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RETRO VELO DORDOGNE

3 mars 2020

MENSIGNAC - PALMARÈS

UN FIEF DU CYCLISME PÉRIGOURDIN

Pict0005

Départ d'une course en ligne en 2006 (Mensignac-Manzac sur Vern)

Mensignac 1961

La victoire du Lyonnais René Remangeon à Mensignac en 1961

- Mensignac est une des cités cyclistes qui a œuvré en faveur du cyclisme. Voici le palmarès complet de toutes les manifestations que nous avons essayé de reproduire. Mensignac doit également beaucoup à Raymond Boisseau qui a donné pour le cyclisme (circuit Poulidor, gentleman Valentin Huot, Tour de Dordogne, courses des jeunes, etc…), sans oublier Gilbert Cuménal citoyen de cette commune où Raymond Poulidor possède deux circuits baptisés à son nom. Une place est aussi à faire pour Frédéric Chabreyrou grand précurseur du VTT départemental, par ailleurs habitant de cette cité de Mensignac, dont son épouse est devenue maire en 2014.
- Il a été un temps où Mensignac faisait une fête fin mars avec prix cycliste, plus un pour la fête début juillet, auxquels on ajoute les contre la montre du Tour Dordogne, les prix des jeunes de l’été et aussi la célèbre gentleman "la Valentin Huot" (pour quelques éditions), sans oublier plus près de nous une manche de Coupe de France des cadets organisé par la JS Astérienne.

Photo 146

Coupe de France des cadets à Mensignac en 2012

Palmarès connu de l’épreuve : 1949 résultat non trouvé, 1952 Jean Boissavy (CC Périgueux), 1954 Tabarini (CC Périgourdin), 1958 Francis Le Pemp (CC Périgueux), 1959 Bourles (Pédale Nontron).
1960 Pierre Frare (CC Lindois), Jean-Claude Ducher (CC Périgourdin) course de juillet, 1961 René Remangeon (Lyon), Raymond Valèze (Saint-Aulaye VC), 1962 Jean Deloche (Asptt Bordeaux), 1963 Hubert Fraisseix (UV Limousine), 1966 Vidal (Pédale Nontron), 1967 Fullbrook (CC Périgueux/GB), 1968 Jean-Paul Laud (CC Périgueux), 1969 Dumau (VC Langon),
1970 Raymond Valèze (CRC Limousin), 1971 Pierre-Raymond Villemiane (VC Bergerac), 1973 Grenier (CC Périgueux), 1979 Descaud (UCD);

125192840[1] 

Inauguration du circuit Mensignac-Tocane-Lisle-Mensignac avec les autorités
le 18 octobre 1998. Ce circuit prenait le nom de "Valentin Huot-Raymond Poulidor"

1998 VH

1981 Pascal Van Hollebecke (AC Bergerac) course d'avril, Jean-Claude Delage (CC Montpon) course de juillet, 1981 Francis Duteil (CRCL) 4 jours cyclistes en Dordogne, Jean-Claude Delage (CC Montpon) prix des fêtes en juillet, 1982 Jean-François Chaminaud (Thiviers) course juniors, Jean-Marc Burg (Tursac) course juillet, 1983 Jean-René Audebert (CC Périgourdin), Jacques Roy (VC Thouars) 4 jours cyclistes en Dordogne lors de l’étape Razac-Mensignac clm, 1984 Hervé Gourmelon (RC Mussidan), 1985 Michel Fournier (US Bouscat), Roger Doumenge (EC Foyenne), 1986 Jean-Luc Besse (UC Montpon), 1987 Jean Pineault (AAJ Blois), Jean-Luc Besse (CC Périgourdin) étape du Tour Nord Dordogne, 1988 Frédéric Péré (Guidon Agenais), Christophe Lanxade (ASPTT Périgueux) en juillet, ville étape Tour Nord Dordogne, 1989 Anthony Villenave (CC Humois), Bruno Vic-Joy (VC Nay) étape Tour Nord Dordogne.

Trophée Cum's

1° Trophée Gilbert Cuménal en 2018 (photo Sud Gironde)

1990 Philippe Fontagne (Guidon Agenais), 1991 Stéphane Lavignac (Asptt Périgueux) championnat Dordogne, 1996 Jérôme Destang (US Montauban) chrono Tour Dgne, ville départ du Tour Dordogne, Champeymont-Fraisseix (Limousin) la Valentin Huot, 1997 Christophe Cuménal-Mario Ferreira (AS Libourne) la Valentin Huot, 1998 Christophe Cuménal-Mario Ferreira (AS Libourne) la Valentin Huot, 1999 Stéphane Bellicaud (Poitou-Chtes) étape Saint-Astier-Mensignac du Tour Dordogne, Stéphane et Didier Meynier (CC Marmande) la Valentin Huot.
2000 et 2002 ville départ étape Tour Dordogne, 2003 Maxime Gourov (EC Montmarault) chrono Tour Dordogne, Jérémy Château (CC Périgueux) cadets, 2004 ville départ Tour Dordogne, Jérémy Lacombe (ACI Poitou-Charentes) cadets, 2005 Alvaras Baranauskas (VC Roubaix Lille Métropole) chrono Tour Dgne, Romain Naïbo (Sainte-Livrade) cadets, 2006 Pawel Wachnik (CR4C Roanne) chrono Tour Dgne, Jauffrey Bétouigt-Suire (VC Mérignac) minimes, Benoit Villegente (EVCC Bergerac) cadets, 2007 Sébastien Fournet-Fayard (CR4C Roanne) chrono Tour Dordogne, Yoan Vérardo (VC Bazas Bernos Beaulac) minimes, Romain Guillemois (VC Bazas Bernos Beaulac) cadets, 2008 Franck Charrier (CC Nogent sur Oise) chrono Tour Dordogne, Adrien Thomas (Lavaur VS en minimes, Jérémy Fialip (AC Jarnac) en cadets, 2009 Samuel Plouhinec (WiloAgem 72) chrono Tour de la Dordogne, Marius Bernard (VS Hyèrois) en minimes, Adrien Thomas (EC Giroussens) en cadets,
2010 Jérémy Bertrand (Cam Bordeaux) en minimes, Thomas Boudat (VC Langon) en cadets, 2011 Yann Moritz (Vendée U) chrono Tour Dordogne, Adrien Henrich (EVCC Bergerac) en minimes, Baptiste Traca (VC Senlis) en cadets, 2012 Yoann Soubes (CC Périgueux) étape Nontron-Mensignac Tour Dordogne, Jérémy Defaye (Alpes Maritimes) coupe de France cadets, 2013 ville départ étape Mensignac-Périgueux du Tour Dordogne, 2014 Jean Mespoulède (CC Périgueux) et Damien Lapouges (EC Trélissac) gentleman la Valentin Huot.

TD 2015 Mensignac

Passage du Tour Dordogne à Mensignac en 2015

2015 Yann Botrel (Brest IC) chrono Tour Dordogne, Philippe Rulleau et Stéphane Burseau (Mérignac VC) gentleman la Valentin Huot, 2016 Elie Gesbert (VC Pays de Loudéac) étape Thiviers-Mensignac Tour Dordogne, Nicolas Bastien (NL) et Guillaume Richard (Sorèze VC) gentleman la Valentin Huot, 2017 Sébastien Arbez et Clément Monchaux (CAM Bordeaux) gentleman la Valentin Huot, 2018 Damien Lapouges (CC Périgueux-Dordogne)souvenir Gilbert Cuménal, Damien Beucher et Anthony Delaforge (CAM Bordeaux) gentleman la Valentin Huot, 2019 Mickaël Larpe (VS Chartres (souvenir Gilbert Cuménal).

Mensignac, amis du vélo

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - MENSIGNAC - © BERNARD PECCABIN
La mémoire du cyclisme en Dordogne

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2 mars 2020

SAINT-LAURENT DES HOMMES - SON PALMARÈS

UNE CITADELLE CYCLISTE DE LA VALLÉE DE L’ISLE

1966

En 1966, la cérémonie de l’inauguration du circuit André Darrigade, avait attiré
une nombreuse foule où l’on reconnaît aux côtés du populaire Dédé,
Roger Pingeon, Guy Epaud, Louis Rostollan,

Jean-Louis Bodin futur vainqueur, Pinaud, Barrière, Frigo, Yves Guéna député
et les autorités locales rassemblées autour de la plaque scellée.

- La course ou plutôt les courses de Saint-Laurent des Hommes sont un monument de notre patrimoine cycliste. Depuis 1946, les épreuves se sont succédées avec le Prix des fêtes le premier dimanche après le 10 août. Puis il y a eu le Prix de la Filolie, un hameau situé entre le bourg de Saint-Laurent des Hommes et celui de Bénévent, hameau de Saint-Martial d’Artenset. L’un est sur la rive droite, l’autre sur la rive gauche, soit presque une entité partagée par la rivière et les limites des communes... Lorsque les épreuves de la Filolie ont disparu vers 1960, le Prix du Printemps a pris le relais. Ce qui fait que Saint-Laurent des Hommes a connu très longtemps deux épreuves. Cette commune a eu ensuite la folie d’organiser trois critériums professionnels (1964-1966) avec en prime une grande fête en 1966 lorsque le circuit a été baptisé "circuit André Darrigade" (notre photo).
-
Les épreuves féminines ont de même connu une période faste, tout comme celles des hommes qui ont bénéficié à une période jusqu’à deux, voire trois épreuves la même journée. Puis comme pour tout le cyclisme, les charges sont devenues de plus en plus importantes, le bénévolat s’est enfui sans parler des mentalités dévorées par le modernisme, ce qui a eu pour conséquence l’arrêt des épreuves en 2005. Le RC Mussidan a été organisateur, tout comme le CC Montpon, la Pédale Montponnaise et enfin l’UC Montpon du Président Dutreuilh qui a clôturé ce cycle qui mériterait d’être relancée...

Saint-Laurent des Hommes 1968

Jean-Louis Réjasse vainqueur en 1968 sous les couleurs de Nontron

Palmarès connu de l’épreuve (Prix des fêtes) : 1946 Charles Martin (CC Périgueux), 1947 Charles Martin (CC Périgueux), 1948 Gérard Grellety (RC Mussidan), 1949 Henri Martin (RC Mussidan), 1950 Henri Martin (RC Mussidan), 1951 Claude Peyssard (CC Montpon), 1954 Julio Alvarez (Girondins de Bordeaux), 1955 Max Peyssard (CC Montpon), 1957 Gilbert Bonnet (Pédale Montponnaise), course des jeunes : Jacques Arnaudeau (Bergerac), 1958 Jean-Claude Augé (Bordeaux VC), 1960 Jean-Paul Gardet (Clichy), 1962 Francis Duteil (CC Périgueux), 1967 Guy Dagot (UC Montpon), 1968 Jean-Louis Réjasse (Nontron), 1971 Pierre Chambon (UA La Rochefoucauld), 1972 Yves Berger (CC Bergerac), 1973 Jean-Serge Calmette (RC Mussidan), 1975 Philippe Candau (EC Foyenne), 1976 Edmond Vincent (UC Montpon), 1977 Marcel Grimaud (VC Charron), 1978 Sylvie Brémond (Nantes), 1981 Dominique Eyquard (AVC Libourne), 1982 Patrick Fiefvez (AC Marmande), 1983 Pascal Van-Hollebecke (EVCC Bergerac), 1984 (3 courses) Claude Hue (ASPTT Périgueux), Guy Naullet (CC Marmande), Cécile Odin (VC Beauvais), 1985 (2 courses) Michel Cortinovis (CAM Bordeaux), Marie-Line Lamagnère (Stade Montois), 1986 (3 épreuves) Alain Fossard (EVCC Bergerac), Patrick Delmonteil (EC Foyenne), Chantal Gorostéguy (UCS Anglet), 1987 (3 courses), Patrick Delmonteil (EC Foyenne), Jean-Jacques Blancheton (UC Montpon), Chantal Gorostéguy (UCS Anglet), 1988 (deux épreuves) Philippe Gonzalès (CC Humois), Alain Gendreau (CC Marmande), 1989 David Bataille (AS Pessac Alouette), Daniel Ramirez (CC Montpon), 1990 Julien Fiacre (ASPTT Périgueux), 1991 Joël Fargétas (Gazel Bike Boulogne Billancourt), 1992 Fabrice Leinster (JS Astérienne), 1993 Michel Bourzeau (SC Périgord), 1994 Alain Valade (CC Casteljaloux), 1995 R. Tonini (RO Bazas), 1996 Mathieu Blanchard (SC Libourne), 1997 Candélas Dominguez (Mérignac VC), 1999 David Beaupied (UC Montpon), 2000 Patrick Elliseix (Roue Cadaujac), 2002 Eric Valade (EC Foyenne), 2003 Franck Permenas (SC Braud Saint-Louis), 2004 Didier Lauseille (EC Ribérac), 2005 Jérôme Tornut (VCU Halluin).

Prix de la Filolie : 1950 Gérard Greletty (CC Montpon), 1951 Louis Ducloux (RC Mussidan), 1952 Daniel Dihars (Stade Foyen), 1953 Edouard Audibert (Villeréal), course des jeunes : Herbert Texier et René Boucherie (CC Périgueux), 1954 Edouard Audibert (CC Lindois), 1955 François Gourmelon (RC Mussidan), 1956 Louis Rigon (AS Miramont) course des jeunes : Gilbert Bonnet (Pédale Montpon), 1957 Henri Bogdan (Pédale Faidherbe), 1958 Pierre Frare (Guidon Sarladais), 1959 Guy Duffau (CC Marmande).

1992

 Les dernières épreuves furent plus modestes, à l’image de Fabrice Leinster
vainqueur en 1992 (survêtement Leclerc blanc). L’Astérien qui évoluait en junior
s’imposait en battant  dans l’ordre Bourdin (AVC Libourne), Porte (PS Creusot),
Cornut (JS Astérienne) et Daubisse (CC. Sarlat).

Prix du Printemps : 1960 Robert Rousseau (CC Lindois), 1961 André Lesca (VC Nérac), 1962 Daniel Walryck (CC Périgueux), 1963 Adolphe Bello (VC Hendaye), course des jeunes : Pierre Grimard (AS Miramont), 1972 Jean-Michel Sybiac (AS Libourne), course des jeunes : Dubois (EC Foyenne), 1973 Daniel Ramirez (RC Mussidan), 1974 Pierre Grellety (CC Faux), 1975 Didier Lubiato (EC Foyenne), 1977 Hémidy (Tonneins), 1978 Mario Vérardo (VC Langon), 1981 Torres (Sainte-Livrade), 1982 Thierry Péanne (Girondins de Bordeaux).
Critérium International : 1964 Claude Valdois (Puteaux) course d’attente : Francis Naud (CA Créon), 1965 Rolf Wolfshohl (Allemagne), course d’attente : Gérard Besse (Libourne), 1966 Jean-Louis Bodin (VC Oléron, Mercier-BP Hutchinson), course d’attente : Michel Brun (Pédale Nontron),

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – ST.LAURENT DES HOMMES © BERNARD PECCABIN
Réédition d’articles parus sur le blog la Dordogne Cycliste

2 mars 2020

1970 - LE CYCLISME, SON ACTUALITE (10° SEMAINE DE LA SAISON)

IL Y A 50 ANS EN DORDOGNE ET EN AQUITAINE

2 au 8 mars 1970

- Le critérium des remparts disputé à Bayonne confirme la bonne forme du CV Montastruc avec Alain Motard qui bat ses trois compagnons d’échappée à savoir Baros (Guidon Bayonnais), Dubreuil (CRC Limousin) et Raymond (US Bouscat).

