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RETRO VELO DORDOGNE
27 février 2020

FRANCIS DUTEIL - SAISON 1981

1981 : UNE FOIS DE PLUS PRÉSENT AU CHAMPIONNAT DE FRANCE

- Pour relire l’article précédent, cliquez ici.

F65

Aux Trois Jours des Mauges en mai, avec l’équipe
(Francis Duteil, Morange, Benoit, Michel Besse et Gilbert Lagarde).

1981 - (amateur hors catégorie) 10 victoires :

- Durant toute sa carrière Francis Duteil n’aura pas été épargné par la malchance. C’est à nouveau le cas cette saison. Début juin, alors qu’il a déjà en poche sa sélection pour le Tour de Yougoslavie, Francis Duteil doit déclarer forfait après avoir été sauvagement agressé par un spectateur à l’arrivée des boucles de Bandiat Tardoire. Une fracture du nez va le laisser au repos plusieurs semaines.
- Nouveau coup dur à Saint-Laurent sur Gorre, où Duteil est victime d’une chute à deux tours de l’arrivée. Des côtes fêlées, vont le priver d’une nouvelle participation au Tour du Limousin. Malgré ces problèmes, Duteil réalise une très belle saison. Il se distingue notamment au GP de la Tomate à Marmande, aux Trois Jours des Mauges, au circuit du Cantal, aux Six heures de Brest. Il triomphe également à Bergerac, Gauriac et à Périgueux-Mensignac. Au Buisson de Cadouin, il devance Foucher (Laval) et Ignace (Marmande).
- A Saint-Vaury, il démarre dans la dernière côte et triomphe avec 20 secondes d’avance sur Besse, Parenteau, Lagarde, Simonot, Lafaix, Bouyat, Morange, Gaillard et Cuisinaud. A Auzances, nouvelle victoire en solitaire devant Nicolas, Le Dain, Besse, Pitard, Dupuytren, Roman, Boutonnet, Simonot et Laskowski.
- A Vigeois sous une chaleur torride, il réalise le doublé devant Blagogevic (ACBB), Najjari, Parenteau, Le Dain, Loustalot, Pinault, Roman, Stoikowitch, et Estève. Francis Duteil termine brillament la saison en Haute-Vienne en s’imposant à Bussière Poitevine devant Buffière, Dupuytren, Lenfant, Lagarde, Morange, Chadenaud, Bregaiont, Besse et Raymondaud.
Places d’honneur obtenues : 2° Bellac, Peyrignac, Vicq sur Nahon, La Châtre, 3° Le Buisson de Cadouin, Cenon, Saint-Martin d’Ary, Montbron, Vidaillac, Jurignac et Villeneuve.

SAISON 1981

5° Léguillac de Cercles (24) 08/03, 14° Villefranche de Rouergue (12) 14/03, 9° Civray-Saint-Romain (86) 15/03, 8° Couhé-Vérac (86) 22/03, 30° Limoges Saint-Léonard et retour (87) 28/03, 1° Gauriac (33) 29/03, 40° Lagorce Laguirande (33) 30/03, 3° Villeneuve sur Lot (47) 04/04, 21° Bordeaux-Saintes (17) 05/04, 35° Cholet (49) 06/04, 40° Royan-Blaye (33) 12/04, 25° Cénac et Saint-Julien (24) 13/04, 8° Saint-Savin (86) 19/04, 16° Mosnac sur Seugne (17) 20/04, 30° Trémolat (24) 21/04, Angoulême-Chabanais (16) abandon 25/04, 2° Peyrat de Bellac (87) 26/04, 10° Boussac (23) 27/04, 3° Jurignac (16) 01/05, 24° Ambert (63) 02/05, 20° Ambert (63) 03/04, 16° Montmoreau (16) 04/05, 8° Brive (19) 07/05, 2° Brest (29) 09/05, 17° Rennes (35) 10/05, 21° Saint-Yrieix la Perche (87) 11/05, 3° des Trois Jours des Mauges (49) et 1° de la 4° étape 15 au 17/05, 10° Circuit du Cantal et 1° de la troisième étape (15) 20 au 22/04, 3° Tour du Corrèze (19) 24/05, 4° Mornac (16) 28/05, 2° Vicq sur Nahon (36) 30/05, 3° Saint Junien (87) 31/05, 18° Leyme (46) 01/06, 2° La Châtre (36) 03/06, 6° Boucles du Bandiat (24) 06/06, 11° Saint Léonard (87) 20/06, 15° Brive (19) 21/06, 7° Jarnages (23) 22/06, 18° Sardent (23) Championnat du Limousin 28/06, 8° Gourdon (46) 29/06, 7° Vouneuil sous Biard (86) 05/07, 5° Saint Séverin (16) 06/07, 12° Palluaud (16) 11/07, 3° Cenon (86) 12/07, 1° Saint-Vaury (23) 13/07, 5° Châteauneuf (16) 14/07, 43° Tour de Liège (Belgique) 17 au 21/07, 11° Championnat de France des Comités à Rethel (08) 23/07, Championnat de France route à Charleville-Mézières (08) abandon 26/07, 1° Auzances (23) 27/07, Cussac (87) abandon 01/08, 10° Blancafort (18) 02/08, 9° Abzac (33) 03/08, 1° Vigeois (19) 04/08, 7° Saint Gervais (87) 05/08, 14° Bujaleuf (87) 06/08, 12° Saint-Léonard (87) 07/08, 5° Eymouthiers (87) 08/08, 3° Vidaillac (46) 09/08, Saint-Laurent sur Gorre (87) chute 10/08, 13° Saint Même les Carrières (17) 22/08, 1° Sainte-Foy des Vignes (24) 23/08, 4° Objat (19) 24/08, 6° Augignac (24) 25/08, Verteillac (24) abandon 28/08, 11° Châteauneuf la Forêt (87) 29/08, Champeau (24) abandon 30/08, 3° Le Buisson (24) 31/08, 11° Périgueux (24) 04/09, 7° Saint Mathieu (87) 05/09, 2° Peyrignac (24) 06/09, 7° Allassac (19) 07/09, 30° Vihiers (49) 09/09, 12° Chalus (87) 12/09, 9° Saint-Junien (87) 13/09, 4° Issoire (63) 14/09, 11° Piégut (24) 15/09, 9° Moissac (82) 18/09, 3° Marmande (47) 20/09, 3° Saint-Martin d’Ary (17) 21/09, 13° Baignes (16) 26/09, 1° Bussière Poitevine (87) 27/09, 3° Montbron (16) 28/09, 13° Champs sur Tarentaine (15) 03/10, 10° Soyaux (16) 04/10, 9° Feuillade (16) 05/10, 1° Le Buisson (24) 10/10, 10° Pellegrue (33) 11/10, 17° Lussac les Châteaux (86) 18/10, 7° Oloron Sainte-Marie (64) 19/10, 1° Jours Cyclistes de la Dordogne première journée (24) 23/10, 10° Jours Cyclistes de la Dordogne deuxième journée 24/10.

Soit dix victoires pour 93 épreuves disputées, cinq abandons.

F66

Vainqueur de la 4° étape aux Trois Jours des Mauges

Francis Duteil raconte :

"Le championnat du Limousin a été faussé par des clous déposés sur la chaussée (80 crevaisons). Je perce deux fois et lors de la 2° crevaison j'attends la voiture dépanneuse qui dépanne d'autres coureurs. Je termine 18° mais je suis quand même sélectionné pour le championnat de France à Charleville-Mézière.
- Il ne fait pas chaud et dès le départ le rythme est rapide. Comme en 1979 je ne suis pas bien en début de course, malheureusement je perce après moins d'une heure de course. Le dépannage est long, Je dois chercher ma roue arrière au milieu des autres roues. Dans la côte de l'arrivée il y a des attaques en tête du peloton, je double les lâchés, je reviens à moins de 100 m du peloton mais je ne pourrai pas finir de combler le trou et j'abandonne. Cette crevaison me laisse perplexe car le boyau a éclaté sur une chaussée en parfait état. Lorsque je récupère ma roue je vois que la soie du boyau s'est déchirée sur 3 cm le long de la jante. Je vérifie les patins du frein. Ils sont bien réglés : ils n'ont pas frotté sur le boyau. Le boyau devait être défectueux.
- Le lendemain je gagne à Auzances (23). Le dimanche 02/08 je m'engage à Blancafort (18).C'est une course réputée pour ses prix et primes importants. Je ne trouve pas de coureur de la région pour m'accompagner et tenter sa chance. La veille je cours à Cussac (87). J'ai eu une coupure de quatre jours sans compétition et j'ai peu roulé. Le début de course est laborieux comme au championnat de France : la machine est encrassée. A la mi- course je comprends que je vais faire une petite course. Je préfère abandonner pour me présenter dans les meilleures conditions à Blancafort. Les kilomètres parcourus aujourd'hui auront décrassé l'organisme. Demain ma femme ne travaille pas. Nous partirons ensemble de l'appartement de Limoges : nous gagnons 90 km sur le trajet par rapport à un départ de Mareuil. Arrivés à Blancafort je fais un tour de circuit en voiture. Il y a environ 1/3 de côte à faible pourcentage qui débute vers la ligne d'arrivée, 1/3 de descente et 1/3 de plat avec à 200m de l'arrivée un virage à gauche presque à angle droit entre les maisons. Le compte tours affiche 70 tours pour 100 km. Changement de matériel autorisé avec un tour rendu jusqu'à cinq tours de l'arrivée. Si je suis seul du Sud-Ouest il y a des "équipes" d'autres régions qui sont venues tenter leur chance. En fin de course le peloton est toujours groupé. Je n'ai disputé que les plus grosses primes. Les km et la chasse aux primes commencent à peser dans les jambes. Une grosse prime va se disputer à six tours de l'arrivée. Je décide de ne pas y participer pour garder des forces et attaquer après la prime. Alors que je vais attaquer sur le côté gauche Laurent Fignon sort sur la droite. Vu la vitesse à laquelle il est sorti je me lance immédiatement à sa poursuite. Personne n'a pris ma roue. J'ai un trou de quinze mètres à combler. Je grignote mon retard. Nous arrivons en haut de la côte. Il y a un virage à gauche à angle droit suivi aussitôt de la descente. J'ai encore cinq mètres à boucher et je suis au bord de la rupture. Je prends le virage très vite, trop vite. Je suis obligé d'élargir ma trajectoire. Je passe dans l'herbe. Mes deux roues tapent sur un obstacle dur. Quand je reviens sur la chaussée je suis dans la roue de Laurent mais ma roue arrière est à plat. J'ai plus d'un 1/2 tour à faire à plat. Le peloton me double en bas de la descente. Je change ma roue arrière sur la ligne d'arrivée. C'est le dernier tour où l'on bénéficie du tour rendu. Je dis aux commissaires de course que je repars avec Laurent Fignon car j'étais échappé avec lui quand j'ai percé. Ils ne me croient pas et m'interdisent de repartir avec lui. La moto qui ouvre la course arrive. Je remonte sur mon vélo et je repars. Un commissaire de course me renouvelle l'interdiction au micro. Laurent arrive et il a entendu les paroles du commissaire. Il prend ma défense en assurant aux commissaires que j'étais bien échappé avec lui. Je le remercie. Il me répond que c'est normal. Nous roulons à fond et nous nous relayons parfaitement. Trois cents mètres après avoir passé la ligne d'arrivée à trois tours de l'arrivée, je perce à l'avant. Je vais faire les 3/4 restants du tour à plat.Heureusement nous avons creusé un trou conséquent.Un groupe de huit coureurs me doublent en bas de la descente et je suis rattrapé par le peloton très étiré en arrivant sur la ligne d'arrivée pour changer de roue. Je repars avec presque 150 m de retard. J'ai la rage. Je rejoins la queue du peloton au passage du dernier tour. Je dose mon effort pour arriver en tête du peloton aux 400 m. Je lance le sprint presqu'aussitôt. J'arrive lancé dans le virage. Je ne touche pas aux freins. Ça passe, je relance aussitôt et je passe la ligne légèrement détaché. Je récupère mes roues. Les 2 boyaux sont coupés sur le flanc mais le boyau avant a tenu 2 tours. Il fallait changer les deux roues au premier dépannage".

F64

Piègut le 15 septembre 1981

Ses équipiers : Michel Besse, Pascal Crouzille et André Laroudie.
Ses adversaires : Nicolas, Dupuytren (Brive), Lenfant (ACLBP), Laskowski (Aubusson), Cardinal, Thévenet (Civray), Barraud, Leblanc (UVL), Parenteau (Nersac), Pinault (Blois), Puychaffray, Roy, Louis, Tombelaine (La Souterraine), Loustalot (Montmoreau), Landreau (Poitiers), Le Dain (Anthony), Vérinaud (Guéret), Pluquet (Bellac), Aubrun (Boussac), Caudoux (Bourganeuf), Marzi, Géraudie (Brive), Champeau (Uzerche), Moyen (UC Corrèze), Dubost (Périgueux), Simonot (Leroy-Somer), Vidalie (Romorantin).
Les Champions régionaux du grand Sud en 1981 : Mario Vérardo (CC Marmande) pour le comité d’Aquitaine, Patrick Mauriès (CV Montastruc) pour les Pyrénées, François Fuzeau (VC Bressuire) pour le Poitou-Charentes, Yves Nicolas (UC Brive) pour le Limousin, Didier Boutonnet (EC Commentry) pour l’Auvergne.
Classement FFC saison 1981 (à consulter ici).

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - FRANCIS DUTEIL (1981) © BERNARD PECCABIN
D’après la documentation de Francis et avec ses photos
Cet article a déjà paru sur le blog la Dordogne Cycliste, devenu inactif.
Prochain épisode : 1982 une grande virée à l’étranger

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26 février 2020

JACQUES VIVIER - SAISON 1952/1

VIVIER VA COURIR LE PARIS-CÔTE D’AZUR

- Relire la publication précédente.
- Pour Jacques Vivier cette saison 1952 constitue la saison des débuts parmi les grands. Alors que son service militaire touche à sa fin, le voilà aux côtés des professionnels et au départ de Paris-Côte d’Azur (aujourd’hui Paris-Nice). Pour connaître l’ambiance du moment, il suffit de relire les éditoriaux de Camille Mathonnière qui continue de nous offrir une belle tranche de bonheur, celui de cette époque où les grands restaient très modestes.
- On le voit, il y avait de l’ambiance à Mareuil et les deux articles ci-dessous résument bien la situation du moment, celui d’un début de saison couronné par tant d’exploits sportifs...

1952 professionnel Royal-Fabric Wolber (Club Athlétique Ribéracois)

- 1° Courrier de l’Ouest en deux étapes, 1° de l’étape Bordeaux-Limoges du Tour de France, 1° GP Malaury à Tarbes, 1° Trémolat, 1° Périgueux les 4 chemins, 1° Prix des vendanges à Périgueux, 1° Prix du restaurant Mounet à Périgueux, 2° de la 16° étape du Tour de France (Perpignan-Toulouse), 3° de la sixième étape de Paris-Nice, 4° de la cinquième étape de Paris-Nice (70 kms contre la montre) 1° Louison Bobet, 15° Paris-Nice, 49° Tour de France, 2° Aubusson (1° Colette).

Ce que vous ne savez pas de Jacques Vivier
(par Camille Mathonnière de Mareuil)
Morceaux choisis sur le fameux trio Duteil-Brun-Vivier

- Si nous en sommes fiers pour notre province Limousine, nous en sommes surtout heureux pour ce sympathique petit gars de chez nous qui en moins de trois ans de compétition a su se créer une solide personnalité dans un monde où les places sont pourtant chères et où il est facile de constater que s’il y a beaucoup d’appelés, il n’y a hélas que peu d’élus.
- Vous savez comme nous que notre jeune champion est le poulain de la célèbre marque Royal-Fabric, supérieurement dirigée par MM. Simon frères et Desnoyers. Vous savez aussi, ou plutôt vous pensiez comme bien d’autres qu’il était Ribéracois, car la radio et la presse ont pris l’habitude de le présenter comme tel. Ribéracois il l’est certes un peu, puisqu’il est l’enfant chéri du club cycliste de cette charmante petite cité dont on peut dire qu’il est également citoyen d’honneur pour avoir été reçu et fêté en grande pompe à la mairie. Il l’est au même titre que ses inséparables Duteil et Brun, qui forment avec lui le fameux trio dont on a tellement parlé.
- Seulement voyez-vous, dès les premiers succès, les habitants de Mareuil sur Belle se sentirent lésés dans leur honneur et se réclamèrent énergiquement de nos trois hommes.

Le conseil municipal de Sainte-Croix de Mareuil proteste !

