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RETRO VELO DORDOGNE
10 janvier 2022

LE DÉCÈS DE FRANÇOIS BOYER

LE COUREUR DE CARSAC NOUS QUITTE A 71 ANS

Boyer François 2- Stupeur dans les milieux cyclistes du Sarladais après le décès de François Boyer. Il avait débuté la compétition cycliste au Cyclo-Club de Belvès en 1966 où il avait conquis le titre de Champion de Dordogne des cadets. Il faisait parti de la bande des Michel Brun, Régis Royère, Jacques Martin, Roland Priat, Alain Barillot, Guy Marty, Jean-Claude Ulbert, Jean-Marie Galy, Christian Cotté, Jean-Louis Laboutade, Patrick Merle, Claude Denis, Jean-Luc Joubert, Jean-Louis Moreau, Guy Dagot, Alain Micoine, Gilbert Buisson, Jacques Mazeau, Alain Rousseau, Jean-Jacques Bouyer, Christian Biale et Jean-Claude Marchand, tous des garçons de son âge qui avaient participé à Saint-Emilion au championnat d’Aquitaine, gagné par l’ami Jacques Martin, reflet d’une époque riche pour notre cyclisme de proximité. Puis François Boyer a porté les couleurs du Vélo-Club Tulliste avec Jean-Paul son frère amenant avec lui des Sarladais du coin tels Boubert, Régis Royère et Jean-Claude Ulbert. "Rétro Vélo Dordogne" ne connait pas le palmarès de ce coureur sprinteur hors pair, si ce n’est qu’il totalise chez les 3 et 4 un nombre impressionnant de victoires.

Cénac 1969

A Cénac et Saint-Julien lors du prix des espoirs en 1969, deux Carsacois
du CC Belvès animent l’épreuve. Jean-Louis Gauthier aujourd'hui speaker (2°),
François Boyer lauréat, puis Mlle Bompay et le speaker Gagnebé au protocole

- Dans les années 80 il trouve une deuxième voie en pratiquant le cyclo-cross où il s’adjuge le titre de Champion du Limousin à deux reprises (1984/1985) prenant ainsi la succession de René Princeau pourtant à l’époque réputé indéboulonnable. On se souvient entre autres de sa 4° place au cyclo-cross de Saint-Vincent de Cosse gagné par le professionnel Robert Forest (1985).
- Licencié Ufolep au club de Saint-Gaudens, il gagne à trois reprises le titre de champion de France de cyclo-cross. Puis il termine sa carrière au club de Trélissac, laissant ainsi à son fidèle public un souvenir impérissable.
- Il est décédé ce jour à l’hôpital de Cahors où il aurait subi une importante intervention chirurgicale. A sa famille et à ses proches, Rétro Vélo Dordogne adresse ses sincères condoléances et ses sentiments de vive sympathie. Ses obsèques se dérouleront jeudi 13 janvier 2022 à 10h00 en l'église de Carsac, suivies de son inhumation au cimetière communal.

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Champion de Dordogne des cadets en 1966 sous les couleurs du CC Belvès

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – FRANÇOIS BOYER © BERNARD PECCABIN
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4 janvier 2022

1° JANVIER 2022 : DÉCÈS DE NOËLLE CUMÉNAL

CELLE QUI A ÉTÉ L’ÉPOUSE DE GILBERT

A CHOISI LA DISCRÉTION POUR NOUS QUITTER

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- Cette nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux. "Rétro Vélo Dordogne", pris hier lundi par des ennuis de santé, retrace la vie d’une personne qui a marqué notre cyclisme de proximité et qui a formé avec son époux une famille totalement tournée en faveur de notre discipline.

- C’était une personne exceptionnelle, très connue du monde de la petite reine, de ceux qui fréquentaient l’ancien magasin de cycles du cours Saint-Georges à Périgueux. On savait d’elle qu’elle était l’épouse de Gilbert, on savait qu’elle était une collaboratrice hors pair, et que le travail du couple au cours des trente glorieuses, leur avait permis de s’élever dans la société. On la voyait au magasin, on la croisait parfois dans les réunions associatives, on la voyait près des lignes d’arrivée où son mari officiait, on l’a voyait donner un coup de main pour installer la sonorisation, on la voyait encore en train de garder ses deux enfants Christophe et Isabelle le long des circuits, mais à part ça, on ne savait rien d’autre de cette personne si discrète, peu bavarde, vivant constamment dans  l’ombre de son époux.
- Noëlle Cuménal était une Bretonne née à Plougastel Daoulas. Fille aînée d’un militaire affecté dans la marine, elle perd son père à 18 ans et se retrouve face à des responsabilités pour aider sa mère et ses trois frères et sœurs, dont la plus jeune est âgée d'un mois. C'est au cours de cette période triste de sa jeunesse, qu'elle s’occupera de sa famille. Très affectée par ce malheur de la vie, Noëlle  sombrera dans la tristesse, à l’image des femmes des pêcheurs de la région qui ont perdu leur mari en mer.
- Mariée à Gilbert en 1972, elle seconde son époux dans le magasin. Là elle découvre un autre monde, celui du vélo avec ses cohortes de jeunes, de cyclotouristes, de promeneurs du dimanche, de coureurs amateurs, de gamins adeptes de bicyclette, soit un monde qui va devenir sa clientèle. Et cette clientèle Noëlle l’aimera, pour entretenir un lien amical et commercial, qui hissera sa société vers le haut. On se souvient d’une époque où il y avait une succursale à Sarlat, Ribérac, Angoulême. Du Nord au Sud de la Dordogne, d’Est en Ouest du département, les cycles Cuménal avaient évolué pour être connus dans un commerce qui allait de l’avant, qui plus est avec les progrès de la discipline.

