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RETRO VELO DORDOGNE
15 février 2020

JACQUES VIVIER - SAISON 1950

1950, UNE ANNÉE EUPHORIQUE POUR LE TRIO
BRUN, DUTEIL, VIVIER (suite)

II - LA SAISON DE JACQUES VIVIER

bandeau vivier

Relire la publication précédente (saison de Marius Duteil).
AVANTS PROPOS

- Nous sommes toujours en 1950. Après le maître (Marius Duteil), nous passons aux élèves avec Jacques Vivier, la figure de proue de ce trio qui aura accompli une saison époustouflante. A lui seul, Jacques Vivier signe 25 victoires et remporte le Championnat du Limousin. Débuter ainsi laisse augurer un avenir exceptionnel. Si bien que la presse bouge et se déplace, allant même à la rencontre des ces trois champions. Nous publierons d’ailleurs des morceaux choisis de cette presse qui n’hésite pas de dénicher Vivier à Verdinas, chez lui, dans ce petit hameau de Sainte-Croix de Mareuil où il réside. Ce qui reste le plus étonnant, c’est la simplicité et la modestie de cette petite équipe, qui répond sans orgueil aux questions des journalistes. Le succès leur fait plaisir certes, mais ils n’ont vraiment pas la grosse tête. Et pourtant un grand engouement est en train de naître. On se dispute même entre les communes de Mareuil et de Ribérac. Les trois vedettes appartiennent en effet au Club Athlétique Ribéracois. Or dans les résultats, on évoque les trois coureurs en qualité de Ribéracois, ce qui ne fait pas plaisir aux Mareuillais qui revendiquent haut et fort le fait que ce sont avant tout des enfants de Mareuil.
- En fin d’année, Vivier est appelé au service militaire. Bien heureusement, servi par ses performances, il ne partira pas loin, à Périgueux... là où votre serviteur a passé quelques années de sa carrière..., mais beaucoup plus tard...

Vivier

Michel Brun, Jacques Vivier à gauche, au centre Henri Martin de Mussidan, à droite Marius Duteil
et Monsieur Manière des cycles Rochet en chemise blanche.

1950 - Palmarès de Jacques VIVIER (Club Athlétique Ribéracois)

Indépendant sur cycle Rochet - 25 victoires

du 10° Circuit de Montbron, GP de Nontron (15/07) lire reportage ci-dessous, Circuit du Salesse à Tulle, Argenton sur Creuse, Lussac de Libourne et vainqueur d’une étape, Neuvic/Planèze, 2° Prix de la Libération à Brive (1° Martinez de Souillac), Piègut-Pluviers (Prix des fêtes) (lire reportage ci-dessous), Thiviers (Prix de la Pédale Thibérienne), Nontron les Marronniers (17/04), Critérium du Centre à Limoges (lire commentaires sur Marius Duteil - Saison 1950), Saint-Estèphe (24), Saint-Aulaye, Nersac, Circuit du Pont de l’Hérisson à Angoulême, Prix du Salan à Brive (lire ci-dessous reportage), La Couronne, Gourdon, Grand Prix du canton de Nontron (02/10), Championnat du Limousin, Villefranche de Lonchat, Montpon, Pompadour, Payzac (circuit des trois départements), Montignac, Prix du Tour de France à Limoges (piste), 3° Aixe sur Vienne (1° Marius Duteil), 2° Prix Antonin Reix à Saint-Junien (1° Martinez de Souillac), 3° Championnat du Limousin des sociétés (équipe du CA Ribérac avec Duteil, Brun et Vivier), 3° Prix des commerçants à Mareuil, 2° Ribérac, 4° Prix Lafond à Périgueux (1° Brun), 2° Aubin (12) (1° Brun), 3° Prix de la Gauloise à Périgueux (1° Duteil), 2° La Rochefoucauld, 2° Saint-Vincent de Connezac (1° Brun), 2° Ronde des Tours de France à Périgueux (1° Brun), 3° Prix du Populaire du Centre (1° Pras de l’UV. Cognac).
- Anecdote : En 1950, dans le Grand Prix de Saint-Estèphe (24), il crève, il change seul son boyau, rejoint le peloton, et va gagner avec deux minutes d’avance sur les redoutables Fourgeaud et Barquéro. (NDLR : Valentin Huot avait fait un numéro semblable en 1951 à Flaugeac).

VIVIER Champion du Limousin

Jacques Vivier champion du Limousin (saison 1950)

REPORTAGE DU GRAND PRIX DU SALAN A BRIVE

- Esprit et tactique ont dominé au GP du Salan où le Ribéracois Jacques Vivier s’échappe à dix kilomètres du but et gagne avec trente secondes d’avance sur son équipier Michel Brun. Un chef d’orchestre et deux parfaits exécutants ont enlevé de magnifique façon cette épreuve qui s’est courue sous une chaleur tropicale. Le chef d’orchestre, en l’occurrence Duteil, récent vainqueur du circuit Aixois et ses deux élèves, Vivier et Brun ont dominé par leur tactique et leur esprit d’équipe une course qui ne cessa d’être intéressante du début à la fin. Vivier a gagné, Brun a porté l’estocade finale face à Brunie troisième et très courageux. Après un sprint de belle facture, Duteil réglait pour la 4° place Sclaffert, Mounet, et Martrat. Cette 4° place Duteil la mérite amplement. Non content d’aider de ses conseils Vivier et Brun, il n’avait pas hésité de jouer les animateurs depuis le début de la course. Duteil fut l’auteur de la première échappée qui commença avant Tulle et ne se termina qu’après Objat. Dans cette fugue à six, Duteil fut l’un des plus ardents et sur la fin du parcours il était encore l’un des plus frais. Duteil fait partie de cette génération qui ne désarme pas et qui bien souvent fait mordre la poussière aux jeunes... Quant à Vivier et Brun c’est un tandem de grande classe, soit deux garçons qui n’ont pas 19 ans encore. Ils constituent de précieux espoirs qui ne tarderont pas à faire leurs preuves au niveau national.

GRAND PRIX DE NONTRON LE 15 JUILLET 1950

- Jacques Vivier étincelant met à la raison toutes les vedettes du Sud-ouest à Nontron ! Le champion de "Rochet" s’enfuit seul quand et comme il a voulut... Monsieur Raoult et les actifs dirigeants Nontronnais peuvent être fiers de leur grand prix cycliste. Il avait réuni samedi un lot où l’on reconnaissait les meilleures pédales du Sud-ouest. Et la course ne déçut pas l’attente d’un public enthousiaste et nombreux. Certes des hommes comme Dolhats, Latorre, Rippe, Urbaniak, Duteil, Londéro durent à divers incidents de ne pas terminer, mais quelle farouche bataille, nous offrirent les dix survivants !
- La première escarmouche fut l’œuvre de deux hommes qui ont toujours pour habitude d’attaquer dès le départ : l’Angoumoisin Robert Rippe en grande forme actuellement et le Limousin André Bernard désireux de prouver qu’il est supérieur à Vivier. Rippe ayant crevé, Bernard continua seul pendant plus de la moitié de la course, mais derrière lui, conduite par Vivier, la chasse ne tarda pas à s’organiser.
-  S’échappant du peloton, le Bordelais Bertrand, qui enleva de belle façon l’an dernier le Tour de la Haute-Vienne, fut le premier à rejoindre Bernard. Puis, irrésistible, le champion d’Elvish-Fontan tenta seul sa chance. Mais le petit groupe composé de Vivier, Bidart, Bernard, Martinez, Barraud ne devait pas tarder à le revoir et l’on s’apprêtait à assister à une arrivée au sprint, lorsque Vivier débouchant de l’arrière, attaque sèchement à quatre tours de la fin. Montant la grimpette au sprint, le champion de "Rochet" magnifique de fraîcheur, ne tarda pas à creuser un trou profond entre lui et ses poursuivants. Augmentant sans cesse son avance, il franchit sous de folles acclamations la ligne d’arrivée. En grand champion, qui sut attendre son heure et produire au moment voulu un effort irrésistible, Jacques Vivier avait vaincu. Derrière lui c’était la débandade et Bertrand s’enfuyait tandis que Bidart gagnait le sprint de ce qui restait du peloton...
Le classement : 1. Jacques Vivier (Ribérac) sur cycle Rochet agent Monnerie à Limoges, les 105 kms en 3h15’, 2. Bertrand à 1 mn, 3. Bidart (Arcachon) à 2’20s, 4. Bernard (Limoges) m.tps, 5. Martinez (Souillac) m.tps, 6. Barraud (Cognac) m.tps, 7. Benelle (Souillac) à 3’49s, 8. Commerie (Belvès) m.tps, 9. Cruzin (Bordeaux) m.tps, 10. Danguillaume (Tours) à 4’28s.

Verdinas

Vue aérienne de Verdinas (commune de Sainte-Croix de Mareuil)
Là où est né Jacques Vivier

VIVIER EST LE PLUS FORT

- Cette fois la preuve est faîte, administrée de main de maître, Jacques Vivier, sans que personne de bonne foi ne puisse le contester, est le meilleur routier du Limousin. Que les chauvins exaspérés ne tentent pas, par des petites mesquineries, de diminuer la classe de l’élève du sympathique Duteil. Celui qu’ils disaient épuisé à jamais après son éblouissante victoire dans la finale du Championnat du Limousin leur a démontré de la plus élégante manière qu’ils s’étaient lourdement trompés. Le lendemain de sa course victorieuse à Limoges, il se classait 5° en Charente, dans une épreuve de 150 kilomètres. Le 14 juillet il triomphait à Montignac devant un Pouget dont on se plaît à saluer le retour à la forme qui lui permit en 1947 de remporter de si beaux succès. Samedi 15 juillet, enfin il mettait en déroute tous les stratèges du café du commerce ! Il triomphait à Nontron, en s’échappant quand et comme il a voulut devant l’élite des routiers du sud-ouest. Voilà un grand champion et qui récupère ! Vivier qui a des dons de rouleur étonnants joint un sprint meurtrier, s’impose comme un des favoris du championnat de France des indépendants, début septembre à Toulouse. (NDLR : victime d’une crevaison, au championnat de France, il ne se classera pas).
- En même temps qu’il a consacré un Vivier qui fit honneur à son titre de champion du Limousin, le Grand Prix de Nontron a mis une nouvelle fois en valeur la belle classe d’André Bernard. Le champion de la Haute-Vienne doit moins regretter maintenant d’avoir été battu le 9 juillet à Limoges. Il sait que son vainqueur est un très grand champion, devant qui il n’y a nul déshonneur à s’incliner. Son échappée à Nontron fut belle, comme tout ce qui est inutile, mais nous lui préférons sa très belle 4° place derrière Vivier, Bertrand et Bidart, mais devant un Martinez qui avait enlevé le 14 juillet le Grand Prix de Périgueux, en précédant le nouveau champion de la Guyenne Dupré. En Vivier et Bernard le Limousin possède les deux grands champions qu’il attendait depuis longtemps.

Vivier J

Jacques Vivier lors d'une victoire

GRAND PRIX de PIEGUT-PLUVIERS

- Beau lot de routiers des Charentes et de la Dordogne au départ, la fine fleur de ces départements, Jacques Vivier fit preuve d’une supériorité absolue sur tous. La course comportant cinq tours de circuit, le Ribéracois enfui au début du second, ne fut plus revu par ses concurrents qu’après l’arrivée. Son co-équipier Michel Brun également évadé en compagnie de Fourgeaud, enleva la seconde place sur ce dernier. Rippe, Pras, Dufraisse ont abandonné. Quel dommage que Jacques Vivier, grand espoir routier ait percé au championnat de France des indépendants l’autre jour à Toulouse.
Le classement : 1. Jacques Vivier (CA Ribérac) les 123 kms en 3h15’, 2. Michel Brun (Ribérac) tous deux sur cycles Rochet agent Duteil à Mareuil et à Angoulême), 3. Fourgeaud, 4. Robert, 5. Urbaniak, 6. Duteil, 7. Allory, 8. Commerie, 9. Lacoste, etc...

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – JACQUES VIVIER (1950) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1950 La saison de Michel Brun, Vivier militaire

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14 février 2020

MARIUS DUTEIL - SAISON 1950

1950, UNE ANNÉE EUPHORIQUE POUR LE TRIO BRUN, DUTEIL, VIVIER

LA SAISON DE MARIUS DUTEIL

bandeau trio

- Relire l’épisode précédent Marius Duteil.

la Gauloise

Marius Duteil au Prix la Gauloise en 1950, franchit la ligne d’arrivée sur les boulevards
de Périgueux devant Michel Brun à quelques mètres. (© Francis Duteil)

- Comme on l’a déjà écrit, 1950 marque le début du trio entre Duteil, Brun et Vivier. Face au palmarès de ces trois coureurs, il n’est pas possible d’écrire en une seule publication, ce que fut cette saison. "Dordogne Cycliste" procèdera au cas par cas, autrement dit en débutant par Marius Duteil le maître de cette épopée, qui sera suivie ensuite par celle de Jacques Vivier, puis par Michel Brun. Trois coureurs de Mareuil, évoluant sous les couleurs du CA Ribérac, cher au président Brillat. Il faut dire que pour un coup d’essai 1950 fut un coup de maître avec Jacques Vivier déjà sacré Champion du Limousin. Mais n’anticipons pas et parcourons l’article de presse ci-dessous, qui résume déjà le contexte dans la cité de Mareuil et au sein de notre triplette, même s’il anticipe sur cette saison 1950...

DEUX JEUNES RIBERACOIS

- Deux jeunes Ribéracois de 18 et 19 ans, Brun et Vivier sont en train de révolutionner les milieux cyclistes du Limousin. Inconnus encore il y a deux mois, ces deux jeunes poulains de Rochet viennent de mettre à la raison les uns après les autres les meilleurs champions régionaux. Sont-ils les grands champions que le Limousin attend depuis longtemps et qu’il crut un moment tenir avec Desplat, Marmier et Pradel ? On peut l’espérer car depuis deux mois la victoire est leur consigne fidèle. Il est vrai qu’ils la courtisent avec une assiduité et un empressement sans pareils et qu’ils ont d’excellents arguments pour arriver à leurs fins.
- Natifs tous deux de Mareuil sur Belle ils sont les élèves de Marius Duteil qui les conseille. L’entente de ce tandem est remarquable et l’amitié qui les unit est inaltérable. Qu’importe que ce soit Vivier ou Brun qui l’emporte, il suffit au bonheur de nos deux gaillards que l’un deux passe en triomphateur la ligne d’arrivée ! Jacques Vivier est incontestablement la vedette du trio, bien que son ami Michel Brun ait débuté plus brillamment que lui. Tous deux contraignaient souvent Duteil à faire la course à l’arrière, car les échappées dès le départ ne les effraient pas. Vivier resplendissant de santé, conquit le titre de champion du Limousin en prenant le meilleur, contre la montre, sur le Limousin Bernard, ceci après une magnifique course épique.

QUAND DUTEIL DEVIENT PROFESSEUR (Reportage écrit à la fin de la saison 1950)

- Un soir d’été, un dimanche ou un lundi à Mareuil sur Belle. Un carrefour avec un gendarme qui fait un pas en arrière au passage du Gazo Renault de Marius Duteil... La place du marché avec le monument aux morts, où la grosse voiture glisse lentement dans le noir, moteur déjà arrêté, puis stoppe libérant ses passagers, les champions du cru : Michel Brun, Jacques Vivier, les élèves de Marius Duteil, le maître. A peine ont-ils mis pied à terre que de tous les angles de la place surgissent entre les arbres, des ombres silencieuses qui approchent de la voiture. Le premier Mareuillais arrivé s’enquiert, même s’il l’a entendu à radio Limoges, du résultat du jour. Toutes les ombres maintenant ont des formes humaines, des visages qui se devinent dans la nuit, attendant la réponse et la recueillent avec la même évidente satisfaction.
- "Et oui, on a gagné" annonce goguenard le benjamin du trio, Michel Brun et chacun de donner le classement et de relater la défaite des adversaires du jour.