- "Ils ne sont pas de Ribérac, ils sont de chez nous" entendait-on de tous côtés et à ce sujet, je me souviens d’une apostrophe véhémente d’un brave conseiller municipal, n’est-ce pas Marcellin, qui me disait un jour : "Dis donc, ça va-t-y durer longtemps cette comédie de dire partout que Vivier est de Ribérac ? Il va tout de même falloir faire quelque chose pour faire savoir qu’il est bien de Mareuil. Toi qui écrit dans les journaux, tu devrais bien t’occuper de cela, ou alors on va poser la question au Conseil ou au Syndicat d’Initiatives"
- "Mais répondis-je, tu te rends compte de ce que tu dis là mon vieux Marcellin ? Voudrais-tu mettre Sainte-Croix en révolution et amener des complications diplomatiques avec nos voisins ? "
 Car il faut bien vous dire que si vous avez cru Vivier Ribéracois et que vous soyez maintenant persuadés qu’il est de Mareuil sur Belle, vous vous êtes mis le doigt dans l’œil jusqu’au coude y compris. La vérité vraie, est que notre Jacquot est né le 9 octobre 1930 à Sainte-Croix de Mareuil et qu’avec ses parents il y a toujours habité.
- D’ailleurs me dit M. Mathieu qui préside aux destinées de cette petite commune, il est né ici, son père est né ici et son grand père également ! Alors vous voyez c’est net et je suis fier comme nous tous à Sainte-Croix qu’il soit devenu célèbre. Nous suivrons son Tour de France de très près avec l’espoir qu’il fera parler de lui.
- Merci Monsieur le Maire, je comprends que vous soyez heureux, car il y a sans doute quelques lustres qu’il n’avait pas été question de votre commune dans le "Tour" et puisqu’on m’a appris à l’école qu’il faut rendre à César ce qui lui appartient... à Jules soyez persuadés que nous ne manquerons pas de crier bien haut que Jacques Vivier est un enfant de Sainte-Croix de Mareuil.

L’institutrice est fière de son champion d’élève

- Bien entendu, il y est allé à l’école. Il y fut parait-il à la fois turbulent et sage avec ce fond de timidité dont il n’arrive pas à se départir. Voyons donc à ce sujet Mme Chauvy, son institutrice qui habite tout près d’ici.
- Elle nous reçoit gentiment dans son salon et dès que nous lui exposons le but de notre visite elle s’exclame : "Oh Messieurs, je vous en prie, ne parlez pas de moi, je n’ai pas l’habitude d’avoir mon nom dans les journaux, mais si c’est pour Jacquot, je suis heureuse que vous soyez venus me voir, car je suis fière comme nous tous ici que la grande presse parle de lui.
- Vous lui avez fait la classe Madame, quels souvenirs de lui avez-vous gardés" ?
- Rien que des bons, mon cher Monsieur. Il a été mon élève de six à quatorze ans, c’est vous dire que j’ai eu le temps de le juger. Plein de vie, mais studieux et surtout d’une politesse exemplaire. Il a eu son certificat à l’âge voulu et je n’ai eu qu’à me louer de lui, ainsi d’ailleurs que de son frère et de ses deux sœurs.

Premier du canton au brevet sportif populaire

- Dites nous Madame si quelque chose dans son attitude ou ses jeux pouvait vous faire présager qu’il deviendrait champion ?
- Eh bien Messieurs, excusez si je puis dire mon manque de modestie, mais lorsque je l’ai présenté au brevet sportif populaire, il a remporté en se jouant, le premier prix du canton. Ce fut un succès pour lui et pour moi. Seulement voyez-vous, c’est sans doute qu’il avait des dispositions naturelles, car j’avais à ce moment dépassé la cinquantaine et étant donné ma corpulence, les leçons de gymnastique que je donnais à mes élèves n’avaient qu’une valeur toute théorique.
- Et depuis le voyez-vous Toujours ?
- Mais bien sur que je le rencontre souvent. Il est resté le brave gosse qu’il était à l’école, toujours poli et correct. Tenez ! Mais ne le répétez pas, il m’en voudrait peut-être, tout récemment nous nous retrouvons ensemble à la pâtisserie. Il est assez gourmand, c’est un petit péché qui lui coûte quelque fois cher. Moi je le suis aussi, mais je ne suis pas coureur cycliste et à mon âge, cela n’a plus d’importance pour la ligne. "J’espère me dit-il que vous voudrez bien me permettre de vous offrir quelques gâteaux. Tenez, choisissez, cela me fera plaisir". Je vous assure que son geste était naturel et vous voyez qu’il ne m’en veut pas trop de lui avoir peut-être tiré les oreilles.
- Quelques minutes plus tard, Jacquot qu’on était allé chercher nous rejoignait. "Te voilà grand coquin, lui dit la brave dame, viens trinquer un peu avec nous et tu sais, j’ai dit beaucoup de mal de toi à ces messieurs ! "
 Pendant que notre photographe grille quelques ampoules, Mme Chauny nous pose la question rituelle : "Dites messieurs, pensez-vous qu’il puisse faire un bon Tour de France ? Je serais si heureuse qu’il puisse très bien faire et surtout qu’il ne soit pas déçu, il est si jeune ! "

Le Début de la belle aventure

- Dès sa sortie de l’école, il travaille avec son père et apprend le métier de tailleur. C’est un métier qui n’exige pas une grande dépense physique. Aussi occupe t-il ses loisirs à ses distractions naturelles, la chasse, la pêche et la bicyclette, car il doit descendre tous les jours à Mareuil pour le ravitaillement familial.
- Les dimanches d’été, avec son bon copain Joyeux, ils s’en vont participer aux concours de pêche des environs et ça roulait nous dit Joyeux. Le grand chameau, il nous en a fait baver plus d’une fois, mais nous ne pensions pas qu’un jour il serait un champion. Et puis un dimanche de juin 1949, voici juste trois ans, ce fut le début de la belle aventure.
- Une petite course de frairie dans un tout petit patelin des environs. Ouverte à quelques gamins non licenciés bien entendu. Un parcours sur des routes blanches et quelles routes ! des trous en "nid de poule" et des pierres comme des "crânes" de sénateurs. Une dizaine de concurrents en costume des dimanches, avec vélos à pneus et à éclairage. Il part et il gagne largement, non sans avoir perdu un garde boue en route. Mis en goût il recommence plusieurs dimanches. Il n’y a personne pour le battre, mais un concurrent sérieux s’affirme lui aussi, c’est Michel Brun qui court sur un vélo d’emprunt.
- Oh vous savez, il n’y avait pas lourd dans les deux ! Brun, petit, maigre, mais têtu et volontaire. Vivier tout en longueur, enflé comme une arbalète, avec son corps de grand gosse pas encore étoffé. Et il fallait les voir faire. Pas question de tactique ou de "chiqué". Ils partaient le nez sur la potence et ils ne le relevaient qu’après la ligne. Et ça réussissait. Ils n’étaient riches ni l’un ni l’autre, ils n’avaient pas comme bien d’autres d’ailleurs, les moyens de se payer le vélo de course de leurs rêves. Ils s’en furent voir Duteil qui à ce moment là, écumait la région depuis longtemps et cherchèrent à s’équiper à peu près sans trop de frais.
- Ce fut pour eux la chance de leur carrière de tomber sur Marius. Tout de suite celui-ci se prit d’amitié pour eux, et les fit profiter au maximum de son expérience et de ses conseils. Calme, sérieux, pondéré, il les façonna petit à petit à sa manière. Ils avaient tous les deux des aptitudes naturelles et une classe certaine qu’il fallut assouplir et discipliner. Duteil s’y employa de son mieux et ce fut encore une chance pour eux de l’écouter sans discuter. Combien de jeunes devraient s’inspirer de cet exemple ? Accepter les conseils et exécuter les ordres donnés dans leur intérêt. Ils n’ont pas cru eux, après avoir glané quelques succès en 3° et 4° catégorie, que c’était arrivé et qu’ils allaient pouvoir voler de leurs propres ailes. Ils ont continué à se laisser diriger par celui qu’ils n’appellent que "M’sieur Duteil" et maintenant, alors qu’ils ont tout de même quelques références à leur valoir, ils sont restés les mêmes élèves dociles, attentifs et appliqués.
- Oh certes, ils commettent encore des erreurs de jeunesse. Dans ce métier là comme dans les autres, on en apprend tous les jours et souvent à ses dépens. Après chaque course, le "maître" fait la critique, et ce ne sont pas toujours des compliments pour les élèves. Avec un tel professeur, les succès flatteurs ne se firent point attendre. L’année 1950 consacra définitivement le fameux trio qui bien épaulé par le CA Ribéracois totalisa 51 victoires régionales dans la saison.
- Moins d’un an après ses débuts, Jacques Vivier était champion du Limousin. L’année suivante il était champion de France militaire, remportait la Route de France et une pléiade de belles épreuves. Cette année, alors qu’il est encore militaire, il s’aligne dans Paris-Côte d’Azur, aux côtés des grands routiers européens. Il s’y distingue de telle façon qu’on pense immédiatement à lui pour le Tour de France. Le beau rêve continue... Quelle belle consécration !

Le Grand rêve de Jacques Vivier empêchera sa mère de dormir

- Il vit sainement en pleine nature dans son petit village de Verdinas, calme et tranquille entre ses parents restés très jeunes, sa sœur Marie-Louise, l’aînée 23 ans, une bien jolie jeune fille qui va paraît-il se marier bientôt. Son frère Christian 19 ans et sa petite sœur Réjane, petite brunette de 11 ans. "Croyez-vous, nous dit son père qu’il puisse faire quelque chose dans le Tour ? Nous le trouvons bien jeune, il avait bien le temps". Et sa maman ajoute : "Vous savez, moi je ne serai pas tranquille, pourvu qu’il n’arrive rien." Après avoir trinqué une nouvelle fois, nous quittons la famille Vivier et reprenons la petite route qui ondule sous le soleil. Tout à coup, notre photographe nous fait stopper. Le nez au vent, les lunettes en bataille, il nous apostrophe : "Regardez-moi ce paysage si c’est joli, et ce village de Jacques dans la verdure, laissez-moi prendre une dernière photo".
- Heureusement qu’il n’y avait pas de témoins, car ils nous auraient peut-être pris pour des malfaiteurs. Si vous nous aviez vus faisant la courte échelle à notre chevalier de l’image qui, finalement juché sur le mur du cimetière, échevelé, brandissant son appareil, disait en se parlant à lui-même : "J’aurai toujours dans ma collection une bien jolie photo de plus."

Signé Matho

Matho

Sur cette photo qui date des années 1950, on retrouve notre célèbre trio, mais aussi Camille Mathonnière,
le "monsieur presse" en cravate et coiffé d’un béret, placé juste entre la miss de service et Jacques Vivier.

GÉMINIANI ESCOMPTE UNE GRANDE PERFORMANCE DE VIVIER

ET DE BRUN DANS PARIS-CÔTE-D’AZUR

- Dimanche matin, nos deux jeunes champions Vivier et Brun ont rallié Paris pour s’aligner mardi dans la première grande épreuve par étapes de la saison, Paris-Côte d’Azur, organisé par les "Amis de Route et Piste" et patronné par "Perrier". Les poulains de "Royal-Fabric-Wolber" prendront place dans l’équipe Route de France que dirigera Géminiani, aux côtés de Bon, Dupré, Gonzalès et Thillard. Après le "Catox", qui a été pour eux un utile rodage, les voilà à nouveau dans le "grand bain", et quel grand bain ! Kubler, Bobet, Lucien Lazaridès, Robic, Impanis, Van-Est, Géminiani et bien d’autres "seigneurs" seront au départ...
Pourtant les deux élèves de Marius Duteil ne sont nullement impressionnés de se retrouver en compagnie aussi relevée et bien décidés à tirer d’utiles enseignements d’une telle course, tout en ne jouant que de simples figurants.

Camille Narcy, directeur technique de l’équipe de la Route de France

- Duteil que nous avons pu joindre au téléphone ne nous a pas caché sa confiance. "Je suis sûr que Jacques et Michel se feront remarquer avant la fin de l’épreuve. Déjà vu au "Catox" et je regrette que ça n’ait pas été souligné dans les journaux, ils ont très bien marché. Vivier qui lui était dans le peloton de Bobet, fit une chute à l’entrée du vélodrome, ce qui l’empêcha d’être classé, et Brun creva à 30 km du but. Pour une première sortie, il y avait tout lieu d’être satisfaits. Hélas, Jacquot souffre encore de sa hanche meurtrie et j’ai peur que ça le handicape un peu. Mes affaires me retenant à Mareuil, je regrette de ne pouvoir les accompagner dans ce Paris-Côte d’Azur. Mais je suis un peu rassuré car j’ai appris que la direction technique de l’équipe allait être confiée à Camille Narcy, l’ancien directeur sportif de Peugeot. C’est là une sérieuse garantie et les "petits" seront bien. "

Vivier et Brun ont pris contact avec Géminiani sur la Côte d’Azur

- Profitant de ce que Vivier et Brun étaient aux côtés de Duteil, nous avons bavardé quelques instants avec les deux cracks de la section du CA. Ribéracois.
- "Je viens de faire mon pansement avant de partir, nous dit Vivier. Je souffre encore un peu mais j’espère que ça va aller. Peu à peu le coup de pédale revient, aussi la vie est belle malgré mon bobo. Et puis nous allons disputer une grande épreuve avec Géminiani qui est charmant. Nous avons roulé souvent ensemble sur la Côte d’Azur durant la semaine que nous avons passé là-bas et je suis sûr que nous nous entendrons bien".
- De son côté Michel Brun qui va maintenant laisser ses camions, ne cache pas sa joie de tenter la grande aventure : "Nous allons dans l’inconnu évidemment mais c’est vraiment passionnant de prendre part à une telle épreuve. Je sens que la forme approche et j’espère bien terminer la course avec Jacques sans que l’on ait parlé de nous. Du reste "Gem" nous a dit qu’il avait confiance et qu’il espérait que nous saurions faire honneur à l’équipe. Alors nous essaierons de ne pas le décevoir".

La route de France, premier objectif des Mareuillais

- Avant de nous séparer, nous demandons à Duteil s’il est exact que ses poulains auraient l’intention de passer professionnels après Paris-Côte d’Azur, comme certains l’avaient annoncé il y a quelques temps.
"Il n’a jamais été question de cela nous répond Duteil. Les "petits" sont jeunes et puis il y a la Route de France où Vivier a remporté sa grande victoire nationale, course à laquelle n’ont droit que les amateurs et les indépendants. Cela reste l’objectif numéro un de mes deux poulains. Mais encore faudra t-il qu’ils soient en forme, ce que je crois sincèrement à fin avril, car lorsqu’on a gagné une épreuve on n’a pas le droit l’année suivante de jouer les figurants".
Quant à nous, nous connaissons trop la classe de Vivier et Brun pour ne pas savoir qu’ils seront non seulement au départ de la Route de France mais surtout et avant tout qu’ils en seront les vedettes à part entière.

CP. FRANÇOIS

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – JACQUES VIVIER (1952/1) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1952 Vivier et le Paris-Côte d’Azur

24 février 2020

MARIUS DUTEIL - SAISON 1952

1952, LES JEUNES NE VEULENT PAS

SE PASSER DU VIEUX DUTEIL

- Relire la publication précédente. (la saison 1951 de Michel Brun)
- Cette saison 1952 sera pour Marius Duteil l’apothéose dans son rôle de capitaine formateur de ses jeunes. Cette année là, Vivier deviendra professionnel et gagnera l’étape du Tour de France Bordeaux-Limoges. Pensez, un Tour de France qui passe pour la première fois en Dordogne et cerise sur le gâteau, un Périgourdin au départ qui gagne chez lui, à Limoges !!! Vraiment ce fut une année euphorique et les articles de Camille Mathonnière sont là pour nous faire vivre avec force cette époque pleine de souvenirs et d’émotions, celle des jours heureux de notre cyclisme de clocher...
- Parlons-en de ce Camille Mathonnière, à la plume bien aiguisée, qui nous faisait vivre comme si on y était les exploits de nos protégés. Cet agent d’assurance résidait à Mareuil, à côté des Duteil. Il était le correspondant local et ses piges étaient tellement belles, qu’on les retrouvait sur Sud-Ouest, sur l’Athlète, le Populaire, l’Echo et Centre Presse. Faut dire aussi que les exploits de nos coureurs aidaient ce pigiste hors pair, qui avait bien vu que Duteil à 37 ans, aurait pu devenir une fois de plus Champion du Limousin. D’ailleurs vous découvrirez les divers reportages de cette saison 1952 (60 ans déjà). Mais lors de la prochaine publication, il y en aura encore et aussi croustillants les uns par rapport aux autres...
- En marge des exploits fabuleux, disons tout de même que le club de notre trio s’était vu confier l’organisation de ce Championnat du Limousin remporté par Georges Gay du VC Saint-Céré. Ajoutons que Vivier était toujours militaire en ce début de saison et que compte-tenu de la dissolution de son unité à Périgueux, il s’est retrouvé à Bordeaux au quartier Nansouty pour achever ses obligations... Quant à Marius Duteil, il continuait à 37 ans à pratiquer la compétition, uniquement pour faire plaisir à ses deux protégés.

marius et bernard

Une des victoires de Marius Duteil ici aux côtés d’André Bernard (CRCL) lors du protocole.

PALMARES 1952 (sociétaire au Club Athlétique Ribéracois) (21ème licence)

- 10° Prix du Printemps à Périgueux (1° Michel Brun), 3° Trémolat (1° Jacques Vivier), 19° du GP des stations balnéaires à Capbreton-Hossegor (1° Jean Bidart d’Arcachon), 8° Championnat du Limousin à Ribérac (1° Georges Gay du VC Saint-Céré), 5° Eymet (10° André Dupré de Sainte-Foy), Bretenoux abandon (1° Georges Gay), 10° Périgueux 4 Chemins (1° Jacques Vivier).