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Noëlle en train de secdonder son mari dans une épreuve en ligne

- C’est en 1994 que le couple se mettra en retrait pour passer la société à leurs enfants. Un retrait progressif, mais obligé lorsque Gilbert était en invalidité, suite à des problèmes de santé. Mais la vie associative a continué, ne serait-ce pour suivre les exploits du fils puis du petit fils de leur retraite Mensignacoise. Très affectée par le décès de Gilbert en 2017, Noëlle Cuménal terminera sa vie à l’EHPAD de Saint-Astier. Toujours aussi discrète, elle est décédée le matin de ce 1° janvier à l’âge de 84 ans, comme si elle aurait voulu éviter des ennuis à son entourage, ceci en conformité avec sa personnalité.
- Ses obsèques seront célébrées mercredi en l’église de Mensignac à 15h00, suivis de son inhumation au cimetière de la commune. "Rétro Vélo Dordogne" adresse à sa famille ses sincères condoléances et ses marques de vive sympathie.

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Accroupis au centre, le couple Cuménal devant leur
mythique commerce du cours Saint-Georges (souvenir des jours heureux)

LIENS FAMILLE CUMÉNAL.
- Lire Gilbert Cuménal l’homme du micro.
- Décès de Gilbert Cuménal le 12.01.2017.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – NOËLLE CUMÉNAL © BERNARD PECCABIN
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21 décembre 2021

DÉCÈS de LILIAN LONGAUD

DISPARITION D’UN COUREUR DEVENU ARTISTE

Longaud coureur

- C’est par le biais du journal Sud-Ouest que "Rétro Vélo Dordogne" a appris le décès de ce coureur qui était licencié en 1958 à l’UC Montpon. Selon ce quotidien, Longaud avait évolué en première catégorie et aurait remporté une dizaine de succès dont le GP de la Double en 1959. Ami de Raymond Poulidor, celui qui était devenu un artiste sculpteur/peintre est décédé en ce mois de décembre à l’âge de 82 ans.
- Selon Michel Delugin, notre lecteur et correspondant Ribéracois, Longaud aurait débuté la compétition en 1957 où sous le maillot de la Pédale de Montpon il gagne à Saint-Jean d'Ataux. Ensuite  il s’adjuge deux courses de classement puis  celle du Fleix. En 1959, il triomphe à Ménesplet, Bassy, Saint-Barthélémy de Bellegarde, Saint-Quentin de Chalais, Vanxains et enfin à Echourgnac où comme mentionné dans le premier paragraphe, il s’adjuge le GP de la Double. Véritable espoir de la petite Reine, Longaud part alors pour son service militaire. Une période qui l’aura marqué avec 26 mois passés en Algérie. Lorsqu’il revient, il est très attendu. Le 5 août 1962 on le retrouve à Eygurande où il se classe 9° lors d’une épreuve remportée par Christian Fortin de l’EC Foyenne. Mais la santé du coureur Montponnais est des plus précaire. Il doit se soigner et renonce à la compétition. On le voit, le ressort est cassé, Longaud n’a plus de force et de plaisir après cette période noire passée sous les drapeaux. Cependant, il fera parler de lui toute sa vie, par ses qualités d’artiste et sa passion pour sa Double où il a vécu et dont la presse lui a fait un large écho.
- A sa famille et à ses amis, "Rétro Vélo Dordogne" présente ses sincères condoléances et ses sentiments de vive sympathie.

VÉLO DORDOGNE - LILIAN LONGAUD - © BERNARD PECCABIN
La mémoire du cyclisme en Dordogne

15 novembre 2021

PIÉTRO VALIANI EST DÉCÉDÉ

DISPARITION DU PUISSANT COUREUR DU VC VILLEFRANCOIS

Valiani Pierre

- C’est avec tristesse que "Rétro Vélo Dordogne" vient d’apprendre le décès de Piétro Valiani - en médaillon -, ancien coureur et ancien dirigeant cycliste, à l’âge de 90 ans.
- Licencié en 1951 dès la formation du VC Villefrancois, Pietro Valiani coureur d’origine transalpine avait réalisé des débuts tonitruants à Villefranche du Périgord, en remportant cinq victoires. C’était donc l’époque de Marcel Pader et de Claude Delmon autres vedettes du club avec qui il formait le redoutable trio du président Guy Jougla. On se souvient encore de ce puissant Valiani battu de peu en 1952 dans Bordeaux-Eymet par Angel Barquéro mais en devançant Demanes, Pagotto, Yves Gourd, Chazeau, Rigon et autres coureurs de grande classe comme on peut le voir.
- Puis installé à Boulazac, Piétro Valiani a également soutenu le cyclisme local et notamment "la Pédale Faidherbe" lors de ses débuts. Vaillant artisan plâtrier, Piétro Valiani offrait ainsi son prix qu’il patronnait avec passion, heureux de revoir et de servir ce cyclisme qui lui avait tant donné.
- La famille Valiani est d’ailleurs restée au sein de la grande famille cycliste avec ses deux fils Eric et Claude qui ont évolué en amateurs, sans oublier les petits enfants comme Hélène et Nicolas qui ont porté les couleurs du  Cyclo-Club Périgueux-Dordogne.
- "Rétro Vélo Dordogne" présente ses sincères condoléances à toute la famille et ses sentiments de vive sympathie. La cérémonie funéraire se fera dans l'intimité familiale.