Limoges en 50 Mousseau, Brun, Duteil et Vivier

Mousseau, Brun, Duteil avec Francis (3 ans) et son épouse, Vivier sur la pelouse
du vélodrome à Limoges lors d’une épreuve. (© Francis Duteil)

LA NAISSANCE DU TRIO

- Sur la brèche depuis presque vingt ans, Marius Duteil s’entraînait tout seul ces dernières saisons, et plus il allait, plus cette solitude, le rendait paresseux. Puis l’été dernier deux jeunes gars du coin se mirent à disputer les courses des frairies, causant des ravages dans les rangs de leurs adversaires, c’était Vivier et Brun. "On attaquait dès le départ avec 50 x 14 que ce soit en côte ou en descente. Une fois seuls en tête, nous roulions à fond dans l’espoir de nous lâcher. Mais nous n’y parvenions pas, alors sur la fin nous attendions le sprint." Peu à peu la réputation des deux compères grandit. Ils prirent une licence et glanèrent les succès chez les 3° et 4° catégories et Duteil finit par s’intéresser à eux.
- Au début de la saison 1950, il les prit en main, leur dressa un tableau d’entraînement, les conseilla sur leur alimentation, sur leur ligne de conduite et dès janvier il partit sur la route à leurs côtés tous les jours. Ils ont couvert ainsi de nombreux kilomètres d’entraînement avant les premières courses.
- Le premier mois de course fut tout de tâtonnements car Duteil à 36 ans, met longtemps à trouver la forme et ses deux poulains sont des débutants. Cependant mal commença à voir les gerbes affluer dans les bras des deux jeunes Mareuillais qui avaient quitté le club de leurs débuts : le VC Nontron cher à Monsieur Raoult, pour rejoindre le CA Ribéracois. Ils commencèrent par vaincre Bernard* l’épouvantail Limousin chez lui, puis ils imposèrent leur loi à tous les autres régionaux plusieurs fois par semaine. Vivier et Brun rivalisèrent dans le succès : le premier en étant plus particulièrement amoureux, le second se contenta de 2° place avec le sourire. Moins heureux Duteil qui fait toujours le jeu des poulains dans le peloton, ne gagna qu’à Aixe sur Vienne et à Périgueux le Prix de la Gauloise.(*) champion du Limousin route en 1949

Duteil et Bernard

Marius Duteil dans une course qu'il a gagné aux côtés d'André Bernard
sacré Champion du Limousin en 1949

DEUX GOSSES (Vivier et Brun)

- Duteil s’amuse beaucoup en compagnie de Jacques et Michel, car ce sont deux grands enfants. Il n’est pas rare de voir Brun venir demander des conseils à Duteil, dans un peloton, et il faut l’entendre raconter ses courses pour juger de la confiance et du respect qu’il porte à son maître : "Monsieur Duteil m’a dit d’attendre... Monsieur Duteil m’a dit de ne pas rester en queue... ". Vivier qui doit partir au régiment cet hiver alors que Brun est exempté en tant qu’aîné de douze enfants, est moins enthousiaste que son copain, mais il écoute toujours bien les ordres ou les conseils de Duteil, car sur le vélo, il commet de nombreuses erreurs.
- Le soir du Championnat de France des indépendants, tout Mareuil sur Belle et Ribérac... et Nontron seront en transes dans l’attente du résultat, car on peut fonder de réels espoirs sur Jacques Vivier champion du Limousin, jeune routier complet qu’une saison très chargée ne semble pas marquer. Michel aurait mérité la qualification pour Toulouse, lui aussi, mais le jour du championnat régional, il joua de malchance. Avec son optimisme habituel, nous sommes surs qu’il dira : "Bah, ce sera pour l’an prochain, pourvu que Jacques gagne".
- Duteil le vétéran qui au contact de ses deux jeunes élèves, se sentait lui-même redevenir jeune, éprouva des difficultés à retrouver la forme des saisons précédentes, malgré un régime sévère. Duteil est un "vieux de la vieille" ce qui ne l’empêcha pas depuis 1947 de récolter en moyenne une quinzaine de victoires bon an, mal an. Cette année, il faut le reconnaître, le maître a été dépassé par ses élèves qui trouvèrent la forme avant lui et gagnèrent des courses en son lieu et place. Il devait se contenter de freiner le peloton quand dès les premiers kilomètres, ils étaient échappés. Cependant ses anciens camarades de lutte d’avant guerre et ses jeunes adversaires actuels rendent hommage à Duteil pour sa régularité et son intelligence en course. Par ailleurs, il est incontestable que les résultats de Vivier et Brun lui sont dus en grande partie et il y a beaucoup de clubs de France qui voudraient avoir un professeur de sa valeur.
NOTA : Les articles sur ce trio Mareuillais étaient écrits par M. Mathonière agent d’assurance à Mareuil. Il était licencié au CA Ribéracois en qualité de dirigeant et signait ses articles sous le pseudo de Matho. (source info : Francis Duteil)

trio Rochet en 1950

Trio de l'équipe Rochet avec Duteil, Brun et Vivier
(en béret M. Mathonière à qui nous devons ces articles de presse)

 PALMARES MARIUS DUTEIL 1950 (sociétaire au Club Athlétique Ribéracois)

NB : On peut remarquer déjà que Brun et Vivier n’ont pas lésiné sur les bouquets puisqu’on les découvrira à plusieurs reprises en qualité de vainqueur.
- 3° course de classement de Ribérac (1° Maxime Armandie du CA Ribérac), 10° Prix du Commerce à Périgueux (1° Louis Londéro de Brive), 5° Critérium du Centre reportage ci-dessous (1° Jacques Vivier)(1), 4° du GP d’ouverture de Ribérac (1° Angel Barquéro du RC Mussidan), 11° Aunac (1° Pierre Chazaud du SA Bordelais), 3° Nersac (1° Jacques Vivier du CA Ribérac), 3° Prix Lafond à Périgueux (1° Michel Brun du CA Ribérac), 11° Angoulême (1° Jacques Vivier), 3° Brigueuil le Chantre (1° Michel Brun), 4° Brive (1° Jacques Vivier), 3° Calès (1° Joseph Fabro de l’US Bergerac), 10° Championnat du Limousin route (1° Jacques Vivier), 1° Prix de la Gauloise à Périgueux reportage ci-dessous (2), 8° Prix Antonin Reix à Saint-Junien (1° Martinez de Souillac), 12° Neuvic (1° André Dupré du Stade Foyen), GP de Nontron abandon (1° Jacques Vivier), 3° Montpon, 8° Mareuil sur Belle (1° Michel Brun), 2° Neuvic-Planèze (1° Jacques Vivier), 9° Aubeterre (1° Daniel Dihars de l’ASPTT Bordeaux), 5° Villefranche de Lonchat (1° Jacques Vivier), 4° Payzac (1° Jacques Vivier), 8° Brive (1° Pradel de Sarlat), 6° Piègut (1° Jacques Vivier), 3° Prix du Canton de Nontron (1° Vivier), 1° des Journées Commerciales de Marmande, 2° Prix d’été à Bergerac (1° Gino Benelle de Souillac), 1° Aix sur Vienne, 1° Saint-Front de Pradoux, 3° Brive, 5° La Meyze (1° Brun), 3° Championnat du Limousin des sociétés (équipe du CA Ribérac avec Duteil, Brun et Vivier), 3° Montignac sur Vézère (1° Vivier), 3° Montpon (1° Vivier), 3° Saint-Vincent de Connezac (1° Brun)

(1) - Le CRITERIUM DU CENTRE (avril 1950) qui avait réuni un lot particulièrement relevé de concurrents, rassembla à une immense course de village émaillée des incidents les plus divers et les plus inattendus. Cela commença par un retard de vingt minutes au départ. Puis la scène se corsa avec une erreur de parcours qui à Châtelus le Marcheix faussa complètement la course.
- L’itinéraire n’étant pas fléché, les hommes échappés, parmi lesquels on notait Treuil, Wresch, Jammet, Duteil prirent un mauvais chemin et furent suivis dans cette voie par l’ensemble du peloton et des retardataires. Il fallut donc rebrousser chemin et la course recommença à zéro après 50 kilomètres. C’est dommage, car l’échappée semblait partie pour réussir. L’arrivée enfin fut loin d’être jugée dans une atmosphère sereine. Le public était là qui bousculait les juges et gênait les coureurs. Et s’il est incontestable que le jeune Ribéracois Vivier (une découverte de Duteil) franchit le premier la ligne d’arrivée, on pourra discuter à perte de vue pour savoir qui de Brun ou de Bernard s’octroya la deuxième place. Il n’est pas contestable non plus que Bernard a été gêné dans son sprint par Brun et Bénelle qui aurait sans doute fourni le vainqueur de la course s’il avait cassé son cale-pied à 300 m de l’arrivée. Ce fut dommage, car l’Italien des Royal Fabric avait fait une impression extraordinaire tout au long de l’épreuve.
- La course n’était pas recommencée que Marinier, Dadat, Dussoulier, Georges Tombelaine, Brun et Malfond s’échappaient. Ces deux derniers étaient les premiers lâchés et un groupe de six hommes composé de Bénelle, Treuil, Valentin, Contarin, Jammet et Alix tombait sur eux. Le peloton après avoir musardé, prenait enfin la chose au sérieux et l’on voyait se détacher rapidement Pitarque que Bernard suivait comme son ombre, Dufraisse, Tombelaine et Vivier qui précédaient de quelques centaines de mètres un groupe où l’on notait en particulier Duteil, Hébras, Viecelli et Rigout. La situation se présentait ainsi à Eymouthiers.
- Rapidement l’écart qui séparait le groupe Pitarque-Bernard du peloton Bénelle-Treuil se réduisit et alors que le crack des cycles Elans allait rejoindre le paquet qui le précédait, Treuil, Brun, Bénelle, dans un ultime sursaut, parvenaient à conserver quelques centaines de mètres d’avance. Ils rattrapaient Dussoulier et Georges Tombelaine qui avaient lâché leurs camarades du groupe de tête. Mais l’entente ne régna pas dans ce groupe de cinq hommes et le peloton Bernard d’abord, puis celui conduit par Duteil, recollèrent avant que l’on n’arrive à Limoges. La première place semblait inévitablement devoir se jouer au sprint, lorsque Bernard, Bénelle, Brun et Vivier qui avaient incontestablement produit la meilleure impression depuis le début de la course, démarraient sèchement et prenaient 300 mètres d’avance. Le peloton s’avérait incapable de remonter ce handicap et nos quatre lascars allaient se disputer la victoire. Bénelle, en effet, malgré de vigoureuses tentatives d’échappées ne parvenait pas à décramponner Bernard...Vous savez déjà comment le champion d’Elans fut gêné dans son action finale et nous vous avons conté le malheur qui survint à Bénelle qui s’annonce comme une grande vedette de la saison.
- Il est dommage que de nombreux incidents aient terni ce critérium du Centre. Malgré tout la victoire est venue récompenser les hommes qui dans l’ensemble avaient fourni la meilleure impression. Agés d’à peine vingt ans, les deux champions de Rochet, Vivier et Brun ont fait preuve tout au long des 150 kilomètres d’une combativité remarquable. Marius Duteil qui dirige leur pas a découvert en eux de futurs champions
Classement : 1. Jacques Vivier (CA Ribérac), 2. Michel Brun (CA Ribérac), 3. Bernard (UV Limousine) 4. Gino Bénelle (Souillac), 5. Marius Duteil (CA Ribérac), 6. Georges Tombelaine (UV Limousine), 7. Dufraisse (UV Limousine) 8. le peloton amené par Martinez (Souillac) et Contarin...

2° PRIX DE LA GAULOISE A PERIGUEUX

(2) Le Royal-Fabric Duteil enlève magnifiquement le 2° Grand Prix de la Gauloise devant Brun... et Vivier. Jamais nous n’avions pensé que le cyclisme jouisse d’une telle popularité en Dordogne. Nous connaissions l’engouement des foules de Creuse, de Corrèze, de Haute-Vienne, de Charente, vraiment nos amis Périgourdins n’ont rien à nous envier. N’oublions pas que la Dordogne compte le plus grand nombre de licenciés et qu’avant guerre déjà, les Laval, Jamay, Chastaing, Armet, etc... avaient remporté de multiples succès sur toutes les routes de France...
- La jeune génération paraît vouloir marcher sur les traces de ses brillants aînés. Après Commerie, très populaire dans notre région, deux jeunes garçons de Ribérac, Vivier et Brun ont acquis en peu de temps une renommée qui n’est pas surfaite, loin s’en faut.

M

- Avant le départ du GP de la Gauloise qui connaît depuis sa création un immense succès, il fallait voir de quels regards admiratifs Vivier et Brun étaient l’objet de l’immense majorité des sportifs pour comprendre que les deux poulains de Duteil sont bien à l’heure actuelle, les porte-fanions d’un département qui peut s’enorgueillir d’avoir posséder presque toujours les plus fines pédales régionales. Le duel qu’allait livrer Vivier et Brun à leurs adversaires passionnait tous les mordus de la petite reine et lors du départ ils furent l’objet d’une grande ovation.
La course : Dès le départ, l’allure est vive, de nombreux coureurs démarrent sans arrêt avec l’espoir de faire une ample moisson de primes offertes par les établissements Requier (La Gauloise). Cinq kilomètres avant Laurière, Boucherie s’échappe et prend rapidement 200 mètres. Lascaux part, rejoint Boucherie et prend la prime. A Sorges, le trio Duteil, Brun, Vivier s’inquiète de l’avance prise par les deux hommes. Après un bref conciliabule, Brun démarre et rejoint les fuyards. Duteil estimant que Brun est trop isolé s’échappe avec Minvielle et Kervasse. A Thiviers le groupe de tête est repris. Avec trois Rochet, deux Royal-Fabric et un Lafont, l’entente semble parfaite. Les relais de Duteil et de Brun sont impressionnants. A Excideuil, le groupe de tête passe avec 2’55s d’avance sur un peloton dans lequel Vivier empêche toute tentative de fuite. Dans la dure côte d’Hautefort, Brun de sent des fourmis dans les jambes. Il s’en va tandis que Duteil et Kervasse parviennent à suivre le diabolique petit Ribéracois. Duteil dérape et tombe. Mais le jeune Rochet ne laisse pas seul son professeur. Il l’attend et Duteil revient avec une blessure sérieuse au bras gauche. Duteil, Brun et Kervasse roulent de concert. Pas pour longtemps ! Brun démarre, Kervasse lâche. La course est jouée, Brun et Duteil foncent sur les longues lignes droites situées après Thenon. Duteil en puissance, Brun merveilleux d’aisance fonce sur la préfecture. La foule devient dense et c’est au milieu d’une marée humaine que Duteil remporte la victoire de ce Prix organisé par la Pédale Faidherbe, devant Brun. Six minutes plus tard, dans un emballage magnifique, Vivier qui fut équipier fidèle et dévoué, règle dans l’ordre Martin, Mounet et Grellety pour la troisième place.
- Nous lirons prochainement la saison de Jacques Vivier qui gagna à 26 reprises au cours de cette année 1950 et qui a conquit le titre de Champion du Limousin. Brun ne fut pas en reste avec notamment dix bouquets dont le Prix Lafond dans sa musette et le GP de Brigueuil le Chantre. Vraiment des coureurs exceptionnels, les plus conquérants que la Dordogne ait connu, mais jamais égalés encore...

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - MARIUS DUTEIL (5) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1950 La saison de Jacques Vivier

13 février 2020

VALENTIN HUOT - SAISON 1959 & FIN DE CARRIÈRE

LA FIN DE CARRIÈRE DE VALENTIN HUOT

huot 1989

Le 22 octobre 1989, le Cyclo-Club Sarladais du Président Leduc organise une gentleman dans les rues de Sarlat. Ce fut une occasion d’assister au retour de Valentin Huot sur la scène cycliste après une longue période au cours de laquelle, l’homme était resté discret. Cette photo constitue un peu le symbole du cyclisme Périgourdin de cette période avec de gauche à droite : Xavier Louy un Sarladais qui avait été directeur du Tour de France, Didier Virvaleix qui effectuait sa première saison de professionnel chez Histor Sigma, Lucien Leduc le président du CC Sarladais et notre Valentin Huot alors âgé de 60 ans qui était venu avec son maillot conquis en 1958 sur les pentes de Belvès.

 - Revoir la saison 1958 de Huot.

- En 1959, il remporte pour la troisième fois le critérium international de la ville de Cenon. Puis il fait son retour dans la grande boucle qu'il termine à la 48° place.
- Vainqueur du Prix de Gourin (Morbihan), 2° à Sallanches, 3° du Mont-Faron, 4° du Critérium National, 4° du GP de la Montagne du Tour de France, 8° du Dauphiné Libéré. On le voit dans les grandes classiques comme Paris-Tours (20°), Tour de Lombardie (21°), Polymultipliée (5°)
- En 1960 il enlève le Grand Prix du Midi-Libre, la course de Peyrat le Château où il double tout le peloton. Il se classe 4° du championnat de France des professionnels, épreuve qui lui réussit si bien ..., puis il triomphe au Bol d’Or des Monédières. Ajoutons sa 3° place au Tour du Sud-Est, 3° du Mont-Faron, 34° des Boucles de la Seine, 34° de Paris-Tours et 7° du Prestige Pernod.

1959 devant trois espagnols au TDF

Devant trois Espagnols au Tour de France 1959

- En 1961 c'est une 7° place au championnat de France qui confirme le potentiel de Huot et puis surtout sa 39° place au Tour 1961, la meilleure après six participations et toujours en équipe régionale. Il enlève ensuite le critérium de Lubersac devant Colette et Anglade. Et sa carrière se termine avec une 48° place dans Milan-San Remo, 10° des Boucles de la Seine, 5° du Circuit des cols Pyrénéens, 8° du Critérium National et 21° du Tour de Lombardie, pour ne citer que les épreuves de renom...

1959 Izoard

Passage du col de l'Izoard en 1959

- Reclassé indépendant en 1963, on rencontrera Valentin jusqu'en 1964 lors des cyclo-cross et dans certains critériums de la région, où ses supporters n'ont jamais manqué de l'encourager.
- Après une longue période où il est parti respirer l'odeur des fraises de sa propriété, Valentin Huot nous est revenu au travers de ses mémoires qu'il a écrites et qui lui valu le Prix Antoine Blondin. Et grâce à son ami Raymond Boisseau, on le voit chaque saison pour sa "Valentin Huot" qui réunit les jeunes du pays aux côtés des anciennes gloires.
- Une chose est sure, Valentin Huot constitue pour le Périgord le coureur emblématique de notre cyclisme, celui d’un vrai champion, qui a couru et gagné uniquement que par sa force, sa volonté et surtout sans compromis avec ses adversaires.

1959 équipe de Centre Midi

L'équipe du Centre Midi en 1959 au départ du Tour de France

TROIS ANECDOTES RACONTÉES PAR VALENTIN

UN SERPENT DANS MON VELO

 - Ma quatrième course a eu lieu à Saint-Michel de Villadeix en septembre 1951. Située à vingt kilomètres de mon domicile, je m’y rendais en vélo muni de mon sac à dos. A cette époque, on s’habillait dehors avant le départ et bien sur en pleine nature. J’avais choisi ce jour là un gros châtaignier pour me préparer. J’accrochais mon sac avec mes vêtements à l’intérieur et je pendais mon pantalon après la même branche. Après avoir reçu ma gerbe de vainqueur à la fin de la course, je partais me rhabiller sous le châtaignier. Je prenais ensuite la direction de la maison, assis sur mon vélo, en tenant le guidon et mon sac à dos. Quelle fut ma surprise au bout de deux à trois kilomètres, sur mon retour de voir sortir de mon sac, entre mes bras et mon guidon, un serpent long en n’en plus finir.
 Pris de panique, je me jetais dans le fossé, mais la couleuvre n’arrivait pas toujours à se libérer de mon sac à dos que je ne parvenais pas non plus à détacher de ses bretelles afin de m’en débarrasser. Ce fut au bout de quelques secondes qui durèrent dix fois plus que mes minutes d’échappées, que ce visiteur long de 1,30 m s’enfuit sous les branches, à mon grand soulagement. Vraiment, la course de Saint-Michel, fut un drôle de souvenir puisqu’en remettant la gerbe à ma mère dès mon retour au bercail, un gros lézard s’échappa du cœur du bouquet, ce qui fit sursauter ma mère, mais pas dans les mêmes proportions qu’avec mon aventure avec cette couleuvre, dont je m’empressais de raconter les faits à ma famille.

