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RETRO VELO DORDOGNE
1 mars 2020

FRANCIS DUTEIL - SAISON 1982

1982 : UNE GRANDE VIRÉE A L’ÉTRANGER

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A Bressuire pour mon dernier Championnat de France des amateurs le 1° août 1982

- Pour relire l’article précédent, cliquez ici.

1982 - (amateur hors catégorie) 13 victoires

- C’est le triplé gagné par le CRCL au Championnat du Limousin qui fait la une de la saison. Les vert et rouge mettent KO tous leurs rivaux. Duteil remporte son 5° titre régional, Michel Besse finit à 35 secondes et Pascal Crouzille bien que victime d’une crevaison, décroche la 3° place mais à huit minutes des deux têtes d’affiche du club. Bouyat échoue au pied du podium devant Caudoux, Sautède, Morange, Lenfant, Vérinaud et Daniel Raymondaud.
- En fin de saison Duteil annonce son intention de se retirer de la compétition. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne rate pas sa sortie. Il s’impose à Brest, à Lagorce Laguirande, à Miallet (Trois Cerisiers), Montbron, Peyrignac, Saint-Emilion, Champniers et à Saint-Saud devant Michel Besse.
- Duteil signe sa 13° victoire de la saison à Allasac, épreuve qu’il remporte pour la 5° fois. Il devance Dupuytren, Lagarde, Pinault et Besse. Les qualités de Francis Duteil sont reconnues au niveau national ce qui lui permet de participer au Tour de Nouvelle Calédonie, puis en compagnie de Gilbert Lagarde (Guéret) au Tour de Colombie.

- Quelques places d’honneur : 2° à Saint-Mathieu, Saint-Junien (Reix), Château-Larcher, Buzançais, Chizé, Nontron, Angers, La Couronne, Périgueux, Horsarrieu, 3° à Champs, Piégut, Genillé, Saint-Hilaire la Treille, Ronde de Limoges, Bellac, Saint-Gervais Videix, Chalus et Saint-Junien.
Il se classe du Championnat des sociétés du Limousin au sein d’une équipe du CRCL où il retrouve Michel Besse, Jean Bernaben et Alain Jourdan. Championnat gagné par l’UC Brive (Dupuytren, Nicolas, Marzi, Buffière) mais devant le VC Aubusson (Ceulemans, Laskowski, Bouchet, Gilles), puis l’AC Limoges Bussière Poitevine classée 4°.

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Course de Chalus le 11 septembre 1982 où je me classe troisième

SAISON 1982  (palmarès)