VIVIER ET BRUN NE VEULENT PAS SE PASSER DU VIEUX DUTEIL
(par Camille Mathonnière, correspondant à Mareuil)

- La direction du journal m’a dit : "Faites une enquête sur les coureurs de Mareuil, Vivier, Brun et Duteil. Vous pourrez les interviewer et leur demander quels sont leurs projets pour la saison prochaine ?"
Et bien ma foi, allons-y ! Pas question de se triturer les méninges et de sucer le bout du stylo pour bâtir quelque chose de conventionnel. Le mieux, c’est encore d’y aller voir. C’est aujourd’hui samedi, on va aller voir...
- Trouver Duteil ? Facile. Surtout avec cette pluie, il est certainement à son atelier de Cycles. Bon ! Et d’un. Pour Brun, c’est un peu plus compliqué, car notre Michel est transporteur et surtout depuis qu’il a son nouveau camion, il ne perd pas une minute. Il faudra l’accrocher au passage ou le soir, à l’heure de la rentrée au bercail. Enfin pour Vivier, rien à faire, sinon attendre qu’il vienne en permission, car il est militaire (brigadier, s’il vous plaît !) dans un régiment d’Artillerie à Bordeaux.
- Justement voilà sa sœur qui passe. Un bien jolie jeune fille, brune, fraîche et souriante, avec des yeux, hum !... vous savez ces yeux qui vous font dire : "Ah ! Bonne mère, si j’avais seulement que 25 ans ! "
- Eh petite, savez-vous si Jacquot vient cette semaine ?
- Mais bien sur qu’il vient. Il est même là ! Il est arrivé de Bordeaux à bicyclette. Vous vous rendez compte ! 130 kilomètres sous cette pluie fine ? Il était trempé comme un canard. Maman l’a bien fâché, vous le verrez bien sans doute !
- Effectivement, une demi-heure ne s’était pas écoulée que celui que tout le monde appelle ici familièrement "le Grand", arrivait chez Duteil, de ce fameux coup de pédale souple, puissant et coulé, qui n’appartient qu’à lui. Une bonne poignée de main et la conversation s’engage.

licence 1952

Licence saison 1952 de Marius Duteil

Vivier est venu de Bordeaux à un train de facteur

- Alors "Grand" ça marche ? Tu es venu par la route à ce qu’il paraît ?
- Eh oui ! Je croyais que le soleil de Bordeaux allait durer toute la journée, mais à mi-chemin, j’ai trouvé cette petite pluie qui n’a l’air de rien, mais qui trempe quand même.
- Mais dis-donc, nous ne somme qu’à mi-janvier, aurais-tu déjà commencé l’entraînement ?
- Oh non ! Pas encore ! J’ai le temps, mais comme il y a presque trois mois que je n’ai pas roulé du tout, j’ai eu envie de me promener. Je suis venu tranquillement, sans forcer, à un train de facteur.
- Mince promenade ? 130 bornes tout seul ! Tu as dû te barber !
- Bah ! J’étais content de pédaler tranquillement et j’ai eu le temps de penser à des tas de choses en quatre heures.
- Quatre heures ! ... Voyons, moi qui ai du mal à compter mes points à la belote, il faut que je réfléchisse... Quatre heures pour 130 kilomètres, plus de 30 de moyenne et tu dis que tu es venu en facteur... Pardon ! Si tous les facteurs pédalaient comme ça, qu’est-ce qu’on pourrait former comme clubs cyclistes !
- Remarque dit Duteil, qui, jusqu’à présent s’était contenté de sourire, si cela t’amuse, ça va, à condition de bien te couvrir et de pas attraper froid, car tu sais, une mauvaise bronchite est vite arrivée, et cela peut te gâcher toute une saison !
- Oh ! Soyez tranquille, M’sieur Duteil, je sais faire bien attention, car je voudrais bien faire une belle saison.
- Tiens ! Tiens ! Voyez-vous cela ? Et qu’appelles-tu une belle saison ?
- Ma question est pourtant claire, mais ma foi ! La réponse ne vient pas vite. Au contraire, voilà mon grand diable qui rougit et cherche des mots qui ne se bousculent pas pour sortir.
- Vous savez, moi je ne sais pas bien comment vous dire. Je voudrais pédaler comme les autres années, et puis si ça marche, essayer de tâter quelques grandes classiques avec les "as".Peut-être qu’avec un peu de veine, je n’y serais pas trop moche !

Duteil : "Il faudra serrer les dents et attraper le guidon par en-dessous"

Duteil me lance un coup d’œil et annonce :
- Tu sais que tu es sélectionné avec Brun pour prendre le départ de Paris-Côté d’Azur. J’ai reçu une proposition des organisateurs. J’ai répondu pour vous en donnant votre accord. Qu’en penses-tu ?
- Je pense que c’est bien tôt, car il n’y aura pas d’autres courses avant, et pour Michel et moi, ce sera notre premier départ de la saison. Nous serons handicapés, car tous les grands costauds auront déjà couru sur la Côte d’Azur et en Afrique du Nord. Il n’y aura pas de quoi s’amuser !
- Bien sur mon grand gars ! Il faudra serrer les dents et "attraper le guidon par en-dessous", mais c’est au contact des champions qu’on se met dans le grand bain. A vous deux, Michel et toi, vous ferez peut-être quelques belles choses. Et puis, je n’ai que 21 ans depuis octobre. J’ai encore le temps.

Brun s’entraîne... en roulant du gravillon

Marius

- Dix minutes après, Michel Brun arrive avec son camion et nos deux jeunes manifestent leur joie de se retrouver. Je suis là aussi et j’interroge :
- Alors, Michel penses-tu reprendre bientôt l’entraînement ?
Sa figure rieuse se plisse encore davantage. Il me lance :
- Eh bé ! Si vous croyez que je n’en fais pas de l’entraînement en ce moment ? Je roule du gravillon pour les Ponts et Chaussées, je n’arrête pas de la journée, ça fait les bras et ça donne du souffle, car il faut le charger et le décharger à la pelle.
Puis redevenant sérieux :
- Un de ces jours, quand M’sieur Duteil sera décidé, il le dira bien. C’est lui qui commande. Je ferai comme il décidera.
- Et tes projets pour la saison ?
- Mes projets ? Vous savez hein ! Cela ne sert à rien d’en faire, car il suffit d’un coup dur ou d’un accident pour tout mettre en l’air. Pourvu que je pédale comme l’an dernier, ce serait très bien ! T’en as toi Jacquot des projets ? Tu en as parlé avec Monsieur Duteil ? Et bien alors ça va : pour moi, ce sont les mêmes. La saison n’est pas encore là : on a le temps d’y penser. Pour l’instant je pense aller au cinéma ce soir... T’es d’accord Jacquot ? Après le cinéma, tu viendras coucher à la maison et demain matin, nous irons à la chasse ensemble. Ça marche !

Le vieux pédalera encore avec ses gamins

- Le lendemain dimanche, il faisait un temps superbe, un soleil printanier. Les deux jeunes vinrent chercher Duteil pour une sortie commune, car ils ne peuvent pas se passer de lui. Ils ne sont tranquilles que lorsqu’ils le sentent près d’eux. Et Duteil, malgré ses 37 ans, malgré les propositions alléchantes de Royal-Fabric qui lui offre la place de directeur sportif, va s’astreindre, cette année encore, à un entraînement suivi pour pédaler avec ses gamins. Avec eux et pour eux, tant qu’ils ont encore besoin de lui.
Bientôt donc, nos trois gaillards reprendront la route deux ou trois fois par semaine et lorsque le paysan penché sur sa terre, se relèvera un instant, la main sur les yeux pour mieux les voir passer, il saura que le printemps est proche. Ce printemps qu’ils vont aller dénicher à coups de pédales et qui, souhaitons-le, mûrira pour eux avec une ample moisson de lauriers.

DUTEIL A BIEN FAILLI DEVENIR A 37 ANS CHAMPION DU LIMOUSIN
(par Camille Mathonnière, correspondant à Mareuil)

- A 25 kms de l’arrivée dans toutes les voitures, les suiveurs étaient unanimes pour dire : "Si Duteil est au sprint, c’est lui qui gagne !" Et l’on sentait dans tous les yeux cette lueur de joie et de sympathie qui aurait accueilli cette victoire, qui d’ailleurs n’aurait pas dû sembler anormale.
- Si vous aviez vu quelle aisance il pédalait depuis le départ ! Sans bruit, il restait au sein du peloton, menant à son tour, sans efforts spectaculaires et inutiles. Tous ceux qui l’ont connu et le connaissent encore, vous diront qu’il est d’une intelligence rare en course. Et si la plupart de nos lecteurs avaient son cerveau, ils doubleraient leurs chances.
- Si seulement aujourd’hui ses coéquipiers Bernard et Guitard avaient couru comme lui, ils ne se seraient pas retrouvés dans le sable. Ils sont partis comme des jeunes, dépensant follement et en pure perte des forces qui leur auraient été si précieuses sur la fin. Duteil, lui ne s’est pas affolé. Il savait que les dures côtes entre Bergerac et Périgueux seraient impitoyables pour les présomptueux. Il avait encore une fois vu juste, car c’est là que nos fugitifs furent rejoints. C’est lui aussi qui lança et anima l’échappée qui devait fournir le vainqueur et nous valoir une si belle fin de course.
- Malheureusement, notre vieux Marius est trop connu des jeunes, et comme disait Dufour : "Il nous fallait le lâcher à tout prix si nous ne voulions pas être battus au sprint. Nous y sommes arrivés, mais il nous fallut essayer je ne sais combien de fois".C’est là sans doute le plus bel hommage qui puisse être rendu à un adversaire. Mais un autre hommage plus grand lui a été rendu par la foule qui sur tout le parcours cria son nom des milliers de fois... Et la foule se trompe rarement dans ses jugements. Prenez exemple, jeunes gens ! Duteil devenu commerçant aisé pourrait se dispenser de courir. S’il continue, c’est parce qu’il aime le vélo. Aimez-le comme lui et vous verrez que les résultats viendront.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - MARIUS DUTEIL (1952) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1952 Vivier va courir le Paris-Côte d’Azur

22 février 2020

FRANCIS DUTEIL - SAISON 1980

1980 : DIX SEPT VICTOIRES ET UN DEBUT DE SAISON EN BLEU BLANC ROUGE

F61

Tour d'Italie amateurs du 11 au 21 juin

 Pour relire l’article précédent, cliquez ici.

 1980 - (amateur hors catégorie) 17 victoires

- Toujours aussi expérimenté, Francis Duteil fait honneur à son maillot tricolore et représente le Limousin dans de nombreuses courses en France. Il remporte trois victoires en Bretagne, une en Atlantique-Anjou, et il se distingue à la Ronde du Quercy, aux Boucles du Tarn, au critérium de Vic Fezensac. Il s’impose à Valence, Marmande, Garat et Auzances, se classe 3° du Tour du Sud Charente et termine 2° du Tour de l’Ariège.
- Lors du Championnat de France disputé à Lyon, Duteil défend âprement son maillot. Le Pyrénéen Faure l’emporte devant Celle et Clerc. Derrière ce trio, seul Duteil a assuré la poursuite pour obtenir une 5° place. Duteil triomphe à Saint-Saud devant Eric Valade (Ste Foy), Villemiane et Besse. A Chamberet où il domine il précède Dubost, Milon, Dupuytren, Marécaille, Tallerie, Besse, Nicolas, Hook et Auconie. Il se montre impérial à Vigeois. Echappé d’entrée, il prend un tour au peloton et relègue loin derrière Pinault, Vidalie, Marécaille, Landreau, Busto, Suchaud, Hook, Tallerie et Pagniez.
- A La Machine dans la Nièvre, il devance Dall Armellina et Vernisse. A Objat, encore un succès devant Dupuytren, Vidalie, Auconie, Tallerie, Bacle, Cluzant, Dumont, Boubert et Nicolas.
- En fin de saison et pour la deuxième fois, Duteil remporte le Tour d’Ampurdan devant Yves Nicolas son équipier et les Hollandais Van Meer, Hogervort et le Belge Bormans.
- A signaler aussi qu’au cours de cette saison Francis Duteil amène dans son sillage Michel Besse, la nouvelle recrue qui monte en Limousin. Le coureur de Nontron participe aux grandes épreuves extérieures du comité pour se construire un rôle de leader et en vue de prendre la relève de Francis âgé maintenant de 33 ans.
- Quelques places d’honneur de cette saison 1980 : 2° à Villefranche de Rouergue, Dournazac, Saint-Mathieu, 3° à Auch, Oradour sur Glane, Championnat du Limousin route.

F62

Au départ d'une épreuve avec son maillot de Champion de France

SAISON 1980

- 6° Lussac les Châteaux (86) 09/03, 20° Civray Saint-Romain (86), 1° Couhé Vérac Tour du canton (86) 23/03, 19° Cholet (49) 24/03, 11° Biars (46) 30/03, Cénac et Saint Julien (24) abandon 31/03, 10° Saint-Savin (86) 06/04, 20° Mont Pujols (47) 07/04, 20° La Châtre Circuit de la Vallée Noire (36) 13/04, 12° Villeneuve sur Lot (47) 19/04, 3° Montmoreau (16) 20/04, 1° Ronde de l’Armagnac (32) 26/04, 3° Boucles de l’Armagnac (32) 27/04, 1° Trophée de l’Armagnac (32) 27/04 (clt général des deux épreuves), 21° Simorre (32) 28/04, 1° Lafrançaise (82) Circuit du Bas Quercy 01/05, 3° Mazamet (81) 03/05, 2° Tour de l’Ariège (09) 04/05, 4° Figeac (46) 05/05, 15° Vendœuvre (86) 08/05, 1° Brest (29) course éliminatoire et 3° au contre la montre et 2° au général 10/05, 1° Rennes Circuit des 4 vallées (35) 11/05, 5° Saint-Barthélémy (47) 15/05, 5° Monpezat (47) 16/05, 3° Nevers Trophée Motobécane (58) 18/05, 7° Les Eyzies (24) 19/05, 3° Crozant (23) 24/05, 2° Romagne (86) 26/05, 4° Roanne (42) 30/05, 15° Bordeaux-Royan (17) 01/06, 10° Guéret (23) 02/06, 10° Parthenay (79) 07/06, 3° Championnat du Limousin à Sarran (19) 08/06, Tour d’Italie 11 au 21/06 (lire ci-dessous le commentaire de course), 18° Saint-Satur (18) 25/06, 16° Prix des stations thermales (63), 8° Boën sur Lignon (42) 30/06, 8° Championnat de France des comités à Saint-Trivier sur Moignars (01), 5° Championnat de France à Villié-Morgon (69) 06/07, 2° Palluaud (16) 12/07, 17° Guimps (16) 13/07, 5° Mussidan (24) 14/07, 9° Brive (19) 17/07, 20° Loudun (86) 19/07, 9° Saint-Auvent (87) 20/07, 10° Lavaveix les Mines (23) 21/07, 11° Niort (79) 24/07, 3° Chalais (16) 25/07, 3° Oradour sur Glane (87) 27/07, 1° Auzances (23) 28/07, 1° Saint-Saud (24) 02/08, 1° Chamberet (19) 03/08, 6° Lauzun (47) 04/08, 1° Vigeois (19) 05/08, 30° Saint-Gervais (87) 06/08, 15° Bujaleuf (87) 07/08, 4° Journiac (24) 09/08, 4° Verdun sur Garonne (82) 10/08, 4° Saint-Laurent sur Gorre (87) 11/08, 15° Puy l’Evêque (46) 12/08, Brive (19) crevaison 13/08, 3° Corbigny (58) 14/08, 12° Moux en Morvan (58) 15/08, 1° La Machine (58) 16/08, 7° Lubersac (19) 17/08, 19° Augignac (24) 19/08, Tour du Limousin 21 au 24/08, 1° Objat (19) 25/08, 6° Châteauneuf la Forêt (87) 30/08, 1° Garat (16) 31/08, 2° Dournazac (87) 01/09, 9° Moissac (82) 03/09, 9° Périgueux (24) 05/09, 2° Saint-Mathieu (87) 06/09, 2° Saint-Bonnet sur Briance (87) 07/09, 3° Boucles d’Allassac (19) 08/09, 1° Vihiers (49) 10/09, Chalus (87) chute 13/09, 24° Charlieu (42) 14/09, 6° Issoire (63) 15/09, 12° Piégut (24) 16/09, 25° La Chataigneraie (85) 17/09, 3° Mazamet (81) 18/09, 40° Toulouse (31) 19/09, 18° Vic Fezensac (32) 20/09, 1° Marmande Prix de la Tomate (47) 21/09, Saint-Martin d’Ary (17) 22/09, 3° Miallet (24) 23/09, 7° Besse en Chandesse (63) 27/09, 9° Saint Romain en Charroux (86) 28/09, 4° Montbron (16) 29/09, 2° Villefranche de Rouergue (12) 02/10, 35° Genève Tour du Canton Open (Suisse) 05/10, 17° Feuillade (16) 06/10, 1° Tour d’Ampurdan (Espagne, 1° MG Ampurdan (Espagne) 10 au 12/10, 4° Lussac les Châteaux (86) 19/10, 17° Saint-Amand Montrond (18) 22/10, 3° Chamiers (24) 25/10.

Soit 17 victoires pour 98 épreuves disputées, trois abandons.

