Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

RETRO VELO DORDOGNE

22 février 2020

CREYSSAC - SON PALMARÈS

LES BELLES PRIMES DE CREYSSAC

- Creyssac a été une épreuve particulièrement primée, notamment lorsque Michel Desmoulin occupait les fonctions de maire et de Président du comité des fêtes. Beaucoup de coureurs venaient y courir, juste quelques jours après le critérium d’Augignac, lors des fêtes de la Saint-Barthélémy. On a tout d’abord vu les cadets, les juniors puis les toutes catégories en découdre sur un circuit très difficile. Mais Creyssac a connu aussi sa période de galères avec peu de coureurs au départ, sans doute à cause de la rudesse de son parcours exigeant. Dommage, car sur les bords de la Dronne on a assisté à de solides parties de manivelles avec tour à tour des contrôles techniques assurés par le CC Périgueux, l’ASPTT Périgueux, le CCP Nontron et enfin le CA Ribérac. La dernière édition date de 2007, l’année du triomphe de l’Arménien d’Artix, Thiran Korkotian... Cette commune peuplée à peine de 100 habitants a particulièrement œuvré pour le cyclisme, mais curieusement,, ce sont les cyclistes qui n’ont pas rendu en échange leur fidélité pour participer en nombre respectable à ce rendez-vous... Aujourd'hui un vide grenier remplace la manifestation de ce village...

Creyssac 2004

Podium édition 2004 avec le succès de Stéphane Reimherr

Palmarès connu de l’épreuve : 1951 Max Maury (Bordeaux), 1983 Pascal Peyramaure (UC Brive), 1984 Eric Raud (CC Périgueux), 1987 Nicolas Fiacre (Asptt Périgueux), 1997 Jean-Luc Besse (CA Périgueux), 1998 Ludovic Guionie (GC Bergerac), 1999 Cyril Ribardière (AC Châtellerault), 2000 Christophe Cuménal (CC Périgueux), 2001 David Fillon (UCAP Angoulême), 2002 Gilles Canouet (CC Marmande), 2003 Julien Lamy (VC Tulle), 2004 Stéphane Reimherr (CC Périgueux), 2005 Yoann Poirier (CC Périgueux-Dordogne), 2006 Guillaume Alvès (UC Artix), 2007 Thiran Korkotian (UC Artix).

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – CREYSSAC © BERNARD PECCABIN
Réédition d’articles parus sur le blog la Dordogne Cycliste

Publicité
Publicité
21 février 2020

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - AVIS AUX LECTEURS

RVD

- "La Dordogne Cycliste" et "Rétro Vélo Dordogne" sont deux blogs que j'administre. L'un avec l'autre constituaient une complémentarité. Depuis l'arrêt de la Dordogne Cycliste, les liens contenus dans le présent blog ne sont plus valides, pour ceux qui nous reportaient sur ce blog aujourd'hui supprimé. Je vous prie de bien vouloir en tenir compte.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - A MES LECTEURS © BERNARD PECCABIN
Réédition d’articles parus sur le blog la Dordogne Cycliste

21 février 2020

LISLE - SON PALMARÈS

DE BELLES FÊTES ET UN GRAND PRIX CYCLISTE

- C’est à la mi-août et pour les fêtes de la Saint-Roch que le Prix de Lisle se déroulait. Il a été organisé par le CC Périgourdin puis par la JS Astérienne. Il y avait foule aux abords de la place des Banquettes et on a assisté ici aussi à de belles empoignades. L’épreuve s’est déroulée le mardi, c'est-à-dire le jour du marché de cet important village du Périgord Blanc. Après le marché du matin suivi du repas du midi dans un des restaurants du coin, les gens restaient pour applaudir les coureurs. Alain Laval, Michel Brun et Lucien Sautier ont été de ceux qui ont réussi le doublé. Dans les années 1990, cette course se prêtait toujours à de sempiternelles discussions avec la traversée d’une portion pavée qui ne faisait pas du tout plaisir aux coureurs. Si bien que cette course, avait hérité du nom de petit Paris-Roubaix, avant de s’éteindre définitivement après le millénium. Lisle c'est aussi la patrie de René Montagut, le vainqueur de 1953.

