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RETRO VELO DORDOGNE

11 février 2020

VALENTIN HUOT – SAISON 1958

LE DOUBLÉ DE HUOT SUR SES TERRES
DOUBLE CHAMPION DE FRANCE A B
ELVÈS

1958 Le Drogo, Deledda, Mazier les sélectionneurs

Les trois sélectionneurs des équipes régionales Paul Le Drogo, Adolphe Deledda et Jean Mazier (de gauche à droite) embarqués sur la même galère et demain pour le Tour de France, rivaux plus que jamais. En 1958, aucun des trois n'a retenu Huot pour la grande boucle malgré son titre conquis à Belvès.

- Revenir à l’article précédent cliquez ici.
- Une saison marquée par la conquête d’un deuxième titre de Champion de France et de plus à la maison, puisque l’épreuve se déroulait sur le circuit de Belvès. Ce deuxième maillot tricolore, ne lui portera pas chance, puisqu’il ne sera même pas sélectionné dans une équipe régionale pour le Tour... Il est vrai que battre Géminiani comme ce fut le cas à Belvès, peut créer des inimitiés. Huot fera avec, il court pour lui, mais il sera tout de même du voyage avec la sélection française pour courir le Mondial qui se déroulera à Reims.
16 mars 1956 - Le Mont Faron
1. Charly Gaul les 5,6 kms en 17'29", 2. Salvador 17'52", 3. Mattio 17'57", 4. Jean Dotto 18'09", 5. Valentin Huot 18'21", 6. José Gil 18'34", 7. Suarez 18'38", 8. Panacci 18'39", 9. Vermeulen 18'40", 10. Graczyck 18'49", etc ...
31 mars 1958 - Critérium International de Cenon.
1. Louison Bobet, 2. Raphaël Géniniani à 15", 3. Fornara, 4. Vermeulin, 5. Valentin Huot à 15", 6. Sabbadini à 40", 7. Desbats, 8. Rohrbach, 9. Rolland, 10. Gibanel, etc ...

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Publicités des années 1957-1958

8 juin 1958 - Critérium du Dauphiné Libéré (par étapes).
1. Louis Rostollan (Marseille) groupe ACBB-Leroux sur cycle Helyett, pneus Hutchinson, les 1363 kms en 37h34'14", 2. Pipelin, 3. Schmitz (Luxembourg), 4. Polo (Italie), 5. Emmanuel Busto (Millau), 6. Eddy Pauwels (Belgique), 7. Jean Graczyck (France), 8. Bianchi, 9. Close (Belgique), 10. Meyzencq, etc … 14° Valentin Huot à 16'37", etc...
7 août 1958 - Bol d'Or des Monédières.
1. Raphaël Géminiani groupe sportif Saint-Raphaël, sur cycle Géminiani pneus Dunlop, 2. Graczyck à 20 mètres, 3. Bobet à 25", 4. Lampré, 5. Vermeulin, 6. Bertolo, 7. Pagès, 8. Jean Bobet, 9. Darrigade à 1'05", 10. Valentin Huot, etc ...

1958 Bol d'or en tête col de Lestards

Huot en tête au col de Lestards (Bol d'Or des Monédières 1958)

24 août 1958 - Ronde de Nontron.
1. Vito Favero (Italie), 2. Valentin Huot, 3. Roger Darrigade, 4. Pras, 5. Arrigo Padovan, 6. Jean Graczyk, etc …

Sélection de l'équipe de France pour le Mondial.
Jacques Anquetil, Louis Bobet, André Darrigade, Jean Forestier, Rapahaël Géminiani, Jean Graczyk, Valentin Huot, Gilbert Scodeller.
"L'équipe de France est formée de coureurs qui ne s'apprécient pas tellement. Avec un Géminiani d'un côté, un Huot qui a été boudé du récent Tour de France, Marcel Bidot a recousu toutes les dissensions, du moins pour courir pendant une course d'un jour …"
31 août 1958 - Championnat du Monde route à Reims.
1. Ercole Baldini (Italie) les 276 kms en 7h29'32", 2. Bobet (France) en 7h31'41", 3. Darrigade 7h33'19", 4. Vito Favero (Italie), 5. Jean Forestier (France), 6. Valentin Huot (France),7. Hans Junkerman (Allemagne) tous même temps, 8. Martin Van der Borgh (Hollande), 9. Franz Aerenhouts (Belgique) 7h34'12", 10. Klaus Bugdahl (Allemagne), etc ….
"Deux démarrages de Baldini ont fini par avoir raison d'un Louison Bobet qui avait cherché à reprendre l'italien. Baldini qui franchira seul la ligne d'arrivée, exactement dans la position d'un coureur qui venait  de faire un chrono. Il précèdera Bobet de 2'09" alors que pour la troisième place c'est un groupe de cinq coureurs qui en découdront, groupe où figurait Huot, notre double champion de France."

Trophée Super Prestige Pernod.
1. Jean Forestier (groupe sportif ACBB-Leroux - Hutchinson) 84 pts, 2. Anquetil 74 pts, 3. J. Dupont 69 pts, 4.  Groussard 68 pts, 5. Bobet 64 pts, 6. Hassenforder 63 pts, 7. Géminiani et Mahé 50 pts, 9 Graczyk 49 pts, 10 Darrigade 48 pts, 11. Barone, 12. Scoodeler, 13. Bauvin, 14. Valentin Huot, etc …..
Challenge Yellow 1958.
1. Raphaël Géminiani (groupe sportif Saint-Rapahël sur bicyclette Géminiani, pneus Dunlop) 40 pts, 2. Anquetil, 36,5 pts, 3. Darrigade 34,5, 4. Busto 31,5, 5. Pipelin et Bobet 28 pts, 7. Forestier 27 pts, 8. Groussard 28 pts, 9. Mahé 23 pts, 10. Scodeller 20.5, etc …. 14° Huot Valentin,  etc ….
Attention, ces résultats et ces palmarès ne sont pas complets. Seuls sont reportés ceux qui ont été relevés sur la presse de l'époque. (Source : l'athlète du sud-ouest).

1958 Belvès avec Bobet Géminiani

Bobet, Géminiani ! Valentin Huot savait qu'il ne fallait pas les laisser partir.
A Belvès, il eut toujours le regard fixé sur eux.

- La saison 1958 constitue la saison clé pour Valentin Huot. Car si notre Champion fait coup double pour le titre de Champion de France des Professionnels, il le réalise à la maison et sur le circuit mythique de Belvès, qui revêt tout un symbole. Celui d’une région qui aime le cyclisme et son champion, mais aussi celui du CC Belvèsois qui depuis 1950 organise ici son célèbre Grand Prix doublé le lendemain par le Tour Dordogne. Retour sur le reportage publié avant et après le sacre de Huot.

1958 Belvès Busto échappé

Emmanuel Busto premier éclaireur sur le circuit de Belvès

1958 : Le critérium de Belvès fait place au
CHAMPIONNAT DE FRANCE DES PROFESSIONNELS
Valentin Huot conservera-t-il son titre ?

- A quatre jours du départ du Tour de France, donc imminent, le championnat de France des professionnels se déroulera dimanche en Périgord noir, à Belvès. Son enjeu n'en sera pas moins de la plus grande importance. La proximité de l'événement majeur de la saison cycliste internationale, ce Tour de France si populaire, ne lui fera rien perdre au contraire de son panache et ne lui enlèvera rien de son intérêt.
- L'an passé on fut littéralement emballé par la victoire à Châteaulin de Huot, aussi est-il à présumer que les sélectionnés - avec quelle ardeur n'ont-ils pas disputé les épreuves qualificatives ? - se livreront généreusement à fond, sans compter sur le circuit idéal préparé par Belvès.
- L'attrait du maillot tricolore, le titre à vrai dire unique, les avantages qu'il concède d'une foule innombrable démontrant par sa présence en quelle estime elle le tient, celle d'un speaker à la hauteur, tel Monlong, autant de facteurs qui auront de profondes répercussions sur le déroulement de la course et sur son intensité.

1958 Belvès circuit de la brèche

Le circuit de la Brèche à Belvès sous la pluie

QUARANTE SEPT CANDIDATS.
- Ils seront donc quarante-sept rassemblés au départ pour couvrir vingt-quatre tours du circuit de la Brèche, affronter 246,720 km, et dont le seul objectif immédiat sera d'être l'élu. Seul un système judicieusement établi pourrait permettre et encore de le désigner. La première partie de la saison n'a d'ailleurs été vraiment dominée par aucun des sélectionnés.
UNE TRENTAINE DE FAVORIS.
- Quoiqu'il en soit, il ne peut y avoir dans ces conditions de favori intégral. La longue liste des qualifiés comporte l'élite de nos routiers. Plus on la parcourt et plus on constate que les prétendants sont au bas mot une trentaine. D'ailleurs voici la liste des 47 coureurs qualifiés, arrêtée lundi par la FFC.
- Valentin Huot, champion de France 1957, Jacques Anquetil, Louison Bobet, André Darrigade, Jean Forestier, Francis Pipelin, Joseph Groussard, Jacques Dupont, Emmanuel Busto, Roger Hassenforder, Jean Craczyk, Pierre Everaert, Raphaël Géminiani, Joseph Morvan, Marcel Rohrbach, Gilbert Bauvin, Albert Dolhats, Bernard Gauthier, François Mahé, Nicolas Barone, Gilbert Scodeller, Claude Colette, Tino Sabbadini, Pierre Brun, Jean-Marie Cieleska, Jean Gainche, Pierre Pardoen, Louis Kosec, Philippe Agut, Roger Walkoviak, Louis Bergaud, Georges Gay, Pierre Gouget, Louis Rostollan, Jean Dacquay, Maurice Quentin, Joseph Thomin, Jean-Claude Annaert, René Fournier, Jean Dotto, Francis Siguenza, Armand Audelaire, Robert Cazala, René Pavard, Fernand Picot, Gérard Saint et Pierre Le Don.
- Dans cette liste ne figurent pas, on le remarquera, deux indépendants : Geyre et Ramella. Qualifiés par les points obtenus, tous deux ne prendront cependant pas le départ, car le premier militaire, ne peut recevoir une licence de professionnel, et le second désire conserver sa qualité d'indépendant. Par contre Le Don, également indépendant, a décidé de passer professionnel. De là sa présence à Belvès.

1958 Belvès Barone Nicolas

L'échappée de Nicolas Barone à Belvès

 ROULEURS OU GRIMPEURS.
- Le circuit, un chef d'œuvre extrêmement roulant, promet une course rapide. Et ceci nous fait songer aux hommes qui figurent en tête de liste. Mais il faut songer aussi aux grimpeurs. Or sur le circuit, véritable parcours de championnat, les rampes certes ne manquent pas et il en est même une fort revêche, complétée par un casse-pattes, un faux plat. De par les rampes notre attention est donc automatiquement attirée, et au premier chef sur Huot. Le périgourdin qui parait s'être réservé pour défendre son titre, va jeter toutes ses forces dans la bataille. D'ailleurs le champion a tourné ces jours-ci derrière derny sur le circuit, impressionnant les quelques témoins de son essai. Puis les rampes nous font songer tout autant à Rohrbach, le Berrichon, qui vient de gagner le circuit du Mont-Blanc, dont la défaite qu'il subit à Châteaulin l'an passé, et justement de Huot est encore présente dans toutes les mémoires.
- Restons-en là. Comme on peut le voir, le championnat des routiers qui se déroulera dimanche en Dordogne se présente sous un jour tout à fait particulier. L'épreuve est extrêmement ouverte. La lutte y sera acharnée, pleine d'imprévus. Et d'un tel lot qu'il ne pourra surgir de ce rassemblement au départ qu'un réel champion, digne de porter pendant un an les trois couleurs de France.

A Belvès, Valentin HUOT
CONSERVE SON TITRE DE CHAMPION DE FRANCE
en battant au sprint Raphaël Géminiani

1958 Belvès cdf

Le combat entre les Mercier et les Saint-Raphaël sous la pluie à Belvès

 BELVES, 16 juin - Porte parole du cyclisme français depuis Châteaulin, Valentin Huot a rempilé à Belvès. Le voici pour un an et peut-être plus chargé de la gloire tricolore dans les pelotons. Pour lui les championnats se suivent et se ressemblent. Qu'ils aient lieu sur les bords ensoleillés de l'Aulne ou sur les hauteurs pluvieuses dominant la vallée de la Dordogne, rien n'y change. Il pousse même la ressemblance jusqu'à appliquer une méthode en tous points identique dans le déroulement de ses manœuvres victorieuses. Son secret est peut-être évident, connu de tous, mais il réussit toujours. En démontrant ses talents de finisseur, il obtient un succès. Il n'est en définitive que les noms de ses adversaires directs qui changent. Si à Châteaulin, un malentendu l'avait opposé à Rohrbach, on ne saurait lui contester sa victoire de Belvès obtenue devant les plus grands produits du patrimoine national.