Bénamara

- Au Tour de l’Indre et Loire c’est l’Italien Ercole Gualazzini qui s’impose. Serge Lapébie dont les débuts aux côtés des professionnels sont prometteurs termine sixième. Dans des conditions de course très pénibles (pluie et froid), le Bordelais s’est toujours maintenu au niveau des meilleurs.
- Disputé par 78 concurrents, le prix cycliste des fêtes d’Anglet a vu la victoire de Michel Fedrigo (US Tonneins) qui a triomphé au sprint du Béglais Jean-Pierre Barbe et de son camarade du club Lot-et-Garonnais vétéran André Lesca. Enfuis à 7 kilomètres de l’arrivée, les trois hommes ont résisté victorieusement au retour du peloton, dont le sprint a été enlevé par Guy Dolhats (Tarnos).
- Cent vingt coureurs ont participé à Bordeaux-Castillon organisé par le VC Bastidien. L’épreuve fut dominée par une échappée de Sanchez auquel se joignaient Rebière, Dader, Vigur et Dever. Ils traversaient Castillon avec 1’30s d’avance. Mais à Branne, Rebière lâchait tout le monde et semblait devoir l’emporter, lorsqu’à 300 mètres du but, le Béglais était repris par un groupe qui sprintait avec Claude Bénamara (VS Marmande) - notre photo en cyclo-crossman - vainqueur devant Buffière (Nontron), puis Grimberg (Gujan), Courbaigt (Dassault), Gallien (Girondins), Redoulez (Sam Bordeaux), Rebière prenant que la septième place.
- Quelques succès sur nos routes du Sud-Ouest avec Pepé (Villeneuve/lot) à Cognac, Bernard (US. Bouscat) à Angoulême, Jacques Cosani (Bon Encontre) à Saint-Aubin du Médoc puis le lendemain à Ludon, de Lalanne (Castelsarrasin) à Villeneuve sur Lot.
- La deuxième réunion des samedis cyclistes a rassemblé par un beau temps plus de soixante-dix coureurs. Pour la Médaille Bordelaise, deuxième victoire de Sommacal (Talence) devant Arménio (Bégles) en nette progression. Dans le trophée de vitesse séniors, festival d’Ambarès où les hommes de Dagnan ont voulu jouer le beau rôle avec Sommacal roi du sprint, Ravat et Couturier des hommes dangereux. L’individuelle séniors fut encore une victoire pour Ambarès avec Couturier qui bat Peydecastaingt (BVC), tandis que Ravat prenait l’excellente troisième place alors que le jeune Apécèche (Ambarès) quatrième faisait jeu égal avec ses aînés. Dans celle des juniors la victoire revenait au Bécéviste Saint-Martin, alors que le cadet Seube (Cenon) nouveau venu sur la piste s’adjugeait l’élimination et qu’Eric Vermeulen confirmait sa main mise dans l’individuelle.

ÉCHOS DE DORDOGNE

- Le Prix d’ouverture du Vélo-Club Bergeracois a été gagné par le Foyen Matignon plus rapide que Martin (Mussidan) et Démortier (Bon Encontre). A signaler la 7° place de Glaudon (Guidon Sarladais) qui sort vainqueur des 3° et 4° catégories, tout comme Pouget (G. Sarlat) vainqueur chez les vétérans et classé dixième du général. La course des cadets en prologue a vu la victoire de Francis Dusseau (VC Bergerac) devant Ramadou et Blondy.

Glaudon, Malgouyat, Pouget

Glaudon, Malgouyat et Pouget se sont distingués au Prix d'ouverture du VC Bergerac

- La course de classement courue à La Canéda a été remportée par Ulbert chez les jeunes, Bertrand chez les gentlemen, et Gonzalès chez les vétérans.

Sarlat

Départ de course à La Canéda

- A Thiviers la course de classement du CC Périgourdin s’est achevée par la victoire de Christian Darrin qui devance dans l’ordre Jean Taulou, Jacques Fabre, Gérard Darrin et Tocheport. Chez les cadets, victoire de Raynal.
- A Tocane le grand prix de la fêtes de la gare s’est soldé par la victoire de Claude Denis, devant ses équipiers Jolivet et Sautier.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - 1970/10° SEMAINE © BERNARD PECCABIN
La mémoire du cyclisme en Dordogne

1 mars 2020

FRANCIS DUTEIL - SAISON 1982

1982 : UNE GRANDE VIRÉE A L’ÉTRANGER

F82

A Bressuire pour mon dernier Championnat de France des amateurs le 1° août 1982

- Pour relire l’article précédent, cliquez ici.

1982 - (amateur hors catégorie) 13 victoires

- C’est le triplé gagné par le CRCL au Championnat du Limousin qui fait la une de la saison. Les vert et rouge mettent KO tous leurs rivaux. Duteil remporte son 5° titre régional, Michel Besse finit à 35 secondes et Pascal Crouzille bien que victime d’une crevaison, décroche la 3° place mais à huit minutes des deux têtes d’affiche du club. Bouyat échoue au pied du podium devant Caudoux, Sautède, Morange, Lenfant, Vérinaud et Daniel Raymondaud.
- En fin de saison Duteil annonce son intention de se retirer de la compétition. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne rate pas sa sortie. Il s’impose à Brest, à Lagorce Laguirande, à Miallet (Trois Cerisiers), Montbron, Peyrignac, Saint-Emilion, Champniers et à Saint-Saud devant Michel Besse.
- Duteil signe sa 13° victoire de la saison à Allasac, épreuve qu’il remporte pour la 5° fois. Il devance Dupuytren, Lagarde, Pinault et Besse. Les qualités de Francis Duteil sont reconnues au niveau national ce qui lui permet de participer au Tour de Nouvelle Calédonie, puis en compagnie de Gilbert Lagarde (Guéret) au Tour de Colombie.

- Quelques places d’honneur : 2° à Saint-Mathieu, Saint-Junien (Reix), Château-Larcher, Buzançais, Chizé, Nontron, Angers, La Couronne, Périgueux, Horsarrieu, 3° à Champs, Piégut, Genillé, Saint-Hilaire la Treille, Ronde de Limoges, Bellac, Saint-Gervais Videix, Chalus et Saint-Junien.
Il se classe du Championnat des sociétés du Limousin au sein d’une équipe du CRCL où il retrouve Michel Besse, Jean Bernaben et Alain Jourdan. Championnat gagné par l’UC Brive (Dupuytren, Nicolas, Marzi, Buffière) mais devant le VC Aubusson (Ceulemans, Laskowski, Bouchet, Gilles), puis l’AC Limoges Bussière Poitevine classée 4°.

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Course de Chalus le 11 septembre 1982 où je me classe troisième

SAISON 1982  (palmarès)

13° Léguillac de Cercles (24) 14/03, 35° Couhé Vérac (86) 21/03, 20° Limoges (87) 27/03, 25° Bordeaux-Saintes (33) 28/03, 1° Lagorce Laguirande (33) 29/03, 5° Crozant (23) 03/04, 2° Buzançais (36) 04/04, 15° Cénac et Saint-Julien (24) 05/04, 19° Circuit Berrichon 8 au 10/04, 7° Saint-Savin sur Gartempe (86) 11/04, 2° Château-Larcher (86) 12/04, 30° Angers (49) 16/04, 2° Angers (49) 17/04, Angers (49) abandon 18/04, Boussac (23) abandon 19/04, 12° Angoulême-Chabanais (16) 24/04, Saintes abandon (17) 27/04, Circuit des Mines abandon 28/04 au 02/05, 1° Brest (1° étape plus général) (29) 08/05, 40° Rennes (35) 09/05, 4° Saint-Yrieix la Perche (87) 10/05, Classico RCN (Colombie) abandon à la 5° étape 16 au 23/05, 3° Saint-Hilaire la Treille (87) 29/05, 8° Mornac (16) 30/05, 1° Champniers (16) 31/05, 2° Nontron (24) 05/06, 4° Thiviers (24) 06/06, 7° Guéret (23) 07/06, 11° Montauban (82) 09/06, 3° Limoges (87) 10/06, 2° Le Dorat (87) 13/06, 8° Angoulême (16) 17/06, 25° Ma Campagne (16) 18/06, 13° Mantes la Jolie (78) 20/06, 9° Bourganeuf (23) 23/06, 2° La Couronne (16), 26/06, 9° La Rochefoucauld (16) 27/06, 9° Lussat (23) 28/06, 3° Bellac (87) 03/07, 1° Les Trois Cerisiers (24) 04/07, 6° Saint Séverin (16) 05/07, 1° Dournazac Championnat du Limousin route (87) 11/07, 12° La Souterraine (23) 12/07, 9° Châteauneuf la Forêt (16) 14/07, 9° Villandraut (33) 15/07, 4° Caudrot (33) 17/07, 8° Roussac (87) 18/07, 1° Saint Emilion (33) 19/07, 3° Bressuire (79) 21/07, 2° Chizé (79) 24/07, 4° Oradour sur Glane (87) 25/07, 5° Oradour sur Vayres (87) 26/07, Championnat de France route à Bressuire (79) abandon 01/08, 6° Juillac (19) 02/08, 3° Saint-Gervais Videix (87) Bol d’Or des amateurs 04/08, 18° Chaumeil (19) Bol d’Or des Monédières 05/08, 9° Eymouthiers (87) 06/08, 1° Saint-Saud (24) 07/08, 4° Marthon (16) 08/08, 5° Tour de Nouvelle Calédonie vainqueur de la première et de la deuxième étape, 16° de la neuvième étape 15 au 28/08, 8° Bruch (47) 01/09, 2° Périgueux (24) 03/09, 1° Peyrignac (24) 05/09, 7° Saint-Mathieu (87) 04/09, 1° Allassac (19) 06/09, 4° Rieumes (31) 07/09, 4° Agen (47) 09/09, 3° Chalus (87) 11/09, 2° Saint-Junien (87) 12/09, 40° Issoire (63) 13/09, 3° Piègut (24) 14/09, 5° Les Herbiers (85) 15/09, 20° Toulouse (31) 17/09, 2° Horsarrieu (40) 18/09, 7° Marmande (47) 19/09, 6° Saint Martin d’Ary (17) 20/09, Baignes (16) abandon 25/09, 3° Bussière Poitevine (87) 26/09, 1° Montbron (16) 27/09, 14° Miallet (24) 28/09, 3° Champs sur Tarentaine (15) 02/10, 6° Coulaures (24) 03/10, 6° Feuillade (16) 04/10, 4° Tour d’Ampurdan (Espagne) 9 au 112/10, Lussac les Châteaux (86) chute 17/10, 6° Oloron Sainte-Marie (64) 18/10, 35° Saint-Amand Montrond (18) 20/10, 3° Genillé (49) 24/10, 4° Huapai (Nouvelle Zélande) 30/10, 15° Tour Nouvelle Zélande en onze étapes 31/10 au 06/11.

Soit treize victoires pour 91 épreuves disputées, six abandons.

Francis Duteil raconte quelques moments de sa saison 1982

- Premières impressions sur la saison qui débute

- Cette année 1982, la naissance de notre premier enfant étant prévu fin juillet, je décide de raccrocher à la fin de la saison. Je dis à ma femme de ne pas en parler, car je ne veux pas que ça se sache. Au Circuit des Mines il fait très froid. Je suis victime d'un refroidissement. Le 4° jour je tousse beaucoup pendant l'étape et après l'arrivée je crache un peu de sang. Je vais voir le docteur de la course. Il me fait passer une radio des bronches et des poumons. Il n'y a rien de grave, c'est une irritation des bronches provoquée par l'air froid et il me dit que dans quelques jours tout sera rentré dans l'ordre. Bien sûr il ne faut pas que je parte demain afin de ne pas aggraver l'irritation.

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Peu avant le départ de l’étape du Dulux Tour entouré de Khala et de Pineau

En Colombie dans la Classico RCN

- A la mi-mai je suis appelé en équipe de France pour participer au Classico RCN en Colombie. Nous partons avec l'équipe Peugeot. Je retrouve avec plaisir Bernard Bourreau et Luis Ocana qui a été engagé comme traducteur par Peugeot. Le départ de la course est à Popayan qui sera détruite quelques mois plus tard par une énorme éruption volcanique et l'arrivée est à Medellin. En fin de troisième étape le peloton est toujours groupé. Je vais emmener le sprint pour Gérard Mercadier (je lui ai déjà emmené des sprints dans les courses régionales). Je remarque que mes bras sont secs et je ne me sens pas bien. Je le lui dis mais nous n'avons pas de solution de rechange. Je le sors aux 600 m. Nous sommes toujours en tête aux 400 m mais d'un seul coup je n'ai plus de forces. Il arrivera quand même à décrocher une 6° place. Le masseur diagnostique une déshydratation. Il me conseille de boire beaucoup, de manger salé et de rester sous la douche avant le repas. Nous logeons à Cali dans un hôtel de neuf étages avec piscine sur le toit. Après la douche je préfère me mettre à l'eau dans la piscine jusqu'au repas. Je ne sais pas si c'est une déshydratation ou un problème dû à l'altitude (nous ne descendons pas en dessous de 1500 m) mais je ne récupère pas.
- Dans la 4° étape je suis sans force et je me retrouve dans le dernier grupetto avec les Peugeot Perret et Sanders dès l'ascension du premier col. Je perce à l'arrière au début de la descente. En Colombie le dépannage se fait par deux motos pour chaque équipe.Les voitures des équipes suivent derrière les motos. Après un dépannage, la moto va changer de matériel à la voiture de l'équipe qui transporte le matériel. La voiture de l'équipe de France conduite par Luis Ocana est restée derrière nous pour nous dépanner tous les trois. C'est une voiture break non équipée et le matériel est transporté à l'arrière du véhicule. Je préfère récupérer ma roue arrière de rechange au milieu des autres. Je repars avec près d'une minute de retard. Il reste 120 km et je me sens incapable de les faire seul. Pour rejoindre le grupetto je vais faire une de mes meilleures descentes. Je trouve les trajectoires parfaites et je prends beaucoup d'angle dans les virages (ça va très vite dans l'air raréfié). Derrière moi j'entends les hurlements des pneus de la voiture. A l'arrivée Luis vient me dire :"vraiment aujourd'hui tu m'as fait plaisir, j'ai rarement vu une descente comme celle que tu as faite après ta crevaison".
- La 5° étape débute par l'ascension d'un col. Je jette l'éponge au bout de 10 km. Cette étape sera gagnée par Bernard Pineau, le 3°coureur originaire du Sud-Ouest de l'équipe de France.

