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RETRO VELO DORDOGNE

16 février 2020

FRANCIS DUTEIL - SAISON 1978

1978 : QUATORZE VICTOIRES MAIS PAS DE CHAMPIONNAT DE FRANCE

- Pour relire l’article précédent, cliquez ici

1978 - (amateur hors catégorie) 16 victoires : Victoire à Meyrals, Viville, Condat sur Vienne, Bellac, Saint-Saud, Lauzun, Saint-Cyprien, Saint-Laurent sur Gorre, La Machine, Autry le Châtel, Saint-Germain les Belles, Thiers, Montbron, Trois jours de la Braconne, meilleur grimpeur du Tour d’Ampurdan.
Duteil dans le rétro : Cette année est encore soldée par de nombreuses victoires. Faisons d’abord un petit tour d’horizon histoire de situer son opposition. A Meyrals, il devance Nicolas parti à l’ACLBP et Durant (UC Brive). A Condat sur Vienne, il s’agit des Boucles de la Haute-Vienne où il gagne devant Courteix et Nicolas (tous deux ACLBP). A La Braconne, son succès est acquis après trois journées de course, cette fois aux dépens de Pierre Corre (UC Bazas) et de Jean-Pierre Parenteau (AC Nersac). A Bellac, il démarre à cinq tours de l’arrivée et gagne devant Daniel Samy (ACLBP) et Daniel Raymondaud son équipier. A Saint-Germain les Belles, c’est Vidalie (UC Berry), Dupuytren (ACLBP) et Bordier (Sainte-Foy) qui se retrouvent classés dans cet ordre aux places d’honneur, juste derrière Duteil. Mais la présence de Duteil c’est aussi lors du Circuit de la Vallée Noire (5°), au Tour d’Alsace (5°), au Tour d’Ampurdan (3°) gagné par Guy Nullens (Belgique).
- Côté places d’honneur, Duteil se classe deuxième à Chirac, Roullet, Chalais, Panazol, Sigoulès, 3° à Thiviers, Champniers, Douzillac, Guéret la Trinité, Limoges.

duteil

SAISON 1978

- Levroux (36) chute 12/03, 12° Lavaleix les Mines (23) 19/03, 19° Cénac et Saint Julien (24) 20/03, 10° Genouillé (86) 26/03, 7° Gond Pontouvre (16) 27/03, 9° Le Coux (24) 01/04, 5° Biron (24) 02/04, 20° Boussac (23) 03/04, Saumur (49) abandon 05/04, Commentry (03) abandon 08/04, 5° La Châtre (36) 09/04, 30° Tour du Lot et Garonne (47) 16/04, 21° Tour de Vendée (du 21 au 23/04), 20° Saint-Léon sur l’Isle (24) 29/04, 1° Meyrals (24) 01/05, 9° Château-Chervix (87) 06/05, 5° Saint-Martial de Valette (24) 07/05, 11° Figeac (46) 08/05, 35° Périgueux Saint Georges (24) 09/05, 1° Viville de Champniers (16) 13/05, 8° La Rochette (16) 14/05, 3° Champniers (16) 15/05, 1° Trois jours de la Braconne (16) (13 au 15/05), 9° Aigurande (36) 16/05, 1° Condat sur Vienne (87) 20/05, Ambernac (16) abandon 21/05, 3° Guéret (23) 22/05, 6° Rocourt (Belgique) 27/05, 3° Ayeneux (Belgique) 28/05, Herk de Stad (Belgique) abandon 29/05, 5° Boucles du Bandiat (24) 03/06, 11° Rochechouart (87) 04/06, 3° Limoges (87) 10/06, 9° Saint Gervais (87) 11/06, 5° Tour d’Alsace (du 17 au 18/06), 2° Panazol (87) 24/06, 3° Saujon (17) 26/06, 7° Circuit du Cantal (15) 28 au 29/06, 4° Championnat du Limousin route à Faux la Montagne (23) 02/07, 5° Saint Séverin (16) 03/07, 1° Bellac (87) 08/07, Guimps (16) 09/07, 4° Loubressac (46) 10/07, La Souterraine (23) abandon 23/07, 7° Châteauneuf sur Charente (16) 14/07, 11° Villandraut (33) 15/07, 3° Thiviers (24) 16/07, 24° Saint Emilion (33) 17/07, 25° Aire sur Adour (40) 19/07, 5° Crandelles (15) 22/07, 4° Saint Auvent (87) 23/07, 2° Chalais (16) 24/07, 4° Sorèze (81) Championnat de France des comités 27/07, 4° Oradour sur Vayres (87) 31/07, 4° Bujaleuf (87) 03/08, 1° Saint Saud (24) 05/08, 2° Chirac (16) 06/08, 1° Lauzun (47) 07/08, 20° Puy l’Evêque (46) 08/08, 1° Saint Cyprien (24) 10/08, 2° Roullet (16) 12/08, 4° Vézac (24) 13/08, 1° Saint-Laurent sur Gorre (87) 14/08, 4° Meuzac (23) 15/08, 1° La Machine (58) 16/08, 15° Angoulême (16) 17/08, 4° Faux la Montagne (23) 19/08, 1° Autry le Chatel (45) 20/08, 4° Lubersac (19) 21/08, 5° Augignac (24) 22/08, 4° La Châtre (36) 23/08, 8° Bénévent l’Abbaye (23) 25/08, 4° Châteauneuf la Forêt 26/08, 3° Douzillac (24) 27/08, 6° Saint Yrieix la Perche (87) 28/08, 4° Saint-Mathieu (87) 02/09, 5° Peyrignac de Condat (24) 03/09, 2° Sigoulès (24) 04/09, Rieumes (31) crevaison 05/09, 5° Moissac (82) 06/09, 1° Saint-Germain les Belles (87) 08/09, 6° Chalus (87) 09/09, 5° Charlieu (42) 10/09, 4° Issoire (63) 11/09, 7° Piègut (24) 12/09, 3° Montluçon (03) 16/09, 1° Thiers (63) 17/09, 2° Tauves (63) 18/09, 3° Baignes (16) 23/09, 3° Voeuil et Giget (16) 24/09, 1° Montbron (16) 25/09, 25° Miallet (24) 26/09, 6° Champs sur Tarentaine (15) 30/09, 1° Saint-Angel (03) 01/10, 12° Feuillade (16) 02/10, 2° Salles d’Angles (16) 08/10, 5° Saint-Denis de Pile (33) 09/10, 3° Tour d’Ampurdan et 1° du Meilleur Grimpeur (Espagne) 12 au 15/10, 2° Saint-Amand Monrond (18) 18/10.

Soit 16 victoires pour 99 épreuves disputées, six abandons.

 Championnat de France route : "Le championnat du Limousin n'est pas très sélectif et je termine 4°, donc je ne suis pas sélectionné pour le championnat de France. En principe ce sont les deux premiers qui sont retenus pour cette épreuve. Claude Louis, le CTR du Limousin me dit qu'il va m’inscrire en qualité de premier remplaçant. Marc Durant étant Champion de France militaire est sélectionné d'office pour le Championnat de France. Donc il y aura trois sélectionnés du Comité du Limousin. Marc Durant d’office, Michel Dupuytren le champion du Limousin en titre et Yves Nicolas deuxième de ce championnat régional. Lorsque je reçois la France Cycliste avec la liste des engagés, j'ai une mauvaise surprise. Mon nom chez les remplaçants n'y figure pas. Je téléphone aussitôt à Claude Louis. Après renseignement, c'est le secrétaire qui a oublié de m'engager. Claude Louis va contacter les dirigeants de la FFC pour réparer l'erreur. Richard Marillier refuse de me rétablir sur la liste des remplaçants. Je ne serais donc pas au départ de cette épreuve qui se déroulait à Escoussens dans le Tarn".

Championnat de France des Sociétés : "Avec Claude Louis nous sommes persuadés que le titre par équipes est à notre portée. Nous avons une belle équipe à moitié Périgourdine avec Frédéric Brun, Michel Dupuytren, Marc Durant et moi. Le jour du championnat Michel Dupuytren est malade. Nous le remplaçons par Yves Nicolas qui est présent en tant que sélectionné pour l'individuel. Yves est un bon coureur mais il est inférieur à Michel dans l'exercice du contre la montre par équipes. Nous avons décidés d'utiliser des plateaux de 49x54. Le départ ne se trouve pas sur le circuit. Il y a une quinzaine de km à parcourir pour rejoindre le circuit à parcourir deux fois avec un premier km plat suivi d'une côte de 3 km assez pentue. Il fait très chaud. Nous décidons de partir avec 54x15 et d'utiliser un développement de 49x17 dans la côte. Lorsque nous arrivons au pied de la côte, Fred prend le relais et il embraye sans changer de braquet.Ca monte très vite. Yves hurle après Fred, car il est au bord de la rupture. Je lui dis de garder son souffle pour suivre. Fred ne s'écartera qu'au sommet. Nous apprendrons après l'arrivée que nous sommes passés au sommet avec 17 secondes d'avance sur les 2°!  Nous sommes obligés de prendre un temps de récupération avant de remettre en route. Je passe un bon savon à Fred. Lorsque nous arrivons sur le circuit Fred nous abandonne. Au début du 2° tour alors que nous rejoignons l'équipe d'Aquitaine partie trois minutes avant nous, Yves Nicolas ne peut plus nous relayer. Avec Marc, nous nous sortons les tripes. A 10 km de l'arrivée nous apercevons une équipe à 300m devant nous. Nous les rejoignons à moins de 5 km de l'arrivée. Ce sont les Bretons qui sont partis six minutes avant nous. Nous nous classons 4° à quelques secondes du podium et à un peu plus d'une minute du titre... "

EPILOGUE : "Trois jours plus tard, pour le titre individuel, Michel Dupuytren est toujours malade. Sur place il n'y a pas de remplaçant limousin engagé. Donc il n'y aura que deux coureurs de notre comité au départ comme d'habitude. Marc Durant se classe 5° et Yves Nicolas termine à la 9° place... C’est Gérard Dessertenne (VS Macon) qui avait enlevé le titre"
NDLR : Les relations entre Richard Marillier et le Comité du Limousin avaient semble t-il un gout particulier. A Dax alors que la victoire sur le tapis vert semblait acquise pour Duteil, le Directeur Technique National lui lança vertement : "Tu étais cuit ! ". A Eguzon, d’entrée, il lui annonce qu’il est le favori. A Escoussens il refuse son engagement comme remplaçant, ce qui lui aurait donné droit de courir puisque Dupuytren avait renoncé au dernier moment pour des ennuis de santé"...
Ses équipiers : Jean-Pierre Ditlecadet, Michel Besse, Daniel Raymondaud, André Laroudie.
Ses adversaires : Brun, Courteix, Nicolas, Dupuytren (AC Limoges Bussière Poitevine), Pinault (CC Bourré), Cardinal (Civray), Ceulemans, Le Dain (Anthony), Durant (Brive), Puychaffray (La Souterraine), Chadenaud (Bellac), Larpe (Angoulême),Truffy (Bergerac), Thimonier, Suchaud (UVL), Buffière (Brive), Laclautre (Saint-Léonard), Farges (Aurillac), Jourdan (Confolens), Lagrange (La Souterraine), Mechenet (Bellac), Paillot (La Rochefoucauld), Princeau (Saint-Junien), Thévenet (Civray),
Les Champions régionaux du grand Sud en 1978 : Jean Becaas (FC Oloron) pour le comité d’Aquitaine, Michel Guiraudie (GSC Blagnac) pour les Pyrénées, Jacky Troyard (Vélophile de Naintré) pour le Poitou-Charentes, Michel Dupuytren (ACL Bussière Poitevine) pour le Limousin, Fernand Farges (UC Aurillac) pour l’Auvergne.

Classement national FFC de la saison 1978.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - FRANCIS DUTEIL (14) © BERNARD PECCABIN
D’après la documentation de Francis et avec ses photos
Cet article a déjà paru sur le blog la Dordogne Cycliste, devenu inactif.
Prochain épisode -  1979 : Un deuxième titre de Championnat de France qui couronne sa carrière

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16 février 2020

GOUR DE L’ARCHE - PALMARES

UNE COURSE DE QUARTIER A PÉRIGUEUX

- Le Gour de l’Arche à Périgueux, vous connaissez tous ! Mais pour ceux qui ne sont pas de la région, c’est le quartier le plus à l’Ouest de Périgueux, installé juste à la périphérie de la route d’Angoulême. C’est en même temps une ancienne cité avec ses immeubles HLM qui vivait au rythme de sa fête du mois de juillet et de sa course, du moins quand celle-ci figurait sur le programme. D’après mes recherches sur la presse d’antan, la première course du Gour de l’Arche date de 1960, l’année où Henri Bogdan l’a gagnée. C’est curieux, ce coureur je l’ai rencontré voilà huit jours à la foire de Brantôme et nous avons comme de bien entendu discuter vélo. Car la saga des Bogdan, c’était celle d’une fratrie de trois garçons, d’origine polonaise, qui pratiquait le cyclisme au Cyclo-Club Périgourdin du Président Leygues. Toute une époque... Pour revenir à la course du Gour de l’Arche, celle-ci a été organisée d’abord par le Cyclo-Club Périgourdin, puis à compter de 1987 par la Pédale Faidherbe.

