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RETRO VELO DORDOGNE
5 octobre 2022

BORDERES-SUR-ECHEZ - édition 1964

A Bordères, en présence d’une foule record
MICHEL GONZALEZ, "LA FLÈCHE BASQUE"
règle (d’un pneu) BATAN et 20 coureurs au sprint
Une chute grave du jeune BIGNON (Stado) qui heurte un spectateur
(Au micro, Aldo BERTHOZAT réalise 1850 francs de primes)
Une organisation de la section cycliste du Stado-Tarbais

BORDERES-SUR-ÉCHEZ a assisté à un sprint géant sur une chaussée devenu trop étroite pour les cinq mille spectateurs qui s’y massaient. Un sprint "monumental", disait Aldo Berthozat, car tous les favoris en avaient laissé un peu sous la pédale à l’intention de cet ultime effort  Mais nous y reviendrons tout à l’heure. Autour de Mr Paul Sensever, maire de Bordères, nous notions : Mrs Carrazé premier adjoint, Bénac, président du comité des fêtes "Minique", le père du rugby bordèrais, Louis Dancia "Féfé" Minvielle, Georges Vignolles, les conscrits, etc … Bien avant l’heure du départ, le circuit dont les points dangereux sont protégés par des bottes de paille, est noir de monde.

aldo

Un départ brutal
- Au micro de l’excellente sonorisation de notre ami Victor Contal, rue Victor Hugo à Tarbes, le micro "Grandin" crache par la voix de Berthozat des noms connus : Darrigade, Siniscalchi, Gonzalez, Batan, Broustaud, Barrère, Sandona, Vicente, Poulot etc … Rapidement, mais avec une mémoire déconcertante, Aldo égrenait le chapelet de victoires des as régionaux en présence. A 15h 15, le peloton bariolé comme une lanterne vénitienne, s’ébranlait sous les ordres de Mr le Maire et glissait sur les routes toutes neuves, se développant au tour de la cité cabilate comme un vrai tapis.

Le solo du grand Robert
- Les obscurs du peloton ont pris la relève des favoris, à moins que tout simplement ils ne soient en ce début de course en train de tirer les marrons du feu pour ces messieurs ! Au son de la musique foraine et sous les hurrah des fans le peloton s’étire puis revient comme un accordéon. C’est l’ambiance d’une grande kermesse. Soudain, Robert Poulot un aiglon de nos montagnes, sociétaire du Vélo-Club, s’en va de la cage roulante. La compagnie pèse sur ses ailes, il a soif de solitude. Sa longue et puissante carcasse appuie prestement sur les pédales et le jeune sociétaire du Stado tourne à 45 à l’heure autour d’une foule où il ne manque pas d’amis.Nous n’en sommes qu’au 6éme passage et durant dix tours Poulot va résister à la meute déchainée, échouant dans une tentative qui consistait à prendre un tour à tout le paquet.Mais tout à une fin. Sous les coups de butoirs des gros bras, Robert le Grand est rejoint. Immédiatement, contrant un sprint de Claude Cousseau (Parentis), Poutou, encore un filiforme, s’en va de son allure nonchalante, traînant un braquet monumental qui le glisse sur le macadam à près de 50 à l’heure !Un instant surpris, Sandona a réagi et au tour suivant le tandem est formé.Les primes pleuvent, elles vont attiser un peloton qui, derrière, à 600 mètres, semblent vouloir mourir à petit feu.La première escarbille qui nous frappe dans l’œil est Rème (Sarrancolin) qu’a suivi Arné son capitaine.Mais les deux leaders de la Vallée d’Aure, dans le vent de leur sillage ont ravivé le feu. Le peloton s’enflamme jusqu’à l’éclatement. Cousseau (Parentis), Job Roger et son frère Charles (Bon-Encontre) rejoignent et forment une quintette de grande valeur. En trois tours les deux fuyards sont rejoints.Le premier peloton comprenant sept hommes est donc formé et à seize tours de la fin, leur avance est de 40 secondes sur un trio de chasseurs comprenant Errandonéa, vainqueur la veille à Séméac, Batan (UC. Tarbaise) et André Maufinet-Petit (Stadoceste).Il est trop tard tout de même pour une grosse prime que, devant le rapide de Parentis Cousseau, enlève pour 250 francs devant Sandona (200 francs), Rème (100 francs), Arné (50 francs).Le courageux Nicoletti (UC. Tarbaise), qui pédale à l’arrière depuis quelques tours abandonne, et a 12 tours de l’arrivée Batan, Errandonéa, Maufinet-Petit, rejoignent les sept.