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Publicités en l'honneur de Valentin Huot

 - Chez lui dans ce parcours, il partait parmi les favoris. 30 000 des enfants du crû n'avaient d'yeux que pour lui. Tant d'arguments plaidaient en sa faveur qu'il ne pouvait en être différemment.
1° Il était le champion frais sortant et la foule porte toujours celui des anciens qui défend son bien.
2° Il avait failli ne pas courir. Son éviction du Tour de France due aux incompréhensions des directeurs techniques en était la cause. Démoralisé, Valentin avait annoncé sa décision d'abandonner sur le champ le vélo mercredi dernier. L'intervention d'Antonin Magne l'incita alors à chercher au contraire une manière de vengeance.
3° Considéré comme l'homme des circuits, il devait trouver parfaitement à sa mesure celui qu'il avait tant de fois pratiqué dans les courses régionales.
- Tout cela fit que, dans la course, il y eut celle des autres et … celle de Huot. Pas un tour où chacun ne pointait en l'encourageant à son passage, permettant aux journalistes touchés par cette communion de sympathies de suivre pendant 100 kms son débat.
- Pour revivre le déroulement des opérations, il faut donc prendre la course au 150° kilomètre et passer sous silence ou presque les actes des premiers agitateurs. Siguenza dans les premiers tours, Gay, Kosec, Bergaud pendant 50 kilomètres, puis Pipelin et Rostollan du 90° au 140° kilomètre. Celui-là qui ne réussissait pas à prendre, sur le difficile circuit où de longues côtes prédisposaient aux attaques et aux écarts, plus d'une minute, n'avait aucune chance de construire du solide.

1958 Belvès Bobet devant Gem

Louison Bobet devant Géminiani

- Dans le peloton; déjà amputé de quelques individualités, dont Rohrbach, Hassenforder, Walkoviak et Cieleska, victimes d'innombrables crevaisons, la distance commençait son œuvre néfaste. Les jambes étaient lourdes et sur le faux plat on voyait les hommes manœuvrer les manettes des dérailleurs sans parvenir pour autant à trouver le développement idéal.
- Contractés, les coureurs pourchassèrent Dacquay. Il leur fallut un tour pour le rejoindre, car Dacquay grimpe comme un lapin la longue côte de l'arrivée. Au sommet, il fut rejoint, mais derrière lui, tous grimaçaient. L'ascension s'était faite au rythme du be-hop. Un temps aurait alors bien apaisé les esprits tourmentés par la suite qui s'annonçait terrible … Mais allez donc parler de temps morts à Raphaël Géminiani ! Notre capitaine Fracasse ne fait pas du vélo  un sport intermittent. Il le pratique en permanence. En scrutant les visages boueux et exténués, il se sentit le cœur inexorable. Il démarra.

1958 Belvès Pavard Darrigade Dupont

Pavard, Darrigade et Dupont sous la pluie continuelle de Belvès

- Barone, Bauvin, Scodeller rappliquèrent aux côtés du Grand. Aucun ne rechigna et si Scodeller apparaissait le plus frais de tous, Barone, puissant et volontaire, ne lui cédait en rien dans la vigueur de ses relais. Quant à Bauvin, appliqué à rouler avec le maximum d'abris, il "passait" ses 200 mètres comme tout le monde sans faire tomber l'allure. Il le fallait d'ailleurs, car dans le peloton, le premier moment de surprise passé, la réaction s'organisa.
- Louison Bobet avec ses "Mercier" Dacquay, Cazala et Gouget, et Anquetil avec ses "Helyett" Forestier, Quentin et Thomin - Darrigade victime d'une crevaison n'était plus là - entreprirent la poursuite. A la fin du tour, l'écart entre les premiers et le peloton était de vingt secondes. Rien n'était perdu. Mais la présence aux côtés de Bobet et Anquetil, des équipiers de Gem, Dolhats, Mahé et Busto, était un point gênant. Ces trois cassaient au maximum la poursuite. A noter que Huot ne figurait pas dans le groupe. Il venait une minute plus tard avec Rohrbach - les ennemis inséparables - Graczyk et Bergaud. Une crevaison et un changement de vélo l'avait retardé. Pour lui aussi commençait une grande et longue poursuite qui devait merveilleusement se terminer.

1958 Belvès sous la pluie, à gauche Anquetil, Graczyk à droite

Comme toujours appliqué, Anquetil vire large parallèlement à son équipier Graczyk,
tandis que le stoïcisme des spectateurs sous la pluie fait plaisir à voir.

 - Anquetil et Bobet ne songeaient alors qu'à parer au plus pressé. Pour eux l'explication ultime n'avait pas place en ce moment. Par un curieux hasard - mais au fond est-ce un hasard ? - ils avaient à lutter contre le dénommé Géminiani que leur futur directeur Marcel Bidot a refusé d'enrôler à leurs côtés pour le Tour de France. Le retentissement de cette bataille risquait d'être considérable. Géminiani vainqueur n'allait-il pas marquer un point contre les tricolores de Bidot ? Anquetil eut-il davantage encore conscience de ce danger que Bobet ? Ce n'est pas certain mais toujours est-il qu'il se trouvait bientôt seul en place derrière le groupe de Gem. En montant la côte avec son grand braquet, il lâcha Louison. Au sommet il était à 35 secondes de la tête. Louison à 55 secondes et un peu plus bas, Valentin Huot perché et allongé sur sa machine, les mains en bas du guidon, se rapprochait à chaque coup de pédale.
- Au tour suivant, soit 10,280 km plus loin, Anquetil termina sa poursuite. Il rejoignit Géminiani, Scodeller, Barone et Bauvin. Les deux derniers nommés éprouvaient une peine infinie à maintenir le contact. L'effort, visible sur le visage de Barone, n'apparaissait pas sur celui de Bauvin, mais le résultat était le même.

1958 saut de chaîne au pied de la dernière côte Belvès

Saut de chaîne pour Huot dans le dernier tour du France à Belvès

 - Bobet 45 secondes après passait avec Forestier, Cazala, Mahé, Busto, Dolhats, Gouget, et … Huot, dont l'exploit ressemblait en tous points à celui d'Anquetil. Anquetil en tête n'en n'avait pas pour autant terminer avec ses soucis. L'ensemble des "Géminiani" était décidé à lui en conter, d'autant plus que dans un véritable sprint effectué sur quatre kilomètres, Mahé vint à la faveur des deux côtes, apporter un nouveau renfort au groupe de Raymond Louviot. A tour de rôle, tous asticotèrent Anquetil et à force de répondre, Anquetil capitula. Géminiani avait eu sa peau.
- Pendant un tour, Raphaël fonça avec vingt secondes d'avance. Assuré de la protection de ses camarades, il pouvait toucher le but, mais le terrible Huot vint brouiller les cartes des "Saint-Raphaël". Il entraîna Busto et, en lâchant le groupe Bobet réduit à trois unités avec Cazala et Forestier, passa Bauvin et Barone en plein désarroi et arriva sur Anquetil. Géminiani n'avait plus que dix secondes. Huot força le verrou. Il passa juste au moment où Anquetil à son tour creva. Comme le normand dut faire demi-tour pour revenir deux cent mètres en arrière changer de vélo, Huot écarta tout de suite un adversaire. Anquetil d'ailleurs de son propre aveu ne se sentait plus en aussi brillante condition qu'au début de la course. Lui aussi accusait la fatigue. La perspective de lutter seul contre quatre n'effraya pas Huot, et quand Scodeller prit le relais de Géminiani rejoint, il entama une autre poursuite.

1958 Géminiani à Belvès

Coude à coude entre Géminiani et Huot à la périphérie de l'arrivée

- Ou plutôt il continua, car toute la journée ce fut son lot de poursuivre. Pourtant Scodeller fut sans doute de tous celui qui lui causa le plus de difficultés. A 20 kilomètres de l'arrivée, le Nordiste tout à fait retrouvé et dont les qualités de finisseur peuvent être comparées à celle de Huot, comptait une minute d'avance. Bien que le terrain ne l'avantageât pas, il donnait l'impression de pouvoir tenir, malgré Huot. Et comme il était dit que dans ce championnat les rebondissements se succèderaient sans répits, Scodeller creva. Le prochain poste de ravitaillement était à trois kilomètres. Il dévala l'étroite et dangereuse descente un pneu à plat et repartit du poste, le changement de vélo effectué, avec 20 secondes seulement d'avance. Les autres étaient là, tout près.. Au sommet de la côte alors que la cloche annonçait le dernier tour, il n'avait plus que trois petites secondes sur Géminiani, Huot et Mahé. A quinze secondes venait Busto, légèrement défaillant et à 35" Bobet, Anquetil et Forestier, qui tentaient l'ultime assaut.

1958 Belvès huot vainqueur

Huot vainqueur devant son public à Belvès réalise le doublé

 - Huot n'avait pas deux solutions. Il devait mener seul la poursuite contre Scodeller. Il le fit, et à cinq kilomètres de l'arrivée, revit enfin la tête qu'il avait abandonnée depuis plus de 200 kilomètres. Dès lors il attendait le sprint sans s'inquiéter du retour de Bobet, Anquetil et Forestier, les trois Grands unis pour le meilleur contre les moins grands qui leur voulaient du mal.
- Huot à 200 mètres de la première ligne avait résisté au sprint désespéré du Capitaine Fracasse et obtenu d'une longueur son deuxième titre de Champion de France.
- La puissante équipe Saint-Raphaël capitula ainsi devant l'homme qui n'admettait pas qu'on mette en doute sa valeur. Antonin Magne, le directeur sportif le plus déshérité de la saison, enregistrait la victoire qui sauve tout. La victoire la plus émouvante de sa carrière … Parce qu'il n'osait plus y compter.
Robert Chapatte
(envoyé spécial de Miroir Sprint)

1958 Magne à Belvès

Heureux aux côtés d'Antonin Magne son directeur sportif

 Le Classement : 1. Valentin Huot - les 246 kms 720 en 6h 51' 48", 2. Raphaël Géminiani à 3/4 de longueur, 3. François Mahé à 30 mètres, 4. Gilbert Scodeller à 30 mètres, 5. Jean Forestier à 20", 6. Louison Bobet à 25", 7. Manuel Busto m. tps, 8. Jacques Anquetil m. tps, 9. Robert Cazala à 1' 00", 10. Gilbert Bauvin à 2' 00", 11. Nicolas Barone à 4' 05", 12. Albert Dolhats à 7' 00", 13. Jean Graczyk à 8' 15", 14. Georges Gay à 8' 15", 15. Francis Pipelin m. tps, 16. Pierre Pardoen m.tps, 17. René Pavard m. tps, 18. Jean Gouget à 8' 30", 19. Joseph Grousssard à 9' 00", 20. Jean Dacquay à 16' 00".

1958 CDF Belvès avec Magne

Sur la tribune officielle Valentin Huot pour un deuxième maillot tricolore

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - VALENTIN HUOT (1958) © BERNARD PECCABIN
Réédition d’articles parus sur le blog la Dordogne Cycliste
La fin de carrière de Huot

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11 février 2020

CHAMPIONNAT D’AQUITAINE 1999 A NONTRON

ÉRIC FRUTOSO TITRÉ

1999 Nontron 4

Le tiercé du championnat élite avec Reimherr, Frutoso et Fedrigo

- C’est une échappée de douze unités qui s’est formée sur ce circuit de moulin Blanc à Nontron, mais qui s’est terminée à cinq au moment de l’emballage final. Circuit assez difficile, d’une distance de 148 km, situé sur le Sud de la sous préfecture en passant par Bord et Goulat. Le sprint a été lancé de très loin par Pierrick Fedrigo après une attaque du Langonnais Antoine Pereira à la flamme rouge. Et c’est là que Fedrigo espérait un deuxième titre consécutif, à l’image de Francis Castaing champion régional en 1979 et en 1980. Mais l’histoire ne se renouvellera pas, car ce jour là, il y avait un Frutoso qui fera parler son expérience. D’abord, Frutoso resta dans le sillage du Marmandais, puis fonça sur lui en vue de la ligne d’arrivée pour venir le coiffer et se parer ainsi du titre régional.
- Eric Frutoso originaire de Montauban est installé à Biarritz où il exerce le métier de postier. En 1988, une équipe espagnole lui avait fait des propositions. Mais il a préféré partir au Bataillon de Joinville. Puis ce fut un mémorable championnat du monde en Colombie, des propositions de Lotto, Gan et Casino pour passer pro. Le sociétaire du Guidon Saint-Martinois n’a pas osé, préférant conserver sa place de postier au lieu de partir à l’aventure. Après avoir bâti sa maison, il a rejoint l’Aviron Bayonnais avant d’être intégré au sein de l’équipe de DN 3 de Saint-Martin de Seignanx. Ce titre, il voulait l’offrir à Jean Bellecave son président qui se bat pour le cyclisme dans le Sud des Landes. C’est chose faîte, mais on notera tout de même la belle prestation Marmandaise qui classe cinq de ses éléments dans le top dix.