Championnat de France à Bressuire

- La naissance de Vincent le 28 juillet va perturber la semaine précédant le championnat de France. Le championnat de France a lieu à Bressuire (79).Cela me permet de m'y rendre le samedi après-midi. C'est mon dernier championnat de France. Le circuit ne comporte aucune difficulté. Comme souvent je passe la première heure en queue de peloton. Le début de course est un peu laborieux mais c'est un bon signe pour la suite, je dois être bien à partir de la mi-course. Sur cette course sans difficultés ça va être un peu la loterie pour se trouver dans la bonne échappée s'il doit y en avoir une. Un groupe de près d'une dizaine de coureurs sort du peloton avant la mi-course. Le peloton les prend en chasse mais l'écart se creuse. Je comprends que c'est dangereux et je monte en tête de peloton pour participer à la poursuite mais l'écart s'accroit toujours. Alors que l'écart a passé la minute, je sors du peloton avec Charly Mottet. Devant l'échappée roule à plus de 46 km/h de moyenne. Nous jetons toutes nos forces dans la poursuite. Nous nous rapprochons à 200m du groupe après 15 km de chasse. Mais nous ne pouvons pas continuer sur ce rythme. Nous buttons là à 200m de l'échappée. Puis lentement mais sûrement l'écart va se recreuser. Nous nous relevons et sans nous consulter nous nous arrêtons au passage sur la ligne d'arrivée.

Tour de Nouvelle Calédonie

- Le matin du 08/08 Richard Marillier m'appelle : un des sélectionnés au Tour de Nouvelle-Calédonie ne peut pas venir et il veut une réponse immédiate. J'accepte. Rendez-vous à Roissy Charles de Gaulle avec mon vélo après demain matin. Tous les sélectionnés des pays européens sont regroupés à Roissy. Il n'y a que deux coureurs par équipes car les 3/4 du réseau routier n'est encore que des pistes en terre. Les crevaisons et les problèmes de matériel sont très nombreux. Je fais la connaissance de Bruno Georges mon équipier. Avant l'embarquement, Werner Kahla un des coureurs allemands vient me parler. Surprise : il parle parfaitement Français avec l'accent de Carcassonne. Il a vécu en France dans la région de Carcassonne jusqu'à l'age de 14 ans. Nous sympathisons et encore aujourd'hui nous gardons le contact. Les coureurs américains, australiens, japonais, néo-zélandais et tahitiens partent chacun de leur pays. A l'arrivée à l'aéroport de Tontouta, Francis Mazeau un copain Mareuillais est là qui m'attend : il est en stage de deux mois et il a entendu à la télévision que je participais au Tour de Nouvelle-Calédonie. Alain Devaud mon directeur sportif-mécanicien-soigneur assisté par Serge Valenti me prend en charge. Il me trouve un vélo, des roues et des boyaux de rechange. Je me classe 8° du prologue qui a lieu dans les rues de Nouméa. Je gagne la 1° et la 2° étape et je porte le maillot jaune pendant six jours. Je fais une mauvaise chute le 7° jour sur la piste en terre. Après l'arrivée le docteur et l'infirmière discutent pendant qu'ils me soignent. Il y a besoin d'infirmière en Nouvelle-Calédonie. L'idée de proposer ma femme m'effleure. La chute plus la fatigue font que je vais subir la course pendant la deuxième semaine. Dans le 1° tronçon en ligne de la dernière étape, je prends un coup de fringale. Dans le col de la Pirogue à 10 km de l'arrivée à Païta, je suis collé à la route mais j'arrive à limiter les dégats. Avant le 2° tronçon Païta-Nouméa un contre la montre de 27 km, je suis 5° au général. Le 4° est à près de 3 mn devant moi et le 6° à 5 mn derrière. Sauf accident le classement ne va pas changer. Alain Devaud m'emmène manger chez lui à Nouméa. J'ai très faim et j'ai envie de dormir. Simone Devaud me demande ce que je veux manger. J'ai très envie d'une omelette de pommes de terre. Elle me fait une énorme omelette que j'ingurgite entièrement. Puis je vais me coucher dans la chambre qu'ils m'ont réservée. Je m'endors immédiatement. Au bout de deux heures Alain est obligé de me réveiller. A moitié somnambule, je me prépare et nous partons pour Païta. J'aurai fait le trajet du contre la montre dans les 2 sens. Je n'ai pas le temps de m'échauffer. Je fais les 2 premiers km en dedans. Je me classe 13° de l'étape et toujours 5° au classement général. J'ai hâte de revoir mon fils et ma femme. Je prends le premier avion en partance pour Paris. Les autres coureurs resteront plusieurs jours et même plusieurs semaines.

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En médaillon l’Anglais Simon Hook qui m’a aidé dans mes démarches
pour effectuer le Tour de Nouvelle Zélande.

Simon est décédé en 1995, il avait 36 ans...

Tour de Nouvelle Zélande

- Je veux terminer ma dernière saison cycliste sur une note exotique. J'ai repéré sur le calendrier international une course en Nouvelle-Zélande, le Dulux Tour pendant la première semaine de novembre. Début juin à la course de Thiviers, je demande à Simon Hook un Anglais du CC. Périgourdin de se renseigner sur cette course puisque la Nouvelle-Zélande est rattachée au royaume de Grande Bretagne. Au mois de septembre à la course de Piégut, il m'annonce qu'il faut que je confirme mon engagement auprès de Mr Pennington à Auckland qui m'accorde 350 dollars d'indemnités de déplacement. Je me renseigne auprès des compagnies aériennes et des agences de voyages pour le billet d'avion. Je ne trouve que des vols au départ de Londres. Alors je téléphone à Alain Devaud à Nouméa. Il me trouve un billet aller-retour Nouméa- Auckland à 1600 francs. Le trajet aller-retour Paris- Nouméa coûte 7600 francs. Je contacte Motobécane la marque qui m'équipe, distribuée par mon père. Motobécane m'offre un vélo de 9000 francs. Le 18/10 à la course d'Oloron Sainte Marie, Bernard Pineau, sa femme, ma femme et moi discutons avant le départ dans le bar où nous avons pris nos dossards. Je lui dis que dans moins de dix jours je pars courir en Nouvelle-Zélande. Il veut venir. J'ai le numéro de téléphone de Mr Pennington dans mon porte-feuille. Il le réveille (il est 2 h du matin à Auckland) et se fait engager avec la même indemnité de déplacement. Il fait la même démarche que moi auprès de Peugeot qui l'équipe en matériel et obtient un vélo. Je rappelle Alain Devaud à Nouméa pour l'avertir que nous arrivons à deux. Nous arrivons le 26/10 en Nouvelle Calédonie. Alain nous récupère à l'aéroport. Notre avion pour Auckland part le 28 au soir. Le 27 après-midi nous faisons une sortie de 130 km. Nous arrivons dans la nuit à Auckland. Mr Pennington nous attend puis nous emmène dans un motel. Le matin alors que nous déjeunons quelqu'un frappe à la porte. C'est Werner Kahla ! Les retrouvailles sont chaleureuses. Werner n'est pas reparti après le Tour de Nouvelle Calédonie qu'il a terminé à la 3° place. Il a couru en Nouvelle Calédonie, il s'est engagé au Dulux Tour et il rentre en Allemagne après la course. Mr Pennington vient nous voir et nous demande si demain nous voulons courir : il y a un criterium dans la ville de Huapai avec 500 dollars au premier et 58 km. Enfin des organisateurs intelligents qui ne vont pas nous faire rouler pendant près de 3 heures mais sur dix tours de circuit roulant. Le rythme est très rapide. En fin de course l'allure est tellement rapide que le peloton se morcelle. Un Néo-Zélandais gagne légèrement détaché. Nous arrivons tous les trois avec un autre Néo-Zélandais qui ne nous a pas beaucoup aidé. Bernard se classe 3°, moi 4° et Werner 5°. Des courses comme celle-là on peut en faire tous les jours : nous n'avons pas tapé dans les réserves. Le Dulux Tour débute demain par un prologue de dix kilomètres puis 1100 kilomètres en onze étapes en six jours. Donc nous avons cinq étapes partagées en deux tronçons et le premier tronçon est toujours beaucoup plus long que le deuxième. Le départ du deuxième tronçon est toujours donné au maximum deux heures après l'arrivée du premier coureur du premier tronçon. Ravitaillement par trois motos avec cinq porte bidons de chaque côté du porte-bagage à partir du huitième kilomètre jusqu'à huit kilomètres de l'arrivée (encore des organisateurs intelligents). Quelle différence avec les courses officielles françaises où l'on ne ravitaille qu'après 80 km de course ! Il faut inscrire le numéro de dossard sur les bidons. Les distances sont données en km alors que nous sommes dans un pays anglo-saxon. Comme en Nouvelle Calédonie les équipes ne comprennent que deux coureurs. Werner qui est le seul Allemand de la course a été associé à un Américain. Mais le courant ne passe pas entre l'Allemand et l'Américain. Alors nous allons nous associer à trois. Nous avons amené des maillots de l'équipe de France mais l'organisateur fournit des maillots à tous les coureurs au nom du sponsor de la course avec des couleurs différentes. Nous n'arrivons pas à accrocher une victoire d'étape. Le dernier jour l'arrivée est à Wellington. Le premier tronçon mesure 164 km et le deuxième 22 km. Au départ de cette étape je porte le "purple jacket" avec l'inscription mountain leader. Dans ce premier tronçon il y deux classements du Meilleur Grimpeur et deux coureurs peuvent encore me battre. Le premier classement au km 111 et le deuxième au km 146. Il y a 100 km de plat en début d'étape et le vent souffle de côté au moins à 50km/h (d'après les Néo-Zélandais Wellington est la ville la plus ventée du monde). Les bordures sont mon point faible à fortiori aujourd'hui où je ne me sens pas en condition. Dés le départ le peloton se casse en plusieurs bordures. Je n'ai pas de bonnes jambes et je ne peux pas prendre la première bordure comme mes deux adversaires du classement du meilleur grimpeur. J'ai perdu mon maillot de meilleur grimpeur à l'arrivée du premier tronçon. Le départ du deuxième tronçon (10 tours plats de 2,2 km) va être donné une demi-heure après l'arrivée du premier coureur du premier tronçon.Le premier prix de ce deuxième tronçon est en nature : un service à café en argent. J'aimerais tant l'offrir à ma femme. Le circuit est un rectangle avec deux longues lignes droites. Vent arrière dans la ligne droite de l'arrivée et bien sûr vent de face dans l'autre. Dès le départ l'allure est rapide mais moins que je ne me l'imaginais (le vent et les 164 km avec les bordures du premier tronçon ont laissé des traces). A la mi-course, Miller un des meilleurs Néo-Zélandais sort du peloton. Personne n'a réagi. Je me lance seul à sa poursuite. Dans le vent de face j'ai 30 mètres à combler qui se transforment en 100 m vent dans le dos. J'ai les "grosses cuisses" et je ne reprends rien pendant deux tours. Alors au début du huitième tour, je jette tout ce qui me reste de forces vent de face. Lorsque nous reprenons le vent arrière, j'ai moins de dix mètres de retard, mais j'ai les jambes tétanisées et je n'arrive plus à mouliner le grand développement. Miller s'éloigne. Il faut que je me reprenne car le peloton étiré n'amuse pas le terrain derrière moi. Je prends Miller en point de mire. J'ai la sensation que mes cuisses se déchirent mais je conserve quatre secondes d'avance sur les premiers du peloton très étiré. C'était ma dernière course. Une page vient de se tourner. Alors que j'arrive à ma voiture suiveuse un coureur Néo-Zélandais vient me proposer comme dans les sports d'équipe d'échanger un maillot de l'équipe cycliste nationale All Black avec un maillot de l'équipe de France. J'accepte avec plaisir. Wellington est à 650 km d'Auckland. Nos suiveurs ont compris que nous faisions équipe avec Werner alors ils vont nous ramener tous les trois avec deux voitures à Auckland. Notre avion pour Nouméa partant le 10 ils nous font découvrir l'ile du Nord. Nous en avions eu un aperçu en vélo mais c'est mieux en voiture. A Nouméa le départ pour Paris est programmé pour le 12. Alors après une grasse matinée nous passons l'après-midi du 11 novembre à la plage. L'eau du Pacifique est à 26 degrés.

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A Nouméa le 11 novembre au retour du Dulux Tour, une baignade
dans le Pacifique avec Bernard Pineau.

Cette photo constitue le dernier cliché de ma carrière au haut niveau,
mes adieux à la grande compétition, en quelque sorte...

Ses équipiers : Michel Besse, Pascal Crouzille, Pascal Léobet et Alain Jourdan.
Ses adversaires : Dupuytren, Cessat, Peyramaure (Brive), Cardinal, Bacle (Civray), Parenteau (Nersac), Pinault (Blois), Landreau (Poitiers), Benoit (Boussac), Petitcoulaud, Eric Leblanc, Petit, Boury, Guéry (UVL), Brégaint (Saint-Léonard), Ceulemans (Aubusson), Demichel (Monestier), Desforges (ACC), Désiré (Atur), Ducau (Mussidan), Jany, Bidaud, Pluquet (Bellac), Poirier (Couhé), Rousseau (ACRR), Roumilhac, Suchaud (ACLBP), Lagrange (La Souterraine), Priouret (Aubusson), Deshoulières (Confolens), Sanders (Auch), Dupuy (Nontron).
Les Champions régionaux du grand Sud en 1982 : Dominique Delort (EVCC Bergerac) pour le comité d’Aquitaine, Henri Bonnand (VSSL Castres) pour les Pyrénées, Dominique Landreau (Cycle Poitevin) pour le Poitou-Charentes, Francis Duteil (CRC Limousin) pour le Limousin, Nicolas Roux (AC Clermond-Ferrand) pour l’Auvergne.
Champion de France des amateurs : Laurent Biondi (SO Pont de Cheruy/Comité Dauphiné-Savoie).
-  Classement FFC saison 1982

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - FRANCIS DUTEIL (1982) © BERNARD PECCABIN
D’après la documentation de Francis et avec ses photos
Cet article a déjà paru sur le blog la Dordogne Cycliste, devenu inactif.
Prochain épisode : 1983/84 Une année sabbatique et un retour chez les deuxièmes catégories

1 mars 2020

JACQUES VIVIER - SAISON 1952/3

VIVIER DANS LE PRIX MALAURY ET AU COURRIER DE L’OUEST

 - Relire la publication précédente.
- Après le Paris-Côte d’Azur, Vivier continue sa saison et gagne notamment le Prix Malaury couru à Tarbes et le Prix du Courrier de l’Ouest. Il passera Aspirant puis sera sélectionné au sein de l’équipe Ouest-Sud Ouest pour le Tour de France. Deuxième de l’étape Perpignan-Toulouse, il gagnera à Limoges après avoir traversé toute sa Dordogne.
- Jacques Vivier forcera même l’admiration de Fausto Coppi avec qui il fera le tour d’honneur lors de l’arrivée à Limoges. De retour à Vayrac pour un critérium, Coppi évoquera le cas de Vivier à qui il vouait un certain respect (lire en bas de page).