- Je me souviens de l’édition 1993. J’avais à cette époque, un de mes coureurs de Cyclisme 24, qui quittait la garnison pour rentrer dans une grande école. Pour me faire plaisir, il voulait gagner ici, juste avant son départ. Mais ce jour-là, un homme allait renverser son rêve. C’était Michel Lafagne (alias le lion) qui allait devenir le vainqueur. Bien sur que j’ai été déçu, mais dans le fond c’était une excellente conclusion, car au moins cela prouvait que la course n’avait pas été achetée. Et pour Lafagne, gagner une fois de plus et à 53 ans, il fallait le faire... D’ailleurs notre lion, en avait gagné pas mal. Non seulement à la FSGT, mais aussi en FFC (1987 : Neuvic, Périgueux le Toulon, Cadaujac, Nocturne de la Trinité à Ribérac, La Chapelle Faucher, Faye, Saint-Victor, Chamiers, Cherveix-Cubas), 1988 : Saint-Martial de Viveyrols, 1989 : Périgueux le Toulon, nocturne de Mareuil, 1990 : Bergerac-Naillac, 1991 : Calès, Périgueux le Toulon, Tocane, 1992 : Vanxains, 1993 : Gour de l’Arche, 1994 : Mareuil, etc... je ne les cite pas toutes... NDLR : Michel Lafagne s’est éteint en octobre 2019.

gour de l'arche

La victoire de Michel Lafagne en 1993 avec Raymond Sausin (2°) de Cyclisme 24

- Mis à part cette parenthèse, le cyclisme à Périgueux a longtemps vibré au rythme des fêtes de quartiers. Il y avait des courses, à Saint-Martin, aux 4 Chemins, à Campniac, à Vésone, au Toulon, au cours Fénélon, la Cité, à Saint-Georges, à la Combe des Dames et bien sur, sur les boulevards avec l’épreuve reine des 100 Tours. Ces 100 tours sont nés avant la deuxième guerre. Ceci lorsque le vélodrome du stade Lacoin a fermé. Les dirigeants avaient décidé d’emprunter les boulevards, à la place de la piste et de faire ainsi courir nos cyclistes sur ce même principe. Bien sur l’épreuve est ensuite devenue routière, ceci au fur et à mesure de l’évolution de notre société. Il y a eu aussi les prix des commerçants (Elvé, Thiéry, UNA, Lapasserie, Dony, Cycles Rebière, Restaurant Mounet, Saint-Rémy, Ardillier, la Gauloise, etc...) et des arrivées d’épreuves en ligne comme Bordeaux-Périgueux, Limoges-Angoulême-Périgueux, Tour de la Dordogne, etc..., sans oublier les Petit-Breton, les prix de la Libération, ceux des commerçants, etc...

gour 1989

Bruno Ribette premier au Gour de l'Arche en 1989

Palmarès connu : 1960 Henri Bogdan (CC Périgueux), 1964 Francis Duteil (CC Périgueux), 1972 Serge Daubisse (CC Périgueux), 1974 Bernard Metzler (CC Périgueux), 1975 Christian Dolhats (US Dax), 1987 Christian Top (Pédale Faidherbe), 1988 Michel Lafagne (Pédale Faidherbe), 1989 Bruno Ribette (CC Périgueux), 1990 Michel Thomasson (CC Périgueux), 1991 Jacques Daniel (Espérance Cycliste Sartrouville), 1992 Alain Castets (US Bouscat), 1993 Michel Lafagne (UC Montpon), 1994 Jean-Michel Sybiac (Pédale Faidherbe), 1995 Isidore Dudrat (CC Périgueux), 1996 Jean-Paul Truffy (Pédale Faidherbe), 1997 Jean-Luc Béneyrol (CCP Nontron), 1998 Cyril Zuchet (GC Bergerac), 1999 Jérôme Châteauraynaud (CC Périgueux).

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – GOUR DE L’ARCHE  © BERNARD PECCABIN
Réédition d’articles parus sur le blog la Dordogne Cycliste

15 février 2020

JACQUES VIVIER - SAISON 1950

1950, UNE ANNÉE EUPHORIQUE POUR LE TRIO
BRUN, DUTEIL, VIVIER (suite)

II - LA SAISON DE JACQUES VIVIER

bandeau vivier

Relire la publication précédente (saison de Marius Duteil).
AVANTS PROPOS

- Nous sommes toujours en 1950. Après le maître (Marius Duteil), nous passons aux élèves avec Jacques Vivier, la figure de proue de ce trio qui aura accompli une saison époustouflante. A lui seul, Jacques Vivier signe 25 victoires et remporte le Championnat du Limousin. Débuter ainsi laisse augurer un avenir exceptionnel. Si bien que la presse bouge et se déplace, allant même à la rencontre des ces trois champions. Nous publierons d’ailleurs des morceaux choisis de cette presse qui n’hésite pas de dénicher Vivier à Verdinas, chez lui, dans ce petit hameau de Sainte-Croix de Mareuil où il réside. Ce qui reste le plus étonnant, c’est la simplicité et la modestie de cette petite équipe, qui répond sans orgueil aux questions des journalistes. Le succès leur fait plaisir certes, mais ils n’ont vraiment pas la grosse tête. Et pourtant un grand engouement est en train de naître. On se dispute même entre les communes de Mareuil et de Ribérac. Les trois vedettes appartiennent en effet au Club Athlétique Ribéracois. Or dans les résultats, on évoque les trois coureurs en qualité de Ribéracois, ce qui ne fait pas plaisir aux Mareuillais qui revendiquent haut et fort le fait que ce sont avant tout des enfants de Mareuil.
- En fin d’année, Vivier est appelé au service militaire. Bien heureusement, servi par ses performances, il ne partira pas loin, à Périgueux... là où votre serviteur a passé quelques années de sa carrière..., mais beaucoup plus tard...

Vivier

Michel Brun, Jacques Vivier à gauche, au centre Henri Martin de Mussidan, à droite Marius Duteil
et Monsieur Manière des cycles Rochet en chemise blanche.

1950 - Palmarès de Jacques VIVIER (Club Athlétique Ribéracois)

Indépendant sur cycle Rochet - 25 victoires

du 10° Circuit de Montbron, GP de Nontron (15/07) lire reportage ci-dessous, Circuit du Salesse à Tulle, Argenton sur Creuse, Lussac de Libourne et vainqueur d’une étape, Neuvic/Planèze, 2° Prix de la Libération à Brive (1° Martinez de Souillac), Piègut-Pluviers (Prix des fêtes) (lire reportage ci-dessous), Thiviers (Prix de la Pédale Thibérienne), Nontron les Marronniers (17/04), Critérium du Centre à Limoges (lire commentaires sur Marius Duteil - Saison 1950), Saint-Estèphe (24), Saint-Aulaye, Nersac, Circuit du Pont de l’Hérisson à Angoulême, Prix du Salan à Brive (lire ci-dessous reportage), La Couronne, Gourdon, Grand Prix du canton de Nontron (02/10), Championnat du Limousin, Villefranche de Lonchat, Montpon, Pompadour, Payzac (circuit des trois départements), Montignac, Prix du Tour de France à Limoges (piste), 3° Aixe sur Vienne (1° Marius Duteil), 2° Prix Antonin Reix à Saint-Junien (1° Martinez de Souillac), 3° Championnat du Limousin des sociétés (équipe du CA Ribérac avec Duteil, Brun et Vivier), 3° Prix des commerçants à Mareuil, 2° Ribérac, 4° Prix Lafond à Périgueux (1° Brun), 2° Aubin (12) (1° Brun), 3° Prix de la Gauloise à Périgueux (1° Duteil), 2° La Rochefoucauld, 2° Saint-Vincent de Connezac (1° Brun), 2° Ronde des Tours de France à Périgueux (1° Brun), 3° Prix du Populaire du Centre (1° Pras de l’UV. Cognac).
- Anecdote : En 1950, dans le Grand Prix de Saint-Estèphe (24), il crève, il change seul son boyau, rejoint le peloton, et va gagner avec deux minutes d’avance sur les redoutables Fourgeaud et Barquéro. (NDLR : Valentin Huot avait fait un numéro semblable en 1951 à Flaugeac).

VIVIER Champion du Limousin

Jacques Vivier champion du Limousin (saison 1950)

REPORTAGE DU GRAND PRIX DU SALAN A BRIVE

- Esprit et tactique ont dominé au GP du Salan où le Ribéracois Jacques Vivier s’échappe à dix kilomètres du but et gagne avec trente secondes d’avance sur son équipier Michel Brun. Un chef d’orchestre et deux parfaits exécutants ont enlevé de magnifique façon cette épreuve qui s’est courue sous une chaleur tropicale. Le chef d’orchestre, en l’occurrence Duteil, récent vainqueur du circuit Aixois et ses deux élèves, Vivier et Brun ont dominé par leur tactique et leur esprit d’équipe une course qui ne cessa d’être intéressante du début à la fin. Vivier a gagné, Brun a porté l’estocade finale face à Brunie troisième et très courageux. Après un sprint de belle facture, Duteil réglait pour la 4° place Sclaffert, Mounet, et Martrat. Cette 4° place Duteil la mérite amplement. Non content d’aider de ses conseils Vivier et Brun, il n’avait pas hésité de jouer les animateurs depuis le début de la course. Duteil fut l’auteur de la première échappée qui commença avant Tulle et ne se termina qu’après Objat. Dans cette fugue à six, Duteil fut l’un des plus ardents et sur la fin du parcours il était encore l’un des plus frais. Duteil fait partie de cette génération qui ne désarme pas et qui bien souvent fait mordre la poussière aux jeunes... Quant à Vivier et Brun c’est un tandem de grande classe, soit deux garçons qui n’ont pas 19 ans encore. Ils constituent de précieux espoirs qui ne tarderont pas à faire leurs preuves au niveau national.

GRAND PRIX DE NONTRON LE 15 JUILLET 1950

- Jacques Vivier étincelant met à la raison toutes les vedettes du Sud-ouest à Nontron ! Le champion de "Rochet" s’enfuit seul quand et comme il a voulut... Monsieur Raoult et les actifs dirigeants Nontronnais peuvent être fiers de leur grand prix cycliste. Il avait réuni samedi un lot où l’on reconnaissait les meilleures pédales du Sud-ouest. Et la course ne déçut pas l’attente d’un public enthousiaste et nombreux. Certes des hommes comme Dolhats, Latorre, Rippe, Urbaniak, Duteil, Londéro durent à divers incidents de ne pas terminer, mais quelle farouche bataille, nous offrirent les dix survivants !
- La première escarmouche fut l’œuvre de deux hommes qui ont toujours pour habitude d’attaquer dès le départ : l’Angoumoisin Robert Rippe en grande forme actuellement et le Limousin André Bernard désireux de prouver qu’il est supérieur à Vivier. Rippe ayant crevé, Bernard continua seul pendant plus de la moitié de la course, mais derrière lui, conduite par Vivier, la chasse ne tarda pas à s’organiser.
-  S’échappant du peloton, le Bordelais Bertrand, qui enleva de belle façon l’an dernier le Tour de la Haute-Vienne, fut le premier à rejoindre Bernard. Puis, irrésistible, le champion d’Elvish-Fontan tenta seul sa chance. Mais le petit groupe composé de Vivier, Bidart, Bernard, Martinez, Barraud ne devait pas tarder à le revoir et l’on s’apprêtait à assister à une arrivée au sprint, lorsque Vivier débouchant de l’arrière, attaque sèchement à quatre tours de la fin. Montant la grimpette au sprint, le champion de "Rochet" magnifique de fraîcheur, ne tarda pas à creuser un trou profond entre lui et ses poursuivants. Augmentant sans cesse son avance, il franchit sous de folles acclamations la ligne d’arrivée. En grand champion, qui sut attendre son heure et produire au moment voulu un effort irrésistible, Jacques Vivier avait vaincu. Derrière lui c’était la débandade et Bertrand s’enfuyait tandis que Bidart gagnait le sprint de ce qui restait du peloton...
Le classement : 1. Jacques Vivier (Ribérac) sur cycle Rochet agent Monnerie à Limoges, les 105 kms en 3h15’, 2. Bertrand à 1 mn, 3. Bidart (Arcachon) à 2’20s, 4. Bernard (Limoges) m.tps, 5. Martinez (Souillac) m.tps, 6. Barraud (Cognac) m.tps, 7. Benelle (Souillac) à 3’49s, 8. Commerie (Belvès) m.tps, 9. Cruzin (Bordeaux) m.tps, 10. Danguillaume (Tours) à 4’28s.

