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RETRO VELO DORDOGNE
1 mars 2020

JACQUES VIVIER - SAISON 1952/3

VIVIER DANS LE PRIX MALAURY ET AU COURRIER DE L’OUEST

 - Relire la publication précédente.
- Après le Paris-Côte d’Azur, Vivier continue sa saison et gagne notamment le Prix Malaury couru à Tarbes et le Prix du Courrier de l’Ouest. Il passera Aspirant puis sera sélectionné au sein de l’équipe Ouest-Sud Ouest pour le Tour de France. Deuxième de l’étape Perpignan-Toulouse, il gagnera à Limoges après avoir traversé toute sa Dordogne.
- Jacques Vivier forcera même l’admiration de Fausto Coppi avec qui il fera le tour d’honneur lors de l’arrivée à Limoges. De retour à Vayrac pour un critérium, Coppi évoquera le cas de Vivier à qui il vouait un certain respect (lire en bas de page).

NOTRE FAVORI, JACQUES VIVIER CONFIRME SA CLASSE EXCEPTIONNELLE

ET ENLEVE EN GRAND CHAMPION LE GRAND PRIX MALAURY A TARBES
Après avoir contrôlé la course en tête tout au long des 200 kilomètres du parcours

- Le Grand Prix des Vêtements Malaury, premier du nom, magistralement organisé par "Pyrénées Olympique", s’est terminé en apothéose après avoir été magnifiquement accueilli par les routes de Bigorre, par la victoire du grand espoir Jacques Vivier que nous n’hésitions pas à installer favori dans notre papier de présentation de samedi.
- Le jeune et si sympathique crack de Ribérac enrichit ainsi son palmarès d’une très belle victoire qui fut d’ailleurs amplement méritée. Vivier fut sans cesse à la pointe du combat, contrôlant la course de bout en bout en payant largement de sa personne. C’est lui qui mène le plus souvent le peloton en compagnie de ses fidèles lieutenants Brun et Duteil qui annihile les premières tentatives d’échappées. C’est encore son maillot rouge et vert que l’on voit en tête dans la rude rampe de l’Escaladieu, noire de monde et aussi fréquentée qu’un col d’une étape pyrénéenne du Tour de France.
- C’est Vivier qui anime splendidement l’échappée qui échouera à Saint-Martin en compagnie de l’excellent Charentais Rippe, du champion de France de poursuite Roger Piel casqué de cuir et de l’interminable Perrin.
- Dans la côte de Pontacq, alors que seize hommes se sont regroupés au terme d’une chasse ahurissante, c’est encore Vivier qui sonne la charge, entraînant irrésistiblement dans son sillage neuf compagnons.
- Et si l’on songe que ce garçon de 20 ans a encore trouvé les ressources suffisantes pour battre au sprint un Louis Caput des meilleurs jours, on reste confondu devant tant de classe et de facilité.
- Vivier est vraiment le grand champion annoncé et sa victoire dans ce remarquable Grand Prix Malaury lui permet désormais les plus grands espoirs.

Malaury Tarbes

Vivier lors du GP Malaury à Tarbes avec le speaker Berthozat. Derrière lui à gauche Marius Duteil