13° Léguillac de Cercles (24) 14/03, 35° Couhé Vérac (86) 21/03, 20° Limoges (87) 27/03, 25° Bordeaux-Saintes (33) 28/03, 1° Lagorce Laguirande (33) 29/03, 5° Crozant (23) 03/04, 2° Buzançais (36) 04/04, 15° Cénac et Saint-Julien (24) 05/04, 19° Circuit Berrichon 8 au 10/04, 7° Saint-Savin sur Gartempe (86) 11/04, 2° Château-Larcher (86) 12/04, 30° Angers (49) 16/04, 2° Angers (49) 17/04, Angers (49) abandon 18/04, Boussac (23) abandon 19/04, 12° Angoulême-Chabanais (16) 24/04, Saintes abandon (17) 27/04, Circuit des Mines abandon 28/04 au 02/05, 1° Brest (1° étape plus général) (29) 08/05, 40° Rennes (35) 09/05, 4° Saint-Yrieix la Perche (87) 10/05, Classico RCN (Colombie) abandon à la 5° étape 16 au 23/05, 3° Saint-Hilaire la Treille (87) 29/05, 8° Mornac (16) 30/05, 1° Champniers (16) 31/05, 2° Nontron (24) 05/06, 4° Thiviers (24) 06/06, 7° Guéret (23) 07/06, 11° Montauban (82) 09/06, 3° Limoges (87) 10/06, 2° Le Dorat (87) 13/06, 8° Angoulême (16) 17/06, 25° Ma Campagne (16) 18/06, 13° Mantes la Jolie (78) 20/06, 9° Bourganeuf (23) 23/06, 2° La Couronne (16), 26/06, 9° La Rochefoucauld (16) 27/06, 9° Lussat (23) 28/06, 3° Bellac (87) 03/07, 1° Les Trois Cerisiers (24) 04/07, 6° Saint Séverin (16) 05/07, 1° Dournazac Championnat du Limousin route (87) 11/07, 12° La Souterraine (23) 12/07, 9° Châteauneuf la Forêt (16) 14/07, 9° Villandraut (33) 15/07, 4° Caudrot (33) 17/07, 8° Roussac (87) 18/07, 1° Saint Emilion (33) 19/07, 3° Bressuire (79) 21/07, 2° Chizé (79) 24/07, 4° Oradour sur Glane (87) 25/07, 5° Oradour sur Vayres (87) 26/07, Championnat de France route à Bressuire (79) abandon 01/08, 6° Juillac (19) 02/08, 3° Saint-Gervais Videix (87) Bol d’Or des amateurs 04/08, 18° Chaumeil (19) Bol d’Or des Monédières 05/08, 9° Eymouthiers (87) 06/08, 1° Saint-Saud (24) 07/08, 4° Marthon (16) 08/08, 5° Tour de Nouvelle Calédonie vainqueur de la première et de la deuxième étape, 16° de la neuvième étape 15 au 28/08, 8° Bruch (47) 01/09, 2° Périgueux (24) 03/09, 1° Peyrignac (24) 05/09, 7° Saint-Mathieu (87) 04/09, 1° Allassac (19) 06/09, 4° Rieumes (31) 07/09, 4° Agen (47) 09/09, 3° Chalus (87) 11/09, 2° Saint-Junien (87) 12/09, 40° Issoire (63) 13/09, 3° Piègut (24) 14/09, 5° Les Herbiers (85) 15/09, 20° Toulouse (31) 17/09, 2° Horsarrieu (40) 18/09, 7° Marmande (47) 19/09, 6° Saint Martin d’Ary (17) 20/09, Baignes (16) abandon 25/09, 3° Bussière Poitevine (87) 26/09, 1° Montbron (16) 27/09, 14° Miallet (24) 28/09, 3° Champs sur Tarentaine (15) 02/10, 6° Coulaures (24) 03/10, 6° Feuillade (16) 04/10, 4° Tour d’Ampurdan (Espagne) 9 au 112/10, Lussac les Châteaux (86) chute 17/10, 6° Oloron Sainte-Marie (64) 18/10, 35° Saint-Amand Montrond (18) 20/10, 3° Genillé (49) 24/10, 4° Huapai (Nouvelle Zélande) 30/10, 15° Tour Nouvelle Zélande en onze étapes 31/10 au 06/11.

Soit treize victoires pour 91 épreuves disputées, six abandons.

Francis Duteil raconte quelques moments de sa saison 1982

- Premières impressions sur la saison qui débute

- Cette année 1982, la naissance de notre premier enfant étant prévu fin juillet, je décide de raccrocher à la fin de la saison. Je dis à ma femme de ne pas en parler, car je ne veux pas que ça se sache. Au Circuit des Mines il fait très froid. Je suis victime d'un refroidissement. Le 4° jour je tousse beaucoup pendant l'étape et après l'arrivée je crache un peu de sang. Je vais voir le docteur de la course. Il me fait passer une radio des bronches et des poumons. Il n'y a rien de grave, c'est une irritation des bronches provoquée par l'air froid et il me dit que dans quelques jours tout sera rentré dans l'ordre. Bien sûr il ne faut pas que je parte demain afin de ne pas aggraver l'irritation.

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Peu avant le départ de l’étape du Dulux Tour entouré de Khala et de Pineau

