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RETRO VELO DORDOGNE
4 février 2020

MARIUS DUTEIL (2) Saisons de 1935 à 1942

COURSES D’AVANT GUERRE ET DE PENDANT LA GUERRE

bandeau marius

- Après les débuts de Marius Duteil, place à la suite de sa carrière avec une période qui débute en 1935, pour se terminer après-guerre. Une période difficile où il passera des couleurs du CC Foyen à celle de l’AVC Libourne puis à celle du CC Bergeracois au cours de la guerre. A noter sa saison 1936, une année à succès avec à la clé une troisième place dans Bordeaux-Périgueux. Agé alors de 21 ans, Duteil vient de passer un cap pour devenir on le verra, un coureur d’exception.
-
Lire le commentaire de Gérard Descoubès sur Marius Duteil (cf. dans Francis Duteil 1° partie).
- Lire l’article précédent sur l’histoire de Marius Duteil.
1935 : sociétaire au Cyclo-Club Foyen puis service militaire
1° Challenge Duc de Cazes à Libourne, 1° Grand Prix de Coutras.
1936
 : sociétaire au Cyclo-Club Foyen.
Bordeaux-Périgueux, 1° Saint-Avit du Moiron, 1° Gardonne, 1° Lévignac de Guyenne (47), 1° Vélines, 1° Eymet, 1° Bourgnac, 1° Saint-Méard de Mussidan, 1° Saint-Macaire, 1° Naugean, 1° Ménestérol, 1° Arveyres, 1° Saint-Cybard, 2° Trémolat, 2° Sainte-Foy, 2° Belvès, 2° Mussidan, 2° épreuve vitesse Montpon, 3° Prix des commerçants de Montpon, 3° Saint-Martial de Valette, 3° Piègut, 4° La Ruscade, 4° Prix des commerçants de Sainte-Foy, 5° Saint-Philipe du Seignal, 5° Prix international de Coutras.
Joseph Bonamy (ami de Marius) : 1° Bourgougnague (47), 1° Saint-Quentin de Caplong, 1° La Force, 1° Audrix, 1° Comice de Mussidan, 1° Excideuil, 1° Miallet, 1° Vayres, 3° Castelmoron, 5° Nontron, 7° Circuit du Cantal.

duteil Gardonne 1936

Marius Duteil vainqueur à Gardonne en 1936

Une petite histoire sur Marius Duteil racontée par son fils Francis
- Mon père parlait assez souvent des déplacements à vélo lors de ses débuts. Par exemple la course de Belvès. Je crois que c'est celle où il se classe 2° en 1936. Il accompagnait assez souvent son ami Bonnamy licencié comme lui à Sainte-Foy. Donc ils partent en vélo pour Belvès. Ils sont retardés par un orage et ils arrivent au moment du départ, mais ils n'ont pas mangé. Un touriste Parisien leur passe des bidons de vermicelles et ils se classent dans les premiers. Au retour ils sont tellement fatigués qu’après Lalinde, ils s'arrêtent dans une cabane et s'endorment sur des cosses de haricots jusqu'au lendemain matin.
- C’est ici que l’on comprend les problèmes des coureurs de cette époque, qui se rendaient déjà au départ avec leurs propres moyens, autrement dit en partant avec musette et vélo de course. Bien souvent la distance du déplacement aller et retour était supérieur à celui de la course, mais c’était ainsi...

La Roquille 11

Marius Duteil au centre au départ de La Roquille le 11 mai 1936

1937 : sociétaire de l’AVC Libourne.
- Marius Duteil a quitté le CC Foyen pour son service militaire qu’il effectue à Clermont Ferrand à compter du 15 octobre 1935. Une période difficile où sur les hauteurs du Massif Central il attrape une pleurésie. Mal soigné il sera réformé le 9 novembre 1937 et rejoindra alors l’AVC Libourne. Mais le plus étonnant se situe dans le fait que Duteil perdra dans cette maladie, un poumon, ce qui ne l’empêchera pas de devenir le champion que l’on a connu. D’ailleurs chez les Duteil, on reste dur au mal.
NDLR : Quand on pense à son fils Francis, qui a frôlé la mort dans un accident, là aussi on constate que bon sang ne saurait mentir. Comme son père, le fils a su travailler avec son mal et traîner ses terribles séquelles, pour devenir ensuite l’homme au palmarès que l’on connaît.

