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RETRO VELO DORDOGNE
30 mai 2020

1952-53 BORDEAUX-ARCACHON - 10° partie

LA CLASSIQUE BORDEAUX-ARCACHON
la plus ancienne, la plus courte et la plus rapide du Sud Ouest
Retour sur l’histoire de cette épreuve

- Relire la publication précédente (cliquez sur ce lien)

LA   COURSE EN 1952 ET 1953
1952 : JEAN MISSEGUE LE PISTARD, RÉALISE LE DOUBLÉ

- C’est Gilbert Longau, le fils du Président de l’UC Arcachon qui prend le relais de Charles Bidon, pour commenter en cette année olympique la classique du Bassin. De nombreux coureurs venus de tous les horizons et étrangers à la Guyenne sont là. Longau fils se plaît à donner de nombreux tuyaux. Tout d’abord que dans cette course il n’y a aucune place pour l’entente ou la combine. Il ne peut être question dit-il que de valeur individuelle, car c’est le meilleur qui gagne. Et d’ajouter que quatre catégories de coureurs s’affrontent sur ce parcours plat et roulant : les routiers, les sprinters, qui eux-mêmes se divisent en deux groupes distincts : les provinciaux et les étrangers. Le sprinter poursuit t-il, y participe parce que cet effort intense mais bref, convient à son tempérament et à ses habitudes. Le routier par contre, homme de train, sait fort bien que sa catégorie a fourni le plus grand nombre de vainqueurs. Mais pour gagner, il faut mettre en œuvre toutes les qualités du champion : train, sprint, démarrages, adresse, décision, courage et énergie. Beaucoup sont partis dans cette course, auréolés de titres et de victoires, sans pour autant s’adjuger l’épreuve. D’autres par contre, parfois inconnus se sont révélés après leur victoire, pour devenir de grands coureurs. C’est pour tout cela qu’il nous sera doux de voir, dans le petit matin, sur les bords de la nationale 650, le drapeau rouge du starter s’abaisser, lançant un imposant peloton vers la solution d’une énigme sportive passionnante, qui fait de Bordeaux-Arcachon, la course la plus belle, parce que la plus dure et la plus pure.
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Fait extrêmement rare qu’une victoire soit doublée dans un Bordeaux-Arcachon. Déjà vainqueur en 1950, Jean Missègue réalise la passe de deux, et s’il n’a pas battu le record de Ferrage, il a amélioré de 21 secondes son temps initial. Son premier succès avait été accueilli avec une certaine tiédeur par les milieux cyclistes régionaux, mais sa victoire d’aujourd’hui souligne son obstination à faire taire ses détracteurs et à démontrer son potentiel. Sa victoire fut nette, même s’il n’a battu Cruzin que d’un quart de roue, au terme d’une longue et incroyable échappée lancée dès le départ.

- Le vent venant de l’océan butait de face sur les coureurs et pourtant dès le troisième kilomètre à Gazinet, huit coureurs prennent le large : Missègue, Cruzin, Alvarez, Raynaud, Baringou, Chazaud, Pierre Rinco et Labarrière. En peu de temps le peloton de 75 coureurs fut distancé de 800 mètres et pour nous suiveurs, rien n’a été facile pour dépasser le paquet et atteindre les fugitifs. Missègue a été très ardent pour conduire la course. Tout comme Pierre Chazaud, ex-recordman de l’épreuve, parfois supérieur à Missègue et loin de rechigner à prendre les relais. Missègue a démontré son incontestable autorité lors du sprint sur le boulevard Deganne où ils n’étaient plus que cinq sur les huit à lutter de front (Missègue, Cruzin, Alvarez, Rainaud et Baringou). Fin de course splendide, le résultat resta indécis jusque sur la ligne, où le ressort du pistard se joua "in-extrémis" sur le pur routier. Belle course de Cruzin et de Chazaud, mais on se demande pourquoi et comment certains hommes avertis du peloton ont pu se faire piéger et manœuvrer de la sorte. Certains ont avancé l’argument du vent, mais celui-ci desservait les fugitifs comme les chasseurs. Or de chasseurs, nous n’en vîmes pas l’ombre d’un seul… Même pas Bougon, Viana, Bacquey, Bannes et Rigon, pourtant coureurs avertis, auxquels des circonstances ne peuvent être accordées à l’exception de André Nacq qui perça.
Le classement : 1. Jean Missègue (SA. Bordelais) les 50 kms en 1h08’58s sur cycle Verdeun, 2. Cruzin (CC. Caudéran) à un quart de roue, 3. Alvarez (Girondins de Bordeaux), 4. Rainaud (SAB), 5. Baringou (SAB), 6. Chazaud (SAB), 7. Labarrière, 8. Pierre Rinco (tous m.tps), 9. Bannes en 1h2’01s, 10. Rigon, 11. Bougon, 12. Viana, 13. Abadia, 14. Bacquey, 15. Delpon, 16. Sourié, 17. Fréchaud, 18. René Nacq, 19. le peloton de 50 coureurs dans le même temps…
Les vétérans : 1. Redoulez les 50 kms en 1h19’ sur cycle Terrot, 2. Lacambra, 3. Da Ros, 4. Bergerioux, 5. Lapébie, 6. Castets, 7. Dacharry, 8. Delor, 9. Nalin…

