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RETRO VELO DORDOGNE
8 janvier 2021

1999 LE 6° TOUR DU CANTON DE MAREUIL-VERTEILLAC

logo du TourUNE SIXIEME EDITION PLEINE DE PROMESSES

- Ce Tour du Canton de Mareuil-Verteillac monte encore en puissance. Il est vrai que nous sommes en 1999, une période où les clubs se sont structurés avec notamment l’incorporation obligatoire de plusieurs coureurs espoirs. Nous sommes dans un régime de croisière avec des coureurs de plus en plus costauds et de plus en plus motivés. Pour ce Tour 1999, Michel Dutertre a réussi un beau coup en faisant venir une équipe Portugaise amenée par Sergio Paulhino* inconnu à l’époque et toute une pléiade de formations pleines d’expérience ou à la recherche d’un succès qui se forge dans ce genre de compétition.
- * (NDLR : ce coureur deviendra professionnel au sein des équipes pro-Tour et accompagnera les plus gros leaders de la grande boucle).

- Les textes de cette publication ont été rédigés en 1999, c'est-à-dire lors de l’épreuve. Personne ne connaissait le devenir de ces coureurs tels Pierrick Fedrigo, Thomas Voeckler, Sergio Paulhino, Jérôme Pineau et Nicolas Portal qui sont passés par la suite professionnels.

FEDRIGO, VOECKLER, PAULHINO, PINEAU ET PORTAL

DES AMATEURS ESPOIRS DEVENUS DEPUIS PROFESSIONNELS

- Pour lire l’édition précédente (1998) cliquez ici.

TNCMV 99

Le jury présidé parM. Alain Koszyczarz avec MM Vérardo, Mouchague et Roy.

 - Sainte-Croix de Mareuil (Bernard Peccabin) Une fois n’est pas coutume, puisque notre Périgord vert allait enfin offrir en ce week-end de juin sa belle robe de verdure et son ciel lumineux grâce au soleil radieux qui rendait aux paysages toute la beauté du Pays Mareuillais. Fini les deux années noires où les coureurs avaient connu la pluie et ces heures épouvantables de selle détrempée, sans parler de ce vent dissuasif qui dans les vastes espaces du Verteillacois se montre intraitable lorsqu’il se décide à balayer le peloton.
- Bref ils étaient venus, ils étaient tous là, ou presque, .... ces équipes de coureurs issus de formations prestigieuses de notre belle France cycliste et du Portugal et pour lesquelles le Tour des deux cantons constituait une sérieuse référence. A lire son palmarès, on s’aperçoit d’ailleurs que celui-ci est devenu un véritable tremplin pour nos espoirs installés aux portes d’un avenir que je leur souhaite beau et glorieux.
- Sainte-Croix de Mareuil sait recevoir et il y avait de l’ambiance dans cette confortable salle des fêtes où les équipes se retrouvaient, et pour une épreuve qui allait devenir une des plus belles fêtes cyclistes du Périgord vert. Car cette sixième édition restera bien longtemps gravée dans nos cœurs, avec des pédaleurs qui jusqu’au bout nous auront donné du plaisir, prouvant ainsi que le cyclisme possède toujours de bien belles pages d’histoire. Les évènements et les performances acquises ici constituent un centre d’intérêt idéal pour ce Tour, malgré la tourmente qui accable aujourd’hui notre discipline.

