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RETRO VELO DORDOGNE
28 février 2020

JACQUES VIVIER – SAISON 1952/2

VIVIER ET LE PARIS-CÔTE D’AZUR,

- La saison 1952 de Jacques Vivier débute avec le Paris-Côte d’Azur (NDLR : aujourd’hui Paris-Nice). Une épreuve courue avec les pros. Mais avant cette classique goûtons les joies du trio grâce encore à la fine plume de Camille Mathonnière qui nous décrit l’ambiance... (Relire la 1° partie de ce reportage sur ce LIEN.)
- Puis retour aux faits d’armes et lecture de la presse nationale sur les exploits de Jacques Vivier, presse qui ne tarit pas d’éloges sur le coureur Mareuillais...
- En 1952, l’équipe Royal-Fabric se composait de : Joseph Amigo, Henry Aubry, Angel Barquero, Jean Bidart, Michel Brun, Marcel Bruni, Miguel Fombellida, Marcel Guitard, Frans Leenen et Amédé Rolland.

VIVIER

Vivier, Brun et aussi Duteil sont partis vers le soleil et les fleurs
(de notre correspondant de Mareuil)

- Dimanche matin 9 mars, place du Marché à Mareuil sur Belle. La 15 CV traction noire de Duteil est rangée devant son magasin, prête à partir. Un groupe de curieux stationne et discute. C’est aujourd’hui le premier départ de la saison pour la première course de classement du CA Ribéracois.
- Duteil scrute le ciel couvert. Pourvu qu’il ne pleuve pas et que les gamins soient à l’heure. Ils sont tellement insouciants. Calmement il commence à arrimer son vélo lorsque d’un seul coup il se trouve entouré de quatre cyclistes qui arrivent sac au dos. Les deux Vivier et les deux Brun, les aînés Jacques Vivier et Michel Brun, les champions. Les deux cadets, Christian Vivier 18 ans qui cette année, veut en tâter lui aussi, et Jacques Brun qui va commencer sa deuxième saison, alors que l’année dernière, il a gagné douze courses de 3° et 4° catégories
.
- 21 + 21 + 20 + 18 = 80 ans à eux quatre. Pas étonnant que pour tous les Mareuillais ils soient les gamins, alors que Duteil qui aura 37 ans ce mois-ci, fasse figure d’ancien. Un ancien qui a d’ailleurs bon pied bon œil et qui pourra cette année se permettre encore de montrer sa roue arrière à quelques uns dans les arrivées.
- Le petit groupe discute mais la mère poule consulte la monte. "Dépêchons nous, les enfants, il nous faut montrer l’exemple et arriver à l’heure à Ribérac". Tous s’affairent. Les vélos sont attachés, tout est prêt, nous partons, car votre serviteur est aussi du voyage.

Une aubaine, dix jours de vacances sur la Côte d’Azur
- Le sujet de conversation n’est pas la course de classement à laquelle ils vont participer à Ribérac, mais le départ, la nuit prochaine pour la Côte d’Azur. En effet, un mécène sportif a offert au célèbre trio dix jours de vacances sur les rives de la Méditerranée, tous frais payés. Vous parlez d’une aubaine ! C’est le moment d’en profiter. Duteil lui connaît déjà la Côte d’Azur, mais pour nos deux jeunes, ce sera une découverte. Ils sont heureux, ils ont de la joie plein les yeux.
"Alors les enfants, vous êtes contents ?"
"Vous pensez, on le serait à moins, c’est tellement beau là-bas, parait-il."
"Vous emmenez les vélos ?"
"Bien sur que nous allons rouler toute la semaine et profiter du soleil pour nous entraîner tout en admirant le paysage"
Duteil, tout en conduisant, me lance :
"Et puis tu comprends, dimanche nous irons à Marseille au Grand Prix du Catox. C’est la première grande belle de la saison, les clients ne manqueront pas. Cela nous donnera en prenant le départ une idée de ce que nous valons actuellement."
Je me tourne vers Vivier, assis près de moi. Les yeux dans le vague, il n’a pas l’air d’être là et me semble poursuivre un rêve intérieur. "Et bien, grand tu dors ?"
Il sursaute : "Oh non, mais je pensais au Catox. Vous vous rendez compte, deux cents gars au départ. Rien que des costauds qui ont déjà terminé leur préparation. On va se faire rincer proprement. Qu’en penses-tu Michel ?"
Brun l’optimiste ne se frappe pas pour si peu.
"Et puis après ? dit-il en riant. Si nous sommes lâchés nous ne seront pas les seuls et nous aurons au moins l’occasion de faire une bonne partie de manivelles."