"Extrait de Clous et Vélo percé de Valentin Huot"

PLAISIRS MANQUÉS DE LA VIE.
- Fin septembre 1958, Valentin courait à Orchies dans le Nord. Les organisateurs réunissaient après le critérium tous les coureurs plus Miss Hollande et ses dauphines, venues rappeler la bienfaitrice plante qu’est la chicorée Leroux. A Orchies, point de victoire pour Valentin et de ce fait, la bise de Miss Hollande lui passa sous le nez. Installé dans la table d’honneur avec les autorités, Valentin reluquait la Miss qui était magnifique, mais qui ne parlait pas le français. Quelques temps après, Valentin rentrait à son hôtel pour aller dormir. Il était deux heures du matin, la chambre était retenue d’avance avec ses bagages à l’intérieur. Quelle fut sa surprise en rentrant, de voir dormir Miss Hollande dans le lit qui lui était destiné. Est-ce que le numéro de sa chambre avait été donné en double et que sa majesté n’avait pas vu qu’elle était occupée par d’autres bagages que les siens ? Mystère ! La belle à la tête blonde, aux cheveux longs, avait ses paupières closes avec de longs cils noirs. Et cette créature dormait paisiblement.
- Jeune marié, notre Valentin ne voulait commettre aucune entrave face à cette beauté. Et pourtant, après la course et les festivités notre champion aspirait à dormir lui aussi. Au lieu de prendre le pyjama et du fait des circonstances, notre Valentin s’habillait avec un survêtement puis s’enfile entre le drap et la couverture. C’est alors que notre belle se réveille. Il lui demande si elle s’est trompée de chambre, mais elle ne comprend pas. D’ailleurs lui non plus au travers de sa réponse. La belle restait confiante. Là notre Valentin s’allonge, parallèle à son corps puis chacun de son côté, le sommeil les gagne, malgré cette espérance provoquée mais impossible à aboutir dans une fin raisonnée. Valentin ne put s’endormir tranquille et vers 7h00, il quitta les lieux pour prendre son train, sans oublier tout de même de donner un baiser de circonstance, sur le front de cette miss qu’il avait respectée en pensant à son épouse qui n’était pas blonde, mais aussi belle que notre Hollandaise.

"Extrait de Clous et Vélo percé de Valentin Huot"

1960 MAILLOT JAUNE AU mIDI lIBRE EN PR2SENCE3 DE m; fIL MAIRE DE cARCASSONNE

Maillot jaune au Midi-Libre qu'il remportera en 1960

TOUR DE FRANCE 1959 - DES VÉRITÉS, PAS DES ANECDOTES
- Dans le Tour de France 1959, il m’était interdit de gagner une étape. A Pau, j’étais en tête à un kilomètre de la ligne, quand un agent en uniforme me fait tourner dans la mauvaise direction.
- Deuxième tentative à Saint-Gaudens la même année, où je fus bloqué par un passage à niveau fermé. Malgré plus de trois minutes d’avance, les officiels ne m’en concèdent qu’une pour un nouveau départ. L’équipe de France roule alors à bloc et me reprend à 5 kilomètres où je finis à la 10° place.
- Troisième échec dans le contre la montre du Puy de Dôme toujours en 1959. Mon directeur sportif était Adolphe Deledda, un homme d’origine ibérique tout comme Bahamontès avec qui il discutait souvent. Je quittais mon hôtel ce jour là pour m’échauffer et me rendre au départ. Je ne voyais pas mon vélo, pas plus que les mécanos et Deledda que je cherchais partout. Le temps passait et je fini par trouver mon patron qui riait. J’étais en pleurs. L’heure tournait et toujours pas de vélo. Le rire stupide de Deledda m’affectait. J’étais comme un gosse de 10 ans, appuyé contre le mur de l’hôtel, impuissant et anéanti. Qui avait caché mon vélo ? Soudain Deledda se présenta, mon Mercier à la main. Je lui demande d’où il vient, il ne sait quoi répondre si ce n’est de me regarder avec son faux sourire. J’enfourche mon vélo, j’arrive essouffler au départ avec deux minutes de retard qui me seront comptées. J’attaque le contre la montre du Puy de Dôme avec cet handicap. Sur 12,5 kms je rattrape une bonne dizaine de coureurs. Vers la fin, les voitures m’empêchaient de passer. Je me faufilais comme je pouvais pour terminer 8° de l’étape à 4 minutes 17 secondes de Bahamontès. Si je n’avais pas perdu les deux minutes au départ, si j’avais été préparé comme il fallait, si je n’avais pas mis deux fois pied à terre dans le final, Bahamontès aurait eu chaud aux oreilles. Mais l’homme à abattre était Huot et toute cette mascarade de vélo caché n’était qu’une des raisons pour que je ne gagne surtout pas…, étant aussi bon grimpeur que ces professionnels du vélo et l'ayant prouvé plus d'une fois à leurs dépens.

"Extrait de Clous et Vélo percé de Valentin Huot"

1961 cyclo-cross à Nay

Lors d'un cyclo-cross à Nay en 1964

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - VALENTIN HUOT (1959-63) © BERNARD PECCABIN
Réédition d’articles parus sur le blog la Dordogne Cycliste (fin)
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13 février 2020

FRANCIS DUTEIL - SAISON 1977

1977 : UNE SAISON BIEN REMPLIE MAIS UN ECHEC SUR SES TERRES

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Aux côtés de Parenteau à Coulounieix le 9 mai 1977 

- Pour relire l’article précédent, cliquez ici

1977 - (amateur hors catégorie) 10 victoires :

Duteil dans le rétro : A Cornil en Corrèze, la logique est respectée puisque Francis Duteil démontre bien qu’il est l’homme des championnats et qu’il reste fidèle à ces rendez-vous. Très à l’aise sur les routes escarpées et malgré une chute et une crevaison au dernier tour, Duteil devance Yves Nicolas son équipier, alors que Marc Durant (Guéret) monte sur le podium pour la 3° place mais en accusant plus de quatre minutes de retard. Après ce troisième titre de Champion régional, Duteil accentue sa supériorité. Dans les épreuves du Limousin il gagne à Nexon toujours devant Yves Nicolas, à Rochechouart une nouvelle fois devant Nicolas et Bordier. A Panazol, il prend un tour à tout le monde et se retrouve avec la gerbe entouré de Richefort (ACLBP) et de Goupil (Brive). Aux boucles d’Allassac il triomphe pour la 5° fois, ce coup ci devant Barjolin, Jourdan, Parenteau et Friou. Il participe honorablement au Tour du Limousin, au Tour d’Italie et termine 5° du Tour d’Ampurdan. Une grosse déception : son abandon lors du Championnat de France à Pomport (24) à quelques mètres de chez ses parents.
- Des places d’honneur : 2° à Parthenay, Saint-Gervais, Bourganeuf, Oradour dur Vayres, Saint-Germain les Belles, Biron, Orval, Feuillade, Saint-Emilion, Birac, Villefranche, Monclar d’Agenais, Châteaumeillant, 3° à Coulounieix, Vierzon, Availles, Saint-Amand, Millau, Saint-Martial de Valette, Espalion, Vignols, Montbron et Lussac les Châteaux.

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Les Eyzies en mai avec le maillot de Champion de France

SAISON 1977

- 15° Panazol (87) cyclo-cross 23/01, 15° Saint-Vincent de Cosse (24) cyclo-cross 30/01, 10° Saint-Gervais cyclo-cross 27/02, 8° Bordeaux-Saintes (17) 20/03, 2° Biron (24) 27/03, 10° Limoges-Saint-Léonard (87) 26/03, 4° Paris-Troyes (10) 02/04, Paris-Villenauxe (10) abandon 03/04, 4° Cénac et Saint-Julien (24) 04/04, 1° Marnand (69) 09/04, Régnié (69) abandon bris de roue libre 10/04, 4° Vougy (69) 11/04, 20° Azay le Ferron (36) 16/04, 2° La Châtre (36) 17/04, 9° Mazamet (81) 23/04, 25° Bretenoux (46) 24/04, 20° Simorre (32) 25/04, 1° Entraygues (12) 30/04, 3° Millau (12) 01/05, 15° Figeac (46) 02/05, 1° Saint-Léon sur l’Isle (24) 07/05, 2° Montauban (82) 08/05, 3° Coulounieix (24) 09/05, 2° Villefranche de Rouergue (12) 14/05, 4° Villefranche de Rouergue sur deux étapes (12) 15/05, 6° Saramon (32) 16/05, 20° Fourchambault (58) 19/05, 3° Vierzon (18) 20/05, 3° Saint-Martial de Valette (24) 22/05, 4° Les Eyzies (24) 23/05, 1° Vic sur Nahon (36) mis hors course pour changement de roue 28/05, 1° Rochechouart (87) 29/05, 10° Champniers (16) 30/05, 3° Availles Limousine (86) 04/06, 2° Brive (19) Championnat du Limousin des sociétés 05/06, 2° Montclar d’Agenais (47) 06/06, 2° Circuit du Cantal (15) 8 et 09/06, 17° Limoges (87) 11/06, 5° Rougnac (16) 12/06, 11° Saint-Thomas de Conac (17) 13/06, 7° Championnat de France des comités 15/06, 4° Soyaux (16) 16/06, 2° Chateaumeillant (18) 17/06, 6° Périgueux (24) 18/06, 2° Saint-Gervais (87) 19/06, 3° Espalion (12) 20/06, 7° Villefranche de Rouergue (12) 22/06, 1° Panazol (87) 25/06, 2° Bourganeuf (23) 26/06, 4° Fourchambault (58) 27/06, 3° Saint Amand Mont Rond (18) 29/06, 30° Bourges (18) 30/06, 2° Parthenay (79) 02/07, 1° Cornil (19) Championnat du Limousin route 03/07, 1° de la 5° étape du Tour d’Italie (7 au 16/07), 2° Saint-Emilion (33) 18/07, Pomport (24) Championnat de France amateurs route abandon crevaison (24/07), 30° Bergerac (24) 25/07, 25° Langon (33) 28/07, 25° Matha (17) 30/07, 1° Saint Paul d’Eyjeaux (87) 31/07, 2° Oradour sur Vayres (87) 01/08, 4° Cours la ville (69) 02/08, 11° Saint-Saud (24) 06/08, 8° Chirac (16) 07/08, 16° Saillat sur Vienne (87) 08/08, 14° Javerlhac (24) 09/08, 3° Vignols (19) 13/08, 4° Vidaillac (46) 14/08, 5° Meuzac (87) 15/08, 10° La Machine (58) 16/08, Villars d’Héria (39) abandon 21/08, 9° Arenthon (74) 22/08, 35° Tour du Limousin 25 au 28/08, 25° Route Nivernaise à Cosne sur Loire (58) 30/08, 9° Saint-Mathieu (87) 03/09, 4° Saint-Bonnet Briance (87) 04/09, 1° Allassac (19) 05/09, 2° Saint-Germain les Belles (87) 08/09, 3° Chalus (87) 10/09, 4° Charlieu (42) 11/09, 1° Issoire (63) 12/09, 10° Piègut (24) 13/09, 11° Montluçon (03) 17/09, 4° Chamalières (63) 18/09, 4° Lapeyrouse (63) 19/09, 14° Baignes (16) 24/09, 4° Toulouse (31) 25/09, 3° Montbron (16) 26/09, 7° Miallet (24) 27/09, 14° La Châtaigneraie Les Herbiers (85) 28/09, 5° Brion (36) 01/10, Montoire-Versailles abandon 02/10, 2° Feuillade (16) 03/10, 8° Périgueux les 4 Chemins (24) 04/10, 5° Tour d’Ampurdan (Espagne du 9 au 12/10, 3° Lussac les Châteaux (86) 16/10, 2° Saint-Amand Montrond (18) 19/10, 7° Fourchambault (58) 23/10.

Soit 10 victoires pour 99 épreuves disputées, cinq abandons.

Duteil raconte sa course à Saint-Emilion : "Le 18 juillet, je suis à Saint-Emilion (33). C'est ma dernière course avec le maillot tricolore sur les épaules. Je suis rentré dans la nuit du Giro. Au départ, il y a deux belles "équipes" : une d'Aquitaine et une des Charentes. Chacune veut m'enrôler, mais je préfère rester seul. A la mi-course les conditions de course changent complètement : les deux "équipes" ont fusionné. Cela devient très compliqué pour moi. Je réussi à contenir toutes les attaques et lorsque nous arrivons au pied de la côte pavée au sommet de laquelle est jugée l'arrivée, la grosse "équipe" n'a pas pu envoyer un ou des coureurs à l'avant pour assurer la victoire. Le long du caniveau sur toute la longueur de la côte, il y a une bande goudronnée de moins de 30 cm de large due à des travaux. J'ai dépensé beaucoup d'énergie dans la bagarre, mais je sens que j'en ai encore sous la pédale. Je décide de prendre la bande goudronnée en tête et je lance le sprint aux 600 m. Sur la ligne d'arrivée seul Patrick Friou m'a dépassé. Je suis très satisfait de ma 2° place et ma condition physique me met le moral au beau fixe pour dimanche, où je remets en jeu mon titre de Champion de France".

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Tour du Limousin en 1977 avec Durand à gauche et Nicolas à droite

Francis et le Championnat de France en Dordogne : "Le championnat de France a lieu à Pomport commune du canton de Sigoulès (24). C'est dans ce canton que se trouvent mes racines familiales. Dans la commune de Monestier du côté de ma mère, dans la commune de Thénac du côté de mon père. Une échappée est partie de bonne heure et vers le premier tiers de course, je comprends que c'est la bonne qui est partie. Il faut absolument revenir devant. J'attaque plusieurs fois sans succès. Avec mon dossard numéro un, j'ai la pancarte dans le dos. Un petit groupe réussit à sortir. Je n'ai pas pu me glisser dedans. De toute façon ma présence dans ce groupe aurait certainement fait échouer l'échappée et puis c'est bien tard. Alors que je sens que les ardeurs belliqueuses du peloton diminuent, je trouve une ouverture et je place une attaque avec l'énergie du désespoir. Personne n'a bougé. Je rejoins le petit groupe dans Sigoulès. J'ai fait un effort tellement violent que je ne peux pas relayer. Il me faut récupérer. Je n'ai pas le temps de prendre les relais, lorsque le ciel me tombe sur tête. En effet, je viens de percer à l'arrière et il n'y a pas de voiture dépanneuse. Je m'arrête sur le côté droit de la route au croisement de la petite route qui monte au petit Cluzeau, la ferme des cousins Durand chez qui je venais passer un mois toutes les grandes vacances, ceci avant de commencer les compétitions cyclistes. Mes parents qui sont venus déjeuner chez les cousins m'ont reconnu. Mon père comprend tout de suite que la course s'arrête ici pour moi. Le peloton passe. La voiture dépanneuse s'arrête. Il faut que je trouve ma roue arrière si elle est dans cette voiture pour rejoindre la voiture du comité du Limousin. Je suis très déçu car mes ex-compagnons d'échappée vont revenir en tête. Patrick Friou déjà en super forme à Saint-Emilion, gagne devant Jean René Bernaudeau".

NDLR :  J’étais bien jeune quand ce championnat s’est déroulé à Pomport, mais je m’en souviens étant présent parmi les spectateurs de cette épreuve. Je

ne connaissais pas grand-chose dans le vélo (3 années de dirigeant à cette époque), mais j’étais déjà un passionné. Voir Duteil plier dans ses terres et devant les siens, c’est dur, très dur !
- D’ailleurs il n’y avait que deux Périgourdins au départ de ce championnat. Les sélections s’opéraient au niveau du Comité régional. La Dordogne avait Christian Bordier (Aquitaine) et Francis Duteil (Limousin).

Saint-Léon 77

Vainqueur à Saint-Léon sur l'Isle le 7 mai 1977

Nos représentants à Pomport :

AQUITAINE : Francis Lopez (US Bouscat), Dominique Arnaud (VC Tarnos), Bernard Becaas (FC Oloron), René Bajan (UC Gujan), Christian Bordier (EC Foyenne), Raymond Hernando (Ciboure VC), Jean-Marie Michel (US. Talence).
LIMOUSIN : Francis Duteil (CRC Limousin), Yves Nicolas (CRC Limousin), Marc Durand (ASPTT Guéret)
POITOU CHARENTES : Christian Vidal (Cycle Poitevin), Jean-François Mainguenaud (Saint-Florent), Didier Lebaud (UC Niort), Jean-Louis Gauthier (UCAP Angoulême), Patrick Friou (Royan OC) repêché du fait de sa participation au Tour de Yougoslavie)
PYRENEES : Joseph Kerner(VSLL Castres), Michel Guiraudie (Guidon Saint-Cyprien), Dante Cocolo (CV Montastruc), Serge Périn (Eauze Olympique), du fait de sa participation au Tour de Yougoslavie

- D’autres détails et photos de ce Championnat seront publiés lorsque Dordogne Cycliste publiera ses articles le cyclisme Bergeracois. Il sera alors question du VC Bergeracois, club organisateur de ce Championnat de France...

Ses équipiers : Michel Dupuytren et Yves Nicolas trio majeur avec Duteil du CRCL qui compte en 1977 deux cent neuf licenciés.
Ses adversaires : Pinault (CC Bourré), Guitard, Savary (ACLBP), Samy, Courteix (Saint Eloy), Farges (Aurillac), Cardinal (Civray), Ceulemans (Anthony), Durand, Michelet, Besnard (Guéret), Castaingt Jean-Luc (Pédale Faidherbe), Thimonier, Sénamaud, Martin de Jésus (UVL), Biniecki, Sallat, Bardoulat (Nontron), Diaz (Tulle), Puychaffray, Lagrange (La Souterraine), Parenteau (Nersac), Princeau (Saint-Junien), Arquey (Bergerac), Bordier Sainte-Foy), Deshoulières (Aixe), Fedrigo (Tonneins), Massias (Brive), Michaud (Montmorillon), Perrier (Uzerche).
Les Champions régionaux du grand Sud en 1977 : Francis Lopez (US Bouscat) pour le comité d’Aquitaine, Joseph Kerner (VSLL Castres) pour les Pyrénées, Christian Vidal (Cycle Poitevin) pour le Poitou-Charentes, Francis Duteil (CRC Limousin) pour le Limousin, Fernand Farges (UC Aurillac) pour l’Auvergne.
Classement FFC saison 1977.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - FRANCIS DUTEIL (13) © BERNARD PECCABIN
D’après la documentation de Francis et avec ses photos personnelles
Cet article a déjà paru sur le blog la Dordogne Cycliste, devenu inactif.
Prochain épisode : 1978 : Quatorze victoires mais pas de Championnat de France

12 février 2020

MARIUS DUTEIL - (SAISON 1949)

1949, PUIS DÉBUT A RIBÉRAC D’UN TRIO QUI DEVIENDRA CÉLÈBRE

bandeau marius

- Relire l’épisode précédent Marius Duteil.

- Duteil est toujours au Cyclo-Club Périgourdin. Il est âgé de 34 ans et pourtant, il a toujours sa place au haut niveau. Malgré son âge, il gagne souvent et fait connaissance à Mareuil, de jeunes coureurs qui viennent lui rendre visite dans son magasin de Mareuil sur Belle. Parmi eux, deux jeunes vont se lier d’amitié. Mieux, ils vont devenir deux élèves, à l’heure où Marius aspirait à prendre sa retraite. Il va devenir leur professeur, mais pour mieux les conseiller il va avec eux, ceci dès la fin de saison 1949, rejoindre la section cycliste du Club Athlétique Ribéracois, pour une nouvelle carrière. Pour l’heure voici une partie de son palmarès, celui de sa dernière saison au Cyclo-Club Périgourdin, sur lequel on relève une douzaine de victoires.