1999 Nontron 3

Eric Frutoso champion 1999 avec le speaker Jean-Louis Gauthier

Classement : 1. Eric Frutoso (Guidon Saint-Martinois) les 148 km en 3h42’59", 2. Pierrick Fedrigo (CC. Marmande) m.tps, 3. Stéphane Reimherr (CC Périgourdin) à 2", 4. Antoine Pereira (VC Langon), 5. Vincent Vierge (US Dax) tous m.tps, 6. Alain Lagière (CC Marmande) à 1’19", 7. Gilles Canouet (CC Marmande), 8. Stéphane Meunier (CC Marmande) tous m.tps, 9. Patrice Hourdebaigt (Guidon Saint-Martinois) à 5’26", 10. Cyril Délias (CC Marmande) m.tps, etc...

1999 Nontron 1

Départ des séries régionales à Nontron

- Chez les régionaux, on a assisté à une course similaire mais avec de nombreux abandons. Et un final avec Ramuntcho Garmendia (VC Oloron) qui se détachera nettement en vue de la banderole pour l’emporter. Derrière, le sprint reviendra au Périgourdin Sébastien Darrin qui s’imposera pour la deuxième place devant Morvan qui sera sacré bien plus tard Champion de France des juniors et qui n’avait pas eu peur de se frotter avec les meilleurs séniors de ce championnat.

1999 Nontron 2

Morvan, Garmendia et Darrin podium du championnat régional SR

Classement : 1. Ramuntcho Garmendia (VC Oloron Haut Béarn) les 104 km en 2h37’33", 2 Sébastien Darrin (CA Périgueux) à 2", 3. Sébastien Morvan (CC Marmande), 4. Cyril Ribette (GC Bergerac), 5. Philippe Candau (CC Périgueux) tous m.tps, 6. Eric Alcacèbe (SA Mauléon), 7. David Cruzin (Cam Bordeaux), 8. Vincent Prunet (US Dax), 9. Cédric Leblanc (US Talence), 10. Frédéric Pestana (VC Oloron HB), etc...

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – AQUITAINE 1999 NONTRON © BERNARD PECCABIN
La mémoire du cyclisme en Dordogne

10 février 2020

ANIMATEURS DE COURSES - LA PRESSE

LA PRESSE ECRITE ET PARLÉE D'ANTAN

- Le cyclisme local bénéficie comme les autres disciplines sportives, de plusieurs articles de presse écrits surtout par des pigistes. Mais au-delà de ces quelques échos, on aime bien que les professionnels s’occupent de notre vélo. Leur audience est bien supérieure à celles des correspondants et demeure surtout impartiale. "Rétro Vélo Dordogne" n’évoquera que quatre d’entre eux, c'est-à-dire ceux qui ont marqué une certaine époque, mais aussi un de ceux qui continue son métier à la radio...

LE COUP DE CŒUR A CEUX DE LA PRESSE ET DE LA RADIO

François Lacombe

- Christian François : Il a été journaliste de "Sud Ouest" mais aussi celui du défunt "Journal de la Dordogne". C’était un passionné du vélo, un pratiquant qui a exercé chez nous dans les années 1980-85. Grâce à lui, le cyclisme a bénéficié d’un grand soutien sur la presse locale, ceci chez toutes les fédérations (FFC, Ufolep, Fsgt). Pour être un bon journaliste sportif, il faut aimer le sport, ce qui était son cas. Christian François détenait une capacité d’analyse exceptionnelle et il excellait dans ce cyclisme qu’il connaissait parfaitement. Grâce à lui, la discipline a été à une certaine époque, particulièrement gâtée. Les informations pouvaient se lire sur des pages entières, car Christian jouait à fond la carte de la proximité. Les cyclistes Périgourdins lui doivent beaucoup et Rétro Vélo Dordogne se souvient qu’il a été un homme disponible, sur lequel il pouvait compter. Lorsqu’il a quitté Sud-Ouest pour le Journal de la Dordogne, c’est encore lui qui patronnait au travers de son hebdomadaire le Challenge Dordogne des jeunes. Il a été à la fois un ami, un collaborateur mais toujours un professionnel exemplaire. On a connu encore l’homme au Petit Bleu du Lot et Garonne, puis sur notre journal "Cyclisme"et partout on l’a apprécié !
- Christian Lacombe : Certainement que les gens de Saint-Astier ne vont pas se plaindre d’avoir comme correspondant ce personnage atypique qui a trempé dans tous les domaines. Il a couvert de nombreux évènements sportifs pour le compte du journal Sud-Ouest (surtout le rugby), mais il a été aussi un commentateur de France Bleu Périgord sur les stades de l’ovalie. Christian Lacombe c’est aussi et surtout le personnage incontournable de l’occitan qu’il parle et écrit, si bien que souvent il a suivi pour la radio les félibrées du pays. Que dire de lui ? Ah si, qu’il est aussi un magnifique coureur à pied, un photographe, un animateur qui a le verbe facile, comme lorsqu’il anime les 100 km de Belvès, voire la Grappe de Cyrano. On l’a vu à une certaine époque dans les épreuves cyclistes qu’il a couvert, surtout à l’époque des Jours Cyclistes de Maurice Jouault (1982/85).

Galy et dalmont

- Jean-Marie Galy : "Rétro Vélo Dordogne" a connu cet homme lorsqu’il était journaliste au Populaire du Centre. C’est dire combien cette époque des années 80 nous a marqués. Lui comme son journal constituait un trait d’union entre le département de la Dordogne et le Limousin. Car c’est sur ce quotidien que l’on pouvait lire les engagés des courses du week-end, ceux de ce Limousin auquel la Dordogne avait été rattachée jusqu’en 1962 inclus. Grâce à Jean-Marie Galy, l’actualité cycliste restait bien vivante et le personnage pratiquait le cyclisme comme lorsque Pierre Douglas était venu sur les boulevards de Périgueux en 1982, pour disputer un prologue remarquée et qui comptait plus de 130 coureurs... Et puis Jean-Mary Galy a rédigé un livre sur les Périgourdins célèbres. Un ouvrage pertinent qui a servi "Rétro Vélo Dordogne" pour retrouver tous les coureurs du Périgord qui avait couru le Tour de France depuis son début en 1903. Engagé dans l’hebdomadaire "Périgord Hebdo", Jean-Marie Galy nous a quittés au cours des années 2000...
- Xavier Dalmont : Encore un de l’époque des années 80 ! Je dirais plutôt de l’année 1982, période où les radios libres débutaient suite à l’arrivée de Mitterrand à la présidence de la République. Chez nous à Périgueux, cette radio s’appelait Radio Croquant. Les studios se situaient dans une sorte de pigeonnier, rue Paul Louis Courier. C’est tout là-haut que "Rétro Vélo Dordogne" a rencontré pour la première fois le jeune Xavier Dalmont. C’était l’époque héroïque pour les animateurs de la station, comme pour les jeunes coureurs de la Pédale Faidherbe de cette période. Puis Radio Périgord est arrivé en 1983 et nous avons été heureux d’y revoir ce Xavier Dalmont qui poursuivait sa tâche dans les nouveaux studios de la rue Ernest Guiller. Mais depuis cette date, soit trente ans après, Xavier Dalmont a poursuivi un long chemin dans le sport du département. Il est un personnage très apprécié de tous. Son domaine de compétence est exceptionnel. Il connaît tout de notre monographie sportive. Les cyclistes apprécient son talent lors du Tour de la Dordogne où il a su faire vivre les étapes, tout en laissant de nombreux souvenirs à ceux qui passaient dans son émission d’après Tour, celle qui débutait un quart d’heure après l’arrivée de chacune des étapes sur France Bleu. Oui Xavier Dalmont constitue une des références du reportage. Sa belle voix, sa connaissance du domaine sportif, son éloquence exceptionnelle, sont autant de critères qui font de lui un homme très apprécié et respecté. Réactif, il est capable de s’adapter aux situations diverses, tout comme à des interlocuteurs aux personnalités diverses. Très courtois, il reste le numéro un de l’info sportive dans notre Périgord et lui comme ses émissions, nous tenons à le conserver le plus longtemps possible.
- D’autres journalistes bien sur ont travaillé en faveur de notre cyclisme. Mais pour ce qui est de la Dordogne, nous nous limiterons juste à ces quatre hommes qui ont contribué au succès de notre discipline, sans la salir, alors que les occasions ont été très nombreuses comme chacun sait à une certaine époque, pour contribuer à l’enfoncer davantage...

Prochaine publication : Le journal Cyclisme

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – ANIMATEURS 11 © BERNARD PECCABIN
Réédition d’articles parus sur le blog la Dordogne Cycliste (à suivre)


10 février 2020

1970 - LE CYCLISME, SON ACTUALITE (7° SEMAINE DE LA SAISON)

IL Y A 50 ANS EN DORDOGNE ET EN AQUITAINE

10 au 16 Février 1970

- Le 2° cyclo-cross de Naillat en Creuse a été gagné par le champion de France Pierre Bernet qui a battu le Normand Pelchat relégué à 2’25s, suivi du Lyonnais Charles Rigon à 3’20s. Grégoire (Bourgogne) prend le quatrième accessit, suivi pat Jean-Pierre Ditlecadet classé 5° à 5’15s.

NAILLAT

Pierre Bernet et Michel Pelchat à Naillat lors du protocole

- Pour les championnats du monde de cyclo-cross à Zolder, Pierre Bernet sera accompagné au sein de la formation tricolore amateurs par James Herbain, Daniel Blouet, Jules Leclercq alors qu’Alex Gérardin sera remplaçant.

ÉCHOS DE DORDOGNE

- Le Cyclo-club Bergeracois a remis solennellement le diplôme du Mérite Cycliste à Jacques Toruella. Retraité et résidant à la maison de retraite de Beaumont du Périgord, cette récompense lui a été remise en présence des membres du club, du personnel de l’établissement et autour d’une table où on a servis champagne et petits fours. A noter que M. Raimondi a reçu la même récompense au cours de la réunion bimensuelle tenue au café Central.

CCB

Au dernier prix des commerçants, Jacques Toruella sourit à
l’opérateur entouré par ses amis du Cyclo-Club

- Le Cyclo-Club Périgourdin a publié son calendrier pour la saison 1970. Un calendrier très fourni avec pour débuter des épreuves de classement à Saint-Astier, La Tour Blanche, Rouffignac, Bassillac, Thiviers, Tocane et Terrasson. Les véritables hostilités débuteront le 22 mars à Manzac sur Vern pour les juniors séniors 4 et à Clairvivre pour les toutes catégories.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - 1970/7° SEMAINE © BERNARD PECCABIN
La mémoire du cyclisme en Dordogne

9 février 2020

FRANCIS DUTEIL - SAISON 1976 Bis

1976 : RÉCEPTION D’UN CHAMPION A MAREUIL SUR BELLE

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Dans les rues de Mareuil sur Belle aux côtés du Commandant Perrier

- Pour relire l’article précédent, cliquez ici.

 COMMENT LES DUTEIL SONT DEVENUS MAREUILLAIS ?

- C’est à la fois le commerce et le cyclisme qui ont conduit la famille Duteil à devenir des Mareuillais et à s’y installer après la libération. Marius Duteil, père de Francis est né dans le hameau des "Brisseaux", sur la commune de Loubès-Bernac en Lot-et-Garonne. Ce village est limitrophe avec le département de la Dordogne. D’ailleurs ce hameau des Brisseaux se situe juste à 500 mètres de la limite de la Dordogne, qui est matérialisée par un petit ruisseau appelé le Seignal. De l’autre côté de ce petit cours d’eau, on tombe sur le village de Thénac appartenant au canton de Sigoulès. Claudine, maman de Francis est native de Coutures, un gros hameau du village de Monestier, qui se situe juste dans le prolongement du ruisseau du Seignal. Voilà pour ce qui est de la situation du berceau de la famille Duteil (lire en bas de publication les origines des arrière grands-parents de Francis).
- Cette région du Bergeracois a constitué une force vive du cyclisme. Parallèlement le vignoble a contribué à son essor par la multitude d’artisans et de commerçants que la profession a amené. Libourne, Sainte-Foy la Grande, Castillon, Vélines, Le Fleix, Bergerac, Lalinde ont été des places fortes du cyclisme tout le long de la rivière Dordogne, auxquelles il faut ajouter en retrait les communes d’Eymet, d’Issigeac et un peu plus loin, Belvès, Sarlat, Monpazier et Villefranche du Périgord. Toutes ces villes ou villages avaient une société cycliste ouverte en faveur de leurs jeunes. Le cyclisme Foyen a vécu des heures glorieuses dès l’entre deux guerres. Citons dans cette lignée des coureurs comme Jean Roturier, René et Robert Larginière, Marius Duteil, Bonnamy, Blanc, les frères Badié, Franck Barret, Gérard Coureau, Coconi, Aroldi et Robert Chouet. En 1934 Marius est déjà sur le vélo et participe à de grandes épreuves, il a dix-neuf ans à peine. On ne va pas empiéter sur son palmarès*, mais jusqu’en 1939, Papa Duteil réalisera de belles performances et s’épanouira complètement après la guerre pour devenir un grand champion*.
(*) NDLR : ce sujet sera abordé lorsque les publications de Francis seront terminées.