LE BEAU DOUBLÉ DE WASQUEHAL AU TOUR DU CANTON DE MAREUIL

- La Rochebeaucourt (Bernard Peccabin) Lorsqu’à La Rochebeaucourt les coureurs furent libérés, on sentait que ce peloton avait envie de "faire la course". Marot (23 la Creuse), Martinez (AVC Aix), Malfatti (Gironde) et Jacques (Bressuire) à coups de pédales bien tranchants, commencèrent par grappiller les premiers points des classements intermédiaires en imprimant un rythme bien soutenu. Et comme d’habitude le cap de la première heure donna lieu à de féroces passes d’armes, si bien que le rythme montait de nombreux crans. Nicolas Crosbie d’abord (Bressuire) puis Thomas Bodo (Wasquehal), Christophe Jacques (Bressuire) et Franck Havidic (Vendée U) n’apprécièrent plus d’être prisonniers du paquet et partirent tenter leur chance rejoints par Ownsworth et Rainaud (La Creuse) et Julien Pallanca (Aix). Derrière, le chemin de croix commençait pour certains, avec le défilé des anonymes, exténués et près de l’effondrement, sur ces routes bombées par le gel et où le goudron granuleux semblait ralentir leur allure. C’est terrible de vivre derrière cette agonie des coureurs, dans ce Mareuillais qui ne pardonne pas si tu lâches un instant le peloton. Dès lors tu appartiens au monde des battus, de ceux qui voient le peloton s’éloigner lentement, et qui cravachent, le maillot grand ouvert, serrant très fort les dents pour tenter de rentrer. Et si tu connais le bonheur de revenir, tu payes l’addition aussitôt sur ces routes qui ne permettent aucun répit.

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Le Mareuil, peu après le départ

- Devant, les attaques fusaient et le peloton s’émiettait en une longue procession qui trouvait un peu de réconfort dans les encouragements du public ou dans les bouteilles d’eau tendues çà et là comme des bouées de sauvetage. Certains étaient heureux de trouver un petit groupe pour arrimer leur roue et rallier l’arrivée dans la fraternité des hommes à la dérive et qui se comprennent dans une telle situation. Vers le km 60, les hommes de la Creuse en remirent une couche avec Rainaud et Ownsworth en première ligne mais aussi avec Crosbie (Bressuire) qui moissonnait tous les points chauds sans oublier l‘infatigable Martinez toujours omniprésent et qui sera d‘ailleurs sacré le plus combatif de cette première étape. La bataille continua de faire rage et du côté de La Chapelle Pommier Marcoux (AVC Aix), Plumerat et Havidic (Vendée U) se mirent encore à l’ouvrage pour tirer les marrons du feu et d’une marmite vraiment en fusion lors de l’ascension de la côte de Puyrial dominée par les coureurs d’Aix-en-Provence. A ce moment du récit on commença à voir un certain Fédrigo passer en 2° position, alors que jusqu’ici l’homme de Victor Caneiro s’était contenté d’observer tout ce petit monde qui cherchait à le déstabiliser, en vain ...
- Le petit élève marmandais laissait faire, maitrisant les velléités de Martinez (AVC Aix) ou de Faghel (Wasquehal) vainqueur lui d’une étape du challenge national et qui cherchaient à le chatouiller encore dans les vingt derniers kms. La fin de course devenait passionnante avec neuf coureurs qui enclenchèrent la cinquième vitesse. On les laissa partir, car il n’y avait rien plus rien à faire, sauf si vous voulez vous suicider avec un train qui atteignait une violence inouïe. Il ne restait plus qu’aux courageux à braver la tempête, celle qui fait tanguer vos chances ou chavirer vos espoirs. Plumerat (Vendée U) et Crosbie (Bressuire) y laisseront une poignée de secondes, pendant que devant Boulenger (Wasquehal) tentait de faire le break. Soutenu par Faghel et Moreau déjà en évidence lors de la dernière ronde de l’isard, l’homme du Nord tente alors un difficile pari. Ce serait illogique de ne pas citer les suivants qui ont tout essayé pour lui donner la réplique, comme Fédrigo toujours clairvoyant et opportuniste, sans oublier le vendéen Havidic très laborieux, le charentais Berger ou les deux solides provençaux Marcoux et Martinez mais aussi Marot qui dans ces ultimes petits tours laissa son équipier Rainaud seul face à son destin. Devant le Picard Nicolas Boulenger champion de France de poursuite olympique en 1997, (une référence) restait une bonne fusée pour s’adjuger cette première étape et prendre six petites secondes à ses deux co-équipiers et à ses six rivaux du jour.
- Cette prise de commandement est intervenue au terme d’une somptueuse journée de course cycliste, fertile en évènements de toute nature et à tous les échelons. Celle-ci n’a pas pour autant chamboulé les chances des seize premiers, toujours dans le coup vu les faibles écarts de cette belle étape et d’un Tour du canton de Mareuil d’un très bon niveau, puisque 80 coureurs parviendront à rallier la banderole, ce qui témoigne bien de la qualité des hommes venus disputer cette 6° édition.