NOTRE FAVORI, JACQUES VIVIER CONFIRME SA CLASSE EXCEPTIONNELLE

ET ENLEVE EN GRAND CHAMPION LE GRAND PRIX MALAURY A TARBES
Après avoir contrôlé la course en tête tout au long des 200 kilomètres du parcours

- Le Grand Prix des Vêtements Malaury, premier du nom, magistralement organisé par "Pyrénées Olympique", s’est terminé en apothéose après avoir été magnifiquement accueilli par les routes de Bigorre, par la victoire du grand espoir Jacques Vivier que nous n’hésitions pas à installer favori dans notre papier de présentation de samedi.
- Le jeune et si sympathique crack de Ribérac enrichit ainsi son palmarès d’une très belle victoire qui fut d’ailleurs amplement méritée. Vivier fut sans cesse à la pointe du combat, contrôlant la course de bout en bout en payant largement de sa personne. C’est lui qui mène le plus souvent le peloton en compagnie de ses fidèles lieutenants Brun et Duteil qui annihile les premières tentatives d’échappées. C’est encore son maillot rouge et vert que l’on voit en tête dans la rude rampe de l’Escaladieu, noire de monde et aussi fréquentée qu’un col d’une étape pyrénéenne du Tour de France.
- C’est Vivier qui anime splendidement l’échappée qui échouera à Saint-Martin en compagnie de l’excellent Charentais Rippe, du champion de France de poursuite Roger Piel casqué de cuir et de l’interminable Perrin.
- Dans la côte de Pontacq, alors que seize hommes se sont regroupés au terme d’une chasse ahurissante, c’est encore Vivier qui sonne la charge, entraînant irrésistiblement dans son sillage neuf compagnons.
- Et si l’on songe que ce garçon de 20 ans a encore trouvé les ressources suffisantes pour battre au sprint un Louis Caput des meilleurs jours, on reste confondu devant tant de classe et de facilité.
- Vivier est vraiment le grand champion annoncé et sa victoire dans ce remarquable Grand Prix Malaury lui permet désormais les plus grands espoirs.

Malaury Tarbes

Vivier lors du GP Malaury à Tarbes avec le speaker Berthozat. Derrière lui à gauche Marius Duteil

LE FILM DE LA COURSE

- Soixante coureurs au départ qui est donné à 11h15 route de Vic, après la remise des dossards effectuée devant le magasin Malaury. Un seul absent notable : celle de Tacca. Train très rapide dès les premiers kilomètres. Garcia inaugure la série des crevaisons mais parviendra à rejoindre avant Maubourguet avant d’être éliminé par une deuxième crevaison. Le peloton passe au complet à Vic devant une grande affluence.
- Entre Vic et Maubourguet, Damazo, Capdevilla et Montréjeau sont lâchés. Puis c’est au tour de Brand, Came, Chasle, Pocino et Barowik d’être décramponnés. Vivier enlève la prime à Maubourguet.
- La côte de Marciac est attaquée au sprint et Bisetto enlève la prime. Kléber Piot, un des grands favoris crève au mauvais moment alors que le peloton attaque à grande allure la côte de Puydarrieux. Il ne parviendra pas à rejoindre et abandonnera un peu plus loin.
- A Lannemezan, Pasetto enlève la prime légèrement détaché. Une foule considérable acclame au passage les favoris.
- Aucun fait saillant jusqu’aux premières rampes de l’Escaladieu où nous remontons tour à tour Ossun, Menu, Allory qui peine et s’arrêtera peu après souffrant de crampes. Mélosi, Pontoni, puis Durand, Perotto et Pascali voguant de conserve. Puis un petit groupe comprenant Vasquez, Duteil et Jacob.
- Plus haut, douze hommes ensemble : Chapatte, Pagotto, Rançon, Pineau, Bonnaventure, Goya, Bermudez, Renaud, Prouzet, Barrère, Caput et Sabbadini.
- En tête, à 200 mètres environ, Vivier, Rippe, Perrin et Piel. La bagarre est maintenant déclenchée et les écarts se creusent à l’arrière.
- Les quatre fugitifs sont pris en chasse par le peloton des douze dans lequel Barrère et Caput qui mène très sec accomplissent un grand travail. La jonction s’opère à Saint-Martin. Au passage à Tarbes, seize hommes sont ensemble et Caput enlève brillamment la prime. Le peloton de tête roule sans forcer la cadence. On sent que les hommes se réservent pour l’ultime difficulté du parcours, la côte de Pontacq.
- Elle ne provoquera pas la décision. Six hommes Perrin, Pagotto, Goya, Prouzet, Barrère et Sabbadini sont en effet légèrement distancés au sommet, mais comme l’on se regarde en chiens de faïence dans le peloton de tête, la soudure s’effectue à la sortie d’Ossun. Le sprint est désormais inévitable. Vivier part à 300 mètres de la ligne, résiste à un retour fulgurant de Caput et parvient à conserver sa roue d’avance sur la ligne. Bermudez souffle de justesse la troisième place à Sabbadini qui finit très fort.
Le classement : 1. Jacques Vivier (Ribérac) les 200 kms en 5h30’ (moyenne 36,360 km/h), 2. Louis Caput (JS Tarbaise), 3. Félix Bermudez (Limoux), 4. Tino Sabbadini (Fumel), 5. Rançon, 6. Piel, 7. Chapatte, 8. Jacques Renaud, 9. Prouzet, 10. Perrin, 11. Pineau, 12. Rippe, 13. Barrère, 14. Bonnaventure, 15. Pagotto, 16. Goya, 17. Brambilla, à 6’00s, 18. Vasquez, 19. D’Agnolo, 20. Menu, etc...

Courrier 1952

Vivier lors du protocole du GP du Courrier de l'Ouest

JACQUES VIVIER EXTRAORDINAIRE CHAMPION TERRASSE BERTON
CONTRE LA MONTRE ET GAGNE LE PRIX DU COURRIER DE L’OUEST
Brillante course de Michel Brun

Courrier de l'Ouest 52 bis (Vivier)

- Niort le 20 avril - L’étonnant Jacques Vivier, le merveilleux Jacques Vivier ! Les adjectifs les plus expressifs seront bientôt impuissants à qualifier ses exploits. Samedi et dimanche, dans un Prix du Courrier de l’Ouest qui bénéficiait de la présence de nombreuses vedettes, notre Ribéracois a remporté la victoire qu’attendaient ses admirateurs. Que Jacques ait battu le Bordelais René Berton, recordman du Grand Prix des Nations, dans la spécialité familière à ce dernier, n’étonnera pas les lecteurs de ce journal. Mais ce qui est extraordinaire, ce sont les circonstances dans lesquelles ce succès fut remporté.
- Jacques Vivier avait été accablé de malheurs dans la première étape. Victime d’une chute, il avait cassé son frein avant et son dérailleur. Il dut au dévouement d’Henri Aubry de recoller au groupe de tête qui s’était enfui à toutes pédales à l’annonce de cet accident. Au sprint, Vivier mis dans l’impossibilité d’utiliser son plus grand développement, ne put disputer sa chance. Mais il n’avait pas perdu une seconde sur le groupe de tête.
Il y eut un instant de panique lorsque quelques secondes avant de prendre le départ de l’étape contre la montre, Jacques cassa son câble de dérailleur. Les officiels l’autorisèrent à partir neuf minutes après son tour. Hélas ! La réparation ne fut pas finie lorsqu’il fut appelé par le starter. Obligé de mettre trois fois pied à terre pour changer de vitesse, il n’en précéda pas moins Berton de sept secondes. Ah ! L’admirable exploit.
- La journée devait être particulièrement faste pour les autres Ribéracois. Michel Brun, en plein renouveau, rejoignit Dufraisse parti devant lui au bout de vingt kilomètres, et prit une flatteuse quatrième place au chrono. Quant au vétéran Marius Duteil, il prouva qu’il était toujours un très grand rouleur, puisqu’il se classa neuvième dans le contre la montre.
Le classement général final : 1. Jacques Vivier sur cycles Royal-Fabric, les 255 kms en 6h31’42s, 2. Berton à 7s, 3. Louis Forlini à 3’20s, 4. Sforacchi à 4’31s, 5. Quentin à 5’23s, 6. Maurice Bertrand à 5’26s, 7. Papazian à 5’35s, 8. Michel Brun à 5’44s, 9. Beasley, 10. Lagrange, 11. Regnard, 12. Meneghetti, 13. Creton, 14. Marius Duteil à 8’01s, 15. Rippe, etc....
NOTA : le contre la montre se déroulait autour de Niort sur une distance de 75 kms. Vivier l’a emporté de sept secondes sur René Berton un des meilleurs spécialiste de ce genre d’épreuves. 

TDF 52 Pau-Bx Fernandez Sabbadini Vivier

Etape Pau-Bordeaux du Tour de France avec Fernandez, Sabbadini, Vivier
Au lointain Fausto Coppi

FAUSTO COPPI OUVRE SON CŒUR :"VIVIER EST UN JEUNE
QUI A LA GRANDE CLASSE...
IL NE DOIT DEVENIR LE GRÉGARIO DE PERSONNE"
Une interview exclusive d’André Desthomas (30/09/52)

- Bien que le secret le plus absolu ait entouré l’arrivée à Brive, dans la nuit de dimanche à lundi, du Campionissimo Fausto Coppi, une bonne cinquantaine de gamins attendaient depuis 9 heures, lundi matin, devant la porte de l’Hôtel Terminus, la sortie du vainqueur du dernier Tour de France.
- Fausto Coppi qui courait à Vayrac l’après-midi, nous confia qu’il craignait de décevoir les sportifs de la région à cause d’un mauvais rhume contracté l’avant-veille et qui lui avait provoqué une assez forte poussée de température.
 "Je tâcherai quand même de faire le maximum" ajouta le champion, toujours soucieux de faire honneur à sa réputation. Sans que nous ayons eu à lui poser la moindre question, Fausto, sautant d’un sujet à l’autre, nous lança à brûle pourpoint : "Vous savez que vous avez dans votre région un coureur plein de possibilités : je veux parler de Jacques Vivier. Il a de la classe à revendre ce garçon ! " Et la conversation continua sur ce terrain... "La Gazetta dello Sports" a invité Vivier à participer à plusieurs épreuves en Italie... D’abord le Grand Prix de la Méditerranée fin octobre, ensuite le Tour de Lombardie et même le Giro l’an prochain...
Nous nous hasardions dès lors à demander à Coppi pour quelle marque Vivier courait, le cas échéant, en Italie...
"Je ne puis vous le dire, nous fut-il répondu. Mais, en ce qui concerne la Bianchi, nos effectifs en Grégario sont complets pour la prochaine saison. Et puis croyez-moi Vivier vaut mieux que cela et ça m’ennuierait pour ce garçon qu’il soit réduit - même en France - au rôle de domestique !  On n’a pas le droit de sacrifier des jeunes comme lui à un travail de valet ! "
- Quelques mots encore sur le circuit de Vayrac - Coppi aime savoir où il court - et une dernière confidence du campionissimo : "Vous êtes le premier à qui je le dis avec certitude : je ferai le Tour de France encore l’an prochain !"
Nous prenons congé...
"A tout à l’heure, à Vayrac", nous lance Fausto.
"Et surtout, conclut-il, ne répétez à Vivier ce que je vous ai dit, que si vous êtes sûr que cela ne le grisera pas"
- La suite de la saison de Vivier avec l’étape du Tour de France Bordeaux-Limoges 16 juillet 1952.

Limoges

A Limoges en 1952 de gauche à droite assis Vivier, Francis Duteil 5 ans et Stan Ockers

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – JACQUES VIVIER (1952/3) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1952 Au Tour de France

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29 février 2020

MIALLET - PALMARÈS

AUX CONFINS DU PÉRIGORD

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En 1966 victoire de Campaner (à droite) devant Dubreuil (à gauche)

- Petite commune du Nord de la Dordogne coincée entre Firbeix et Saint-Saud et limitrophe du Limousin. C’est avant tout le village natal d’André Commerie(1) (appelé le gouyassou)remarquable coureur, qui détiendrait sans doute un palmarès conséquent, s’il n’y avait pas eu la guerre (1939-1945). Mialet a été une organisation cycliste très active, puisque dès 1946 l’épreuve figure sur le calendrier. Le Cyclo-Club Périgourdin a été le club qui a été le plus présent, mais il y a eu aussi la Pédale Thibérienne, peut-être la Pédale du Nontronnais, voire le VC Arédien et enfin l’ASPTT Périgueux qui a fermé le bal de 1992 à 2002. Le record de victoires est détenu par Michel Fedrigo, père de Pierrick (cinq succès).
- En marge de l’épreuve de Miallet, programmée le dimanche qui précède le 29 septembre, il y a eu aussi l’épreuve courue aux Trois Cerisiers, un lieu-dit important de cette commune, situé juste à la limite entre la Haute-Vienne et notre département. Cette épreuve des Trois Cerisiers (qui avait lieu le premier dimanche de juillet)a été organisée tour à tour par la Pédale Thibérienne et l’Union Cycliste du Nontronnais, chère à Jean-Claude Védrenne. Mais la commune de Miallet a également organisé un prix cycliste au profit des petites catégories au printemps, ceci durant une petite période. C’est une raison de voir sur certaines années du palmarès, plusieurs noms.

Trois Cerisiers 89

Claude Lévêque (UV Limousine) vainqueur le 2 juillet 1989 aux Trois Cerisiers répond à Jean-Louis Roche
le speaker de service. Lévêque avait gagné devant Nicolas Fiacre (ASPTT Périgueux) et Charly Denis du même club.

Palmarès connu de l’épreuve de Miallet : 1946 Troutaud (Cahors), 1947 Charles Martin (CC Périgourdin), 1948 André Commerie (Pédale Faidherbe), 1949 Gilbert Ducourneau (Mont de Marsan), 1950 Adolphe Pras (Jarnac), 1951 Jacques Vivier (CA Ribérac), 1952 Georges Aymard (CRC Limousin), 1953 Louis Rigon (AS Miramont), 1954 Marcel Boucherie (CC Périgourdin), 1958 Maurice Réjasse (CRC Limousin), 1960 Claude Gabard (Châtellerault), 1962 Robert Verdeun (SA Bordelais), 1966 Francis Campaner (CC Bordelais), 1967 Roger Saladié (UA Vic), 1970 Roger Saladié (UA Vic), 1971 Francis Duteil (CRC Limousin), 1973 Michel Fedrigo (Pédale Tonneins), 1974 Michel Fedrigo (Tonneins), 1975 Francis Lopez (CA Créon), 1977 Jean-Marie Valade (EC Foyenne), 1978 Bernard Pineau (US Talence), 1979 Roger Saladié (CV Montastruc) 1980 Michel Fedrigo (VC Bazas), 1981 Michel Fedrigo (CC Marmande), 1982 Michel Fedrigo (CC Marmande), 1983 Jean-Luc Besse (CC Périgourdin), Jean-Marie Valade (EC Foyenne), 1984 Didier Virvaleix (CC Périgueux), Eric Valade (EC Foyenne), 1985 Philippe Chalopin (UV Limousine), Patrick de Santi (UC Entre Deux Mers), 1986 Hervé Lavignac (CC Périgourdin), Francis Dubreuilh (CC Périgourdin), 1987 Patrice Peyencet (CC Périgueux), Francis Bardet (CRC Limousin), 1988 Jean-Francis Vincent (CC Marmande), Franck Arnal (AS Saint-Junien), 1989 Didier Dutertre (CC Périgourdin), 1990 Dominique Lehuitouze (UC Lockrist-Hennebont), 1991 Fernand Lajo (US Bouscat), 1992 Mickaël Sourdy (CC Vervant), 1993 Philippe Mondory (GC Orléans), 1994 Gaëtan Secher (US Saint-Herblain), 1995 Bruno Thouroude (VC Chartres), 1996 Jérôme Gourgousse (UC Châteauroux), 1997 Victor Melkior (RC Mussidan), 1998 Victor Melkior (RC Mussidan), 1999 Carl Naïbo (GC Bergerac), 2000 Jean-Claude Mespoulède (ASPTT Périgueux) et Guy Rauzet (gentleman), 2001 Jérôme Le Solliec (UC Brive), 2002 Olivier Martinez (EVCC Bergerac).
- Ce Prix des fêtes s’est couru longtemps le mardi c'est-à-dire à la fin de la fête.