1953 : LOUIS RIGON DE PEU DEVANT VINCENT SOSA

rIGON

Louis Rigon vainqueur en 1953 de Bordeaux-Arcachon

- Louis Rigon, cultivateur à Saint-Pardoux près de Miramont de Guyenne confirme ses deux derniers succès et les dix-sept obtenus l’an passé en remportant cette édition. Le boulet de canon du Lot-et-Garonne a battu un homme plus pur sprinter peut-être, Sosa, qui toucha pourtant aux honneurs ces jours-ci en triomphant à Bayonne.
- Pas de vent, pas de record, mais un 43,300 km/h de moyenne qui amena six hommes à la banderole. Dès le départ Jean Labarrière avait résolument attaqué, rejoint par le rusé Cruzin et le séduisant Arcachonnais Sabathier. Passé Marcheprime, la ronde des pédales s’accélérait et une vingtaine de coureurs se détachaient de quelques 200 mètres, pour être repris avant Facture. Neuf coureurs s’évadaient définitivement avec Rigon, Sosa, Sabathier, Alvarez, Daspas, Abadia, Rodriguez, Marcel Cosse et Govaert, soit une belle brochette de champions. Sentant le danger, Domagé, Labarrière, Beauvieux, Nacq et Redoulez réagissaient mais la course était jouée. L’échappée ira au bout, perdant Rodriguez épuisé, puis Marcel Cosse subissant une crevaison et Govaert victime d’un saut de chaîne. Alors que six hommes se disputaient la victoire, c’est un peloton compact qui se présentera avec un sprint enlevé par le Montois Domagé. Rush splendide issu d’un duel magnifique, poursuivi sur le boulevard Deganne entre Rigon ramassé sur sa machine et Sosa droit comme un "I" sur la sienne, tel Virol autrefois… Belle arrivée de Sabathier coureur de grande classe qui aura un jour son mot à dire, mais il manquait à cette explication finale un homme, le Montois Bernard Domagé.
Le classement : 1. Louis Rigon (VC Miramont de Guyenne) les 49,250 kms en 1h07’55s sur cycle Tendil, agent Lourtes à Miramont, 2. Vincent Sosa (VC Lion), 3. Sabathier (UC Arcachon), 4. Alvarez (Girondins), 5. A. Daspas (CA. Municipal), 6. Abadia (CA Municipal), 7. Bernard Domagé (Stade Montois), 8.Redoulez (CA Municipal), 9. Alain Maire CCA), 10. René Polad (VC Lion), 11. le peloton des ex-aequo...
Les Vétérans : 1. Pruney en 1h18’ sur cycle Pruney, 2. Raymond Lapébie, 3. Ginestou, 4. Delort, 5. Dachary, 6. Mothes, 7. Nalin, 8. M. Redoulez, 9. ex-aequo Lacambras, Mossié, Pauquet, Marpoué, Vallade, Demons, etc…

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - L’Histoire de la Classique BORDEAUX-ARCACHON (10)
© BERNARD PECCABIN
(à la mémoire d’Hubert Longau, de Gaston Bougon et de tous les crabes de l’UC Arcachon)
Prochaine partie : la course en 1954 et 1955

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