TNCMV 99

Dans la dernière traversée de Mareuil, la course est jouée avec douze hommes devant.
Ce peloton amené par Guylain Friou ne pourra plus rien faire.

- Au protocole on retrouva de nombreux élus du canton, dont le maire de Mareuil, le président de la communauté des communes du canton, les partenaires financiers avec M. Claude Bernard-Chabrier et bien évidemment tous les officiels avec ce long cortège de voitures accompagnées par ce concert de klaxons qui un instant nous faisait penser à l’ambiance de la grande boucle ...

LA ROCHEBEAUCOURT-MAREUIL (128 kms)
1. Boulenger (Wasquehal) les 128 kms en 3h25’23" (moyenne 37,393 km/h),
2. Faghel (Wasquehal) à 06s, 3. Fedrigo (Marmande) m.t, 4. Havidic (Vendée U) m.t, 5. Marcoux (Aix) m.t, 6. Martinez (Aix) m.t, 7. Berger (Charente Mme) m.t, 8. Marot (La Creuse) m.t, 9. Moreau (Wasquehal) à 09s, 10. Plumerat (Vendée U) m.t, 11. Crosbie (Bressuire) m.t, 12. Odye (Rennes) à 2m16s, 13. Raynaud (La Creuse) m.t, 14. Adenot (Charente Mme) à 2m19s, 15. Paulinho (Portugal) m.t, 16. Pineau (Vendée U) à 2m22s, 17. Sabido (Portugal) à 4m29s, 18. Friou (Poitiers) à 4m31s, 19. Eychenne (Wasquehal) m.t, 20. Portal (Hte Garonne) m.t, et le peloton. (92 partants).
Maillot blanc de leader : Nicolas BOULENGER (Wasquehal)
Meilleur grimpeur : Thomas BODO (Wasquehal)
Points chauds : Nicolas CROSBIE (Bressuire AC)

TNCMV 1999

A Mareuil, de gauche à droite Martinez (AVC Aix) le plus combatif, Nicolas Crosbie (Bressuire)
premier des points chauds, Thomas Bodo (Wasquehal) meilleur grimpeur en rouge et Nicolas Boulenger
ex-champion de France de poursuite olympique junior et vainqueur de l’étape (Pôle France Wasquehal).