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Monsieur Marchaps maire de Mareuil récompense le champion de France

- Tous ces champions du Pays Foyen ont évolué par la suite, attirés par les sirènes des autres clubs qui cherchaient bien sur à avoir des chefs de file de talent, au sein de leurs couleurs. C’est ainsi qu’après avoir été Foyen, Marius a porté les couleurs du CC Périgourdin, celle du Club Athlétique Ribéracois et du CRC Limousin, sans oublier les maillots des grandes firmes de l’époque comme Royal Fabric et Rochet par exemple. Et dans cette époque d’après guerre, "Dordogne Cycliste" sait aussi qu’Albert Chaussade vélociste à Mussidan avait également des contacts avec Duteil... Toujours est-il qu’après ce conflit, Marius Duteil dont la passion du vélo reste intacte, décide de s’établir à son compte dans le commerce du cycle. Son premier vœu est de s’installer à Castillon la Bataille, une ville très commerçante et pleine d’avenir. Mais au sein du Cyclo-Club Périgourdin, un certain Lucien Laval, (ex-Tour de France) de surcroit marchand de cycles lui déconseille, compte-tenu qu’il existe déjà des concessions de cycles dans cette ville. Laval l’invite gentiment à s’installer à Mareuil, chef lieu de canton entre Angoumois et Périgord, qui semble bien orienté pour se développer. Et c’est ainsi de par ses conseils, que Marius Duteil est devenu Mareuillais.

 

Duteil et Laval

Francis Duteil et Lucien Laval qui est à l'origine de l'installation des Duteil à Mareuil

- Il est même devenu un célèbre Mareuillais en aidant des coureurs comme Jacques Vivier, Michel Brun et Christian Bordier, à rouler dans la cour des grands. C’était l’époque du grand CA. Ribéracois et de ses champions, mais tout ceci on le retrouvera plus tard sur ce blog... Toujours est-il que c’est depuis la fin de la guerre que Duteil père est devenu Mareuillais et marchand de cycles. Francis est tout simplement né à Angoulême en 1947 pour des raisons faciles à imaginer...
- Mais on peut s’avancer pour dire tout de même que Francis est bien un Périgourdin. Et c’est lui-même qui nous en apporte la preuve avec ses arrières grands-parents Duteil nés à Thénac, sans oublier sa maman native de Monestier. Voici ce que dit Francis :
NOTE DE FRANCIS :  En recherchant mon relevé de courses, j'ai trouvé un bulletin de naissance de mon arrière grand-père Mathieu Duteil né en 1860 à Thénac (24). Mes arrières grands-parents paternels ont émigré en Argentine. Mon grand-père paternel est né à Buenos-Aires en 1888. Après 10 ans en Argentine, mes arrières grands-parents sont revenus en France pour revoir la famille. Mon arrière grand-père est décédé peu de temps après leur arrivée. Mon arrière grand-mère avec 3 enfants en bas âge n'est pas repartie et s'est installée alors aux Brisseaux, juste de l’autre côté de Thénac.

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M. Bonnet directeur de la Jeunesse et des Sports décore Francis Duteil

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Marius Duteil, Francis Duteil et le Commandant Perrier

 MAREUIL EN FÊTE
- C’est donc en véritable Mareuillais que Francis a été accueilli. Il est bel et bien du pays. Il est né pratiquement là-bas, il a vu le commerce de cycles grandir, il est allé à l’école de Mareuil, puis au collège de Nontron sous les yeux de Lulu Deville, ami personnel de Marius. Il s’est entraîné sur les routes de cette belle région et bien évidemment il a participé on le voit dans son palmarès pratiquement à tous les prix des fêtes de ce Périgord Vert. Puis est venu aussi le temps où Francis a pris la succession du papa, pour assurer la pérennité de son magasin, ce qui fait que mieux que quiconque, Francis Duteil a vécu et grandi à Mareuil.
- C’est donc en cette belle journée d’été, que la petite ville de Mareuil avait accueilli son grand champion en présence des élus locaux, mais aussi de sa famille et des autorités locales, comme la Jeunesse et les Sports, sans oublier bien sur le commandant Perrier, Président du Comité du Limousin FFC.

F38

Quelques jours après le championnat, Duteil à Bergerac lors de la foire

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - FRANCIS DUTEIL (12) © BERNARD PECCABIN
D’après la documentation de Francis et avec ses photos personnelles
Cet article a déjà paru sur le blog la Dordogne Cycliste, devenu inactif.
Prochain épisode : 1977 : Une saison bien remplie et un échec sur ses terres

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8 février 2020

ANIMATEURS DE COURSES - GILBERT CUMÉNAL

GILBERT CUMÉNAL : LE CHEMIN PARCOURU

- Quatrième et dernier animateur clé de notre Périgord, avec la présentation du speaker Gilbert Cuménal, qui constitue sans doute la personnalité la plus ancienne et celle qui a été une des plus active du cyclisme Périgourdin. (Cet article a déjà paru sur l'ancie, blog de la Dordogne Cycliste qui a été supprimé).

Cuménal

- Né à Mensignac en 1936, l’homme a d’abord été coureur au sein du Cyclo-Club Périgourdin vers les années 1953-1957. Dirigeant du club, speaker, secrétaire puis président, il connait tous les rouages de la discipline. A la tête du Cyclo-Club Périgourdin de 1984 à 1993, il succédait à Fernand Boucher. Il a vécu les plus beaux jours du Cyclo, celui des pères Leygues et Moulinier, puis plus près de nous celui des Yves Perpignan et de Jean Fougerollas, soit des époques où le club doyen du Périgord tournait entre 90 et 100 organisations par saison. Gilbert s'est éteint le 12 janvier 2017, avec lui c'est tout un pan de notre cher vélo qui a disparu.

Cums 71-91

- Lire la publication précédente sur Jean-Louis Gauthier.

- Est également un des plus anciens vélocistes de la Dordogne. D’ailleurs, "Dordogne Cycliste" se souvient avoir découvert dans les archives, le chantier de la construction de ce qui allait devenir le magasin de cycles "Valentin Huot", au cours Saint-Georges à Périgueux. A cette époque, cette zone ne comptait que des près. Plus tard, c’est là que Gilbert Cuménal débutera comme gérant libre dans le négoce et la réparation du cycle. Tout un programme !
- Les débuts de sa carrière on le sait sont lointains, puisque plus de cinquante années se sont écoulées depuis... Gilbert Cuménal constitue sans doute à lui seul, la plus grande histoire et la mémoire vivante de notre petite Reine, celle de la Dordogne profonde, de ses courses de clocher, de ces moments festifs à une époque où le public était en communion avec la course cycliste de son village.
- Je me souviens de Gilbert Cuménal lorsque très tôt, il arrivait avec son épouse Noëlle sur les lieux des épreuves avec sa voiture et son chargement. Son fils Christophe faisait déjà du gymkhana sur les bords du circuit pour se distraire, puis sa fille Isabelle plus calme, s’occupait avec ses jouets, pendant que le papa avec son échelle et ses câbles, installait sa sonorisation aux abords d’une ligne d’arrivée, aidé par madame. Une fois que tout était arrimé, il consultait la liste des engagés et c’était parti pour plus de deux heures de micro et surtout de spectacle non stop. Car avec Gilbert, les commentaires c’était du spectacle surtout lorsque vers 16h00, les villageois bien repus arrivaient sur les lieux de la course et de la fête. Les primes tombaient et Gilbert Cuménal remerciait ces généreux donateurs, ajoutant souvent une anecdote où une petite histoire qui intéressait ce milieu rural et festif dont il était issu.

Cums 96-98


- Des histoires, Gilbert Cuménal doit en connaître à la pelle. Lui qui a visité tant de comités de fêtes, tant d’associations, tant de mécènes, ceci dans des villes comme dans des villages, des hameaux, des lieux-dits, bref partout où le vélo de ces années glorieuses et de fin de guerre avait fait sa percée et où les circuits en "va et vient" étaient à la mode.
- Entre son commerce et le planning des manifestations, l’homme de Mensignac se trouvait constamment en situation pour parler de vélo. Et puis Gilbert a connu une époque qui était tout le contraire de celle d’aujourd’hui. Une époque où l’accueil, la convivialité et la moralité constituaient les pièces maîtresses de la vie, alors que maintenant l’individualisme systématique fait loi, tout comme le profit et le matérialisme. Lui est resté le même, fidèle à ses convictions, celles qui l’ont vu grandir, travailler pour réussir sa vie.
- C’est de loin que l’on reconnaissait la voix de Gilbert. Une verve intarissable, du franc parler, un peu de gouaille, de l’humour, un timbre quelque peu rocailleux, voire rauque et cassé, avec parfois ce roulement des "r" qui affirmaient sa personnalité et ses origines. Un personnage qui s’appuyait sur les valeurs de son engagement au sein de la discipline. Toujours présent, partout présent, c’était un grand fidèle du vélo pour qui il a consacré toute sa vie et qui ne mérite que du respect. Oui Gilbert, nous t’apprécions et nous voulons te garder... le plus longtemps possible, toi le doyen, toi le patriarche ettoi encore la grande mémoire vivante du cyclisme Périgourdin.

Cums Thenon-Badefols

Annotations sur Gilbert Cuménal

- Résidant à Mensignac, il habite sur les bords du circuit Raymond Poulidor. Joue au théâtre au sein d’une petite troupe locale et nous fait découvrir la vie de son village au travers des lignes de la Dordogne Libre, dont il est devenu le correspondant local.
- Né en 1936, il avait seulement 22 ans quand Valentin Huot gagnait le Championnat de France à Belvès. Mais si il a débuté la pratique du cyclisme à 16 ans, il est donc licencié depuis 1952/1953... Par contre et selon "le Cyclisme de mon sud Ouest" écrit par Jean-Robert Laloi, il aurait commencé avec le micro en 1961. Mais bien compté il en serait tout de même à sa 61° licence...
- Gilbert Cuménal aimait nous raconter toujours des anecdotes lorsque l’on se rencontrait. Il avait le chic de se tordre de rire avant de nous expliquer le fin mot de sa blague...
- A été vélociste à Périgueux Saint-Georges, à Marsac, à Sarlat, à Ribérac et à Angoulême.
- A été aussi président du club de Ribérac.

Cum's

Anecdote sur une course : "Rétro Vélo Dordogne" se souvient qu’un jour de printemps à Bourrou, se déroulait le Prix Cycliste de l’Amicale de chasse. C’était en 1986 et Gilbert Cuménal tenait le micro de cette épreuve placée sous le contrôle technique du Cyclo-Club Périgourdin. Près de la ligne de départ, il avait été dressé un tunnel en plastique semblable à celui que l’on voit pour la culture de la fraise. Mais là-dessous, les chasseurs avaient concocté un repas gastronomique pour leurs adhérents et pour les organisateurs du Prix Cycliste. Ce fut un très gros repas à base de civet et de rôtis de sanglier, avec en plus l’apéritif qui n’en finissait pas de couler, le potage, les hors d’œuvre et toute une gamme de vins de Bergerac... si bien qu’à 14h00, on était loin d’avoir terminé. Cependant, il fallait pour les organisateurs se résigner à partir pour remettre les dossards.
- La course fut lancée à 15h00, mais vers 16h00, lorsque les convives sortaient de table plus ou moins émoussés, ce fut une procession en direction du speaker qui se voyait envahi par de généreux donateurs de primes. Chacun voulait donner plus que le précédent et ainsi de suite, si bien que ce jour là, nombreux coureur furent récompensés. Lors du protocole, il y avait foule autour du vainqueur et de Gilbert Cuménal qui lui n’arrêtait pas de remercier la bande du président Madur et toute son équipe pour cette belle fête. De plus, Christophe Lanxade l’enfant du pays avait gagné. Une longue séance de photos débuta autour du lauréat. Un photographe que les gens du village surnommaient Djibaou, prenaient des photos dans toutes les positions. Et chacun se demandait ce qu’il allait bien en faire, lorsque soudain l’appareil tomba de ses mains et se brisa en deux sur le macadam. Les spectateurs se mirent alors à rire, lorsqu’on s’aperçut qu’il n’y avait pas de pellicule dans l’appareil.
- Voilà ce que c’était parfois, la course du village. Celle de notre Dordogne profonde qui savait s’amuser et si bien nous recevoir... (Souvenirs de Rétro Vélo Dordogne)

Prochaine publication : Reporters et journalistes du vélo

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – ANIMATEURS 10 © BERNARD PECCABIN
Réédition d’articles parus sur le blog la Dordogne Cycliste (à suivre)

8 février 2020

MARIUS DUTEIL (Saison 1946 à 1948)

COURSES DE LA LIBÉRATION AVEC LE CYCLO CLUB PÉRIGOURDIN

bandeau marius

- Relire l’épisode précédent sur Marius Duteil.