En Colombie dans la Classico RCN

- A la mi-mai je suis appelé en équipe de France pour participer au Classico RCN en Colombie. Nous partons avec l'équipe Peugeot. Je retrouve avec plaisir Bernard Bourreau et Luis Ocana qui a été engagé comme traducteur par Peugeot. Le départ de la course est à Popayan qui sera détruite quelques mois plus tard par une énorme éruption volcanique et l'arrivée est à Medellin. En fin de troisième étape le peloton est toujours groupé. Je vais emmener le sprint pour Gérard Mercadier (je lui ai déjà emmené des sprints dans les courses régionales). Je remarque que mes bras sont secs et je ne me sens pas bien. Je le lui dis mais nous n'avons pas de solution de rechange. Je le sors aux 600 m. Nous sommes toujours en tête aux 400 m mais d'un seul coup je n'ai plus de forces. Il arrivera quand même à décrocher une 6° place. Le masseur diagnostique une déshydratation. Il me conseille de boire beaucoup, de manger salé et de rester sous la douche avant le repas. Nous logeons à Cali dans un hôtel de neuf étages avec piscine sur le toit. Après la douche je préfère me mettre à l'eau dans la piscine jusqu'au repas. Je ne sais pas si c'est une déshydratation ou un problème dû à l'altitude (nous ne descendons pas en dessous de 1500 m) mais je ne récupère pas.
- Dans la 4° étape je suis sans force et je me retrouve dans le dernier grupetto avec les Peugeot Perret et Sanders dès l'ascension du premier col. Je perce à l'arrière au début de la descente. En Colombie le dépannage se fait par deux motos pour chaque équipe.Les voitures des équipes suivent derrière les motos. Après un dépannage, la moto va changer de matériel à la voiture de l'équipe qui transporte le matériel. La voiture de l'équipe de France conduite par Luis Ocana est restée derrière nous pour nous dépanner tous les trois. C'est une voiture break non équipée et le matériel est transporté à l'arrière du véhicule. Je préfère récupérer ma roue arrière de rechange au milieu des autres. Je repars avec près d'une minute de retard. Il reste 120 km et je me sens incapable de les faire seul. Pour rejoindre le grupetto je vais faire une de mes meilleures descentes. Je trouve les trajectoires parfaites et je prends beaucoup d'angle dans les virages (ça va très vite dans l'air raréfié). Derrière moi j'entends les hurlements des pneus de la voiture. A l'arrivée Luis vient me dire :"vraiment aujourd'hui tu m'as fait plaisir, j'ai rarement vu une descente comme celle que tu as faite après ta crevaison".
- La 5° étape débute par l'ascension d'un col. Je jette l'éponge au bout de 10 km. Cette étape sera gagnée par Bernard Pineau, le 3°coureur originaire du Sud-Ouest de l'équipe de France.

Championnat de France à Bressuire

- La naissance de Vincent le 28 juillet va perturber la semaine précédant le championnat de France. Le championnat de France a lieu à Bressuire (79).Cela me permet de m'y rendre le samedi après-midi. C'est mon dernier championnat de France. Le circuit ne comporte aucune difficulté. Comme souvent je passe la première heure en queue de peloton. Le début de course est un peu laborieux mais c'est un bon signe pour la suite, je dois être bien à partir de la mi-course. Sur cette course sans difficultés ça va être un peu la loterie pour se trouver dans la bonne échappée s'il doit y en avoir une. Un groupe de près d'une dizaine de coureurs sort du peloton avant la mi-course. Le peloton les prend en chasse mais l'écart se creuse. Je comprends que c'est dangereux et je monte en tête de peloton pour participer à la poursuite mais l'écart s'accroit toujours. Alors que l'écart a passé la minute, je sors du peloton avec Charly Mottet. Devant l'échappée roule à plus de 46 km/h de moyenne. Nous jetons toutes nos forces dans la poursuite. Nous nous rapprochons à 200m du groupe après 15 km de chasse. Mais nous ne pouvons pas continuer sur ce rythme. Nous buttons là à 200m de l'échappée. Puis lentement mais sûrement l'écart va se recreuser. Nous nous relevons et sans nous consulter nous nous arrêtons au passage sur la ligne d'arrivée.