Palmarès connu de l’épreuve des Trois Cerisiers : 1951 André Commerie (Pédale Faidherbe), 1980 Philippe Berron (VC Leroy-Somer), 1981 Jean-Louis Berron (VC Leroy-Somer), Maurice Loustalot (AJ Montmoreau), 1982 Francis Duteil (CRC Limousin), 1983 Alain de Carvalho (UC Brive), 1984 Eric Leblanc (VC Roubaix), 1985 Alain de Carvalho (UC Brive), 1986 Jérôme Lotton (AC Limoges Bussière Poitevine), 1987 Claude Lévêque (UV Limousine), 1988 Eric Raud (CCP Nontron), 1989 Claude Lévêque (UV Limousine), 1990 Daniel Delmon (CC Périgourdin).

photo 026

Marius Duteil, Commerie (le plus petit) au centre et Brun lors du prix Lafond en 1951 à Périgueux

(1) Palmarès saison 1946 d’André Commerie licencié à la Pédale Faidherbe

 21/04/46 - 3° Prix Henri-Blanc  Brive-la-Gaillarde, 28/04/46 - 4° du Critérium du Printemps  Périgueux, 01/05/46 - 3° Éliminatoire régionale du G. Prix de l' Humanité, 12/05/46 - 15° Grand Prix de la Cité  Limoges, 19/05/46 - 2° Grand Prix du Travailleur Limoges, 30/05/46 - 2° Prix du Pont Saint-Jean  Limoges, 30/05/46 - 1° Prix du Pont Saint-Pierre  Limoges, 31/05/46 - 6° Prix Pierre-Laumond  Brive-la-Gaillarde, 03/06/46 - 3° Grand Prix de Saint-Mathieu, 05/06/46 - 1° Grand Prix de Cherveix-Cubas, 06/06/46 - 1° Grand Prix des Eyzies-de-Tayac, 11/06/46 - 5° Grand Prix de Saint-Yrieix, 16/06/46 - 2° G.P. de la Ville & des Commerçants de Périgueux, 23/06/46 -5° Prix de Gourdon, 30/06/46 - 1° Grand Prix du V.C. de Brive, 30/06/46 - 1° Prix de Lalinde, 07/07/46 - 3° Grand Prix de Saint-Junien, 08/07/46 - 1° G.P. de la Ville & des Commerçants de La Rochefoucault, 14/07/46 - 1° Prix de Sarlat, 21/07/46 - 6°G.P. de la Ville de Périgueux & des Commerçants, 28/07/46 - 1° Grand Prix de Saint-Léonard, 29/07/46 - 12° Grand Prix d'Oradour-sur-Vayre, 04/08/46 - 2° G.P. de la Ville & des Commerçants de Limoges, 16/08/46 - 8° Grand Prix de la Libération  Brive, 19/08/46 - 6° G.P. Gilles & de la Municipalité  Le Grand Bourg, 22/08/46 - 1° Grand Prix de Saint-Priest-Taurion, 30/08/46 - 1° Prix de Daglan, 08/09/46 - 2° Prix d'Issigeac, 10/09/46 - 1° Grand Prix de Piégut-Pluviers, 16/09/46 - 1° G.P. du Commerce & de l'Industrie de Mussidan, 22/09/46 - 1° Circuit de Montbron, 22/09/46 - 2° Prix de Clôture du VC Brive, 24/09/46 - 5° Grand Prix de Miallet, 30/09/46 1° Grand Prix de la Commune Libre de Nontron, 31/12/46 - 1° Championnat du Limousin  par addition de points, 24/06/47 - 1° Prix de Saint-Jean à La Couronne.

- La carrière de Commerie avait débuté bien avant la guerre. Elle s’est terminée dans les années 50. La gentleman dite "la Valentin Huot" a longtemps reçu le réputé citoyen de Mialet qui est venu s’illustrer même dans ses vieux jours... Et si quelqu’un détient son palmarès complet, n’hésitez pas de me l’adresser.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – MIALLET © BERNARD PECCABIN
Réédition d’articles parus sur le blog la Dordogne Cycliste

29 février 2020

SAINT-MARTIAL DE VALETTE 16 MAI 1999

CHAMPIONNAT DE DORDOGNE DES JEUNES

- Saint-Martial de Valette est un village qui colle à la ville de Nontron et qui a accueilli en son temps héroïque le "Grand Prix Pierre Dumas". Aujourd’hui, plus une trace de cyclisme ne subsiste et c’est pour cela que "Rétro Dordogne" revient à ce championnat des jeunes qui est sans doute une des dernières courses de la commune.

1999 SMV Minimes

Départ des minimes pour une course par le Cluzeau, Grolhier et Yonnet

- En ce 16 mai 1999, l’équipe des "Dutertre" qui ont résidé dans cette commune avaient mis les petits plats dans les grands pour cette épreuve. Mickaël Delage n’a eu aucune peine à remporter le titre minime. Auréolé déjà de huit succès depuis le début de la saison, l’élève de Marc Dutreuilh semblait rouler sur une autre planète, comme en état de grâce. Reste à connaître maintenant sa véritable valeur lorsque le titre Aquitain sera mis en jeu. Derrière, le jeune Larpe aura tenté de résister, pris en tenaille par l’homme de tête et la meute des Montponnais issus de l’école de cyclisme de l’UC Montpon. Et dans cette lutte, le Nontronnais parviendra à rallier la banderole en deuxième position, privant les Montponnais des trois médailles qu’ils auraient pu remporter avec un petit peu plus de technique et de lucidité.

1999 SMV Minimes podium

Podium des minimes avec Versos, Delage et Larpe

Classement : 1. Mickaël Delage (UC Montpon), 2. Mickaël Larpe (CCP Nontron), 3. Jonathan Versos (UC Montpon), 4. Courtois (UC Montpon), 5. Rémi Dutreuilh (UC Montpon), 6. Lionel Céruelo (EVCC Bergerac), 7. Yan Monribot (CC Lindois), 8. Cheminade (GC Bergerac), 9. M. Joubert (CC Périgueux), 10. Cyril Authier (CC Périgueux), etc...

- L’évènement, c’est Alvès qui l’a produit, en allant jusqu’au bout de son entreprise hardie. Si le Pététiste Comte a paru pendant deux tours, être en mesure de constituer une menace pour notre périgourdin, il n’en fut plus de même en fin de course puisque l’élève du président Paul franchissait la ligne d’arrivée avec une avance confortable de 2’36s. Chez les quatre hommes placés en contre attaque, le SC Périgord tirera son épingle de jeu avec Fradin 3° et Brusson 4°, soit deux cadets 1° année sur qui il faudra désormais compter pour le titre de l’an 2000.

1999 SMV juniors (2)

Ci-dessus le podium cadets à l’heure des récompenses.

Classement : 1. Guillaume Alvès (CC Périgueux), 2. Nicolas Comte (Asptt Périgueux), 3. Fradin (SC Périgord), 4. Adrien Brusson (SC Périgord), 5. G. Otchapowski (CC Périgueux), 6. Bassot (GC Bergerac), 7. Grand (EC Ribérac), 8. Darnac (Saint-Astier), 9. D. Augiron (JS Astérienne), 10. Florian Ginsou (CC Périgueux), etc...

1999 SMV Cadets départ

Départ des juniors

- Très curieusement, la course juniors se dessina au 35° kilomètre, avec un groupe de sept garçons qui semblaient s’entendre comme larrons en foire. Mais au fur et à mesure que le compte à rebours annonçait l’issue finale, la nervosité gagnait cette petite troupe pour lesquels il n’y avait que trois places sur le podium, ce qui condamnait les quatre autres à vivre une après course difficile. La dernière ascension ne livrera même pas son verdict et ce sont sept hommes qui se présenteront pour un sprint royal, où le jeune Lamiraud prouva qu’il en avait sous la socquette en exécutant les Bergeracois du Guidon Club pourtant bien placés pour rééditer le fameux tiercé de l’an passé. Mickaël Lamiraud, le plus grand de la bande des sept, devenait ainsi le plus grand sur cette marche du podium. Déjà champion cadet en 1997, battu sur ses terres à Verteillac l’an passé, il savourait son succès et cette belle revanche. Car si on dit que la défaite blesse, on dit aussi qu’elle nourrit et régénère l’ambition, au point de multiplier les forces lors de la prochaine confrontation. Et  à Saint-Martial de Valette, le Ribéracois n’a pas manqué celle-ci, prouvant ainsi que la persévérance est toujours récompensée.

1999 SMV Juniors

Podium des juniors avec Naïbo, Lamiraud et Barret

Classement : 1. Mickaël Lamiraud (EC Ribérac), 2. Florian Barret (GC Bergerac), 3. Carl Naïbo (GC Bergerac), 4. Julien Courbalay (JS Astérienne), 5. Dubourg (Pédale Faidherbe), 6. Thierry Michaud (UC Montpon), 7. M. Estay (GC Bergerac), 8. Emmanuel Joubert (CA Périgueux), 9. D. Cabiron (CA Périgueux), 10. J. Cabiron (CA Périgueux), etc...

1999 SMV Lamiraud et Delage

Mickaël Lamiraud pour les juniors (EC Ribérac) et Mickaël Delage pour les minimes (UC Montpon)
semblent apprécier ci-dessus le maillot et les honneurs du protocole.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – SAINT-MARTIAL DE VALETTE © BERNARD PECCABIN
La mémoire du cyclisme en Dordogne

28 février 2020

JACQUES VIVIER – SAISON 1952/2

VIVIER ET LE PARIS-CÔTE D’AZUR,

- La saison 1952 de Jacques Vivier débute avec le Paris-Côte d’Azur (NDLR : aujourd’hui Paris-Nice). Une épreuve courue avec les pros. Mais avant cette classique goûtons les joies du trio grâce encore à la fine plume de Camille Mathonnière qui nous décrit l’ambiance... (Relire la 1° partie de ce reportage sur ce LIEN.)
- Puis retour aux faits d’armes et lecture de la presse nationale sur les exploits de Jacques Vivier, presse qui ne tarit pas d’éloges sur le coureur Mareuillais...
- En 1952, l’équipe Royal-Fabric se composait de : Joseph Amigo, Henry Aubry, Angel Barquero, Jean Bidart, Michel Brun, Marcel Bruni, Miguel Fombellida, Marcel Guitard, Frans Leenen et Amédé Rolland.

VIVIER

Vivier, Brun et aussi Duteil sont partis vers le soleil et les fleurs
(de notre correspondant de Mareuil)

- Dimanche matin 9 mars, place du Marché à Mareuil sur Belle. La 15 CV traction noire de Duteil est rangée devant son magasin, prête à partir. Un groupe de curieux stationne et discute. C’est aujourd’hui le premier départ de la saison pour la première course de classement du CA Ribéracois.
- Duteil scrute le ciel couvert. Pourvu qu’il ne pleuve pas et que les gamins soient à l’heure. Ils sont tellement insouciants. Calmement il commence à arrimer son vélo lorsque d’un seul coup il se trouve entouré de quatre cyclistes qui arrivent sac au dos. Les deux Vivier et les deux Brun, les aînés Jacques Vivier et Michel Brun, les champions. Les deux cadets, Christian Vivier 18 ans qui cette année, veut en tâter lui aussi, et Jacques Brun qui va commencer sa deuxième saison, alors que l’année dernière, il a gagné douze courses de 3° et 4° catégories
.
- 21 + 21 + 20 + 18 = 80 ans à eux quatre. Pas étonnant que pour tous les Mareuillais ils soient les gamins, alors que Duteil qui aura 37 ans ce mois-ci, fasse figure d’ancien. Un ancien qui a d’ailleurs bon pied bon œil et qui pourra cette année se permettre encore de montrer sa roue arrière à quelques uns dans les arrivées.
- Le petit groupe discute mais la mère poule consulte la monte. "Dépêchons nous, les enfants, il nous faut montrer l’exemple et arriver à l’heure à Ribérac". Tous s’affairent. Les vélos sont attachés, tout est prêt, nous partons, car votre serviteur est aussi du voyage.

Une aubaine, dix jours de vacances sur la Côte d’Azur
- Le sujet de conversation n’est pas la course de classement à laquelle ils vont participer à Ribérac, mais le départ, la nuit prochaine pour la Côte d’Azur. En effet, un mécène sportif a offert au célèbre trio dix jours de vacances sur les rives de la Méditerranée, tous frais payés. Vous parlez d’une aubaine ! C’est le moment d’en profiter. Duteil lui connaît déjà la Côte d’Azur, mais pour nos deux jeunes, ce sera une découverte. Ils sont heureux, ils ont de la joie plein les yeux.
"Alors les enfants, vous êtes contents ?"
"Vous pensez, on le serait à moins, c’est tellement beau là-bas, parait-il."
"Vous emmenez les vélos ?"
"Bien sur que nous allons rouler toute la semaine et profiter du soleil pour nous entraîner tout en admirant le paysage"
Duteil, tout en conduisant, me lance :
"Et puis tu comprends, dimanche nous irons à Marseille au Grand Prix du Catox. C’est la première grande belle de la saison, les clients ne manqueront pas. Cela nous donnera en prenant le départ une idée de ce que nous valons actuellement."
Je me tourne vers Vivier, assis près de moi. Les yeux dans le vague, il n’a pas l’air d’être là et me semble poursuivre un rêve intérieur. "Et bien, grand tu dors ?"
Il sursaute : "Oh non, mais je pensais au Catox. Vous vous rendez compte, deux cents gars au départ. Rien que des costauds qui ont déjà terminé leur préparation. On va se faire rincer proprement. Qu’en penses-tu Michel ?"
Brun l’optimiste ne se frappe pas pour si peu.
"Et puis après ? dit-il en riant. Si nous sommes lâchés nous ne seront pas les seuls et nous aurons au moins l’occasion de faire une bonne partie de manivelles."

Du travail : "S’affûter" pour la saison et non "casser les carreaux"
- Très juste. Et pour la suite quels sont vos projets ?
Les deux réponses arrivent ensemble et parfaitement identiques :
"Oh pour cela demandez à M’sieur Marius Duteil, c’est lui qui décide."
- Bon alors Marius, je peux de poser la question ?
"Bien sûr, d’ailleurs tu sais ce n’est pas compliqué. C’est tracé d’avance. J’ai déjà reçu de nombreuses propositions d’organisateurs et même nous ne pourrons pas aller partout, car nous sommes demandés dans plusieurs endroits pour les mêmes dates : Tarbes, Bordeaux, Brive, Niort, Poitiers et même Le Mans. Nous aurons du pain sur la planche."
Mais dans l’immédiat que faites-vous ?
"Et bien voilà nous faisons la course de classement à Ribérac puis nous partons cette nuit pour Cannes. Nous y passerons la semaine. Dimanche prochain, on fait le Grand Prix Catox à Marseille. Puis nous revenons mardi. Vivier repassera à sa caserne à Bordeaux, reprendre une autre permission, car il est toujours militaire, et le vendredi avec Brun, départ pour Paris, où le dimanche 23 ils participeront au Critérium National. Ce sera pour eux une bonne mise en jambes pour prendre, deux jours après, le mardi 25, le départ de Paris-Côte d’Azur, en six étapes.
- Bigre pour un début de saison, ça peut compter. Qu’en pensez-vous les enfants ? Cela ne vous fait pas peur ?
Brun toujours plus prompt que les autres répond le premier :
"Bah ! Il faut bien commencer par quelque chose. En tout cas, après ça, on devrait être affûtés pour la saison."
Vivier parle à son tour :
"Peur ? Non surtout que nous n’y allons pas pour casser les carreaux. Ce que je voudrais, ce serait seulement me rendre compte de mes possibilités auprès des grands As. Après ma foi, on verra, la saison est longue, on a encore le temps."