LE FILM DE LA COURSE

- Soixante coureurs au départ qui est donné à 11h15 route de Vic, après la remise des dossards effectuée devant le magasin Malaury. Un seul absent notable : celle de Tacca. Train très rapide dès les premiers kilomètres. Garcia inaugure la série des crevaisons mais parviendra à rejoindre avant Maubourguet avant d’être éliminé par une deuxième crevaison. Le peloton passe au complet à Vic devant une grande affluence.
- Entre Vic et Maubourguet, Damazo, Capdevilla et Montréjeau sont lâchés. Puis c’est au tour de Brand, Came, Chasle, Pocino et Barowik d’être décramponnés. Vivier enlève la prime à Maubourguet.
- La côte de Marciac est attaquée au sprint et Bisetto enlève la prime. Kléber Piot, un des grands favoris crève au mauvais moment alors que le peloton attaque à grande allure la côte de Puydarrieux. Il ne parviendra pas à rejoindre et abandonnera un peu plus loin.
- A Lannemezan, Pasetto enlève la prime légèrement détaché. Une foule considérable acclame au passage les favoris.
- Aucun fait saillant jusqu’aux premières rampes de l’Escaladieu où nous remontons tour à tour Ossun, Menu, Allory qui peine et s’arrêtera peu après souffrant de crampes. Mélosi, Pontoni, puis Durand, Perotto et Pascali voguant de conserve. Puis un petit groupe comprenant Vasquez, Duteil et Jacob.
- Plus haut, douze hommes ensemble : Chapatte, Pagotto, Rançon, Pineau, Bonnaventure, Goya, Bermudez, Renaud, Prouzet, Barrère, Caput et Sabbadini.
- En tête, à 200 mètres environ, Vivier, Rippe, Perrin et Piel. La bagarre est maintenant déclenchée et les écarts se creusent à l’arrière.
- Les quatre fugitifs sont pris en chasse par le peloton des douze dans lequel Barrère et Caput qui mène très sec accomplissent un grand travail. La jonction s’opère à Saint-Martin. Au passage à Tarbes, seize hommes sont ensemble et Caput enlève brillamment la prime. Le peloton de tête roule sans forcer la cadence. On sent que les hommes se réservent pour l’ultime difficulté du parcours, la côte de Pontacq.
- Elle ne provoquera pas la décision. Six hommes Perrin, Pagotto, Goya, Prouzet, Barrère et Sabbadini sont en effet légèrement distancés au sommet, mais comme l’on se regarde en chiens de faïence dans le peloton de tête, la soudure s’effectue à la sortie d’Ossun. Le sprint est désormais inévitable. Vivier part à 300 mètres de la ligne, résiste à un retour fulgurant de Caput et parvient à conserver sa roue d’avance sur la ligne. Bermudez souffle de justesse la troisième place à Sabbadini qui finit très fort.
Le classement : 1. Jacques Vivier (Ribérac) les 200 kms en 5h30’ (moyenne 36,360 km/h), 2. Louis Caput (JS Tarbaise), 3. Félix Bermudez (Limoux), 4. Tino Sabbadini (Fumel), 5. Rançon, 6. Piel, 7. Chapatte, 8. Jacques Renaud, 9. Prouzet, 10. Perrin, 11. Pineau, 12. Rippe, 13. Barrère, 14. Bonnaventure, 15. Pagotto, 16. Goya, 17. Brambilla, à 6’00s, 18. Vasquez, 19. D’Agnolo, 20. Menu, etc...

Courrier 1952

Vivier lors du protocole du GP du Courrier de l'Ouest

JACQUES VIVIER EXTRAORDINAIRE CHAMPION TERRASSE BERTON
CONTRE LA MONTRE ET GAGNE LE PRIX DU COURRIER DE L’OUEST
Brillante course de Michel Brun

Courrier de l'Ouest 52 bis (Vivier)

- Niort le 20 avril - L’étonnant Jacques Vivier, le merveilleux Jacques Vivier ! Les adjectifs les plus expressifs seront bientôt impuissants à qualifier ses exploits. Samedi et dimanche, dans un Prix du Courrier de l’Ouest qui bénéficiait de la présence de nombreuses vedettes, notre Ribéracois a remporté la victoire qu’attendaient ses admirateurs. Que Jacques ait battu le Bordelais René Berton, recordman du Grand Prix des Nations, dans la spécialité familière à ce dernier, n’étonnera pas les lecteurs de ce journal. Mais ce qui est extraordinaire, ce sont les circonstances dans lesquelles ce succès fut remporté.
- Jacques Vivier avait été accablé de malheurs dans la première étape. Victime d’une chute, il avait cassé son frein avant et son dérailleur. Il dut au dévouement d’Henri Aubry de recoller au groupe de tête qui s’était enfui à toutes pédales à l’annonce de cet accident. Au sprint, Vivier mis dans l’impossibilité d’utiliser son plus grand développement, ne put disputer sa chance. Mais il n’avait pas perdu une seconde sur le groupe de tête.
Il y eut un instant de panique lorsque quelques secondes avant de prendre le départ de l’étape contre la montre, Jacques cassa son câble de dérailleur. Les officiels l’autorisèrent à partir neuf minutes après son tour. Hélas ! La réparation ne fut pas finie lorsqu’il fut appelé par le starter. Obligé de mettre trois fois pied à terre pour changer de vitesse, il n’en précéda pas moins Berton de sept secondes. Ah ! L’admirable exploit.
- La journée devait être particulièrement faste pour les autres Ribéracois. Michel Brun, en plein renouveau, rejoignit Dufraisse parti devant lui au bout de vingt kilomètres, et prit une flatteuse quatrième place au chrono. Quant au vétéran Marius Duteil, il prouva qu’il était toujours un très grand rouleur, puisqu’il se classa neuvième dans le contre la montre.
Le classement général final : 1. Jacques Vivier sur cycles Royal-Fabric, les 255 kms en 6h31’42s, 2. Berton à 7s, 3. Louis Forlini à 3’20s, 4. Sforacchi à 4’31s, 5. Quentin à 5’23s, 6. Maurice Bertrand à 5’26s, 7. Papazian à 5’35s, 8. Michel Brun à 5’44s, 9. Beasley, 10. Lagrange, 11. Regnard, 12. Meneghetti, 13. Creton, 14. Marius Duteil à 8’01s, 15. Rippe, etc....
NOTA : le contre la montre se déroulait autour de Niort sur une distance de 75 kms. Vivier l’a emporté de sept secondes sur René Berton un des meilleurs spécialiste de ce genre d’épreuves. 

