52’18s, 10. François Mahé et Marcel Verschueren en 1h53’, etc... 

Jacques Vivier, la révélation de Paris-Côte d’Azur sera classé aspirant

- Jacques Vivier a terminé Paris-Côte d’Azur en boulet de canon, confirmant tous les espoirs. Le champion de France militaire qui sera démobilisé le 9 avril est encore indépendant. Mais bientôt, dès demain peut-être, il sera classé d’office parmi les aspirants par le Comité du Limousin. Il devra dès lors lutter chaque dimanche avec les professionnels et il pourrait fort bien participer le 13 avril à Paris-Roubaix.
La décision du Comité du Limousin risque de précipiter les projets élaborés depuis longtemps par Vivier. Il ne veut pas pour l’instant quitter ses constructeurs de Royal-Fabric, MM. Desnoyers et Simon
Antonin Magne, rappelons-le aimerait l’avoir sous sa coupe. Vivier d’ailleurs s’est promis de passer sous les couleurs de Mercier lorsqu’il deviendrait professionnel : "A sa place, je ne disputerai pas le Tour de France cette année, nous a dit Antonin Magne hier. Il n’a pas 22 ans et l’avenir est à lui, rien ne presse... "

Ce qu’a écrit la presse sur l’exploit de Vivier dans Paris-Côte d’Azur

- Sur la première page du Journal du Dimanche, le nom de Jacques Vivier (à qui la chronique de l’homme du jour est consacrée) revient constamment. Gaston Bénac n’hésite pas à écrire : Mais la véritable révélation fut incontestablement le jeune Vivier de Ribérac, un joli pédaleur qui ignorait, il y a trois jours encore ses possibilités : Et ce routier, quelques kilomètres après le départ de Grasse, s’enfuyait avec le consciencieux Toulousain Jacques Dupont vers l’aventure possible. Sous la pluie qui faisait rage, sur la route qui borde la mer, nous ne pouvions qu’admirer la souplesse et l’élégance de ces deux belles mécaniques dont les bielles tournaient bien droites, tandis que le buste ne bougeait pas, semblant faire corps avec la machine. La sensation de la course, ce fut la révélation de ce jeune coureur de 22 ans qui se nomme Vivier et qui nous vient de Ribérac. C’est là un véritable champion de demain. Impanis a confirmé sa grande condition actuelle et Dotto s’est lui confirmé comme le roi des grimpeurs.
René Dunan a suivi pas à pas la chevauchée de Vivier. On note au hasard de la plume : Dès l’attaque du col, Vivier joue sa carte, une carte magnifique, celle de vainqueur à Nice, qui peut lui faire prendre place  parmi les plus sérieux espoirs du cyclisme français. Il lâche Dupont et en 20,5 kms, il lui prend une minute. Il monte à son train et pédale avec une aisance déconcertante. A quatre kilomètres du sommet de Braus, Vivier a trois minutes d’avance, mais dans les derniers lacets il accuse une très sérieuse défaillance. Il paie l’extraordinaire effort qu’il fournit depuis ce matin, il réagit avec un courage surprenant. Sa lutte est émouvante. Va-t-il s’effondrer avant le sommet et prendre ainsi le fruit de son audacieuse tentative ? Le soleil a de nouveau disparu et le brouillard enveloppe toute la vallée. Au moment où Vivier franchit le sommet, Bobet surgit à trois mètres de lui. Sentimentalement, on eût aimé voir Vivier récompensé pour son échappée de 150 kilomètres, que chacun considérait comme une folie. Il a été la véritable révélation de ce Paris-Nice où il s’est montré l’égal des meilleurs. En prenant le départ de Paris-Côte d’Azur, Jacques Vivier accomplissait un coup d’audace. Ce coup d’audace a réussi !
Jean Leuliot dans l’Aurore, est catégorique : Pendant ces deux jours, un jeune coureur s’est révélé et vient donner un peu d’espoir à ceux qui regrettent la supériorité de Bobet. C’est le jeune indépendant de vingt et un ans, Jacques Vivier, vainqueur l’an dernier de la Route de France. Samedi, Vivier avait déjà surpris tout le monde en se classant quatrième sur le parcours montant et pénible. C’était un bel exploit pour ce jeune. Voilà enfin un jeune champion dans lequel beaucoup vient le digne successeur de Bobet.
Le Parisien Libéré publie en tête de sa page sportive deux photos côte à côte de Vivier et Bobet avec cette légende : Vainqueur l’an passé de la Route de France, Vivier a tenté sa chance chez les professionnels. Coureur brillant, courageux et bon rouleur, il a été la grande révélation de Paris-Côte d’Azur. Les spécialistes lui prédisent le plus bel avenir. Il sera suivi avec attention dans les prochaines épreuves.