PV

1983 à la zone industrielle de Boulazac, le prix Valiani qui sera remporté par Philippe Griso (AC Bon Encontre)

VÉLO DORDOGNE – PIÉTRO VALIANI - © BERNARD PECCABIN
La mémoire du cyclisme en Dordogne

29 septembre 2021

JACQUES VIVIER (par Gérard Descoubès)

JACQUES VIVIER ÉTOILE DU PÉRIGORD EST MORT
(par Gérard Descoubès)

Descoubès Gérard 11

- L'imprévisible Golden Boy avait tout, le style, la classe et du caractère, pendant quelques saisons tout le Limousin restera sous le charme de l'idole. Fausto Coppi lui même en son temps, le prit sous son aile protectrice pour le conseiller. Mais Jacques était un individualiste solitaire, il aimait les grands espaces en pleine nature, il y avait chez le garçon, un coté homme des bois. Chevauchant sa monture d'acier il était le cow-boy des pelotons cyclistes, ce cyclisme qui ne fut pour lui qu'une forme d'évasion à travers la France et une façon de découvrir une partie de l'Europe à vélo. Il n'aimait pas spécialement son sport, c'était juste une façon de gagner sa vie, il ne faisait que le strict minimum pour son état de forme, juste pour éviter la chute de sa valeur marchande. Ceci mis à part il se constituera un joli palmarès, bien que chez les pros il n'évoluera qu'à la moitié des immenses moyens que tout le monde lui prêtait. Il resta 3 ou 4 saisons le garçon à l'avenir doré, adulé et soutenu par tout le Limousin, puis à partir de 1955 sa carrière s'étiolera d'année en année. Dans sa région, il servit de modèle, à toute une jeune génération de coureurs qui rêvaient tous de devenir un jour J. Vivier. Il avait été découvert par Marius Duteil le père de Francis, il avait formé avec Michel Brun un duo qui écuma les courses régionales chez les indépendants. Il avait débuté en 1949 et raccroché fin 1959, pro de 1952 à 1957 inclus. Ses plus grands succès sont la Route de France 1951, la 20e étape Bordeaux-Limoges 228 km du Tour de France 1952 (il avait échoué à la 2e place à Toulouse dans la 16e battu de peu par le véloce Rosseel), il s'était imposé également sous un temps apocalyptique dans la 7e étape Brest-Vannes 211 km (un 14 juillet) du Tour de France 1954 , Il a participé à 5 Tours de France : 49° en 1952, abandon 12e étape en 1953, 40° en 1954, abandon 5e étape (opéré en urgence de l'appendice) en 1955, abandon 3e étape en 1956. Il prit le départ d'un Giro en 1953 (abandon dernière étape) et d'une Vuelta en 1955 (abandon dernière étape). Jacques était né le 9 octobre 1930 à Ste. Croix de Mareuil, il est décédé le 28 septembre 2021. Après sa carrière il sera un fructueux négociant en bois. Il nous laisse le souvenir d'un coursier à l'allure élégante et naturelle, qui s'est agrippé aux éclats scintillant de la gloire alors qu'à une certaine époque il pouvait s'y installer à temps complet.

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RÉTRO VÉLO DORDOGNE - Jacques VIVIER © Gérard DESCOUBÈS
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28 septembre 2021

JACQUES VIVIER EST MORT

UNIQUE PÉRIGOURDIN VAINQUEUR D’ÉTAPES

DU TOUR DE FRANCE

Il AVAIT GAGNÉ EN 1952 À LIMOGES

PUIS LE 14 JUILLET 1954 À VANNES

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Jacques Vivier vainqueur d'une étape du Tour de France en 1952 à Limoges

 -  Triste nouvelle pour le cyclisme de Dordogne avec le décès de Jacques Vivier, le dernier coureur d’après guerre du Périgord encore vivant. Ainsi après Valentin Huot, Raymond Chaminaud, Michel Brun, Marius Duteil, Jean-Claude Daunat, Angel Barquéro, Georges Dupré, André Commery, Jacques Vivier, celui qu’on appelait "le dernier des mohicans" de cette riche période vient de s’éteindre dans sa 91° année.

Signature chez Royal-Fabric

Signature de Vivier chez Royal-Fabric

- Jacques Vivier reste le plus grand et l’unique coureur de Dordogne qui a remporté entre autres non seulement une étape du Tour de France, mais deux étapes. Celle de 1952, constituait sa grande première puisque c’était le jour où la grande boucle passait pour la première fois en Dordogne. De Bordeaux à Limoges par la RN 89 puis la RN 21, avec Périgueux comme contrôle de ravitaillement, notre coureur avait lancé son offensive près de La Coquille pour l’emporter. Puis la deuxième fois, c'était lors du 14 juillet 1954 à Vannes en terre Bretonne. Gagner un 14 juillet a toujours une saveur particulière, d’autant plus qu’il avait vaincu François Mahé qui avait eu tout le soutien de son public.

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Avec le Limougeaud André Bernard lors d'un de ses succès

- Depuis, plus personne, plus aucun coureur de Dordogne n’a gagné une étape dans le Tour. Jacques Vivier a débuté la carrière cycliste au hasard, en allant courir avec son vieux vélo dans les fêtes de son canton en Pays Mareuillais. Mais la carrière de Vivier, s’est surtout faite avec Duteil et Brun ses amis de Mareuil. Vous pourrez d’ailleurs consulter tous les passages d’une carrière riche en cliquant sur les articles en bas de page.

 

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Tour d'honneur à Limoges aux côtés de Fausto Coppi en jaune

- Né le 9 octobre 1930 à Sainte-Croix de Mareuil, il avait porté les couleurs de Nontron, de Ribérac et de Limoges. Champion du Limousin des indépendants, champion de France Militaire, vainqueur de la route de France en 1951, vainqueur du Tour du Cantal, du GP du Courrier de l’Ouest, vainqueur de tous les critériums pros auxquels il a participé, meilleur grimpeur d’un Paris-Nice devant Bobet, deuxième derrière Bobet et Laurédi d’un Dauphiné Libéré, a couru deux Tours d’Espagne, deux Giro, cinq Tours de France.
- Ses obsèques religieuses seront célébrées le jeudi 30 septembre 2021 à 10h30 en l’église de Saint-Aulaye, suivies de l’inhumation au cimetière de la même commune. A toute sa famille "Rétro Vélo Dordogne" adresse ses sincères condoléances.