F63

Vainqueur du Grand Prix de la Tomate à Marmande
A gauche Valade, Fédrigo et le speaker Solacroup

Francis Duteil raconte

- "Cette année-là je participe pour la 2° fois au Giro Dilettanti soit deux semaines avant le championnat de France. Dans la nuit précédant la 7° étape, avec Christian Fauré nous sommes victimes d'une intoxication alimentaire. Le départ de cette 7°étape est au pied d'une montée de 22 km. Il fait une chaleur torride. Christian abandonne au bout de 3 km. Je suis le dernier du dernier gruppetto et j'ai très soif. Nous sommes suivis par le camion balai et l'ambulance. Je vais voir les infirmières de l'ambulance. Je leur demande de l'eau et leur dis que ma copine est infirmière. Elles vont me ravitailler en eau à volonté et me sauver ainsi de l'abandon. Je termine le Giro en mauvaise condition mais le rythme d'une course internationale est toujours bénéfique.
- Au championnat de France il fait chaud. Je porte le dossard n° 1. Au bout de 10 km je perds mon bidon : mon porte-bidon en dural s'est cassé. J'ai bien emporté un deuxième bidon dans mon maillot mais le premier ravitaillement a lieu après 80 km de course. Je bois beaucoup tant en compétition qu'à l'entrainement et la soif va perturber ma course. Après la mi-course trois coureurs se sont échappés. Je comprends que c'est une échappée dangereuse. Je sors du peloton mais je suis pris en chasse. Marc Madiot en tête d'un peloton très étiré me rejoint alors que je suis à moins de quinze mètres des échappées. Je ne finis pas de combler le trou et Marc fait la même erreur. Nous ne reverrons pas les trois échappés. J'ai bu deux bidons par tour et dans le dernier tour je suis mieux. Un coureur s'est échappé et chasse derrière les trois premiers. Je sors seul dans le dernier tour. Lorsque j'arrive dans la ligne droite de l'arrivée, je suis surpris d 'être revenu si près : j'ai le quatrième à 100 m et je vois les trois premiers passer la ligne à moins de 300 m, Christian Fauré du VC Isle Jourdain, mon équipier du Giro passe en tête et gagne".

F 66 bis Sautier1

Christian Fauré deux mois après son titre de passage à Périgueux

Ses équipiers : Michel Besse, Michel Duprat et André Laroudie.
Ses adversaires : Nicolas (Brive), Dupuytren, Roumilhac, Léobet (ACLBP), Ceulemans, Laskowski (Aubusson), Cardinal, Thévenet (Civray), Dubost (Bergerac), Just, Leblanc, Andrieux, Rigout (UVL), Parenteau (Nersac), Pinault (Montlouis), Puychaffray (La Souterraine), Simonot, Berron Gilbert et Patrick (Leroy Somer), Béneyrol (Nontron), Rousseau (AC Rilhac Rancon), Vérinaud (Bellac), Savidan (Guéret), Farges (Aurillac), Jourdan (Confolens), Désiré (Atur), David (VC Charron), Tradel (Rodez).
Les Champions régionaux du grand Sud en 1980 : Francis Castaing (CC Marmande) pour le comité d’Aquitaine, Patrick Mauriès (CV Montastruc) pour les Pyrénées, Richard Tremblay (VC Charron) pour le Poitou-Charentes, Michel Dupuytren (ACL Bussière Poitevine) pour le Limousin, Fernand Farges (UC Aurillac) pour l’Auvergne.
Classement FFC saison 1980

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - FRANCIS DUTEIL (1980) © BERNARD PECCABIN
D’après la documentation de Francis et avec ses photos
Cet article a déjà paru sur le blog la Dordogne Cycliste, devenu inactif.
Prochain épisode : 1981 : Une fois de plus sélectionné au Championnat de France

21 février 2020

MICHEL BRUN – SAISON 1951

1951 - CHEZ ROYAL FABRIC

- Relire la publication précédente. (la saison de Jacques Vivier)

- Michel Brun d’un tempérament moins robuste que Vivier n’a pas le feu sacré de son camarade, mais il n’en possède pas moins des qualités remarquables. Cette saison 1951 restera gravée dans les annales de leur club. Brun accompagne de plus Jacques Vivier, son ami et leader à la Route de France, au Circuit du Cantal, cumule de nombreux succès (lire palmarès) réalise un beau Tour de Dordogne et surtout un Prix Lafond où il a écrasé la course de par sa présence.
- Toujours est-il que le trio s’entend comme des larrons en foire. Duteil on a vu a réalisé une belle saison, tout comme Vivier, si bien qu’il naît un petit différend entre les habitants de Mareuil, qui pestent contre les journaux qui mentionnent lors des classements le club de Ribérac, alors que ce sont des enfants de Mareuil qui se distinguent... (lire en bas de cette publication).

photo 023

Michel Brun vainqueur au Grand Prix des cycles
Lafond à Brive terme de la 1° étape

1951 indépendant Chez Royal-Fabric (Club Athlétique Ribéracois) : 1° Saint-Front de Pradoux, 1° Prix de la foire exposition à La Force, 1° Mareuil sur Belle, 1° Brigueil le Chantre, 1° Saint-Bonnet sur Briance, 1° Montpon sur l’Isle, 1° Oradour sur Vayres, 1° du GP des cycles Lafond à Périgueux (vainqueur d’une étape), 1° d’une étape de Loire-Océan, 1° Aix sur Vienne, 1° indépendant au GP de La Couronne, 1° La Rochette-Saint-Angeau, , 1° du Grand Prix Brivor à Brive, 1° du GP du Populaire à Limoges, 2° du Circuit du Cantal (1° Vivier), 1° Grand Prix d’automne à Limoges patronné par la Populaire du Centre, 2° du Tour de la Dordogne (1° Dolhats), 3° Championnat du Limousin route (1° Marcel Guitard), 1° Circuit Aixois, 2° Prix Antonin Reix à Saint-Junien (1° Pineau Agen).

PRIX D’AIXE SUR VIENNE (reportage).

- Ce sont 45 coureurs qui prennent le départ, parmi les quels ce que l’on appelle les plus costauds de la région (Vivier, Dufraisse, Rigout, Danguillaume, Bernard, etc...). On passe sur la première partie de la course, certes riche en péripéties pour aller directement sur le 7° des dix tours que comporte cette 16° édition. A ce moment là il ne reste plus en course que les grands et la course continue de s’animer.
- La côte du Portail nous montre un Dufraisse magnifique d’aisance. Aussitôt après, Vivier met le feu aux poudres. Il a pris vite 100, puis deux cent mètres. Brun tente de le rejoindre mais Dufraisse ramène. Rigout démarre, suivi par Duteil à qui Commerie emboîte le pas. A Aixe, Vivier a 1’05s sur le peloton que Commerie mène à vive allure, mais duquel Rigout a disparu. Une crevaison aux Charmettes l’a stoppé. Vivier perce et le peloton le dépasse. Au sommet de la côte du Portail, Danguillaume attaque. Brun saute dans sa roue, imité aussitôt par Commerie et Dufour tandis que Marinier paye ses efforts. Vivier passe cette fois mais avec 40 secondes de retard, Rigout avec 1’30s.
- Après la côte Vivier force l’allure. Bien posé sur sa machine, avec une régularité mécanique, il appuie sur les pédales. Le compteur de notre voiture monte jusqu’à 50 et 70 dans la descente sur la gare de Beynac. Sans se désunir, Vivier accélère encore et rejoint au moment où Danguillaume, Commerie, Bernard et Dufraisse démarrent successivement. D’ailleurs jusqu’à Aixe les démarrages se succèdent.
- Au 9° tour, avant la gare de Beynac, Dufour prend le large et il aborde le dernier tour avec 200 m d’avance sur le peloton que Vivier et Bernard conduisent. Nous apprenons que Rigout abandonne, une seconde crevaison étant venue l’handicaper. Fourgeaud en avait fait de même après l’arrêt d’Auvert. Le dernier tour emprunte une autre boucle, celle de la côte de Verneuil, abordée par le peloton tout entier, fort de seize hommes que nous allons retrouver à l’arrivée.
- C’est R. Danguillaume qui le premier met le nez à la fenêtre. Le peloton s’étire, Barruche puis Simon sont lâchés. Aussitôt après Dufraisse démarre, suivi par Vivier et Brun. Les trois plus forts sont en tête. C’est logique, Bernard essuie une légère défaillance au moment de l’attaque décisive. Les autres ne peuvent suivre le train imposé par Dufraisse, qui pousse un peu plus fort dans la traversée de Verneuil. Dans la côte, le gars de Razès semble le plus fort, mais les deux Ribéracois sont derrière lui. A Landouge nous pointons Dufraisse, Vivier et Brun. Plus loin Commerie, Duteil, Danguillaume. Ensuite Hébras, Thouard, Bernard, Dufour Danguillaume Marcel, Aufort, Lambert, Raynaud et enfin Barruche et Simon. Dans la dernière descente sur Aixe, Brun s’échappe alors qu’il mène devant Vivier qui à l’arrivée réglera Dufraisse au sprint...
Le classement : 1. Michel Brun (CA Ribérac) les 145 kms en 4h13’, 2. Jacques Vivier (Ribérac) à 30s, 3. Dufraisse (UV Limousine) m.tps, 4. R. Danguillaume à 1’36s, 5. M. Danguillaume à 2’00s, 6. Marius Duteil (Ribérac), 7. Commerie, 8. Bernard, 9. Dufour, 10. Raynaud, etc...

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Michel Brun en tête en haut de la côte de Rouffignac lors du Prix Lafond
(Périgueux-Brive-Périgueux)

GRAND PRIX D’AUTOMNE DU POPULAIRE DU CENTRE.

- Le trio Ribéracois contrôle le GP d’automne et Michel Brun triomphe au sprint à Limoges devant Renaud, Réjasse qui fit une course sensationnelle et Rippe. Ce grand prix d’automne, revanche des Boucles de la Gartempe a connu le succès que l’on était en mesure d’en escompter. Un lot important de coureurs, tant par le nombre que par la qualité se sont livrés un duel sans merci au cours duquel les meilleurs ont triomphé. Quarante coureurs sont rassemblés devant la Plage (route d’Aixe) et l’appel commence. Il y a des défections, mais tout à coup un cri : voilà Jean-Marie. En effet Cieleska qui avait pris un taxi arrive une minute avant que le départ ne soit donné et déjà des groupes discutent ! C’est un sérieux client, il va falloir s’en méfier !
- Nous allons directement à 50 kms du but où seize hommes sont en tête. Les attaques fusent de partout. C’est d’abord Michel Brun qui tente de partir, protégé par Vivier et Duteil. Aussitôt après Cieleska tente de prendre le large, rien encore. C’est au tour du jeune Réjasse de partir, celui là personne ne s’en méfie. Renaud saute dans sa roue et ça y est le trou est fait. Dufraisse tente de ramener le peloton sur les deux fuyards, Brun sentant le danger tente à son tour de fausser compagnie au peloton, mais celui-ci veille...
- A Nantiat nous notons les positions suivantes. En tête Réjasse et Renaud, à 1’50s le peloton. A Chamboret, Dufraisse crève, mais il fera un retour sensationnel sur le peloton véritablement déchaîné. Réjasse et Renaud tiendront-ils jusqu’à Limoges ? Ils se relaient parfaitement, mais visiblement ils souffrent. A Conore, Brun très frais démarre sec. Aymard et Rippe sautent dans sa roue, Aymard ne tiendra pas longtemps le train et sera réintégré dans le peloton. Dans Fregemont les deux premiers maintiennent leur avance, soit 500 mètres sur Brun et Rippe, mais en haut de la Poitevine, ils se font rejoindre. Dès lors la course est jouée. Nos quatre gaillards se présentent sur le stade municipal et Brun le plus frais des quatre gagne au sprint.
- Brun nous disait à l’arrivée : "Il fallait être très bien pour gagner, je crois qu’aujourd’hui on ne dira pas que c’est le hasard qui l’a voulu". En effet, disputé à 39 km de moyenne, ce Grand Prix d’Automne a été vraiment une revanche des boucles de la Gartempe, mais aussi peut-être une revanche du championnat du Limousin. Il nous a permis de connaître un homme en le jeune Réjasse qui sut tenir jusqu’au bout en compagnie de Renaud, malgré la meute déchaînée à leurs trousses.
Le classement : 1. Michel Brun (Ribérac), 2. Renaud, 3. Réjasse, 4. Rippe, 5. Vivier, 6. Aymard, 7. Girard, 8. Forlini, 9. Bernard, 10. Lintilhac, 11. Duteil, 12. Dufraisse, 13. Le Floch, 14. Mancicidor, 15. Frankowski, etc...

photo 026

Marius Duteil, André Commerie et Michel Brun lors du protocole
à Périgueux du GP des cycles Lafond

 VIVIER, BRUN et DUTEIL ONT RÉPARÉ UNE LACUNE DU GUIDE MICHELIN
Ils ont appris aux français à connaître Mareuil !
(Rififi entre Mareuil et Ribérac).

- Mareuil sur Belle petit bourg de huit cent âmes, se tasse gentiment  dans sa vallée sur la route nationale Périgueux-Angoulême. Rien de particulier n’en retient l’attention sinon, pour quelques initiés qui aiment le charme des vieilles pierres, les ruines d’un vieux château historique, seul témoin d’époques définitivement révolues. Tout y respire le calme et la tranquillité. La vie s’écoule là comme dans tant d’autres bourgades de France, sans grandes passions, sans heurts violents, suivant le rythme lent et sûr de la campagne.
- Rien donc ne semblait devoir signaler Mareuil au monde extérieur puisque même dans le guide Michelin actuel, édité en 1948, Mareuil fut proprement oublié.
- Et cependant depuis deux ans, mais surtout en cette année 1951, trois hommes du pays se sont chargés de porter haut et loin le nom de notre petite cité.
- Quel est le fervent du cyclisme ou même le profane qui n’a entendu parler du "célèbre trio Ribéracois", composé des non moins célèbres coureurs Duteil-Vivier-Brun. Ribéracois ? soit... Les Mareuillais ne sont pas jaloux et reconnaissent volontiers que le club cycliste de Ribérac, auquel appartiennent nos trois champions, a fait beaucoup pour eux, mais nos bons amis de Ribérac ne nous en voudrons pas si, quand même, nous revendiquons un peu de leur gloire pour notre clocher.
- Quel est celui qui pourrait dire à coup sûr combien de fois ces trois noms furent cités dans les journaux et à la radio ? Il n’est guère de dimanches d’été sans que nos amis de radio Limoges ne nous aient claironné une victoire de l’un d’eux et guère de lundi où leurs noms ne fussent étalés dans le titre des comptes-rendus, donnés par les éditions sportives.

Brun

- Ils ont remporté cette année une quarantaine de victoires dans plus de dix départements. Des vraies, des solides. Nous ne voudrions vexer ni critiquer personne, mais il nous est tout de même permis à nous, Mareuillais de dire que notre trio n’a remporté en effet que des victoires qui comptent.
Certes, nos trois hommes ne marchandent pas leur peine. Ils n’hésitent pas à aller se mesurer aux gros bras du cyclisme, aussi pouvons nous dire qu’ils sont connus de tous les grands champions.
- Trois hommes ? Ne devrait-on pas plutôt dire un homme et deux gamins, car si Duteil marche allégrement sur ses 37 ans, Jacques Vivier a eu 21 ans le mois dernier et Michel Brun n’a encore que vingt ans et demi.
- Inutile d’ailleurs de les présenter plus amplement. Chacun sait que Duteil, coureur régional, réputé et connu dans tout le Sud-Ouest, l’homme sérieux et posé, consciencieux, aimant son métier de coureur cycliste, le pratiquant avec cœur et honnêteté, celui qui en presque vingt ans de compétitions, a passé plus de 350 fois la ligne en vainqueur, a pris sous sa coupe, voici deux ans, les deux petits débutants qui ont mis en lui toute leur confiance. C’est lui qui leur a imposé un programme d’entraînement, qui leur a appris ce qu’ils connaissent du sport cycliste. C’est grâce à ses judicieux conseils que les deux gosses ont monté si rapidement dans l’échelle des valeurs et ont glané tant de lauriers ainsi d’ailleurs qu’un joli pécule.
- Il les aime bien ses petits et lui, l’homme à l’apparence froide et impassible, a eu plus d’une fois les larmes aux yeux en les voyant remporter de grandes victoires. En revanche eux aussi l’aiment bien, ils savent ce qu’ils lui doivent. Pour eux il est le patron et l’ami qu’ils estiment et écoutent religieusement. Pas question de discuter quand "M’sieur Duteil" a parlé et malgré leurs succès, malgré leur gloire, ils ne font rien que "M’sieur Duteil" n’ait approuvé. C’est lui le cerveau de l’équipe, eux sont les exécutants.
- La saison 1951 se présentait d’une façon incertaine du fait que Vivier accomplissant son service militaire, n’aurait peut-être pas la forme de l’an passé. Il eut la chance de trouver des chefs sportifs qui lui permirent de s’entraîner. Il les récompensa de la plus belle et de la plus élégante manière, en leur remportant le titre de Champion de France Militaire, ce qui, vous n’en doutez pas, fit grand bruit dans la caserne.
- Outre ce titre de champion de France, il en ramena un autre dont le retentissement fut grand, non seulement dans sa région, mais aussi sur le plan national. Il gagna la Route de France réservée aux espoirs de moins de 25 ans. Quinze étapes, 3 000 kilomètres. Il prit le maillot jaune dès la quatrième étape et le conserva envers et contre tout jusqu’à Paris. Quel beau rêve pour un gamin de 20 ans ! Tourner sur la piste du Parc des Princes devant 30 000 spectateurs avec le maillot jaune sur les épaules et le bouquet du vainqueur sur le guidon. Les millions d’auditeurs de la radio nationale apprirent ce jour là que Mareuil sur Belle comptait dans sa population un authentique champion.
- De son côté, Michel Brun, longtemps handicapé par un genou récalcitrant, fit de très belles choses. Ses victoires dans le Grand Prix Lafond (deux étapes), Loire-Océan (une étape), Grand Prix Brivor à Brive (210 kms), les boucles de la Briance (150 kms) et celle du Populaire du Centre à Limoges (180 kms), toutes remportées devant des professionnels cotés, furent les plus marquantes d’une bien belle série.
- Nos deux compères, qui s’entendent comme larrons en foire, terminèrent magnifiquement leur saison, en remportant détaché (Vivier 1°, Brun 2°) le Tour du Cantal (250 kms) qui compte parmi les classiques françaises. Tous deux battirent le record de l’épreuve détenu précédemment par Duteil lui-même ne voulant pas être en reste, s’en fut gagné seul à Limoges et à Poitiers. Il eut d’autres places de premier à son actif et aussi quelques places de second derrière l’un ou l’autre car il arrive souvent que notre trio classe deux hommes ou même les trois aux places d’honneur.
- Et maintenant la saison est finie. Les lampions sont éteints. Duteil gère son magasin de cycles, Michel Brun a repris le volant du camion paternel et effectue des transports. Quand il fait beau, le maître et l’élève vont à la chasse ensemble. Vivier est toujours militaire mais on le voit souvent à Mareuil.
- La gloire ne leur a pas tourné la tête. Ils sont restés les deux bons petits drôles, simples, corrects et affables qu’ils étaient. Et pourtant ils ont reçu de belles propositions de grandes maisons de cycles. Notamment du plus grand directeur sportif de France lequel s’y connait en champions.
- Nous croyons pouvoir dire qu’étant donné leur âge, ils préfèreraient rester encore une saison dans la région pour parfaire leurs connaissances. Ils monteront encore probablement leurs fidèles "Royal-Fabric" qu’ils ont déjà si souvent conduites à la victoire.
- Mais d’ores et déjà, leur renommée a franchi les limites régionales et la semaine dernière la firme française qui fabrique les fameuses chaussures cycles "Dep" que portent les grands champions et avec lesquelles ils ont remporté toutes leurs victoires, a offert un déjeuner à notre trio. Déjeuner au cours duquel des contrats de publicité furent signés et où il fut question de créer pour la prochaine saison un modèle "compétition spéciale Vivier".*
-
Rançon de la gloire ! Rançon de succès passés ! Puissent cette gloire et ces succès se confirmer dans l’avenir. C’est sans doute leur vœu le plus cher, ce sera aussi celui de tous leurs amis.