 

Damazan 1936

La piste de Damazan en 1936

 

1938 : sociétaire de l’AVC Libourne
16° GP Marc Pineau à Périgueux (1° Arangoïtz (Anglet), 3° Sainte-Terre (1° Pierre Labory du CC Lion), 2° Trémolat (1° Bob Armet de la Pédale Faidherbe), 1° Prix des Mérilliers au Fleix, 3° Prix des combattants à Montlieu (1° André Bramard de l’ASPTT Bordeaux).
Le Grand Prix Marc Pineau était une course courue à Périgueux. Les coureurs partis de la ville passaient par les Piles, Laurière, la côte des Grands Bois, La Roquette, Trélissac, Périgueux, La Rampinsolle, Bordas, Grignols, Saint-Astier, Razac, Périgueux, Les Piles, Laurière, la côte des Grands Bois, La Roquette, Trélissac, Périgueux, plus cinq tours entre Périgueux et Trélissac soit 210 kms de course.

ste foy 1936

Départ d'entraînement à Sainte Foy la Grande (1936)

1939 : sociétaire de l’AVC Libourne
1° Circuit du Montbronnais, 7° Jurignac
- Pendant la guerre on le retrouve sous les couleurs du CC Bergerac, puis en 1946 sous celles du CC Périgourdin, avant de rejoindre celles de Ribérac en 1950 avec un duo de jeunes (Vivier et Brun) qui laisseront au cyclisme Périgourdin un souvenir inoubliable. Mais tout cela constitue une longue histoire, que "Dordogne Cycliste" racontera en remontant la chronologie des temps. Pour l’heure, c’est la guerre et bien que Bergerac soit en zone libre, la liberté n’existe pas...
Libourne se trouvait pendant la guerre à l’intérieur de la zone occupée. Marius était licencié à l’AVCL, peut-être une des raisons qui l’ont décidé à prendre une licence à Bergerac qui se trouvait en zone libre..., du moins géographiquement parlant... mais là nous en sommes qu’au stade des suppositions ! Le cyclisme a néanmoins continué de vivre. N’oublions pas que c’est en 1941 que fut fondé la section cycliste du RC Mussidan et que son président fut une des victimes quelques temps après de la barbarie nazie.

1941 : sociétaire au Cyclo-Club Bergeracois
1° Ladignac (87)

licence 1942

Licence 1942 au Cyclo-Club Bergeracois

1942 : sociétaire au Cyclo-Club Bergeracois
3° Aixe sur Vienne (1° Louis Latie du CRC Limousin), 3° Limoges-Périgueux-Limoges (1° André Roussy du CRC Limousin), 3° Saint-Junien (1° François Chaput de l’UVL), 2° Cieux (1° Maillet de Périgueux).
Le cyclisme sous l’occupation : La première année de l’occupation allemande dans les pays forts du cyclisme dont la France et la Belgique, paralyse la majeure partie de l’activité. Pas question, en 1940, d’organiser le Tour de France, ne serait-ce que pour des raisons de circulation, pas plus que les grandes classiques.
- D’un autre côté l’occupant ne souhaite pas que ce sport, qui marquait les esprits des années précédentes disparaisse, et souhaite entretenir l’illusion d’une vie normale. C’est ainsi qu’on fait renaître dans le pays quelques critériums et qu’un semblant d’activités occupe les esprits. Comme la France est divisée en deux zones (occupée et libre), certaines épreuves se disputent en deux endroits et c’est ainsi que l’on possède le lauréat de la zone libre et celui de la zone occupée…
- Mais au-delà des mots il convient d’abord de revitaliser la jeunesse, selon les termes de Pétain. En sport le professionnalisme pervertisseur est sévèrement combattu, sinon supprimé. S’ajoutent, et cela touche plus directement les compétitions cyclistes, les difficultés de circulation et de déplacement, la pénurie de carburant et également celle du matériel et des boyaux. Le cyclisme sport populaire parvient à s’adapter à cette situation malgré tout.
- En fait le problème majeur de l’Occupation, concerne la population et celui de son ravitaillement. Les habitants des campagnes ont naturellement plus de possibilités d’améliorer leur ordinaire que celui des villes. La pénurie de carburant donne une importance accrue à la bicyclette comme véhicule utilitaire. Pour les coureurs cyclistes, travailleurs de force par excellence, la sortie d’entraînement prenait une toute autre signification qu’en temps normal. Le vélo de compétition s’agrémentait d’un porte bagages, d’un ou deux arrêts dans une ferme d’où l’on ramenait un jambon, un sac de pommes de terre, du beurre, des œufs … Et certains jeunes coureurs aux prometteuses qualités ne résistèrent pas aux tentations du marché noir. Leur carrière s’en trouva étouffée dans l’œuf, si l’on peut dire, par détournement de négoce clandestin.
- Un autre problème de l’Occupation était celui du Service du Travail Obligatoire. Dans ce domaine encore, de nombreux jeunes coureurs cyclistes virent leur carrière interrompue par leur transfert en Allemagne, forme de déportation couverte par la légalité.
- Pendant ce temps en France, on essaye de faire vivre les compétitions. Parfois des incidents surviennent. Dans le Tour de Corrèze en 1944, des résistants armés, descendus de leur maquis, barrent la route et prennent possession de tous les véhicules motorisés de la caravane … et des vélos des coureurs. Toutes ces difficultés d’organisation sur route provoquèrent un regain d’activité des réunions sur piste et c’est ainsi que le cyclisme de compétition, à travers toutes les conflagrations guerrières et sociales, a assuré sa survie et sa continuité ...

 RÉTRO VÉLO DORDOGNE - MARIUS DUTEIL (2) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : Courses de la Libération avec le Cyclo-Club Périgourdin

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