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Sa victoire sur Mahé à Vannes lors du Tour 1954

Relire la carrière de Jacques Vivier

 - Naissance d’un trio à Mareuil (Duteil, Vivier, Brun).
- 1950 La saison de Jacques Vivier.
- 1951 Interview de Vivier Militaire. (lire en fin de publication).
- Duteil, Vivier, Brun chez Royal Fabric.
- 1951 Vivier remporte la Route de France.
- Article de Camille Mathonnière sur le trio. (en bas de page).
- Les jeunes Vivier et Brun ne peuvent plus se passer de Duteil l’ancien.
- 1952 Vivier va courir le Paris-Côte d’Azur.
- Jacques Vivier et le Paris-Côte d’Azur.
- Vivier et le prix Malaury et Courrier de l’Ouest.
- 1952 Au Tour de France. (sa victoire à Limoges).
- 1954 avec Jacques Vivier.
- Sa victoire le 14 juillet 1954 à Vannes.
- Fin de carrière de Jacques Vivier.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - Jacques VIVIER © BERNARD PECCABIN
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21 septembre 2021

MICHEL BÉLINGARD EST DÉCÉDÉ

IL EST PARTI DANS LES ÉTOILES POUR

REJOINDRE SES AMIS HUOT ET BOISSAVY

Bélingard

- Ils sont peu à connaître Michel Bélingard (dit Bourissou), ce coureur né en 1929, qui a couru dans les années 50 avec les Huot, Boissavy et autres. Ce cheminot a porté le maillot de l’US Bouscat, du Cyclo-Club Périgourdin, du Boulazac Athlétique Club (notre photo en médaillon), de l’Asptt Périgueux et pour finir, celui du COPO. Ce cheminot amoureux du vélo, a remporté de nombreux succès notamment au cours des années 50 où il parvenait à battre ses copains tels Valentin Huot et Jeannot Boissavy. Pour Bélingard, le cyclisme a été toute sa vie une éternelle passion. La multitude des maillots démontre son attachement à la petite reine. Il nous quitte à l’âge de 92 ans et avec des souvenirs plein la tête.
- Ses obsèques religieuses seront célébrées le mercredi 22 septembre 2021 à 15h30 à l’abbaye de Chancelade, suivie de son inhumation au cimetière de la commune. "Rétro Vélo Dordogne" présente à Michelle son épouse, à la famille Pomeyrol, parents et amis ses sincères condoléances et ses marques de sympathie.

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Michel Bélingard autour des jeunes du Boulazac AC dans les années 90

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – Michel BÉLINGARD © BERNARD PECCABIN
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15 septembre 2021

LA VOIX DE JEAN MALGOUYAT S’EST TUE

UN CHANTRE DU MICRO NOUS A QUITTÉS

Malgouyat Jean

- Après Marcel Le Goguic, Maurice Jouault, Marc Thomas, Jean-René Villechanoux, Georges Boussat, Maxime Aupy, Jean-Paul Donaud et Gilbert Cuménal, une voix de speaker s’est éteinte à jamais. Jean Malgouyat le speaker vedette des années 1960 du pays Sarladais nous a quittés à l’âge de 92 ans. Il avait été président du Guidon Sarladais et mis en route les célèbres boucles du Périgord Noir qui connurent leur succès à cette période. Commerçant dans le négoce de la poissonnerie, il était un homme très apprécié du public comme des coureurs, connu des artisans et commerçants de la région, ce qui constituait un bonus pour les coursiers de cette époque.

- La cérémonie religieuse sera célébrée ce jour à 16h00 en la cathédrale de Sarlat, suivie de son inhumation au cimetière de la ville. A son épouse Marie-Josette, à sa famille, ses proches, "Vélo Dordogne" adresse ses sincères condoléances.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – JEAN MALGOUYAT © BERNARD PECCABIN
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9 août 2021

BERNARD PAUL EST DÉCÉDÉ

LE CLUB DOYEN DU PÉRIGORD A PERDU SON TIMONIER

AVEC LUI, C’EST TOUT UN MONUMENT

DU CYCLISME PÉRIGOURDIN QUI DISPARAÎT

Paul Bernard 2015

Soutenu par certains, critiqué par d’autres, il a toujours été un homme de dialogue, soucieux de défendre avant tout l’intérêt du cyclisme, de son club et de la formation des jeunes.