Une partie de manivelles à Ribérac puis en route vers le soleil
- Nous arrivons à Ribérac. L’un des camarades de club, voyant arriver la voiture et les cinq vélos lance gaiement à l’adresse des autres concurrents : "Nous sommes fichus, les gars, voilà la maffia qui s’amène. Il ne va pas rester grand-chose pour nous."
Evidemment, à l’issue des 60 kilomètres menés à toute allure, notre trio nettement détaché et derrière eux, Jacques Brun réglait le peloton au sprint. De quoi décourager les collègues.
Retour à Mareuil. L’après-midi est consacré à préparer la voiture, le matériel et les valises. Vers cinq heures tout est prêt. Rendez-vous à 3h00 du matin dit Duteil.
Et à trois heures précises, des voix étouffés sur la place, de la lumière chez Duteil puis plus rien. Mme Duteil qui est aussi du voyage, s’installe près de son mari avec son fils. Nos deux jeunes derrière commencent déjà à chercher une position confortable pour dormir de leur sommeil de vingt ans. Un dernier claquement de portière, des phares qui balayent l’obscurité, un puissant moteur qui gronde, dont le bruit s’éloigne et se perd dans la nuit. Ils sont partis vers le soleil et les fleurs...

Camille MATHONNIERE (de Mareuil sur Belle)

Le magnifique exploit de Jacques Vivier dans Paris-Côte d’Azur

- Le sympathique champion du CA. Ribéracois, l’élève du magicien Marius Duteil, le camarade inséparable de Michel Brun, le crack ces cycles Royal-Fabric, vainqueur de la Route de France, Champion de France militaire sur route 1951, vient de se couvrir de gloire au cours de la première épreuve française à étapes Paris-Côte d’Azur.
Cette course disputée en six étapes voyait au départ la majorité des meilleurs coureurs mondiaux parmi lesquels : Koblet, Kubler, Bobet, Impanis, de Santi, Géminiani, Teisseire, Rossel, Wagtmans, Vietto, Blomme, Barbotin, Zampini, Robic, Zélasco, Dupont, Couvreur, Dotto, etc...
- La première étape courue par un mauvais temps écœura un peu Jacques Vivier, qui se classa 70°. Par la suite, il se mit vraiment dans le bain, remontant chaque jour au classement général.
- Dans l’étape contre la montre Antibes-Grasse, il prit une superbe quatrième place derrière les grands spécialistes que sont Bobet, Barbotin et Impanis.
- Le lendemain dans la dernière étape Grasse-Nice, il réussit un magnifique exploit. Echappé avec Jacques Dupont au début du parcours, il passa le col de Castillon avec quatre minutes d’avance sur Bobet et ses compagnons. Il ne perdit celles-ci que dans les onze kilomètres de la montée de Braus que par suite d’une erreur de développement ne pouvant passer un braquet plus petit que 48 x 22. Parvenu à passer le premier au sommet de ce fameux col, Jacques Vivier termina à Nice à quatre longueurs de Bobet et Impanis. Au classement général notre champion se classait 15°, gagnant 55 places en cinq étapes.
Toute la presse sportive française consacre de longs articles à Jacques Vivier, véritable révélation de cette course au soleil dont il fut le roi de la montagne.
Nous lisons sous la plume de Gaston Bénac : "Sous la pluie qui faisait rage, sur la route qui borde la mer, nous ne pouvions qu’admirer la souplesse et l’élégance de cette belle mécanique dont les bielles tournaient bien droites, tandis que le buste ne bougeait pas, semblant faire corps avec la machine. La sensation de la course, ce fut la révélation de ce jeune coureur de 22 ans qui se nomme Vivier et qui nous vient de Ribérac. C’est là un véritable champion de demain. "
Roger Cornet dans "Ce Matin" écrit : "Vivier méritait de s’octroyer le Prix de la Montagne, car il n’hésita pas à s’enfuir dès le départ de Grasse réussissant l’exploit n° 1 de cette ultime journée. Bobet fut d’ailleurs le premier à féliciter Vivier de la conduite et de la grande classe du Ribéracois qui s’était fait un plaisir et un honneur de lui emmener le sprint."
Enfin Marcel Bidot qui sera le directeur sportif de l’équipe de France du Tour, juge Jacques Vivier dans les colonnes de l’Equipe : "Si Louison s’est confirmé grand champion, Vivier a été pour moi une révélation. Le cran et l’audace de ce jeune garçon m’ont véritablement enchanté."
Classement de la 5° étape Antibes-Grasse contre la montre : 1. Louis Bobet les 69 kms en 1h47’56s, 2. Barbotin en 1h49’03s, 3. Impanis en 1h 50’35s, 4. Jacques Vivier en 1h51’18s, 5. Dotto en 1h51’19s, 6. Zampini en 1h51’37s, 7. Blomme en 1h51’39s, 8. Coste en 1h52’07s, 9. Mattéoli en 1h52’18s, 10. François Mahé et Marcel Verschueren en 1h53’, etc... 

Jacques Vivier, la révélation de Paris-Côte d’Azur sera classé aspirant

- Jacques Vivier a terminé Paris-Côte d’Azur en boulet de canon, confirmant tous les espoirs. Le champion de France militaire qui sera démobilisé le 9 avril est encore indépendant. Mais bientôt, dès demain peut-être, il sera classé d’office parmi les aspirants par le Comité du Limousin. Il devra dès lors lutter chaque dimanche avec les professionnels et il pourrait fort bien participer le 13 avril à Paris-Roubaix.
La décision du Comité du Limousin risque de précipiter les projets élaborés depuis longtemps par Vivier. Il ne veut pas pour l’instant quitter ses constructeurs de Royal-Fabric, MM. Desnoyers et Simon
Antonin Magne, rappelons-le aimerait l’avoir sous sa coupe. Vivier d’ailleurs s’est promis de passer sous les couleurs de Mercier lorsqu’il deviendrait professionnel : "A sa place, je ne disputerai pas le Tour de France cette année, nous a dit Antonin Magne hier. Il n’a pas 22 ans et l’avenir est à lui, rien ne presse... "

Ce qu’a écrit la presse sur l’exploit de Vivier dans Paris-Côte d’Azur

- Sur la première page du Journal du Dimanche, le nom de Jacques Vivier (à qui la chronique de l’homme du jour est consacrée) revient constamment. Gaston Bénac n’hésite pas à écrire : Mais la véritable révélation fut incontestablement le jeune Vivier de Ribérac, un joli pédaleur qui ignorait, il y a trois jours encore ses possibilités : Et ce routier, quelques kilomètres après le départ de Grasse, s’enfuyait avec le consciencieux Toulousain Jacques Dupont vers l’aventure possible. Sous la pluie qui faisait rage, sur la route qui borde la mer, nous ne pouvions qu’admirer la souplesse et l’élégance de ces deux belles mécaniques dont les bielles tournaient bien droites, tandis que le buste ne bougeait pas, semblant faire corps avec la machine. La sensation de la course, ce fut la révélation de ce jeune coureur de 22 ans qui se nomme Vivier et qui nous vient de Ribérac. C’est là un véritable champion de demain. Impanis a confirmé sa grande condition actuelle et Dotto s’est lui confirmé comme le roi des grimpeurs.
René Dunan a suivi pas à pas la chevauchée de Vivier. On note au hasard de la plume : Dès l’attaque du col, Vivier joue sa carte, une carte magnifique, celle de vainqueur à Nice, qui peut lui faire prendre place  parmi les plus sérieux espoirs du cyclisme français. Il lâche Dupont et en 20,5 kms, il lui prend une minute. Il monte à son train et pédale avec une aisance déconcertante. A quatre kilomètres du sommet de Braus, Vivier a trois minutes d’avance, mais dans les derniers lacets il accuse une très sérieuse défaillance. Il paie l’extraordinaire effort qu’il fournit depuis ce matin, il réagit avec un courage surprenant. Sa lutte est émouvante. Va-t-il s’effondrer avant le sommet et prendre ainsi le fruit de son audacieuse tentative ? Le soleil a de nouveau disparu et le brouillard enveloppe toute la vallée. Au moment où Vivier franchit le sommet, Bobet surgit à trois mètres de lui. Sentimentalement, on eût aimé voir Vivier récompensé pour son échappée de 150 kilomètres, que chacun considérait comme une folie. Il a été la véritable révélation de ce Paris-Nice où il s’est montré l’égal des meilleurs. En prenant le départ de Paris-Côte d’Azur, Jacques Vivier accomplissait un coup d’audace. Ce coup d’audace a réussi !
Jean Leuliot dans l’Aurore, est catégorique : Pendant ces deux jours, un jeune coureur s’est révélé et vient donner un peu d’espoir à ceux qui regrettent la supériorité de Bobet. C’est le jeune indépendant de vingt et un ans, Jacques Vivier, vainqueur l’an dernier de la Route de France. Samedi, Vivier avait déjà surpris tout le monde en se classant quatrième sur le parcours montant et pénible. C’était un bel exploit pour ce jeune. Voilà enfin un jeune champion dans lequel beaucoup vient le digne successeur de Bobet.
Le Parisien Libéré publie en tête de sa page sportive deux photos côte à côte de Vivier et Bobet avec cette légende : Vainqueur l’an passé de la Route de France, Vivier a tenté sa chance chez les professionnels. Coureur brillant, courageux et bon rouleur, il a été la grande révélation de Paris-Côte d’Azur. Les spécialistes lui prédisent le plus bel avenir. Il sera suivi avec attention dans les prochaines épreuves.
Roger Cornet dans "Ce Matin", sous le titre : "Vivier a étonné Bobet" écrit : Vivier méritait de s’octroyer le Prix de la Montagne, car il n’hésita pas à s’enfuir dès le départ de Grasse, écoutant en cela les conseils de son avisé directeur technique Camille Narcy qui lui déclarait : "Tu en as épaté plus d’un hier en terminant quatrième de la course contre la montre derrière Bobet, Barbotin et Impanis. Joue dons le tout pour le tout, puisque demain c’est fini". C’est à ce jeune et bel espoir, encore militaire pour quinze jours qu’allait donc revenir l’exploit numéro un de cette journée. Bobet fut d’ailleurs le premier à féliciter Vivier de la conduite et de grande classe du régional qui s’était fait un plaisir et un honneur de lui emmener le sprint devant un Impanis fatigué.
Après avoir conté la fantastique dernière étape de Jacques Vivier, Claude Tillet conclut dans l’Equipe :Ainsi après un début difficile, le vainqueur de la Route de France 1951 aura utilisé ce Paris-Côte d’Azur pour faire la preuve de ses grandes qualités. Il est long, musclé, courageux, adore visiblement le vélo, et nous voyons en lui un des garçons les plus attachants de ce Paris-Côte d’Azur déjà dur par lui-même et rendu plus rude encore par le mauvais temps qui ne cessa guère de nous escorter.
Marcel Bidot qui sera le directeur technique de l’équipe de France dans le Tour, juge ainsi Jacques Vivier dans les colonnes du même confrère : "Si Louison s’est confirmé grand champion, Vivier a été pour moi une révélation. Après avoir été brillant entre Antibes et Grasse dans l’effort solitaire, il n’a pas hésité à tenter sur un parcours difficile une aventure qui semblait follement téméraire. Pourtant il faillit la mener à bien et s’il avait adopté un braquet plus petit dans le col de Braus, il n’eut peut-être pas été rejoint. Le cran et l’audace de ce jeune garçon m’ont véritablement enchanté. Il n’est pas impossible que le Paris-Côte d’Azur 1952 demeure par la suite celui qui lança une nouvelle étoile sur la route."
Gaston Bénac commence ainsi dans France Soir le commentaire qu’il consacre à la course au soleil : "Lorsqu’il vit Jacques Vivier, qui s’était échappé avec Dupont peu après le départ, ne pas perdre une seule seconde sur les fougueux contre attaquants au sommet du col de Castillon, on put entrevoir un instant l’exploit sensationnel : la victoire d’un tout jeune indépendant ignoré de la grande foule il y a quelques jours encore.
Hélas ! en voulant attendre son camarade de fuite et presque compatriote Jacques Dupont, poussant un trop grand braquet, Vivier faiblit dans les trois derniers kilomètres de l’escalade du col de Braus et se laissa rejoindre par Bobet, Impanis et Dotto, beau trio d’hommes en forme.
C’est la première fois que l’enfant des environs de Ribérac courait avec les grands professionnels, lui qui jusqu’ici s’attaquait à des tâches plus modestes avec les amateurs et les indépendants. Dès le début de la course Paris-Côte d’Azur, son coup de pédale, son allure souple, ses jambes fines mais bien dessinées, qui tombaient droit, sa combativité aussi, nous avaient séduits. Mais il était parti sans apprentissage aucun, sans métier, ne sachant trop où il allait. Il mit trois étapes à étudier les "grands" puis il réalisa. Et ce jeune garçon tout simple, qui termine son service militaire à Bordeaux, n’est pas dépourvu de jugement. Il sait où il va.
- Non je ne ferai pas Paris-Roubaix, ni les grandes classiques. Par contre, les épreuves par étapes m’intéressent et je serais heureux si je pouvais courir le Tour de France.
"En attendant je vais m’accorder trois jours de repos à Nice. Ce pays est si beau, mais hélas, je ne l’ai pas vu sous le soleil. Alors vous comprenez !..."
Déjà les grandes marques font à ce jeune coureur les yeux doux. Mais lui ne s’emballe pas. "Je n’ai pas encore signé, nous confiait-il hier soir. J’ai le temps d’y réfléchir"

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – JACQUES VIVIER (1952/2) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1952 Vivier dans le Prix Malaury et celui du Prix du Courrier de l’Ouest

27 février 2020

FRANCIS DUTEIL - SAISON 1981

1981 : UNE FOIS DE PLUS PRÉSENT AU CHAMPIONNAT DE FRANCE

- Pour relire l’article précédent, cliquez ici.

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Aux Trois Jours des Mauges en mai, avec l’équipe
(Francis Duteil, Morange, Benoit, Michel Besse et Gilbert Lagarde).