Camille MATHONNIERE (Mareuil)

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – MICHEL BRUN (1951) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1952 Les jeunes ne veulent pas se passer du vieux Duteil

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20 février 2020

JACQUES VIVIER – SAISON 1951

JACQUES VIVIER GAGNE LA ROUTE DE FRANCE

- Relire la publication précédente.

- Au seuil de cette saison 1951, Jacques Vivier et son grand rival André Bernard vont s’entendre comme des frères pour faire échec à André Dufraisse. Les deux coureurs parmi tant d’autres signent chez Royal-Fabric qui a pour chef de file l’ex-champion de France professionnel Eloi Tassin. Vivier fait son service militaire à Périgueux mais s’entraîne et fait beaucoup de culture physique. Il se sent en grande forme avec 2500 kms dans les jambes pour l’heure. Même si son régiment doit partir pour l’Allemagne, il pense bien rester dans son Périgord, ayant promis à son capitaine de ramener le maillot de Champion de France militaire.
- Jacques Vivier dispute la première Route de France et remporte l’épreuve. Puis il ajoute dans sa musette le Circuit du Cantal, une épreuve difficile et devient à la grande satisfaction de ses cadres officiers et sous-officiers, Champion de France Militaire. En faits Vivier gagne un peu partout, malgré sa situation sous les drapeaux. On le voit, le trio Duteil-Vivier-Brun fonctionne plus que jamais...
- Anecdotes : En 1951, la marque de chaussures "DEP" celles que tous les coureurs portaient, firent signer un contrat "Publicitaire" à Jacques Vivier, pour sortir un modèle compétition "Vivier".

Vivier à Aixe

Jacques Vivier en course lors du 15° Circuit Aixois qu’il terminera en 3° position

- 1951 indépendant Royal-Fabric Wolber (Club Athlétique Ribéracois).

- 1° Route de France en quinze étapes et vainqueur de la 2° étape Auxerre-Dijon (lire article ci-dessous), 1° Circuit du Cantal (lire article ci-dessous), Champion de France militaire route(*), Champion des 4° et 3° régions militaire sur route, 1° Saint-Aulaye, 1° Circuit du printemps à Périgueux, 1° Grand Prix de l’armistice à Périgueux, 1° La Rochefoucauld, , 1° Miallet, 1° Sarlat, 1° Prix des grands vins à Villefranche de Lonchat, 1° GP de la ville de Limoges, 1° Prix Jacques Moujica à Châteauneuf sur Charente, 1° Beaulieu sur Dordogne, 5° GP du Populaire du Centre (1° Brun), 2° Championnat du Limousin route (1° Marcel Guitard), 2° Aixe sur Vienne (1° Brun), 2° Saint-Mathieu (1° Allory), 2° Tour de la Dordogne (1° Albert Dolhats sur cycle Elvish), 2° Belvès (1° Robert Castelin de Marseille) (lire article ci-dessous), 3° Circuit Aixois (1° Marius Duteil)
(*) C’est à Dijon que s’est couru ce championnat de France et sur une distance de 145 kms où Jacques Vivier est arrivé seul et avec 4’27s d’avance sur Mazet deuxième, 5’29s sur Léocat troisième, suivi par le peloton où on remarquait dans l’ordre Borde, Pardon, Formet, Leyneburger, Blondeau, Marcy et Massip.

BELVÈS : LA COURSE REMARQUABLE DE JACQUES VIVIER

Vivier Identité

BELVES. - Le 7° Grand Prix de Belvès a obtenu un succès égal à celui du Tour de la Dordogne, couru la veille. Une foule dense se pressait tout autour du circuit d’environ six kilomètres, à couvrir vingt fois. D’une extrême dureté, le parcours a fait de nombreuses victimes. La plus remarquable fut évidemment Dolhats. Celui-ci avait triomphé dans le Tour de la Dordogne avec une telle aisance qu’on pouvait supposé de voir rééditer son exploit. Il n’en fut rien, il rentra dans le rang et abandonna exténué. Bon nombre de grandes vedettes se sont "cassés" les jambes dans la dure côte de Belvès. Cette rampe opéra vite une sélection.
- Darnauguilhem et Vivier, d’abord, animèrent le début de la course. D’une allure souple et facile, ils attaquaient et passaient avec facilité la principale grosse difficulté.
- Mais derrière, dans le peloton, qui compta jusqu’à 1’30s de retard, on ne chômait pas. Laurédi, Lucien Lazaridès, Lorca et Castelin contre-attaquèrent sérieusement et le peloton, sous leur impulsion, s’étira vite. La course fut alors jouée et après que ces cinq hommes eurent rejoints les fugitifs, ils lâchèrent le Belvèsois Darnauguilhem, qui ne tarda pas à abandonner.
- Dans le peloton poursuivant, on enregistra alors abandons sur abandons, tant et si bien qu’en fin de course, il ne resta plus que quinze hommes. Comme nous l’avons déjà dit, ce circuit est sans pitié. Pourtant, certains "gros bras", au départ, pensaient tout avaler, notamment Dominique Canavèse, inexistant dans le Tour de la Dordogne, où il ne fit que quelques kilomètres et regagna sa chambre sans tarder. Il réédita au Grand Prix de Belvès. Drôle de manière d’honorer un contrat. Rémy l’imita et beaucoup d’autres encore : Moineau, Berton, Emile Teisseire, etc … se firent rejoindre comme à plaisir (tout coureur étant doublé devant quitter la course) et regagnèrent béatement leurs pénates.
- Heureusement que Laurédi, Lucien Lazaridès, Castelin se rachetèrent. Mais nous tenons surtout à souligner la conscience professionnelle de Decanali, une des rares vedettes à terminer les deux épreuves. Vivier (en médaillon) promet beaucoup. Sans une chute qui l’handicapa lors de la première épreuve, il n’aurait pas été loin du vainqueur. Signalons en terminant que, tout au long du parcours du Tour de la Dordogne, M. Berthozat, speaker de l’agence Monlong, avec sa verve habituelle, renseigna la foule des villes et villages traversés sur la position des coureurs. Dans le Grand Prix de la ville de Belvès, il fut un chasseur de primes émérite, ce dont ne se sont pas plaints les coureurs.
Le classement : 1. Robert Castelin (Marseille) les 110 kms en 3h 02’ sur cycle France Sport, 2. Jacques Vivier (Royal Fabric-CA. Ribérac), 3. Floch, 4. Lucien Lazaridès, 5. Lorca, 6. Laurédi tous même temps, 7. Demanges à 2’ 05s, 8. Cieleska à 2’ 15s, 9. Jacques Pineau, 10. Dufraisse, 11. R. Prouzet m.tps, 12. Decanali à 2’20s, 13. Londéro à 2’ 40s, 14. Dussault à 2’ 43s, 15. Bermudez.
Tous les autres coureurs ont abandonné.
NDLR : La veille Vivier avait terminé deuxième du Tour Dordogne couru de Belvès à Belvès sur 270 kms ! C’était vraiment l’époque des forçats de la route...

PREMIÈRE ÉDITION DE LA ROUTE DE FRANCE

- Avec André Dupré, Daniel Dihars, tous deux de Sainte-Foy la Grande, avec le tandem Ribéracois Jacques Vivier-Michel Brun, le Rochelais Pérez et Pinaud de Montauban, la Route de France-Tour de la Gaule a bien débuté pour la région. En effet Dupré et Dihars ont fait respectivement premier et second à Auxerre, lieu d’arrivée de la première étape de cette belle épreuve. De son côté Vivier a enlevé à Dijon la seconde, où le coureur Bon de l’île d’Oléron a fait 6°. Brun s’est classé 11°, Pérez 12° et Jules Pinaud 13°. Enfin à l’issue de cette deuxième étape, André Dupré occupait la première place au classement général, suivi de Vivier à 22 secondes. Remarquons à ce propos qu’ayant été retardé lors de la première étape, où il est 5°, Vivier dont la grande classe est indiscutable, apparaissait dimanche soir d’ores et déjà comme extrêmement dangereux pour tous à la suite de la brillante remontée qu’il venait d’accomplir. A l’issue de la 3° étape menant à Vichy, le classement général a évolué donnant le maillot jaune à Bon de l’île d’Oléron.
- 1° étape Paris/Auxerre : 1° Dupré, 5° Vivier, 8° Brun.
- 2° étape Auxerre/Dijon : 1° Vivier, 11° Brun.
- 3° étape : Dijon/Vichy : 1° Joseph Gil (Espagne), 8° Brun, 10° Vivier.
- 4° étape : Vichy-Saint-Etienne : 1. Bernard Quennehen, 2. Jacques Vivier, 3. René Lo Guidice.
- 5° étape : Saint-Etienne/Avignon : 1° André Bérard, 4° Vivier.
- 6° étape : Avignon/Béziers : 1° Joseph Gil (Espagne), 9° Vivier.
- 7° étape : Béziers/Montauban : 1° André Gonzalès, 13° Vivier.
- 8° étape : Montauban/Arcachon : 1° Marcel Fernandez, 10° Vivier.
- 9° étape : Arcachon/La Rochelle en deux tronçons : 1° Joseph Costa (Portugal) de Lacanau à Verdon et Gonzalès (Lyon) de Royan à La Rochelle.
- 10° étape : La Rochelle/Thouars : 1° Volet (Dieppe), 4° Vivier.
- 11° étape : Thouars/Vannes : 1° Thillard (Bordeaux), 26° Vivier.
- 12° étape : Vannes/Dinan : 1° Joseph Costa (Portugal).
- 13° étape : Dinan/Cherbourg : 1° Henry Perly (La Chapelle au Reboul), 15° Vivier.
- 14° étape : Cherbourg/Caen : 1° Jean Leulier, 17° Vivier.
- 15° étape : Caen/Paris : 1° Henry Perly (La chapelle au Reboul).
Classement général final : 1° Jacques Vivier (Ribérac) en 70 h 02 mn, 2. Marcel Bon (Ile d’Oléron) à 9’02s, 3. Volet (Dieppe) à 10’32s, etc...
 Vivier a dit à La Rochelle : "La guerre des nerfs avec Llorca est terminée ! Le Méditerranéen, pris de vomissements a abandonné hier à 15 kms de La Rochelle. Désormais, je possède plus de six minutes d’avance sur mon suivant immédiat, l’Oléronnais Bon et cela au moment d’aborder l’étape contre la montre sur les 86 kms que séparent Pouzaugues et Thouars. Sur des routes familières à mon nouveau rival, mais qui ne me sont pas totalement inconnues, nous allons nous livrer sans réserve, avec le Père Temps pour juge inexorable ! Dans l’étape contre la montre de Loire-Océan, j’ai pu me rendre compte que Bon était un excellent spécialiste de l’effort solitaire. Mais décidé à lutter jusqu’à un épuisement total, je ne pars pas battu d’avance. "
- La suite on connaîtra avec un Jacques Vivier classé 4° du chrono alors que Bon était relégué à la 11° place concédant encore de précieuses secondes à Vivier désormais solide leader d’une épreuve qu’il aura menée de bout en bout à sa façon.
- pour revoir les photos de l’arrivée de la Route de France en 1954 à Ribérac, cliquez ici.
NDLR : Raymond Chaminaud avait couru cette édition 1954. Il était marié avec Jeanine, une sœur de Michel Brun.

Circuit Aixois en 1951

Circuit Aixois 1951 gagné par Duteil, Vivier est troisième

LE FAVORI VIVIER ENLÈVE DEVANT BRUN LE 21° CIRCUIT DU CANTAL.

- Ce fut vraiment une belle épreuve favorisée par un temps exceptionnel que la GP de la Suze, 21° Circuit du Cantal. Un lot de classe, des spectateurs nombreux et enthousiastes, une épreuve fort intéressante, depuis le début jusqu’à l’arrivée, et finalement le record de l’épreuve a été battu.
- S’il faut tresser des couronnes au vainqueur et à son équipier Brun, s’il faut aussi féliciter les animateurs de l’épreuve, Garcia, Pagotto, Amigo et surtout le vaillant Bermudez. Il faut aussi noter la grande révélation de la journée, le jeune Agut, un débutant de 22 ans dont on reparlera.
- Quatre coureurs ont animé les deux tiers de l’épreuve, quatre coureurs qui ont fourni des efforts très généreux. Pagotto disparu du peloton de tête sur crevaison, Amigo et Garcia ont été lâchés par Bermudez avant d’arriver à Aurillac.
- Quand à Bermudez, après avoir caracolé en tête de la course jusqu’à Saint-Cernin, il a payé cruellement ses efforts rejoint d’abord par Brun puis par Vivier et Agut, il a dû successivement laisser partir Vivier et Brun et même s’il n’a pu conserver la troisième place, se laissant passer encore par des coureurs venus de plus loin.
- Vivier était notre favori mais avouons que pendant 200 kms, nous nous sommes demandés ce qu’il faisait dans le peloton à ne jamais tenter aucun effort.
- Brun et Vivier avaient reçu des consignes, ils les ont appliquées et n’ont mis le nez à la fenêtre qu’au bon moment. Une fois de plus les animateurs en ont été pour leur frais.
- La première échappée est menée par Pagotto et Garcia qui auront jusqu’à cinq minutes d’avance sur le peloton dans la traversée de Neussargues. Dès lors cette avance va fondre comme neige au soleil. A Riom l’échappée aura encore 1’06s d’avance sur Bermudez et Amigo alors que le peloton sera pointé à 2’56s. Au sommet de la côte de Beysseyre, Bermudez et Amigo rejoignent Garcia et Pagotto. On sent que Bermudez est le plus fort des quatre hommes de tête. Pagotto crève et sera repris par le peloton. Dans la côte de Mauriac, Bermudez lâche Garcia et Amigo et s’enfuit vers l’arrivée qui est encore lointaine.
- A Mauriac Amigo fatigué s’écroule et rentre dans le rang. Martinez de Clermont s’échappe du peloton et rejoint Garcia. Celui-ci connaît la défaillance et c’est alors que la côte de Saint-Cernin se présente. Un certain nombre de coureurs sont en difficultés. Brun et Vivier amènent le peloton. Martinez a son tour est à la ramasse. Plus loin Bermudez passe en tête le sommet du col, mais c’est là que la surprise arrive avec Brun et Vivier qui reviennent forts, dépassent Bermudez et le lâche dans la descente. Brun et Bermudez sont ensemble dans la descente mais ils sont rejoints par Vivier et Agut. Vivier passe à l’attaque dans la côte de Reilhac à sept kms de l’arrivée. Il s’enfuit seul vers la banderole. Puis Brun fausse compagnie au peloton pour prendre la deuxième place.
Le classement : 1. Jacques Vivier (Ribérac) sur cycle Royal-Fabric les 233 kms en 6h58’, 2. Michel Brun (Ribérac) à 37s, 3. Agut (Béziers) à 44s, 4. Pras (Angoulême) à 58s, 5. Rippe (Angoulême) m.tps, 6. Cassol (Saint-Gaudens), 7. Bermudez (Carcassonne) à 1’21s, 8. Dupuy (Grenoble) à 3’35s, 9. Tricot (Paris), 10. Cohen à 3’45s, etc...

