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RETRO VELO DORDOGNE
27 avril 2021

LE CYCLISME DE L’ENTRE DEUX GUERRES (1° partie)

- Au cours de l’entre deux guerres, le cyclisme a été très actif à Périgueux, avec une ville où plusieurs clubs étaient en lice, dont un Cyclo-Club Périgourdin toujours sur la brèche, même si à cette époque sa suprématie a été tour à tour entamée, puis retrouvée.

UNE REPRISE DIFFICILE MALGRÉ UNE MONTÉE
EN PUISSANCE DE LA BICYCLETTE

Petit-Breton

Lucien Mazan, dit Petit-Breton

- La fin de la 1° guerre Mondiale constitue une période très riche mais aussi très tourmentée pour le cyclisme qui met beaucoup de temps à s’en remettre. On compte les morts et les disparus et le CC Périgourdin pleure aussi son illustre fondateur, Lucien Petit-Breton, tué le 20 décembre 1917, alors qu’affecté aux liaisons postales, il portait un message au front. Dans cette nuit d’hiver, en face de sa voiture, une charrette à cheval lui barre la route alors qu’il est à une vingtaine de kilomètres des combats. Le choc est terrible, Petit-Breton meurt sur le coup ! On saura plus tard que le charretier était ivre…

Notre photo : Lucien Petit-Breton a laissé un grand vide à Périgueux après sa mort. Sa famille est revenue à Périgueux pour son 100° anniversaire de son décès.

anniversaire mort de PB

La famille de Petit-Breton réunit le 10 juillet 2017 autour du président
du Cyclo-Club Périgourdin pour le 100° anniversaire de son décès

- Voilà donc le club orphelin de celui qui l’avait mis au monde en 1908. Le vélo comme le reste marque le pas. 1921 sonne le réveil du cyclisme à Périgueux. C’est Charles Lacombe qui prenant la présidence du Cyclo-Club, va lui redonner vie. Il est entouré de quelques bons camarades comme Eyssartier, Monteil, Gaillard, puis par Delcayrou et Papazogli, qui déjà avant le conflit, s’était déjà beaucoup investi dans la vie du club.
- Par ailleurs à l’UVF on ne chôme pas. Jean Galinat, chef délégué sportif et Millet, circulent dans le département et font nommer des sous-délégués (responsables) à Bergerac, Sarlat, Nontron, Ribérac et Saint-Cyprien... La Dordogne va-t-elle enfin reprendre sa place dans le monde cycliste ?
- Le rôle de Jean Galinat, chef délégué de l’UVF, fut prépondérant en la circonstance. Son dévouement, sa compétence et ses qualités d’organisateur firent de la Dordogne un des départements les mieux organisés de France. L’action de Millet fut également très appréciée.
- Relire les premiers pas du cyclisme à Périgueux ici.

prix petit-breton

Public lors d'un prix Petit-Breton à Périgueux

L’engouement des jeunes

- Il y avait donc des dirigeants. Mais les coureurs ? Il fallait d’abord réorganiser le club pour les adeptes de la petite reine. Le vélo est le sport à la mode de cette époque. Des associations surgissent un peu partout et souvent, les sociétés pratiquant rugby et athlétisme n’hésitent pas à créer des sections cyclistes, tellement l’engouement est grand. Un grand nombre de jeunes veulent pédaler, quelques chevronnés remontent en selle. Les vedettes de l’époque ? Rigal et Bélingard. Mais en 1922 arrivent les Genesté, Chatelier, Burg, Boulenzou. Rigal, qui fait figure de champion local est surtout inquiété par Genesté qui devient en peu de temps un des hommes les plus en vue de la région.

