DAX 1963 – SOUVENIR LOUIS GOYA

MICHEL GONZALEZ REMPORTE LA COURSE

 A l’issue de l’épreuve le vainqueur Michel Gonzalez, du Guidon Bayonnais va recevoir des mains de  Melle Aline Dufort
le bouquet traditionnel. On reconnait de gauche à droite: le speaker Robert Bergez, Michel Gonzalez,
Melle Aline Dufort, Mr Robert Soligné, président de la section cycliste de l’U.S.D, et à l’extrême droite Mr Louis Saura.

- Comme vous l’avez appris par notre rubrique sportive de lundi dernier, c’est le rapide routier sprinter Michel Gonzalez, licencié, cette saison, au Guidon Bayonnais, qui a remporté le sprint final de cette belle épreuve qui était organisée dimanche dernier, dans notre ville, au bénéfice de la veuve et des enfants du regretté Louis Goya, comme il avait gagnait voici un an le Grand Prix de la Grande Maison, avant d’épingler son nom au palmarès du Grand Prix des commerçants, artisans et industriels de la ville de Dax. 
- A croire que notre ville et ses circuits lui portent chance, sans dire que sa pointe de vitesse particulièrement redoutable lui permet de la placer à bon escient sous tous les cieux. Mais revenons à cette course de dimanche pour vous dire que si cet ultime emballage fut de toute beauté, ne laissant aucune chance à l’Espagnol Bello, pourtant rapide lui aussi, et qui n’a pas la réputation de s’endormir en vue d’une banderole d’arrivée, oui nous devons reconnaitre que beaucoup d’autres sprints avant celui-là ne le cédaient en rien au jump du félin Gonzalez. Nous ne pourrions citer que quelques noms, et commencer par notre ancien Champion de France Roger Darrigade, le Palois Robert Gibanel, le Chalossais Jean Broustaud et son compère Barrère, mais nous préférons englober tous les participants de dimanche dans les mêmes éloges, sans distinction aucune de couleur, de marque ou de spécialité ; en effet, tous, du dossard  N° 1 au 51, porté par Bello, en passant par l’ancien André Lesca, toujours solide au poste, firent largement honneur à leur devoir et s’acquittèrent de leur geste envers leur ancien camarade trop tôt disparu avec le maximum de bonne volonté, avec panache pour certains, pour le plus grand bonheur d’un public dès plus sportif que nous n’espérions aussi nombreux en ce premier jour de cyclisme Dacquois. 

 Louis Goya vainqueur du prix de la grande maison en 1957
prix qui devait lui être fatal en 1962

- Donc, avant de terminer, les membres de la commission cycliste de l’U.S Dacquoise, pour qui le résultat a dépassé toutes les espérances, se font un devoir de remercier toutes les personnes connues ou inconnues qui leur ont permis de mettre sur pied et de réussir cette belle journée sportive. Merci au Comité d’Aquitaine de le F.F.C et à son délégué départemental. Merci aux services intéressés de la Sous Préfecture qui ont donné toutes les autorisations nécessaires. Merci également au service du commissariat de police qui ont fait le maximum pour la sécurité de l’épreuve, malgré des ennuis de dernière heure. Un grand merci à la presse locale pour la large diffusion dans ses colonnes. Encore un grand merci à tous les coureurs ayant fait honneur à leur engagement en regrettant les absents (qui, un fois de plus, eurent tort) et surtout merci une fois de plus aux sportifs Dacquois et des environs qui ne ménagèrent pas leur obole, du plus petit jusqu’au plus grand, de l’anonyme spectateur à la plus grande maison de commerce, qui tous encouragèrent les concurrents, sans oublier l’excellent speaker Robet Bergez qui tint, avec toute la verve souhaitée, le micro de la maison Casaumayou comme il sait le faire en toutes circonstances, et enfin merci à la ville de Dax et son quartier du Grand Saint-Pierre qui nous ont accueilli dimanche.

Le classement : 1° Michel Gonzalez (Guidon Bayonnais) sur Cycles Flandria, agent à Bayonne, Mr Sarrelangue, les 102 km en 2h 35mn. 2 Bello (V.C Hendaye). 3 Barrère (U.S Dax). 4 Baziet (U.S Dax). 5 Broustaut (U.S Dax). 6 Gibanel (V.C Pau). 7 Mondenx (U.S Dax). 8 Poutou (V.C Pau). 9 Lesca (Agen).
Sur ce LIEN vous pouvez retrouver la carrière de Goya par Gérard Descoubès et la course où il a trouvé la mort.

EPILOGUE : Gonzalez gagne le Grand Prix de la Grande Maison de Dax en 1962 où ce pauvre Goya fait cette chute fatale derrière le vainqueur qui l'a entendu tomber. Puis Gonzalez gagne le Bordeaux-Périgueux 1962, le jour où ce pauvre Goya est inhumé à Montaut dans son Béarn. Vient  son Grand Prix du Souvenir en 1963 qu’il remporte. Ce qui fait  pas mal de coïncidences. On peut  voir dans la photo du protocole à gauche Robert Bergez le speaker, Gonzalez vainqueur en Flandria avec son fils Patrick devant. De plus il y a trois enfants dont un petit en béret, puis deux plus grands qui sont ceux  de Louis Goya. Il manque le 4éme enfant de Louis Goya, car il était  trop petit pour être là avec sa mère, puisqu’il est né 4 jours après le décès de son père. Ce quatrième enfant est militaire et commente aujourd'hui sur BFM TV, la guerre en Ukraine. Son père là-haut peut être fier de lui. (Merci à Patrick Gonzalez fils de Michel qui nous a donné ces informations).

Le coureur aux 117 victoires 
- Les Nayais ne verront plus sur les lignes d’arrivée celui qu’ils appelaient affectueusement "le Luis". Dans la nuit de vendredi à samedi Luis Goya, dans le coma depuis le 15 avril dernier à la suite de la chute de Dax lors du sprint final s’est éteint.
- Celui qui restait à 37 ans l’un des meilleurs régionaux et le chef de file des coureurs de l’U.S.C.N, avait commencé sa carrière à 24 ans sous les couleurs qu’il ne cessa jamais plus de porter : celles de Nay. Il devait les porter très haut, avec autant de combativité que d’amitiés : 117 courses gagnées, quelque trente coupes de vainqueur, des nombreuses places d’honneur formaient le palmarès élogieux de Luis Goya.
- D’autres diront plus en détails ce que ce furent ses succès, ses longues luttes solitaires ou ces sprints finals. Pour notre part, nous voudrions à l’heure où il n’est plus, nous souvenir du sportif et de l’homme. Le sportif et le champion nous l’avons maintes fois rencontré auprès des jeunes du Stade, leur donnant en toute simplicité les conseils de son expérience. Cette simplicité, cet abord direct qu’accentuait encore le sourire éclatant de son visage juvénile, chacun le retrouvait dans l’homme toujours aimable, nullement grisé par les rayons de gloire qui l’effleuraient.
- Le public après 12 ans de course lui demeurait fidèle et le routes s’ouvraient encore largement devant lui.
- A l’heure où il disparait en pleine vigueur, nous voudrions dire à son épouse, mère d’un petit Michel, né 4 jours après la chute à l’issue fatale, à ses amis, à tous ceux qui sont dans la tristesse en cette matinée de deuil, combien la rédaction sportive d’ "Eclair Pyrénées" prend part à leur peine et les assurent de toute sa sympathie.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – DAX LOUIS GOYA 1963  © PATRICK GONZALEZ
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