L’après guerre

- Dans l’euphorie de la libération des jeunes gens d’une vingtaine d’années pratiquent le cyclisme. On y trouve Jacques Matignon, les frères Zaccaron, Lucien Badie, Henri Martin, Yvan Pauvert qui se mesurent avec les anciens comme Chouet et Duteil. Mais Duteil, lui est parti depuis le début de la guerre pour s’installer comme vélociste à Mareuil sur Belle, sur les conseils de Lucien Laval (ex-Tour de France). En effet, Marius souhaitait ouvrir boutique à Castillon, près de sa région natale, mais Laval finit par avoir raison pour l’orienter sur le Nord de la Dordogne, à mi-chemin d’Angoulême et de Périgueux.
NDLR : sur sa licence de 1942, au Cyclo-Club Bergeracois (voir sur précédente publication), son lieu de résidence mentionné est bien celui de Mareuil.

PALMARÈS 1946 (sociétaire au Cyclo-Club Périgourdin)

- 1° Le Fleix (24), 3° les Eyzies (1° Commerie Pédale Faidherbe), 1° Châlus, 1° Saint-Avit de Moiron (33), 4° Pineuilh (33) (1° Robert Chouet du SCAL), 4° Circuit de la Soule à Mauléon (64), 1° Circuit de la vallée du Dropt à Villeréal (47), 8° Prix de Brive (1° Commerie), 1° Saint-Martial d’Artenset (24), 1° GP des vins de Monbazillac à Pomport, 1° Vélines (Les Laurents), 3° Prix des cycles NISI à Libourne (1° Sanz du SCA Libourne), 1° GP du Fleix, 3° Prix de la Trapelle à Sainte-Foy (1° Chouet de Libourne), 3° Circuit Saint-Roch à Angoulême (1° Pierre Proust de Saintes), 2° Tombeboeuf (1° Roger Durand Guidon Agenais), 6° Port Sainte-Foy (1° Chouet), 8° Prix de la Libération à Périgueux associé à Charles Ferdinand (1° Mounet/Moulinier), 1° en Poursuite, puis en individuelle du GP de la Libération à Bergerac et 1° de l’américaine associé à Charles Ferdinand du CC Périgourdin, 2° Jarnac (1° Pierre Proust de Saintes), 6° Saussignac (Charles Ferdinand du CC Périgourdin), 2° Ronde de Guyenne et Gascogne à Marmande (1° Angélo Mariani du CAM de Bordeaux), 2° Prix du Comice à Mussidan (1° Commerie), 1° Chalus, 2° Nontron (1° Commerie), 2° Prix des commerçants à Marmande (1° Pallu d’Oléron), 1° GP de la Libération à Sainte-Foy.

photo 006

Marius Duteil, son fils Francis et son épouse Claudine lors du Grand Prix
de Ribérac qu'il vient de remporter en 1948

GP de la Libération à Sainte-Foy (reportage)

APRÈS UNE COURSE TRÈS DURE COMPORTANT A TROIS REPRISES
L’ASCENSION DE LA   COTE DE BABY,
MARIUS DUTEIL ENLÈVE LA VICTOIRE AU SPRINT

- Organisé par le Stade Foyen, le Grand Prix disputé dimanche après-midi à Sainte-Foy à l’occasion des fêtes de la Libération, a donné lieu à une lutte acharnée. Vingt-huit coureurs s’alignèrent aux ordres de M. Cyrille Abadie, vice-président de la FFC, pour couvrir 18 tours de circuit dont trois comportaient la fameuse escalade de Baby.
- Au début du quinzième tour, neuf coureurs étaient en tête : Caramigeas, Merlet, Lafargue, Breuland, Sieuzac, Duteil, Demanes, Nazarre, Chouet. Ayant percé au onzième tour, le Marmandais Manfé venait ensuite à quarante secondes.
- A la deuxième montée de la côté de Baby (17° tour), Caramigeas ayant percé, fut rejoint par Manfé. Les deux coureurs passèrent ainsi ensemble au début du 18° tour, soit trente secondes après le peloton amené par Chouet. Les deux chasseurs finirent par rattraper. Mais l’effort avait été trop grand pour Manfé. Le jeune vainqueur de Bordeaux-Arcachon fut distancé. Ainsi neuf hommes disputèrent le sprint à Sainte-Foy, sur le Boulevard Charles Gatraud, où l’enfant du pays Marius Duteil, gagna superbement.
- Le vainqueur Duteil n’est certes pas un inconnu. Il y a en effet belle lurette que le Foyen à prouvé sa classe en gagnant une multitude d’épreuves. Mais il n’en n’est pas de même pour deux des coureurs qui terminèrent en sa compagnie. Ceux-ci Lafarge et surtout cet extraordinaire Caramigeas de Périgueux qui revint en fin d’itinéraire après avoir percé ont intérêt vu leur classe certaine, à fréquenter les coureurs de Guyenne. Ils y trouveraient des adversaires dignes d’eux et se feraient ainsi connaître dans des milieux qui ne peuvent que leur être profitables.
- Ceci méritait d’être dit comme doit-être également signalé le retour en forme de Nazarre, des cyclistes Girondins qui a accompli une belle course à l’occasion de ce GP très réussi et dont l’épilogue se déroula devant une énorme affluence.
Classement : 1. Marius Duteil (CC Périgueux) les 163,5 km en 4h39’02s, 2. Nazarre (Cycles Girondins) à une longueur, 3. Breuland (Libourne), 4. Sieuzac (Libourne), 5. Demanes (ASPTT Bordeaux), 6. Lafarge (Périgueux), 7. Merlet (Libourne), 8. Chouet  (Libourne), 9. Caramigeas (CC Périgueux) tous m.tps, 10. Manfé (CC Marmande) à 1’08s, etc...
- On a certainement oublié de dire que Marius Duteil s’est marié. Exactement le 2 décembre 1939, soit au début de la guerre avec Claudine, une jeune fille originaire de Coutures de Monestier, dans le Sud de la Dordogne, autrement dit dans sa région natale. Et en cette année 1947, le 25 mars pour être précis, le foyer de Marius s’agrandit avec l’arrivée d’un jeune héritier que l’on prénommera Francis.
NDLR : Il existait à Mareuil la Société Sportive des Chardons, mais on n’y pratiquait pas le cyclisme de compétition.

PALMARES 1947 (sociétaire au Cyclo-Club Périgourdin)

- 12° Critérium du printemps à Périgueux, 9° Prix Gibbs à Libourne, 6° Le Coux, 5° Brive, 3° Beynac, 10° GP de la victoire à Libourne (1° Pierre Proust de Saintes), 10° Prix de Lectoure, 3° Brive (1° Londéro), 4° Saint-Philippe du Seignal (1° Laffarge du CC Périgourdin), 1° Nontron, 3° Saint-Aigulin (1° Michel Serres du Burdigala Paris Club), 1° Cherveix-Cubas, 5° Bergerac-Périgueux-Bergerac (1° Paul Pineau de Villeneuve), 3° Le Buisson, 1° Saint-Martial de Valette/Nontron 1° Salignac Eyvigues, 2° Issigeac (1° Paul Pineau de Villeneuve), 3° Pineuilh (1° André Commerie de la Pédale Faidherbe), 6° Sarlat, 5° La Couronne (1° Commerie), 6° Américaine d’Angoulême associé à Commerie, 1° Championnat des sociétés du Limousin  avec le CC Périgourdin (Marius Duteil, Robert Lascaux et Pierre Mounet) 2° PF (Commerie, Lacoste, Roumaillac), 3° CRCL (Fayolle, Gauthier et Toupinier), 6° Coutures de Monestier (1° Robert Martin de l’ASPTT Bordeaux), 6° GP du Stade Foyen (1° René Berton de Mérignac), 3° GP des commerçants à Périgueux (1° Commerie), 1° Championnat du Limousin route, 2° La Coquille, 5° La Couronne, 4° Ronde de Guyenne et Gascogne à Marmande (1° André Joulin de l’ASPTT Bordeaux), 1° GP du VC La Gardais, 3° Ruelle (1° Paul Lerme de l’UCAP Angoulême), 1° Grand Prix des meubles Maury à Périgueux, 8° Gourdon, 10° Tonnay-Charente (1° Pierre Mounet), 2° Prix du Casino La Trapelle à Sainte-Foy (1° Robert Chouet), 3° du Prix de la Libération à Brive (1° Louis Londéro de Brive), 9° Prix de la Libération à Périgueux (1° Laffargue du CC Périgourdin), 6° Sainte-Foy, 4° Marmande, 3° Périgueux (1° Pierre Mounet), 6° Soyaux, 1° La Garde de Montlieu, 3° Saint-Julien de Lampon, 1° Javerlhac, 1° Villefranche de Lonchat, 1° Montpon, 2° Prix des commerçants de Sarlat (1° Pradel de la Pédale Sarladaise), 3° Saint-Vincent de Connezac (1° Pierre Mounet), 11° Bordeaux-Jarnac (1° Roger Durand du Guidon Agenais), 1° Saint-Privat des Près, 2° du GP du Commerce et de l’Industrie à Bergerac (1° Roger Durand du Guidon Agenais), 2° du Prix du Commerce et de l’Industrie de Mussidan (1° Michel Serres du Burdigala Paris Club), 6° Gourdon (1° Jacques Dupont de Toulouse).
NDLR - Le Grand Prix des Meubles Maury gagné par Marius Duteil visitait le département. Départ des allées Tourny à Périgueux, Niversac, Ladouze, Les Eyzies, Le Bugue, Pézuls, Lalinde, Mouleydier, Bergerac, Bordas, Saint-Astier, Périgueux, soit 160 kms pour cette édition.
- Organisé par le CC Périgourdin, ce prix Maury a remporté en ce 29 juin un très beau succès. Il s’est terminé par la victoire des couleurs du club organisateur en la personne de Marius Duteil. Victoire enlevée au sprint et on peut dire à l’arrachée, tant le sprint fut un instant incertain. Victoire, disons nous d’autant plus méritoire que Duteil avait donné la veille, en compagnie de ses équipiers un beau succès au CC Périgourdin en remportant le Championnat des sociétés du Limousin. Il battit Mounet d’un quart de roue, qui lui-même du CCP, avait aussi disputé la veille le championnat. Confirmant ses qualités, Breulant de la SCA Libournaise s’est classé 3° dans ce prix devant Ferdinand de Bergerac, le 5° étant Edgard Couturas de Libourne.
Ce quatuor qui s’était évadé du peloton passa Bergerac avec trois minutes d’avance. Cependant à l’arrière étant parvenu à se libérer du paquet, qui comprenait Pradel de Sarlat, Commerie, Pras, Jacques Tincaud, les deux futurs vainqueurs Duteil et Mounet avaient entamé une chasse sévère. Pendant cette poursuite à 35 km de l’arrivée, Rippe dont la course avait été remarquable, perçait. Ainsi, reprenant petit à petit du terrain sur une route blanche, extrêmement poussiéreuse, Duteil et Mounet revinrent sur les trois hommes de tête : Breulant, Ferdinand et Couturas. Le sprint aux allées Tourny à Périgueux vint enfin, là où Duteil assura sa maîtrise en plaçant une détente in-extrémis sur la ligne d’arrivée. Il était félicité par M. Pugnet maire de la ville et M. Grenouiller président de la chambre de commerce.
En suivant de près l’itinéraire, on s’aperçoit qu’entre Bergerac et Périgueux, les coureurs sont passés par Campsegret et Pont Saint-Mamet, autrement dit l’actuelle RN 21 qui était en 1947 blanche et poussiéreuse comme le souligne le reportage ci-dessus.

saint-Astier 1948

Protocole à Saint-Astier en 1948 avec Marius lauréat

Championnat du Limousin 1947

- C’est en profitant du duel Pouget/Commerie que Duteil est devenu Champion du Limousin. Il termine second de l’ultime épreuve gagnée par le Tulliste Brunie. Pouget et Commerie pleuraient à l’arrivée de la dernière épreuve. Parce qu’avec Pradel, ils étaient les plus forts du lot, parce qu’ils dominaient leurs concurrents de toute une classe et qu’ils le savaient, le titre leur a échappé.
- Et c’est un vieux briscard, le Périgourdin Duteil qui endosse le maillot que Commerie porta avec honneur pendant la saison 1946. A vrai dire, Duteil ne possède pas le panache des grands champions. Mais c’est un coureur consciencieux, qui sut profiter de la lutte farouche que se livrèrent tout le long du parcours Pouget et Commerie. Et au sprint final, il sut tirer son épingle du jeu et obtenir une seconde place qui pour un petit point d’avance, lui assurait le titre aux dépens de Pouget.
- Ainsi le championnat du Limousin consacre les mérites d’un vieux crocodile, Duteil et laisse effondrés des champions aussi racés que Pradel, Pouget et Commerie.
- Il faut prendre son parti. C’est le propre des compétitions sportives d’être parfois injustes.
- Et puis, les vaincus de cette mémorable journée ont assez de classe pour prendre un jour une éclatante revanche.
Le classement final : 1° Marius Duteil (CC Périgueux) 49 pts, 2° Pouget (Sarlat) 48 pts, 3. Brunie (Pédale Gaillarde Brive) 47 pts, 4. Commerie (Pédale Faidherbe) 43 pts, 5. Lacoste (Pédale Faidherbe) 35 pts, 6. Neuville (Pédale Gaillarde), 7. Pradel (Sarlat), 8. Ferdinand (Bergerac), etc...