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – JACQUES VIVIER (1951) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1951 La saison de Michel Brun

19 février 2020

MARIUS DUTEIL – SAISON 1951

1951, DUTEIL, VIVIER, BRUN, PASSENT CHEZ ROYAL FABRIC

LA SAISON 1951 DE MARIUS DUTEIL

- Relire la publication précédente. (saison 1950 de Brun).
- Saison 1950 de Marius Duteil.
- Cette saison 1951 qui débute à peine pour le trio sera une saison mémorable. Le trio quitte Rochet pour rejoindre la grande firme d’Objat, à savoir Royal-Fabric (lire ci-dessous). Duteil lui a 36 ans et continue encore de suivre ses élèves dans les courses et au sein du CA Ribéracois. Rien ne fait peur à Marius qui prend le départ des grandes courses comme le Tour Dordogne par exemple qui compte pourtant 270 kms de parcours.

Signature chez Royal-Fabric

Signature chez Royal Fabric de Duteil et de Vivier en 1951 en compagnie de M. Pierre Dénoyer.

Royal-Fabric en 1951 : En cette année les établissements d’Objat ne sont pas décidés à ralentir leur action, bien au contraire... Si M. Pierre Dénoyer sort son bloc note, il vous dira qu’il a sous ses ordres outre Jean Bidart, André Dupré, André Gavelle, Marcel Brunie, Marius Duteil, Raoul Pouget et Maurice Pradel : Eloi Tassin de Saint-Nazaire champion de France professionnel en 1945, Jacques Vivier Champion du Limousin 1950 et Michel Brun, tous deux de Mareuil et grandes révélations de la saison passée. Ensuite André Bernard de Limoges champion du Limousin 1949, Joseph Amigo le fameux rouleur Dacquois, Jef Adams qui sort de la brillante cohorte des indés belges et bien connu dans notre région. Ajoutons le Mussidanais Angel Barquéro poulain de M. Chaussade, Roger Pézeron de Saint-Nazaire, Essio Wrek l’espoir Saint-Livradais, Jean Montagut titulaire de nombreux succès en Narbonnais, Zappas et Laganne de Montauban, Fombellida de Bayonne l’une des vedettes de l’Oloron Sporting-Club et enfin un atout de premier ordre Schaffert de Souillac. D’autres grands noms au sein des agences dont celles de M. Caron à Bordeaux qui compte notamment sur Clotaire Guibert, Jacques Laffranque et Henri Manet, soit du beau monde au service de la grande marque de cycles d’Objat.

 PALMARES 1951 de Marius DUTEIL (sociétaire au Club Athlétique Ribéracois)

- 2° Course de Classement du CA Ribérac (1° Michel Brun), 2° Course de classement de Ribérac (1° Jacques Vivier), 3° Le Coux (1° Daniel Dihars du Stade Foyen), 8° Critérium du Printemps de Périgueux (1° Jacques Vivier), 1° Saint-Léon sur l’Isle, 5° Prix Lafond à Périgueux (1° Michel Brun), 10° Tour de la Dordogne (1° Albert Dolhats), 4° Chalais (1° Armand Darnauguilhem du CC Belvès), 4° Championnat du Limousin route (1° Marcel Guitard), 8° Oradour sur Vayres (1° Michel Brun), 6° Ribérac (1° Hervé Prouzet du Guidon Agenais), 2° Montpon (1° Michel Brun), 13° Sarlat (1° Jacques Vivier), 11° Limoges (1° Michel Brun), 5° Mareuil sur Belle (1° Michel Brun), 3° Saint-Front de Pradoux (1° Michel Brun). 1° Aixe sur Vienne (15° Circuit Aixois lire reportage ci-dessous), 1° Limoges (Prix Conchon Quinette, lire ci-dessous), 16° Circuit Aixois (1° Brun), 1° Grand Prix du Libre Poitou, 1° Grand Prix des artisans à Ribérac (lire commentaires).
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Au Grand Prix Conchon-Quinette, treize hommes au sprint à l’arrivée et victoire de Marius Duteil sur André Bernard ex-champion du Limousin. Victoire logique d’un homme de métier qui sut ne jamais mettre le nez à la fenêtre, au contraire de son camarde Bernard, assez prodigue de ses efforts. Les deux coureurs de chez Royal-Fabric gagnent le sprint devant Guittard, Aymard, Commerie, Fourgeaud, Hébras, Dufraisse, Treuil et Rigout.

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Marius Duteil vanqueur à Ribérac en 1951. A gauche Vivier, sur le cadre Francis Duteil 4 ans

MARIUS DUTEIL ENLEVE AU SPRINT LE 15° CIRCUIT AIXOIS

- Le 15° Circuit Aixois touchait à sa fin. Il restait encore trois tours à parcourir, Duteil, Rigout, Vivier étaient en tête depuis un certain temps déjà. Se relayant et s’entendant parfaitement, ils augmentaient progressivement leur avance... mais la course, la vraie course, se déroulait à l’arrière. En effet, dans le gros peloton qui se trouvait immédiatement derrière les fuyards, le jeune Ribéracois Brun et Bernard se livraient un duel titanesque.
- Le Champion du Limousin sentant le danger, attaquait sans arrêt pour limiter les dégâts. Magnifique de courage et d’allant, il appuyait sec sur les pédales.
- Les échines se courbaient, les visages étaient grimaçants sous les coups de boutoir répétés de Bernard, certains peu aptes à suivre ce train d’enfer, perdaient pied. Mais un homme le sourire aux lèvres, les mains en haut du guidon suivait Bernard comme son ombre : deux, trois, quatre fois, Bernard essayait de décramponner cette sangsue, mais en vain. Brun c’est de lui qu’il s’agit, ne lâchait pas d’une semelle ce dangereux concurrent que son professeur et mentor Marius Duteil lui avait dit de marquer sévèrement.
- Ce 15° Circuit Aixois se résuma, en effet en une lutte entre le fameux trio Vivier-Duteil-Brun et Bernard. Ce dernier ne pouvait compter que sur les services de Dussoulier, mais hélas, celui-ci vit son boyau rendre l’âme et fut contraint à l’abandon.
- Seul contre trois, Bernard tenta crânement sa chance, mais sous les attaques qui fusaient de toutes parts, il dut d’abord laisser partir Duteil, puis ensuite Vivier et enfin Rigout et Barruche. Sur la fin, il essaya le tout pour le tout, mais devant l’inutilité de ses efforts, avec dans sa roue un Brun qui refusa catégoriquement de mener, Bernard dut s’avouer vaincu.
- Ulcéré, démoralisé, la rage au ventre et les larmes aux yeux, le champion du Limousin, pour la première fois depuis fort longtemps descendit pour la pédale, c’est fini !
- L’esprit d’équipe avait vaincu une individualité peut-être brillante, mais incapable de pouvoir lutter seul contre trois si redoutables adversaires. Bernard disparu, les leaders ne risquaient plus grand-chose : ils accomplirent le dernier tour au train, sans se faire aucune peine... même légère. Le sprint parti de loin devait les départager. Duteil qui ne veut pas vieillir s’adjugea une magnifique victoire devant Jean Rigout, puissant et volontaire et Vivier, qui vit sa roue arrière se bloquer à 200 mètres de l’arrivée.
Classement : 1. Marius Duteil sur cycle Royal-Fabric les 136 kms en 3h44’05s, 2. Jean Rigout, 3. Jacques Vivier, 4. Commerie à 2’12s, 5. Brun m.tps, 6. Martin à 3’07s, 7. Perret, 8. Lacoste, 9. Barquéro, 10. Bureau, etc...

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - MARIUS DUTEIL (1951) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1951 Jacques Vivier gagne la Route de France

19 février 2020

FRANCIS DUTEIL - SAISON 1979

1979 : UN DEUXIEME TITRE DE CHAMPION DE FRANCE

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Francis Duteil Champion de France

 - Pour relire l’article précédent, cliquez ici.

1979 - (amateur hors catégorie) 11 victoires : Champion de France amateurs à Neufchâtel en Saosnois, 1° des kermesses belges de Sainlez et Liernu, 1° à Brive, Crocq, Dun le Palestel, Périgueux, Vic Fezensac, Route Limousine (plus deux victoires d’étapes)
2° de Bordeaux-Royan, 43° du Mondial des amateurs à Valkenburg (Hollande).
Duteil dans le rétro : Francis Duteil vient d’écrire une des plus belles pages de sa carrière sportive mais aussi de son club en devenant pour la deuxième fois Champion de France amateurs. Il était pourtant l’homme à battre, surveillé comme le lait sur le feu, mais malgré cela, il s’empare du maillot tricolore. La côte du Belvédère fait la sélection et Duteil reste sagement dans le peloton. Au 7° tour il se retrouve devant avec Coquelin et Desportes. Il observe ses adversaires et sait déjà qu’il devra partir seul, Desportes étant plus vite au sprint que lui. Dans la dernière montée, il accélère le rythme, prend une légère avance et poursuit son effort solitaire. Ses compagnons de fugue sont repris par le peloton qui se rapproche de plus en plus de Francis Duteil. Au Prix d’un fantastique effort, il parvient à conserver quelques mètres sous la banderole. Michel Larpe (Poitou-Charentes) remporte le sprint pour la seconde place. Il devance Rodriguez (Côte d’Azur), Castaingt, Bérard, Le Bigaud, Vichot, Blandon, Desportes et Madiot. Parmi ces dix premiers, nombreux sont ceux qui dans les futures années vont faire carrière chez les professionnels. Duteil reste l’amateur le plus titré, c’est une juste récompense pour un sportif qui a toujours su planifier ses objectifs.
- Avant ce championnat Duteil, avait débuté la saison en remportant le Prix du Pays de Brive devant Michel Besse son jeune équipier et Dupuytren (ACLBP) qui gagnait le sprint devant Bodin, Nicolas, Savary, Morange et Lagrange. En Auvergne, Duteil se contente d’une deuxième place derrière le Briviste Moyen au Tour des stations thermales. A Rochechouart, Duteil se classe 2° lors du Championnat du Limousin route gagné par Michel Dupuytren (Limoges Bussière Poitevine), mais il gagne de ce fait sa sélection pour le France qu’il remportera.

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Le podium avec Michel Larpe (2°) de l’UCAP Angoulême et
Jean-François Rodriguez (SC Nice) troisième

SAISON 1979

- 2° Commentry (03) 17/03, 5° Civray Saint Romain (86) 18/03, 9° Lussac les Châteaux (86) 25/03, 60° Lagorce Laguirande (33) 26/03, 23° Bordeaux-Saintes (17) 01/04, 40° Royan-Blaye (33) 08/04, 7° Cénac et Saint-Julien (24) 09/04, 5° Marnand (69) 14/04, 8° Reigné (69) 15/04, 7° Vougy (42) 16/04, 9° La Châtre (36) 22/04, Boussac (23) abandon 23/04, 1° Sainlez (Belgique) 29/04, 17° Schepdaal (Belgique) 01/05, 10° Awans (Belgique) 05/05, 1° Liernu (Belgique) 06/05, Alken (Belgique) abandon 07/05, 19° Trooz (Belgique) 09/05, 6° Saint Germain les Belles (87) 12/05, 1° Brive (19) 13/05, 8° Saint-Yrieix la Perche (87) 14/05, 3° Varetz (19) 19/05, 14° Guéret Trophée Motobécane (23) 20/05, 18° Nersac (16) 24/05, 2° La   Bourboule-Royat Prix des stations thermales (63) 26 & 27/05, 3° Argentat (19) 28/05, 2° La Rochette (16) 03/06, 9° Champniers (16) 04/06, 3° Aigurande (36) 05/06, 4° Abjat Boucles du Bandiat (24) 09/06, 2° Bordeaux-Royan (17) 10/06, 7° Guéret (23) 11/06, 3° Ma Campagne (16) 15/06, 5° de la première étape Route Limousine, 1° de la deuxième étape, 1° de la 3° étape, 1° classement par équipes (87) 16 et 17/06, 11° Malaville (16) 18/06, 3° Angoulême (16) 21/06, 13° Châteauneuf la Forêt (87) 23/06, 6° Tulle (19) 24/06, 9° Tour du Haut Languedoc 26 au 28/06, 2° Championnat du Limousin séniors à Rochechouart (87) 01/07, 3° Saint-Séverin (16) 02/07, 5° Châteauroux-Bourges (18) 07/07, 2° Reterre (23) 08/07, 1° Crocq (23) 09/07, 14° Chaumeil (19) 11/07, 2° Nontron (24) 14/07, 4° Claix (16) 15/07, Tour de Liège (Belgique) 18 au 22/07, 2° Boussu Bois (Belgique) 23/07, 6° Championnat de France des Comités à Neufchâtel en Saosnois (72) 26/07, 1° Championnat de France des amateurs à Neufchâtel en Saosnois (72) 29/07, 3° Cours la ville (69) 31/07,1° Dun le Palestel (23) 04/08, 5° Biran (32) 05/08, 3° Lauzun (47) 06/08, 3° Javerlhac (24) 07/08, 6° Saint-Gervais (87) 08/08, 4° Bujaleuf (87) 09/08, 3° Journiac (24) 11/08, 3° Verdun sur Garonne (82) 12/08, 14° Saint-Jory (31) 13/08, Tour du Limousin (du 15 au 19/08), 3° Dison (Belgique) 22/08, 43° Championnat du Monde à Valkenburg (Pays Bas) 25/08, 1° Périgueux (24) 31/08, 5° Saint-Mathieu (87) 01/09, 4° Peyrignac (24) 02/09, 3° Le Buisson (24) 03/09, 10° Rieumes (31) 04/09, 25° Moissac (82) 05/09, 5° Chalus (87) 08/09, 12° Charlieu (42) 09/09, 19° Issoire (63) 10/09, 11° La Châtaigneraie Les Herbiers (85) 12/09, 4° Mazamet (81) 14/09, 1° Vic Fezensac (32) 15/09, 6° Cahors(46) 16/09, 22° Saint-Céré (46) 17/09, 7° Voeuil et Giget (16) 23/09, 3° Montguyon (17) 24/09, 11° Blagnac (31) 29/09, 7° Toulouse (31) 30/09, 14° Montbrison (42) 05/10, 4° Lissac et Mouret (46) 07/10, 33° Fourchambault (58) 14/10, 2° Lussac les Châteaux (86) 21/10, 2° Chamiers (24) 28/10.
Soit 11 victoires pour 99 épreuves disputées, deux abandons.

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- Ce qu’a dit Francis Duteil à chaud, juste après son succès au Championnat de France : Il faut savoir se faire oublier et durant près de 100 kms, j’ai été un anonyme ou presque dans le peloton. Certes on me surveillait, mais j’ai tout fait pour que l’on m’oublie. Et puis ce fut l’échappée à trois. Là j’ai compris qu’il ne fallait pas rater le wagon, l’arrivée étant proche. Alors j’ai collaboré avec Coquelin et Desportes. On s’entendait bien mais jamais nous ne pouvions faire la différence. Je sentais la meute à mes trousses, mais ce n’était pas le moment de se retourner.
Et puis nous voici de nouveau et pour la 10° fois au pied du belvédère, un véritable mur dans une forêt. J’ai pris le 42 x 18 et au train, j’ai lâché Coquelin puis Desportes qui s’est accroché jusqu’au sommet. Le souffle des coureurs du peloton parvenait jusqu’à mes oreilles, j’avais peur et pourtant j’étais costaud. Un faux plat avec le 53 x 14 et une descente devait me permettre de prendre le large. En effet, le peloton en reprenant mes deux compagnons, s’était donné un instant de répit, ce fut alors moi qui n’en pris pas et le trou se fit plus béant. J’ai alors compris que ce titre ne m’échapperait plus. Ces dix derniers kilomètres étaient bien longs, ils n’en finissaient pas ! Je ne me suis jamais retourné, j’ai attendu de voir, j’ai attendu de voir la banderole pour le faire, il me restait 100 mètres à parcourir, le peloton en avait un peu plus ! Voyez c’est bizarre un championnat, il faut certes avoir la chance, mais il faut savoir surtout la provoquer !