DE BEAUSSAC A RUDEAU ET QUAND FÉDRIGO

RYTHME AVEC CHRONO

- Beaussac (B.Peccabin) Le soleil cherchait à percer le rideau de brouillard qui enveloppait les rives de la Nizonne sur la périphérie de ce bourg de Beaussac. En ce dimanche qui flairait l’été avec cette odeur de fenaison, on s’était levé de bonne heure pour venir prendre quelques calories chez l’ami Raymond Mathieu qui sait recevoir ce petit monde et cette petite reine pour laquelle il se dévoue sans compter. Car à Beaussac, il fallait vraiment être à l’heure avant, pendant et après le contre la montre, ceci pour conserver encore quelques chances pour ravir la tunique blanche au chtimi Boulenger, qui après une débauche d’énergie possédait seulement six petites secondes d’avance sur sept garçons, dont trois d’entre eux étaient déjà classés parmi les Elite 2.
- Dans son coin, Victor Caneiro me lança un clin d’œil pour me dire avec sa modestie habituelle : "Pierrick est bien ce matin ! Il est motivé, je suis sûr qu’il va nous faire un exploit !" Le portugais Sergio Paulinho donna le premier frisson au chronomètre. Avec 16’51", il devenait le premier coureur à passer sous la barre fatidique des 17 minutes. Classé 15° la veille et avec 2’19" de retard sur le leader, on pouvait penser que sur les routes du Verteillacois il possèdait une petite carte à jouer. Mais cette espérance ne dura pas longtemps. Car les derniers à s’élancer nous procureront un festival de records, dont la ville voisine de La Tour Blanche est si friande et qui comble de bonheur accueillera la caravane du Tour et les coureurs pour le dernier round de l’après-midi. Revenons à ces records avec Marot, Faghel, Martinez, Moreau et ... Fédrigo, qui passeront tous sous la barrière des 17 minutes.
- Mais l’exploit du jour a bel et bien été signé par le petit Pierrick Fédrigo. A l’arrivée, on retrouvait d’ailleurs notre petit bonhomme qui pataugeait dans le bonheur. Car ces petites routes du Périgord restaient pour lui le sillon magique de ses succès et de moments qui comptaient dans sa jeune ascension auréolée par des victoires qui pesaient déjà assez, pour être dans ce Tour l’homme à battre et à surveiller. Impérial, Pierrick était à la noce. C’était une moto, une vraie bête à rouler qui laissait derrière elle quelques miettes pour lesquelles les poursuivants se battaient presque comme des chiffonniers, heureux de chiper quelques clopinettes qui comptaient après ces longues minutes de guerre et d’usure entre Beaussac et Rudeau dont le bourg était abrité par un brouillard tenace, brouillard d’où sortait une des plus belles résurrection : celle du petit Pierrick.
- En marge de cette étape, n’oublions pas de citer Rudeau et l’ami Gilbert Morélièras qui nous accueille avec un service rapide et efficace, apprécié par ce petit monde de la bicyclette si choyé dans ce Nord de notre Dordogne. Et pour ceux qui suivent les épreuves du CCP. Nontron, on ne pouvait d’ailleurs mieux faire que ce contre la montre entre deux cités pour qui le cyclisme reste l’élément incontournable de leur fête locale et ceci depuis de longues générations déjà !
- Il était alors temps de faire le point de la situation après le protocole où neuf coureurs pouvaient encore espérer remporter l’épreuve phare du Président Dutertre, puisque seulement 1’34" séparaient le leader du neuvième, sans oublier le portugais Paulinho, Crosbie (Bressuire) ou encore Plumerat (Vendée U) capables de se surpasser lors des 113 kms de l’après-midi.

BEAUSSAC-RUDEAU (11,8 kms contre la montre)

1. Fédrigo (Marmande) les 11,8 kms en 0h16’08" (moyenne 43,884 km/h), 2. Moreau (Wasquehal) à 26s, 3. Faghel (Wasquehal) à 40s, 4. Martinez (Aix) m.t, 5. Paulinho (Portugal) à 43s, 6. Marot (La Creuse) à 45s, 7. Marcoux (Aix) à 53s, 8. Portal (Hte Garonne) à 1m08s, 9. Malfatti (Gironde) m.t, 10. Berger (Charente Mme) à 1m09s

TNCMV 1999

Fédrigo prend la tête de course à l'issue du chrono

LA REVANCHE DE VOECKLER AU TOUR DU VERTEILLACOIS

Classement général au départ du Tour du Verteillacois
1. Fédrigo (Marmande) les 139,8 kms en 3h41m37s (moyenne 37,849 km/h), 2. Moreau (Wasquehal) à 29s, 3. Faghel (Wasquehal) à 40s, 4. Martinez (Aix) m.t, 5. Marot (La Creuse) à 43s, 6. Marcoux (AVC Aix) à 53s, 7. Boulenger (Wasquehal) à 1’04s, 8. Berger (Charente Mme) à 1’09s, 9. Havidic (Vendée U) à 1’34s, 10. Paulinho (Portugal) à 1’56s, 11. Crosbie (Bressuire) à 2’02s, 12. Plumerat (Vendée U) à 2’04s, 13. Pineau (Vendée U) à 2’30s, 14. Odye (Rennes) à 2’33s, 15. Rainaud (La Creuse) à 3’49s, etc ….