PALMARÈS DUTEIL EN 1949 (sociétaire au Cyclo-Club Périgourdin).

- 1° Prix Prougent Périgueux, 1° Prix Papazzogli Périgueux, 1° Prix Lanxade Périgueux, 11° Périgueux Saint-Georges (1° Armand Darnauguilhem de Caudéran), 6° Saint-Aulaye (1° Gabriel Pérez d’Arcachon), 10° Prix Lafond Périgueux, 6° Sainte-Foy (1° André Gavelle des Cycles Girondins), 2° La Rochelle (1° Alfred Macorig du Guidon Agenais), 8° La Rochefoucauld (1° Manuel Huguet du Guidon Agenais), 8° de l’américaine de Saint-Aigulin associé à Adams du SA Bordelais, 2° Nersac, 9° Ruelle, 3° Aixe sur Vienne, 1° Neuvic-Planèze, 3° du Championnat des sociétés du Limousin avec le CC Périgourdin (Marius Duteil, Robert Lascaux et Pierre Mounet), 2° Saint-Christophe de Chalais, 11° Ribérac, 5° Circuit International d’Aubeterre (1° Pierre Proust de Saintes), 1° Saint-Astier, 2° La Rochette, 1° Javerlhac, 1° Verteillac, 6° Prix de la Libération à Bergerac en américaine associé à Mounet (1° Rabot/Pontoni de Villeneuve), 6° Piègut (1° Stanislas Urbaniack de l’UCAP Angoulême), 8° La Rochefoucauld, 1° Planèze, 1° Mussidan, 3° Montboyer, 5° Périgueux Les Maurilloux, 3° Villefranche, 6° Américaine de Bergerac associé à Mounet, 3° Prix du Commerce et de l’Industrie de Bergerac (1° Alfred Macorig d’Agen), 3° Terrasson, 2° Montbron, 1° Excideuil, 1° Sigoulès, 1° Le Buisson.
NDLR - Victoire en solitaire de Duteil à Excideuil après 150 kms de course. Il gagne devant Mounet (Périgueux), Bramard (Bordeaux) Ricou (Limoges) et le Belvèsois Grellety qui avait fait figure pendant longtemps de vainqueur mais qui s’effondra sur la fin...

Excideuil

Marius Duteil au Prix d'Excideuil en 1949

- Alors qu’une nouvelle décennie débute, Marius Duteil s’engage à conseiller deux jeunes coureurs. Parmi eux, Jacques Vivier originaire de Verdinas, un hameau de Sainte-Croix de Mareuil, mais aussi le jeune Mareuillais Michel Brun. Ces deux coureurs passent leur temps à consulter l’ancien briscard Marius Duteil. Ils connaissent la valeur de ce coureur hors norme. A cette époque, difficile de trouver meilleur conseilleur pour s’entraîner. Vivier court au VC Nontronnais, Brun est déjà sous les couleurs de Ribérac. Ribérac qui veut monter en puissance et qui offre d’excellentes possibilités à notre trio, pour les engager sous ses couleurs.

 JACQUES VIVIER : né le 9 octobre 1930 à Sainte-Croix de Mareuil (24) lieu-dit Verdinas.
Taille 1,78m, Poids 75 kgs. Débuts en 1949, professionnel de 1952 à 1957. Dernière saison en 1959. Clubs successifs : 1949 Vélo-Club Nontron, Club Athlétique Ribéracois de 1950 à 1952, Cyclo-Racing Club Limousin en 1953, Club Athlétique Ribéracois de 1954 à 1956, Union Cycliste Montponnaise de 1957 à 1959.

DVB

Duteil Vivier, Brun la constitution d'un trio dont va parler beaucoup...

Vivier ou l’imprévisible Golden Boy (par Gérard Descoubès).
- Il avait tout, le style, l’allure et la classe, pendant quelques saisons toute une région sera sous le charme de l’idole. Fausto Coppi lui-même en son temps, le prit sous son aile protectrice et le conseilla. Mais Jacques Vivier était un solitaire, il aimait les grands espaces en pleine nature, il y avait chez le garçon, un côté homme en bois, quelque chose de sauvage, il fut un cow-boy des temps modernes. Le vélo ne fût pour lui qu’une forme d’évasion à travers la France et qu’une façon de découvrir l’Europe. Il n’aimait pas spécialement son sport, aussi ne faisait-il que le strict minimum pour son état de forme. Malgré cela il se constitua un joli palmarès, bien que chez les professionnels, il n’évolua qu’à cinquante pour cent des énormes moyens que tout le monde lui prêtait. Par contre, avec son grand ami Michel Brun, qui fût toujours pour lui un incomparable équipier, ils formèrent un tandem redoutable et redouté de tous. Il restera trois ou quatre années le garçon à l’avenir doré, adulé et soutenu des sportifs Limousins, du Centre-Ouest et du Sud-Ouest. Il servit de modèle à toute une génération de jeunes coureurs, qui révèrent tous à un moment donné, de pouvoir devenir un jour Jacques Vivier. Il fût découvert par Marius Duteil, le père de Francis. A sa retraite cycliste Jacques devint négociant en bois.

PALMARÈS
1949 indépendant Moineau : 1° Saint-Privat des Près, 3° Verteillac

palmarès

 MICHEL BRUN  Né le 30 mars 1931 à Mareuil sur Belle (24). Taille : 1,65 m - Poids : 55 kg. Débuts en 1948, dernière saison en 1958. Décédé le 22 novembre 1972 à Mareuil sur Belle. Clubs successifs : CAR Ribérac (de 1948 à 1952). Cyclo-Racing Club Limousin en 1953. CA Ribéracois de 1954 à 1957. Union Cycliste Montponnaise en 1958.

L’énergie d’un duo magique (par Gérard Descoubès).*
- Au début des années cinquante, on ne voyait jamais Michel Brun sans Jacques Vivier et vice versa. Ces deux-là étaient inséparables, ensemble ils domestiquaient les courses les plus difficiles avec une facilité dérisoire.
- Les deux poulains de Royal Fabric étaient intouchables dans leur région, ils créèrent une émulation certaine chez les jeunes cyclistes limousins et chez ceux des départements voisins à la Dordogne. Michel Brun n’avait pas la classe pure de Vivier, mais il possédait une volonté farouche et une énergie hors du commun, ce que l’un faisait dans la facilité, l’autre le réalisait dans la douleur. Formidable passeur de bosses et solide rouleur de surcroît, sa vitesse de jambes exceptionnelle lui permettait de rouler souple et d’avoir une bonne vitesse terminale.
- Très jeune dans la carrière, il se mesurera aux "Pros" dans Paris-Nice, qu’il put terminer, la tâche semblant être au-dessus de ses moyens du moment. Peut-être n’était-il pas encore prêt pour de telles confrontations qui étaient quand même autre chose que les courses dans sa région. En fin de saison, Michel bien que n’ayant eu aucune ascendance sur la victoire finale de la Route de France, remportera deux beaux succès partiels.
- Dès 1954, son étoile commença à pâlir, même s’il devait continuer des années encore à faire un travail énorme pour Jacques Vivier dans les courses régionales, sa carrière peut laisser des regrets quelque part à tous ceux qui l’aimaient. On peut se demander si Michel a vraiment connu la plénitude de ses moyens, puisqu’il mit somme toute un terme assez tôt dans sa carrière.
- Deux autres Brun firent des courses, ses frères Jacques, né le 10 avril 1952 qui fut un bon indépendant et qui enleva quelques belles épreuves entre 1949 et 1955, qui courut à la même époque avec un peu moins de réussite, ce dernier était le père de Frédo Brun, l’ancien professionnel de chez Peugeot, qui prit le départ d’une dizaine de Tour de France pendant le décennie quatre-vingt.
- Après le vélo, Michel ouvrira une auto-école et créera un Taxi-Ambulance. Il sera victime d’un infarctus pendant une sieste.

PALMARÈS
1948 amateur : 1° Châtenet sur Charente
1949 amateur : non connu

Garage Duteil bis

Le garage de Marius Duteil place du marché aux bois devient
le PC des coursiers et notamment celui de Vivier et de Brun sur notre photo

LES TROUPES FOURBISSENT LEURS ARMES AU
CLUB ATHLÉTIQUE RIBÉRACOIS
MARIUS DUTEIL EN SERA LE CHEF (reportage)

 Ribérac (Dordogne), le 19 janvier 1950 - Chaque jour fortifie nos espoirs dans la bonne marche de la section de cyclisme du Club Athlétique Ribéracois. Rien n’est négligé pour que la saison de notre section soit matériellement magnifique et moralement enthousiaste. Ce fait s’est hautement manifesté lors de l’assemblée générale tenue le 8 courant au café Français. Tous les membres du bureau sortant ont été réélus à l’unanimité, de même que M. Ballon et Sillon nouveaux candidats.
- Et une fois constitué, immédiatement le bureau a cru devoir attirer l’attention des comités locaux désireux de lui confier de nouveau l’organisation de leurs épreuves - le succès qu’ils obtinrent l’an dernier fut de tout premier ordre - sur les délais qui conformément aux règlements de la FFC sont au minimum d’un mois avant la date où ces dernières doivent être courues. Puis ce rappel important étant fait, le club procéda à la revue de ses coureurs, leur donnant déjà conseil de se rassembler afin de s’entraîner.
- La section aura donc comme coureur leader Marius Duteil, champion du Limousin en 1947, vainqueur du 1° Grand Prix de Ribérac devant Berton. Ce routier a conquis la vedette depuis longtemps. Portant les couleurs de Rochet, domicilié à Mareuil sur Belle, où il tient un important magasin de cycles, Duteil a connu la victoire sur toutes les routes de la région. Il aura la rude tâche de diriger les effectifs Ribéracois et de les instruire. Nul ne doute chez nous qu’il s’en acquittera avec conscience et avec toute la compétence que nous lui connaissons.
- Le crack aura sous ses ordres en premier lieu, ses poulains Vivier et Brun. Deux jeunes, Vivier surtout qui ayant déjà fait parler d’eux l’an dernier en Limousin feront tout leur possible, nous en avons la certitude, pour acquérir encore les honneurs de la presse dans notre région et de nouveau dans celle qui lui sont limitrophes.
- En outre de cet intéressant tandem, venu se ranger sous ses couleurs, le CAR alignera ses beaux espoirs : Lacoste et Duphil. Le premier titulaire de neuf victoires et de douze places de second l’an dernier et passé de quatrième en deuxième catégorie ; le second Duphil neuf fois lauréat. Ensuite deux routiers courageux seront là avec Montagut et Armandie et enfin plusieurs débutants. Dans ces conditions, nous pensons ne pas nous tromper en avançant que dès la belle saison venue, l’équipe du Club Athlétique Ribéracois fera parler d’elle en Limousin, voire même ailleurs.
Signé : Georges Lerga

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - MARIUS DUTEIL (4) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1950 Une année euphorique pour le trio Brun, Duteil, Vivier
(Publication écrite avec l’aimable autorisation de Gérard Descoubès)

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11 février 2020

VALENTIN HUOT – SAISON 1958

LE DOUBLÉ DE HUOT SUR SES TERRES
DOUBLE CHAMPION DE FRANCE A B
ELVÈS

1958 Le Drogo, Deledda, Mazier les sélectionneurs

Les trois sélectionneurs des équipes régionales Paul Le Drogo, Adolphe Deledda et Jean Mazier (de gauche à droite) embarqués sur la même galère et demain pour le Tour de France, rivaux plus que jamais. En 1958, aucun des trois n'a retenu Huot pour la grande boucle malgré son titre conquis à Belvès.

- Revenir à l’article précédent cliquez ici.
- Une saison marquée par la conquête d’un deuxième titre de Champion de France et de plus à la maison, puisque l’épreuve se déroulait sur le circuit de Belvès. Ce deuxième maillot tricolore, ne lui portera pas chance, puisqu’il ne sera même pas sélectionné dans une équipe régionale pour le Tour... Il est vrai que battre Géminiani comme ce fut le cas à Belvès, peut créer des inimitiés. Huot fera avec, il court pour lui, mais il sera tout de même du voyage avec la sélection française pour courir le Mondial qui se déroulera à Reims.
16 mars 1956 - Le Mont Faron
1. Charly Gaul les 5,6 kms en 17'29", 2. Salvador 17'52", 3. Mattio 17'57", 4. Jean Dotto 18'09", 5. Valentin Huot 18'21", 6. José Gil 18'34", 7. Suarez 18'38", 8. Panacci 18'39", 9. Vermeulen 18'40", 10. Graczyck 18'49", etc ...
31 mars 1958 - Critérium International de Cenon.
1. Louison Bobet, 2. Raphaël Géniniani à 15", 3. Fornara, 4. Vermeulin, 5. Valentin Huot à 15", 6. Sabbadini à 40", 7. Desbats, 8. Rohrbach, 9. Rolland, 10. Gibanel, etc ...

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Publicités des années 1957-1958

8 juin 1958 - Critérium du Dauphiné Libéré (par étapes).
1. Louis Rostollan (Marseille) groupe ACBB-Leroux sur cycle Helyett, pneus Hutchinson, les 1363 kms en 37h34'14", 2. Pipelin, 3. Schmitz (Luxembourg), 4. Polo (Italie), 5. Emmanuel Busto (Millau), 6. Eddy Pauwels (Belgique), 7. Jean Graczyck (France), 8. Bianchi, 9. Close (Belgique), 10. Meyzencq, etc … 14° Valentin Huot à 16'37", etc...
7 août 1958 - Bol d'Or des Monédières.
1. Raphaël Géminiani groupe sportif Saint-Raphaël, sur cycle Géminiani pneus Dunlop, 2. Graczyck à 20 mètres, 3. Bobet à 25", 4. Lampré, 5. Vermeulin, 6. Bertolo, 7. Pagès, 8. Jean Bobet, 9. Darrigade à 1'05", 10. Valentin Huot, etc ...

1958 Bol d'or en tête col de Lestards

Huot en tête au col de Lestards (Bol d'Or des Monédières 1958)

24 août 1958 - Ronde de Nontron.
1. Vito Favero (Italie), 2. Valentin Huot, 3. Roger Darrigade, 4. Pras, 5. Arrigo Padovan, 6. Jean Graczyk, etc …

Sélection de l'équipe de France pour le Mondial.
Jacques Anquetil, Louis Bobet, André Darrigade, Jean Forestier, Rapahaël Géminiani, Jean Graczyk, Valentin Huot, Gilbert Scodeller.
"L'équipe de France est formée de coureurs qui ne s'apprécient pas tellement. Avec un Géminiani d'un côté, un Huot qui a été boudé du récent Tour de France, Marcel Bidot a recousu toutes les dissensions, du moins pour courir pendant une course d'un jour …"
31 août 1958 - Championnat du Monde route à Reims.
1. Ercole Baldini (Italie) les 276 kms en 7h29'32", 2. Bobet (France) en 7h31'41", 3. Darrigade 7h33'19", 4. Vito Favero (Italie), 5. Jean Forestier (France), 6. Valentin Huot (France),7. Hans Junkerman (Allemagne) tous même temps, 8. Martin Van der Borgh (Hollande), 9. Franz Aerenhouts (Belgique) 7h34'12", 10. Klaus Bugdahl (Allemagne), etc ….
"Deux démarrages de Baldini ont fini par avoir raison d'un Louison Bobet qui avait cherché à reprendre l'italien. Baldini qui franchira seul la ligne d'arrivée, exactement dans la position d'un coureur qui venait  de faire un chrono. Il précèdera Bobet de 2'09" alors que pour la troisième place c'est un groupe de cinq coureurs qui en découdront, groupe où figurait Huot, notre double champion de France."

Trophée Super Prestige Pernod.
1. Jean Forestier (groupe sportif ACBB-Leroux - Hutchinson) 84 pts, 2. Anquetil 74 pts, 3. J. Dupont 69 pts, 4.  Groussard 68 pts, 5. Bobet 64 pts, 6. Hassenforder 63 pts, 7. Géminiani et Mahé 50 pts, 9 Graczyk 49 pts, 10 Darrigade 48 pts, 11. Barone, 12. Scoodeler, 13. Bauvin, 14. Valentin Huot, etc …..
Challenge Yellow 1958.
1. Raphaël Géminiani (groupe sportif Saint-Rapahël sur bicyclette Géminiani, pneus Dunlop) 40 pts, 2. Anquetil, 36,5 pts, 3. Darrigade 34,5, 4. Busto 31,5, 5. Pipelin et Bobet 28 pts, 7. Forestier 27 pts, 8. Groussard 28 pts, 9. Mahé 23 pts, 10. Scodeller 20.5, etc …. 14° Huot Valentin,  etc ….
Attention, ces résultats et ces palmarès ne sont pas complets. Seuls sont reportés ceux qui ont été relevés sur la presse de l'époque. (Source : l'athlète du sud-ouest).

1958 Belvès avec Bobet Géminiani

Bobet, Géminiani ! Valentin Huot savait qu'il ne fallait pas les laisser partir.
A Belvès, il eut toujours le regard fixé sur eux.

- La saison 1958 constitue la saison clé pour Valentin Huot. Car si notre Champion fait coup double pour le titre de Champion de France des Professionnels, il le réalise à la maison et sur le circuit mythique de Belvès, qui revêt tout un symbole. Celui d’une région qui aime le cyclisme et son champion, mais aussi celui du CC Belvèsois qui depuis 1950 organise ici son célèbre Grand Prix doublé le lendemain par le Tour Dordogne. Retour sur le reportage publié avant et après le sacre de Huot.

1958 Belvès Busto échappé

Emmanuel Busto premier éclaireur sur le circuit de Belvès

1958 : Le critérium de Belvès fait place au
CHAMPIONNAT DE FRANCE DES PROFESSIONNELS
Valentin Huot conservera-t-il son titre ?

- A quatre jours du départ du Tour de France, donc imminent, le championnat de France des professionnels se déroulera dimanche en Périgord noir, à Belvès. Son enjeu n'en sera pas moins de la plus grande importance. La proximité de l'événement majeur de la saison cycliste internationale, ce Tour de France si populaire, ne lui fera rien perdre au contraire de son panache et ne lui enlèvera rien de son intérêt.
- L'an passé on fut littéralement emballé par la victoire à Châteaulin de Huot, aussi est-il à présumer que les sélectionnés - avec quelle ardeur n'ont-ils pas disputé les épreuves qualificatives ? - se livreront généreusement à fond, sans compter sur le circuit idéal préparé par Belvès.
- L'attrait du maillot tricolore, le titre à vrai dire unique, les avantages qu'il concède d'une foule innombrable démontrant par sa présence en quelle estime elle le tient, celle d'un speaker à la hauteur, tel Monlong, autant de facteurs qui auront de profondes répercussions sur le déroulement de la course et sur son intensité.