Poulot, Cousseau, Sandona

Poulot, Cousseau et Sandona les animateurs de la course

La Grande Bataille
A dix tours de la fin, les dix de tête entament un sprint à mort pour une prime de 250 francs sur un seul homme. Claude Cousseau a, à quelques mètres de la ligne blanche trois longueurs d’avance, mais commet l’imprudence de se relever, Batan surgit et lui souffle la prime. Un drame dans la course … le coureur Bignon est victime de l’imprudence d’un jeune spectateur et tombe sur la chaussée. Profondément touché au visage il reste étendu, le spectateur est blessé. Quelques instants plus tard, l’ambulance des sapeurs-pompiers évacue le coureur Bignon, alors que le jeune Pécapéra reçoit des soins d’urgence. A huit tours de la fin, tous sont ensemble. Ce regroupement général ne dure guère et Poulot jette dans l’ultime bataille son suprême espoir et ses dernières forces. Il s’en va, mais le Marseillais Siniscalchi, ex-grande vedette du cyclisme méridional, s’accroche à ses basques. Le Phocéen est là en couverture, protégeant certains intérêts dont le capital est dans le peloton. Le Tarbais se relève, Darrigade ramenant à vive allure le groupe des rescapés, soit une vingtaine de coureurs. A quatre kilomètres de l’arrivée, Robert Gibanel s’en va mais Sandona et Siniscalchi sautent dans sa roue. La boucle suivante voit Cousseau mener à fond et à deux tours de l’arrivée, le peloton fait toilette, se met à l’aise et forge son moral pour l’ultime et sauvage effort.

Bordères

Sur ce cliché de mauvaise qualité on reconnaît le vainqueur Michel Gonzalez
avec le speaker Aldo Berthozat

Vingt lutins dans un mouchoir
Le peloton zigzague sur la route comme une bête saoule de fatigue, mais cette acrobatie s’effectue à 50 à l’heure. De front, à 600 mètres de la ligne Broustaut, Toujas, Maufinet-Petit, Delmas, Cousseau sont au coude à coude. Mais Batan, Vicente et Gonzalez passent tout à fait sur la gauche … Le sprint est monumental, formidable, Raymond Batan surgit tel un bolide. Cent mètres, 50, 25, 10, 5 mètres toujours Batan, à une roue Gonzalez. Mais sur la ligne le Bayonnais se détend comme un arc et la flèche basque passe … l’épaisseur d’un boyau a ruiné le beau rêve de "Momon" Batan, brillant coureur tout de même. Autour de ces deux as, les places sont chères, Darrigade qui a sprinté un tour trop tôt avec Cousseau, n’est que treizième. Avec Gibanel, ils sont les morts de l’inoubliable bataille d’un très Grand Prix de Bordères.

BE

Classement : 1° Michel Gonzalez (Guidon Bayonnais) couvrant les 50 tours du circuit soit 100 kilomètres, en 2h 25mn, sur cycles Flandria, agent Sarlangue à Bayonne. 2. Batan (UC Tarbaise). 3. Broustaut (Dax) . 4 Vicente (Stade Tarbais). 5. Siniscalchi (Marseille). 6. Toujas (Stado Tarbais). 7. Delmas (Toulouse). 8. Maufinet (Stado Tarbais). 9. Magnien (Vélo-Club Aube). 10. Cousseau (Parentis Sport). 11. Leduc (Stado Tarbais). 12. Job (Bon Encontre) 13. Roger Darrigade (US. Dax). 14. Gibanel (VC Pau). 15. Florent Martin (UC. Tarbaise). tous même temps . 185.000 francs de primes ont été disribuées.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – BORDÈRES SUR L’ÉCHEZ 1964 © PATRICK GONZALEZ
La mémoire du cyclisme en Dordogne et en Aquitaine

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Commentaires
M
la course de Bordères / Echez 1964 j'ai Christian Leduc devant Carrassay et classement de 1963 où j'ai bien Gonzalès devant Batan et Broustaut
Répondre
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Blog destiné à recenser les informations sur le cyclisme de la Dordogne depuis sa création jusqu'à nos jours...(Photos, articles, reportages, etc...)
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