- C’est avec une grande tristesse que "Rétro Vélo Dordogne" vient d’apprendre le décès de Bernard Paul, douzième président du Cyclo-Club Périgourdin, club fondé en 1908. Président depuis 1993, il avait succédé à cette date à feu Gilbert Cuménal. Né le 12 décembre 1947, il n’a connu qu’un club, son Cyclo-Club Périgourdin devenu avec le temps Cyclo-Club Périgueux-Dordogne. Lui-même ancien coureur régional d’abord, il avait débuté sa carrière de dirigeant ensuite en s’occupant de l’école de cyclisme, qui sous sa férule, avait conquis deux titres de Champion de France.
- Bernard Paul était comme il aimait le souligner un enfant de Périgueux, celui des rues neuves, du quartier des "Turcos" dont il en tirait une grande fierté. Celui de sa réussite professionnelle, familiale et sportive pour lesquelles il a excellé durant toute sa vie. Vrai que le petit employé typographe de la Dordogne Libre, a su faire son chemin. Il avait déjà mis un pied dans la hiérarchie du club en s’occupant des tous petits comme déjà écrit. A ce titre, il avait demandé l’autonomie financière pour le fonctionnement de son école. L’ayant obtenu, c’est francs après francs, qu’il avait bâti sa structure en recueillant dans le monde du commerce, de l’industrie et de l’artisanat l’adhésion de nombreux partenaires locaux. Des partenaires qui lui seront toujours fidèles et qui constitueront sa force pour faire du Cyclo-Club un club respectable et respecté de tous.
- Club aux solides structures, on peut estimer que deux coureurs sur quatre (et même sans doute plus), ont porté à un moment de leur vie les couleurs de l’illustre Petit-Breton, son fondateur. Car le cadre d’influence de la société dépassait on le sait, les limites du département. Aujourd’hui, le vieux Cyclo est toujours là et ce depuis 1908 en ce qui concerne sa fondation, depuis 1911 en ce qui concerne son affiliation, soit 110 années de compétitions sous la férule de Dame Fédération Française de Cyclisme.
- L’action de Bernard Paul ne se résume pas qu’à son école de cyclisme. Il a su faire monter ses couleurs dans la hiérarchie en étant présent depuis 1998 au sein des divisions nationales, ceci par de savants recrutements et un budget toujours maîtrisé. Il a été aussi l’homme qui a su regrouper tous les clubs de la ville de Périgueux sous sa casaque. C’était en 2000, date à laquelle la Pédale Faidherbe et le CA. Périgourdin fusionnaient avec le club doyen du Périgord pour devenir le Cyclo-Club Périgourdin 2000.
- Après 28 années de présidence, la disparition de Bernard Paul va laisser un grand vide. Mais il restera de lui un club stable, envié de tous côtés, même si comme dans toutes les associations subsistent quelques esprits râleurs ou jaloux… Quoique l’on dise, il laisse un gros héritage, celui d’un club en bonne santé et bien parti pour réussir sa saison en DN2.
- On savait que Bernard Paul vivait avec des ennuis de santé. On le savait aussi affecté après le décès de son épouse Mado. Fatalité, coïncidence de la vie ou signe du destin ? Tous deux auront apparu une dernière fois en public, lors des 100 tours des boulevards, épreuve Reine du club, avant de disparaitre, pour toujours, vaincu à son tour par la maladie…
- Ses obsèques se dérouleront le vendredi 13 août à 10h30 à la cathédrale Saint-Front de Périgueux, où l'on se réunira. A sa famille, à ses amis, au club, Rétro Vélo Dordogne adresse ses sincères condoléances et les marques de sa plus vive sympathie. Adieu Bernard, ton image restera longtemps dans nos pensées...

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17 juillet 2021, Bernard Paul aux côtés de Delphine Labails maire de Périgueux,
lors des 100 Tours des Boulevards © Sudgirondecyclisme

Les présidents du Cyclo-Club Périgourdin :

- Pasteur Camblong 1908-1911, Monsieur Seignat 1911-1921, Charles Lacombe 1921-1923, Monsieur Marchet 1923-1925, M. Delcayrou 1925-1946, René Leygues 1946-1967, Monsieur Moulinier 1967-1970, Yves Perpignan 1970-1975, Jean Fougerollas 1975-1976, Fernand Boucher 1976-1983, Gilbert Cuménal 1983-1993, Bernard Paul 1993 à 2021.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – Bernard PAUL © BERNARD PECCABIN
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1 juin 2021

RAYMOND CHAMINAUD -Décès d'un cycliste

DÉCÈS DE PAUL CHAMINAUD dit Raymond

- C'EST AVEC UNE GRANDE TRISTESSE QUE NOUS VENONS D'APPRENDRE LE DÉCÈS DE PAUL CHAMINAUD (dit Raymond) Ā L'AGE DE 92 ANS. COMME LE TÉMOIGNE CET ARTICLE, RAYMOND CHAMINAUD A ÉTÉ UN GRAND ACTEUR DU CYCLISME PÉRIGOURDIN DES ANNÉES 50 (lire par ailleurs le palmarès ci-dessous.)
- PÈRE DE JEAN-FRANÇOIS, IL A ÉTÉ UN GRAND ACTEUR DE CE CYCLISME D’APRÈS GUERRE QUI AVAIT EN DORDOGNE UNE SAVEUR DE LIMOUSIN MÉLANGÉ A CES COURSES DE CLOCHER QUI ANIMAIENT NOS FÊTES ET QUE VOUS RETROUVEREZ DANS LES LIGNES CI-DESSOUS ÉCRITES L'AN PASSÉE. RAYMOND CHAMINAUD APPARTENAIT A UNE GRANDE FAMILLE DE CYCLISTES LIÉE A CELLE DES BRUN DE MAREUIL SUR BELLE.
- A SA FAMILLE ET A JEAN-FRANÇOIS, "RÉTRO VÉLO DORDOGNE" EXPRIME SES SINCÈRES CONDOLÉANCES.
Raymond Chaminaud repose désormais au cimetière de Mareuil sur Belle.
Palmarès connu de Raymond Chaminaud (Source Michel Delugin)

1950 - Mussidan - 1° Terrasson  (2° René Montagut) - 1° Bourgnac (2° Jean Inizan).

1951 - Montpon - 1° St Médard de Mussidan (2° Max Peyssard).

1952 - (CA Ribérac) - 1° Lanouaille - 2° Lisle (1° Gourmelon) - 4° Ribérac (G Prix des Artisans 160 km 1° Michel Brun) - 6° G Prix La Filolie (1° Dihars).

1953 - (CA Ribérac) - 1° G Prix des Fêtes de St Aulaye - 1° G Prix de Audrix - 1° du Prix de Passirac (16) – 1° à St Vincent Connezac – 1° Prix des fêtes de Montpon (devant Barquero) - 1° à Rouffignac - 1° à Aubeterre - 2° du prix des Artisans à Ribérac (1° Montagut) - 3° à Javerlhac (derrière Rippe et Montagut).