UN COUREUR ESPOIR DU NOM DE VOECKLER

- La Tour Blanche (B. Peccabin) La machine du Tour fonctionnait à merveille, puisque toute la caravane avait rejoint La Tour Blanche bien avant le départ, laissant Rudeau et son chrono dans la musette des souvenirs. Et comme les dieux semblaient être de la partie, le soleil finit par chasser le brouillard matinal afin de nous faire découvrir cette belle localité de La Tour Blanche, lieu incontournable du festival des records, située à l’orée de ces plaines céréalières du Verteillacois, surnommées à juste titre la petite Beauce du Périgord.
- Les soixante quatorze rescapés terminaient leurs préparatifs pendant le compte à rebours d’un départ qui sentait la poudre. Dans un coin, le maillot blanc semblait serein, comme s’il savait apprivoiser le temps et ces 29 petites secondes d’avance qu’il caressait pour les rendre à la fois dociles et obéissantes. Pierrick avait ajusté ses lunettes de soleil et son casque, juste en première ligne aux côtés de Bodo sacré meilleur grimpeur et de Crosbie le bouillant sprinter vêtu de sa tunique rouge. Les pronostics allaient bon train, mais le doute et le mystère planaient jusqu’au moment où l’animateur Jean-René Villechanoux égrena les noms des partants de cette dernière étape.
- D’entrée Gérald Marot, deuxième de l’édition précédente pris la poudre d’escampette. A lui le grimpeur de la côte de Flayac, à lui le point chaud de Couture, à lui le MG d’Embaudie, à lui encore et toujours le point chaud de Bertric. Derrière le peloton roulait, solidement encadré par la garde verte et blanche des hommes de Duclos-Lassalle.

TNCMV 99 Bis

Dans le Tour du Verteillacois, l’échappée décisive se dessina vers la Chapelle Montabourlet
avec l’Anglais Jakson (CO Chamalières), Crosbie (Bressuire) et Voeckler qui plus tard partira seul.
Ici Fédrigo contrôle le peloton amené par Jean-Luc Delpech du VC Oloron

- Après 17 kms de course, Vendée U envoya alors son éclaireur de service avec Jérôme Pineau qui trouva l’ouverture pour se frayer un passage et escalader en solo la côte de la Rège. Derrière les divergences donnèrent lieu à quelques scènes d’engueulades entre coéquipiers, si bien que Marot retrouva tout son éclat pour asseoir sa notoriété dans les classements intermédiaires de Savignac et de Nanteuil. La cadence ne faiblissait pas et Fédrigo bien encadré par les aquitains veillait au grain. Martinez d’Aix-en-Provence se paya son coup de Jarnac en prenant les 4 points de son ascension, puis ce fut au tour de Lionel Eychenne de Wasquehal de prendre le large dans la traversée de Vendoire, relayé par Boulenger le vainqueur de la veille. On sentait alors que l’équipe de Wasquehal avait des fourmis dans les jambes et que peut-être le tournant de la course était en train de se jouer. Mais il restait encore 67 pitons de montagnes russes à se coltiner et le peloton réagissait à nouveau avec des oloronais vigilants, à l’image de Delpech, de Duclos-Lassalle, ou de Napias, toujours en train de faire le guet pendant que la valse des bidons battait son plein. Christophe Jacques (Bressuire) se débarrassa alors de la garde pyrénéenne pour partir seul sur ces routes chaotiques et sous le chaud soleil. Mais bien vite, tout s’arrêta, le cœur en vrac et le moral vrillé lors de la traversée de Cherval pourtant en fête. Mais pour Jacques ce n’était plus du tout la fête, puisque le coureur de Bressuire parti très fort ne se retrouvait plus premier de cordée en vue de Gouts Rossignol.
- Le peloton un temps occupé à boire et à souffrir, avait insisté et reprit du rythme. Et c’est l’anglais Jackson (CO. Chamalières) qui se démarqua talonné par Crosbie (Bressuire) et Voeckler (Vendée U). Jusqu’à La Chapelle Montabourlet, le peloton tenta de garder le contact avec ces leaders, mais la permission de sortie fut supprimée dans la périphérie de Cercles (km 72) où l’on vit Marot, Crosbie Voeckler et Jackson (encore lui) embrayés rigoureusement. Dans la traversée de La Tour Blanche, la course semblait se jouer. Derrière la panique planait car Verteillac se présentait avec sa trilogie de circuit et une avance qui devenait menaçante pour Fédrigo relégué dans le peloton. Mais notre marmandais avait de la ressource, si bien que la chevauchée des uns devint aussi vaine qu’héroïque.