Lisle 23

En 1971, victoire de Claude Hue

Palmarès connu de l’épreuve : 1952 François Gourmelon (RC Mussidan, 1953 René Montagut (CA Ribérac), 1954 Michel Claverie (Pédale Faidherbe), 1956 Michel Brun (CA Ribérac), 1957 Michel Brun (CA Ribérac), 1959 Roger Saintonge (Pédale Nontron), 1960 Yves Gourd (AS Eymet), 1961 Marius Archambaud (CC Périgueux), 1962 Francis Le Pemp (CC Périgueux), 1964 Duvaleix (CC Périgueux), 1965 Jacky Giraud (Angers), 1966 André Trochut (VC Charron), 1967 Marc Carrett (CC Périgueux-Angleterre), 1968 Lucien Sautier (CRC Limoges), 1969 Lucien Sautier (CC Périgueux), 1970 Patrick Raymond (US Bouscat), 1971 Claude Hue (CC Périgourdin), 1973 Jean-Marie Valade (EC Foyenne), 1974 Jean-Claude Mespoulède (CC Périgourdin), 1979 Pichon (Fontenay), 1982 Patrick Audeguil (UC Villeneuve), 1983 Bruno Avezou (CA Bèglais), 1984 Alain Laval (UC Villeneuve), 1985 Alain Laval (UC Villeneuve), 1986 Michel Larpe (AJ Montmoreau), 1987 Claude Aigueparses (UC Sayat), 1988 Sylvain Abadie (Stade Cadurcien), 1989 Eric Martel (VS Villefranche), 1990 Karim Souchon (Royan), 1991 Christian Top (Pédale Faidherbe), 1992 René Desco (AC Nersac), 1993 Bernard Bodin (ASCA Bergerac), 1994 Roland Lefeuvre (Cycle Poitevin), 1995 résultats non publiés, 1996 Bruno Blangeois (Guidon Pellegruen), 1997 non couru, 1998 Jean-Claude Delage (Guidon Pellegruen), 1999 Guillaume Saunier (GC Bergerac), 2000 Bruno Marches (UC Villeneuve.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - LISLE © BERNARD PECCABIN
Réédition d’articles parus sur le blog la Dordogne Cycliste

21 février 2020

MICHEL BRUN – SAISON 1951

1951 - CHEZ ROYAL FABRIC

- Relire la publication précédente. (la saison de Jacques Vivier)

- Michel Brun d’un tempérament moins robuste que Vivier n’a pas le feu sacré de son camarade, mais il n’en possède pas moins des qualités remarquables. Cette saison 1951 restera gravée dans les annales de leur club. Brun accompagne de plus Jacques Vivier, son ami et leader à la Route de France, au Circuit du Cantal, cumule de nombreux succès (lire palmarès) réalise un beau Tour de Dordogne et surtout un Prix Lafond où il a écrasé la course de par sa présence.
- Toujours est-il que le trio s’entend comme des larrons en foire. Duteil on a vu a réalisé une belle saison, tout comme Vivier, si bien qu’il naît un petit différend entre les habitants de Mareuil, qui pestent contre les journaux qui mentionnent lors des classements le club de Ribérac, alors que ce sont des enfants de Mareuil qui se distinguent... (lire en bas de cette publication).

photo 023

Michel Brun vainqueur au Grand Prix des cycles
Lafond à Brive terme de la 1° étape

1951 indépendant Chez Royal-Fabric (Club Athlétique Ribéracois) : 1° Saint-Front de Pradoux, 1° Prix de la foire exposition à La Force, 1° Mareuil sur Belle, 1° Brigueil le Chantre, 1° Saint-Bonnet sur Briance, 1° Montpon sur l’Isle, 1° Oradour sur Vayres, 1° du GP des cycles Lafond à Périgueux (vainqueur d’une étape), 1° d’une étape de Loire-Océan, 1° Aix sur Vienne, 1° indépendant au GP de La Couronne, 1° La Rochette-Saint-Angeau, , 1° du Grand Prix Brivor à Brive, 1° du GP du Populaire à Limoges, 2° du Circuit du Cantal (1° Vivier), 1° Grand Prix d’automne à Limoges patronné par la Populaire du Centre, 2° du Tour de la Dordogne (1° Dolhats), 3° Championnat du Limousin route (1° Marcel Guitard), 1° Circuit Aixois, 2° Prix Antonin Reix à Saint-Junien (1° Pineau Agen).

PRIX D’AIXE SUR VIENNE (reportage).