Tour de Nouvelle Calédonie

- Le matin du 08/08 Richard Marillier m'appelle : un des sélectionnés au Tour de Nouvelle-Calédonie ne peut pas venir et il veut une réponse immédiate. J'accepte. Rendez-vous à Roissy Charles de Gaulle avec mon vélo après demain matin. Tous les sélectionnés des pays européens sont regroupés à Roissy. Il n'y a que deux coureurs par équipes car les 3/4 du réseau routier n'est encore que des pistes en terre. Les crevaisons et les problèmes de matériel sont très nombreux. Je fais la connaissance de Bruno Georges mon équipier. Avant l'embarquement, Werner Kahla un des coureurs allemands vient me parler. Surprise : il parle parfaitement Français avec l'accent de Carcassonne. Il a vécu en France dans la région de Carcassonne jusqu'à l'age de 14 ans. Nous sympathisons et encore aujourd'hui nous gardons le contact. Les coureurs américains, australiens, japonais, néo-zélandais et tahitiens partent chacun de leur pays. A l'arrivée à l'aéroport de Tontouta, Francis Mazeau un copain Mareuillais est là qui m'attend : il est en stage de deux mois et il a entendu à la télévision que je participais au Tour de Nouvelle-Calédonie. Alain Devaud mon directeur sportif-mécanicien-soigneur assisté par Serge Valenti me prend en charge. Il me trouve un vélo, des roues et des boyaux de rechange. Je me classe 8° du prologue qui a lieu dans les rues de Nouméa. Je gagne la 1° et la 2° étape et je porte le maillot jaune pendant six jours. Je fais une mauvaise chute le 7° jour sur la piste en terre. Après l'arrivée le docteur et l'infirmière discutent pendant qu'ils me soignent. Il y a besoin d'infirmière en Nouvelle-Calédonie. L'idée de proposer ma femme m'effleure. La chute plus la fatigue font que je vais subir la course pendant la deuxième semaine. Dans le 1° tronçon en ligne de la dernière étape, je prends un coup de fringale. Dans le col de la Pirogue à 10 km de l'arrivée à Païta, je suis collé à la route mais j'arrive à limiter les dégats. Avant le 2° tronçon Païta-Nouméa un contre la montre de 27 km, je suis 5° au général. Le 4° est à près de 3 mn devant moi et le 6° à 5 mn derrière. Sauf accident le classement ne va pas changer. Alain Devaud m'emmène manger chez lui à Nouméa. J'ai très faim et j'ai envie de dormir. Simone Devaud me demande ce que je veux manger. J'ai très envie d'une omelette de pommes de terre. Elle me fait une énorme omelette que j'ingurgite entièrement. Puis je vais me coucher dans la chambre qu'ils m'ont réservée. Je m'endors immédiatement. Au bout de deux heures Alain est obligé de me réveiller. A moitié somnambule, je me prépare et nous partons pour Païta. J'aurai fait le trajet du contre la montre dans les 2 sens. Je n'ai pas le temps de m'échauffer. Je fais les 2 premiers km en dedans. Je me classe 13° de l'étape et toujours 5° au classement général. J'ai hâte de revoir mon fils et ma femme. Je prends le premier avion en partance pour Paris. Les autres coureurs resteront plusieurs jours et même plusieurs semaines.

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En médaillon l’Anglais Simon Hook qui m’a aidé dans mes démarches
pour effectuer le Tour de Nouvelle Zélande.

Simon est décédé en 1995, il avait 36 ans...