Du travail : "S’affûter" pour la saison et non "casser les carreaux"
- Très juste. Et pour la suite quels sont vos projets ?
Les deux réponses arrivent ensemble et parfaitement identiques :
"Oh pour cela demandez à M’sieur Marius Duteil, c’est lui qui décide."
- Bon alors Marius, je peux de poser la question ?
"Bien sûr, d’ailleurs tu sais ce n’est pas compliqué. C’est tracé d’avance. J’ai déjà reçu de nombreuses propositions d’organisateurs et même nous ne pourrons pas aller partout, car nous sommes demandés dans plusieurs endroits pour les mêmes dates : Tarbes, Bordeaux, Brive, Niort, Poitiers et même Le Mans. Nous aurons du pain sur la planche."
Mais dans l’immédiat que faites-vous ?
"Et bien voilà nous faisons la course de classement à Ribérac puis nous partons cette nuit pour Cannes. Nous y passerons la semaine. Dimanche prochain, on fait le Grand Prix Catox à Marseille. Puis nous revenons mardi. Vivier repassera à sa caserne à Bordeaux, reprendre une autre permission, car il est toujours militaire, et le vendredi avec Brun, départ pour Paris, où le dimanche 23 ils participeront au Critérium National. Ce sera pour eux une bonne mise en jambes pour prendre, deux jours après, le mardi 25, le départ de Paris-Côte d’Azur, en six étapes.
- Bigre pour un début de saison, ça peut compter. Qu’en pensez-vous les enfants ? Cela ne vous fait pas peur ?
Brun toujours plus prompt que les autres répond le premier :
"Bah ! Il faut bien commencer par quelque chose. En tout cas, après ça, on devrait être affûtés pour la saison."
Vivier parle à son tour :
"Peur ? Non surtout que nous n’y allons pas pour casser les carreaux. Ce que je voudrais, ce serait seulement me rendre compte de mes possibilités auprès des grands As. Après ma foi, on verra, la saison est longue, on a encore le temps."

Une partie de manivelles à Ribérac puis en route vers le soleil
- Nous arrivons à Ribérac. L’un des camarades de club, voyant arriver la voiture et les cinq vélos lance gaiement à l’adresse des autres concurrents : "Nous sommes fichus, les gars, voilà la maffia qui s’amène. Il ne va pas rester grand-chose pour nous."
Evidemment, à l’issue des 60 kilomètres menés à toute allure, notre trio nettement détaché et derrière eux, Jacques Brun réglait le peloton au sprint. De quoi décourager les collègues.
Retour à Mareuil. L’après-midi est consacré à préparer la voiture, le matériel et les valises. Vers cinq heures tout est prêt. Rendez-vous à 3h00 du matin dit Duteil.
Et à trois heures précises, des voix étouffés sur la place, de la lumière chez Duteil puis plus rien. Mme Duteil qui est aussi du voyage, s’installe près de son mari avec son fils. Nos deux jeunes derrière commencent déjà à chercher une position confortable pour dormir de leur sommeil de vingt ans. Un dernier claquement de portière, des phares qui balayent l’obscurité, un puissant moteur qui gronde, dont le bruit s’éloigne et se perd dans la nuit. Ils sont partis vers le soleil et les fleurs...