- Ce sont 45 coureurs qui prennent le départ, parmi les quels ce que l’on appelle les plus costauds de la région (Vivier, Dufraisse, Rigout, Danguillaume, Bernard, etc...). On passe sur la première partie de la course, certes riche en péripéties pour aller directement sur le 7° des dix tours que comporte cette 16° édition. A ce moment là il ne reste plus en course que les grands et la course continue de s’animer.
- La côte du Portail nous montre un Dufraisse magnifique d’aisance. Aussitôt après, Vivier met le feu aux poudres. Il a pris vite 100, puis deux cent mètres. Brun tente de le rejoindre mais Dufraisse ramène. Rigout démarre, suivi par Duteil à qui Commerie emboîte le pas. A Aixe, Vivier a 1’05s sur le peloton que Commerie mène à vive allure, mais duquel Rigout a disparu. Une crevaison aux Charmettes l’a stoppé. Vivier perce et le peloton le dépasse. Au sommet de la côte du Portail, Danguillaume attaque. Brun saute dans sa roue, imité aussitôt par Commerie et Dufour tandis que Marinier paye ses efforts. Vivier passe cette fois mais avec 40 secondes de retard, Rigout avec 1’30s.
- Après la côte Vivier force l’allure. Bien posé sur sa machine, avec une régularité mécanique, il appuie sur les pédales. Le compteur de notre voiture monte jusqu’à 50 et 70 dans la descente sur la gare de Beynac. Sans se désunir, Vivier accélère encore et rejoint au moment où Danguillaume, Commerie, Bernard et Dufraisse démarrent successivement. D’ailleurs jusqu’à Aixe les démarrages se succèdent.
- Au 9° tour, avant la gare de Beynac, Dufour prend le large et il aborde le dernier tour avec 200 m d’avance sur le peloton que Vivier et Bernard conduisent. Nous apprenons que Rigout abandonne, une seconde crevaison étant venue l’handicaper. Fourgeaud en avait fait de même après l’arrêt d’Auvert. Le dernier tour emprunte une autre boucle, celle de la côte de Verneuil, abordée par le peloton tout entier, fort de seize hommes que nous allons retrouver à l’arrivée.
- C’est R. Danguillaume qui le premier met le nez à la fenêtre. Le peloton s’étire, Barruche puis Simon sont lâchés. Aussitôt après Dufraisse démarre, suivi par Vivier et Brun. Les trois plus forts sont en tête. C’est logique, Bernard essuie une légère défaillance au moment de l’attaque décisive. Les autres ne peuvent suivre le train imposé par Dufraisse, qui pousse un peu plus fort dans la traversée de Verneuil. Dans la côte, le gars de Razès semble le plus fort, mais les deux Ribéracois sont derrière lui. A Landouge nous pointons Dufraisse, Vivier et Brun. Plus loin Commerie, Duteil, Danguillaume. Ensuite Hébras, Thouard, Bernard, Dufour Danguillaume Marcel, Aufort, Lambert, Raynaud et enfin Barruche et Simon. Dans la dernière descente sur Aixe, Brun s’échappe alors qu’il mène devant Vivier qui à l’arrivée réglera Dufraisse au sprint...
Le classement : 1. Michel Brun (CA Ribérac) les 145 kms en 4h13’, 2. Jacques Vivier (Ribérac) à 30s, 3. Dufraisse (UV Limousine) m.tps, 4. R. Danguillaume à 1’36s, 5. M. Danguillaume à 2’00s, 6. Marius Duteil (Ribérac), 7. Commerie, 8. Bernard, 9. Dufour, 10. Raynaud, etc...

photo 30

Michel Brun en tête en haut de la côte de Rouffignac lors du Prix Lafond
(Périgueux-Brive-Périgueux)

GRAND PRIX D’AUTOMNE DU POPULAIRE DU CENTRE.