Le GP de Saint-Martial de Valette (reportage)
- Cette épreuve de 100 kms s’est disputée sur le circuit Saint-Martial, Nontron, Saint-Martial, à couvrir douze fois, connut un vif succès.
- Le très actif comité des fêtes qui a pour habitude de ne rien laisser au hasard s’est surpassé. Grâce à M. Chausard, les péripéties de la course étaient annoncées par haut-parleur et un relais de télédiffusion de Nontron informait le public sur la position des coureurs dans la traversée de cette ville. La foule très dense était contenue derrière des cordes, bref l’organisation était à tout point de vue parfaite. Enfin la Pédale Faidherbe, s’est vue confier la régularité de la course.
- L’ancêtre Lucien Mousseau ex-champion de vitesse de la Dordogne donna l’envolée à dix-neuf concurrents. Dès le départ Lascaux s’échappe et au deuxième tour gagne la prime de 500 francs offerte par M. Nicoulaud. A chaque tour, Caramigeas, Sare, Duteil et le jeune Chauvin se livrent à des sprints impressionnants pour enlever les primes importantes. Au cinquième tour Caramigeas attaque sérieusement. Il réussit à fausser compagnie au peloton et s’élance à la poursuite de Lascaux. Ce dernier casse son dérailleur et malgré son retard continue courageusement, ce qui lui vaut les sympathies du public. Les primes offertes par M. Devige, ex-coureur de la Pédale reviennent à Caramigeas. Angélo, un jeune a eu la malchance de crever au premier tour. Après un gros effort il réussit à terminer 2° des quatrièmes catégories et débutants dont l’arrivée au 8° tour donne les résultats suivants : 1. Chauvin (Angoulême), 2. Angélo (CC Périgueux), 3. Delage (Pédale Faidherbe), 4. Beyneix (CC Périgueux), 5. Mariano (Pédale Faidherbe), 6. Château (Pédale Faidherbe), 7. Desvard (Pédale Faidherbe)
-
Au 9° tour, Chauvin, Angélo, Beyneix continuent avec leurs aînés. Duteil arrivera à rejoindre Lascaux, qui se retrouvera doublé. Caramigeas faussera compagnie à Sarre et à Chauvin et aucun changement ne se produira jusqu’à l’arrivée qui sera jugée comme suit : 1. Marius Duteil (CC Périgueux), 2. Caramigeas (PF), 3. Sarre (CRCL), 4. Chauvin (Angoulême), 5. Chaberlaud (Angoulême), etc...

PALMARES 1948 (sociétaire au Cyclo-Club Périgourdin)

- 6° Aixe sur Vienne, 5° Critérium du Centre, 8° Coussac Bonneval, 7° du GP des Commerçants et de l’Industrie à Périgueux (1° Roger Durand du Guidon Agenais), 5° Le Bugue (1° Paul Griès du Temple sur Lot), 4° Saint-Philippe du Seignal (1° Louis Breuland du SCA Libourne), 6° Saint-Aulaye (1° André Bramard ASPTT Bordeaux), 1° Bellac, 1° Saint-Astier, 2° Coutras (1° Pierre Mounet du CC Périgourdin), 1° Tulle, 4° Périgueux le Toulon (1° Pierre Mounet du CC Périgourdin), 6° Championnat du Limousin route (1° Pierre Mounet), 1° Coutures de Monestier, 3° Terrasson (1° Pierre Mounet), 2° Issigeac (1° José Sanz du SCA Libourne), 2° Périgueux (1° Mounet), 3° Bergerac (1° Delmas de la Pédale Faidherbe), 1° Cadouin, 1° Tourtoirac, 4° Gourdon, 6° Saint-Angeau, 2° Tour des Boulevards Périgueux (1° Pierre Mounet), 3° Bergerac, 1° Cadouin, 1°GP de la ville Ribérac, 2° Coutras (1° Pierre Mounet), 8° GP de la Tomate (1° Jacques Moujica de Saint-Gaudens), 4° Prix de la Libération à Périgueux (1° André Gavelle de Bordeaux), 4° Chabanais, 6° Prix Royal Fabric à Objat (1° Pierre Mounet), 2° Nontron (1° Lacoste Pédale Faidherbe), 2° Neuvic (1° Lacoste), 10° Saint-Junien, 5° Bergerac, 1° La Roquette de Bassillac, 1° Mussidan, 4° Piégut (1° Commerie), 3° Egletons (1° Hervé Prouzet du Guidon Agenais), 3° Castelnaud Fayrac (1° Henri Bergerioux des Girondins de Bordeaux), 7° Saint-Cyprien (1° André Commerie de la Pédale Faidherbe), 2° Thiviers (1° Guy Allory de l’UCAP Angoulême), 2° Miallet, Bretenoux abandon (1° Pierre Mounet), 1° Nontron, 2° Limoges, 5° Saint-Pardoux, 4° Prix de la Pédale Gaillarde à Brive, 5° Pierre Buffière (1° Raymond Hébras UVL), 9° Saint-Sulpice Laurière (1° André Bramard UVL), 2° Prix Louis Latie à Châlus (1° Commerie Pédale Faidherbe), 3° Circuit Aixois (1° René Dufour CRCL)
NDLR - Le Grand Prix du commerce et de l’industrie de Saint-Astier était une boucle passant par Saint-Germain du Salembre et retour le long de l’Isle par Planèze.
NDLR - Le Cyclo-Club Périgourdin qui s’enorgueillit d’avoir remporté de haute lutte quarante cinq victoires officielles en 1948, période où ses coureurs se classèrent en outre plus de 50 fois aux deuxièmes et troisièmes places des épreuves qu’ils disputèrent, vient de procéder à la revue de ses effectifs. Ceux-ci se composent pour l’instant de Pierre Mounet, champion du Limousin, Marius Duteil champion de ce comité en 1947 et capitaine de l’équipe du CCP, Albert Lascaux jeune espoir, Charles Martin le coureur ex-Bordelais valeureux, régulier. Claude Tenant et Palus également méritants. Enfin les jeunes Verdier, Veyry, Bugeaud, Ratier, Mazy, Renon, Thomas, Boutinaud qui en excellente posture l’an dernier, appuyés par les Connangle, Bélingard, Pomier, Granger, Chavanel, Angelot, Savigné, Baudry, Colinet doivent se distinguer dès l’ouverture de la saison.

Bretenoux 13

A Bretenoux où Marius Duteil abandonnera en 1948

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - MARIUS DUTEIL (3) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : Marius Duteil, Vivier et Brun au CA Ribérac (saison 1949)

7 février 2020

SAINT-MARTIAL DE VALETTE ET SON PALMARES

ANCIENNE CITADELLE DU CYCLISME

- Saint-Martial de Valette a été de tous temps un haut lieu du cyclisme en Périgord Vert. Situé au pied de Nontron et sur les rives du Bandiat, ce village a réservé à la bicyclette de belles parties de manivelles. Le VC Nontron, la Pédale du Nontronnais, la Pédale Thibérienne et le CCP Nontron ont été les principaux clubs organisateurs. Et si vous savez combler les trous du palmarès que j’ai réussi à mettre à jour, ne manquez pas de nous donner les noms avec l’aide de la rubrique commentaires. Une chose de sure, la course ne s’est pas courue de 1984 à 1988, puis de 1992 à 1995... L’épreuve de Saint-Martial tombait lors de la fête locale qui se déroulait du jeudi de l’Ascension jusqu’au dimanche, soit quatre jours où tout le Périgord Vert se rassemblait.

Saint-Martial de Valette 2002

Le dernier vainqueur de cette épreuve Ludovic Guionie  qui portait en 2002 les couleurs
de la Jeunesse Sportive Astérienne, ici en compagnie de la miss du village.

- Depuis 2002, plus aucune organisation n’a eu lieu, mais peut-être qu’un jour... Saint-Martial c’est aussi le village de la famille Dutertre dont tous les garçons (Daniel, Guy, Gérard, Michel et Patrick) ont pratiqué la compétition cycliste. Et comme le Cyclo-Club Pédale de Nontron, le cyclisme s’est arrêté le jour où son président, Michel Dutertre, n’a plus affilié sa société, choisissant de mettre la clé sous la porte après tant d’années consacrées à notre petite reine.
- En marge des épreuves cyclistes, notre Tour de France est passé à cinq reprises à Saint-Martial. Tout d’abord en 1967 (20 juillet) lors de l’étape Bordeaux-Limoges longue de 267 kms. Le Suisse Bingelli avait grappillé quelques points dans la côte de moulin blanc à la sortie de Nontron. Jean Stablinski gagnait l’étape et Roger Pingeon restait en jaune.
- Dix ans après le 7 juillet 1977, même étape Bordeaux-Limoges avec victoire de Jan Raas et maillot jaune pour l’allemand Dietrich Thurau.
- Troisième visite en 1985, lors de l’étape Montpon-Limoges le 19 juillet. Johann Lammerts signe la gagne et Hinault est en jaune. Puis ce fut l’année 1994 avec trois jours de Tour de France dans notre Périgord. Le 10 juillet, Bo Hamburger gagne à Trélissac, Johan Museeuw conserve le jaune à la veille du chrono entre Périgueux-Bergerac écrasé par Miguel Indurain.
- Un an après, le 21 juillet 1995, Saint-Martial se situe à nouveau sur le parcours de l’étape Montpon-Limoges. En souvenir de Fabio Casartelli, un certain Lance Armstrong gagne à Limoges. Miguel Indurain est maillot jaune.
Classement de la dernière édition : 1. Ludovic Guionie (JS Astérienne), 2. Christophe Lanxade (GC Bergerac), 3. Sébastien Larpe (CCP Nontron), 4. Cruveilher (UV Limousine), 5. Le Solliec (UC Brive), 6. Eric Vouillat (JS Astérienne), 7. Flavien Barret (UC Villeneuve), 8. Samuel Daubisse (GC Bergerac), 9. Semon S. (EVCC Bergerac), 10. Pascal de Boussiers (JS Astérienne).

Prosper Dalis (Bleuets Labatutois) vainqueur en 1964

Palmarès connu de l’épreuve :
1947 Marius Duteil (CC Périgueux), 1950 Michel Brun (Ribérac), 1951 Guy Allory (Angoulême), 1952 Michel Brun (CA Ribérac), 1954 Jacques Vivier (CA Ribérac), 1955 Michel Brun (CA Ribérac), 1956 Pierre Beuffeuil (VC Saujon), 1957 Jacques Vivier (CA Ribérac), 1960 Claude Siméoni (CRC Limoges), 1961 Jean Deloche (ASPTT Bordeaux), 1962 Maurice Bertrand (ASPTT Bordeaux), 1963 Maurice Réjasse (CRC Limoges), 1964 Prosper Dalis (Bleuets Labatutois), 1965 Paul Besse (UV Limousine), 1966 Simon Barès (VC La Réole), 1967 Daniel Barjolin (CA Civray), 1969 Albert Frigo (CC Périgueux), 1970 Francis Dubreuilh (CRC Limoges), 1971 Christian Bordier (EC Foyenne), 1976 Michel Brusson (CC Périgueux), 1977 Daniel Samy (Saint-Eloy les Mines), 1978 Gérard Le Dain (Angoulême), 1979 Pierre Descot (Damazan) organisation FSGT, 1981 Philippe Gianoni (CC Périgueux), 1982 Thierry Arquey (Pédale Faidherbe), 1983 Jean-François Chaminaud (Pédale Thibérienne), 1989 Jean-Luc Besse (Pédale Faidherbe), 1990 Charly Chollet (EC Fœcy), 1991 Pascal Delestage (CCP Nontron), 1996 Frédéric Destal (CC Chalais), 1997 Jean-Yves Béneyrol (CCP Nontron), 1998 Eric Barret (VC Chasseneuil), 1999 Championnats de Dordogne : minimes Mickaël Delage (UC Montpon), cadets : Guillaume Alvès (CC Périgueux), Juniors : Mickaël Lamiraud (EC Ribérac), 2000 Aurélien Bonneteau (AVC Libourne), 2001 Mickaël Sourdy (CC Périgueux), 2002 Ludovic Guionie (JS Astérienne).