Verdinas

Vue aérienne de Verdinas (commune de Sainte-Croix de Mareuil)
Là où est né Jacques Vivier

VIVIER EST LE PLUS FORT

- Cette fois la preuve est faîte, administrée de main de maître, Jacques Vivier, sans que personne de bonne foi ne puisse le contester, est le meilleur routier du Limousin. Que les chauvins exaspérés ne tentent pas, par des petites mesquineries, de diminuer la classe de l’élève du sympathique Duteil. Celui qu’ils disaient épuisé à jamais après son éblouissante victoire dans la finale du Championnat du Limousin leur a démontré de la plus élégante manière qu’ils s’étaient lourdement trompés. Le lendemain de sa course victorieuse à Limoges, il se classait 5° en Charente, dans une épreuve de 150 kilomètres. Le 14 juillet il triomphait à Montignac devant un Pouget dont on se plaît à saluer le retour à la forme qui lui permit en 1947 de remporter de si beaux succès. Samedi 15 juillet, enfin il mettait en déroute tous les stratèges du café du commerce ! Il triomphait à Nontron, en s’échappant quand et comme il a voulut devant l’élite des routiers du sud-ouest. Voilà un grand champion et qui récupère ! Vivier qui a des dons de rouleur étonnants joint un sprint meurtrier, s’impose comme un des favoris du championnat de France des indépendants, début septembre à Toulouse. (NDLR : victime d’une crevaison, au championnat de France, il ne se classera pas).
- En même temps qu’il a consacré un Vivier qui fit honneur à son titre de champion du Limousin, le Grand Prix de Nontron a mis une nouvelle fois en valeur la belle classe d’André Bernard. Le champion de la Haute-Vienne doit moins regretter maintenant d’avoir été battu le 9 juillet à Limoges. Il sait que son vainqueur est un très grand champion, devant qui il n’y a nul déshonneur à s’incliner. Son échappée à Nontron fut belle, comme tout ce qui est inutile, mais nous lui préférons sa très belle 4° place derrière Vivier, Bertrand et Bidart, mais devant un Martinez qui avait enlevé le 14 juillet le Grand Prix de Périgueux, en précédant le nouveau champion de la Guyenne Dupré. En Vivier et Bernard le Limousin possède les deux grands champions qu’il attendait depuis longtemps.

Vivier J

Jacques Vivier lors d'une victoire

GRAND PRIX de PIEGUT-PLUVIERS

- Beau lot de routiers des Charentes et de la Dordogne au départ, la fine fleur de ces départements, Jacques Vivier fit preuve d’une supériorité absolue sur tous. La course comportant cinq tours de circuit, le Ribéracois enfui au début du second, ne fut plus revu par ses concurrents qu’après l’arrivée. Son co-équipier Michel Brun également évadé en compagnie de Fourgeaud, enleva la seconde place sur ce dernier. Rippe, Pras, Dufraisse ont abandonné. Quel dommage que Jacques Vivier, grand espoir routier ait percé au championnat de France des indépendants l’autre jour à Toulouse.
Le classement : 1. Jacques Vivier (CA Ribérac) les 123 kms en 3h15’, 2. Michel Brun (Ribérac) tous deux sur cycles Rochet agent Duteil à Mareuil et à Angoulême), 3. Fourgeaud, 4. Robert, 5. Urbaniak, 6. Duteil, 7. Allory, 8. Commerie, 9. Lacoste, etc...

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – JACQUES VIVIER (1950) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1950 La saison de Michel Brun, Vivier militaire

14 février 2020

LA CHAPELLE SAINT-ROBERT et son PALMARES

LA CHAPELLE HAMEAU DE JAVERLHAC

- Ce petit village est devenu un hameau lorsqu’il a accepté de fusionner avec Javerlhac en 1823. Il y avait donc un comité des fêtes à Javerlhac, un autre à La Chapelle Saint-Robert, qui aimait faire la fête avec se course d’antan réservée surtout aux cadets, du moins pendant tout le temps qu’elle fut organisé par l’Union Cycliste Nontronnaise. A partir de 1996, le Cyclo-Club Périgourdin l’a ouverte au profit des coureurs régionaux, départementaux et juniors histoire d’améliorer la quantité des participants, car déjà à cette époque, on sentait que nos jeunes pratiquaient de moins en moins la compétition...

La Chapelle Saint-Robert

Ci-dessus le protocole de l’édition 1996 avec de gauche à droite le vainqueur Daniel Jeannot (Pédale de Jonzac),
Philippe Candau (Pédale Faidherbe), Denis Bégout 2° de la course (ASPTT Périgueux), le premier junior de l’US Rauzan,
Jérôme Paul (CC Périgourdin) et Jean-Sébastien Arretche (Cyclisme 24), premiers de leur catégorie respective...

Le palmarès connu : 1953 Robert Rippe (Angoulême), 1954 René Dufour (UV Limousine), 1956 Louis Barès, 1957 Jacques Vivier (Ribérac), 1960 Guy Epaud (Royan), 1962 Marcel Malmanche (Pédale Nontron), 1964 Francis Duteil (CC Périgourdin), 1966 Christian Bordier (CC Bordelais), 1968  Jean-Pierre Ditlecadet (CRC Limousin), 1969 André (Castelnau), 1978  Jean-Pierre Surault (US Cenon), 1979  Philippe Chabaud (Pédale Nontronnais), 1980 Jean-Yves Béneyrol (UC Nontron), 1981  Guido Vérardo (CC Marmande), 1982  Thierry Arquey (Pédale Faidherbe), 1983  non trouvé, 1984  Boris Gilardie (CRC Limousin), 1985  Olivier Ouvrard (UA La Rochefoucauld), 1986 : Bruno Vincendeau (VC Saintais), 1987 Nicolas Fiacre (ASPTT Périgueux), 1988  William Châtain (EVCC Bergerac), 1996  Daniel Jeannot (Pédale Jonzac), 1997 Yannick Gabaud (AC Fumel), 1998 Francis Fémandy (UC Châteauneuf), 1999  Philippe Candau (CC Périgourdin).

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – LA CHAPELLE SAINT ROBERT © BERNARD PECCABIN
Réédition d’articles parus sur le blog la Dordogne Cycliste

14 février 2020

MARIUS DUTEIL - SAISON 1950

1950, UNE ANNÉE EUPHORIQUE POUR LE TRIO BRUN, DUTEIL, VIVIER

LA SAISON DE MARIUS DUTEIL

bandeau trio

- Relire l’épisode précédent Marius Duteil.

la Gauloise

Marius Duteil au Prix la Gauloise en 1950, franchit la ligne d’arrivée sur les boulevards
de Périgueux devant Michel Brun à quelques mètres. (© Francis Duteil)

- Comme on l’a déjà écrit, 1950 marque le début du trio entre Duteil, Brun et Vivier. Face au palmarès de ces trois coureurs, il n’est pas possible d’écrire en une seule publication, ce que fut cette saison. "Dordogne Cycliste" procèdera au cas par cas, autrement dit en débutant par Marius Duteil le maître de cette épopée, qui sera suivie ensuite par celle de Jacques Vivier, puis par Michel Brun. Trois coureurs de Mareuil, évoluant sous les couleurs du CA Ribérac, cher au président Brillat. Il faut dire que pour un coup d’essai 1950 fut un coup de maître avec Jacques Vivier déjà sacré Champion du Limousin. Mais n’anticipons pas et parcourons l’article de presse ci-dessous, qui résume déjà le contexte dans la cité de Mareuil et au sein de notre triplette, même s’il anticipe sur cette saison 1950...

DEUX JEUNES RIBERACOIS

- Deux jeunes Ribéracois de 18 et 19 ans, Brun et Vivier sont en train de révolutionner les milieux cyclistes du Limousin. Inconnus encore il y a deux mois, ces deux jeunes poulains de Rochet viennent de mettre à la raison les uns après les autres les meilleurs champions régionaux. Sont-ils les grands champions que le Limousin attend depuis longtemps et qu’il crut un moment tenir avec Desplat, Marmier et Pradel ? On peut l’espérer car depuis deux mois la victoire est leur consigne fidèle. Il est vrai qu’ils la courtisent avec une assiduité et un empressement sans pareils et qu’ils ont d’excellents arguments pour arriver à leurs fins.
- Natifs tous deux de Mareuil sur Belle ils sont les élèves de Marius Duteil qui les conseille. L’entente de ce tandem est remarquable et l’amitié qui les unit est inaltérable. Qu’importe que ce soit Vivier ou Brun qui l’emporte, il suffit au bonheur de nos deux gaillards que l’un deux passe en triomphateur la ligne d’arrivée ! Jacques Vivier est incontestablement la vedette du trio, bien que son ami Michel Brun ait débuté plus brillamment que lui. Tous deux contraignaient souvent Duteil à faire la course à l’arrière, car les échappées dès le départ ne les effraient pas. Vivier resplendissant de santé, conquit le titre de champion du Limousin en prenant le meilleur, contre la montre, sur le Limousin Bernard, ceci après une magnifique course épique.

QUAND DUTEIL DEVIENT PROFESSEUR (Reportage écrit à la fin de la saison 1950)

- Un soir d’été, un dimanche ou un lundi à Mareuil sur Belle. Un carrefour avec un gendarme qui fait un pas en arrière au passage du Gazo Renault de Marius Duteil... La place du marché avec le monument aux morts, où la grosse voiture glisse lentement dans le noir, moteur déjà arrêté, puis stoppe libérant ses passagers, les champions du cru : Michel Brun, Jacques Vivier, les élèves de Marius Duteil, le maître. A peine ont-ils mis pied à terre que de tous les angles de la place surgissent entre les arbres, des ombres silencieuses qui approchent de la voiture. Le premier Mareuillais arrivé s’enquiert, même s’il l’a entendu à radio Limoges, du résultat du jour. Toutes les ombres maintenant ont des formes humaines, des visages qui se devinent dans la nuit, attendant la réponse et la recueillent avec la même évidente satisfaction.
- "Et oui, on a gagné" annonce goguenard le benjamin du trio, Michel Brun et chacun de donner le classement et de relater la défaite des adversaires du jour.

Limoges en 50 Mousseau, Brun, Duteil et Vivier

Mousseau, Brun, Duteil avec Francis (3 ans) et son épouse, Vivier sur la pelouse
du vélodrome à Limoges lors d’une épreuve. (© Francis Duteil)

LA NAISSANCE DU TRIO

- Sur la brèche depuis presque vingt ans, Marius Duteil s’entraînait tout seul ces dernières saisons, et plus il allait, plus cette solitude, le rendait paresseux. Puis l’été dernier deux jeunes gars du coin se mirent à disputer les courses des frairies, causant des ravages dans les rangs de leurs adversaires, c’était Vivier et Brun. "On attaquait dès le départ avec 50 x 14 que ce soit en côte ou en descente. Une fois seuls en tête, nous roulions à fond dans l’espoir de nous lâcher. Mais nous n’y parvenions pas, alors sur la fin nous attendions le sprint." Peu à peu la réputation des deux compères grandit. Ils prirent une licence et glanèrent les succès chez les 3° et 4° catégories et Duteil finit par s’intéresser à eux.
- Au début de la saison 1950, il les prit en main, leur dressa un tableau d’entraînement, les conseilla sur leur alimentation, sur leur ligne de conduite et dès janvier il partit sur la route à leurs côtés tous les jours. Ils ont couvert ainsi de nombreux kilomètres d’entraînement avant les premières courses.
- Le premier mois de course fut tout de tâtonnements car Duteil à 36 ans, met longtemps à trouver la forme et ses deux poulains sont des débutants. Cependant mal commença à voir les gerbes affluer dans les bras des deux jeunes Mareuillais qui avaient quitté le club de leurs débuts : le VC Nontron cher à Monsieur Raoult, pour rejoindre le CA Ribéracois. Ils commencèrent par vaincre Bernard* l’épouvantail Limousin chez lui, puis ils imposèrent leur loi à tous les autres régionaux plusieurs fois par semaine. Vivier et Brun rivalisèrent dans le succès : le premier en étant plus particulièrement amoureux, le second se contenta de 2° place avec le sourire. Moins heureux Duteil qui fait toujours le jeu des poulains dans le peloton, ne gagna qu’à Aixe sur Vienne et à Périgueux le Prix de la Gauloise.(*) champion du Limousin route en 1949

Duteil et Bernard

Marius Duteil dans une course qu'il a gagné aux côtés d'André Bernard
sacré Champion du Limousin en 1949

DEUX GOSSES (Vivier et Brun)