1981 - (amateur hors catégorie) 10 victoires :

- Durant toute sa carrière Francis Duteil n’aura pas été épargné par la malchance. C’est à nouveau le cas cette saison. Début juin, alors qu’il a déjà en poche sa sélection pour le Tour de Yougoslavie, Francis Duteil doit déclarer forfait après avoir été sauvagement agressé par un spectateur à l’arrivée des boucles de Bandiat Tardoire. Une fracture du nez va le laisser au repos plusieurs semaines.
- Nouveau coup dur à Saint-Laurent sur Gorre, où Duteil est victime d’une chute à deux tours de l’arrivée. Des côtes fêlées, vont le priver d’une nouvelle participation au Tour du Limousin. Malgré ces problèmes, Duteil réalise une très belle saison. Il se distingue notamment au GP de la Tomate à Marmande, aux Trois Jours des Mauges, au circuit du Cantal, aux Six heures de Brest. Il triomphe également à Bergerac, Gauriac et à Périgueux-Mensignac. Au Buisson de Cadouin, il devance Foucher (Laval) et Ignace (Marmande).
- A Saint-Vaury, il démarre dans la dernière côte et triomphe avec 20 secondes d’avance sur Besse, Parenteau, Lagarde, Simonot, Lafaix, Bouyat, Morange, Gaillard et Cuisinaud. A Auzances, nouvelle victoire en solitaire devant Nicolas, Le Dain, Besse, Pitard, Dupuytren, Roman, Boutonnet, Simonot et Laskowski.
- A Vigeois sous une chaleur torride, il réalise le doublé devant Blagogevic (ACBB), Najjari, Parenteau, Le Dain, Loustalot, Pinault, Roman, Stoikowitch, et Estève. Francis Duteil termine brillament la saison en Haute-Vienne en s’imposant à Bussière Poitevine devant Buffière, Dupuytren, Lenfant, Lagarde, Morange, Chadenaud, Bregaiont, Besse et Raymondaud.
Places d’honneur obtenues : 2° Bellac, Peyrignac, Vicq sur Nahon, La Châtre, 3° Le Buisson de Cadouin, Cenon, Saint-Martin d’Ary, Montbron, Vidaillac, Jurignac et Villeneuve.

SAISON 1981

5° Léguillac de Cercles (24) 08/03, 14° Villefranche de Rouergue (12) 14/03, 9° Civray-Saint-Romain (86) 15/03, 8° Couhé-Vérac (86) 22/03, 30° Limoges Saint-Léonard et retour (87) 28/03, 1° Gauriac (33) 29/03, 40° Lagorce Laguirande (33) 30/03, 3° Villeneuve sur Lot (47) 04/04, 21° Bordeaux-Saintes (17) 05/04, 35° Cholet (49) 06/04, 40° Royan-Blaye (33) 12/04, 25° Cénac et Saint-Julien (24) 13/04, 8° Saint-Savin (86) 19/04, 16° Mosnac sur Seugne (17) 20/04, 30° Trémolat (24) 21/04, Angoulême-Chabanais (16) abandon 25/04, 2° Peyrat de Bellac (87) 26/04, 10° Boussac (23) 27/04, 3° Jurignac (16) 01/05, 24° Ambert (63) 02/05, 20° Ambert (63) 03/04, 16° Montmoreau (16) 04/05, 8° Brive (19) 07/05, 2° Brest (29) 09/05, 17° Rennes (35) 10/05, 21° Saint-Yrieix la Perche (87) 11/05, 3° des Trois Jours des Mauges (49) et 1° de la 4° étape 15 au 17/05, 10° Circuit du Cantal et 1° de la troisième étape (15) 20 au 22/04, 3° Tour du Corrèze (19) 24/05, 4° Mornac (16) 28/05, 2° Vicq sur Nahon (36) 30/05, 3° Saint Junien (87) 31/05, 18° Leyme (46) 01/06, 2° La Châtre (36) 03/06, 6° Boucles du Bandiat (24) 06/06, 11° Saint Léonard (87) 20/06, 15° Brive (19) 21/06, 7° Jarnages (23) 22/06, 18° Sardent (23) Championnat du Limousin 28/06, 8° Gourdon (46) 29/06, 7° Vouneuil sous Biard (86) 05/07, 5° Saint Séverin (16) 06/07, 12° Palluaud (16) 11/07, 3° Cenon (86) 12/07, 1° Saint-Vaury (23) 13/07, 5° Châteauneuf (16) 14/07, 43° Tour de Liège (Belgique) 17 au 21/07, 11° Championnat de France des Comités à Rethel (08) 23/07, Championnat de France route à Charleville-Mézières (08) abandon 26/07, 1° Auzances (23) 27/07, Cussac (87) abandon 01/08, 10° Blancafort (18) 02/08, 9° Abzac (33) 03/08, 1° Vigeois (19) 04/08, 7° Saint Gervais (87) 05/08, 14° Bujaleuf (87) 06/08, 12° Saint-Léonard (87) 07/08, 5° Eymouthiers (87) 08/08, 3° Vidaillac (46) 09/08, Saint-Laurent sur Gorre (87) chute 10/08, 13° Saint Même les Carrières (17) 22/08, 1° Sainte-Foy des Vignes (24) 23/08, 4° Objat (19) 24/08, 6° Augignac (24) 25/08, Verteillac (24) abandon 28/08, 11° Châteauneuf la Forêt (87) 29/08, Champeau (24) abandon 30/08, 3° Le Buisson (24) 31/08, 11° Périgueux (24) 04/09, 7° Saint Mathieu (87) 05/09, 2° Peyrignac (24) 06/09, 7° Allassac (19) 07/09, 30° Vihiers (49) 09/09, 12° Chalus (87) 12/09, 9° Saint-Junien (87) 13/09, 4° Issoire (63) 14/09, 11° Piégut (24) 15/09, 9° Moissac (82) 18/09, 3° Marmande (47) 20/09, 3° Saint-Martin d’Ary (17) 21/09, 13° Baignes (16) 26/09, 1° Bussière Poitevine (87) 27/09, 3° Montbron (16) 28/09, 13° Champs sur Tarentaine (15) 03/10, 10° Soyaux (16) 04/10, 9° Feuillade (16) 05/10, 1° Le Buisson (24) 10/10, 10° Pellegrue (33) 11/10, 17° Lussac les Châteaux (86) 18/10, 7° Oloron Sainte-Marie (64) 19/10, 1° Jours Cyclistes de la Dordogne première journée (24) 23/10, 10° Jours Cyclistes de la Dordogne deuxième journée 24/10.

Soit dix victoires pour 93 épreuves disputées, cinq abandons.

F66

Vainqueur de la 4° étape aux Trois Jours des Mauges

Francis Duteil raconte :

"Le championnat du Limousin a été faussé par des clous déposés sur la chaussée (80 crevaisons). Je perce deux fois et lors de la 2° crevaison j'attends la voiture dépanneuse qui dépanne d'autres coureurs. Je termine 18° mais je suis quand même sélectionné pour le championnat de France à Charleville-Mézière.
- Il ne fait pas chaud et dès le départ le rythme est rapide. Comme en 1979 je ne suis pas bien en début de course, malheureusement je perce après moins d'une heure de course. Le dépannage est long, Je dois chercher ma roue arrière au milieu des autres roues. Dans la côte de l'arrivée il y a des attaques en tête du peloton, je double les lâchés, je reviens à moins de 100 m du peloton mais je ne pourrai pas finir de combler le trou et j'abandonne. Cette crevaison me laisse perplexe car le boyau a éclaté sur une chaussée en parfait état. Lorsque je récupère ma roue je vois que la soie du boyau s'est déchirée sur 3 cm le long de la jante. Je vérifie les patins du frein. Ils sont bien réglés : ils n'ont pas frotté sur le boyau. Le boyau devait être défectueux.
- Le lendemain je gagne à Auzances (23). Le dimanche 02/08 je m'engage à Blancafort (18).C'est une course réputée pour ses prix et primes importants. Je ne trouve pas de coureur de la région pour m'accompagner et tenter sa chance. La veille je cours à Cussac (87). J'ai eu une coupure de quatre jours sans compétition et j'ai peu roulé. Le début de course est laborieux comme au championnat de France : la machine est encrassée. A la mi- course je comprends que je vais faire une petite course. Je préfère abandonner pour me présenter dans les meilleures conditions à Blancafort. Les kilomètres parcourus aujourd'hui auront décrassé l'organisme. Demain ma femme ne travaille pas. Nous partirons ensemble de l'appartement de Limoges : nous gagnons 90 km sur le trajet par rapport à un départ de Mareuil. Arrivés à Blancafort je fais un tour de circuit en voiture. Il y a environ 1/3 de côte à faible pourcentage qui débute vers la ligne d'arrivée, 1/3 de descente et 1/3 de plat avec à 200m de l'arrivée un virage à gauche presque à angle droit entre les maisons. Le compte tours affiche 70 tours pour 100 km. Changement de matériel autorisé avec un tour rendu jusqu'à cinq tours de l'arrivée. Si je suis seul du Sud-Ouest il y a des "équipes" d'autres régions qui sont venues tenter leur chance. En fin de course le peloton est toujours groupé. Je n'ai disputé que les plus grosses primes. Les km et la chasse aux primes commencent à peser dans les jambes. Une grosse prime va se disputer à six tours de l'arrivée. Je décide de ne pas y participer pour garder des forces et attaquer après la prime. Alors que je vais attaquer sur le côté gauche Laurent Fignon sort sur la droite. Vu la vitesse à laquelle il est sorti je me lance immédiatement à sa poursuite. Personne n'a pris ma roue. J'ai un trou de quinze mètres à combler. Je grignote mon retard. Nous arrivons en haut de la côte. Il y a un virage à gauche à angle droit suivi aussitôt de la descente. J'ai encore cinq mètres à boucher et je suis au bord de la rupture. Je prends le virage très vite, trop vite. Je suis obligé d'élargir ma trajectoire. Je passe dans l'herbe. Mes deux roues tapent sur un obstacle dur. Quand je reviens sur la chaussée je suis dans la roue de Laurent mais ma roue arrière est à plat. J'ai plus d'un 1/2 tour à faire à plat. Le peloton me double en bas de la descente. Je change ma roue arrière sur la ligne d'arrivée. C'est le dernier tour où l'on bénéficie du tour rendu. Je dis aux commissaires de course que je repars avec Laurent Fignon car j'étais échappé avec lui quand j'ai percé. Ils ne me croient pas et m'interdisent de repartir avec lui. La moto qui ouvre la course arrive. Je remonte sur mon vélo et je repars. Un commissaire de course me renouvelle l'interdiction au micro. Laurent arrive et il a entendu les paroles du commissaire. Il prend ma défense en assurant aux commissaires que j'étais bien échappé avec lui. Je le remercie. Il me répond que c'est normal. Nous roulons à fond et nous nous relayons parfaitement. Trois cents mètres après avoir passé la ligne d'arrivée à trois tours de l'arrivée, je perce à l'avant. Je vais faire les 3/4 restants du tour à plat.Heureusement nous avons creusé un trou conséquent.Un groupe de huit coureurs me doublent en bas de la descente et je suis rattrapé par le peloton très étiré en arrivant sur la ligne d'arrivée pour changer de roue. Je repars avec presque 150 m de retard. J'ai la rage. Je rejoins la queue du peloton au passage du dernier tour. Je dose mon effort pour arriver en tête du peloton aux 400 m. Je lance le sprint presqu'aussitôt. J'arrive lancé dans le virage. Je ne touche pas aux freins. Ça passe, je relance aussitôt et je passe la ligne légèrement détaché. Je récupère mes roues. Les 2 boyaux sont coupés sur le flanc mais le boyau avant a tenu 2 tours. Il fallait changer les deux roues au premier dépannage".

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Piègut le 15 septembre 1981

Ses équipiers : Michel Besse, Pascal Crouzille et André Laroudie.
Ses adversaires : Nicolas, Dupuytren (Brive), Lenfant (ACLBP), Laskowski (Aubusson), Cardinal, Thévenet (Civray), Barraud, Leblanc (UVL), Parenteau (Nersac), Pinault (Blois), Puychaffray, Roy, Louis, Tombelaine (La Souterraine), Loustalot (Montmoreau), Landreau (Poitiers), Le Dain (Anthony), Vérinaud (Guéret), Pluquet (Bellac), Aubrun (Boussac), Caudoux (Bourganeuf), Marzi, Géraudie (Brive), Champeau (Uzerche), Moyen (UC Corrèze), Dubost (Périgueux), Simonot (Leroy-Somer), Vidalie (Romorantin).
Les Champions régionaux du grand Sud en 1981 : Mario Vérardo (CC Marmande) pour le comité d’Aquitaine, Patrick Mauriès (CV Montastruc) pour les Pyrénées, François Fuzeau (VC Bressuire) pour le Poitou-Charentes, Yves Nicolas (UC Brive) pour le Limousin, Didier Boutonnet (EC Commentry) pour l’Auvergne.
Classement FFC saison 1981 (à consulter ici).

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - FRANCIS DUTEIL (1981) © BERNARD PECCABIN
D’après la documentation de Francis et avec ses photos
Cet article a déjà paru sur le blog la Dordogne Cycliste, devenu inactif.
Prochain épisode : 1982 une grande virée à l’étranger

26 février 2020

JACQUES VIVIER - SAISON 1952/1

VIVIER VA COURIR LE PARIS-CÔTE D’AZUR

- Relire la publication précédente.
- Pour Jacques Vivier cette saison 1952 constitue la saison des débuts parmi les grands. Alors que son service militaire touche à sa fin, le voilà aux côtés des professionnels et au départ de Paris-Côte d’Azur (aujourd’hui Paris-Nice). Pour connaître l’ambiance du moment, il suffit de relire les éditoriaux de Camille Mathonnière qui continue de nous offrir une belle tranche de bonheur, celui de cette époque où les grands restaient très modestes.
- On le voit, il y avait de l’ambiance à Mareuil et les deux articles ci-dessous résument bien la situation du moment, celui d’un début de saison couronné par tant d’exploits sportifs...

1952 professionnel Royal-Fabric Wolber (Club Athlétique Ribéracois)

- 1° Courrier de l’Ouest en deux étapes, 1° de l’étape Bordeaux-Limoges du Tour de France, 1° GP Malaury à Tarbes, 1° Trémolat, 1° Périgueux les 4 chemins, 1° Prix des vendanges à Périgueux, 1° Prix du restaurant Mounet à Périgueux, 2° de la 16° étape du Tour de France (Perpignan-Toulouse), 3° de la sixième étape de Paris-Nice, 4° de la cinquième étape de Paris-Nice (70 kms contre la montre) 1° Louison Bobet, 15° Paris-Nice, 49° Tour de France, 2° Aubusson (1° Colette).

Ce que vous ne savez pas de Jacques Vivier
(par Camille Mathonnière de Mareuil)
Morceaux choisis sur le fameux trio Duteil-Brun-Vivier

- Si nous en sommes fiers pour notre province Limousine, nous en sommes surtout heureux pour ce sympathique petit gars de chez nous qui en moins de trois ans de compétition a su se créer une solide personnalité dans un monde où les places sont pourtant chères et où il est facile de constater que s’il y a beaucoup d’appelés, il n’y a hélas que peu d’élus.
- Vous savez comme nous que notre jeune champion est le poulain de la célèbre marque Royal-Fabric, supérieurement dirigée par MM. Simon frères et Desnoyers. Vous savez aussi, ou plutôt vous pensiez comme bien d’autres qu’il était Ribéracois, car la radio et la presse ont pris l’habitude de le présenter comme tel. Ribéracois il l’est certes un peu, puisqu’il est l’enfant chéri du club cycliste de cette charmante petite cité dont on peut dire qu’il est également citoyen d’honneur pour avoir été reçu et fêté en grande pompe à la mairie. Il l’est au même titre que ses inséparables Duteil et Brun, qui forment avec lui le fameux trio dont on a tellement parlé.
- Seulement voyez-vous, dès les premiers succès, les habitants de Mareuil sur Belle se sentirent lésés dans leur honneur et se réclamèrent énergiquement de nos trois hommes.