1958 Belvès circuit de la brèche

Le circuit de la Brèche à Belvès sous la pluie

QUARANTE SEPT CANDIDATS.
- Ils seront donc quarante-sept rassemblés au départ pour couvrir vingt-quatre tours du circuit de la Brèche, affronter 246,720 km, et dont le seul objectif immédiat sera d'être l'élu. Seul un système judicieusement établi pourrait permettre et encore de le désigner. La première partie de la saison n'a d'ailleurs été vraiment dominée par aucun des sélectionnés.
UNE TRENTAINE DE FAVORIS.
- Quoiqu'il en soit, il ne peut y avoir dans ces conditions de favori intégral. La longue liste des qualifiés comporte l'élite de nos routiers. Plus on la parcourt et plus on constate que les prétendants sont au bas mot une trentaine. D'ailleurs voici la liste des 47 coureurs qualifiés, arrêtée lundi par la FFC.
- Valentin Huot, champion de France 1957, Jacques Anquetil, Louison Bobet, André Darrigade, Jean Forestier, Francis Pipelin, Joseph Groussard, Jacques Dupont, Emmanuel Busto, Roger Hassenforder, Jean Craczyk, Pierre Everaert, Raphaël Géminiani, Joseph Morvan, Marcel Rohrbach, Gilbert Bauvin, Albert Dolhats, Bernard Gauthier, François Mahé, Nicolas Barone, Gilbert Scodeller, Claude Colette, Tino Sabbadini, Pierre Brun, Jean-Marie Cieleska, Jean Gainche, Pierre Pardoen, Louis Kosec, Philippe Agut, Roger Walkoviak, Louis Bergaud, Georges Gay, Pierre Gouget, Louis Rostollan, Jean Dacquay, Maurice Quentin, Joseph Thomin, Jean-Claude Annaert, René Fournier, Jean Dotto, Francis Siguenza, Armand Audelaire, Robert Cazala, René Pavard, Fernand Picot, Gérard Saint et Pierre Le Don.
- Dans cette liste ne figurent pas, on le remarquera, deux indépendants : Geyre et Ramella. Qualifiés par les points obtenus, tous deux ne prendront cependant pas le départ, car le premier militaire, ne peut recevoir une licence de professionnel, et le second désire conserver sa qualité d'indépendant. Par contre Le Don, également indépendant, a décidé de passer professionnel. De là sa présence à Belvès.

1958 Belvès Barone Nicolas

L'échappée de Nicolas Barone à Belvès

 ROULEURS OU GRIMPEURS.
- Le circuit, un chef d'œuvre extrêmement roulant, promet une course rapide. Et ceci nous fait songer aux hommes qui figurent en tête de liste. Mais il faut songer aussi aux grimpeurs. Or sur le circuit, véritable parcours de championnat, les rampes certes ne manquent pas et il en est même une fort revêche, complétée par un casse-pattes, un faux plat. De par les rampes notre attention est donc automatiquement attirée, et au premier chef sur Huot. Le périgourdin qui parait s'être réservé pour défendre son titre, va jeter toutes ses forces dans la bataille. D'ailleurs le champion a tourné ces jours-ci derrière derny sur le circuit, impressionnant les quelques témoins de son essai. Puis les rampes nous font songer tout autant à Rohrbach, le Berrichon, qui vient de gagner le circuit du Mont-Blanc, dont la défaite qu'il subit à Châteaulin l'an passé, et justement de Huot est encore présente dans toutes les mémoires.
- Restons-en là. Comme on peut le voir, le championnat des routiers qui se déroulera dimanche en Dordogne se présente sous un jour tout à fait particulier. L'épreuve est extrêmement ouverte. La lutte y sera acharnée, pleine d'imprévus. Et d'un tel lot qu'il ne pourra surgir de ce rassemblement au départ qu'un réel champion, digne de porter pendant un an les trois couleurs de France.

A Belvès, Valentin HUOT
CONSERVE SON TITRE DE CHAMPION DE FRANCE
en battant au sprint Raphaël Géminiani

1958 Belvès cdf

Le combat entre les Mercier et les Saint-Raphaël sous la pluie à Belvès

 BELVES, 16 juin - Porte parole du cyclisme français depuis Châteaulin, Valentin Huot a rempilé à Belvès. Le voici pour un an et peut-être plus chargé de la gloire tricolore dans les pelotons. Pour lui les championnats se suivent et se ressemblent. Qu'ils aient lieu sur les bords ensoleillés de l'Aulne ou sur les hauteurs pluvieuses dominant la vallée de la Dordogne, rien n'y change. Il pousse même la ressemblance jusqu'à appliquer une méthode en tous points identique dans le déroulement de ses manœuvres victorieuses. Son secret est peut-être évident, connu de tous, mais il réussit toujours. En démontrant ses talents de finisseur, il obtient un succès. Il n'est en définitive que les noms de ses adversaires directs qui changent. Si à Châteaulin, un malentendu l'avait opposé à Rohrbach, on ne saurait lui contester sa victoire de Belvès obtenue devant les plus grands produits du patrimoine national.

Huot pub

Publicités en l'honneur de Valentin Huot

 - Chez lui dans ce parcours, il partait parmi les favoris. 30 000 des enfants du crû n'avaient d'yeux que pour lui. Tant d'arguments plaidaient en sa faveur qu'il ne pouvait en être différemment.
1° Il était le champion frais sortant et la foule porte toujours celui des anciens qui défend son bien.
2° Il avait failli ne pas courir. Son éviction du Tour de France due aux incompréhensions des directeurs techniques en était la cause. Démoralisé, Valentin avait annoncé sa décision d'abandonner sur le champ le vélo mercredi dernier. L'intervention d'Antonin Magne l'incita alors à chercher au contraire une manière de vengeance.
3° Considéré comme l'homme des circuits, il devait trouver parfaitement à sa mesure celui qu'il avait tant de fois pratiqué dans les courses régionales.
- Tout cela fit que, dans la course, il y eut celle des autres et … celle de Huot. Pas un tour où chacun ne pointait en l'encourageant à son passage, permettant aux journalistes touchés par cette communion de sympathies de suivre pendant 100 kms son débat.
- Pour revivre le déroulement des opérations, il faut donc prendre la course au 150° kilomètre et passer sous silence ou presque les actes des premiers agitateurs. Siguenza dans les premiers tours, Gay, Kosec, Bergaud pendant 50 kilomètres, puis Pipelin et Rostollan du 90° au 140° kilomètre. Celui-là qui ne réussissait pas à prendre, sur le difficile circuit où de longues côtes prédisposaient aux attaques et aux écarts, plus d'une minute, n'avait aucune chance de construire du solide.

1958 Belvès Bobet devant Gem

Louison Bobet devant Géminiani

- Dans le peloton; déjà amputé de quelques individualités, dont Rohrbach, Hassenforder, Walkoviak et Cieleska, victimes d'innombrables crevaisons, la distance commençait son œuvre néfaste. Les jambes étaient lourdes et sur le faux plat on voyait les hommes manœuvrer les manettes des dérailleurs sans parvenir pour autant à trouver le développement idéal.
- Contractés, les coureurs pourchassèrent Dacquay. Il leur fallut un tour pour le rejoindre, car Dacquay grimpe comme un lapin la longue côte de l'arrivée. Au sommet, il fut rejoint, mais derrière lui, tous grimaçaient. L'ascension s'était faite au rythme du be-hop. Un temps aurait alors bien apaisé les esprits tourmentés par la suite qui s'annonçait terrible … Mais allez donc parler de temps morts à Raphaël Géminiani ! Notre capitaine Fracasse ne fait pas du vélo  un sport intermittent. Il le pratique en permanence. En scrutant les visages boueux et exténués, il se sentit le cœur inexorable. Il démarra.

1958 Belvès Pavard Darrigade Dupont

Pavard, Darrigade et Dupont sous la pluie continuelle de Belvès

- Barone, Bauvin, Scodeller rappliquèrent aux côtés du Grand. Aucun ne rechigna et si Scodeller apparaissait le plus frais de tous, Barone, puissant et volontaire, ne lui cédait en rien dans la vigueur de ses relais. Quant à Bauvin, appliqué à rouler avec le maximum d'abris, il "passait" ses 200 mètres comme tout le monde sans faire tomber l'allure. Il le fallait d'ailleurs, car dans le peloton, le premier moment de surprise passé, la réaction s'organisa.
- Louison Bobet avec ses "Mercier" Dacquay, Cazala et Gouget, et Anquetil avec ses "Helyett" Forestier, Quentin et Thomin - Darrigade victime d'une crevaison n'était plus là - entreprirent la poursuite. A la fin du tour, l'écart entre les premiers et le peloton était de vingt secondes. Rien n'était perdu. Mais la présence aux côtés de Bobet et Anquetil, des équipiers de Gem, Dolhats, Mahé et Busto, était un point gênant. Ces trois cassaient au maximum la poursuite. A noter que Huot ne figurait pas dans le groupe. Il venait une minute plus tard avec Rohrbach - les ennemis inséparables - Graczyk et Bergaud. Une crevaison et un changement de vélo l'avait retardé. Pour lui aussi commençait une grande et longue poursuite qui devait merveilleusement se terminer.

1958 Belvès sous la pluie, à gauche Anquetil, Graczyk à droite

Comme toujours appliqué, Anquetil vire large parallèlement à son équipier Graczyk,
tandis que le stoïcisme des spectateurs sous la pluie fait plaisir à voir.

 - Anquetil et Bobet ne songeaient alors qu'à parer au plus pressé. Pour eux l'explication ultime n'avait pas place en ce moment. Par un curieux hasard - mais au fond est-ce un hasard ? - ils avaient à lutter contre le dénommé Géminiani que leur futur directeur Marcel Bidot a refusé d'enrôler à leurs côtés pour le Tour de France. Le retentissement de cette bataille risquait d'être considérable. Géminiani vainqueur n'allait-il pas marquer un point contre les tricolores de Bidot ? Anquetil eut-il davantage encore conscience de ce danger que Bobet ? Ce n'est pas certain mais toujours est-il qu'il se trouvait bientôt seul en place derrière le groupe de Gem. En montant la côte avec son grand braquet, il lâcha Louison. Au sommet il était à 35 secondes de la tête. Louison à 55 secondes et un peu plus bas, Valentin Huot perché et allongé sur sa machine, les mains en bas du guidon, se rapprochait à chaque coup de pédale.
- Au tour suivant, soit 10,280 km plus loin, Anquetil termina sa poursuite. Il rejoignit Géminiani, Scodeller, Barone et Bauvin. Les deux derniers nommés éprouvaient une peine infinie à maintenir le contact. L'effort, visible sur le visage de Barone, n'apparaissait pas sur celui de Bauvin, mais le résultat était le même.

1958 saut de chaîne au pied de la dernière côte Belvès

Saut de chaîne pour Huot dans le dernier tour du France à Belvès

 - Bobet 45 secondes après passait avec Forestier, Cazala, Mahé, Busto, Dolhats, Gouget, et … Huot, dont l'exploit ressemblait en tous points à celui d'Anquetil. Anquetil en tête n'en n'avait pas pour autant terminer avec ses soucis. L'ensemble des "Géminiani" était décidé à lui en conter, d'autant plus que dans un véritable sprint effectué sur quatre kilomètres, Mahé vint à la faveur des deux côtes, apporter un nouveau renfort au groupe de Raymond Louviot. A tour de rôle, tous asticotèrent Anquetil et à force de répondre, Anquetil capitula. Géminiani avait eu sa peau.
- Pendant un tour, Raphaël fonça avec vingt secondes d'avance. Assuré de la protection de ses camarades, il pouvait toucher le but, mais le terrible Huot vint brouiller les cartes des "Saint-Raphaël". Il entraîna Busto et, en lâchant le groupe Bobet réduit à trois unités avec Cazala et Forestier, passa Bauvin et Barone en plein désarroi et arriva sur Anquetil. Géminiani n'avait plus que dix secondes. Huot força le verrou. Il passa juste au moment où Anquetil à son tour creva. Comme le normand dut faire demi-tour pour revenir deux cent mètres en arrière changer de vélo, Huot écarta tout de suite un adversaire. Anquetil d'ailleurs de son propre aveu ne se sentait plus en aussi brillante condition qu'au début de la course. Lui aussi accusait la fatigue. La perspective de lutter seul contre quatre n'effraya pas Huot, et quand Scodeller prit le relais de Géminiani rejoint, il entama une autre poursuite.

1958 Géminiani à Belvès

Coude à coude entre Géminiani et Huot à la périphérie de l'arrivée

- Ou plutôt il continua, car toute la journée ce fut son lot de poursuivre. Pourtant Scodeller fut sans doute de tous celui qui lui causa le plus de difficultés. A 20 kilomètres de l'arrivée, le Nordiste tout à fait retrouvé et dont les qualités de finisseur peuvent être comparées à celle de Huot, comptait une minute d'avance. Bien que le terrain ne l'avantageât pas, il donnait l'impression de pouvoir tenir, malgré Huot. Et comme il était dit que dans ce championnat les rebondissements se succèderaient sans répits, Scodeller creva. Le prochain poste de ravitaillement était à trois kilomètres. Il dévala l'étroite et dangereuse descente un pneu à plat et repartit du poste, le changement de vélo effectué, avec 20 secondes seulement d'avance. Les autres étaient là, tout près.. Au sommet de la côte alors que la cloche annonçait le dernier tour, il n'avait plus que trois petites secondes sur Géminiani, Huot et Mahé. A quinze secondes venait Busto, légèrement défaillant et à 35" Bobet, Anquetil et Forestier, qui tentaient l'ultime assaut.

1958 Belvès huot vainqueur

Huot vainqueur devant son public à Belvès réalise le doublé

 - Huot n'avait pas deux solutions. Il devait mener seul la poursuite contre Scodeller. Il le fit, et à cinq kilomètres de l'arrivée, revit enfin la tête qu'il avait abandonnée depuis plus de 200 kilomètres. Dès lors il attendait le sprint sans s'inquiéter du retour de Bobet, Anquetil et Forestier, les trois Grands unis pour le meilleur contre les moins grands qui leur voulaient du mal.
- Huot à 200 mètres de la première ligne avait résisté au sprint désespéré du Capitaine Fracasse et obtenu d'une longueur son deuxième titre de Champion de France.
- La puissante équipe Saint-Raphaël capitula ainsi devant l'homme qui n'admettait pas qu'on mette en doute sa valeur. Antonin Magne, le directeur sportif le plus déshérité de la saison, enregistrait la victoire qui sauve tout. La victoire la plus émouvante de sa carrière … Parce qu'il n'osait plus y compter.
Robert Chapatte
(envoyé spécial de Miroir Sprint)

1958 Magne à Belvès

Heureux aux côtés d'Antonin Magne son directeur sportif

 Le Classement : 1. Valentin Huot - les 246 kms 720 en 6h 51' 48", 2. Raphaël Géminiani à 3/4 de longueur, 3. François Mahé à 30 mètres, 4. Gilbert Scodeller à 30 mètres, 5. Jean Forestier à 20", 6. Louison Bobet à 25", 7. Manuel Busto m. tps, 8. Jacques Anquetil m. tps, 9. Robert Cazala à 1' 00", 10. Gilbert Bauvin à 2' 00", 11. Nicolas Barone à 4' 05", 12. Albert Dolhats à 7' 00", 13. Jean Graczyk à 8' 15", 14. Georges Gay à 8' 15", 15. Francis Pipelin m. tps, 16. Pierre Pardoen m.tps, 17. René Pavard m. tps, 18. Jean Gouget à 8' 30", 19. Joseph Grousssard à 9' 00", 20. Jean Dacquay à 16' 00".

1958 CDF Belvès avec Magne

Sur la tribune officielle Valentin Huot pour un deuxième maillot tricolore

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - VALENTIN HUOT (1958) © BERNARD PECCABIN
Réédition d’articles parus sur le blog la Dordogne Cycliste
La fin de carrière de Huot

9 février 2020

FRANCIS DUTEIL - SAISON 1976 Bis

1976 : RÉCEPTION D’UN CHAMPION A MAREUIL SUR BELLE

F43

Dans les rues de Mareuil sur Belle aux côtés du Commandant Perrier

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 COMMENT LES DUTEIL SONT DEVENUS MAREUILLAIS ?

- C’est à la fois le commerce et le cyclisme qui ont conduit la famille Duteil à devenir des Mareuillais et à s’y installer après la libération. Marius Duteil, père de Francis est né dans le hameau des "Brisseaux", sur la commune de Loubès-Bernac en Lot-et-Garonne. Ce village est limitrophe avec le département de la Dordogne. D’ailleurs ce hameau des Brisseaux se situe juste à 500 mètres de la limite de la Dordogne, qui est matérialisée par un petit ruisseau appelé le Seignal. De l’autre côté de ce petit cours d’eau, on tombe sur le village de Thénac appartenant au canton de Sigoulès. Claudine, maman de Francis est native de Coutures, un gros hameau du village de Monestier, qui se situe juste dans le prolongement du ruisseau du Seignal. Voilà pour ce qui est de la situation du berceau de la famille Duteil (lire en bas de publication les origines des arrière grands-parents de Francis).
- Cette région du Bergeracois a constitué une force vive du cyclisme. Parallèlement le vignoble a contribué à son essor par la multitude d’artisans et de commerçants que la profession a amené. Libourne, Sainte-Foy la Grande, Castillon, Vélines, Le Fleix, Bergerac, Lalinde ont été des places fortes du cyclisme tout le long de la rivière Dordogne, auxquelles il faut ajouter en retrait les communes d’Eymet, d’Issigeac et un peu plus loin, Belvès, Sarlat, Monpazier et Villefranche du Périgord. Toutes ces villes ou villages avaient une société cycliste ouverte en faveur de leurs jeunes. Le cyclisme Foyen a vécu des heures glorieuses dès l’entre deux guerres. Citons dans cette lignée des coureurs comme Jean Roturier, René et Robert Larginière, Marius Duteil, Bonnamy, Blanc, les frères Badié, Franck Barret, Gérard Coureau, Coconi, Aroldi et Robert Chouet. En 1934 Marius est déjà sur le vélo et participe à de grandes épreuves, il a dix-neuf ans à peine. On ne va pas empiéter sur son palmarès*, mais jusqu’en 1939, Papa Duteil réalisera de belles performances et s’épanouira complètement après la guerre pour devenir un grand champion*.
(*) NDLR : ce sujet sera abordé lorsque les publications de Francis seront terminées.

