JEAN-RENÉ

IL REPOSE ICI EN PLEINE FORÊT DE LA DOUBLE

- En ce dimanche 8 mai, je me promenais du côté de Mussidan. En voyant Saint-Michel de Double écrit sur un panneau, je m’y suis rendu car ça faisait bien longtemps que je n’avais pas rendu visite à cette commune. Depuis 2001 en vérité, lorsque Tigran Korkotian un Arménien de l’UC Villeneuve avait remporté le bouquet tout cela avec le concours du Racing Club de Mussidan pour l’organisation, et avec Serge Augièras au micro. Depuis je vois que la commune a changé. Notamment avec une chaussée encombrée de pots de fleurs et des ralentisseurs, bref avec tout ce qui est néfaste au cyclisme. J’ai ensuite aperçu un autre panneau m’indiquant la direction de Saint-Barthélémy de Bellegarde.

- De suite j’ai vu dans mon esprit l’image de Jean-René Villechanoux et je suis parti ainsi lui rendre visite. Là aussi en creusant dans ma cervelle, je n’y étais pas retourné depuis 2015 en raison de la maladie de mon épouse. On était le 8 mai 2022, le jour de la fête de la victoire. Je pensais tout en roulant sous les belles frondaisons de cette forêt, que Jean-René avait sa place dans ces cérémonies car il avait fait l’Algérie et en avait souffert. Me voilà au pied de l’église de Saint-Barth, comme il aimait me dire en me chahutant. En poussant le lourd portail en fer du cimetière, celui-ci fait un horrible bruit (l’huile qui coince m’aurait dit Jean-René). Je descends alors vers sa sépulture, sise le long d’un mur qui longe une belle prairie où les animaux sauvages viennent paître au petit matin. Mon pas sur la castine est rythmé avec le chant du coucou qui n’arrête pas de chanter en ce mois de mai. Me voici enfin devant sa tombe. Rhalala, quelle déception ! Le pauvre Jean-René à ce que je vois ne doit pas être souvent visité. J’ai reconnu les plaques devenues noires avec le temps, c'est-à-dire au bout de douze ans. J’ai pu voir celle de son ami Valade de Sainte-Foy, celle de son autre ami Jacques Martin du SA Mussidan, qui l’a rejoint dans les étoiles. Je reconnais la mienne aussi qui a le privilège de n’avoir pas noirci avec le temps étant dans une imitation de porcelaine. Reste deux pots de chrysanthèmes qui depuis novembre n’ont pas été enlevés. Après ce moment de recueillement et une petite prière, je salue mon Jean-René car je pense à mon tour, que je n’y reviendrais plus jamais… Et quand je lis la phrase "nous ne t’oublierons jamais", je constate en faits que si on pense souvent à lui, si on parle encore de lui, ce n’est pas le cas de l’endroit où il repose…

VÉLO DORDOGNE  – JEAN-RENÉ © BERNARD PECCABIN
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