Roger Cornet dans "Ce Matin", sous le titre : "Vivier a étonné Bobet" écrit : Vivier méritait de s’octroyer le Prix de la Montagne, car il n’hésita pas à s’enfuir dès le départ de Grasse, écoutant en cela les conseils de son avisé directeur technique Camille Narcy qui lui déclarait : "Tu en as épaté plus d’un hier en terminant quatrième de la course contre la montre derrière Bobet, Barbotin et Impanis. Joue dons le tout pour le tout, puisque demain c’est fini". C’est à ce jeune et bel espoir, encore militaire pour quinze jours qu’allait donc revenir l’exploit numéro un de cette journée. Bobet fut d’ailleurs le premier à féliciter Vivier de la conduite et de grande classe du régional qui s’était fait un plaisir et un honneur de lui emmener le sprint devant un Impanis fatigué.
Après avoir conté la fantastique dernière étape de Jacques Vivier, Claude Tillet conclut dans l’Equipe :Ainsi après un début difficile, le vainqueur de la Route de France 1951 aura utilisé ce Paris-Côte d’Azur pour faire la preuve de ses grandes qualités. Il est long, musclé, courageux, adore visiblement le vélo, et nous voyons en lui un des garçons les plus attachants de ce Paris-Côte d’Azur déjà dur par lui-même et rendu plus rude encore par le mauvais temps qui ne cessa guère de nous escorter.
Marcel Bidot qui sera le directeur technique de l’équipe de France dans le Tour, juge ainsi Jacques Vivier dans les colonnes du même confrère : "Si Louison s’est confirmé grand champion, Vivier a été pour moi une révélation. Après avoir été brillant entre Antibes et Grasse dans l’effort solitaire, il n’a pas hésité à tenter sur un parcours difficile une aventure qui semblait follement téméraire. Pourtant il faillit la mener à bien et s’il avait adopté un braquet plus petit dans le col de Braus, il n’eut peut-être pas été rejoint. Le cran et l’audace de ce jeune garçon m’ont véritablement enchanté. Il n’est pas impossible que le Paris-Côte d’Azur 1952 demeure par la suite celui qui lança une nouvelle étoile sur la route."
Gaston Bénac commence ainsi dans France Soir le commentaire qu’il consacre à la course au soleil : "Lorsqu’il vit Jacques Vivier, qui s’était échappé avec Dupont peu après le départ, ne pas perdre une seule seconde sur les fougueux contre attaquants au sommet du col de Castillon, on put entrevoir un instant l’exploit sensationnel : la victoire d’un tout jeune indépendant ignoré de la grande foule il y a quelques jours encore.
Hélas ! en voulant attendre son camarade de fuite et presque compatriote Jacques Dupont, poussant un trop grand braquet, Vivier faiblit dans les trois derniers kilomètres de l’escalade du col de Braus et se laissa rejoindre par Bobet, Impanis et Dotto, beau trio d’hommes en forme.
C’est la première fois que l’enfant des environs de Ribérac courait avec les grands professionnels, lui qui jusqu’ici s’attaquait à des tâches plus modestes avec les amateurs et les indépendants. Dès le début de la course Paris-Côte d’Azur, son coup de pédale, son allure souple, ses jambes fines mais bien dessinées, qui tombaient droit, sa combativité aussi, nous avaient séduits. Mais il était parti sans apprentissage aucun, sans métier, ne sachant trop où il allait. Il mit trois étapes à étudier les "grands" puis il réalisa. Et ce jeune garçon tout simple, qui termine son service militaire à Bordeaux, n’est pas dépourvu de jugement. Il sait où il va.
- Non je ne ferai pas Paris-Roubaix, ni les grandes classiques. Par contre, les épreuves par étapes m’intéressent et je serais heureux si je pouvais courir le Tour de France.
"En attendant je vais m’accorder trois jours de repos à Nice. Ce pays est si beau, mais hélas, je ne l’ai pas vu sous le soleil. Alors vous comprenez !..."
Déjà les grandes marques font à ce jeune coureur les yeux doux. Mais lui ne s’emballe pas. "Je n’ai pas encore signé, nous confiait-il hier soir. J’ai le temps d’y réfléchir"

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – JACQUES VIVIER (1952/2) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1952 Vivier dans le Prix Malaury et celui du Prix du Courrier de l’Ouest

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