1954 - ( CA Ribérac) - 1° de la 3° course de classement à Ribérac - 1° G Prix de la Couronne 170 km (2° Hervé Prouzet) - 1° G Prix Luxor à Angoulème (2° Montagut) - 2° Championnat du Limousin des sociétés avec Losmède - Michel et Jacques Brun - René Boisdon - 3° G Prix Dony 210 km (1° Jacques Vivier - 2° Valentin Huot) - 3° Prix de Verteillac (1° Michel Brun) - 3° Prix d'Allassac (1° Prouzet - 2° Sabbadini) - 4° Prix de Nantiat (87) - (1° Marcel Guitard), 5° Chalais Montboyer (1° Michel Brun).

1955 - (CA Ribérac) - 1° Limoges Vigenal (2° René Dufour) - 1° du VI° circuit de Cellefroin (16) - 2° Cubas (1° André Bernard) - 1° Prix de Châteauneuf (16) - 1° à Château Garnier (2° Lemaître), 2° G.Prix de Mussidan 140 km (1° Michel Brun) - 2° Prix des fêtes de Verteillac (1° Jacques Brun) - 3° Domme - 4° Cussac (87) - 5° G Prix Allassac - 5° Prix Lapasserie à Périgueux (1° Cazala) - 6° Maisonnais Tadoire (1° Jacques Brun).

1956 - (CA Ribérac) 1° Dournazac (2° Achille Davanzo) - 3° St Martial de Valette (1° Pierre Beuffeuil), 4° Thiviers critérium professionnel (1° Gilbert Bauvin, 2° Conterno, 3° Bahamontès, 6° André Darrigade, 7° Charly Gaul).

CHAMINAUD RIME AVEC VÉLO ET SAINT-JEAN D’ATAUX

- Ce n’est pas un article de presse que vous allez lire aujourd’hui, mais le passage d’un livre que j’ai particulièrement apprécié. Car il évoque sur ce paragraphe repris, ce qu’était "le cyclisme de clocher" le vrai,  lorsque les gens de ma génération portaient des culottes courtes. Et comme d’une pierre on peut faire deux coups, il raconte aussi un passage de la carrière de Raymond Chaminaud - natif de Saint-Jean d’Ataux - père du coureur Jean-François que nous avons connu tour à tour à la Pédale Thibérienne, puis à l’EVCC Bergerac, avant qu’il ne s’exile en Charente, c'est-à-dire au Cyclo-Club de Vervant puis à l’Union Cycliste Aunis Rochelaise.
- Raymond Roucheyrolle et son épouse Huguette (les auteurs du livre en question) ont effectué une randonnée de La Rochelle à La Grande Motte. Tout le long de leur périple, ils racontent leur ballade mais aussi au fur et à mesure des régions traversées, la vie des gens qui ont fait l’histoire. Ce livre "Méli-Vélos" est préfacé par Jean Pitallier et a été édité aux éditions Cheminements. Un conseil : lisez le ou commandez le, vous ne serez pas déçu car il incarne la pratique cycliste dans le pur sens du terme. Sans plus attendre, je vous invite à lire ce paragraphe qui se situe lors de la 3° étape de leur périple, c'est-à-dire de Aubeterre à Saint-Jean d’Ataux

Chaminaud Raymond

Raymond Chaminaud sur la cendrée du stade de Ribérac
à l’issue du contre la montre où il se classa 33° lors de la Route de France

 - "Un dernier coup de rein sur les derniers kilomètres au bitume ravagé par les engins de débardage et voici enfin le village de Saint-Jean d’Ataux tant attendu. Un endroit caché, à l’écart de la nationale, comme retiré du monde, un lieu que les cartes ne mentionnent que par obligation et dont les guides touristiques ne soupçonnent même pas l’existence. Et pour cause : trois ou quatre maisons, la mairie, une église, un cimetière, une école fermée depuis plus de 40 ans, pas un café, pas un commerce, le genre d’endroit que le temps semble avoir figé pour mieux le préserver. Une petite oasis perdue dans la forêt, où j’aime venir me ressourcer et dont rien, hormis le Tour Cycliste du Canton de Neuvic, ne semble pouvoir altérer la quiétude. Une épreuve haute en couleurs, désormais réputée grâce au dynamisme du maire de ces lieux et aux efforts de la JSA de Saint-Astier, qui rassemble sur son parcours tourmenté un redoutable plateau d’élites et de néo-pros qui filent comme des flèches, trois heures durant pour percer au plus haut niveau, et dans laquelle le talentueux Stéphane Reimherr du Cyclo-Club Périgourdin est désormais devenu la cible sur laquelle s’acharnent ses compagnons de route.
NDLR : L’étape de Saint-Jean d’Ataux n’est pas du au hasard, mais par le simple fait que l’auteur est natif de ce village et plus exactement de la Veyssière, un gros hameau situé sur la RD 709 entre Ribérac et Mussidan.

 - Rien d’étonnant que ce petit coin de la Double du Périgord ait vu naître un de ses tout meilleurs cyclistes des années cinquante. Je veux parler de Raymond Chaminaud qui inspira de belles envolées à quelques reporters sportifs, spécialistes du cyclisme comme Angel Laligne de la Charente Libre et Claude François du Populaire du Centre. Un petit gabarit, pétri de classe et qui fit justement ces premières classes sur ces mauvaises routes dont la plupart n’étaient pas encore bitumées. Des routes aux pourcentages terribles en certains endroits, comme la côte de la Maligne, celle de Puycrollet et celle des Granges de Magentou. Des grimpées à 18% sur trois ou quatre cents mètres qui vous font exploser le cardiomètre en moins de deux.
- Il n’a rien oublié de ce temps-là Raymond Chaminaud. Son enfance durant la guerre où la ferme de son père servit maintes fois de cache et d’entrepôt à la Résistance. Le hold-up du siècle en gare de Neuvic toute proche, où un groupe de résistants commandés par le mystérieux Krikri firent irruption dans la ferme paternelle juste après avoir délesté un train de son pactole de 2,8 milliards de centimes et dont plus personne en devait en entendre parler. Il n’a pas oublié de même les bancs de l’école avec Mlle Dutreuil, la jeune institutrice de Saint-Jean d’Ataux nouvellement nommée, les travaux des champs, de la vigne, les coupes de bois l’hiver dans les taillis de la Siboutie, son premier vélo acheté de ses propres deniers, ses sorties d’entraînement que son père n’appréciait que modérément, sa première licence à Mussidan, ses premières courses dans les villages des environs et ses premières victoires dont celle de Chantérac. Une épreuve où il se présenta sur la ligne de départ chaussé d’espadrilles et terriblement impressionné par un bataillon de musclés aux jambes finement rasées et luisantes d’huile qui se révélèrent totalement impuissantes à rester dans sa roue.