TNCMV 99

Thomas Voeckler lève les bras à Verteillac et malgré sa malchance la veille, remportera plus tard
le Challenge National des espoirs en cette saison 1999. (NDLR : le Mareuil-Verteillac n’appartenait
pas encore au challenge national)

- A Saint-Martial de Viveyrols, Thomas Voeckler (Vendée U) parvint à se débarrasser des rescapés ratatinés par l’effort et rejoints par un peloton revigoré. Avec 6’30" de retard sur le leader actuel, Voeckler ne présentait pas de danger pour le classement. C’est alors que le vendéen engagea une vraie partie de poker dans ce final où il s’était montré actif depuis La Chapelle Montabourlet et parmi un peloton dont certains sprinters espéraient tirer leur épingle du jeu. Mais Voeckler est courageux, mieux il insiste et fait le trou, puis démontre en sa personne que le Tour du canton s’est trouvé un chevalier de l’impossible. Derrière le gros du peloton fait sentir son souffle carnassier. Le duel bat son plein, mais Voeckler malchanceux la veille dans le Mareuillais ne veut pas rentrer les mains vides en Vendée quinze jours après sa belle 4° place dans Paris-Roubaix "Espoirs". Les forces et le courage ne lui manquent pas, et c’est avec 36 secondes d’avance et une excellente moyenne horaire que ce magnifique rouleur passe la ligne d’arrivée en vainqueur alors que Friou règle le sprint en devançant Paulinho le portugais (toujours lui), Faghel (Wasquehal) et le roi du Tour Pierrick Fédrigo qui réalise un doublé historique dans cette classique du Périgord vert, après son fameux succès dans la dernière étape de la Ronde de l’Isard et aux Régions Italiennes.

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Thomas Voeckler (Vendée U) avec le speaker Villechanoux et Michel Dutertre,
président du comité d’organisation

- Si le vainqueur est auréolé de tous les feux et de tous les projecteurs, il serait injuste d’oublier ses suivants du classement général final. La victoire est restée longtemps indécise, à cause des coureurs de qualité sensiblement égale, qui jusqu’au bout auront cherché à inquiéter ce petit Fédrigo qui deviendra peut-être demain, le grand champion d’une nouvelle génération et que le cyclisme  régional attend !

LA TOUR BLANCHE-VERTEILLAC (109 kms).
1. Voeckler (Vendée U) les 109 kms en 2h38’01" (moyenne 41,388 km/h), 2. Friou (Poitiers) à 36s, 3. Paulinho (Portugal) m.t, 4. Faghel (Wasquehal) m.t, 5. Fédrigo (Marmande) m.t), 6. Havidic (Vendée U) m.t, 7. Marcoux (Aix) m.t, 8. Portal (Hte Garonne) m.t, 9. Odye (Rennes) m.t, 10. Coue (Rennes) m.t, 11. Martinez (Aix) m.t, 12. Moreau (Wasquehal) m.t, 13. Pineau (Vendée U) à 40s, 14. Berger (Charente Mme) m.t, 15. Marot (La Creuse) m..t, etc..
49 coureurs classés - 25 abandons

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Le podium final à Verteillac avec de gauche à droite Jackson (CO Chamalières) sacré le plus combatif de l’étape,
Voeckler (Vendée U) vainqueur d’étape, Crosbie (Bressuire) premier des points chauds, Marot (23 la Creuse)
meilleur grimpeur, Fedrigo (CC Marmande) vainqueur du Tour et Claude-Bernard Chabrier partenaire financier.