Camille MATHONNIERE (de Mareuil sur Belle)

Le magnifique exploit de Jacques Vivier dans Paris-Côte d’Azur

- Le sympathique champion du CA. Ribéracois, l’élève du magicien Marius Duteil, le camarade inséparable de Michel Brun, le crack ces cycles Royal-Fabric, vainqueur de la Route de France, Champion de France militaire sur route 1951, vient de se couvrir de gloire au cours de la première épreuve française à étapes Paris-Côte d’Azur.
Cette course disputée en six étapes voyait au départ la majorité des meilleurs coureurs mondiaux parmi lesquels : Koblet, Kubler, Bobet, Impanis, de Santi, Géminiani, Teisseire, Rossel, Wagtmans, Vietto, Blomme, Barbotin, Zampini, Robic, Zélasco, Dupont, Couvreur, Dotto, etc...
- La première étape courue par un mauvais temps écœura un peu Jacques Vivier, qui se classa 70°. Par la suite, il se mit vraiment dans le bain, remontant chaque jour au classement général.
- Dans l’étape contre la montre Antibes-Grasse, il prit une superbe quatrième place derrière les grands spécialistes que sont Bobet, Barbotin et Impanis.
- Le lendemain dans la dernière étape Grasse-Nice, il réussit un magnifique exploit. Echappé avec Jacques Dupont au début du parcours, il passa le col de Castillon avec quatre minutes d’avance sur Bobet et ses compagnons. Il ne perdit celles-ci que dans les onze kilomètres de la montée de Braus que par suite d’une erreur de développement ne pouvant passer un braquet plus petit que 48 x 22. Parvenu à passer le premier au sommet de ce fameux col, Jacques Vivier termina à Nice à quatre longueurs de Bobet et Impanis. Au classement général notre champion se classait 15°, gagnant 55 places en cinq étapes.
Toute la presse sportive française consacre de longs articles à Jacques Vivier, véritable révélation de cette course au soleil dont il fut le roi de la montagne.
Nous lisons sous la plume de Gaston Bénac : "Sous la pluie qui faisait rage, sur la route qui borde la mer, nous ne pouvions qu’admirer la souplesse et l’élégance de cette belle mécanique dont les bielles tournaient bien droites, tandis que le buste ne bougeait pas, semblant faire corps avec la machine. La sensation de la course, ce fut la révélation de ce jeune coureur de 22 ans qui se nomme Vivier et qui nous vient de Ribérac. C’est là un véritable champion de demain. "
Roger Cornet dans "Ce Matin" écrit : "Vivier méritait de s’octroyer le Prix de la Montagne, car il n’hésita pas à s’enfuir dès le départ de Grasse réussissant l’exploit n° 1 de cette ultime journée. Bobet fut d’ailleurs le premier à féliciter Vivier de la conduite et de la grande classe du Ribéracois qui s’était fait un plaisir et un honneur de lui emmener le sprint."
Enfin Marcel Bidot qui sera le directeur sportif de l’équipe de France du Tour, juge Jacques Vivier dans les colonnes de l’Equipe : "Si Louison s’est confirmé grand champion, Vivier a été pour moi une révélation. Le cran et l’audace de ce jeune garçon m’ont véritablement enchanté."
Classement de la 5° étape Antibes-Grasse contre la montre : 1. Louis Bobet les 69 kms en 1h47’56s, 2. Barbotin en 1h49’03s, 3. Impanis en 1h 50’35s, 4. Jacques Vivier en 1h51’18s, 5. Dotto en 1h51’19s, 6. Zampini en 1h51’37s, 7. Blomme en 1h51’39s, 8. Coste en 1h52’07s, 9. Mattéoli en 1h52’18s, 10. François Mahé et Marcel Verschueren en 1h53’, etc... 

Jacques Vivier, la révélation de Paris-Côte d’Azur sera classé aspirant

- Jacques Vivier a terminé Paris-Côte d’Azur en boulet de canon, confirmant tous les espoirs. Le champion de France militaire qui sera démobilisé le 9 avril est encore indépendant. Mais bientôt, dès demain peut-être, il sera classé d’office parmi les aspirants par le Comité du Limousin. Il devra dès lors lutter chaque dimanche avec les professionnels et il pourrait fort bien participer le 13 avril à Paris-Roubaix.
La décision du Comité du Limousin risque de précipiter les projets élaborés depuis longtemps par Vivier. Il ne veut pas pour l’instant quitter ses constructeurs de Royal-Fabric, MM. Desnoyers et Simon
Antonin Magne, rappelons-le aimerait l’avoir sous sa coupe. Vivier d’ailleurs s’est promis de passer sous les couleurs de Mercier lorsqu’il deviendrait professionnel : "A sa place, je ne disputerai pas le Tour de France cette année, nous a dit Antonin Magne hier. Il n’a pas 22 ans et l’avenir est à lui, rien ne presse... "