Le temps des magouilles

- L’ère des amateurs enthousiastes est-elle révolue ? Les premières dissensions surgissent au sein du Cyclo-Club. Aussi, l’année 1922, bien qu’ayant comporté de nombreuses épreuves, se termine en laissant une impression pénible.
- C’est alors que le COPO, club omnisports, va créer une section cycliste. Cette section monte en flèche et en 1923(1) accapare les presque totalité des coureurs périgourdins. Il ne reste au Cyclo que quelques jeunes et un chevronné, Chevalier.
- Charles Lacombe
se retire. Le Cyclo-Club va-t-il disparaître ? Deux dirigeants, Eyssartier, Monteil, qui appartenaient au Cyclo avant 1914, ne le veulent pas. Le Cyclo de Petit-Breton, ce Cyclo qui avant la Grande Guerre avait été présent sur toutes les routes de France, ne pouvait pas mourir. Des concours s’affirmèrent : André, qui fut un parfait secrétaire, Dumas dont le dévouement au sport cycliste n’a d’égal que sa modestie, Delcayrou n’hésitèrent pas à prendre la relève des dirigeants défaillants. Marchet, bien connu des milieux sportifs acceptait la présidence.
- Si le Cyclo-Club n’avait que quelques coureurs, il avait une équipe de dirigeants qui voulait agir. Certes, ils avaient le cœur serré de ne voir dans les épreuves que deux ou trois maillots bleu et rouge. Ils n’ont eu d’autre ressource que de faire appel aux jeunes pour les former. Ils découvrirent dans un village Mussidanais, Blondine qui avait nom Mathé et le Tour de France Raboison vint également comme chef de file. Petit à petit, le Cyclo remontait la pente, mais il n’avait toujours que deux coureurs de valeur, Chevalier et Raboison, Mathé n’ayant pas encore fait ses preuves dans les grandes compétitions. Il ne tardera d’ailleurs pas.
(1) Le 16 novembre 1923, un autre club vient pour mener la concurrence. Celui-ci vient de la rive gauche de l’Isle avec le Vélo-Club Saint-Georges présidé par Monsieur Bonnefond. Saint-Georges quartier populaire de Périgueux allait faire des petits en cyclisme. Rue Aubarède et au café Garen siège du Vélo-Club Saint-Georges, l’entente entre les dirigeants se détériorait. Déjà surgissait le Red Star Périgourdin de Victor Planchet. Société omnisport, elle tenait son siège au café des Barris, dans ce même quartier Saint-Georges. Le Vélo-Club Saint-Georges à son tour s’installa dans ce café des Barris. Tenu par M. Duverneuil, cet habile commerçant n’avait pas les pieds dans le même sabot, puisqu’il était également agent de cycles Rochet. Pour attirer la clientèle, M. Duverneuil n’hésitait pas à offrir son hospitalité aux clubs cyclistes. De plus, ce M. Duverneuil livrait une concurrence acharnée aux frères Petit-Breton dépositaires Peugeot, tournés plutôt sur la clientèle du Cyclo-Club Périgourdin. Cependant, M. Duverneuil toujours prêt de ses affaires, confiait au Cyclo-Club Périgourdin le soin d’organiser annuellement son prix Rochet qu’il patronnait.

- En 1926, le quartier Saint-Georges allait encore faire parler de lui. Toujours au café des Barris de M. Duverneuil, une poignée d’amis se réunissait le 19 août pour fonder un quatrième club cycliste : la Pédale Faidherbe. On se demandait pourquoi les gens de l’époque agissaient ainsi. La raison se situait au niveau des malentendus et des polémiques entre dirigeants. Tout le monde voulait commander et diriger. On assista alors à une valse de responsables d’un club à l’autre. La Pédale Faidherbe dirigée par le président Goetz entendait se faire respecter et aller rapidement vers la victoire. Une partie de ses dirigeants provenait que Vélo-Club Saint-Georges en pleine crise en 1926. La fondation de cette Pédale Faidherbe amena un véritable vent de panique dans le milieu. Ainsi le Vélo-Club Saint-Georges du président Rousseau, ne supportant pas cette concurrence acharnée, changea dés lors son identité pour devenir Vélo-Club Périgourdin. Il transféra son siège du café des Barris à la rive droite de l’Isle, pour s’installer rue Gambetta, au café Tortoni. Le Red Star Périgourdin garda la tête froide. Il ne déménagea pas et Victor Planchet le président, perdit comme neige au soleil sa section cycliste, mais rien de grave, car son club à vocation omnisports trouvait de solides assises en natation où il demeurait le chef de file. Ainsi on allait assister à une certaine guerre de tranchée, de part et d’autre de l’Isle.
- Pour récapituler, le Cyclo-Club Périgourdin tenait son siège au Café de Paris, le Red Star et la Pédale Faidherbe se retrouvaient au café des Barris. Le siège départemental de l’UVF avait élu domicile à la Taverne des Boulevards avec à sa tête le docteur Godet et son secrétaire René Leygues, personnages illustres qui avaient pour mission de trancher les conflits et les litiges.