- Duteil s’amuse beaucoup en compagnie de Jacques et Michel, car ce sont deux grands enfants. Il n’est pas rare de voir Brun venir demander des conseils à Duteil, dans un peloton, et il faut l’entendre raconter ses courses pour juger de la confiance et du respect qu’il porte à son maître : "Monsieur Duteil m’a dit d’attendre... Monsieur Duteil m’a dit de ne pas rester en queue... ". Vivier qui doit partir au régiment cet hiver alors que Brun est exempté en tant qu’aîné de douze enfants, est moins enthousiaste que son copain, mais il écoute toujours bien les ordres ou les conseils de Duteil, car sur le vélo, il commet de nombreuses erreurs.
- Le soir du Championnat de France des indépendants, tout Mareuil sur Belle et Ribérac... et Nontron seront en transes dans l’attente du résultat, car on peut fonder de réels espoirs sur Jacques Vivier champion du Limousin, jeune routier complet qu’une saison très chargée ne semble pas marquer. Michel aurait mérité la qualification pour Toulouse, lui aussi, mais le jour du championnat régional, il joua de malchance. Avec son optimisme habituel, nous sommes surs qu’il dira : "Bah, ce sera pour l’an prochain, pourvu que Jacques gagne".
- Duteil le vétéran qui au contact de ses deux jeunes élèves, se sentait lui-même redevenir jeune, éprouva des difficultés à retrouver la forme des saisons précédentes, malgré un régime sévère. Duteil est un "vieux de la vieille" ce qui ne l’empêcha pas depuis 1947 de récolter en moyenne une quinzaine de victoires bon an, mal an. Cette année, il faut le reconnaître, le maître a été dépassé par ses élèves qui trouvèrent la forme avant lui et gagnèrent des courses en son lieu et place. Il devait se contenter de freiner le peloton quand dès les premiers kilomètres, ils étaient échappés. Cependant ses anciens camarades de lutte d’avant guerre et ses jeunes adversaires actuels rendent hommage à Duteil pour sa régularité et son intelligence en course. Par ailleurs, il est incontestable que les résultats de Vivier et Brun lui sont dus en grande partie et il y a beaucoup de clubs de France qui voudraient avoir un professeur de sa valeur.
NOTA : Les articles sur ce trio Mareuillais étaient écrits par M. Mathonière agent d’assurance à Mareuil. Il était licencié au CA Ribéracois en qualité de dirigeant et signait ses articles sous le pseudo de Matho. (source info : Francis Duteil)

trio Rochet en 1950

Trio de l'équipe Rochet avec Duteil, Brun et Vivier
(en béret M. Mathonière à qui nous devons ces articles de presse)

 PALMARES MARIUS DUTEIL 1950 (sociétaire au Club Athlétique Ribéracois)

NB : On peut remarquer déjà que Brun et Vivier n’ont pas lésiné sur les bouquets puisqu’on les découvrira à plusieurs reprises en qualité de vainqueur.
- 3° course de classement de Ribérac (1° Maxime Armandie du CA Ribérac), 10° Prix du Commerce à Périgueux (1° Louis Londéro de Brive), 5° Critérium du Centre reportage ci-dessous (1° Jacques Vivier)(1), 4° du GP d’ouverture de Ribérac (1° Angel Barquéro du RC Mussidan), 11° Aunac (1° Pierre Chazaud du SA Bordelais), 3° Nersac (1° Jacques Vivier du CA Ribérac), 3° Prix Lafond à Périgueux (1° Michel Brun du CA Ribérac), 11° Angoulême (1° Jacques Vivier), 3° Brigueuil le Chantre (1° Michel Brun), 4° Brive (1° Jacques Vivier), 3° Calès (1° Joseph Fabro de l’US Bergerac), 10° Championnat du Limousin route (1° Jacques Vivier), 1° Prix de la Gauloise à Périgueux reportage ci-dessous (2), 8° Prix Antonin Reix à Saint-Junien (1° Martinez de Souillac), 12° Neuvic (1° André Dupré du Stade Foyen), GP de Nontron abandon (1° Jacques Vivier), 3° Montpon, 8° Mareuil sur Belle (1° Michel Brun), 2° Neuvic-Planèze (1° Jacques Vivier), 9° Aubeterre (1° Daniel Dihars de l’ASPTT Bordeaux), 5° Villefranche de Lonchat (1° Jacques Vivier), 4° Payzac (1° Jacques Vivier), 8° Brive (1° Pradel de Sarlat), 6° Piègut (1° Jacques Vivier), 3° Prix du Canton de Nontron (1° Vivier), 1° des Journées Commerciales de Marmande, 2° Prix d’été à Bergerac (1° Gino Benelle de Souillac), 1° Aix sur Vienne, 1° Saint-Front de Pradoux, 3° Brive, 5° La Meyze (1° Brun), 3° Championnat du Limousin des sociétés (équipe du CA Ribérac avec Duteil, Brun et Vivier), 3° Montignac sur Vézère (1° Vivier), 3° Montpon (1° Vivier), 3° Saint-Vincent de Connezac (1° Brun)

(1) - Le CRITERIUM DU CENTRE (avril 1950) qui avait réuni un lot particulièrement relevé de concurrents, rassembla à une immense course de village émaillée des incidents les plus divers et les plus inattendus. Cela commença par un retard de vingt minutes au départ. Puis la scène se corsa avec une erreur de parcours qui à Châtelus le Marcheix faussa complètement la course.
- L’itinéraire n’étant pas fléché, les hommes échappés, parmi lesquels on notait Treuil, Wresch, Jammet, Duteil prirent un mauvais chemin et furent suivis dans cette voie par l’ensemble du peloton et des retardataires. Il fallut donc rebrousser chemin et la course recommença à zéro après 50 kilomètres. C’est dommage, car l’échappée semblait partie pour réussir. L’arrivée enfin fut loin d’être jugée dans une atmosphère sereine. Le public était là qui bousculait les juges et gênait les coureurs. Et s’il est incontestable que le jeune Ribéracois Vivier (une découverte de Duteil) franchit le premier la ligne d’arrivée, on pourra discuter à perte de vue pour savoir qui de Brun ou de Bernard s’octroya la deuxième place. Il n’est pas contestable non plus que Bernard a été gêné dans son sprint par Brun et Bénelle qui aurait sans doute fourni le vainqueur de la course s’il avait cassé son cale-pied à 300 m de l’arrivée. Ce fut dommage, car l’Italien des Royal Fabric avait fait une impression extraordinaire tout au long de l’épreuve.
- La course n’était pas recommencée que Marinier, Dadat, Dussoulier, Georges Tombelaine, Brun et Malfond s’échappaient. Ces deux derniers étaient les premiers lâchés et un groupe de six hommes composé de Bénelle, Treuil, Valentin, Contarin, Jammet et Alix tombait sur eux. Le peloton après avoir musardé, prenait enfin la chose au sérieux et l’on voyait se détacher rapidement Pitarque que Bernard suivait comme son ombre, Dufraisse, Tombelaine et Vivier qui précédaient de quelques centaines de mètres un groupe où l’on notait en particulier Duteil, Hébras, Viecelli et Rigout. La situation se présentait ainsi à Eymouthiers.
- Rapidement l’écart qui séparait le groupe Pitarque-Bernard du peloton Bénelle-Treuil se réduisit et alors que le crack des cycles Elans allait rejoindre le paquet qui le précédait, Treuil, Brun, Bénelle, dans un ultime sursaut, parvenaient à conserver quelques centaines de mètres d’avance. Ils rattrapaient Dussoulier et Georges Tombelaine qui avaient lâché leurs camarades du groupe de tête. Mais l’entente ne régna pas dans ce groupe de cinq hommes et le peloton Bernard d’abord, puis celui conduit par Duteil, recollèrent avant que l’on n’arrive à Limoges. La première place semblait inévitablement devoir se jouer au sprint, lorsque Bernard, Bénelle, Brun et Vivier qui avaient incontestablement produit la meilleure impression depuis le début de la course, démarraient sèchement et prenaient 300 mètres d’avance. Le peloton s’avérait incapable de remonter ce handicap et nos quatre lascars allaient se disputer la victoire. Bénelle, en effet, malgré de vigoureuses tentatives d’échappées ne parvenait pas à décramponner Bernard...Vous savez déjà comment le champion d’Elans fut gêné dans son action finale et nous vous avons conté le malheur qui survint à Bénelle qui s’annonce comme une grande vedette de la saison.
- Il est dommage que de nombreux incidents aient terni ce critérium du Centre. Malgré tout la victoire est venue récompenser les hommes qui dans l’ensemble avaient fourni la meilleure impression. Agés d’à peine vingt ans, les deux champions de Rochet, Vivier et Brun ont fait preuve tout au long des 150 kilomètres d’une combativité remarquable. Marius Duteil qui dirige leur pas a découvert en eux de futurs champions
Classement : 1. Jacques Vivier (CA Ribérac), 2. Michel Brun (CA Ribérac), 3. Bernard (UV Limousine) 4. Gino Bénelle (Souillac), 5. Marius Duteil (CA Ribérac), 6. Georges Tombelaine (UV Limousine), 7. Dufraisse (UV Limousine) 8. le peloton amené par Martinez (Souillac) et Contarin...

2° PRIX DE LA GAULOISE A PERIGUEUX

(2) Le Royal-Fabric Duteil enlève magnifiquement le 2° Grand Prix de la Gauloise devant Brun... et Vivier. Jamais nous n’avions pensé que le cyclisme jouisse d’une telle popularité en Dordogne. Nous connaissions l’engouement des foules de Creuse, de Corrèze, de Haute-Vienne, de Charente, vraiment nos amis Périgourdins n’ont rien à nous envier. N’oublions pas que la Dordogne compte le plus grand nombre de licenciés et qu’avant guerre déjà, les Laval, Jamay, Chastaing, Armet, etc... avaient remporté de multiples succès sur toutes les routes de France...
- La jeune génération paraît vouloir marcher sur les traces de ses brillants aînés. Après Commerie, très populaire dans notre région, deux jeunes garçons de Ribérac, Vivier et Brun ont acquis en peu de temps une renommée qui n’est pas surfaite, loin s’en faut.

M

- Avant le départ du GP de la Gauloise qui connaît depuis sa création un immense succès, il fallait voir de quels regards admiratifs Vivier et Brun étaient l’objet de l’immense majorité des sportifs pour comprendre que les deux poulains de Duteil sont bien à l’heure actuelle, les porte-fanions d’un département qui peut s’enorgueillir d’avoir posséder presque toujours les plus fines pédales régionales. Le duel qu’allait livrer Vivier et Brun à leurs adversaires passionnait tous les mordus de la petite reine et lors du départ ils furent l’objet d’une grande ovation.
La course : Dès le départ, l’allure est vive, de nombreux coureurs démarrent sans arrêt avec l’espoir de faire une ample moisson de primes offertes par les établissements Requier (La Gauloise). Cinq kilomètres avant Laurière, Boucherie s’échappe et prend rapidement 200 mètres. Lascaux part, rejoint Boucherie et prend la prime. A Sorges, le trio Duteil, Brun, Vivier s’inquiète de l’avance prise par les deux hommes. Après un bref conciliabule, Brun démarre et rejoint les fuyards. Duteil estimant que Brun est trop isolé s’échappe avec Minvielle et Kervasse. A Thiviers le groupe de tête est repris. Avec trois Rochet, deux Royal-Fabric et un Lafont, l’entente semble parfaite. Les relais de Duteil et de Brun sont impressionnants. A Excideuil, le groupe de tête passe avec 2’55s d’avance sur un peloton dans lequel Vivier empêche toute tentative de fuite. Dans la dure côte d’Hautefort, Brun de sent des fourmis dans les jambes. Il s’en va tandis que Duteil et Kervasse parviennent à suivre le diabolique petit Ribéracois. Duteil dérape et tombe. Mais le jeune Rochet ne laisse pas seul son professeur. Il l’attend et Duteil revient avec une blessure sérieuse au bras gauche. Duteil, Brun et Kervasse roulent de concert. Pas pour longtemps ! Brun démarre, Kervasse lâche. La course est jouée, Brun et Duteil foncent sur les longues lignes droites situées après Thenon. Duteil en puissance, Brun merveilleux d’aisance fonce sur la préfecture. La foule devient dense et c’est au milieu d’une marée humaine que Duteil remporte la victoire de ce Prix organisé par la Pédale Faidherbe, devant Brun. Six minutes plus tard, dans un emballage magnifique, Vivier qui fut équipier fidèle et dévoué, règle dans l’ordre Martin, Mounet et Grellety pour la troisième place.
- Nous lirons prochainement la saison de Jacques Vivier qui gagna à 26 reprises au cours de cette année 1950 et qui a conquit le titre de Champion du Limousin. Brun ne fut pas en reste avec notamment dix bouquets dont le Prix Lafond dans sa musette et le GP de Brigueuil le Chantre. Vraiment des coureurs exceptionnels, les plus conquérants que la Dordogne ait connu, mais jamais égalés encore...