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – SAINT-MARTIAL DE VALETTE © BERNARD PECCABIN
Réédition d’articles parus sur le blog la Dordogne Cycliste

6 février 2020

FRANCIS DUTEIL - SAISON 1976

1976 : CHAMPION DE FRANCE DES AMATEURS A ÉGUZON

F46

L'arrivée victorieuse de Francis Duteil à Eguzon (Championnat de France des amateurs)

- Pour relire l’article précédent, cliquez ici.
1976 - (amateur hors catégorie) 10 victoires : Champion du Limousin des sociétés, Champion de France route à Eguzon, 1° Tour d’Ampurdan, 1° Boucles d’Allassac, 1° à Ladiville, 1° Lussac les Châteaux, à Jurignac, à Saint-Saud, à Meuzac et à Mauléon
6° du Tour du Limousin Open gagné par Bernard Hinault. (voir son palmarès détaillé ci-dessous).

CHAMPIONNAT DE FRANCE A ÉGUZON EN BREF.
Itinéraire du Championnat : Eguzon, D 913, à droite D. 72 et Chamorin, Montcocu, à droite avant le pont des Piles D. 45, Eguzon.
Circuit de 12,8 km à parcourir 14 fois.
Dossards : Mairie d’Eguzon, le samedi 26 juin de 9h00 à 12h00 et le jour de la course de 9h00 à 11h00.
Appel à 12h00.
Départ 12h30.
Vestiaires et douches : mairie d’Eguzon.
Ravitaillement : il sera autorisé 700 à 800 mètres après la ligne d’arrivée dans une zone délimitée par panneaux, à l’issue des 8°, 9° et 10° tours.
Interdiction d’être ravitaillé en dehors de la zone indiquée et aux moments prévus.
En cas de forte chaleur le ravitaillement en eau uniquement pourra être autorisé à différentes reprises dans des conditions qui seront fixées sur place.
Permanence : mairie d’Eguzon.

 

Malaville 21

Malaville où il finira 3° encouragé à droite par Lulu Deville une figure du cyclisme à Nontron

 

Rappel sur les différents Championnats de France route, courus par Francis DUTEIL.
1962 : 45° à Limoges (Haute-Vienne).
1693 : 4° à Aixe sur Othe (Aube).
1964 : 5° à Grenoble (Isère).
1965 : 11° à Bully les Mines (Pas de Calais).
1968 : 11° à Port de Bouc (Bouches du Rhône).
1970 : 8°à Plumelec (Morbihan).
1973 : 2° à Dax (Landes).
1974 : 12° à Montpinchon (Manche).
1975 : 13° à Callac (Côtes d’Armor).

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Parti à la conquête de son titre en 1976 à Eguzon

RÉSUMÉ DE LA COURSE
- C’est au sprint que Francis Duteil a remporté le Championnat de France cycliste sur route amateurs, qui s’est déroulé sur le difficile circuit d’Eguzon dans l’Indre.
- Ce Championnat de France a été rendu très pénible par la chaleur qui régnait sur le circuit. Pourtant, dès le 3° tour, la course était lancée par Francis Duteil (CRC Limousin), Jean-Paul Maho (ASA Lorient), Alain Patritti (UC Vimeu/Picardie), Christian Jourdan (VC Bergerac), Jean-Luc Laidoun (UC Champenoise) qui construisaient là, la première échappée. A ce groupe venait se joindre Alain Vidalie (UC Berry), Jean-René Bernaudeau (SV Fontenay le Comte) et Louis Coquelin (Periers Sports). Ce groupe de tête allait dominer l’épreuve. Et lorsque Duteil démarrait au bas de la côte du pont des Piles, seul Vidalie réussissait à prendre sa roue. L’allure s’accélérait encore et quatre hommes se retrouvaient bientôt en tête : Duteil, Vidalie, Jourdan et Bernaudeau. Ils allaient rouler de concert jusqu’à deux tours de la fin où Vidalie se faisait lâcher. Ce trio de tête allait se partager les marches du podium, lire la suite dès demain.

Un titre mérité (par "Rétro Vélo Dordogne")
- Pour son 10° championnat sur route, Francis Duteil s’était préparé avec une minutie particulière. Il avait utilisé tout son temps de libre en heures de sommeil pour arriver bien frais et dans un maximum de forme pour parcourir les quatorze tours du circuit d’Eguzon, écrasé par un soleil de braise.
- La course a d’abord cherché ses repères, puis ses favoris qui se sont pour une fois bien entendus pour rallier la banderole, ceci malgré la pression constante du peloton lancé à leurs trousses. Ils débutèrent à cinq, continuèrent à huit, pour terminer à quatre, puis à trois. Et pour une fois Francis Duteil a su écarter le spectre de l’insuccès qui l’accablait depuis ses débuts pour ce genre de course. Il faut dire aussi que Duteil n’a pas eu dans sa vie un parcours de coureur gâté. Sa terrible chute de Nontron, son coma de plusieurs jours, sa jambe meurtrie et sa rééducation ont fait de lui un combattant qui a su se battre. Car pour Duteil ce n’est pas en gagnant qu’on se forge un caractère, mais bien en passant des heures de selle et en acceptant de souffrir qu’on se construit un palmarès.
- Un à un, ses adversaires sont passés on l’a vu à la moulinette. Bien sur, ils ont tous collaboré, histoire de ne pas terminer sur un fiasco, mais à quelques bornes du terminus, se sont bien les meilleurs qui se retrouvèrent pour la conquête du titre. Dans cette fournaise et après une partie de manivelles à gros régime, Duteil a du voir défiler beaucoup de choses dans son esprit de coursier. Ses succès, mais aussi ses échecs dans ce Championnat, ses espérances comme toutes ses désillusions, qui le condamnait à se lancer sur une opération d’envergure, autrement dit celle de gagner !
- En faits ce fut une course d’usure. Il ne s’agissait surtout pas de rouler et d’attendre. Il fallait rouler vite certes, jauger ses adversaires, sans rien lâcher malgré les cadences infernales de cette journée caniculaire.
- Duteil reste un perfectionniste. On l’a vu dans plusieurs courses où il calcule sa trajectoire, le sens du vent, les endroits propices pour démarrer, son entrée dans les virages pour que rien ne vienne altérer sa course. Par sa victoire, notre nouveau champion prend ainsi place dans la fresque du cyclisme régional, il l’a bien mérité !
"Rétro Vélo Dordogne"

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 La Route de France à Vichy du 1° au 5 juin avec la sélection du Limousin
et de gauche à droite : de Carvalho, Duteil, Durand, Beaubrun, Ceulemans,
Dupuytren et Claude Louis CTR.

Duteil dans le rétro : Saison exceptionnelle quand on gagne un titre de Champion de France. La victoire s’est jouée après plusieurs attaques. Il ne restait plus que Duteil, Jourdan, Bernaudeau et le local Vidalie l’auteur de la dernière attaque. Le classement : 1° Duteil, 2° Jean-René Bernaudeau (Atlantique-Anjou), 3° Christian Jourdan (Aquitaine), 4° Alain Vidalie (UC Berry). A plus d’une minute on trouvera 5° Patrick Friou (Saintes), puis dans l’ordre Jean-Raymond Toso (AC Boulogne-Billancourt), René Bittinger (CC Sarrebourg), Alain Patritti UC Vimeu), Barberon et Burel. C’est en tout cas un titre largement mérité pour un coureur comme Duteil,  qui dans sa carrière cycliste n’a pas été épargné par la malchance. Duteil se classe ensuite avec l’équipe de France 9° du Prix Guillaume Tell, épreuve préparatoire aux JO de Montréal. Il ne brillera pas certes au Canada, étant dans un jour "sans", mais cette sélection olympique constituera pour lui un grand moment de sa carrière sportive.
- Sa saison en Limousin est marquée par son succès à Meuzac où il devance ses deux équipiers Dupuytren et Laroudie. Ducau, Nicolas et Truffy prenant les accessits.
- Lors du Tour du Limousin, Duteil se trouve dans la bonne échappée qui permet à Bernard Hinault de s’emparer du maillot de leader. Duteil, lui terminera 6° du général. Il brille également lors du Championnat du Limousin route disputé à Saint-Mathieu. Echappée royale avec Michel Dupuytren, Francis Duteil et André Laroudie, soit trois vert et rouge sur le podium, qui dit mieux ? A Bussière-Poitevine, lors du Championnat du Limousin des sociétés, le CRCL conserve à nouveau son titre avec une équipe composée de Francis Duteil, André Laroudie, Michel Dupuytren et Jean Bernanben. L’UVL se classe deuxième, l’UC Brive troisième...
- Aux Boucles d’Allassac qu’il a déjà remportées, il prend d’entrée un tour d’avance avec Parenteau et triomphe sans problème. Au Tour d’Ampurdan (Catalogne espagnole) il gagne l’épreuve qui comprend quatre étapes en devançant le Hollandais Pronk, Barjolin (Tonneins) et Maertens le Belge.
- Des places d’honneur au cours de cette saison 1976 à Tulle (2°), à Guéret (la Trinité) 2°, nocturne de Cussac (2°), Treignac Lestard (3°).

F39

Championnat de France des sociétés le 23 juin avec la sélection du Limousin classée 5°
avec de gauche à droite : Ceulemans, Dupuytren, Duteil et Durant (Saint-Benoit du Sault 36)

PALMARES SAISON 1976.
- 1° Lussac les Châteaux (86) 14/03, 40° Lesterps (40) 21/03, 3° Limoges-Saint Léonard (87) 27/03, 1° Ladiville (16) 28/03, 40° Lagorce Laguirande (33) 29/03, 13° Trois Jours de Vendée (85) 2 au 04/04, Bressuire (79) bris de cadre 05/04, 7° Royan-Blaye (33) 11/04, Cénac et Saint Julien (24) chute 12/04, 17° Le Coux et Bigaroque (24) 24/04, 6° Bussière Galant (87) 25/04, Boussac (23) crevaison 26/04, 4° Bon Encontre (47) 01/05, 5° Charmant (16) 02/05, 12° Figeac (46) 03/05, 30° Périgueux (24) 04/05, 4° Limoges (87) 08/05, 4° Montbron (16) 09/05, 5° Saint-Yrieix la Perche (87) 10/05, Aixe sur Vienne (87) abandon 15/05, 9° Ambernac (16) 16/05, 17° Saint Aigulin (17) 17/05, 3° Coulgens (16) 22/05, 1° Bussière Poitevine (87) Championnat du Limousin des sociétés 23/05, 25° Les Eyzies (24) 24/05, 4° Availles Limousine (86) 29/05, 2° Tulle (19) 30/05, 31° Route de France à Vichy (03) 1 au 05/06, 5° Celles (24) 06/06, 4° Glandon (87) 07/06, 5° Circuit du Cantal (15) 9 au 10/06, 2° Saint Mathieu (87) Championnat du Limousin route 13/06, 2° Guéret (23) 14/06, 2° Aigre (16) 19/06, 1° Jurignac (16) 20/06, 3° Malaville (16) 21/06, 5° Saint Benoit du Sault (36) Championnat de France des comités 23/06, 1° Eguzon (36) Championnat de France des amateurs route 27/06, 17° Grand Prix Guillaume Tell (Suisse) 4 au 11/07, 13° Terrebonne Saint-Côme (Canada) 21/07, Montréal (Canada) course olympique sur route abandon 26/07, 2° Cussac (87) 31/07, 2° Lauzun (47) 02/08, 7° Saint-Cyprien (24) 05/08, 1° Saint-Saud (24) 07/08, 8° Verdun sur Garonne (82) 08/08, 6° Saint-Jory (31) 09/08, 5° Puy l’Evêque (46) 10/08, 4° Grenade sur Adour (31) 12/08, 3° Villefranche du Lauragais (31) 14/08, 1° Meuzac (87) 15/08, 6° La Machine (58) 16/08, 4° Grand Bourg (23) 17/08, 25° La Châtre (36) 18/08, 4° Faux la Montagne (23) 21/08, Autry le Chatel (45) crevaison 22/08, 6° Lubersac (19) 23/08, 6° Tour du Limousin (87) 26 au 29/08, 5° Port Sainte Foy (24) 30/08, 3° Saint-Mathieu (87) 04/09, 10° Peyrignac de Condat (24) 05/09, 1° Allassac (19) 06/09, 8° Saint-Germain les Belles (24) 08/09, 1° Mauléon (79) 10/09, 3° Vichy (03) 11/09, 2° Charlieu (69) 12/09, 35° Issoire (63) 13/09, 13° Piégut Pluviers (24) 14/09, 22° Les Herbiers (85) 15/09, 6° Marmande (47) 18/09, 3° Treignac Lestards (19) 19/09, 25° Saint-Céré (46) 20/09, 2° Vatan (36) 25/09, 5° Cugnaux (31) 26/09, 9° Blagnac (31) 27/09, Saint-Médard de Guizières (33) crevaison 02/10, 4° Toulouse (31) 03/10, 2° Montauban (82) 04/10, 1° Tour d’Ampurdan (Espagne) 9 au 12/10, Lussac les Châteaux (86) abandon bris de roue libre 17/10
Cyclo-cross : Sainte-Croix de Mareuil (24) 11/11, Chamiers (24) 13/11, 14° Saint-Amand de Montmoreau (16) 14/11, 20° Razès (87) 05/12.
Soit 9 victoires pour 85 épreuves disputées, huit abandons.