Tour de Nouvelle Zélande

- Je veux terminer ma dernière saison cycliste sur une note exotique. J'ai repéré sur le calendrier international une course en Nouvelle-Zélande, le Dulux Tour pendant la première semaine de novembre. Début juin à la course de Thiviers, je demande à Simon Hook un Anglais du CC. Périgourdin de se renseigner sur cette course puisque la Nouvelle-Zélande est rattachée au royaume de Grande Bretagne. Au mois de septembre à la course de Piégut, il m'annonce qu'il faut que je confirme mon engagement auprès de Mr Pennington à Auckland qui m'accorde 350 dollars d'indemnités de déplacement. Je me renseigne auprès des compagnies aériennes et des agences de voyages pour le billet d'avion. Je ne trouve que des vols au départ de Londres. Alors je téléphone à Alain Devaud à Nouméa. Il me trouve un billet aller-retour Nouméa- Auckland à 1600 francs. Le trajet aller-retour Paris- Nouméa coûte 7600 francs. Je contacte Motobécane la marque qui m'équipe, distribuée par mon père. Motobécane m'offre un vélo de 9000 francs. Le 18/10 à la course d'Oloron Sainte Marie, Bernard Pineau, sa femme, ma femme et moi discutons avant le départ dans le bar où nous avons pris nos dossards. Je lui dis que dans moins de dix jours je pars courir en Nouvelle-Zélande. Il veut venir. J'ai le numéro de téléphone de Mr Pennington dans mon porte-feuille. Il le réveille (il est 2 h du matin à Auckland) et se fait engager avec la même indemnité de déplacement. Il fait la même démarche que moi auprès de Peugeot qui l'équipe en matériel et obtient un vélo. Je rappelle Alain Devaud à Nouméa pour l'avertir que nous arrivons à deux. Nous arrivons le 26/10 en Nouvelle Calédonie. Alain nous récupère à l'aéroport. Notre avion pour Auckland part le 28 au soir. Le 27 après-midi nous faisons une sortie de 130 km. Nous arrivons dans la nuit à Auckland. Mr Pennington nous attend puis nous emmène dans un motel. Le matin alors que nous déjeunons quelqu'un frappe à la porte. C'est Werner Kahla ! Les retrouvailles sont chaleureuses. Werner n'est pas reparti après le Tour de Nouvelle Calédonie qu'il a terminé à la 3° place. Il a couru en Nouvelle Calédonie, il s'est engagé au Dulux Tour et il rentre en Allemagne après la course. Mr Pennington vient nous voir et nous demande si demain nous voulons courir : il y a un criterium dans la ville de Huapai avec 500 dollars au premier et 58 km. Enfin des organisateurs intelligents qui ne vont pas nous faire rouler pendant près de 3 heures mais sur dix tours de circuit roulant. Le rythme est très rapide. En fin de course l'allure est tellement rapide que le peloton se morcelle. Un Néo-Zélandais gagne légèrement détaché. Nous arrivons tous les trois avec un autre Néo-Zélandais qui ne nous a pas beaucoup aidé. Bernard se classe 3°, moi 4° et Werner 5°. Des courses comme celle-là on peut en faire tous les jours : nous n'avons pas tapé dans les réserves. Le Dulux Tour débute demain par un prologue de dix kilomètres puis 1100 kilomètres en onze étapes en six jours. Donc nous avons cinq étapes partagées en deux tronçons et le premier tronçon est toujours beaucoup plus long que le deuxième. Le départ du deuxième tronçon est toujours donné au maximum deux heures après l'arrivée du premier coureur du premier tronçon. Ravitaillement par trois motos avec cinq porte bidons de chaque côté du porte-bagage à partir du huitième kilomètre jusqu'à huit kilomètres de l'arrivée (encore des organisateurs intelligents). Quelle différence avec les courses officielles françaises où l'on ne ravitaille qu'après 80 km de course ! Il faut inscrire le numéro de dossard sur les bidons. Les distances sont données en km alors que nous sommes dans un pays anglo-saxon. Comme en Nouvelle Calédonie les équipes ne comprennent que deux coureurs. Werner qui est le seul Allemand de la course a été associé à un Américain. Mais le courant ne passe pas entre l'Allemand et l'Américain. Alors nous allons nous associer à trois. Nous avons amené des maillots de l'équipe de France mais l'organisateur fournit des maillots à tous les coureurs au nom du sponsor de la course avec des couleurs différentes. Nous n'arrivons pas à accrocher une victoire d'étape. Le dernier jour l'arrivée est à Wellington. Le premier tronçon mesure 164 km et le deuxième 22 km. Au départ de cette étape je porte le "purple jacket" avec l'inscription mountain leader. Dans ce premier tronçon il y deux classements du Meilleur Grimpeur et deux coureurs peuvent encore me battre. Le premier classement au km 111 et le deuxième au km 146. Il y a 100 km de plat en début d'étape et le vent souffle de côté au moins à 50km/h (d'après les Néo-Zélandais Wellington est la ville la plus ventée du monde). Les bordures sont mon point faible à fortiori aujourd'hui où je ne me sens pas en condition. Dés le départ le peloton se casse en plusieurs bordures. Je n'ai pas de bonnes jambes et je ne peux pas prendre la première bordure comme mes deux adversaires du classement du meilleur grimpeur. J'ai perdu mon maillot de meilleur grimpeur à l'arrivée du premier tronçon. Le départ du deuxième tronçon (10 tours plats de 2,2 km) va être donné une demi-heure après l'arrivée du premier coureur du premier tronçon.Le premier prix de ce deuxième tronçon est en nature : un service à café en argent. J'aimerais tant l'offrir à ma femme. Le circuit est un rectangle avec deux longues lignes droites. Vent arrière dans la ligne droite de l'arrivée et bien sûr vent de face dans l'autre. Dès le départ l'allure est rapide mais moins que je ne me l'imaginais (le vent et les 164 km avec les bordures du premier tronçon ont laissé des traces). A la mi-course, Miller un des meilleurs Néo-Zélandais sort du peloton. Personne n'a réagi. Je me lance seul à sa poursuite. Dans le vent de face j'ai 30 mètres à combler qui se transforment en 100 m vent dans le dos. J'ai les "grosses cuisses" et je ne reprends rien pendant deux tours. Alors au début du huitième tour, je jette tout ce qui me reste de forces vent de face. Lorsque nous reprenons le vent arrière, j'ai moins de dix mètres de retard, mais j'ai les jambes tétanisées et je n'arrive plus à mouliner le grand développement. Miller s'éloigne. Il faut que je me reprenne car le peloton étiré n'amuse pas le terrain derrière moi. Je prends Miller en point de mire. J'ai la sensation que mes cuisses se déchirent mais je conserve quatre secondes d'avance sur les premiers du peloton très étiré. C'était ma dernière course. Une page vient de se tourner. Alors que j'arrive à ma voiture suiveuse un coureur Néo-Zélandais vient me proposer comme dans les sports d'équipe d'échanger un maillot de l'équipe cycliste nationale All Black avec un maillot de l'équipe de France. J'accepte avec plaisir. Wellington est à 650 km d'Auckland. Nos suiveurs ont compris que nous faisions équipe avec Werner alors ils vont nous ramener tous les trois avec deux voitures à Auckland. Notre avion pour Nouméa partant le 10 ils nous font découvrir l'ile du Nord. Nous en avions eu un aperçu en vélo mais c'est mieux en voiture. A Nouméa le départ pour Paris est programmé pour le 12. Alors après une grasse matinée nous passons l'après-midi du 11 novembre à la plage. L'eau du Pacifique est à 26 degrés.