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - MARIUS DUTEIL (5) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1950 La saison de Jacques Vivier

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13 février 2020

VALENTIN HUOT - SAISON 1959 & FIN DE CARRIÈRE

LA FIN DE CARRIÈRE DE VALENTIN HUOT

huot 1989

Le 22 octobre 1989, le Cyclo-Club Sarladais du Président Leduc organise une gentleman dans les rues de Sarlat. Ce fut une occasion d’assister au retour de Valentin Huot sur la scène cycliste après une longue période au cours de laquelle, l’homme était resté discret. Cette photo constitue un peu le symbole du cyclisme Périgourdin de cette période avec de gauche à droite : Xavier Louy un Sarladais qui avait été directeur du Tour de France, Didier Virvaleix qui effectuait sa première saison de professionnel chez Histor Sigma, Lucien Leduc le président du CC Sarladais et notre Valentin Huot alors âgé de 60 ans qui était venu avec son maillot conquis en 1958 sur les pentes de Belvès.

 - Revoir la saison 1958 de Huot.

- En 1959, il remporte pour la troisième fois le critérium international de la ville de Cenon. Puis il fait son retour dans la grande boucle qu'il termine à la 48° place.
- Vainqueur du Prix de Gourin (Morbihan), 2° à Sallanches, 3° du Mont-Faron, 4° du Critérium National, 4° du GP de la Montagne du Tour de France, 8° du Dauphiné Libéré. On le voit dans les grandes classiques comme Paris-Tours (20°), Tour de Lombardie (21°), Polymultipliée (5°)
- En 1960 il enlève le Grand Prix du Midi-Libre, la course de Peyrat le Château où il double tout le peloton. Il se classe 4° du championnat de France des professionnels, épreuve qui lui réussit si bien ..., puis il triomphe au Bol d’Or des Monédières. Ajoutons sa 3° place au Tour du Sud-Est, 3° du Mont-Faron, 34° des Boucles de la Seine, 34° de Paris-Tours et 7° du Prestige Pernod.

1959 devant trois espagnols au TDF

Devant trois Espagnols au Tour de France 1959

- En 1961 c'est une 7° place au championnat de France qui confirme le potentiel de Huot et puis surtout sa 39° place au Tour 1961, la meilleure après six participations et toujours en équipe régionale. Il enlève ensuite le critérium de Lubersac devant Colette et Anglade. Et sa carrière se termine avec une 48° place dans Milan-San Remo, 10° des Boucles de la Seine, 5° du Circuit des cols Pyrénéens, 8° du Critérium National et 21° du Tour de Lombardie, pour ne citer que les épreuves de renom...

1959 Izoard

Passage du col de l'Izoard en 1959

- Reclassé indépendant en 1963, on rencontrera Valentin jusqu'en 1964 lors des cyclo-cross et dans certains critériums de la région, où ses supporters n'ont jamais manqué de l'encourager.
- Après une longue période où il est parti respirer l'odeur des fraises de sa propriété, Valentin Huot nous est revenu au travers de ses mémoires qu'il a écrites et qui lui valu le Prix Antoine Blondin. Et grâce à son ami Raymond Boisseau, on le voit chaque saison pour sa "Valentin Huot" qui réunit les jeunes du pays aux côtés des anciennes gloires.
- Une chose est sure, Valentin Huot constitue pour le Périgord le coureur emblématique de notre cyclisme, celui d’un vrai champion, qui a couru et gagné uniquement que par sa force, sa volonté et surtout sans compromis avec ses adversaires.

1959 équipe de Centre Midi

L'équipe du Centre Midi en 1959 au départ du Tour de France

TROIS ANECDOTES RACONTÉES PAR VALENTIN

UN SERPENT DANS MON VELO

 - Ma quatrième course a eu lieu à Saint-Michel de Villadeix en septembre 1951. Située à vingt kilomètres de mon domicile, je m’y rendais en vélo muni de mon sac à dos. A cette époque, on s’habillait dehors avant le départ et bien sur en pleine nature. J’avais choisi ce jour là un gros châtaignier pour me préparer. J’accrochais mon sac avec mes vêtements à l’intérieur et je pendais mon pantalon après la même branche. Après avoir reçu ma gerbe de vainqueur à la fin de la course, je partais me rhabiller sous le châtaignier. Je prenais ensuite la direction de la maison, assis sur mon vélo, en tenant le guidon et mon sac à dos. Quelle fut ma surprise au bout de deux à trois kilomètres, sur mon retour de voir sortir de mon sac, entre mes bras et mon guidon, un serpent long en n’en plus finir.
 Pris de panique, je me jetais dans le fossé, mais la couleuvre n’arrivait pas toujours à se libérer de mon sac à dos que je ne parvenais pas non plus à détacher de ses bretelles afin de m’en débarrasser. Ce fut au bout de quelques secondes qui durèrent dix fois plus que mes minutes d’échappées, que ce visiteur long de 1,30 m s’enfuit sous les branches, à mon grand soulagement. Vraiment, la course de Saint-Michel, fut un drôle de souvenir puisqu’en remettant la gerbe à ma mère dès mon retour au bercail, un gros lézard s’échappa du cœur du bouquet, ce qui fit sursauter ma mère, mais pas dans les mêmes proportions qu’avec mon aventure avec cette couleuvre, dont je m’empressais de raconter les faits à ma famille.

"Extrait de Clous et Vélo percé de Valentin Huot"

PLAISIRS MANQUÉS DE LA VIE.
- Fin septembre 1958, Valentin courait à Orchies dans le Nord. Les organisateurs réunissaient après le critérium tous les coureurs plus Miss Hollande et ses dauphines, venues rappeler la bienfaitrice plante qu’est la chicorée Leroux. A Orchies, point de victoire pour Valentin et de ce fait, la bise de Miss Hollande lui passa sous le nez. Installé dans la table d’honneur avec les autorités, Valentin reluquait la Miss qui était magnifique, mais qui ne parlait pas le français. Quelques temps après, Valentin rentrait à son hôtel pour aller dormir. Il était deux heures du matin, la chambre était retenue d’avance avec ses bagages à l’intérieur. Quelle fut sa surprise en rentrant, de voir dormir Miss Hollande dans le lit qui lui était destiné. Est-ce que le numéro de sa chambre avait été donné en double et que sa majesté n’avait pas vu qu’elle était occupée par d’autres bagages que les siens ? Mystère ! La belle à la tête blonde, aux cheveux longs, avait ses paupières closes avec de longs cils noirs. Et cette créature dormait paisiblement.
- Jeune marié, notre Valentin ne voulait commettre aucune entrave face à cette beauté. Et pourtant, après la course et les festivités notre champion aspirait à dormir lui aussi. Au lieu de prendre le pyjama et du fait des circonstances, notre Valentin s’habillait avec un survêtement puis s’enfile entre le drap et la couverture. C’est alors que notre belle se réveille. Il lui demande si elle s’est trompée de chambre, mais elle ne comprend pas. D’ailleurs lui non plus au travers de sa réponse. La belle restait confiante. Là notre Valentin s’allonge, parallèle à son corps puis chacun de son côté, le sommeil les gagne, malgré cette espérance provoquée mais impossible à aboutir dans une fin raisonnée. Valentin ne put s’endormir tranquille et vers 7h00, il quitta les lieux pour prendre son train, sans oublier tout de même de donner un baiser de circonstance, sur le front de cette miss qu’il avait respectée en pensant à son épouse qui n’était pas blonde, mais aussi belle que notre Hollandaise.

"Extrait de Clous et Vélo percé de Valentin Huot"

1960 MAILLOT JAUNE AU mIDI lIBRE EN PR2SENCE3 DE m; fIL MAIRE DE cARCASSONNE

Maillot jaune au Midi-Libre qu'il remportera en 1960

TOUR DE FRANCE 1959 - DES VÉRITÉS, PAS DES ANECDOTES
- Dans le Tour de France 1959, il m’était interdit de gagner une étape. A Pau, j’étais en tête à un kilomètre de la ligne, quand un agent en uniforme me fait tourner dans la mauvaise direction.
- Deuxième tentative à Saint-Gaudens la même année, où je fus bloqué par un passage à niveau fermé. Malgré plus de trois minutes d’avance, les officiels ne m’en concèdent qu’une pour un nouveau départ. L’équipe de France roule alors à bloc et me reprend à 5 kilomètres où je finis à la 10° place.
- Troisième échec dans le contre la montre du Puy de Dôme toujours en 1959. Mon directeur sportif était Adolphe Deledda, un homme d’origine ibérique tout comme Bahamontès avec qui il discutait souvent. Je quittais mon hôtel ce jour là pour m’échauffer et me rendre au départ. Je ne voyais pas mon vélo, pas plus que les mécanos et Deledda que je cherchais partout. Le temps passait et je fini par trouver mon patron qui riait. J’étais en pleurs. L’heure tournait et toujours pas de vélo. Le rire stupide de Deledda m’affectait. J’étais comme un gosse de 10 ans, appuyé contre le mur de l’hôtel, impuissant et anéanti. Qui avait caché mon vélo ? Soudain Deledda se présenta, mon Mercier à la main. Je lui demande d’où il vient, il ne sait quoi répondre si ce n’est de me regarder avec son faux sourire. J’enfourche mon vélo, j’arrive essouffler au départ avec deux minutes de retard qui me seront comptées. J’attaque le contre la montre du Puy de Dôme avec cet handicap. Sur 12,5 kms je rattrape une bonne dizaine de coureurs. Vers la fin, les voitures m’empêchaient de passer. Je me faufilais comme je pouvais pour terminer 8° de l’étape à 4 minutes 17 secondes de Bahamontès. Si je n’avais pas perdu les deux minutes au départ, si j’avais été préparé comme il fallait, si je n’avais pas mis deux fois pied à terre dans le final, Bahamontès aurait eu chaud aux oreilles. Mais l’homme à abattre était Huot et toute cette mascarade de vélo caché n’était qu’une des raisons pour que je ne gagne surtout pas…, étant aussi bon grimpeur que ces professionnels du vélo et l'ayant prouvé plus d'une fois à leurs dépens.

"Extrait de Clous et Vélo percé de Valentin Huot"

1961 cyclo-cross à Nay

Lors d'un cyclo-cross à Nay en 1964

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - VALENTIN HUOT (1959-63) © BERNARD PECCABIN
Réédition d’articles parus sur le blog la Dordogne Cycliste (fin)
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13 février 2020

FRANCIS DUTEIL - SAISON 1977

1977 : UNE SAISON BIEN REMPLIE MAIS UN ECHEC SUR SES TERRES

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Aux côtés de Parenteau à Coulounieix le 9 mai 1977 

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1977 - (amateur hors catégorie) 10 victoires :

Duteil dans le rétro : A Cornil en Corrèze, la logique est respectée puisque Francis Duteil démontre bien qu’il est l’homme des championnats et qu’il reste fidèle à ces rendez-vous. Très à l’aise sur les routes escarpées et malgré une chute et une crevaison au dernier tour, Duteil devance Yves Nicolas son équipier, alors que Marc Durant (Guéret) monte sur le podium pour la 3° place mais en accusant plus de quatre minutes de retard. Après ce troisième titre de Champion régional, Duteil accentue sa supériorité. Dans les épreuves du Limousin il gagne à Nexon toujours devant Yves Nicolas, à Rochechouart une nouvelle fois devant Nicolas et Bordier. A Panazol, il prend un tour à tout le monde et se retrouve avec la gerbe entouré de Richefort (ACLBP) et de Goupil (Brive). Aux boucles d’Allassac il triomphe pour la 5° fois, ce coup ci devant Barjolin, Jourdan, Parenteau et Friou. Il participe honorablement au Tour du Limousin, au Tour d’Italie et termine 5° du Tour d’Ampurdan. Une grosse déception : son abandon lors du Championnat de France à Pomport (24) à quelques mètres de chez ses parents.
- Des places d’honneur : 2° à Parthenay, Saint-Gervais, Bourganeuf, Oradour dur Vayres, Saint-Germain les Belles, Biron, Orval, Feuillade, Saint-Emilion, Birac, Villefranche, Monclar d’Agenais, Châteaumeillant, 3° à Coulounieix, Vierzon, Availles, Saint-Amand, Millau, Saint-Martial de Valette, Espalion, Vignols, Montbron et Lussac les Châteaux.