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Protocole à Mazamet lors d'une nocturne

 Ce que dit Francis Duteil avec plus de trente années de recul sur ce championnat
(Rétro Vélo Dordogne: Un mécanicien perfectionniste, un fin tacticien et
un rouleur hors pair qui ne lâche rien)

- "En 1978 j'avais mal digéré l'oubli de mon engagement au championnat de France. En début de saison 1979 j'apprends que le circuit du championnat de France est sélectif et qu'il faut utiliser un développement de 42x18. Le championnat du Limousin aura lieu à Rochechouart sur un circuit roulant. Donc ce n'est pas gagné pour la sélection au championnat de France. A l'arrivée du championnat du Limousin jugée en haut de la côte qui traverse Rochechouart nous nous présentons à trois. Les mêmes coureurs qu'au championnat 1978 sauf Marc Durant qui est passé professionnel. Il y a donc Michel Dupuytren, Yves Nicolas et moi. Michel s'impose et avec Yves nous allons faire un terrible coude à coude. Je termine 2° avec un quart de roue d'avance. Dans les championnats précédents j'utilisais une roue-libre cinq vitesses 13-17 avec 52x47 en plateaux. Je mets toujours 5 dents d'écart (environ 1,5 dents à la roue-libre) entre les 2 plateaux ; éventuellement 8 dents (environ 2,5 dents à la roue libre) mais jamais plus car je déteste une grande différence entre les plateaux. Je vais monter 53x45 en plateaux et 13-19 à la roue libre. J'ai acheté en Belgique au mois de mai la 1° chaine étroite qui arrive sur le marché mais que l'on ne trouve pas encore en France. Grâce à cette chaine, je modifie un moyeu roue-libre six vitesses en sept vitesses qui n'existent pas encore. De cette manière j'aurai une différence d'une dent entre chaque pignon. Comme d'habitude je monte des jantes Mavic OR7 de 230 g avec 36 rayons profilés croisés à 4 (les rayons tangents au moyeu travaillent à la compression ou à l'extension d'où théoriquement une meilleure transmission de la force). J'utilise des écrous de rayons en dural (-30 g par roue) et je colle des boyaux Clément Seta Extra de 230 g.
- Le jeudi au championnat de France par équipes le Limousin est désigné 1° équipe à partir par le tirage au sort. Nous (Michel Dupuytren, Yves Nicolas, Michel Bouyat et moi) allons donc ouvrir la route et rouler sans repères. Au début du 2° tour Michel Bouyat qui a assuré ses relais jusqu'à maintenant ne peut plus suivre. Nous ne l'attendons pas. A 30 km de l'arrivée, Yves ne peut plus relayer. Je sens qu'avec Michel nous tenons une bonne cadence. Nous avons le rythme du Tour de Liège où les étapes courtes ont été parcourues très rapidement. En fin de parcours je me retourne pour voir si nous ne nous faisons pas rattraper par l'équipe partie derrière nous. Il n'y a personne. Nous n'allons pas jusqu'au bout de nos forces comme l'année dernière. Après l'arrivée nous ne descendons pas du vélo. Nous rentrons directement à vélo à l'hôtel à 10 km. Claude Louis notre CTR est resté. A son retour il nous annonce une agréable surprise : nous nous sommes classé 6°.Cela nous met le moral au beau fixe.
 Je ne fais qu'un tour du circuit (18,5 km) à allure de facteur le samedi en fin d'après-midi. Je me suis reposé le vendredi et le samedi et quand je me repose la plupart du temps, je m'endors sous l'effet du traitement aux barbituriques. Nous dormons dans la même chambre avec Michel Dupuytren. La nuit précédant la course Michel va avoir une nuit très agitée et gêner mon sommeil. Il m'arrive d'être réveillé par les cris : "prends la roue! prends la roue!" Michel est en train de disputer le championnat. Je prends mon pouls au réveil : 48 pulsations sur 1 minute. C'est bon car j'ai passé une mauvaise nuit. Je vais me reposer et somnoler avant et après le repas. Nous nous rendons au départ en vélo accrochés à la voiture du comité du Limousin. Le ciel est tout bleu et il fait chaud. Avec nos dossards 88 et 89 nous partons en queue de peloton. Je ne cherche pas à remonter le peloton. Je remarque que Michel Larpe est souvent dans ma roue : il a décidé de calquer sa course sur la mienne. Nous nous connaissons très bien. Nous habitons à quarante km l'un de l'autre, j'ai couru avec son père et nous nous retrouvons souvent dans les courses régionales. Au bout d'une trentaine de km il vient à ma hauteur et me dit : "tu n'es pas bien aujourd'hui". Je lui réponds : "non mais je n'arrive pas à me mettre à fond."Et Michel remonte le peloton. Hier j'aurai dû faire 40 km à fond avec 45x17. Je ne m'inquiète pas : il y a 185 kms (18,5 km x 10 tours). Au début du 3° tour il y a une chute à l'arrière du peloton. Je tombe car je n'ai pas eu le temps de desserrer mes cale-pieds. Pas de mal, je rejoins le peloton. Je n'ai toujours pas beaucoup de sensations. A la fin du 6°tour une échappée que je n'ai pas vu partir passe avec 2 mn d'avance. Il faut absolument réagir. Je sors du peloton avec Desportes un Lyonnais licencié à l'ACBB et un 3°coureur. Les sensations sont en train de revenir. Nous mettons deux tours pour revenir sur l'échappée. A la jonction il y a un relâchement. J'attaque aussitôt. Seuls Desportes et le Breton Coquelin ont suivi. Au passage sur la ligne pour le dernier tour nous avons 200m d'avance sur le groupe d'une quinzaine de coureurs que nous avons quitté. Nous maintenons l'écart. Nous attaquons la côte toujours avec 200 m d'avance. Il y a 3 km avec un pourcentage qui augmente progressivement jusqu'au pied du mur de 800m à 10%. Coquelin prend le relais au pied de la côte. Au bout d'un km il ne s'est toujours pas écarté pour passer le relais. Je monte à sa hauteur pour prendre le relais. Il ne s'écarte pas et il insiste. Je me replace dans sa roue. Desportes n'a pas bougé de ma roue. Je vais vouloir prendre le relais deux autres fois. Le Breton aura la même attitude à chaque fois. Je ne comprends rien à sa tactique. Pas d'inquiétudes puisque l'écart se maintient. Nous arrivons au pied du mur. J'ai déjà changé de plateau car je préfère éviter le changement de rythme provoqué la différence entre les plateaux. Le changement de plateaux est fatal à Coquelin : il reste planté. Je me mets à fond. Au bout de 200m je me retourne pour voir ce qu'il se passe à l'arrière. J'aperçois à 70m le maillot orange de Seznec qui a mis le groupe de chasse un par un. Je donne tout ce que je peux. Je regarde à l'arrière entre mes jambes. Ce que je vois décuple mes forces : la roue avant de Desportes s'éloigne. Au sommet je me retourne : je ne vois personne dans le petit bout de ligne droite. Je suis bien car je passe sans difficulté du 45x19 au 53x14. Il y a maintenant une ligne droite plate de 1 km avant de tourner à droite dans la descente. Je me retourne au bout de 500m. Desportes a été rejoint et j'ai au moins 200m d'avance. Avant de tourner à droite je me retourne à nouveau : j'ai plus de 300 m d'avance et le groupe occupe toute la largeur de la route. Sur tous mes vélos je fais rehausser la boite de pédalier comme sur les vélos de piste. Je vais pouvoir pédaler tout au long de cette descente avec des virages pas très difficiles. En bas une voiture vient à ma hauteur sur ma gauche. Cyril Guimard est à l'avant en place droite. Il me dit : "Francis c'est gagné tu as 50 s d'avance". J'ai environ 7 km à parcourir. Je scrute la route car je sais par expérience qu'une crevaison à l'arrière dans un championnat de France c'est 1 mn. A moins d’un km de l'arrivée la famille Bodier est sur le bord droit de la route. Quand Philippe m'aperçoit il me crit : "Francis tu es champion! Francis tu es champion!". Je me retourne je ne vois personne. Je coupe mon effort. A plus de 50 m de la ligne je fais roue-libre. J'ai envie de freiner pour faire durer le moment du passage de la ligne. Je fixe la ligne d'arrivée et j'imprime dans mon cerveau le passage de la roue avant sur la bande blanche".

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A Saint-Gervais Videix le 8 août  lor du Bol d'Or gagné par Larpe
Le podium Hurel (Normandie), Viroulaud, Larpe et Duteil

Pour relire son premier titre de Champion de France à Eguzon et sa stratégie de course : cliquez ici
Ses équipiers : Michel Besse, Michel Duprat et André Laroudie.
Ses adversaires : Dupuytren, Courteix (ACLBP), Nicolas, Moyen, Perrier (Brive), Le Dain (Anthony), Benoit (Boussac), Bacle (Saint-Junien), Dubost (Bergerac), Puychaffray, Vigne (La Souterraine), Parenteau (Nersac), Cardinal (Civray), Roy (La Souterraine), Vidalie (Orléans).
Les Champions régionaux du grand Sud en 1979 : Francis Castaing (CC Marmande) pour le comité d’Aquitaine, Bernard Pradel (VC Rodez) pour les Pyrénées, Michel Larpe (UCAP Angoulême) pour le Poitou-Charentes, Michel Dupuytren (ACL Bussière Poitevine) pour le Limousin, Marc Vidal (AC Clermont-Ferrand) pour l’Auvergne.
Classement national FFC 1979.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - FRANCIS DUTEIL (15) © BERNARD PECCABIN
D’après la documentation de Francis et avec ses photos
Cet article a déjà paru sur le blog la Dordogne Cycliste, devenu inactif.
Prochain épisode : 1980 : 17 victoires et un début de saison en bleu, blanc, rouge

 

18 février 2020

MICHEL BRUN - SAISON 1950

LA SAISON DE MICHEL BRUN ET VIVIER DEVIENT MILITAIRE

Carrière de Brun

Relire la publication précédente sur Jacques Vivier son équipier.

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Départ de Périgueux-Brive-Périgueux (Prix Lafond)

 

- Après Marius Duteil et Jacques Vivier, place à Michel Brun le troisième larron de cette équipe Mareuillaise, licenciée au CA Ribéracois. En cette saison 1950, Brun a été également présent dans tous les faits d’armes de ses deux équipiers. Brun avait débuté sa carrière par des courses de village où il se rendait le dimanche. Il se souvient d’ailleurs d’une des premières qui se passait à Saint-Sulpice de Mareuil et qu’il n’oublie pas de raconter à ceux qui lui demandent, comment est-il venu au vélo... ?
- Si Vivier a remporté plus de vingt succès en cette saison 50, Brun a été également très vaillant avec pas loin de quinze bouquets dont un chez lui à Mareuil, un à Périgueux avec le Prix Henri Lafond qui constitue une grande victoire dans une course à étapes, sans oublier celui de Brigueil le Chantre où il est rare qu’un débutant s’impose d’emblée.

1950 amateur Cycles Rochet (sociétaire au Club Athlétique Ribéracois) : Le Lardin, La Meyze (87), Mareuil sur Belle, Aubin (12), Nontron (Prix de Saint-Martial), 1° Saint-Vincent de Connezac, GP de Saint-Cybard à Angoulême, du GP Henri Lafond à Périgueux (vainqueur des deux étapes) lire ci-dessous reportage, 8° Championnat du Limousin route (1° Jacques Vivier), 2° Châlus (1° Rippe UCAP Angoulême), 3° Championnat du Limousin des sociétés (équipe du CA Ribérac avec Duteil, Brun et Vivier), 2° Nontron (1° Vivier), 2° Critérium du Centre (1° Vivier) reportage, 2° Saint-Estèphe (1° Vivier), 2° Pont de l’Hérisson à Angoulême (1° Vivier), 2° Brive (1° Vivier), 2° Prix la Gauloise à Périgueux (1° Duteil), 3° La Rochefoucauld, 2° Aubeterre, Brigueil le Chantre - lire reportage ci-dessous, 1° Ronde des Tours de France à Périgueux, 2° Piègut (1° Vivier), 2° Chalus, 2° Miallet.

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Arrivée du Prix Lafond à Périgueux en 1950 © Francis Duteil

PRIX HENRI LAFOND A PERIGUEUX
Le jeune espoir Michel Brun enlève les deux étapes
du Prix organisé par la Pédale Faidherbe

- Périgueux le 14 mai - Au Grand Prix des Cycles Lafond disputé en deux étapes, la course a pour ainsi dire appartenu de bout en bout à Brun et à Vivier. Les deux jeunes Ribéracois ont dominé le lot entier des concurrents le premier nommé surtout, puisque c’est lui qui enleva l’épreuve
- Dans la première étape Périgueux-Brive, parvenant à se détacher fort près de l’arrivée, Brun franchissait le poteau en avance de vingt mètres sur le peloton réglé par Brunie.
- Dans la seconde étape, Brive-Périgueux, Lajoinie échappé ayant été rejoint, Vivier, Delmas et Sautet traversèrent Sarlat en avance d’une minute sur le peloton. Sautet craqua, Vivier et Delmas atteignirent les Eyzies 2’05s avant les poursuivants. Puis au Bugue, Delmas ne pouvant à son tour, tenir l’allure imposée par Vivier, ce dernier dut poursuivre seul son chemin. A l’arrière, sachant le leader isolé, la chasse battait son plein. Aussi Vivier fut-il rejoint dans les rudes côtes de Rouffignac par Bernard, Duteil, Matrat, Commerie et Brun. Brunie ayant été auparavant distancé sur crevaison. Ces cinq hommes devaient accomplir le sprint à Périgueux, où Brun, bien emmené par Vivier réédita son exploit de Brive. Ces deux jeunes coureurs de 18 et 19 ans sont considérés, à juste titre en Limousin, comme les deux grandes révélations de l’année. On leur reconnaît une classe exceptionnelle. On attend avec curiosité de les voir à l’œuvre dans certaines classiques du Sud-Ouest, et l’on espère en Limousin qu’ils affronteront sous peu de grands routiers de Guyenne.
Première étape : 1. Michel Brun les 75 kms en 1h49’ sur cycle Rochet, 2. Brunie à 5 secondes, 3. Commerie, 4. Lacoste, 5. le peloton
Deuxième étape : 1. Michel Brun les 150 kms en 4h15’ sur cycle Rochet, 2. Bernard, 3. Commerie, 4. Duteil, 5. Vivier tous m.tps, 6. Martrat à 1’17s, 7. Sautet à 2’56s, 8. Mounet à 3’53s, 8. Lascaux, 9. Lacoste, 10. Delmas
Classement général : 1. Michel Brun (CA. Ribérac) sur cycle Rochet 2 points, 2. Commerie (Pédale Faidherbe) 6 pts, 3. Duteil (CA Ribérac) 10 pts, 5. Bernard (Limoges), 5. Vivier (Ribérac), 6. Martrat, 7. Sautet, 8. Lacoste, 9. Mounet, 10. Lascaux, etc...

Brun, Vivier, Dufraisse en 1950

Brun, Vivier et Dufraiise de gauche à droite

A 70 kms du but, BRUN (Ribérac) a tenté une folle entreprise
dans le 9° GP de BRIGUEIL LE CHANTRE QU’IL REMPORTE

- Des coureurs solides, pleins d’expérience, des rouleurs affirmés ont baissé pied et des 45 hommes qui prirent le départ, émergea un frêle jeune homme, Brun, lequel tenta une folle entreprise.
- Le jeune coureur de Ribérac partit seul à mi-course et jamais malgré ses efforts spasmodiques de ses adversaires les plus redoutables, il ne fut rejoint. Sans doute doit-on dire qu’il perdit de l’avance qu’il avait acquise et que son aîné et compatriote Duteil lui rendit grand service en freinant le peloton....
Mais ceci ne diminue en rien la victoire de Brun dont c’est cette année la 14° victoire.
LA COURSE
- Le train est vif dès le départ et les hostilités sont ouvertes. Vénien s’en va... Pas pour longtemps, Gunder et Béronneau ramènent le peloton. Et c’est de suite une autre offensive amorcée par Londéro, les Contarin, Béronneau, Gunder, Laborderie, Martineau, Lévêque, Texier, Colette, Leclerc, Vivier et quelques autres répondent et le peloton se scinde. Mais Vervialle emmène le second peloton et après une chasse sérieuse la soudure est faite au 28° km. A Azat le Ris, Vervialle passe en tête. Il y aura encore des escarmouches, mais à Lignac tout rentre dans l’ordre.
- Brun s’en va seul avant Bélâbre. Personne ne croit à cette fugue. Une raison pour le Ribéracois d’augmenter son avance. Toujours seul à Liget, il poursuit son effort et totalise plus de deux minutes sur de Mello, lequel est aux avants postes du peloton.
- A Montmorillon quelques hommes passent à la tête desquels on note Rippe, Duteil, Laborderie et Allory. Ce groupe semble assez fort pour reprendre Brun. D’autant plus que derrière Lévêque se relève, Londéro est lâché, ainsi que Martineau, Leclerc, Bidault et Pellé qui doit s’arrêter plusieurs fois. Le second peloton se rapproche du premier. Gunder dans le premier peloton est lâché. Vervialle s’en va seul du second peloton amenant Aubrun, Marino Contarin et de Mélo. Après quelques instants de chasse la soudure est réalisée. La situation est confuse à La Trimouille. Allory et Rippe emmènent le peloton, mais Duteil contrôle la bonne marche et bien que Brun oublié par tout le monde ait perdu quelque peu de son avance, il ne sera pas rejoint et triomphera sous les acclamations du public.
Le classement : 1. Michel Brun (Ribérac) les 135 kms en 3h40’, 2. Marino Contarin (Montluçon) à 1’10s, 3. Duteil (Ribérac), 4. Laborderie (La Rochelle), 5. Guitard (Limoges), 6. Aubrun (Gien), 7. Allory (Angoulême), 8. Rippe (Angoulême), 9. Vervialle tous m.tps que Contarin, 10. Colette à 2’10s, etc...
NOTA - Fin 1950, Vivier effectue son service militaire. Grâce à ses résultats sportifs, il bénéficie d’une affectation préférentielle. C'est-à-dire à Périgueux. Un endroit que "Dordogne Cycliste" connaît bien, ayant porté durant onze années le treillis dans cette même caserne, devenu beaucoup plus tard 5° Régiment de Chasseurs... Mais place à la lecture avec Jacques, dont la simplicité est remarquable devant le journaliste qui est venu le traquer jusqu’au parloir, en ce début de saison 1951...