Ce qu’a écrit la presse sur l’exploit de Vivier dans Paris-Côte d’Azur

- Sur la première page du Journal du Dimanche, le nom de Jacques Vivier (à qui la chronique de l’homme du jour est consacrée) revient constamment. Gaston Bénac n’hésite pas à écrire : Mais la véritable révélation fut incontestablement le jeune Vivier de Ribérac, un joli pédaleur qui ignorait, il y a trois jours encore ses possibilités : Et ce routier, quelques kilomètres après le départ de Grasse, s’enfuyait avec le consciencieux Toulousain Jacques Dupont vers l’aventure possible. Sous la pluie qui faisait rage, sur la route qui borde la mer, nous ne pouvions qu’admirer la souplesse et l’élégance de ces deux belles mécaniques dont les bielles tournaient bien droites, tandis que le buste ne bougeait pas, semblant faire corps avec la machine. La sensation de la course, ce fut la révélation de ce jeune coureur de 22 ans qui se nomme Vivier et qui nous vient de Ribérac. C’est là un véritable champion de demain. Impanis a confirmé sa grande condition actuelle et Dotto s’est lui confirmé comme le roi des grimpeurs.
René Dunan a suivi pas à pas la chevauchée de Vivier. On note au hasard de la plume : Dès l’attaque du col, Vivier joue sa carte, une carte magnifique, celle de vainqueur à Nice, qui peut lui faire prendre place  parmi les plus sérieux espoirs du cyclisme français. Il lâche Dupont et en 20,5 kms, il lui prend une minute. Il monte à son train et pédale avec une aisance déconcertante. A quatre kilomètres du sommet de Braus, Vivier a trois minutes d’avance, mais dans les derniers lacets il accuse une très sérieuse défaillance. Il paie l’extraordinaire effort qu’il fournit depuis ce matin, il réagit avec un courage surprenant. Sa lutte est émouvante. Va-t-il s’effondrer avant le sommet et prendre ainsi le fruit de son audacieuse tentative ? Le soleil a de nouveau disparu et le brouillard enveloppe toute la vallée. Au moment où Vivier franchit le sommet, Bobet surgit à trois mètres de lui. Sentimentalement, on eût aimé voir Vivier récompensé pour son échappée de 150 kilomètres, que chacun considérait comme une folie. Il a été la véritable révélation de ce Paris-Nice où il s’est montré l’égal des meilleurs. En prenant le départ de Paris-Côte d’Azur, Jacques Vivier accomplissait un coup d’audace. Ce coup d’audace a réussi !
Jean Leuliot dans l’Aurore, est catégorique : Pendant ces deux jours, un jeune coureur s’est révélé et vient donner un peu d’espoir à ceux qui regrettent la supériorité de Bobet. C’est le jeune indépendant de vingt et un ans, Jacques Vivier, vainqueur l’an dernier de la Route de France. Samedi, Vivier avait déjà surpris tout le monde en se classant quatrième sur le parcours montant et pénible. C’était un bel exploit pour ce jeune. Voilà enfin un jeune champion dans lequel beaucoup vient le digne successeur de Bobet.
Le Parisien Libéré publie en tête de sa page sportive deux photos côte à côte de Vivier et Bobet avec cette légende : Vainqueur l’an passé de la Route de France, Vivier a tenté sa chance chez les professionnels. Coureur brillant, courageux et bon rouleur, il a été la grande révélation de Paris-Côte d’Azur. Les spécialistes lui prédisent le plus bel avenir. Il sera suivi avec attention dans les prochaines épreuves.
Roger Cornet dans "Ce Matin", sous le titre : "Vivier a étonné Bobet" écrit : Vivier méritait de s’octroyer le Prix de la Montagne, car il n’hésita pas à s’enfuir dès le départ de Grasse, écoutant en cela les conseils de son avisé directeur technique Camille Narcy qui lui déclarait : "Tu en as épaté plus d’un hier en terminant quatrième de la course contre la montre derrière Bobet, Barbotin et Impanis. Joue dons le tout pour le tout, puisque demain c’est fini". C’est à ce jeune et bel espoir, encore militaire pour quinze jours qu’allait donc revenir l’exploit numéro un de cette journée. Bobet fut d’ailleurs le premier à féliciter Vivier de la conduite et de grande classe du régional qui s’était fait un plaisir et un honneur de lui emmener le sprint devant un Impanis fatigué.