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Monsieur Marchaps maire de Mareuil récompense le champion de France

- Tous ces champions du Pays Foyen ont évolué par la suite, attirés par les sirènes des autres clubs qui cherchaient bien sur à avoir des chefs de file de talent, au sein de leurs couleurs. C’est ainsi qu’après avoir été Foyen, Marius a porté les couleurs du CC Périgourdin, celle du Club Athlétique Ribéracois et du CRC Limousin, sans oublier les maillots des grandes firmes de l’époque comme Royal Fabric et Rochet par exemple. Et dans cette époque d’après guerre, "Dordogne Cycliste" sait aussi qu’Albert Chaussade vélociste à Mussidan avait également des contacts avec Duteil... Toujours est-il qu’après ce conflit, Marius Duteil dont la passion du vélo reste intacte, décide de s’établir à son compte dans le commerce du cycle. Son premier vœu est de s’installer à Castillon la Bataille, une ville très commerçante et pleine d’avenir. Mais au sein du Cyclo-Club Périgourdin, un certain Lucien Laval, (ex-Tour de France) de surcroit marchand de cycles lui déconseille, compte-tenu qu’il existe déjà des concessions de cycles dans cette ville. Laval l’invite gentiment à s’installer à Mareuil, chef lieu de canton entre Angoumois et Périgord, qui semble bien orienté pour se développer. Et c’est ainsi de par ses conseils, que Marius Duteil est devenu Mareuillais.

 

Duteil et Laval

Francis Duteil et Lucien Laval qui est à l'origine de l'installation des Duteil à Mareuil

- Il est même devenu un célèbre Mareuillais en aidant des coureurs comme Jacques Vivier, Michel Brun et Christian Bordier, à rouler dans la cour des grands. C’était l’époque du grand CA. Ribéracois et de ses champions, mais tout ceci on le retrouvera plus tard sur ce blog... Toujours est-il que c’est depuis la fin de la guerre que Duteil père est devenu Mareuillais et marchand de cycles. Francis est tout simplement né à Angoulême en 1947 pour des raisons faciles à imaginer...
- Mais on peut s’avancer pour dire tout de même que Francis est bien un Périgourdin. Et c’est lui-même qui nous en apporte la preuve avec ses arrières grands-parents Duteil nés à Thénac, sans oublier sa maman native de Monestier. Voici ce que dit Francis :
NOTE DE FRANCIS :  En recherchant mon relevé de courses, j'ai trouvé un bulletin de naissance de mon arrière grand-père Mathieu Duteil né en 1860 à Thénac (24). Mes arrières grands-parents paternels ont émigré en Argentine. Mon grand-père paternel est né à Buenos-Aires en 1888. Après 10 ans en Argentine, mes arrières grands-parents sont revenus en France pour revoir la famille. Mon arrière grand-père est décédé peu de temps après leur arrivée. Mon arrière grand-mère avec 3 enfants en bas âge n'est pas repartie et s'est installée alors aux Brisseaux, juste de l’autre côté de Thénac.

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M. Bonnet directeur de la Jeunesse et des Sports décore Francis Duteil

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Marius Duteil, Francis Duteil et le Commandant Perrier

 MAREUIL EN FÊTE
- C’est donc en véritable Mareuillais que Francis a été accueilli. Il est bel et bien du pays. Il est né pratiquement là-bas, il a vu le commerce de cycles grandir, il est allé à l’école de Mareuil, puis au collège de Nontron sous les yeux de Lulu Deville, ami personnel de Marius. Il s’est entraîné sur les routes de cette belle région et bien évidemment il a participé on le voit dans son palmarès pratiquement à tous les prix des fêtes de ce Périgord Vert. Puis est venu aussi le temps où Francis a pris la succession du papa, pour assurer la pérennité de son magasin, ce qui fait que mieux que quiconque, Francis Duteil a vécu et grandi à Mareuil.
- C’est donc en cette belle journée d’été, que la petite ville de Mareuil avait accueilli son grand champion en présence des élus locaux, mais aussi de sa famille et des autorités locales, comme la Jeunesse et les Sports, sans oublier bien sur le commandant Perrier, Président du Comité du Limousin FFC.

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Quelques jours après le championnat, Duteil à Bergerac lors de la foire

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - FRANCIS DUTEIL (12) © BERNARD PECCABIN
D’après la documentation de Francis et avec ses photos personnelles
Cet article a déjà paru sur le blog la Dordogne Cycliste, devenu inactif.
Prochain épisode : 1977 : Une saison bien remplie et un échec sur ses terres

8 février 2020

MARIUS DUTEIL (Saison 1946 à 1948)

COURSES DE LA LIBÉRATION AVEC LE CYCLO CLUB PÉRIGOURDIN

bandeau marius

- Relire l’épisode précédent sur Marius Duteil.

L’après guerre

- Dans l’euphorie de la libération des jeunes gens d’une vingtaine d’années pratiquent le cyclisme. On y trouve Jacques Matignon, les frères Zaccaron, Lucien Badie, Henri Martin, Yvan Pauvert qui se mesurent avec les anciens comme Chouet et Duteil. Mais Duteil, lui est parti depuis le début de la guerre pour s’installer comme vélociste à Mareuil sur Belle, sur les conseils de Lucien Laval (ex-Tour de France). En effet, Marius souhaitait ouvrir boutique à Castillon, près de sa région natale, mais Laval finit par avoir raison pour l’orienter sur le Nord de la Dordogne, à mi-chemin d’Angoulême et de Périgueux.
NDLR : sur sa licence de 1942, au Cyclo-Club Bergeracois (voir sur précédente publication), son lieu de résidence mentionné est bien celui de Mareuil.

PALMARÈS 1946 (sociétaire au Cyclo-Club Périgourdin)

- 1° Le Fleix (24), 3° les Eyzies (1° Commerie Pédale Faidherbe), 1° Châlus, 1° Saint-Avit de Moiron (33), 4° Pineuilh (33) (1° Robert Chouet du SCAL), 4° Circuit de la Soule à Mauléon (64), 1° Circuit de la vallée du Dropt à Villeréal (47), 8° Prix de Brive (1° Commerie), 1° Saint-Martial d’Artenset (24), 1° GP des vins de Monbazillac à Pomport, 1° Vélines (Les Laurents), 3° Prix des cycles NISI à Libourne (1° Sanz du SCA Libourne), 1° GP du Fleix, 3° Prix de la Trapelle à Sainte-Foy (1° Chouet de Libourne), 3° Circuit Saint-Roch à Angoulême (1° Pierre Proust de Saintes), 2° Tombeboeuf (1° Roger Durand Guidon Agenais), 6° Port Sainte-Foy (1° Chouet), 8° Prix de la Libération à Périgueux associé à Charles Ferdinand (1° Mounet/Moulinier), 1° en Poursuite, puis en individuelle du GP de la Libération à Bergerac et 1° de l’américaine associé à Charles Ferdinand du CC Périgourdin, 2° Jarnac (1° Pierre Proust de Saintes), 6° Saussignac (Charles Ferdinand du CC Périgourdin), 2° Ronde de Guyenne et Gascogne à Marmande (1° Angélo Mariani du CAM de Bordeaux), 2° Prix du Comice à Mussidan (1° Commerie), 1° Chalus, 2° Nontron (1° Commerie), 2° Prix des commerçants à Marmande (1° Pallu d’Oléron), 1° GP de la Libération à Sainte-Foy.

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Marius Duteil, son fils Francis et son épouse Claudine lors du Grand Prix
de Ribérac qu'il vient de remporter en 1948

GP de la Libération à Sainte-Foy (reportage)

APRÈS UNE COURSE TRÈS DURE COMPORTANT A TROIS REPRISES
L’ASCENSION DE LA   COTE DE BABY,
MARIUS DUTEIL ENLÈVE LA VICTOIRE AU SPRINT

- Organisé par le Stade Foyen, le Grand Prix disputé dimanche après-midi à Sainte-Foy à l’occasion des fêtes de la Libération, a donné lieu à une lutte acharnée. Vingt-huit coureurs s’alignèrent aux ordres de M. Cyrille Abadie, vice-président de la FFC, pour couvrir 18 tours de circuit dont trois comportaient la fameuse escalade de Baby.
- Au début du quinzième tour, neuf coureurs étaient en tête : Caramigeas, Merlet, Lafargue, Breuland, Sieuzac, Duteil, Demanes, Nazarre, Chouet. Ayant percé au onzième tour, le Marmandais Manfé venait ensuite à quarante secondes.
- A la deuxième montée de la côté de Baby (17° tour), Caramigeas ayant percé, fut rejoint par Manfé. Les deux coureurs passèrent ainsi ensemble au début du 18° tour, soit trente secondes après le peloton amené par Chouet. Les deux chasseurs finirent par rattraper. Mais l’effort avait été trop grand pour Manfé. Le jeune vainqueur de Bordeaux-Arcachon fut distancé. Ainsi neuf hommes disputèrent le sprint à Sainte-Foy, sur le Boulevard Charles Gatraud, où l’enfant du pays Marius Duteil, gagna superbement.
- Le vainqueur Duteil n’est certes pas un inconnu. Il y a en effet belle lurette que le Foyen à prouvé sa classe en gagnant une multitude d’épreuves. Mais il n’en n’est pas de même pour deux des coureurs qui terminèrent en sa compagnie. Ceux-ci Lafarge et surtout cet extraordinaire Caramigeas de Périgueux qui revint en fin d’itinéraire après avoir percé ont intérêt vu leur classe certaine, à fréquenter les coureurs de Guyenne. Ils y trouveraient des adversaires dignes d’eux et se feraient ainsi connaître dans des milieux qui ne peuvent que leur être profitables.
- Ceci méritait d’être dit comme doit-être également signalé le retour en forme de Nazarre, des cyclistes Girondins qui a accompli une belle course à l’occasion de ce GP très réussi et dont l’épilogue se déroula devant une énorme affluence.
Classement : 1. Marius Duteil (CC Périgueux) les 163,5 km en 4h39’02s, 2. Nazarre (Cycles Girondins) à une longueur, 3. Breuland (Libourne), 4. Sieuzac (Libourne), 5. Demanes (ASPTT Bordeaux), 6. Lafarge (Périgueux), 7. Merlet (Libourne), 8. Chouet  (Libourne), 9. Caramigeas (CC Périgueux) tous m.tps, 10. Manfé (CC Marmande) à 1’08s, etc...
- On a certainement oublié de dire que Marius Duteil s’est marié. Exactement le 2 décembre 1939, soit au début de la guerre avec Claudine, une jeune fille originaire de Coutures de Monestier, dans le Sud de la Dordogne, autrement dit dans sa région natale. Et en cette année 1947, le 25 mars pour être précis, le foyer de Marius s’agrandit avec l’arrivée d’un jeune héritier que l’on prénommera Francis.
NDLR : Il existait à Mareuil la Société Sportive des Chardons, mais on n’y pratiquait pas le cyclisme de compétition.

PALMARES 1947 (sociétaire au Cyclo-Club Périgourdin)

- 12° Critérium du printemps à Périgueux, 9° Prix Gibbs à Libourne, 6° Le Coux, 5° Brive, 3° Beynac, 10° GP de la victoire à Libourne (1° Pierre Proust de Saintes), 10° Prix de Lectoure, 3° Brive (1° Londéro), 4° Saint-Philippe du Seignal (1° Laffarge du CC Périgourdin), 1° Nontron, 3° Saint-Aigulin (1° Michel Serres du Burdigala Paris Club), 1° Cherveix-Cubas, 5° Bergerac-Périgueux-Bergerac (1° Paul Pineau de Villeneuve), 3° Le Buisson, 1° Saint-Martial de Valette/Nontron 1° Salignac Eyvigues, 2° Issigeac (1° Paul Pineau de Villeneuve), 3° Pineuilh (1° André Commerie de la Pédale Faidherbe), 6° Sarlat, 5° La Couronne (1° Commerie), 6° Américaine d’Angoulême associé à Commerie, 1° Championnat des sociétés du Limousin  avec le CC Périgourdin (Marius Duteil, Robert Lascaux et Pierre Mounet) 2° PF (Commerie, Lacoste, Roumaillac), 3° CRCL (Fayolle, Gauthier et Toupinier), 6° Coutures de Monestier (1° Robert Martin de l’ASPTT Bordeaux), 6° GP du Stade Foyen (1° René Berton de Mérignac), 3° GP des commerçants à Périgueux (1° Commerie), 1° Championnat du Limousin route, 2° La Coquille, 5° La Couronne, 4° Ronde de Guyenne et Gascogne à Marmande (1° André Joulin de l’ASPTT Bordeaux), 1° GP du VC La Gardais, 3° Ruelle (1° Paul Lerme de l’UCAP Angoulême), 1° Grand Prix des meubles Maury à Périgueux, 8° Gourdon, 10° Tonnay-Charente (1° Pierre Mounet), 2° Prix du Casino La Trapelle à Sainte-Foy (1° Robert Chouet), 3° du Prix de la Libération à Brive (1° Louis Londéro de Brive), 9° Prix de la Libération à Périgueux (1° Laffargue du CC Périgourdin), 6° Sainte-Foy, 4° Marmande, 3° Périgueux (1° Pierre Mounet), 6° Soyaux, 1° La Garde de Montlieu, 3° Saint-Julien de Lampon, 1° Javerlhac, 1° Villefranche de Lonchat, 1° Montpon, 2° Prix des commerçants de Sarlat (1° Pradel de la Pédale Sarladaise), 3° Saint-Vincent de Connezac (1° Pierre Mounet), 11° Bordeaux-Jarnac (1° Roger Durand du Guidon Agenais), 1° Saint-Privat des Près, 2° du GP du Commerce et de l’Industrie à Bergerac (1° Roger Durand du Guidon Agenais), 2° du Prix du Commerce et de l’Industrie de Mussidan (1° Michel Serres du Burdigala Paris Club), 6° Gourdon (1° Jacques Dupont de Toulouse).
NDLR - Le Grand Prix des Meubles Maury gagné par Marius Duteil visitait le département. Départ des allées Tourny à Périgueux, Niversac, Ladouze, Les Eyzies, Le Bugue, Pézuls, Lalinde, Mouleydier, Bergerac, Bordas, Saint-Astier, Périgueux, soit 160 kms pour cette édition.
- Organisé par le CC Périgourdin, ce prix Maury a remporté en ce 29 juin un très beau succès. Il s’est terminé par la victoire des couleurs du club organisateur en la personne de Marius Duteil. Victoire enlevée au sprint et on peut dire à l’arrachée, tant le sprint fut un instant incertain. Victoire, disons nous d’autant plus méritoire que Duteil avait donné la veille, en compagnie de ses équipiers un beau succès au CC Périgourdin en remportant le Championnat des sociétés du Limousin. Il battit Mounet d’un quart de roue, qui lui-même du CCP, avait aussi disputé la veille le championnat. Confirmant ses qualités, Breulant de la SCA Libournaise s’est classé 3° dans ce prix devant Ferdinand de Bergerac, le 5° étant Edgard Couturas de Libourne.
Ce quatuor qui s’était évadé du peloton passa Bergerac avec trois minutes d’avance. Cependant à l’arrière étant parvenu à se libérer du paquet, qui comprenait Pradel de Sarlat, Commerie, Pras, Jacques Tincaud, les deux futurs vainqueurs Duteil et Mounet avaient entamé une chasse sévère. Pendant cette poursuite à 35 km de l’arrivée, Rippe dont la course avait été remarquable, perçait. Ainsi, reprenant petit à petit du terrain sur une route blanche, extrêmement poussiéreuse, Duteil et Mounet revinrent sur les trois hommes de tête : Breulant, Ferdinand et Couturas. Le sprint aux allées Tourny à Périgueux vint enfin, là où Duteil assura sa maîtrise en plaçant une détente in-extrémis sur la ligne d’arrivée. Il était félicité par M. Pugnet maire de la ville et M. Grenouiller président de la chambre de commerce.
En suivant de près l’itinéraire, on s’aperçoit qu’entre Bergerac et Périgueux, les coureurs sont passés par Campsegret et Pont Saint-Mamet, autrement dit l’actuelle RN 21 qui était en 1947 blanche et poussiéreuse comme le souligne le reportage ci-dessus.

saint-Astier 1948

Protocole à Saint-Astier en 1948 avec Marius lauréat

Championnat du Limousin 1947

- C’est en profitant du duel Pouget/Commerie que Duteil est devenu Champion du Limousin. Il termine second de l’ultime épreuve gagnée par le Tulliste Brunie. Pouget et Commerie pleuraient à l’arrivée de la dernière épreuve. Parce qu’avec Pradel, ils étaient les plus forts du lot, parce qu’ils dominaient leurs concurrents de toute une classe et qu’ils le savaient, le titre leur a échappé.
- Et c’est un vieux briscard, le Périgourdin Duteil qui endosse le maillot que Commerie porta avec honneur pendant la saison 1946. A vrai dire, Duteil ne possède pas le panache des grands champions. Mais c’est un coureur consciencieux, qui sut profiter de la lutte farouche que se livrèrent tout le long du parcours Pouget et Commerie. Et au sprint final, il sut tirer son épingle du jeu et obtenir une seconde place qui pour un petit point d’avance, lui assurait le titre aux dépens de Pouget.
- Ainsi le championnat du Limousin consacre les mérites d’un vieux crocodile, Duteil et laisse effondrés des champions aussi racés que Pradel, Pouget et Commerie.
- Il faut prendre son parti. C’est le propre des compétitions sportives d’être parfois injustes.
- Et puis, les vaincus de cette mémorable journée ont assez de classe pour prendre un jour une éclatante revanche.
Le classement final : 1° Marius Duteil (CC Périgueux) 49 pts, 2° Pouget (Sarlat) 48 pts, 3. Brunie (Pédale Gaillarde Brive) 47 pts, 4. Commerie (Pédale Faidherbe) 43 pts, 5. Lacoste (Pédale Faidherbe) 35 pts, 6. Neuville (Pédale Gaillarde), 7. Pradel (Sarlat), 8. Ferdinand (Bergerac), etc...