Le conseil municipal de Sainte-Croix de Mareuil proteste !

- "Ils ne sont pas de Ribérac, ils sont de chez nous" entendait-on de tous côtés et à ce sujet, je me souviens d’une apostrophe véhémente d’un brave conseiller municipal, n’est-ce pas Marcellin, qui me disait un jour : "Dis donc, ça va-t-y durer longtemps cette comédie de dire partout que Vivier est de Ribérac ? Il va tout de même falloir faire quelque chose pour faire savoir qu’il est bien de Mareuil. Toi qui écrit dans les journaux, tu devrais bien t’occuper de cela, ou alors on va poser la question au Conseil ou au Syndicat d’Initiatives"
- "Mais répondis-je, tu te rends compte de ce que tu dis là mon vieux Marcellin ? Voudrais-tu mettre Sainte-Croix en révolution et amener des complications diplomatiques avec nos voisins ? "
 Car il faut bien vous dire que si vous avez cru Vivier Ribéracois et que vous soyez maintenant persuadés qu’il est de Mareuil sur Belle, vous vous êtes mis le doigt dans l’œil jusqu’au coude y compris. La vérité vraie, est que notre Jacquot est né le 9 octobre 1930 à Sainte-Croix de Mareuil et qu’avec ses parents il y a toujours habité.
- D’ailleurs me dit M. Mathieu qui préside aux destinées de cette petite commune, il est né ici, son père est né ici et son grand père également ! Alors vous voyez c’est net et je suis fier comme nous tous à Sainte-Croix qu’il soit devenu célèbre. Nous suivrons son Tour de France de très près avec l’espoir qu’il fera parler de lui.
- Merci Monsieur le Maire, je comprends que vous soyez heureux, car il y a sans doute quelques lustres qu’il n’avait pas été question de votre commune dans le "Tour" et puisqu’on m’a appris à l’école qu’il faut rendre à César ce qui lui appartient... à Jules soyez persuadés que nous ne manquerons pas de crier bien haut que Jacques Vivier est un enfant de Sainte-Croix de Mareuil.

L’institutrice est fière de son champion d’élève

- Bien entendu, il y est allé à l’école. Il y fut parait-il à la fois turbulent et sage avec ce fond de timidité dont il n’arrive pas à se départir. Voyons donc à ce sujet Mme Chauvy, son institutrice qui habite tout près d’ici.
- Elle nous reçoit gentiment dans son salon et dès que nous lui exposons le but de notre visite elle s’exclame : "Oh Messieurs, je vous en prie, ne parlez pas de moi, je n’ai pas l’habitude d’avoir mon nom dans les journaux, mais si c’est pour Jacquot, je suis heureuse que vous soyez venus me voir, car je suis fière comme nous tous ici que la grande presse parle de lui.
- Vous lui avez fait la classe Madame, quels souvenirs de lui avez-vous gardés" ?
- Rien que des bons, mon cher Monsieur. Il a été mon élève de six à quatorze ans, c’est vous dire que j’ai eu le temps de le juger. Plein de vie, mais studieux et surtout d’une politesse exemplaire. Il a eu son certificat à l’âge voulu et je n’ai eu qu’à me louer de lui, ainsi d’ailleurs que de son frère et de ses deux sœurs.

Premier du canton au brevet sportif populaire

- Dites nous Madame si quelque chose dans son attitude ou ses jeux pouvait vous faire présager qu’il deviendrait champion ?
- Eh bien Messieurs, excusez si je puis dire mon manque de modestie, mais lorsque je l’ai présenté au brevet sportif populaire, il a remporté en se jouant, le premier prix du canton. Ce fut un succès pour lui et pour moi. Seulement voyez-vous, c’est sans doute qu’il avait des dispositions naturelles, car j’avais à ce moment dépassé la cinquantaine et étant donné ma corpulence, les leçons de gymnastique que je donnais à mes élèves n’avaient qu’une valeur toute théorique.
- Et depuis le voyez-vous Toujours ?
- Mais bien sur que je le rencontre souvent. Il est resté le brave gosse qu’il était à l’école, toujours poli et correct. Tenez ! Mais ne le répétez pas, il m’en voudrait peut-être, tout récemment nous nous retrouvons ensemble à la pâtisserie. Il est assez gourmand, c’est un petit péché qui lui coûte quelque fois cher. Moi je le suis aussi, mais je ne suis pas coureur cycliste et à mon âge, cela n’a plus d’importance pour la ligne. "J’espère me dit-il que vous voudrez bien me permettre de vous offrir quelques gâteaux. Tenez, choisissez, cela me fera plaisir". Je vous assure que son geste était naturel et vous voyez qu’il ne m’en veut pas trop de lui avoir peut-être tiré les oreilles.
- Quelques minutes plus tard, Jacquot qu’on était allé chercher nous rejoignait. "Te voilà grand coquin, lui dit la brave dame, viens trinquer un peu avec nous et tu sais, j’ai dit beaucoup de mal de toi à ces messieurs ! "
 Pendant que notre photographe grille quelques ampoules, Mme Chauny nous pose la question rituelle : "Dites messieurs, pensez-vous qu’il puisse faire un bon Tour de France ? Je serais si heureuse qu’il puisse très bien faire et surtout qu’il ne soit pas déçu, il est si jeune ! "

Le Début de la belle aventure

- Dès sa sortie de l’école, il travaille avec son père et apprend le métier de tailleur. C’est un métier qui n’exige pas une grande dépense physique. Aussi occupe t-il ses loisirs à ses distractions naturelles, la chasse, la pêche et la bicyclette, car il doit descendre tous les jours à Mareuil pour le ravitaillement familial.
- Les dimanches d’été, avec son bon copain Joyeux, ils s’en vont participer aux concours de pêche des environs et ça roulait nous dit Joyeux. Le grand chameau, il nous en a fait baver plus d’une fois, mais nous ne pensions pas qu’un jour il serait un champion. Et puis un dimanche de juin 1949, voici juste trois ans, ce fut le début de la belle aventure.
- Une petite course de frairie dans un tout petit patelin des environs. Ouverte à quelques gamins non licenciés bien entendu. Un parcours sur des routes blanches et quelles routes ! des trous en "nid de poule" et des pierres comme des "crânes" de sénateurs. Une dizaine de concurrents en costume des dimanches, avec vélos à pneus et à éclairage. Il part et il gagne largement, non sans avoir perdu un garde boue en route. Mis en goût il recommence plusieurs dimanches. Il n’y a personne pour le battre, mais un concurrent sérieux s’affirme lui aussi, c’est Michel Brun qui court sur un vélo d’emprunt.
- Oh vous savez, il n’y avait pas lourd dans les deux ! Brun, petit, maigre, mais têtu et volontaire. Vivier tout en longueur, enflé comme une arbalète, avec son corps de grand gosse pas encore étoffé. Et il fallait les voir faire. Pas question de tactique ou de "chiqué". Ils partaient le nez sur la potence et ils ne le relevaient qu’après la ligne. Et ça réussissait. Ils n’étaient riches ni l’un ni l’autre, ils n’avaient pas comme bien d’autres d’ailleurs, les moyens de se payer le vélo de course de leurs rêves. Ils s’en furent voir Duteil qui à ce moment là, écumait la région depuis longtemps et cherchèrent à s’équiper à peu près sans trop de frais.
- Ce fut pour eux la chance de leur carrière de tomber sur Marius. Tout de suite celui-ci se prit d’amitié pour eux, et les fit profiter au maximum de son expérience et de ses conseils. Calme, sérieux, pondéré, il les façonna petit à petit à sa manière. Ils avaient tous les deux des aptitudes naturelles et une classe certaine qu’il fallut assouplir et discipliner. Duteil s’y employa de son mieux et ce fut encore une chance pour eux de l’écouter sans discuter. Combien de jeunes devraient s’inspirer de cet exemple ? Accepter les conseils et exécuter les ordres donnés dans leur intérêt. Ils n’ont pas cru eux, après avoir glané quelques succès en 3° et 4° catégorie, que c’était arrivé et qu’ils allaient pouvoir voler de leurs propres ailes. Ils ont continué à se laisser diriger par celui qu’ils n’appellent que "M’sieur Duteil" et maintenant, alors qu’ils ont tout de même quelques références à leur valoir, ils sont restés les mêmes élèves dociles, attentifs et appliqués.
- Oh certes, ils commettent encore des erreurs de jeunesse. Dans ce métier là comme dans les autres, on en apprend tous les jours et souvent à ses dépens. Après chaque course, le "maître" fait la critique, et ce ne sont pas toujours des compliments pour les élèves. Avec un tel professeur, les succès flatteurs ne se firent point attendre. L’année 1950 consacra définitivement le fameux trio qui bien épaulé par le CA Ribéracois totalisa 51 victoires régionales dans la saison.
- Moins d’un an après ses débuts, Jacques Vivier était champion du Limousin. L’année suivante il était champion de France militaire, remportait la Route de France et une pléiade de belles épreuves. Cette année, alors qu’il est encore militaire, il s’aligne dans Paris-Côte d’Azur, aux côtés des grands routiers européens. Il s’y distingue de telle façon qu’on pense immédiatement à lui pour le Tour de France. Le beau rêve continue... Quelle belle consécration !

Le Grand rêve de Jacques Vivier empêchera sa mère de dormir

- Il vit sainement en pleine nature dans son petit village de Verdinas, calme et tranquille entre ses parents restés très jeunes, sa sœur Marie-Louise, l’aînée 23 ans, une bien jolie jeune fille qui va paraît-il se marier bientôt. Son frère Christian 19 ans et sa petite sœur Réjane, petite brunette de 11 ans. "Croyez-vous, nous dit son père qu’il puisse faire quelque chose dans le Tour ? Nous le trouvons bien jeune, il avait bien le temps". Et sa maman ajoute : "Vous savez, moi je ne serai pas tranquille, pourvu qu’il n’arrive rien." Après avoir trinqué une nouvelle fois, nous quittons la famille Vivier et reprenons la petite route qui ondule sous le soleil. Tout à coup, notre photographe nous fait stopper. Le nez au vent, les lunettes en bataille, il nous apostrophe : "Regardez-moi ce paysage si c’est joli, et ce village de Jacques dans la verdure, laissez-moi prendre une dernière photo".
- Heureusement qu’il n’y avait pas de témoins, car ils nous auraient peut-être pris pour des malfaiteurs. Si vous nous aviez vus faisant la courte échelle à notre chevalier de l’image qui, finalement juché sur le mur du cimetière, échevelé, brandissant son appareil, disait en se parlant à lui-même : "J’aurai toujours dans ma collection une bien jolie photo de plus."

Signé Matho

Matho

Sur cette photo qui date des années 1950, on retrouve notre célèbre trio, mais aussi Camille Mathonnière,
le "monsieur presse" en cravate et coiffé d’un béret, placé juste entre la miss de service et Jacques Vivier.

GÉMINIANI ESCOMPTE UNE GRANDE PERFORMANCE DE VIVIER

ET DE BRUN DANS PARIS-CÔTE-D’AZUR

- Dimanche matin, nos deux jeunes champions Vivier et Brun ont rallié Paris pour s’aligner mardi dans la première grande épreuve par étapes de la saison, Paris-Côte d’Azur, organisé par les "Amis de Route et Piste" et patronné par "Perrier". Les poulains de "Royal-Fabric-Wolber" prendront place dans l’équipe Route de France que dirigera Géminiani, aux côtés de Bon, Dupré, Gonzalès et Thillard. Après le "Catox", qui a été pour eux un utile rodage, les voilà à nouveau dans le "grand bain", et quel grand bain ! Kubler, Bobet, Lucien Lazaridès, Robic, Impanis, Van-Est, Géminiani et bien d’autres "seigneurs" seront au départ...
Pourtant les deux élèves de Marius Duteil ne sont nullement impressionnés de se retrouver en compagnie aussi relevée et bien décidés à tirer d’utiles enseignements d’une telle course, tout en ne jouant que de simples figurants.

Camille Narcy, directeur technique de l’équipe de la Route de France

- Duteil que nous avons pu joindre au téléphone ne nous a pas caché sa confiance. "Je suis sûr que Jacques et Michel se feront remarquer avant la fin de l’épreuve. Déjà vu au "Catox" et je regrette que ça n’ait pas été souligné dans les journaux, ils ont très bien marché. Vivier qui lui était dans le peloton de Bobet, fit une chute à l’entrée du vélodrome, ce qui l’empêcha d’être classé, et Brun creva à 30 km du but. Pour une première sortie, il y avait tout lieu d’être satisfaits. Hélas, Jacquot souffre encore de sa hanche meurtrie et j’ai peur que ça le handicape un peu. Mes affaires me retenant à Mareuil, je regrette de ne pouvoir les accompagner dans ce Paris-Côte d’Azur. Mais je suis un peu rassuré car j’ai appris que la direction technique de l’équipe allait être confiée à Camille Narcy, l’ancien directeur sportif de Peugeot. C’est là une sérieuse garantie et les "petits" seront bien. "

Vivier et Brun ont pris contact avec Géminiani sur la Côte d’Azur

- Profitant de ce que Vivier et Brun étaient aux côtés de Duteil, nous avons bavardé quelques instants avec les deux cracks de la section du CA. Ribéracois.
- "Je viens de faire mon pansement avant de partir, nous dit Vivier. Je souffre encore un peu mais j’espère que ça va aller. Peu à peu le coup de pédale revient, aussi la vie est belle malgré mon bobo. Et puis nous allons disputer une grande épreuve avec Géminiani qui est charmant. Nous avons roulé souvent ensemble sur la Côte d’Azur durant la semaine que nous avons passé là-bas et je suis sûr que nous nous entendrons bien".
- De son côté Michel Brun qui va maintenant laisser ses camions, ne cache pas sa joie de tenter la grande aventure : "Nous allons dans l’inconnu évidemment mais c’est vraiment passionnant de prendre part à une telle épreuve. Je sens que la forme approche et j’espère bien terminer la course avec Jacques sans que l’on ait parlé de nous. Du reste "Gem" nous a dit qu’il avait confiance et qu’il espérait que nous saurions faire honneur à l’équipe. Alors nous essaierons de ne pas le décevoir".

La route de France, premier objectif des Mareuillais

- Avant de nous séparer, nous demandons à Duteil s’il est exact que ses poulains auraient l’intention de passer professionnels après Paris-Côte d’Azur, comme certains l’avaient annoncé il y a quelques temps.
"Il n’a jamais été question de cela nous répond Duteil. Les "petits" sont jeunes et puis il y a la Route de France où Vivier a remporté sa grande victoire nationale, course à laquelle n’ont droit que les amateurs et les indépendants. Cela reste l’objectif numéro un de mes deux poulains. Mais encore faudra t-il qu’ils soient en forme, ce que je crois sincèrement à fin avril, car lorsqu’on a gagné une épreuve on n’a pas le droit l’année suivante de jouer les figurants".
Quant à nous, nous connaissons trop la classe de Vivier et Brun pour ne pas savoir qu’ils seront non seulement au départ de la Route de France mais surtout et avant tout qu’ils en seront les vedettes à part entière.

CP. FRANÇOIS

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – JACQUES VIVIER (1952/1) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1952 Vivier et le Paris-Côte d’Azur

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