INTERVIEW DE JACQUES VIVIER A LA CASERNE

- Quel sacré travail pour dénicher ce sympathique Jacques Vivier, champion du Limousin 1950 ! Je savais le trouver au 68° RAA à Périgueux, mais nos visites successives furent infructueuses. Mardi dernier, il faisait un temps à ne pas mettre un journaliste dehors, c’est pour cela que nous nous sommes rendus à la caserne assez éloignée du centre. Au poste de garde, j’apprends enfin qu’il est là, Jacques est consigné, tant mieux pour nous, tant pis pour lui. C’est en courant qu’il s’avance. Nous le savions excellent coureur cycliste, mais nous ne lui connaissons pas ses talents de crossman. La cour est grande et immédiatement nous constatons que le souffle est puissant.
"Alors, mon vieux, en forme ?

Vivier militaire

- Oui pas mal. Je n’ai pas à me plaindre. "
Le parloir fermé, nous avons le temps de détailler notre jeune interlocuteur. Un grand garçon de vingt ans, mince et grand (1,79m), au visage fin et ouvert, des yeux marron qui vous fixent très franchement. Un beau gars, châtain foncé à qui les filles de Mareuil sur Belle doivent rêver, veinard !...
Mais Jacques s’il pense aux filles, (c’est de son âge), pense surtout au vélo. Chaque individu à un violon d’Ingres, celui de Jacques Vivier a toujours été le vélo. Un drôle de gars le Jacques. A 14 ans sur un vélo routier à la fête de Saint-Sulpice de Mareuil ? il a disputé sa première course, mais cela en resta là. Etant apprenti tailleur, il n’avait pas les moyens de se procurer un beau vélo de course.
"J’ai toujours aimé le vélo, dit-il et quand je suis à bicyclette, j’oublie tout, plus de soucis, plus rien, seule la route compte, avancer toujours plus vite."
"Ma véritable course a été en fin de saison 1949. Le 15 août à Verteillac, j’avais réussi à me procurer un vieux vélo de course. A l’épreuve des jeunes, je fis deuxième derrière Brun et dans la course des As, je fis troisième derrière Duteil et Lascaux. "
- Duteil est un vieux renard du vélo, il a beaucoup de pratique et a flairé dans ces deux jeunes de futurs champions. Il ne s’était pas trompé.
"Il nous a pris en main Brun et moi et nous nous sommes faits inscrire au CA Ribérac".
- Il a une profonde admiration pour son entraîneur Duteil et son coéquipier Brun, qui l’ont amené à remporter les plus belles épreuves au cours de la saison 1950. Un trio difficile à dégommer et de qui on se méfiait quand ils étaient sur la ligne de départ.
- L’année dernière, alors que Jacques était un inconnu, en quelques épreuves, il acquit la réputation bien établie de fameux rouleur et grimpeur très endurant et dur avec lui-même. Le nom de Vivier revenait à chaque instant et il faillit être classé pour le GP des Nations, mais avouons qu’il était un peu jeune dans le métier. Ce n’est pas qu’il ne se serait pas bien placé, non ! Mais il y en avait d’autres avec des noms plus en vogue. Mais Jacques a l’intention et sa volonté ne nous fera pas mentir, de porter haut les couleurs du Périgord et de se frayer un passage parmi les As, qu’il compte affronter et cela sans peur.
- Il a eu bien peur cependant le Jacques, d’avoir perdu sa forme. Rentré à la caserne le 19 octobre, il n’a pas touché un vélo jusqu’à la fin décembre. Ca commençait à le démanger sérieusement d’autant plus qu’il s’était passablement empâté.
"Figurez-vous j’étais arrivé à 81 kilos. Aujourd’hui, j’en fais 75 et en pleine saison j’accuse 71 kilos. " Enfin après le 1° janvier, il fut autorisé à reprendre l’entraînement.
"Selon le temps, je fais 25 à 30 kilomètres sur la route et autant pour revenir après un court repos. Quand le temps est vraiment favorable, je fais cent bornes sans descendre. "
Mais Jacques a sa petite combine. Très souvent l’entraînement l’amène de Périgueux à Mareuil où il casse la croûte chez lui et revient en fin d’après-midi, 99 kms en deux étapes.
Nous abordons maintenant la saison 1951 et évidemment quand on est soldat, on ne peut trop faire de projets d’avenir, d’autant plus que son régiment est paraît-il appelé à quitter Périgueux pour l’Allemagne.
"Je tenterais de rester dans la région. Mon capitaine tient à ce que je courre le championnat militaire.
- Penses-tu remporter l’épreuve ?
"Je ferai l’impossible. Les concurrents ne sont connus que quelques semaines plus tôt.
Enfin je pense me débrouiller. "
- Et pour les épreuves civiles ?
"Si possible je les disputerai toutes si je reste dans la région.
- Actuellement comment la forme se présente t"-elle ?
"Je me sens mieux que l’année dernière. Ca tourne encore plus rond avec beaucoup plus de souplesse, et j’ai l’impression d’effectuer une belle saison"
Il appuie sur ce dernier passage, les yeux dans le vague des routes sinueuses qu’il entreprend d’attaquer, mais le dit d’une façon modeste.
La soupe vient de sonner. Une chaude poignée de main et nous le quittons. Il se retourne et nous revoyons son sourire optimiste, un sourire de vainqueur dans une tête intelligente et sans prétention exagérée, oubliant tout sur le vélo.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – MICHEL BRUN (1950) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1951 Le trio passe chez Royal-Fabric

16 février 2020

FRANCIS DUTEIL - SAISON 1978

1978 : QUATORZE VICTOIRES MAIS PAS DE CHAMPIONNAT DE FRANCE

- Pour relire l’article précédent, cliquez ici

1978 - (amateur hors catégorie) 16 victoires : Victoire à Meyrals, Viville, Condat sur Vienne, Bellac, Saint-Saud, Lauzun, Saint-Cyprien, Saint-Laurent sur Gorre, La Machine, Autry le Châtel, Saint-Germain les Belles, Thiers, Montbron, Trois jours de la Braconne, meilleur grimpeur du Tour d’Ampurdan.
Duteil dans le rétro : Cette année est encore soldée par de nombreuses victoires. Faisons d’abord un petit tour d’horizon histoire de situer son opposition. A Meyrals, il devance Nicolas parti à l’ACLBP et Durant (UC Brive). A Condat sur Vienne, il s’agit des Boucles de la Haute-Vienne où il gagne devant Courteix et Nicolas (tous deux ACLBP). A La Braconne, son succès est acquis après trois journées de course, cette fois aux dépens de Pierre Corre (UC Bazas) et de Jean-Pierre Parenteau (AC Nersac). A Bellac, il démarre à cinq tours de l’arrivée et gagne devant Daniel Samy (ACLBP) et Daniel Raymondaud son équipier. A Saint-Germain les Belles, c’est Vidalie (UC Berry), Dupuytren (ACLBP) et Bordier (Sainte-Foy) qui se retrouvent classés dans cet ordre aux places d’honneur, juste derrière Duteil. Mais la présence de Duteil c’est aussi lors du Circuit de la Vallée Noire (5°), au Tour d’Alsace (5°), au Tour d’Ampurdan (3°) gagné par Guy Nullens (Belgique).
- Côté places d’honneur, Duteil se classe deuxième à Chirac, Roullet, Chalais, Panazol, Sigoulès, 3° à Thiviers, Champniers, Douzillac, Guéret la Trinité, Limoges.

duteil

SAISON 1978

- Levroux (36) chute 12/03, 12° Lavaleix les Mines (23) 19/03, 19° Cénac et Saint Julien (24) 20/03, 10° Genouillé (86) 26/03, 7° Gond Pontouvre (16) 27/03, 9° Le Coux (24) 01/04, 5° Biron (24) 02/04, 20° Boussac (23) 03/04, Saumur (49) abandon 05/04, Commentry (03) abandon 08/04, 5° La Châtre (36) 09/04, 30° Tour du Lot et Garonne (47) 16/04, 21° Tour de Vendée (du 21 au 23/04), 20° Saint-Léon sur l’Isle (24) 29/04, 1° Meyrals (24) 01/05, 9° Château-Chervix (87) 06/05, 5° Saint-Martial de Valette (24) 07/05, 11° Figeac (46) 08/05, 35° Périgueux Saint Georges (24) 09/05, 1° Viville de Champniers (16) 13/05, 8° La Rochette (16) 14/05, 3° Champniers (16) 15/05, 1° Trois jours de la Braconne (16) (13 au 15/05), 9° Aigurande (36) 16/05, 1° Condat sur Vienne (87) 20/05, Ambernac (16) abandon 21/05, 3° Guéret (23) 22/05, 6° Rocourt (Belgique) 27/05, 3° Ayeneux (Belgique) 28/05, Herk de Stad (Belgique) abandon 29/05, 5° Boucles du Bandiat (24) 03/06, 11° Rochechouart (87) 04/06, 3° Limoges (87) 10/06, 9° Saint Gervais (87) 11/06, 5° Tour d’Alsace (du 17 au 18/06), 2° Panazol (87) 24/06, 3° Saujon (17) 26/06, 7° Circuit du Cantal (15) 28 au 29/06, 4° Championnat du Limousin route à Faux la Montagne (23) 02/07, 5° Saint Séverin (16) 03/07, 1° Bellac (87) 08/07, Guimps (16) 09/07, 4° Loubressac (46) 10/07, La Souterraine (23) abandon 23/07, 7° Châteauneuf sur Charente (16) 14/07, 11° Villandraut (33) 15/07, 3° Thiviers (24) 16/07, 24° Saint Emilion (33) 17/07, 25° Aire sur Adour (40) 19/07, 5° Crandelles (15) 22/07, 4° Saint Auvent (87) 23/07, 2° Chalais (16) 24/07, 4° Sorèze (81) Championnat de France des comités 27/07, 4° Oradour sur Vayres (87) 31/07, 4° Bujaleuf (87) 03/08, 1° Saint Saud (24) 05/08, 2° Chirac (16) 06/08, 1° Lauzun (47) 07/08, 20° Puy l’Evêque (46) 08/08, 1° Saint Cyprien (24) 10/08, 2° Roullet (16) 12/08, 4° Vézac (24) 13/08, 1° Saint-Laurent sur Gorre (87) 14/08, 4° Meuzac (23) 15/08, 1° La Machine (58) 16/08, 15° Angoulême (16) 17/08, 4° Faux la Montagne (23) 19/08, 1° Autry le Chatel (45) 20/08, 4° Lubersac (19) 21/08, 5° Augignac (24) 22/08, 4° La Châtre (36) 23/08, 8° Bénévent l’Abbaye (23) 25/08, 4° Châteauneuf la Forêt 26/08, 3° Douzillac (24) 27/08, 6° Saint Yrieix la Perche (87) 28/08, 4° Saint-Mathieu (87) 02/09, 5° Peyrignac de Condat (24) 03/09, 2° Sigoulès (24) 04/09, Rieumes (31) crevaison 05/09, 5° Moissac (82) 06/09, 1° Saint-Germain les Belles (87) 08/09, 6° Chalus (87) 09/09, 5° Charlieu (42) 10/09, 4° Issoire (63) 11/09, 7° Piègut (24) 12/09, 3° Montluçon (03) 16/09, 1° Thiers (63) 17/09, 2° Tauves (63) 18/09, 3° Baignes (16) 23/09, 3° Voeuil et Giget (16) 24/09, 1° Montbron (16) 25/09, 25° Miallet (24) 26/09, 6° Champs sur Tarentaine (15) 30/09, 1° Saint-Angel (03) 01/10, 12° Feuillade (16) 02/10, 2° Salles d’Angles (16) 08/10, 5° Saint-Denis de Pile (33) 09/10, 3° Tour d’Ampurdan et 1° du Meilleur Grimpeur (Espagne) 12 au 15/10, 2° Saint-Amand Monrond (18) 18/10.

Soit 16 victoires pour 99 épreuves disputées, six abandons.

 Championnat de France route : "Le championnat du Limousin n'est pas très sélectif et je termine 4°, donc je ne suis pas sélectionné pour le championnat de France. En principe ce sont les deux premiers qui sont retenus pour cette épreuve. Claude Louis, le CTR du Limousin me dit qu'il va m’inscrire en qualité de premier remplaçant. Marc Durant étant Champion de France militaire est sélectionné d'office pour le Championnat de France. Donc il y aura trois sélectionnés du Comité du Limousin. Marc Durant d’office, Michel Dupuytren le champion du Limousin en titre et Yves Nicolas deuxième de ce championnat régional. Lorsque je reçois la France Cycliste avec la liste des engagés, j'ai une mauvaise surprise. Mon nom chez les remplaçants n'y figure pas. Je téléphone aussitôt à Claude Louis. Après renseignement, c'est le secrétaire qui a oublié de m'engager. Claude Louis va contacter les dirigeants de la FFC pour réparer l'erreur. Richard Marillier refuse de me rétablir sur la liste des remplaçants. Je ne serais donc pas au départ de cette épreuve qui se déroulait à Escoussens dans le Tarn".

Championnat de France des Sociétés : "Avec Claude Louis nous sommes persuadés que le titre par équipes est à notre portée. Nous avons une belle équipe à moitié Périgourdine avec Frédéric Brun, Michel Dupuytren, Marc Durant et moi. Le jour du championnat Michel Dupuytren est malade. Nous le remplaçons par Yves Nicolas qui est présent en tant que sélectionné pour l'individuel. Yves est un bon coureur mais il est inférieur à Michel dans l'exercice du contre la montre par équipes. Nous avons décidés d'utiliser des plateaux de 49x54. Le départ ne se trouve pas sur le circuit. Il y a une quinzaine de km à parcourir pour rejoindre le circuit à parcourir deux fois avec un premier km plat suivi d'une côte de 3 km assez pentue. Il fait très chaud. Nous décidons de partir avec 54x15 et d'utiliser un développement de 49x17 dans la côte. Lorsque nous arrivons au pied de la côte, Fred prend le relais et il embraye sans changer de braquet.Ca monte très vite. Yves hurle après Fred, car il est au bord de la rupture. Je lui dis de garder son souffle pour suivre. Fred ne s'écartera qu'au sommet. Nous apprendrons après l'arrivée que nous sommes passés au sommet avec 17 secondes d'avance sur les 2°!  Nous sommes obligés de prendre un temps de récupération avant de remettre en route. Je passe un bon savon à Fred. Lorsque nous arrivons sur le circuit Fred nous abandonne. Au début du 2° tour alors que nous rejoignons l'équipe d'Aquitaine partie trois minutes avant nous, Yves Nicolas ne peut plus nous relayer. Avec Marc, nous nous sortons les tripes. A 10 km de l'arrivée nous apercevons une équipe à 300m devant nous. Nous les rejoignons à moins de 5 km de l'arrivée. Ce sont les Bretons qui sont partis six minutes avant nous. Nous nous classons 4° à quelques secondes du podium et à un peu plus d'une minute du titre... "

EPILOGUE : "Trois jours plus tard, pour le titre individuel, Michel Dupuytren est toujours malade. Sur place il n'y a pas de remplaçant limousin engagé. Donc il n'y aura que deux coureurs de notre comité au départ comme d'habitude. Marc Durant se classe 5° et Yves Nicolas termine à la 9° place... C’est Gérard Dessertenne (VS Macon) qui avait enlevé le titre"
NDLR : Les relations entre Richard Marillier et le Comité du Limousin avaient semble t-il un gout particulier. A Dax alors que la victoire sur le tapis vert semblait acquise pour Duteil, le Directeur Technique National lui lança vertement : "Tu étais cuit ! ". A Eguzon, d’entrée, il lui annonce qu’il est le favori. A Escoussens il refuse son engagement comme remplaçant, ce qui lui aurait donné droit de courir puisque Dupuytren avait renoncé au dernier moment pour des ennuis de santé"...
Ses équipiers : Jean-Pierre Ditlecadet, Michel Besse, Daniel Raymondaud, André Laroudie.
Ses adversaires : Brun, Courteix, Nicolas, Dupuytren (AC Limoges Bussière Poitevine), Pinault (CC Bourré), Cardinal (Civray), Ceulemans, Le Dain (Anthony), Durant (Brive), Puychaffray (La Souterraine), Chadenaud (Bellac), Larpe (Angoulême),Truffy (Bergerac), Thimonier, Suchaud (UVL), Buffière (Brive), Laclautre (Saint-Léonard), Farges (Aurillac), Jourdan (Confolens), Lagrange (La Souterraine), Mechenet (Bellac), Paillot (La Rochefoucauld), Princeau (Saint-Junien), Thévenet (Civray),
Les Champions régionaux du grand Sud en 1978 : Jean Becaas (FC Oloron) pour le comité d’Aquitaine, Michel Guiraudie (GSC Blagnac) pour les Pyrénées, Jacky Troyard (Vélophile de Naintré) pour le Poitou-Charentes, Michel Dupuytren (ACL Bussière Poitevine) pour le Limousin, Fernand Farges (UC Aurillac) pour l’Auvergne.

Classement national FFC de la saison 1978.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - FRANCIS DUTEIL (14) © BERNARD PECCABIN
D’après la documentation de Francis et avec ses photos
Cet article a déjà paru sur le blog la Dordogne Cycliste, devenu inactif.
Prochain épisode -  1979 : Un deuxième titre de Championnat de France qui couronne sa carrière

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