 LA FÊTE ET LES COURSES DE CLOCHER

 - Des courses qui empruntaient parfois des routes de gravier à peine dignes de nos pistes forestières de maintenant et qui se déroulaient durant les fêtes des villages. Car un village ne pouvait ne pas avoir sa fête et une fête sans course, cela n’aurait eu guère de sens à cette époque, un peu comme si on avait oublié de prévoir un manège ou de dresser un bal. Des épreuves d’une grande intensité où la population des alentours venait communier en masse, dans une ferveur unanime, autour des gars du pays se mesurant aux meilleures pointures régionales. C’était le temps des retrouvailles dominicales, celle de la grande famille cycliste convergeant de tous les points de la région, parée de maillots bariolés affichant ostentatoirement les couleurs des clubs portées par des jeunes pleins d’appréhension pour leurs premiers engagements, des vieux briscards la jouant détachée, des favoris à la mine concentrée, des copains s’échauffant en groupe et disséminées tout au long du circuit, aux points stratégiques de préférence, des grappes de spectateurs et, près de la banderole, des pères anciens coureurs pour la plupart, briefant une dernière fois le fiston avant le départ, des épouses qui n’étaient pas les dernières à donner de la voix, des mères de famille fermant les yeux au moment le plus périlleux, celui du sprint final où il faut savoir jouer des coudes à 60 à l’heure au ras des balustrades, et des sœurs qui n’avaient d’yeux que pour le copain du frère. Des après-midi de jubilation et d’excitation derrière les barrières où s’agglutinaient au plus près de l’arrivée les dirigeants, les proches, les initiés et les mordus, avec chaque passage procurant son lot de sensations, d’espoirs ou de désappointement et faisant monter la fébrilité, autant dans le public que dans le peloton, lequel surgissait parfois serré en masse, parfois étiré en file indienne à la poursuite des échappés, tandis que les malchanceux à l’arrière s’épuisaient à revenir et que les derniers lâchés abandonnaient, les uns trahis par la mécanique, les autres asphyxiés par la chaleur ou parfois victimes de leurs jambes trop molles ce jour-là ou d’une mauvaise chute. C’était la belle époque du vélo, celle du "cyclisme de clocher" où l’exode rural n’avait pas encore saigné les campagnes et où les gars des comités des fêtes retroussaient les manches et enfilaient le cuissard.
- "Calme, souriant, sympathique, bon camarade, coureur intègre et consciencieux, bon grimpeur, excellent rouleur, bien stylé dans l’effort", la presse régionale, dont l’Echo du Ribéracois, l’hebdomadaire toujours en verve des vallées de l’Isle et de la Dronne, ne tarit pas d’éloges au sujet de ce Chaminaud qui en étonne plus d’un par son talent et sa modestie. A l’issue de quelques années au Racing-Club Mussidanais, le club de ses débuts et un passage au Cyclo-Club Montponnais, il rejoint au CA Ribérac son copain Michel Brun qui fait jeu égal avec les professionnels et collectionne les podiums dans les roues d’un Jacques Vivier, comme dans le Tour du Cantal en 1951, ou d’un Jean Robic, comme dans le Bol d’Or des Monédières en 1953, l’année où il aligne deux victoires d’étapes sur la Route de France. Un duo est né, surnommé par le milieu "la paire gagnante", une complicité dans l’effort qui vaudra à notre jeune espoir une sélection méritée dans l’équipe du Limousin pour la 4° édition de la Route de France, celle courue en 1954.
NDLR : Cette équipe comprenait Gilbert Empinet (Brive), Eugène Fourgeau (VC Nontron), Yves Gourd (AS Eymet), Lambert (Guéret), René Montagut (VC Nontron), Jean Riou (Tulle) et Raymond Chaminaud (CA Ribérac).

CHAMINAUD Route de France (Yves Gourd)

Une partie de la sélection du Limousin de la Route de France, avec de gauche à droite
Yves Gourd (AS Eymet), Gérard Empinet (UC Brive), Raymond Chaminaud (CA Ribérac),
puis couvert d’une casquette le directeur sportif de l’équipe Rochet.