CLASSEMENT GÉNÉRAL FINAL
1. Pierrick Fédrigo (CC Marmande) les 248,8 kms en 6h20’14s (moyenne 39,260 km/h),
2. Moreau (Wasquehal) à 29s, 3. Faghel (Wasquehal) à 40s, 4. Martinez (AVC Aix) m.t, 5. Marot (La Creuse) à 49s, 6. Marcoux (AVC. Aix) à 53s, 7. Berger (Charente Mme) à 1’13s, 8. Havidic (Vendée U) à 1’34s, 9. Boulenger (Wasquehal) à 2’25s, 10 Paulinho (Portugal) à 2’56s, 11. Odye (EC Rennes) à 3’33s, 12. Crosbie (Bressuire) à 3’34s, 13. Pineau (Vendée U) m.t, 14. Plumerat (Vendée U) à 4’25s, 15. Rainaud (La Creuse) à 5’10s, 16. Portal (Hte Garonne) à 5’33s, 17. Coue (EC Rennes) à 5’45s, 18. Adenot (Charente Mme) à 5’49s, 19. Eychenne (Wasquehal) à 5’51s, 20. Voeckler (Vendée U) à 5’54s, 21. Tourtelot (PSF Niort) à 6’38s, 22. Mineau (PSF Niort) à 6’57s, 23. Sabido (Portugal) à 7’00s, 24. Jackson (CO Chamalières) à 7’03s, 25. Bodo (Wasquehal) à 7’16s, 26. Martins (Portugal) à 7’17s, 27. Dejean (Hte Garonne) à 7’24s, 28. Ownsworth (La Creuse) à 7’27s, 29. Fernandez (Cycle Poitevin) à 7’54s, 30. Darrin (Dordogne) à 7’59s, 31. Friou (Cycle Poitevin) à 8’07s, 32; Maly (CC. Périgueux) à 8’09s, 33. Speleers (CC Marmande) à 8’10s, 34. Berret (Vendée U) à 8’14s, 35. Napias (VC Oloron) à 8’21s, 36. Mespoulède (Dordogne) à 8’23s, 37. Zaniolo (La Creuse) à 8’25s, 38. Leclerc (Bressuire) à 8’27s, 39. Brochier (AVC Aix) à 8’29s, 40. Sims (CO Chamalières) m.t, 41. Pallanca (AVC Aix) à 8’32s, 42. Pailloux (Cycle Poitevin) à 8’36s, 43. Georget (EC Rennes) à 8’39s, 44. Pradel (La Creuse) à 8’43s, 45. Benouahab (VC Langon) à 8’46s, 46. Jacques (Bressuire) à 9’10s, 47. Chambon (Charente) à 9’23s, 48. Lavesne (CC Périgueux) à 33’44s, 49. Péreira (Portugal) m.t.
Points chauds : 1. Nicolas CROSBIE (Bressuire AC) 44 pts, 2. Marot (La Creuse) 20 pts, 3. Jacques (Bressuire) 19 pts, 4. Jackson (Chamalières) 12 pts, 5. Boulenger (Wasquehal) 9 pts, etc ...
Meilleur grimpeur : 1. Gérald MAROT (La Creuse) 23 pts, 2. Bodo (Wasquehal) 18 pts, 3. Jacques (Bressuire) et Martinez (Aix) 16 pts, 5. Marcoux (Aix) et Rainaud (La Creuse) 7 pts, etc ...
Par équipes : 1. POLE FRANCE WASQUEHAL en 19h02’59s, 2. Vendée U en 19h08’10s, 3. Aix en Provence en 19h10’16s. 4. La Creuse en 19h14’08s, 5. EC. Rennaise en 19h17’39s

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - LE TOUR DU CANTON DE MAREUIL/VERTEILLAC (1999)
© BERNARD PECCABIN Prochaine parution : l’édition du Millénium
La mémoire du cyclisme en Dordogne

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