TDF 52 Pau-Bx Fernandez Sabbadini Vivier

Etape Pau-Bordeaux du Tour de France avec Fernandez, Sabbadini, Vivier
Au lointain Fausto Coppi

FAUSTO COPPI OUVRE SON CŒUR :"VIVIER EST UN JEUNE
QUI A LA GRANDE CLASSE...
IL NE DOIT DEVENIR LE GRÉGARIO DE PERSONNE"
Une interview exclusive d’André Desthomas (30/09/52)

- Bien que le secret le plus absolu ait entouré l’arrivée à Brive, dans la nuit de dimanche à lundi, du Campionissimo Fausto Coppi, une bonne cinquantaine de gamins attendaient depuis 9 heures, lundi matin, devant la porte de l’Hôtel Terminus, la sortie du vainqueur du dernier Tour de France.
- Fausto Coppi qui courait à Vayrac l’après-midi, nous confia qu’il craignait de décevoir les sportifs de la région à cause d’un mauvais rhume contracté l’avant-veille et qui lui avait provoqué une assez forte poussée de température.
 "Je tâcherai quand même de faire le maximum" ajouta le champion, toujours soucieux de faire honneur à sa réputation. Sans que nous ayons eu à lui poser la moindre question, Fausto, sautant d’un sujet à l’autre, nous lança à brûle pourpoint : "Vous savez que vous avez dans votre région un coureur plein de possibilités : je veux parler de Jacques Vivier. Il a de la classe à revendre ce garçon ! " Et la conversation continua sur ce terrain... "La Gazetta dello Sports" a invité Vivier à participer à plusieurs épreuves en Italie... D’abord le Grand Prix de la Méditerranée fin octobre, ensuite le Tour de Lombardie et même le Giro l’an prochain...
Nous nous hasardions dès lors à demander à Coppi pour quelle marque Vivier courait, le cas échéant, en Italie...
"Je ne puis vous le dire, nous fut-il répondu. Mais, en ce qui concerne la Bianchi, nos effectifs en Grégario sont complets pour la prochaine saison. Et puis croyez-moi Vivier vaut mieux que cela et ça m’ennuierait pour ce garçon qu’il soit réduit - même en France - au rôle de domestique !  On n’a pas le droit de sacrifier des jeunes comme lui à un travail de valet ! "
- Quelques mots encore sur le circuit de Vayrac - Coppi aime savoir où il court - et une dernière confidence du campionissimo : "Vous êtes le premier à qui je le dis avec certitude : je ferai le Tour de France encore l’an prochain !"
Nous prenons congé...
"A tout à l’heure, à Vayrac", nous lance Fausto.
"Et surtout, conclut-il, ne répétez à Vivier ce que je vous ai dit, que si vous êtes sûr que cela ne le grisera pas"
- La suite de la saison de Vivier avec l’étape du Tour de France Bordeaux-Limoges 16 juillet 1952.

Limoges

A Limoges en 1952 de gauche à droite assis Vivier, Francis Duteil 5 ans et Stan Ockers

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – JACQUES VIVIER (1952/3) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1952 Au Tour de France

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