- Une bien belle épreuve que cette compétition aujourd’hui disparue et organisée à l’époque par le magazine "Route et Piste" dirigé par Jean Leulliot. Elle regroupait cette année-là 112 coureurs répartis en 16 équipes, recrutés dans les rangs des meilleurs amateurs français et étrangers : 1570 kilomètres à parcourir en dix étapes, de Dinard à Agen, avec un crochet à Auch et Montréjeau et une escale à Ribérac.
NDLR : La Route de France était réservée aux meilleurs amateurs français et étrangers de moins de vingt-cinq ans et ils étaient limités par ailleurs à un braquet de 50x15.
- C’était le cinquième jour, lors du contre la montre individuel Angoulême-Ribérac : 57,5 kms à parcourir sur des routes particulièrement vallonnées, avec arrivée sur le stade municipal (notre photo) commentée par le célèbre Georges Briquet sous les feux de la télévision française qui était venue planter ses caméras sur la cendrée. Le lendemain était encore jour de fête, lors de l’étape Ribérac-Nérac, en particulier jusqu’à Mussidan, où tout au long de la bonne vieille nationale 709, les deux enfants du pays, Raymond Chaminaud dossard n° 80 et René Montagut dossard n° 84 déboulaient sur leurs terres, détachés devant le peloton afin de mieux savourer les vivats de la foule et les encouragements de la famille et des amis.
NDLR : Partis d’Angoulême, ce contre la montre passait par Le Boisseau, Dignac, La Rochebeaucourt, Verteillac, Bertric-Burée, La Borie et Ribérac (arrivée sur la cendrée du stade). Raymond Souron (Bretagne) gagnait le chrono à Ribérac en 1h39’07s, 2. Robert Cazala (Guyenne) à 1’16s, 3. Riolfo à 2’34s, 7. Montagut à 4’08s. Au classement général le leader était toujours l’Angevin André Hammeau à l’issue de ce chrono, mais après la traversée des Pyrénées, le vainqueur de cette édition qui se terminait à Agen, n’était autre que la Parisien Nicolas Barone.
- Même s’il ne gagna rien sur cette épreuve, Raymond Chaminaud termina néanmoins meilleur coureur de l’équipe du Limousin et donna rendez-vous à tout son monde pour son sacre de la saison, la semaine suivante. C’était au Grand Prix de La Couronne, haut lieu de la cimenterie française, dans la banlieue d’Angoulême, un dimanche de la   Saint-Jean. Une épreuve qui regroupait les meilleurs régionaux et nombre de professionnels qui avaient fait l’impasse du Championnat de France. Cent cinq participants au départ, une pléiade de gros bras comptant quelques Tours de France à leur actif, comme Diot, Tonello, Sitek, Decaux, Rouer, Barbotin, Coste, Prouzet, Vivier... Rien que du beau monde. Pierre Michel, équipier de Francis Pélissier, y était donné favori par l’envoyé spécial du quotidien l’Equipe, alors que Jacques Vivier tenait la corde chez les observateurs régionaux. Sans oublier quelques belles pointures comme Barès, vainqueur de la Route de France en 1953 et l’inévitable Michel Brun.
NDLR : C’était le 8° Grand Prix de la Saint-Jean ouvert aux professionnels, aspirants, indépendants hors et toutes catégories. Trophée le" Nil" et "Gibbs" (deux vieilles maisons de la ville). L’édition précédente (celle de 1953) avait était gagné par Gino Bisetto (Fumel) devant Sitek (Paris) et Bussemey (Clermont). La dotation s’élevait en 1954 à 218 000 francs de prix et de primes, une raison sur la qualité du plateau présent, malgré le Championnat de France qui se disputait le même jour à Montlhéry et gagné par Jacques Dupont devant Varnajo et Molinéris.
- Un circuit de 42 kilomètres à boucler à quatre reprises sous une canicule d’enfer, une interminable succession de montées et de descentes qui ne tardèrent guère à causer de sérieux ravages dans les troupes usées autant par la chaleur que par les chasses à répétition, lorsqu’à 20 kms de l’arrivée, Raymond Chaminaud, profitant d’une hésitation du peloton, surprit tout son monde par un démarrage meurtrier qui lui procura jusqu’à deux minutes d’avance. Un temps tout juste suffisant, qui ne cessa de fondre au fil des kilomètres, comme le goudron sous ses roues qu’il propulsa en vainqueur, sur la ligne d’arrivée où il termina détaché, sous les acclamations du public et en particulier celle de la jolie Jeanine Brun, la sœur de son copain, venue à vélo depuis Mareuil sur Belle assister à son triomphe.

Marsaneix 1983

Jean-François Chaminaud (19 ans) fils de Raymond sous le maillot de la Pédale Thibérienne

NDLR : Beau passage de cet ouvrage que Rétro Vélo Dordogne aime présenter, car il respire et il incarne le cyclisme tel qu’on le conçoit et qu’on ne vit plus ainsi... Pour la petite histoire Raymond Chaminaud remportait l’épreuve sur cycle Rochet après 175 kms de course parcourus en 4h28’55s, 2. Hervé Prouzet (Agen) à 15 secondes, 3. Michel Tombelaine (Limoges) à 20s, 4. Rouer (Paris), 5. Diot (Paris) etc...
- Pour information Jean-François le fils de Raymond a bien débuté à la Pédale Thibérienne, puis à l’EVCC Bergerac. Je pense qu’il est ensuite parti deux années au Stade d’Auxerre avec Laurent Mazeaud. Puis retour en Charente avec le CC Vervant et l’UCAR. Ensuite il s’est installé comme consultant dans une société sportive, entraînant notamment l’équipe de Vendée U qu’il conduisit au titre de Championne de France par équipe du contre la montre entre 1995 et 1997. Jean-François a gagné des courses de clocher comme celle de Mensignac, Torsac, Saint-Germain des Près en 1982, mais il a de même terminé 2° du championnat d’Aquitaine juniors en gagnant le contre la montre. En 1983 il enchaîne avec le CLM du Prix du Muguet à Saint-Astier, puis Saulgond, Brugéras, Saint-Martial de Valette et Saint-Laurent des Bâtons. En 1985 après son service militaire, il gagne à Lanouaille, Verteillac et Cendrieux. En 1987, grande victoire au Tour du Bas-Rhin, puis en 1989 il remporte l’épreuve de Lalande Fronsac. Son palmarès est certainement encore plus fourni mais pour l’heure Rétro Vélo Dordogne ne donne que celui qu’il possède...

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – RAYMOND CHAMINAUD © BERNARD PECCABIN
La mémoire du cyclisme en Dordogne

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