MICHEL GONZALEZ (1956)
NOUVELLE VEDETTE DU CYCLISME VEUT
SE VENGER DES COUPS DU SORT
Michel Gonzalèz dans la traversée de Bergerac lors de Bordeaux-Eymet en 1955
- Cheveux bruns, teint foncé, traits du visage régulier, 1m70 de taille, âge 23 ans, bien proportionné, souvent souriant, tel apparait Michel Gonzalez nouvelle vedette du cyclisme régional, en attendant la consécration nationale, ce qu’il ne saurait tarder.
- Pourquoi vedette ? Parce-que Michel, né au Boucau, écume depuis quatre ans les routes du Sud-Ouest, et que cette saison, il compte déjà quatre victoires à son palmarès : Grand Prix de La Trimouille, de Saint-Aigulin, Bordeaux-Dax et Bordeaux-Eymet.
- Son premier succès remonte à 1951 ou il enleva le Grand Prix des commerçants de Ravezies au Bouscat, alors qu’il courait sous les couleurs du C.A Municipal. Depuis, il vole de succès en succès et n’a qu’une passion : le vélo.
- Certes, alors qu’il était cadet, il a bien tâté de la balle ronde, mais il a vite délaissé le football pour la petite reine, et dès 1950, il s’aligna au départ de petites courses.
- Petit à petit la forme vînt, elle est là maintenant, éclatante et Gonzalez, à chaque départ est surveillé de très prés par ces adversaires.
- Il roule bien, grimpe convenablement, possède une méchante pointe de vitesse aux arrivées.
- Ne croyez pas que je me vante, dit-il, mais je préfère courir avec les pros qu’avec des amateurs ou des indépendants. Le train est beaucoup plus sévère certes, mais il y a moins d’à-coups et je ne suis pas surveillé.
- Il court depuis deux ans pour la maison Mercier-BP, grâce à Monsieur Roques, qu’il appelle son directeur moral et rêve de participer à une grande classique.
- J’espère, ajoute-t-il, qu’Antonin Magne fera d’ici peu appel à moi surtout pour une ville à ville, ou je ferais mieux que dans une course à étapes.
- Tout serait donc parfait, si Michel Gonzalez n’était actuellement suspendu pour dix jours, à la demande de son club les Girondins de Bordeaux, pour n’avoir pas participer au championnat des sociétés.
- Michel, ce jour là était malade, et il a trouvé, sans trop récriminer tout de même, que la sanction était un peu forte.
- Gageons qu’il saura se venger en emmenant ses coéquipiers à la victoire au championnat des sociétés (route) et en remportant de nombreuses épreuves. Il pourra ainsi faire plaisir à sa charmante femme, une boucalaise qu’il a épousé en octobre 1955, et lui rapporter beaucoup de bouquets de fleurs.
- Il pourra aussi essayer de se venger au cours des championnats de France pour lesquels il est déjà qualifié.
- Michel Gonzalez, garçon poli, éternellement décontracté (sauf aux arrivées) mériterait bien de se vêtir d’un maillot, bleu, blanc, rouge.
- Il ferait très bien accroché au mûr de l’échoppe qu’il habite dans le quartier Nansouty à Bordeaux, murs déjà couvert d’innombrables photos… de vainqueurs.
RÉTRO VÉLO DORDOGNE – SAISON 1956 © PATRICK GONZALÈZ
La mémoire du cyclisme en Dordogne