Après avoir conté la fantastique dernière étape de Jacques Vivier, Claude Tillet conclut dans l’Equipe :Ainsi après un début difficile, le vainqueur de la Route de France 1951 aura utilisé ce Paris-Côte d’Azur pour faire la preuve de ses grandes qualités. Il est long, musclé, courageux, adore visiblement le vélo, et nous voyons en lui un des garçons les plus attachants de ce Paris-Côte d’Azur déjà dur par lui-même et rendu plus rude encore par le mauvais temps qui ne cessa guère de nous escorter.
Marcel Bidot qui sera le directeur technique de l’équipe de France dans le Tour, juge ainsi Jacques Vivier dans les colonnes du même confrère : "Si Louison s’est confirmé grand champion, Vivier a été pour moi une révélation. Après avoir été brillant entre Antibes et Grasse dans l’effort solitaire, il n’a pas hésité à tenter sur un parcours difficile une aventure qui semblait follement téméraire. Pourtant il faillit la mener à bien et s’il avait adopté un braquet plus petit dans le col de Braus, il n’eut peut-être pas été rejoint. Le cran et l’audace de ce jeune garçon m’ont véritablement enchanté. Il n’est pas impossible que le Paris-Côte d’Azur 1952 demeure par la suite celui qui lança une nouvelle étoile sur la route."
Gaston Bénac commence ainsi dans France Soir le commentaire qu’il consacre à la course au soleil : "Lorsqu’il vit Jacques Vivier, qui s’était échappé avec Dupont peu après le départ, ne pas perdre une seule seconde sur les fougueux contre attaquants au sommet du col de Castillon, on put entrevoir un instant l’exploit sensationnel : la victoire d’un tout jeune indépendant ignoré de la grande foule il y a quelques jours encore.
Hélas ! en voulant attendre son camarade de fuite et presque compatriote Jacques Dupont, poussant un trop grand braquet, Vivier faiblit dans les trois derniers kilomètres de l’escalade du col de Braus et se laissa rejoindre par Bobet, Impanis et Dotto, beau trio d’hommes en forme.
C’est la première fois que l’enfant des environs de Ribérac courait avec les grands professionnels, lui qui jusqu’ici s’attaquait à des tâches plus modestes avec les amateurs et les indépendants. Dès le début de la course Paris-Côte d’Azur, son coup de pédale, son allure souple, ses jambes fines mais bien dessinées, qui tombaient droit, sa combativité aussi, nous avaient séduits. Mais il était parti sans apprentissage aucun, sans métier, ne sachant trop où il allait. Il mit trois étapes à étudier les "grands" puis il réalisa. Et ce jeune garçon tout simple, qui termine son service militaire à Bordeaux, n’est pas dépourvu de jugement. Il sait où il va.
- Non je ne ferai pas Paris-Roubaix, ni les grandes classiques. Par contre, les épreuves par étapes m’intéressent et je serais heureux si je pouvais courir le Tour de France.
"En attendant je vais m’accorder trois jours de repos à Nice. Ce pays est si beau, mais hélas, je ne l’ai pas vu sous le soleil. Alors vous comprenez !..."
Déjà les grandes marques font à ce jeune coureur les yeux doux. Mais lui ne s’emballe pas. "Je n’ai pas encore signé, nous confiait-il hier soir. J’ai le temps d’y réfléchir"

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – JACQUES VIVIER (1952/2) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1952 Vivier dans le Prix Malaury et celui du Prix du Courrier de l’Ouest

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