pgx Photo 1

Dirigeants périgourdins lors d'une épreuve cycliste en ville

Le Challenge salvateur des Dames de France

- Pour que le Cyclo relève vraiment la tête, il faudra attendre le Challenge des Dames de France. Ce Challenge se dispute alors par équipes de trois coureurs avec possibilité de mettre quatre coureurs au départ.

Photo ci-dessus : Le Cyclo-Club Périgourdin dans les années 1925/1930. On reconnaît entre autres Tenant (n°1), Fernand Vigier (n°2) et Robert (n°3) - photo ci-dessous.
- Mathé se révèle et enlève l’épreuve avec une très grosse avance sur son suivant immédiat Genesté. Raboison fait troisième, mais Chevalier doit abandonner.
- Le challenge fut gagné par le COPO mais, aux places d’honneur, on trouve les deux coureurs du Cyclo. Les épreuves se multiplient et la lutte devient de plus en plus sévère entre les deux clubs périgourdins. Le COPO pour activer la perte du Cyclo, n’avait pas hésité à faire appel au Vélo-Club Montponnais qui comptait d’excellents éléments, notamment Peyssard, Calmette, envisageant même une fusion avec ce club. En 1927, quelques transfuges manifestèrent le désir de revenir dans leur première famille. Ce nom, ce maillot et enfin son passé, ont été autant de pôles d’attraction.

CCP Tenant, Vigier, Robert

La fusion

- Le Cyclo-Club propose alors une fusion au COPO qui sagement et dans l’intérêt du cyclisme local, l’accepte. Au début de 1925, M. Marchet se retire et c’est Delcayrou qui prend la présidence. Il ne la quittera qu’après la deuxième guerre mondiale pour aller se retirer à Pau.
- Delcayrou fut un grand président. Son bon sens lui permit de mener à bien une tâche qui n’était pas sans difficultés. Le Cyclo reprend sa marche normale. Alors que le comité directeur se complète par des dirigeants venus du COPO, notamment de Vayreton, sportif très averti et Hervès.

Des Champions de Dordogne de vitesse

- Après la guerre, la fusion entre le Cyclo-Club et le COPO a assuré aux cyclistes périgourdins quelques belles journées. Le niveau augmente et les vedettes locales s’imposent dans tout le sud-ouest. En 1925, Jacoupy alors âgé de 18 ans devient champion de vitesse de Dordogne. L’année suivante, les palmarès des Geneste, Chartier, Jacoupy, Jamay nouveau venu, s’enrichissent de belles victoires. On commence à parler de Laval dans le Sarladais.
- Nous sommes en 1927. C’est l’arrivée à Périgueux des frères Wezmaël, Chabot, Boutineau, Boulenzou qui ont le désir de s’élever au niveau des grands. Chabot enlève le Championnat de fond sur 100 km. Quelques changements interviennent à la direction du club. Prougent succède à André comme secrétaire général et Dumas prend la trésorerie.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – LE CYCLISME DANS L’ENTRE DEUX GUERRES 1
© BERNARD PECCABIN La mémoire du cyclisme en Dordogne
Article suivent : Un vélodrome à Périgueux

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Commentaires
M
1921 Charles Lacombe prend la Présidence <br /> <br /> et 1923 Christian ( ou Charles ) Lacombe se retire ???<br /> <br /> Christian c'est France Bleu <br /> <br /> Quel est le bon prénom <br /> <br /> Sportivement <br /> <br /> MD
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