Le GP de Saint-Martial de Valette (reportage)
- Cette épreuve de 100 kms s’est disputée sur le circuit Saint-Martial, Nontron, Saint-Martial, à couvrir douze fois, connut un vif succès.
- Le très actif comité des fêtes qui a pour habitude de ne rien laisser au hasard s’est surpassé. Grâce à M. Chausard, les péripéties de la course étaient annoncées par haut-parleur et un relais de télédiffusion de Nontron informait le public sur la position des coureurs dans la traversée de cette ville. La foule très dense était contenue derrière des cordes, bref l’organisation était à tout point de vue parfaite. Enfin la Pédale Faidherbe, s’est vue confier la régularité de la course.
- L’ancêtre Lucien Mousseau ex-champion de vitesse de la Dordogne donna l’envolée à dix-neuf concurrents. Dès le départ Lascaux s’échappe et au deuxième tour gagne la prime de 500 francs offerte par M. Nicoulaud. A chaque tour, Caramigeas, Sare, Duteil et le jeune Chauvin se livrent à des sprints impressionnants pour enlever les primes importantes. Au cinquième tour Caramigeas attaque sérieusement. Il réussit à fausser compagnie au peloton et s’élance à la poursuite de Lascaux. Ce dernier casse son dérailleur et malgré son retard continue courageusement, ce qui lui vaut les sympathies du public. Les primes offertes par M. Devige, ex-coureur de la Pédale reviennent à Caramigeas. Angélo, un jeune a eu la malchance de crever au premier tour. Après un gros effort il réussit à terminer 2° des quatrièmes catégories et débutants dont l’arrivée au 8° tour donne les résultats suivants : 1. Chauvin (Angoulême), 2. Angélo (CC Périgueux), 3. Delage (Pédale Faidherbe), 4. Beyneix (CC Périgueux), 5. Mariano (Pédale Faidherbe), 6. Château (Pédale Faidherbe), 7. Desvard (Pédale Faidherbe)
-
Au 9° tour, Chauvin, Angélo, Beyneix continuent avec leurs aînés. Duteil arrivera à rejoindre Lascaux, qui se retrouvera doublé. Caramigeas faussera compagnie à Sarre et à Chauvin et aucun changement ne se produira jusqu’à l’arrivée qui sera jugée comme suit : 1. Marius Duteil (CC Périgueux), 2. Caramigeas (PF), 3. Sarre (CRCL), 4. Chauvin (Angoulême), 5. Chaberlaud (Angoulême), etc...

PALMARES 1948 (sociétaire au Cyclo-Club Périgourdin)

- 6° Aixe sur Vienne, 5° Critérium du Centre, 8° Coussac Bonneval, 7° du GP des Commerçants et de l’Industrie à Périgueux (1° Roger Durand du Guidon Agenais), 5° Le Bugue (1° Paul Griès du Temple sur Lot), 4° Saint-Philippe du Seignal (1° Louis Breuland du SCA Libourne), 6° Saint-Aulaye (1° André Bramard ASPTT Bordeaux), 1° Bellac, 1° Saint-Astier, 2° Coutras (1° Pierre Mounet du CC Périgourdin), 1° Tulle, 4° Périgueux le Toulon (1° Pierre Mounet du CC Périgourdin), 6° Championnat du Limousin route (1° Pierre Mounet), 1° Coutures de Monestier, 3° Terrasson (1° Pierre Mounet), 2° Issigeac (1° José Sanz du SCA Libourne), 2° Périgueux (1° Mounet), 3° Bergerac (1° Delmas de la Pédale Faidherbe), 1° Cadouin, 1° Tourtoirac, 4° Gourdon, 6° Saint-Angeau, 2° Tour des Boulevards Périgueux (1° Pierre Mounet), 3° Bergerac, 1° Cadouin, 1°GP de la ville Ribérac, 2° Coutras (1° Pierre Mounet), 8° GP de la Tomate (1° Jacques Moujica de Saint-Gaudens), 4° Prix de la Libération à Périgueux (1° André Gavelle de Bordeaux), 4° Chabanais, 6° Prix Royal Fabric à Objat (1° Pierre Mounet), 2° Nontron (1° Lacoste Pédale Faidherbe), 2° Neuvic (1° Lacoste), 10° Saint-Junien, 5° Bergerac, 1° La Roquette de Bassillac, 1° Mussidan, 4° Piégut (1° Commerie), 3° Egletons (1° Hervé Prouzet du Guidon Agenais), 3° Castelnaud Fayrac (1° Henri Bergerioux des Girondins de Bordeaux), 7° Saint-Cyprien (1° André Commerie de la Pédale Faidherbe), 2° Thiviers (1° Guy Allory de l’UCAP Angoulême), 2° Miallet, Bretenoux abandon (1° Pierre Mounet), 1° Nontron, 2° Limoges, 5° Saint-Pardoux, 4° Prix de la Pédale Gaillarde à Brive, 5° Pierre Buffière (1° Raymond Hébras UVL), 9° Saint-Sulpice Laurière (1° André Bramard UVL), 2° Prix Louis Latie à Châlus (1° Commerie Pédale Faidherbe), 3° Circuit Aixois (1° René Dufour CRCL)
NDLR - Le Grand Prix du commerce et de l’industrie de Saint-Astier était une boucle passant par Saint-Germain du Salembre et retour le long de l’Isle par Planèze.
NDLR - Le Cyclo-Club Périgourdin qui s’enorgueillit d’avoir remporté de haute lutte quarante cinq victoires officielles en 1948, période où ses coureurs se classèrent en outre plus de 50 fois aux deuxièmes et troisièmes places des épreuves qu’ils disputèrent, vient de procéder à la revue de ses effectifs. Ceux-ci se composent pour l’instant de Pierre Mounet, champion du Limousin, Marius Duteil champion de ce comité en 1947 et capitaine de l’équipe du CCP, Albert Lascaux jeune espoir, Charles Martin le coureur ex-Bordelais valeureux, régulier. Claude Tenant et Palus également méritants. Enfin les jeunes Verdier, Veyry, Bugeaud, Ratier, Mazy, Renon, Thomas, Boutinaud qui en excellente posture l’an dernier, appuyés par les Connangle, Bélingard, Pomier, Granger, Chavanel, Angelot, Savigné, Baudry, Colinet doivent se distinguer dès l’ouverture de la saison.

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A Bretenoux où Marius Duteil abandonnera en 1948

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - MARIUS DUTEIL (3) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : Marius Duteil, Vivier et Brun au CA Ribérac (saison 1949)

6 février 2020

FRANCIS DUTEIL - SAISON 1976

1976 : CHAMPION DE FRANCE DES AMATEURS A ÉGUZON

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L'arrivée victorieuse de Francis Duteil à Eguzon (Championnat de France des amateurs)

- Pour relire l’article précédent, cliquez ici.
1976 - (amateur hors catégorie) 10 victoires : Champion du Limousin des sociétés, Champion de France route à Eguzon, 1° Tour d’Ampurdan, 1° Boucles d’Allassac, 1° à Ladiville, 1° Lussac les Châteaux, à Jurignac, à Saint-Saud, à Meuzac et à Mauléon
6° du Tour du Limousin Open gagné par Bernard Hinault. (voir son palmarès détaillé ci-dessous).

CHAMPIONNAT DE FRANCE A ÉGUZON EN BREF.
Itinéraire du Championnat : Eguzon, D 913, à droite D. 72 et Chamorin, Montcocu, à droite avant le pont des Piles D. 45, Eguzon.
Circuit de 12,8 km à parcourir 14 fois.
Dossards : Mairie d’Eguzon, le samedi 26 juin de 9h00 à 12h00 et le jour de la course de 9h00 à 11h00.
Appel à 12h00.
Départ 12h30.
Vestiaires et douches : mairie d’Eguzon.
Ravitaillement : il sera autorisé 700 à 800 mètres après la ligne d’arrivée dans une zone délimitée par panneaux, à l’issue des 8°, 9° et 10° tours.
Interdiction d’être ravitaillé en dehors de la zone indiquée et aux moments prévus.
En cas de forte chaleur le ravitaillement en eau uniquement pourra être autorisé à différentes reprises dans des conditions qui seront fixées sur place.
Permanence : mairie d’Eguzon.

 

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Malaville où il finira 3° encouragé à droite par Lulu Deville une figure du cyclisme à Nontron

 

Rappel sur les différents Championnats de France route, courus par Francis DUTEIL.
1962 : 45° à Limoges (Haute-Vienne).
1693 : 4° à Aixe sur Othe (Aube).
1964 : 5° à Grenoble (Isère).
1965 : 11° à Bully les Mines (Pas de Calais).
1968 : 11° à Port de Bouc (Bouches du Rhône).
1970 : 8°à Plumelec (Morbihan).
1973 : 2° à Dax (Landes).
1974 : 12° à Montpinchon (Manche).
1975 : 13° à Callac (Côtes d’Armor).

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Parti à la conquête de son titre en 1976 à Eguzon

RÉSUMÉ DE LA COURSE
- C’est au sprint que Francis Duteil a remporté le Championnat de France cycliste sur route amateurs, qui s’est déroulé sur le difficile circuit d’Eguzon dans l’Indre.
- Ce Championnat de France a été rendu très pénible par la chaleur qui régnait sur le circuit. Pourtant, dès le 3° tour, la course était lancée par Francis Duteil (CRC Limousin), Jean-Paul Maho (ASA Lorient), Alain Patritti (UC Vimeu/Picardie), Christian Jourdan (VC Bergerac), Jean-Luc Laidoun (UC Champenoise) qui construisaient là, la première échappée. A ce groupe venait se joindre Alain Vidalie (UC Berry), Jean-René Bernaudeau (SV Fontenay le Comte) et Louis Coquelin (Periers Sports). Ce groupe de tête allait dominer l’épreuve. Et lorsque Duteil démarrait au bas de la côte du pont des Piles, seul Vidalie réussissait à prendre sa roue. L’allure s’accélérait encore et quatre hommes se retrouvaient bientôt en tête : Duteil, Vidalie, Jourdan et Bernaudeau. Ils allaient rouler de concert jusqu’à deux tours de la fin où Vidalie se faisait lâcher. Ce trio de tête allait se partager les marches du podium, lire la suite dès demain.

Un titre mérité (par "Rétro Vélo Dordogne")
- Pour son 10° championnat sur route, Francis Duteil s’était préparé avec une minutie particulière. Il avait utilisé tout son temps de libre en heures de sommeil pour arriver bien frais et dans un maximum de forme pour parcourir les quatorze tours du circuit d’Eguzon, écrasé par un soleil de braise.
- La course a d’abord cherché ses repères, puis ses favoris qui se sont pour une fois bien entendus pour rallier la banderole, ceci malgré la pression constante du peloton lancé à leurs trousses. Ils débutèrent à cinq, continuèrent à huit, pour terminer à quatre, puis à trois. Et pour une fois Francis Duteil a su écarter le spectre de l’insuccès qui l’accablait depuis ses débuts pour ce genre de course. Il faut dire aussi que Duteil n’a pas eu dans sa vie un parcours de coureur gâté. Sa terrible chute de Nontron, son coma de plusieurs jours, sa jambe meurtrie et sa rééducation ont fait de lui un combattant qui a su se battre. Car pour Duteil ce n’est pas en gagnant qu’on se forge un caractère, mais bien en passant des heures de selle et en acceptant de souffrir qu’on se construit un palmarès.
- Un à un, ses adversaires sont passés on l’a vu à la moulinette. Bien sur, ils ont tous collaboré, histoire de ne pas terminer sur un fiasco, mais à quelques bornes du terminus, se sont bien les meilleurs qui se retrouvèrent pour la conquête du titre. Dans cette fournaise et après une partie de manivelles à gros régime, Duteil a du voir défiler beaucoup de choses dans son esprit de coursier. Ses succès, mais aussi ses échecs dans ce Championnat, ses espérances comme toutes ses désillusions, qui le condamnait à se lancer sur une opération d’envergure, autrement dit celle de gagner !
- En faits ce fut une course d’usure. Il ne s’agissait surtout pas de rouler et d’attendre. Il fallait rouler vite certes, jauger ses adversaires, sans rien lâcher malgré les cadences infernales de cette journée caniculaire.
- Duteil reste un perfectionniste. On l’a vu dans plusieurs courses où il calcule sa trajectoire, le sens du vent, les endroits propices pour démarrer, son entrée dans les virages pour que rien ne vienne altérer sa course. Par sa victoire, notre nouveau champion prend ainsi place dans la fresque du cyclisme régional, il l’a bien mérité !
"Rétro Vélo Dordogne"

F35

 La Route de France à Vichy du 1° au 5 juin avec la sélection du Limousin
et de gauche à droite : de Carvalho, Duteil, Durand, Beaubrun, Ceulemans,
Dupuytren et Claude Louis CTR.

Duteil dans le rétro : Saison exceptionnelle quand on gagne un titre de Champion de France. La victoire s’est jouée après plusieurs attaques. Il ne restait plus que Duteil, Jourdan, Bernaudeau et le local Vidalie l’auteur de la dernière attaque. Le classement : 1° Duteil, 2° Jean-René Bernaudeau (Atlantique-Anjou), 3° Christian Jourdan (Aquitaine), 4° Alain Vidalie (UC Berry). A plus d’une minute on trouvera 5° Patrick Friou (Saintes), puis dans l’ordre Jean-Raymond Toso (AC Boulogne-Billancourt), René Bittinger (CC Sarrebourg), Alain Patritti UC Vimeu), Barberon et Burel. C’est en tout cas un titre largement mérité pour un coureur comme Duteil,  qui dans sa carrière cycliste n’a pas été épargné par la malchance. Duteil se classe ensuite avec l’équipe de France 9° du Prix Guillaume Tell, épreuve préparatoire aux JO de Montréal. Il ne brillera pas certes au Canada, étant dans un jour "sans", mais cette sélection olympique constituera pour lui un grand moment de sa carrière sportive.
- Sa saison en Limousin est marquée par son succès à Meuzac où il devance ses deux équipiers Dupuytren et Laroudie. Ducau, Nicolas et Truffy prenant les accessits.
- Lors du Tour du Limousin, Duteil se trouve dans la bonne échappée qui permet à Bernard Hinault de s’emparer du maillot de leader. Duteil, lui terminera 6° du général. Il brille également lors du Championnat du Limousin route disputé à Saint-Mathieu. Echappée royale avec Michel Dupuytren, Francis Duteil et André Laroudie, soit trois vert et rouge sur le podium, qui dit mieux ? A Bussière-Poitevine, lors du Championnat du Limousin des sociétés, le CRCL conserve à nouveau son titre avec une équipe composée de Francis Duteil, André Laroudie, Michel Dupuytren et Jean Bernanben. L’UVL se classe deuxième, l’UC Brive troisième...
- Aux Boucles d’Allassac qu’il a déjà remportées, il prend d’entrée un tour d’avance avec Parenteau et triomphe sans problème. Au Tour d’Ampurdan (Catalogne espagnole) il gagne l’épreuve qui comprend quatre étapes en devançant le Hollandais Pronk, Barjolin (Tonneins) et Maertens le Belge.
- Des places d’honneur au cours de cette saison 1976 à Tulle (2°), à Guéret (la Trinité) 2°, nocturne de Cussac (2°), Treignac Lestard (3°).

F39

Championnat de France des sociétés le 23 juin avec la sélection du Limousin classée 5°
avec de gauche à droite : Ceulemans, Dupuytren, Duteil et Durant (Saint-Benoit du Sault 36)

PALMARES SAISON 1976.
- 1° Lussac les Châteaux (86) 14/03, 40° Lesterps (40) 21/03, 3° Limoges-Saint Léonard (87) 27/03, 1° Ladiville (16) 28/03, 40° Lagorce Laguirande (33) 29/03, 13° Trois Jours de Vendée (85) 2 au 04/04, Bressuire (79) bris de cadre 05/04, 7° Royan-Blaye (33) 11/04, Cénac et Saint Julien (24) chute 12/04, 17° Le Coux et Bigaroque (24) 24/04, 6° Bussière Galant (87) 25/04, Boussac (23) crevaison 26/04, 4° Bon Encontre (47) 01/05, 5° Charmant (16) 02/05, 12° Figeac (46) 03/05, 30° Périgueux (24) 04/05, 4° Limoges (87) 08/05, 4° Montbron (16) 09/05, 5° Saint-Yrieix la Perche (87) 10/05, Aixe sur Vienne (87) abandon 15/05, 9° Ambernac (16) 16/05, 17° Saint Aigulin (17) 17/05, 3° Coulgens (16) 22/05, 1° Bussière Poitevine (87) Championnat du Limousin des sociétés 23/05, 25° Les Eyzies (24) 24/05, 4° Availles Limousine (86) 29/05, 2° Tulle (19) 30/05, 31° Route de France à Vichy (03) 1 au 05/06, 5° Celles (24) 06/06, 4° Glandon (87) 07/06, 5° Circuit du Cantal (15) 9 au 10/06, 2° Saint Mathieu (87) Championnat du Limousin route 13/06, 2° Guéret (23) 14/06, 2° Aigre (16) 19/06, 1° Jurignac (16) 20/06, 3° Malaville (16) 21/06, 5° Saint Benoit du Sault (36) Championnat de France des comités 23/06, 1° Eguzon (36) Championnat de France des amateurs route 27/06, 17° Grand Prix Guillaume Tell (Suisse) 4 au 11/07, 13° Terrebonne Saint-Côme (Canada) 21/07, Montréal (Canada) course olympique sur route abandon 26/07, 2° Cussac (87) 31/07, 2° Lauzun (47) 02/08, 7° Saint-Cyprien (24) 05/08, 1° Saint-Saud (24) 07/08, 8° Verdun sur Garonne (82) 08/08, 6° Saint-Jory (31) 09/08, 5° Puy l’Evêque (46) 10/08, 4° Grenade sur Adour (31) 12/08, 3° Villefranche du Lauragais (31) 14/08, 1° Meuzac (87) 15/08, 6° La Machine (58) 16/08, 4° Grand Bourg (23) 17/08, 25° La Châtre (36) 18/08, 4° Faux la Montagne (23) 21/08, Autry le Chatel (45) crevaison 22/08, 6° Lubersac (19) 23/08, 6° Tour du Limousin (87) 26 au 29/08, 5° Port Sainte Foy (24) 30/08, 3° Saint-Mathieu (87) 04/09, 10° Peyrignac de Condat (24) 05/09, 1° Allassac (19) 06/09, 8° Saint-Germain les Belles (24) 08/09, 1° Mauléon (79) 10/09, 3° Vichy (03) 11/09, 2° Charlieu (69) 12/09, 35° Issoire (63) 13/09, 13° Piégut Pluviers (24) 14/09, 22° Les Herbiers (85) 15/09, 6° Marmande (47) 18/09, 3° Treignac Lestards (19) 19/09, 25° Saint-Céré (46) 20/09, 2° Vatan (36) 25/09, 5° Cugnaux (31) 26/09, 9° Blagnac (31) 27/09, Saint-Médard de Guizières (33) crevaison 02/10, 4° Toulouse (31) 03/10, 2° Montauban (82) 04/10, 1° Tour d’Ampurdan (Espagne) 9 au 12/10, Lussac les Châteaux (86) abandon bris de roue libre 17/10
Cyclo-cross : Sainte-Croix de Mareuil (24) 11/11, Chamiers (24) 13/11, 14° Saint-Amand de Montmoreau (16) 14/11, 20° Razès (87) 05/12.
Soit 9 victoires pour 85 épreuves disputées, huit abandons.