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Les Eyzies en mai avec le maillot de Champion de France

SAISON 1977

- 15° Panazol (87) cyclo-cross 23/01, 15° Saint-Vincent de Cosse (24) cyclo-cross 30/01, 10° Saint-Gervais cyclo-cross 27/02, 8° Bordeaux-Saintes (17) 20/03, 2° Biron (24) 27/03, 10° Limoges-Saint-Léonard (87) 26/03, 4° Paris-Troyes (10) 02/04, Paris-Villenauxe (10) abandon 03/04, 4° Cénac et Saint-Julien (24) 04/04, 1° Marnand (69) 09/04, Régnié (69) abandon bris de roue libre 10/04, 4° Vougy (69) 11/04, 20° Azay le Ferron (36) 16/04, 2° La Châtre (36) 17/04, 9° Mazamet (81) 23/04, 25° Bretenoux (46) 24/04, 20° Simorre (32) 25/04, 1° Entraygues (12) 30/04, 3° Millau (12) 01/05, 15° Figeac (46) 02/05, 1° Saint-Léon sur l’Isle (24) 07/05, 2° Montauban (82) 08/05, 3° Coulounieix (24) 09/05, 2° Villefranche de Rouergue (12) 14/05, 4° Villefranche de Rouergue sur deux étapes (12) 15/05, 6° Saramon (32) 16/05, 20° Fourchambault (58) 19/05, 3° Vierzon (18) 20/05, 3° Saint-Martial de Valette (24) 22/05, 4° Les Eyzies (24) 23/05, 1° Vic sur Nahon (36) mis hors course pour changement de roue 28/05, 1° Rochechouart (87) 29/05, 10° Champniers (16) 30/05, 3° Availles Limousine (86) 04/06, 2° Brive (19) Championnat du Limousin des sociétés 05/06, 2° Montclar d’Agenais (47) 06/06, 2° Circuit du Cantal (15) 8 et 09/06, 17° Limoges (87) 11/06, 5° Rougnac (16) 12/06, 11° Saint-Thomas de Conac (17) 13/06, 7° Championnat de France des comités 15/06, 4° Soyaux (16) 16/06, 2° Chateaumeillant (18) 17/06, 6° Périgueux (24) 18/06, 2° Saint-Gervais (87) 19/06, 3° Espalion (12) 20/06, 7° Villefranche de Rouergue (12) 22/06, 1° Panazol (87) 25/06, 2° Bourganeuf (23) 26/06, 4° Fourchambault (58) 27/06, 3° Saint Amand Mont Rond (18) 29/06, 30° Bourges (18) 30/06, 2° Parthenay (79) 02/07, 1° Cornil (19) Championnat du Limousin route 03/07, 1° de la 5° étape du Tour d’Italie (7 au 16/07), 2° Saint-Emilion (33) 18/07, Pomport (24) Championnat de France amateurs route abandon crevaison (24/07), 30° Bergerac (24) 25/07, 25° Langon (33) 28/07, 25° Matha (17) 30/07, 1° Saint Paul d’Eyjeaux (87) 31/07, 2° Oradour sur Vayres (87) 01/08, 4° Cours la ville (69) 02/08, 11° Saint-Saud (24) 06/08, 8° Chirac (16) 07/08, 16° Saillat sur Vienne (87) 08/08, 14° Javerlhac (24) 09/08, 3° Vignols (19) 13/08, 4° Vidaillac (46) 14/08, 5° Meuzac (87) 15/08, 10° La Machine (58) 16/08, Villars d’Héria (39) abandon 21/08, 9° Arenthon (74) 22/08, 35° Tour du Limousin 25 au 28/08, 25° Route Nivernaise à Cosne sur Loire (58) 30/08, 9° Saint-Mathieu (87) 03/09, 4° Saint-Bonnet Briance (87) 04/09, 1° Allassac (19) 05/09, 2° Saint-Germain les Belles (87) 08/09, 3° Chalus (87) 10/09, 4° Charlieu (42) 11/09, 1° Issoire (63) 12/09, 10° Piègut (24) 13/09, 11° Montluçon (03) 17/09, 4° Chamalières (63) 18/09, 4° Lapeyrouse (63) 19/09, 14° Baignes (16) 24/09, 4° Toulouse (31) 25/09, 3° Montbron (16) 26/09, 7° Miallet (24) 27/09, 14° La Châtaigneraie Les Herbiers (85) 28/09, 5° Brion (36) 01/10, Montoire-Versailles abandon 02/10, 2° Feuillade (16) 03/10, 8° Périgueux les 4 Chemins (24) 04/10, 5° Tour d’Ampurdan (Espagne du 9 au 12/10, 3° Lussac les Châteaux (86) 16/10, 2° Saint-Amand Montrond (18) 19/10, 7° Fourchambault (58) 23/10.

Soit 10 victoires pour 99 épreuves disputées, cinq abandons.

Duteil raconte sa course à Saint-Emilion : "Le 18 juillet, je suis à Saint-Emilion (33). C'est ma dernière course avec le maillot tricolore sur les épaules. Je suis rentré dans la nuit du Giro. Au départ, il y a deux belles "équipes" : une d'Aquitaine et une des Charentes. Chacune veut m'enrôler, mais je préfère rester seul. A la mi-course les conditions de course changent complètement : les deux "équipes" ont fusionné. Cela devient très compliqué pour moi. Je réussi à contenir toutes les attaques et lorsque nous arrivons au pied de la côte pavée au sommet de laquelle est jugée l'arrivée, la grosse "équipe" n'a pas pu envoyer un ou des coureurs à l'avant pour assurer la victoire. Le long du caniveau sur toute la longueur de la côte, il y a une bande goudronnée de moins de 30 cm de large due à des travaux. J'ai dépensé beaucoup d'énergie dans la bagarre, mais je sens que j'en ai encore sous la pédale. Je décide de prendre la bande goudronnée en tête et je lance le sprint aux 600 m. Sur la ligne d'arrivée seul Patrick Friou m'a dépassé. Je suis très satisfait de ma 2° place et ma condition physique me met le moral au beau fixe pour dimanche, où je remets en jeu mon titre de Champion de France".

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Tour du Limousin en 1977 avec Durand à gauche et Nicolas à droite

Francis et le Championnat de France en Dordogne : "Le championnat de France a lieu à Pomport commune du canton de Sigoulès (24). C'est dans ce canton que se trouvent mes racines familiales. Dans la commune de Monestier du côté de ma mère, dans la commune de Thénac du côté de mon père. Une échappée est partie de bonne heure et vers le premier tiers de course, je comprends que c'est la bonne qui est partie. Il faut absolument revenir devant. J'attaque plusieurs fois sans succès. Avec mon dossard numéro un, j'ai la pancarte dans le dos. Un petit groupe réussit à sortir. Je n'ai pas pu me glisser dedans. De toute façon ma présence dans ce groupe aurait certainement fait échouer l'échappée et puis c'est bien tard. Alors que je sens que les ardeurs belliqueuses du peloton diminuent, je trouve une ouverture et je place une attaque avec l'énergie du désespoir. Personne n'a bougé. Je rejoins le petit groupe dans Sigoulès. J'ai fait un effort tellement violent que je ne peux pas relayer. Il me faut récupérer. Je n'ai pas le temps de prendre les relais, lorsque le ciel me tombe sur tête. En effet, je viens de percer à l'arrière et il n'y a pas de voiture dépanneuse. Je m'arrête sur le côté droit de la route au croisement de la petite route qui monte au petit Cluzeau, la ferme des cousins Durand chez qui je venais passer un mois toutes les grandes vacances, ceci avant de commencer les compétitions cyclistes. Mes parents qui sont venus déjeuner chez les cousins m'ont reconnu. Mon père comprend tout de suite que la course s'arrête ici pour moi. Le peloton passe. La voiture dépanneuse s'arrête. Il faut que je trouve ma roue arrière si elle est dans cette voiture pour rejoindre la voiture du comité du Limousin. Je suis très déçu car mes ex-compagnons d'échappée vont revenir en tête. Patrick Friou déjà en super forme à Saint-Emilion, gagne devant Jean René Bernaudeau".

NDLR :  J’étais bien jeune quand ce championnat s’est déroulé à Pomport, mais je m’en souviens étant présent parmi les spectateurs de cette épreuve. Je

ne connaissais pas grand-chose dans le vélo (3 années de dirigeant à cette époque), mais j’étais déjà un passionné. Voir Duteil plier dans ses terres et devant les siens, c’est dur, très dur !
- D’ailleurs il n’y avait que deux Périgourdins au départ de ce championnat. Les sélections s’opéraient au niveau du Comité régional. La Dordogne avait Christian Bordier (Aquitaine) et Francis Duteil (Limousin).

Saint-Léon 77

Vainqueur à Saint-Léon sur l'Isle le 7 mai 1977

Nos représentants à Pomport :

AQUITAINE : Francis Lopez (US Bouscat), Dominique Arnaud (VC Tarnos), Bernard Becaas (FC Oloron), René Bajan (UC Gujan), Christian Bordier (EC Foyenne), Raymond Hernando (Ciboure VC), Jean-Marie Michel (US. Talence).
LIMOUSIN : Francis Duteil (CRC Limousin), Yves Nicolas (CRC Limousin), Marc Durand (ASPTT Guéret)
POITOU CHARENTES : Christian Vidal (Cycle Poitevin), Jean-François Mainguenaud (Saint-Florent), Didier Lebaud (UC Niort), Jean-Louis Gauthier (UCAP Angoulême), Patrick Friou (Royan OC) repêché du fait de sa participation au Tour de Yougoslavie)
PYRENEES : Joseph Kerner(VSLL Castres), Michel Guiraudie (Guidon Saint-Cyprien), Dante Cocolo (CV Montastruc), Serge Périn (Eauze Olympique), du fait de sa participation au Tour de Yougoslavie

- D’autres détails et photos de ce Championnat seront publiés lorsque Dordogne Cycliste publiera ses articles le cyclisme Bergeracois. Il sera alors question du VC Bergeracois, club organisateur de ce Championnat de France...

Ses équipiers : Michel Dupuytren et Yves Nicolas trio majeur avec Duteil du CRCL qui compte en 1977 deux cent neuf licenciés.
Ses adversaires : Pinault (CC Bourré), Guitard, Savary (ACLBP), Samy, Courteix (Saint Eloy), Farges (Aurillac), Cardinal (Civray), Ceulemans (Anthony), Durand, Michelet, Besnard (Guéret), Castaingt Jean-Luc (Pédale Faidherbe), Thimonier, Sénamaud, Martin de Jésus (UVL), Biniecki, Sallat, Bardoulat (Nontron), Diaz (Tulle), Puychaffray, Lagrange (La Souterraine), Parenteau (Nersac), Princeau (Saint-Junien), Arquey (Bergerac), Bordier Sainte-Foy), Deshoulières (Aixe), Fedrigo (Tonneins), Massias (Brive), Michaud (Montmorillon), Perrier (Uzerche).
Les Champions régionaux du grand Sud en 1977 : Francis Lopez (US Bouscat) pour le comité d’Aquitaine, Joseph Kerner (VSLL Castres) pour les Pyrénées, Christian Vidal (Cycle Poitevin) pour le Poitou-Charentes, Francis Duteil (CRC Limousin) pour le Limousin, Fernand Farges (UC Aurillac) pour l’Auvergne.
Classement FFC saison 1977.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - FRANCIS DUTEIL (13) © BERNARD PECCABIN
D’après la documentation de Francis et avec ses photos personnelles
Cet article a déjà paru sur le blog la Dordogne Cycliste, devenu inactif.
Prochain épisode : 1978 : Quatorze victoires mais pas de Championnat de France

12 février 2020

Histoire du journal régional : "Cyclisme"

- Relire la publication précédente sur les journalistes et reporters

Cyclisme

- Cela pourrait passer inaperçu et pourtant notre journal "Cyclisme" porte bien un numéro qui va bien au-delà des 1700. Un bel encouragement pour celui qui permet de réunir depuis plus de 45 ans le monde de la petite reine, dont il est utile de remémorer son parcours. Sa naissance ne fut pas facile, ne serait-ce qu'à la lecture de l'éditorial de sa première édition qui date du 29 avril 1969. Mais n’oublions pas de souligner que c’est grâce aux conseils d’Henri Crassat maire de Ribérac, que ce journal a vu le jour...

Premier éditorial du journal : " CYCLISME ! Ce titre tant convoité c'est seulement à notre quatrième épreuve que nous avons le droit de le porter. Il nous aura fallu trois épreuves pour l'obtenir. Pourtant à chacune d'elle, nous étions préparés, entraînés, mais chaque fois que nous approchions du but, de nombreux obstacles nous éliminaient, nous empêchant de figurer sur cette liste des journaux et publications agréées. Notre désir de nous faire connaître, et surtout de répondre aux espérances que bon nombre de nos supporters avaient fondées en nous, nous a conduits à détourner les règlements en utilisant le titre d'un confrère "Le Résistant". Quand nous disons d'un confrère, nous devrions ajouter d'un ami du cyclisme, car son concours nous a permis de renseigner nos supporters et d'obtenir ce titre de journal tant convoité. Merci Monsieur Jung. Notre journal "Cyclisme" nous le devons aussi à l'aide de notre collègue et ami, François Crassat, président du CA Ribéracois et plus particulièrement à l'appui de son oncle Monsieur Henri Crassat, maire de Ribérac qui nous a tiré le sprint. Cela nous a permis de franchir "la ligne d'arrivée" pensiez-vous ? Non pas ! Mais le seuil de certaines entrées. Une fois dans la place, nous avons rencontré une aimable personne dont les conseils et tactiques à employer pour atteindre notre but nous ont été très précieux. A tous, tant au nom de nos supporters qu'en notre nom, nous disons notre reconnaissance et vous adressons nos remerciements."