- Le trio Ribéracois contrôle le GP d’automne et Michel Brun triomphe au sprint à Limoges devant Renaud, Réjasse qui fit une course sensationnelle et Rippe. Ce grand prix d’automne, revanche des Boucles de la Gartempe a connu le succès que l’on était en mesure d’en escompter. Un lot important de coureurs, tant par le nombre que par la qualité se sont livrés un duel sans merci au cours duquel les meilleurs ont triomphé. Quarante coureurs sont rassemblés devant la Plage (route d’Aixe) et l’appel commence. Il y a des défections, mais tout à coup un cri : voilà Jean-Marie. En effet Cieleska qui avait pris un taxi arrive une minute avant que le départ ne soit donné et déjà des groupes discutent ! C’est un sérieux client, il va falloir s’en méfier !
- Nous allons directement à 50 kms du but où seize hommes sont en tête. Les attaques fusent de partout. C’est d’abord Michel Brun qui tente de partir, protégé par Vivier et Duteil. Aussitôt après Cieleska tente de prendre le large, rien encore. C’est au tour du jeune Réjasse de partir, celui là personne ne s’en méfie. Renaud saute dans sa roue et ça y est le trou est fait. Dufraisse tente de ramener le peloton sur les deux fuyards, Brun sentant le danger tente à son tour de fausser compagnie au peloton, mais celui-ci veille...
- A Nantiat nous notons les positions suivantes. En tête Réjasse et Renaud, à 1’50s le peloton. A Chamboret, Dufraisse crève, mais il fera un retour sensationnel sur le peloton véritablement déchaîné. Réjasse et Renaud tiendront-ils jusqu’à Limoges ? Ils se relaient parfaitement, mais visiblement ils souffrent. A Conore, Brun très frais démarre sec. Aymard et Rippe sautent dans sa roue, Aymard ne tiendra pas longtemps le train et sera réintégré dans le peloton. Dans Fregemont les deux premiers maintiennent leur avance, soit 500 mètres sur Brun et Rippe, mais en haut de la Poitevine, ils se font rejoindre. Dès lors la course est jouée. Nos quatre gaillards se présentent sur le stade municipal et Brun le plus frais des quatre gagne au sprint.
- Brun nous disait à l’arrivée : "Il fallait être très bien pour gagner, je crois qu’aujourd’hui on ne dira pas que c’est le hasard qui l’a voulu". En effet, disputé à 39 km de moyenne, ce Grand Prix d’Automne a été vraiment une revanche des boucles de la Gartempe, mais aussi peut-être une revanche du championnat du Limousin. Il nous a permis de connaître un homme en le jeune Réjasse qui sut tenir jusqu’au bout en compagnie de Renaud, malgré la meute déchaînée à leurs trousses.
Le classement : 1. Michel Brun (Ribérac), 2. Renaud, 3. Réjasse, 4. Rippe, 5. Vivier, 6. Aymard, 7. Girard, 8. Forlini, 9. Bernard, 10. Lintilhac, 11. Duteil, 12. Dufraisse, 13. Le Floch, 14. Mancicidor, 15. Frankowski, etc...

photo 026

Marius Duteil, André Commerie et Michel Brun lors du protocole
à Périgueux du GP des cycles Lafond

 VIVIER, BRUN et DUTEIL ONT RÉPARÉ UNE LACUNE DU GUIDE MICHELIN
Ils ont appris aux français à connaître Mareuil !
(Rififi entre Mareuil et Ribérac).

- Mareuil sur Belle petit bourg de huit cent âmes, se tasse gentiment  dans sa vallée sur la route nationale Périgueux-Angoulême. Rien de particulier n’en retient l’attention sinon, pour quelques initiés qui aiment le charme des vieilles pierres, les ruines d’un vieux château historique, seul témoin d’époques définitivement révolues. Tout y respire le calme et la tranquillité. La vie s’écoule là comme dans tant d’autres bourgades de France, sans grandes passions, sans heurts violents, suivant le rythme lent et sûr de la campagne.
- Rien donc ne semblait devoir signaler Mareuil au monde extérieur puisque même dans le guide Michelin actuel, édité en 1948, Mareuil fut proprement oublié.
- Et cependant depuis deux ans, mais surtout en cette année 1951, trois hommes du pays se sont chargés de porter haut et loin le nom de notre petite cité.
- Quel est le fervent du cyclisme ou même le profane qui n’a entendu parler du "célèbre trio Ribéracois", composé des non moins célèbres coureurs Duteil-Vivier-Brun. Ribéracois ? soit... Les Mareuillais ne sont pas jaloux et reconnaissent volontiers que le club cycliste de Ribérac, auquel appartiennent nos trois champions, a fait beaucoup pour eux, mais nos bons amis de Ribérac ne nous en voudrons pas si, quand même, nous revendiquons un peu de leur gloire pour notre clocher.
- Quel est celui qui pourrait dire à coup sûr combien de fois ces trois noms furent cités dans les journaux et à la radio ? Il n’est guère de dimanches d’été sans que nos amis de radio Limoges ne nous aient claironné une victoire de l’un d’eux et guère de lundi où leurs noms ne fussent étalés dans le titre des comptes-rendus, donnés par les éditions sportives.