F37

Victorieux à Allassac le 6 septembre 1976 avec son maillot de Champion de France

Duteil raconte son Royan-Blaye : "Le 11 avril 1976, je cours le Royan-Blaye. Je fais parti d'un groupe de sept échappés. Il reste 30 km sans difficulté. A l'arrivée sur le plat, le constate vite que plusieurs coureurs sont meilleurs que moi. Alors je décide de tenter une attaque, juste avant le dernier virage en angle droit à 700 m de la ligne d'arrivée. Malheureusement, je perce avant le virage et je termine sur la jante avant. C'est Jacques Bossis qui s'impose. En rentrant chez moi à Mareuil je pense évidemment qu'il y a 10 ans à cette heure-ci je suis dans le coma et admis au centre hospitalier de Périgueux."

F40

Podium du Championnat du Limousin en 1976
(2° Duteil, 1° Dupuytren et 3° Laroudie

 - Séquelles de son accident : Depuis l'accident du 11 avril 1966, la jambe gauche s’est raccourcie de 1,5 cm, sa cheville gauche est partiellement bloquée et le gêne pour marcher tout en l’empêchant de courir*. Lorsque Francis a arrêté la compétition en 1983, des problèmes circulatoires se sont ajoutés dans cette jambe handicapée. En vélo, il ne pouvait disposer que de 80% du potentiel de cette jambe gauche, ce qui fait qu’il n’a jamais pu retrouver sa masse musculaire originelle. Lors de cet accident, il a également eu une lésion cérébrale qui a nécessité un traitement aux barbituriques qu’il a arrêté en 2002 après une période de sept ans d'électroencéphalogrammes normaux.
(*) C’est pour cette raison aussi, que dans Gand-Wevelgem, lorsqu’il a mis pied à terre dans le mur entièrement pavé du Mont Kemmel et à plus de 15% de dénivelé, il ne pouvait pas courir, mais seulement monter à pied !

F51

Olivier Dussaix président de la FFC avec Francs Duteil

 - Francis Duteil raconte pour "Rétro Vélo Dordogne" et pour ses lecteurs, sa victoire lors du Championnat de France :

- "En cette année 1976, je termine deuxième du championnat du Limousin et de ce fait, je suis sélectionné pour le Championnat de France qui se déroule à Eguzon (36) à 4 km seulement de la limite de la région Limousin. Avec Michel Dupuytren champion du Limousin en titre, Claude Louis le CTR du Limousin, nous avons rendez- vous à Limoges le samedi à midi. Nous déjeunons rapidement et nous partons aussitôt avec la voiture du comité pour Bélâbre, un patelin de l’Indre où a lieu le championnat de France des Féminines. A Belâbre, Claude et Michel partent voir la course des filles. Moi je préfère me reposer. Un des membres de l'équipe d'Ile de France me propose donc sa chambre pendant qu'il assistera lui aussi à la course des dames. Je m'allonge sur le lit et je m'endors. Lorsque je me réveille, j’ai tellement bien dormi, que je ne sais plus où je suis et je me demande même, ce que je fais dans cette chambre ? Puis je reprends mes esprits. Je regarde l'heure : j'ai dormi presque deux heures. Environ une heure après, Claude et Michel arrivent. Nous logeons à Gargilesse à 50 km de Belâbre et à 10 km d'Eguzon. Nous décidons de rejoindre l'hôtel en vélo derrière la voiture. Claude roule à 50 km/h et nous suivons tout près du pare-choc arrière avec 52x16. Nous nous arrêtons à Eguzon prendre nos dossards. Michel a le numéro 58, moi le 59. Après le repas du soir, je prépare mon vélo, puis avant de me coucher, j'accroche les deux dossards sur mon maillot. Je rajoute des épingles pour bien plaquer les dossards sur ma tenue de course, ceci pour éviter toute prise au vent. Le départ a lieu à 13 h. Nous décidons de prendre le petit déjeuner à 7 h et le déjeuner à 10 h. Je me réveille à 6 h 45. Avant de me lever, je prends mon pouls sur une minute : je trouve 43 pulsations. Mes repères sont que de 45 à 48 c'est la forme, au dessus de 48, je ne suis pas bien et en dessous de 45, je suis en super condition. Après le petit déjeuner je m'allonge sur mon lit et je dors encore deux heures. Déjeuner à 10 h, puis je reviens m'allonger sur mon lit et je dors à nouveau une heure de plus. Il est temps de s'habiller pour la course et de partir à Eguzon. Arrivés à Eguzon, je me sens très bien. Mon cerveau est repu de sommeil et la sensation de somnolence due aux barbituriques a disparu. Je suis sous traitement au Gardénal à cause de la lésion cérébrale provoquée par l'accident de Nontron. J'ai eu une crise d'épilepsie pendant l'hyperpnée d'un électroencéphalogramme de contrôle. Le neurologue m'a expliqué que je risquais de faire une crise en plein effort et que sans barbituriques, on ne peut pas de ce fait me délivrer de licence. Alors que nous cuisons sous le soleil pendant l'appel, Richard Marillier vient me serrer la main et me dit : "aujourd'hui premier Duteil !". (NDLR : le DTN qui lui avait dit à Dax en 1973, qu’il était cuit lorsqu’à l’arrivée Florio l’avait tassé).
- La course démarre pour quatorze tours et je fais le premier tour en queue de peloton. Je remonte vers la tête dans la descente du deuxième tour et au passage sur la ligne en haut de la côte d'environ 4 km, je me glisse dans une échappée que le peloton ne reverra plus. Puis vers la mi-course, je m'échappe avec deux jeunes coureurs : Christian Jourdan que je connais très bien puisque nous faisons "équipe" lorsque nous nous retrouvons dans les courses régionales et Jean René Bernaudeau avec qui je n'ai couru qu'une fois aux 3 Jours de Vendée où il m'a impressionné. Je suis donc avec deux courageux. Aucun des trois que nous sommes ne refusera jamais un relais. Une confiance totale s'est établie entre nous. Nous ne serons plus rejoints, mais nous ne pourrons jamais creuser un écart suffisant pour pouvoir lever le pied. Nous montons pour la dernière fois la longue côte d'arrivée. Nous arrivons dans Eguzon. Nous prenons un virage à droite à angle droit suivi d'une ligne droite d'environ 100 m de plat situé à 500 m de la ligne d'arrivée. Je mène et Christian a pris ma roue. Jean René remonte à ma droite à ma hauteur. Je vois qu'il est sur des charbons ardents et il me demande:"qu'est-ce qu'il faut comme braquet?" Je suis décontenancé par la question. Je ne sais pas quel développement peut lui convenir. Alors je lui dis celui que je vais utiliser : "moi je mets tout à droite !". Nous entrons dans la courbe, à la sortie de laquelle nous attaquons la montée vers l'arrivée, qui se situe à environ 400m. Christian n'a pas quitté ma roue et Jean René est toujours à ma droite. Jean René lance le sprint dès la sortie de la courbe. Je suis surpris par son démarrage et il a pris vite une dizaine de mètres d'avance. Alors que je vais le rejoindre à 150 mètres de la ligne d'arrivée, je donne un coup d'œil vers l'arrière entre mes jambes : je ne vois plus la roue avant de Christian. Je ne coupe pas mon effort et je dépasse Jean René. Lorsque je suis à sa hauteur il se tourne vers l'arrière pour voir où se trouve Christian. Maintenant il veut assurer la 2° place. Jean René n'a pas pris ma roue, mais je vais sprinter jusqu'après la ligne d'arrivée. Je ne freine pas, je laisse rouler mon vélo, j'ai une grosse boule dans la gorge, j’ai gagné !".

F48

Podium du Championnat de France 1976 entouré par Bernaudeau et Jourdan

Ses équipiers : André Laroudie, Michel Dupuytren, Bernaben, Peter, Ditlecadet et Michel Besse.
Ses adversaires : Samy, Courteix (Saint Eloy), Durand, Beaubrun (Guéret), de Carvalho (UC Corrèze), Thimonier, Jammet, Martin de Jésus (UV Limousine), Boyer (Tulle), Brun (Nontron), Gardet (Terrasson), Sautanie, Dubost, Arquey (Bergerac), Le Dain (Anthony), Parenteau (Nersac), Princeau (Saint-Junien), Stoïkowitch, Truffy (Périgueux), Bouzou, Avice, Goupil (Brive), Richefort (La Souterraine), Viroulaud (Civray), Bioujout (Saint-Junien), Ulbert (Belvès), Decoux (Bellac), André (Lignières), Moyen (Caen), Vidalie (UC Berry).
Les Champions régionaux du grand Sud en 1976 : Patrick Audeguil (Pédale Tonneinquaise) pour le comité d’Aquitaine, Michel Guionnet (VRC Albi) pour les Pyrénées, Jacques Bossis (Royan Océan Club) pour le Poitou-Charentes, Michel Dupuytren (CRC Limousin) pour le Limousin, Jean-Claude Courteix (UV Saint-Eloy les Mines) pour l’Auvergne.

F49

- Classement national FFC de la saison 1976.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - FRANCIS DUTEIL (11) © BERNARD PECCABIN
D’après la documentation de Francis et avec ses photos
Cet article a déjà paru sur le blog la Dordogne Cycliste, devenu inactif.
Prochain épisode : 1976 : Réception d’un champion à Mareuil

5 février 2020

LA CHAPELLE-GONAGUET

UNE COURSE DIFFICILE SUR TOUS LES CIRCUITS UTILISÉS

La Chapelle-Gonaguet 2001 bis

Michel Dupuytren à gauche vainqueur en 2001 à La Chapelle-Gonaguet

- Ce petit village du Périgord Blanc a surtout accueilli les cadets pour les fêtes de la Saint-Michel, fin septembre comme chacun sait. Le Cyclo-Club Périgourdin a été longtemps le maître d’œuvre de cette organisation. L’ASPTT Périgueux a ensuite enchaîné avec des catégories supérieures (de 1990 à 1996), puis le Cyclo-Club Périgourdin a repris à nouveau le flambeau jusqu’en 2002, année qui constitue la dernière édition... Le circuit de La Chapelle-Gonaguet est réputé pour sa difficulté. Que ça soit par la côte des Reyssoux, par celle de Puy l’Auriol ou lorsque l’on passait par le mur dit du cimetière, cette course de fin de saison constituait un écueil pour les coureurs qui n’étaient pas en forme...

La Chapelle-Gonaguet 94

Passage des rescapés de l'édition 1994 (parcours par la cimetière)
Cyril Peytour en tête remportera la gerbe

Palmarès connu : 1959 Jean-Pierre Talder (Saint-Aulaye VC), 1960 Bernard Metzler (CC Périgueux), 1972 Daniel Ramirez (EC Foyenne), 1973 Patrick de Santi (US Talence), 1976 Christian Ledu (VC Bergerac), 1979 Jérôme Lotton (AS Saint-Junien), 1982 Pascal Peyramaure (UC Brive), 1983 Laurent Champeil (UC Brive), 1984 Armand de Las Cuevas (US Bouscat), 1985 Christophe Lanxade (ASPTT Périgueux), 1986 Laurent Selves (CC Périgueux), 1987 non trouvé, 1988 Vincent Robert (ASPTT Périgueux), 1989 Jérôme Paul (CC Périgueux), 1990 Jean-Claude Tédo (AS Le Passage), 1991 Pascal Castrezatti (VC Bruilhois), 1992 Laurent Olivier (ASPTT Périgueux), 1993 Denis Bégout (ASPTT Périgueux), 1994 Cyril Peytour (ASPTT Périgueux), 1995 Jean-Sébastien Arretche (Cyclisme 24), 1996 Gilles Dupré (US Rauzan), 1997 Christophe Napias (GC Bergerac), 1998 Patrice Castrezatti (Stade Cadurcien), 1999 Jean Mespoulède (ASPTT Périgueux), 2000 Frédéric Destal (CC Chalais), 2001 Michel Dupuytren (CRC Limoges), 2002 Patrick Ballanger (AC Jarnac).

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - LA CHAPELLE GONAGUET © BERNARD PECCABIN
Réédition d’articles parus sur le blog la Dordogne Cycliste

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