L'athlète

L'Athlète ancêtre du journal Cyclisme

 JACK DOYEN : FONDATEUR DU JOURNAL

- Ce premier éditorial ne porte pas de signature. Mais il est raisonnable de supposer qu'il ait été rédigé par Jack Doyen, son fondateur. Monsieur Doyen, un nom qu'on a toujours lu en petits caractères, juste en dessous du titre du journal, voire encore dans le petit rectangle réservé au comité de rédaction. Le parcours de Monsieur Doyen constitue un exemple qui ne mérite que du respect. Parler de cet homme n'est pas facile, tout simplement parce qu'il n'a jamais aimé que l'on parle de lui. Modeste, discret, ce monument du travail, ce gardien du temple cycliste, n'avait qu'une chose en tête : "travailler et servir". Il évitait les discours, refusait les médailles, mais il a été un vrai patron !

Doyen Jack

- Le virus du vélo, Jack Doyen le prend vite aux dépens d'André Tournis, fils de Maurice, ancien pistard du SA Bordelais, demeurant à Caudéran. Licencié au Cercle des commissaires, Jack Doyen débute dans le vélo en suivant les performances du jeune Tournis. Et c'est ainsi que la bicyclette prend le cœur de ce dirigeant et qu'avec ses rayons, elle encerclera une partie de sa vie...
- En 1959, Jack Doyen est coopté par le Comité de Guyenne comme membre de la commission des cadets, puis de celle de la piste et enfin celle des comités des fêtes. Un an après, le 27 novembre 1960 à Bordeaux, il sort élu du comité de Guyenne. Trésorier adjoint en 1962, il prend les fonctions de secrétaire général en 1963, dans ce comité qui devient celui d'Aquitaine, régionalisation oblige, et qui intègre le département de la Dordogne dans cette future grande région qui en est alors au stade de ses balbutiements. Jack Doyen restera trente deux ans au comité, même si de 1972 à 1976, il n'occupe qu'un rôle de délégué général, mais sans mandat électif.

L’ATHLETE, LE RESISTANT LIBOURNAIS ET CYCLISME

- La mise en route du journal "Cyclisme", devient sa préoccupation majeure. Fin novembre 1968, le journal "l'Athlète" décide d'arrêter sa publication. Appartenant au groupe Sud-Ouest, l'Athlète diffusait depuis 1920 et chaque semaine, les actualités sportives. Après la libération, il devient le bulletin officiel des comités cyclistes du grand Sud-Ouest. Dès la fin de sa publication, il a fallu réagir pour trouver une parade, faire vivre la discipline tout en préparant un nouveau journal. Mais pour cela, il fallait obtenir l'agrément paritaire, ce précieux sésame qui permet aux publications d'être distribuées à un tarif préférentiel et dans les mêmes délais que le courrier. Jack Doyen sera l'artisan de la réussite. Il rencontrera d'abord Monsieur Jung, directeur du journal "le Résistant de Libourne", qui dans ses pages, assurera d'abord l'intérim de l'Athlète, en reportant l'essentiel des informations cyclistes, dont les annonces de courses, véritable fil rouge de nos activités. Pendant cette période d'intérim, Jack Doyen étudiait et s'acharnait à lancer un hebdomadaire spécifique pour tous les licenciés. Et c'est ainsi que le 29 avril 1969, au quatrième essai, le "numéro un" de Cyclisme sortait de l'imprimerie moderne de Libourne.

Le Résistant

Le Résistant Libournais a servi quelques mois les cyclistes

CYCLISME, JOURNAL DE TOUS NOS LICENCIES

- "Cyclisme" a débuté avec les comités du Limousin, des Pyrénées, du Poitou et d'Aquitaine. En 1970, l'Orléanais du Président Raymond Monceau, puis de Daniel Raudet rejoint cette grande famille jusqu'en 1981. En 1995, le journal retrouvera un cinquième comité, avec l'entrée du Languedoc Roussillon. Il est difficile de résumer en une page la vie de notre bulletin de liaison. Pour cela, j'ai parcouru l'intégralité de la collection, celle de Philippe Dessimoulies, un ami, acharné de reliques et de publications, qui possède des richesses dignes de celles des plus grands archivistes, tout comme Henri Gouly, ancien président de la JS Astérienne, témoin et pourvoyeur lui aussi de cette époque, qui a sublimé tous ses champions.
- Comme son fondateur, "Cyclisme" est resté discret vis à vis de son comité de direction. Que ce soit lors du numéro 500 ou 1000, il n'y a pas eu de bruit. Rien, si ce n'est cette volonté de servir le lecteur en lui offrant toutes les nouvelles relatives à la vie des comités, à la présentation des grandes épreuves, des championnats, des calendriers, des clubs, des réunions et des assemblées générales. Edité en noir et blanc, ce n'est que sept mois après son lancement, que la première photo apparaît dans les colonnes du journal. Il s'agissait pour la petite histoire de fêter un événement au sein de la rédaction de la rue Lartigue, avec Mlle Michèle Latorre secrétaire administrative, qui coiffait Sainte-Catherine. Jack Doyen et le président Chadelle avaient marqué l'événement par un cliché en compagnie de Mesdames Lassep et Lorriaux, le tout sablé au Champagne et accompagné des traditionnels boudoirs.

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Michèle Latorre secrétaire administrative coiffant Sainte-Catherine au Comité

- Le journal a ensuite évolué. Dès octobre 1971, la première page revient à un chroniqueur, qui l'agrémente enfin avec des photos. C'est ainsi que Stéphane Boutet ouvre le bal de ces journalistes qui vont nous conter les plus belles heures de ce cyclisme de clocher comme de celui de tous ses champions. Le premier cliché, celui d'Alain Bernard et de Claude Magni qui brandit sa gerbe au Tour du Maroc. Stéphane Boutet nous offrira de nombreuses pages avec des champions comme Bernard Labourdette, Daniel Barjolin, Bernard Bourreau, Francis Campaner, Alain Meunier et bien d'autres, ceci jusqu'en mai 1973, date de son décès qui bouleversera tous ses lecteurs. Martial Bonnat, alias Stéphane Boutet nous quittera, ayant eu juste le temps de parler encore des exploits de Jacques Bossis, de Lucien Sautier et de Jean-Noël Provost, son dernier reportage. Après la disparition de ce journaliste issu de l'Echo du Centre, ce sera Michel Pierre qui assurera la continuité de cette chronique attachante et pleine d'intérêt. Se retrouver en première page, constituait alors un honneur pour ce journal noir et blanc, imprimé sur grand format (297 x 420). Michel Pierre, c'est l'époque des grandes croisades cyclistes qui ont pour nom Roger Saladié, Hubert Arbès, Pierre Bazzo, Michel Fédrigo, Christian Jourdan, celle des clubs comme la Pédale Tonneinquaise, l'EC Foyenne du président Bonnet ou le CA Béglais, sans oublier l'éclosion d'un champion comme celle de Gilbert Duclos-Lassalle. De 1978 à 1995, Christian Bibal marquera de sa plume le cyclisme du Nord des Pyrénées, ce boulimique du succès. Avec Christian Bibal, l'essor basque, le Tour du Béarn, le Béarn-Aragon, la Chalosse, le Marensin, sont des lieux magiques qui deviennent son arène. Il nous égrènera au fil des parutions un chapelet d'exploits, celui des Francis Castaing, Pierre Corre, Bernard Pineau, Dominique Arnaud, des frères Vérardo pour ne citer que quelques souvenirs, mais aussi les passages de l'Etoile des Espoirs dans sa région ou encore le souvenir d'un Championnat de France piste sur le vélodrome d’Aire sur Adour. Christian Bibal (l'homme de l'essor), sera rejoint dès 1978 par un certain Jean Robert Laloi (l'homme du Bol d'Or), qui narrera lui aussi et avec beaucoup de conviction le vélo du Centre Ouest, celui qui part de l'Aunis et du Saintonge, pour passer par les Monédières, le Quercy et jusqu'aux limites du Lauragais et de la Montagne Noire, où s'entraînait Laurent Jalabert, encore amateur en ce temps là. Jean-Robert Laloi sème la bonne parole sportive en regardant, en étudiant, en admirant des champions de la trempe de Duteil, Peyramaure, de Carvalho, Laskowski, Durant, Leblanc, Chaumet, Virvaleix, Gourmelon, Jean, Larpe, Simonnot, Turlet, Rebière le pistard qui a mis du bleu, blanc, rouge dans sa vie… Jean-René Laloi c'est encore le cyclisme de mon Sud-Ouest, un agréable lexique sur les coureurs des mandats des présidents Bousquet, Perrier, Péraudeau et Strauss. Jean Robert Laloi ? Un génie de la métaphore, un talentueux chroniqueur durant onze années. Et c'est ainsi que du Nord au Sud de la couverture sportive de "Cyclisme", le lecteur apprendra à découvrir tous les porte drapeaux de la discipline.

n° 1 de Cyclisme

Le numéro un du journal Cyclisme du 29 avril 1969

- En 1990, "Cyclisme" commence à flirter avec la couleur. Timidement, puisque seul le titre du journal sera imprimé en bleu. Juste avant, Jean René (sans doute un pseudonyme), participera à quelques reportages, suivi par Patrick Louis, digne successeur de Laloi durant de longues années. On avance dans l'échelle des temps, puisque Patrick Louis, c'est l'époque des Bonomelli, des Bareille, des Frutoso, des de Las Cuevas, des Rous et des Roux, sans oublier les critériums de Puy l'Evêque et de Vayrac, à l'époque du regretté Jean Bernussou. A ce moment là, on sent que le journal bouge. De nouveaux rédacteurs apparaissent comme Alain Douaud en 1988 qui débute avec un Tour de Gironde et Jean-Pierre Bigeon en 1989. Ils sont parfois aidés par Christian François, puis par Yves Nouhaud. Aujourd'hui Alain Douaud, Jean-Pierre Bigeon, Renaud Valette et quelques pigistes assurent la pérennité du journal qui constitue face à l'internet, le support papier indispensable qu'on trouve dans sa boîte à lettres, pour communiquer et rester l'outil qui peut favoriser le dialogue comme les échanges.
- Les progrès de l'imprimerie, la modernisation des techniques, la révolution naissante de l'image et de la communication rattrapent le journal qui sera édité désormais en format A4 dès 1995. C'est le premier grand changement qui intervient avec titres en couleur rouge, nouvelle une, nouveau graphisme, plus d'illustrations, une partie magazine et de nouvelles rubriques. Dès lors, le bulletin n'arrêtera pas d'évoluer avec encore des changements en 1997 et en 1999. Lors du millénium, les premières images en couleurs marqueront une nouvelle étape. La suite, le 11 janvier 2002 avec Yannick Pouey, qui sort des imprimeries Sodal à Langon, le premier numéro entièrement en couleurs, suivi d'une nouvelle présentation le 3 décembre 2004. Aujourd'hui, nous en sommes à la date de cette publication au numéro 1732, soit quarante cinq années de fidélité au service de toute la famille du vélo. Merci Monsieur Jack Doyen, vous pouvez être fier de votre œuvre et pour un journal qui parti de rien, est devenu aujourd'hui un outil respectable, dont chaque sportif attend chaque vendredi de chaque quinzaine sa sortie, pour y lire la suite d'un feuilleton, celui consacré au cyclisme de nos régions.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – ANIMATEURS 12 © BERNARD PECCABIN
Réédition d’articles parus sur le blog la Dordogne Cycliste

12 février 2020

MARIUS DUTEIL - (SAISON 1949)

1949, PUIS DÉBUT A RIBÉRAC D’UN TRIO QUI DEVIENDRA CÉLÈBRE

bandeau marius

- Relire l’épisode précédent Marius Duteil.

- Duteil est toujours au Cyclo-Club Périgourdin. Il est âgé de 34 ans et pourtant, il a toujours sa place au haut niveau. Malgré son âge, il gagne souvent et fait connaissance à Mareuil, de jeunes coureurs qui viennent lui rendre visite dans son magasin de Mareuil sur Belle. Parmi eux, deux jeunes vont se lier d’amitié. Mieux, ils vont devenir deux élèves, à l’heure où Marius aspirait à prendre sa retraite. Il va devenir leur professeur, mais pour mieux les conseiller il va avec eux, ceci dès la fin de saison 1949, rejoindre la section cycliste du Club Athlétique Ribéracois, pour une nouvelle carrière. Pour l’heure voici une partie de son palmarès, celui de sa dernière saison au Cyclo-Club Périgourdin, sur lequel on relève une douzaine de victoires.

PALMARÈS DUTEIL EN 1949 (sociétaire au Cyclo-Club Périgourdin).