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A Nouméa le 11 novembre au retour du Dulux Tour, une baignade
dans le Pacifique avec Bernard Pineau.

Cette photo constitue le dernier cliché de ma carrière au haut niveau,
mes adieux à la grande compétition, en quelque sorte...

Ses équipiers : Michel Besse, Pascal Crouzille, Pascal Léobet et Alain Jourdan.
Ses adversaires : Dupuytren, Cessat, Peyramaure (Brive), Cardinal, Bacle (Civray), Parenteau (Nersac), Pinault (Blois), Landreau (Poitiers), Benoit (Boussac), Petitcoulaud, Eric Leblanc, Petit, Boury, Guéry (UVL), Brégaint (Saint-Léonard), Ceulemans (Aubusson), Demichel (Monestier), Desforges (ACC), Désiré (Atur), Ducau (Mussidan), Jany, Bidaud, Pluquet (Bellac), Poirier (Couhé), Rousseau (ACRR), Roumilhac, Suchaud (ACLBP), Lagrange (La Souterraine), Priouret (Aubusson), Deshoulières (Confolens), Sanders (Auch), Dupuy (Nontron).
Les Champions régionaux du grand Sud en 1982 : Dominique Delort (EVCC Bergerac) pour le comité d’Aquitaine, Henri Bonnand (VSSL Castres) pour les Pyrénées, Dominique Landreau (Cycle Poitevin) pour le Poitou-Charentes, Francis Duteil (CRC Limousin) pour le Limousin, Nicolas Roux (AC Clermond-Ferrand) pour l’Auvergne.
Champion de France des amateurs : Laurent Biondi (SO Pont de Cheruy/Comité Dauphiné-Savoie).
-  Classement FFC saison 1982

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - FRANCIS DUTEIL (1982) © BERNARD PECCABIN
D’après la documentation de Francis et avec ses photos
Cet article a déjà paru sur le blog la Dordogne Cycliste, devenu inactif.
Prochain épisode : 1983/84 Une année sabbatique et un retour chez les deuxièmes catégories

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