F37

Victorieux à Allassac le 6 septembre 1976 avec son maillot de Champion de France

Duteil raconte son Royan-Blaye : "Le 11 avril 1976, je cours le Royan-Blaye. Je fais parti d'un groupe de sept échappés. Il reste 30 km sans difficulté. A l'arrivée sur le plat, le constate vite que plusieurs coureurs sont meilleurs que moi. Alors je décide de tenter une attaque, juste avant le dernier virage en angle droit à 700 m de la ligne d'arrivée. Malheureusement, je perce avant le virage et je termine sur la jante avant. C'est Jacques Bossis qui s'impose. En rentrant chez moi à Mareuil je pense évidemment qu'il y a 10 ans à cette heure-ci je suis dans le coma et admis au centre hospitalier de Périgueux."

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Podium du Championnat du Limousin en 1976
(2° Duteil, 1° Dupuytren et 3° Laroudie

 - Séquelles de son accident : Depuis l'accident du 11 avril 1966, la jambe gauche s’est raccourcie de 1,5 cm, sa cheville gauche est partiellement bloquée et le gêne pour marcher tout en l’empêchant de courir*. Lorsque Francis a arrêté la compétition en 1983, des problèmes circulatoires se sont ajoutés dans cette jambe handicapée. En vélo, il ne pouvait disposer que de 80% du potentiel de cette jambe gauche, ce qui fait qu’il n’a jamais pu retrouver sa masse musculaire originelle. Lors de cet accident, il a également eu une lésion cérébrale qui a nécessité un traitement aux barbituriques qu’il a arrêté en 2002 après une période de sept ans d'électroencéphalogrammes normaux.
(*) C’est pour cette raison aussi, que dans Gand-Wevelgem, lorsqu’il a mis pied à terre dans le mur entièrement pavé du Mont Kemmel et à plus de 15% de dénivelé, il ne pouvait pas courir, mais seulement monter à pied !

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Olivier Dussaix président de la FFC avec Francs Duteil

 - Francis Duteil raconte pour "Rétro Vélo Dordogne" et pour ses lecteurs, sa victoire lors du Championnat de France :

- "En cette année 1976, je termine deuxième du championnat du Limousin et de ce fait, je suis sélectionné pour le Championnat de France qui se déroule à Eguzon (36) à 4 km seulement de la limite de la région Limousin. Avec Michel Dupuytren champion du Limousin en titre, Claude Louis le CTR du Limousin, nous avons rendez- vous à Limoges le samedi à midi. Nous déjeunons rapidement et nous partons aussitôt avec la voiture du comité pour Bélâbre, un patelin de l’Indre où a lieu le championnat de France des Féminines. A Belâbre, Claude et Michel partent voir la course des filles. Moi je préfère me reposer. Un des membres de l'équipe d'Ile de France me propose donc sa chambre pendant qu'il assistera lui aussi à la course des dames. Je m'allonge sur le lit et je m'endors. Lorsque je me réveille, j’ai tellement bien dormi, que je ne sais plus où je suis et je me demande même, ce que je fais dans cette chambre ? Puis je reprends mes esprits. Je regarde l'heure : j'ai dormi presque deux heures. Environ une heure après, Claude et Michel arrivent. Nous logeons à Gargilesse à 50 km de Belâbre et à 10 km d'Eguzon. Nous décidons de rejoindre l'hôtel en vélo derrière la voiture. Claude roule à 50 km/h et nous suivons tout près du pare-choc arrière avec 52x16. Nous nous arrêtons à Eguzon prendre nos dossards. Michel a le numéro 58, moi le 59. Après le repas du soir, je prépare mon vélo, puis avant de me coucher, j'accroche les deux dossards sur mon maillot. Je rajoute des épingles pour bien plaquer les dossards sur ma tenue de course, ceci pour éviter toute prise au vent. Le départ a lieu à 13 h. Nous décidons de prendre le petit déjeuner à 7 h et le déjeuner à 10 h. Je me réveille à 6 h 45. Avant de me lever, je prends mon pouls sur une minute : je trouve 43 pulsations. Mes repères sont que de 45 à 48 c'est la forme, au dessus de 48, je ne suis pas bien et en dessous de 45, je suis en super condition. Après le petit déjeuner je m'allonge sur mon lit et je dors encore deux heures. Déjeuner à 10 h, puis je reviens m'allonger sur mon lit et je dors à nouveau une heure de plus. Il est temps de s'habiller pour la course et de partir à Eguzon. Arrivés à Eguzon, je me sens très bien. Mon cerveau est repu de sommeil et la sensation de somnolence due aux barbituriques a disparu. Je suis sous traitement au Gardénal à cause de la lésion cérébrale provoquée par l'accident de Nontron. J'ai eu une crise d'épilepsie pendant l'hyperpnée d'un électroencéphalogramme de contrôle. Le neurologue m'a expliqué que je risquais de faire une crise en plein effort et que sans barbituriques, on ne peut pas de ce fait me délivrer de licence. Alors que nous cuisons sous le soleil pendant l'appel, Richard Marillier vient me serrer la main et me dit : "aujourd'hui premier Duteil !". (NDLR : le DTN qui lui avait dit à Dax en 1973, qu’il était cuit lorsqu’à l’arrivée Florio l’avait tassé).
- La course démarre pour quatorze tours et je fais le premier tour en queue de peloton. Je remonte vers la tête dans la descente du deuxième tour et au passage sur la ligne en haut de la côte d'environ 4 km, je me glisse dans une échappée que le peloton ne reverra plus. Puis vers la mi-course, je m'échappe avec deux jeunes coureurs : Christian Jourdan que je connais très bien puisque nous faisons "équipe" lorsque nous nous retrouvons dans les courses régionales et Jean René Bernaudeau avec qui je n'ai couru qu'une fois aux 3 Jours de Vendée où il m'a impressionné. Je suis donc avec deux courageux. Aucun des trois que nous sommes ne refusera jamais un relais. Une confiance totale s'est établie entre nous. Nous ne serons plus rejoints, mais nous ne pourrons jamais creuser un écart suffisant pour pouvoir lever le pied. Nous montons pour la dernière fois la longue côte d'arrivée. Nous arrivons dans Eguzon. Nous prenons un virage à droite à angle droit suivi d'une ligne droite d'environ 100 m de plat situé à 500 m de la ligne d'arrivée. Je mène et Christian a pris ma roue. Jean René remonte à ma droite à ma hauteur. Je vois qu'il est sur des charbons ardents et il me demande:"qu'est-ce qu'il faut comme braquet?" Je suis décontenancé par la question. Je ne sais pas quel développement peut lui convenir. Alors je lui dis celui que je vais utiliser : "moi je mets tout à droite !". Nous entrons dans la courbe, à la sortie de laquelle nous attaquons la montée vers l'arrivée, qui se situe à environ 400m. Christian n'a pas quitté ma roue et Jean René est toujours à ma droite. Jean René lance le sprint dès la sortie de la courbe. Je suis surpris par son démarrage et il a pris vite une dizaine de mètres d'avance. Alors que je vais le rejoindre à 150 mètres de la ligne d'arrivée, je donne un coup d'œil vers l'arrière entre mes jambes : je ne vois plus la roue avant de Christian. Je ne coupe pas mon effort et je dépasse Jean René. Lorsque je suis à sa hauteur il se tourne vers l'arrière pour voir où se trouve Christian. Maintenant il veut assurer la 2° place. Jean René n'a pas pris ma roue, mais je vais sprinter jusqu'après la ligne d'arrivée. Je ne freine pas, je laisse rouler mon vélo, j'ai une grosse boule dans la gorge, j’ai gagné !".

F48

Podium du Championnat de France 1976 entouré par Bernaudeau et Jourdan

Ses équipiers : André Laroudie, Michel Dupuytren, Bernaben, Peter, Ditlecadet et Michel Besse.
Ses adversaires : Samy, Courteix (Saint Eloy), Durand, Beaubrun (Guéret), de Carvalho (UC Corrèze), Thimonier, Jammet, Martin de Jésus (UV Limousine), Boyer (Tulle), Brun (Nontron), Gardet (Terrasson), Sautanie, Dubost, Arquey (Bergerac), Le Dain (Anthony), Parenteau (Nersac), Princeau (Saint-Junien), Stoïkowitch, Truffy (Périgueux), Bouzou, Avice, Goupil (Brive), Richefort (La Souterraine), Viroulaud (Civray), Bioujout (Saint-Junien), Ulbert (Belvès), Decoux (Bellac), André (Lignières), Moyen (Caen), Vidalie (UC Berry).
Les Champions régionaux du grand Sud en 1976 : Patrick Audeguil (Pédale Tonneinquaise) pour le comité d’Aquitaine, Michel Guionnet (VRC Albi) pour les Pyrénées, Jacques Bossis (Royan Océan Club) pour le Poitou-Charentes, Michel Dupuytren (CRC Limousin) pour le Limousin, Jean-Claude Courteix (UV Saint-Eloy les Mines) pour l’Auvergne.

F49

- Classement national FFC de la saison 1976.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - FRANCIS DUTEIL (11) © BERNARD PECCABIN
D’après la documentation de Francis et avec ses photos
Cet article a déjà paru sur le blog la Dordogne Cycliste, devenu inactif.
Prochain épisode : 1976 : Réception d’un champion à Mareuil

4 février 2020

MARIUS DUTEIL (2) Saisons de 1935 à 1942

COURSES D’AVANT GUERRE ET DE PENDANT LA GUERRE

bandeau marius

- Après les débuts de Marius Duteil, place à la suite de sa carrière avec une période qui débute en 1935, pour se terminer après-guerre. Une période difficile où il passera des couleurs du CC Foyen à celle de l’AVC Libourne puis à celle du CC Bergeracois au cours de la guerre. A noter sa saison 1936, une année à succès avec à la clé une troisième place dans Bordeaux-Périgueux. Agé alors de 21 ans, Duteil vient de passer un cap pour devenir on le verra, un coureur d’exception.
-
Lire le commentaire de Gérard Descoubès sur Marius Duteil (cf. dans Francis Duteil 1° partie).
- Lire l’article précédent sur l’histoire de Marius Duteil.
1935 : sociétaire au Cyclo-Club Foyen puis service militaire
1° Challenge Duc de Cazes à Libourne, 1° Grand Prix de Coutras.
1936
 : sociétaire au Cyclo-Club Foyen.
Bordeaux-Périgueux, 1° Saint-Avit du Moiron, 1° Gardonne, 1° Lévignac de Guyenne (47), 1° Vélines, 1° Eymet, 1° Bourgnac, 1° Saint-Méard de Mussidan, 1° Saint-Macaire, 1° Naugean, 1° Ménestérol, 1° Arveyres, 1° Saint-Cybard, 2° Trémolat, 2° Sainte-Foy, 2° Belvès, 2° Mussidan, 2° épreuve vitesse Montpon, 3° Prix des commerçants de Montpon, 3° Saint-Martial de Valette, 3° Piègut, 4° La Ruscade, 4° Prix des commerçants de Sainte-Foy, 5° Saint-Philipe du Seignal, 5° Prix international de Coutras.
Joseph Bonamy (ami de Marius) : 1° Bourgougnague (47), 1° Saint-Quentin de Caplong, 1° La Force, 1° Audrix, 1° Comice de Mussidan, 1° Excideuil, 1° Miallet, 1° Vayres, 3° Castelmoron, 5° Nontron, 7° Circuit du Cantal.

duteil Gardonne 1936

Marius Duteil vainqueur à Gardonne en 1936

Une petite histoire sur Marius Duteil racontée par son fils Francis
- Mon père parlait assez souvent des déplacements à vélo lors de ses débuts. Par exemple la course de Belvès. Je crois que c'est celle où il se classe 2° en 1936. Il accompagnait assez souvent son ami Bonnamy licencié comme lui à Sainte-Foy. Donc ils partent en vélo pour Belvès. Ils sont retardés par un orage et ils arrivent au moment du départ, mais ils n'ont pas mangé. Un touriste Parisien leur passe des bidons de vermicelles et ils se classent dans les premiers. Au retour ils sont tellement fatigués qu’après Lalinde, ils s'arrêtent dans une cabane et s'endorment sur des cosses de haricots jusqu'au lendemain matin.
- C’est ici que l’on comprend les problèmes des coureurs de cette époque, qui se rendaient déjà au départ avec leurs propres moyens, autrement dit en partant avec musette et vélo de course. Bien souvent la distance du déplacement aller et retour était supérieur à celui de la course, mais c’était ainsi...

La Roquille 11

Marius Duteil au centre au départ de La Roquille le 11 mai 1936

1937 : sociétaire de l’AVC Libourne.
- Marius Duteil a quitté le CC Foyen pour son service militaire qu’il effectue à Clermont Ferrand à compter du 15 octobre 1935. Une période difficile où sur les hauteurs du Massif Central il attrape une pleurésie. Mal soigné il sera réformé le 9 novembre 1937 et rejoindra alors l’AVC Libourne. Mais le plus étonnant se situe dans le fait que Duteil perdra dans cette maladie, un poumon, ce qui ne l’empêchera pas de devenir le champion que l’on a connu. D’ailleurs chez les Duteil, on reste dur au mal.
NDLR : Quand on pense à son fils Francis, qui a frôlé la mort dans un accident, là aussi on constate que bon sang ne saurait mentir. Comme son père, le fils a su travailler avec son mal et traîner ses terribles séquelles, pour devenir ensuite l’homme au palmarès que l’on connaît.

 

Damazan 1936

La piste de Damazan en 1936

 

1938 : sociétaire de l’AVC Libourne
16° GP Marc Pineau à Périgueux (1° Arangoïtz (Anglet), 3° Sainte-Terre (1° Pierre Labory du CC Lion), 2° Trémolat (1° Bob Armet de la Pédale Faidherbe), 1° Prix des Mérilliers au Fleix, 3° Prix des combattants à Montlieu (1° André Bramard de l’ASPTT Bordeaux).
Le Grand Prix Marc Pineau était une course courue à Périgueux. Les coureurs partis de la ville passaient par les Piles, Laurière, la côte des Grands Bois, La Roquette, Trélissac, Périgueux, La Rampinsolle, Bordas, Grignols, Saint-Astier, Razac, Périgueux, Les Piles, Laurière, la côte des Grands Bois, La Roquette, Trélissac, Périgueux, plus cinq tours entre Périgueux et Trélissac soit 210 kms de course.

ste foy 1936

Départ d'entraînement à Sainte Foy la Grande (1936)

1939 : sociétaire de l’AVC Libourne
1° Circuit du Montbronnais, 7° Jurignac
- Pendant la guerre on le retrouve sous les couleurs du CC Bergerac, puis en 1946 sous celles du CC Périgourdin, avant de rejoindre celles de Ribérac en 1950 avec un duo de jeunes (Vivier et Brun) qui laisseront au cyclisme Périgourdin un souvenir inoubliable. Mais tout cela constitue une longue histoire, que "Dordogne Cycliste" racontera en remontant la chronologie des temps. Pour l’heure, c’est la guerre et bien que Bergerac soit en zone libre, la liberté n’existe pas...
Libourne se trouvait pendant la guerre à l’intérieur de la zone occupée. Marius était licencié à l’AVCL, peut-être une des raisons qui l’ont décidé à prendre une licence à Bergerac qui se trouvait en zone libre..., du moins géographiquement parlant... mais là nous en sommes qu’au stade des suppositions ! Le cyclisme a néanmoins continué de vivre. N’oublions pas que c’est en 1941 que fut fondé la section cycliste du RC Mussidan et que son président fut une des victimes quelques temps après de la barbarie nazie.

1941 : sociétaire au Cyclo-Club Bergeracois
1° Ladignac (87)

licence 1942

Licence 1942 au Cyclo-Club Bergeracois

1942 : sociétaire au Cyclo-Club Bergeracois
3° Aixe sur Vienne (1° Louis Latie du CRC Limousin), 3° Limoges-Périgueux-Limoges (1° André Roussy du CRC Limousin), 3° Saint-Junien (1° François Chaput de l’UVL), 2° Cieux (1° Maillet de Périgueux).
Le cyclisme sous l’occupation : La première année de l’occupation allemande dans les pays forts du cyclisme dont la France et la Belgique, paralyse la majeure partie de l’activité. Pas question, en 1940, d’organiser le Tour de France, ne serait-ce que pour des raisons de circulation, pas plus que les grandes classiques.
- D’un autre côté l’occupant ne souhaite pas que ce sport, qui marquait les esprits des années précédentes disparaisse, et souhaite entretenir l’illusion d’une vie normale. C’est ainsi qu’on fait renaître dans le pays quelques critériums et qu’un semblant d’activités occupe les esprits. Comme la France est divisée en deux zones (occupée et libre), certaines épreuves se disputent en deux endroits et c’est ainsi que l’on possède le lauréat de la zone libre et celui de la zone occupée…
- Mais au-delà des mots il convient d’abord de revitaliser la jeunesse, selon les termes de Pétain. En sport le professionnalisme pervertisseur est sévèrement combattu, sinon supprimé. S’ajoutent, et cela touche plus directement les compétitions cyclistes, les difficultés de circulation et de déplacement, la pénurie de carburant et également celle du matériel et des boyaux. Le cyclisme sport populaire parvient à s’adapter à cette situation malgré tout.
- En fait le problème majeur de l’Occupation, concerne la population et celui de son ravitaillement. Les habitants des campagnes ont naturellement plus de possibilités d’améliorer leur ordinaire que celui des villes. La pénurie de carburant donne une importance accrue à la bicyclette comme véhicule utilitaire. Pour les coureurs cyclistes, travailleurs de force par excellence, la sortie d’entraînement prenait une toute autre signification qu’en temps normal. Le vélo de compétition s’agrémentait d’un porte bagages, d’un ou deux arrêts dans une ferme d’où l’on ramenait un jambon, un sac de pommes de terre, du beurre, des œufs … Et certains jeunes coureurs aux prometteuses qualités ne résistèrent pas aux tentations du marché noir. Leur carrière s’en trouva étouffée dans l’œuf, si l’on peut dire, par détournement de négoce clandestin.
- Un autre problème de l’Occupation était celui du Service du Travail Obligatoire. Dans ce domaine encore, de nombreux jeunes coureurs cyclistes virent leur carrière interrompue par leur transfert en Allemagne, forme de déportation couverte par la légalité.
- Pendant ce temps en France, on essaye de faire vivre les compétitions. Parfois des incidents surviennent. Dans le Tour de Corrèze en 1944, des résistants armés, descendus de leur maquis, barrent la route et prennent possession de tous les véhicules motorisés de la caravane … et des vélos des coureurs. Toutes ces difficultés d’organisation sur route provoquèrent un regain d’activité des réunions sur piste et c’est ainsi que le cyclisme de compétition, à travers toutes les conflagrations guerrières et sociales, a assuré sa survie et sa continuité ...

 RÉTRO VÉLO DORDOGNE - MARIUS DUTEIL (2) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : Courses de la Libération avec le Cyclo-Club Périgourdin

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