- 1° Prix Prougent Périgueux, 1° Prix Papazzogli Périgueux, 1° Prix Lanxade Périgueux, 11° Périgueux Saint-Georges (1° Armand Darnauguilhem de Caudéran), 6° Saint-Aulaye (1° Gabriel Pérez d’Arcachon), 10° Prix Lafond Périgueux, 6° Sainte-Foy (1° André Gavelle des Cycles Girondins), 2° La Rochelle (1° Alfred Macorig du Guidon Agenais), 8° La Rochefoucauld (1° Manuel Huguet du Guidon Agenais), 8° de l’américaine de Saint-Aigulin associé à Adams du SA Bordelais, 2° Nersac, 9° Ruelle, 3° Aixe sur Vienne, 1° Neuvic-Planèze, 3° du Championnat des sociétés du Limousin avec le CC Périgourdin (Marius Duteil, Robert Lascaux et Pierre Mounet), 2° Saint-Christophe de Chalais, 11° Ribérac, 5° Circuit International d’Aubeterre (1° Pierre Proust de Saintes), 1° Saint-Astier, 2° La Rochette, 1° Javerlhac, 1° Verteillac, 6° Prix de la Libération à Bergerac en américaine associé à Mounet (1° Rabot/Pontoni de Villeneuve), 6° Piègut (1° Stanislas Urbaniack de l’UCAP Angoulême), 8° La Rochefoucauld, 1° Planèze, 1° Mussidan, 3° Montboyer, 5° Périgueux Les Maurilloux, 3° Villefranche, 6° Américaine de Bergerac associé à Mounet, 3° Prix du Commerce et de l’Industrie de Bergerac (1° Alfred Macorig d’Agen), 3° Terrasson, 2° Montbron, 1° Excideuil, 1° Sigoulès, 1° Le Buisson.
NDLR - Victoire en solitaire de Duteil à Excideuil après 150 kms de course. Il gagne devant Mounet (Périgueux), Bramard (Bordeaux) Ricou (Limoges) et le Belvèsois Grellety qui avait fait figure pendant longtemps de vainqueur mais qui s’effondra sur la fin...

Excideuil

Marius Duteil au Prix d'Excideuil en 1949

- Alors qu’une nouvelle décennie débute, Marius Duteil s’engage à conseiller deux jeunes coureurs. Parmi eux, Jacques Vivier originaire de Verdinas, un hameau de Sainte-Croix de Mareuil, mais aussi le jeune Mareuillais Michel Brun. Ces deux coureurs passent leur temps à consulter l’ancien briscard Marius Duteil. Ils connaissent la valeur de ce coureur hors norme. A cette époque, difficile de trouver meilleur conseilleur pour s’entraîner. Vivier court au VC Nontronnais, Brun est déjà sous les couleurs de Ribérac. Ribérac qui veut monter en puissance et qui offre d’excellentes possibilités à notre trio, pour les engager sous ses couleurs.

 JACQUES VIVIER : né le 9 octobre 1930 à Sainte-Croix de Mareuil (24) lieu-dit Verdinas.
Taille 1,78m, Poids 75 kgs. Débuts en 1949, professionnel de 1952 à 1957. Dernière saison en 1959. Clubs successifs : 1949 Vélo-Club Nontron, Club Athlétique Ribéracois de 1950 à 1952, Cyclo-Racing Club Limousin en 1953, Club Athlétique Ribéracois de 1954 à 1956, Union Cycliste Montponnaise de 1957 à 1959.

DVB

Duteil Vivier, Brun la constitution d'un trio dont va parler beaucoup...

Vivier ou l’imprévisible Golden Boy (par Gérard Descoubès).
- Il avait tout, le style, l’allure et la classe, pendant quelques saisons toute une région sera sous le charme de l’idole. Fausto Coppi lui-même en son temps, le prit sous son aile protectrice et le conseilla. Mais Jacques Vivier était un solitaire, il aimait les grands espaces en pleine nature, il y avait chez le garçon, un côté homme en bois, quelque chose de sauvage, il fut un cow-boy des temps modernes. Le vélo ne fût pour lui qu’une forme d’évasion à travers la France et qu’une façon de découvrir l’Europe. Il n’aimait pas spécialement son sport, aussi ne faisait-il que le strict minimum pour son état de forme. Malgré cela il se constitua un joli palmarès, bien que chez les professionnels, il n’évolua qu’à cinquante pour cent des énormes moyens que tout le monde lui prêtait. Par contre, avec son grand ami Michel Brun, qui fût toujours pour lui un incomparable équipier, ils formèrent un tandem redoutable et redouté de tous. Il restera trois ou quatre années le garçon à l’avenir doré, adulé et soutenu des sportifs Limousins, du Centre-Ouest et du Sud-Ouest. Il servit de modèle à toute une génération de jeunes coureurs, qui révèrent tous à un moment donné, de pouvoir devenir un jour Jacques Vivier. Il fût découvert par Marius Duteil, le père de Francis. A sa retraite cycliste Jacques devint négociant en bois.

PALMARÈS
1949 indépendant Moineau : 1° Saint-Privat des Près, 3° Verteillac

palmarès

 MICHEL BRUN  Né le 30 mars 1931 à Mareuil sur Belle (24). Taille : 1,65 m - Poids : 55 kg. Débuts en 1948, dernière saison en 1958. Décédé le 22 novembre 1972 à Mareuil sur Belle. Clubs successifs : CAR Ribérac (de 1948 à 1952). Cyclo-Racing Club Limousin en 1953. CA Ribéracois de 1954 à 1957. Union Cycliste Montponnaise en 1958.

L’énergie d’un duo magique (par Gérard Descoubès).*
- Au début des années cinquante, on ne voyait jamais Michel Brun sans Jacques Vivier et vice versa. Ces deux-là étaient inséparables, ensemble ils domestiquaient les courses les plus difficiles avec une facilité dérisoire.
- Les deux poulains de Royal Fabric étaient intouchables dans leur région, ils créèrent une émulation certaine chez les jeunes cyclistes limousins et chez ceux des départements voisins à la Dordogne. Michel Brun n’avait pas la classe pure de Vivier, mais il possédait une volonté farouche et une énergie hors du commun, ce que l’un faisait dans la facilité, l’autre le réalisait dans la douleur. Formidable passeur de bosses et solide rouleur de surcroît, sa vitesse de jambes exceptionnelle lui permettait de rouler souple et d’avoir une bonne vitesse terminale.
- Très jeune dans la carrière, il se mesurera aux "Pros" dans Paris-Nice, qu’il put terminer, la tâche semblant être au-dessus de ses moyens du moment. Peut-être n’était-il pas encore prêt pour de telles confrontations qui étaient quand même autre chose que les courses dans sa région. En fin de saison, Michel bien que n’ayant eu aucune ascendance sur la victoire finale de la Route de France, remportera deux beaux succès partiels.
- Dès 1954, son étoile commença à pâlir, même s’il devait continuer des années encore à faire un travail énorme pour Jacques Vivier dans les courses régionales, sa carrière peut laisser des regrets quelque part à tous ceux qui l’aimaient. On peut se demander si Michel a vraiment connu la plénitude de ses moyens, puisqu’il mit somme toute un terme assez tôt dans sa carrière.
- Deux autres Brun firent des courses, ses frères Jacques, né le 10 avril 1952 qui fut un bon indépendant et qui enleva quelques belles épreuves entre 1949 et 1955, qui courut à la même époque avec un peu moins de réussite, ce dernier était le père de Frédo Brun, l’ancien professionnel de chez Peugeot, qui prit le départ d’une dizaine de Tour de France pendant le décennie quatre-vingt.
- Après le vélo, Michel ouvrira une auto-école et créera un Taxi-Ambulance. Il sera victime d’un infarctus pendant une sieste.

PALMARÈS
1948 amateur : 1° Châtenet sur Charente
1949 amateur : non connu

Garage Duteil bis

Le garage de Marius Duteil place du marché aux bois devient
le PC des coursiers et notamment celui de Vivier et de Brun sur notre photo

LES TROUPES FOURBISSENT LEURS ARMES AU
CLUB ATHLÉTIQUE RIBÉRACOIS
MARIUS DUTEIL EN SERA LE CHEF (reportage)

 Ribérac (Dordogne), le 19 janvier 1950 - Chaque jour fortifie nos espoirs dans la bonne marche de la section de cyclisme du Club Athlétique Ribéracois. Rien n’est négligé pour que la saison de notre section soit matériellement magnifique et moralement enthousiaste. Ce fait s’est hautement manifesté lors de l’assemblée générale tenue le 8 courant au café Français. Tous les membres du bureau sortant ont été réélus à l’unanimité, de même que M. Ballon et Sillon nouveaux candidats.
- Et une fois constitué, immédiatement le bureau a cru devoir attirer l’attention des comités locaux désireux de lui confier de nouveau l’organisation de leurs épreuves - le succès qu’ils obtinrent l’an dernier fut de tout premier ordre - sur les délais qui conformément aux règlements de la FFC sont au minimum d’un mois avant la date où ces dernières doivent être courues. Puis ce rappel important étant fait, le club procéda à la revue de ses coureurs, leur donnant déjà conseil de se rassembler afin de s’entraîner.
- La section aura donc comme coureur leader Marius Duteil, champion du Limousin en 1947, vainqueur du 1° Grand Prix de Ribérac devant Berton. Ce routier a conquis la vedette depuis longtemps. Portant les couleurs de Rochet, domicilié à Mareuil sur Belle, où il tient un important magasin de cycles, Duteil a connu la victoire sur toutes les routes de la région. Il aura la rude tâche de diriger les effectifs Ribéracois et de les instruire. Nul ne doute chez nous qu’il s’en acquittera avec conscience et avec toute la compétence que nous lui connaissons.
- Le crack aura sous ses ordres en premier lieu, ses poulains Vivier et Brun. Deux jeunes, Vivier surtout qui ayant déjà fait parler d’eux l’an dernier en Limousin feront tout leur possible, nous en avons la certitude, pour acquérir encore les honneurs de la presse dans notre région et de nouveau dans celle qui lui sont limitrophes.
- En outre de cet intéressant tandem, venu se ranger sous ses couleurs, le CAR alignera ses beaux espoirs : Lacoste et Duphil. Le premier titulaire de neuf victoires et de douze places de second l’an dernier et passé de quatrième en deuxième catégorie ; le second Duphil neuf fois lauréat. Ensuite deux routiers courageux seront là avec Montagut et Armandie et enfin plusieurs débutants. Dans ces conditions, nous pensons ne pas nous tromper en avançant que dès la belle saison venue, l’équipe du Club Athlétique Ribéracois fera parler d’elle en Limousin, voire même ailleurs.
Signé : Georges Lerga

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - MARIUS DUTEIL (4) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1950 Une année euphorique pour le trio Brun, Duteil, Vivier
(Publication écrite avec l’aimable autorisation de Gérard Descoubès)

12 février 2020

1995 - LE CYCLISME, SON ACTUALITE (7° semaine de la saison)

IL Y A 25 ANS EN DORDOGNE ET EN AQUITAINE

10 au 16 Février 1995

- Le 6° Trophée des Champions disputé au château La Croix Laroque à Fronsac revient aux coureurs nationaux. Si Régis Duros a lancé la course, c’est Cyril Bonnand (CSM Persan) qui met tout le monde d’accord par ses accélérations successives. Daniel Pagnier (CSM Persan) prend la deuxième place devant le Belge Van Santvliet. Chez les juniors/espoirs Miguel Martinez assure la suprématie du CSM Persan tandis que chez les cadets, c’est Mickaël Estève (Pédale Faidherbe) et champion d’Aquitaine sortant qui remporte le bouquet.

Delrieu

Le Breton David Delrieu vainqueur à Urrugne lors de l'Essor Basque

- Le Tour du Labourd première épreuve de l’Essor Basque a vu le succès du Breton David Delrieu (Côtes d’Armor). L’ancien champion d’Auvergne n’a pas tardé pour briller sous ses nouvelles couleurs lors de cette épreuve disputée le 11 février entre Ciboure et Urrugne. Limoges (Cahors) et le Canadien Anand (Bernard Sports) sont sur le podium. Le lendemain entre Bidart et Bayonne c’est encore un coureur des Côtes d’Armor qui prend la pôle position du Prix Bannes, avec Mickaël Boulet mais cette fois devant le Vendéen Bricaud et Jan (Asptt Paris)
- L’Essor Basque poursuit sa chevauchée après les trois premières courses déjà courues. Le 16 février, c’est entre Saint-Jean de Luz et Saint-Péé sur Nivelle que les meilleurs nationaux s’expliquent. Et c’est Xavier Vadrot (Asptt Paris) qui perpétue la tradition d’une victoire pététiste après celle de Leroscouet en 93 et celle d’Emmanuel Hubert en 1994. Franck Morelle (Mantes) et Dominique Péré (Créteil) occupent les deux autres marches du podium.

zabou

ÉCHOS DE DORDOGNE

- Satisfaction à la Pédale Faidherbe où Mickaël Estève et Guillaume Carreau ont réussi une belle prestation en prenant les deux premières places de l’épreuve de Fronsac.
- C’est sous la direction de Pascale Ranucci qu’Elisabeth Chevane-Brunel (en médaillon) et Sophie Swaertvaeger sont parties suivre un stage en Provence au sein de l’équipe de France. Un stage qui se terminera par une course à La Londe des Maures, là où la saison passée Zabou était rentrée victorieuse.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - 1995/7° SEMAINE © BERNARD PECCABIN
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