Brun

- Ils ont remporté cette année une quarantaine de victoires dans plus de dix départements. Des vraies, des solides. Nous ne voudrions vexer ni critiquer personne, mais il nous est tout de même permis à nous, Mareuillais de dire que notre trio n’a remporté en effet que des victoires qui comptent.
Certes, nos trois hommes ne marchandent pas leur peine. Ils n’hésitent pas à aller se mesurer aux gros bras du cyclisme, aussi pouvons nous dire qu’ils sont connus de tous les grands champions.
- Trois hommes ? Ne devrait-on pas plutôt dire un homme et deux gamins, car si Duteil marche allégrement sur ses 37 ans, Jacques Vivier a eu 21 ans le mois dernier et Michel Brun n’a encore que vingt ans et demi.
- Inutile d’ailleurs de les présenter plus amplement. Chacun sait que Duteil, coureur régional, réputé et connu dans tout le Sud-Ouest, l’homme sérieux et posé, consciencieux, aimant son métier de coureur cycliste, le pratiquant avec cœur et honnêteté, celui qui en presque vingt ans de compétitions, a passé plus de 350 fois la ligne en vainqueur, a pris sous sa coupe, voici deux ans, les deux petits débutants qui ont mis en lui toute leur confiance. C’est lui qui leur a imposé un programme d’entraînement, qui leur a appris ce qu’ils connaissent du sport cycliste. C’est grâce à ses judicieux conseils que les deux gosses ont monté si rapidement dans l’échelle des valeurs et ont glané tant de lauriers ainsi d’ailleurs qu’un joli pécule.
- Il les aime bien ses petits et lui, l’homme à l’apparence froide et impassible, a eu plus d’une fois les larmes aux yeux en les voyant remporter de grandes victoires. En revanche eux aussi l’aiment bien, ils savent ce qu’ils lui doivent. Pour eux il est le patron et l’ami qu’ils estiment et écoutent religieusement. Pas question de discuter quand "M’sieur Duteil" a parlé et malgré leurs succès, malgré leur gloire, ils ne font rien que "M’sieur Duteil" n’ait approuvé. C’est lui le cerveau de l’équipe, eux sont les exécutants.
- La saison 1951 se présentait d’une façon incertaine du fait que Vivier accomplissant son service militaire, n’aurait peut-être pas la forme de l’an passé. Il eut la chance de trouver des chefs sportifs qui lui permirent de s’entraîner. Il les récompensa de la plus belle et de la plus élégante manière, en leur remportant le titre de Champion de France Militaire, ce qui, vous n’en doutez pas, fit grand bruit dans la caserne.
- Outre ce titre de champion de France, il en ramena un autre dont le retentissement fut grand, non seulement dans sa région, mais aussi sur le plan national. Il gagna la Route de France réservée aux espoirs de moins de 25 ans. Quinze étapes, 3 000 kilomètres. Il prit le maillot jaune dès la quatrième étape et le conserva envers et contre tout jusqu’à Paris. Quel beau rêve pour un gamin de 20 ans ! Tourner sur la piste du Parc des Princes devant 30 000 spectateurs avec le maillot jaune sur les épaules et le bouquet du vainqueur sur le guidon. Les millions d’auditeurs de la radio nationale apprirent ce jour là que Mareuil sur Belle comptait dans sa population un authentique champion.
- De son côté, Michel Brun, longtemps handicapé par un genou récalcitrant, fit de très belles choses. Ses victoires dans le Grand Prix Lafond (deux étapes), Loire-Océan (une étape), Grand Prix Brivor à Brive (210 kms), les boucles de la Briance (150 kms) et celle du Populaire du Centre à Limoges (180 kms), toutes remportées devant des professionnels cotés, furent les plus marquantes d’une bien belle série.
- Nos deux compères, qui s’entendent comme larrons en foire, terminèrent magnifiquement leur saison, en remportant détaché (Vivier 1°, Brun 2°) le Tour du Cantal (250 kms) qui compte parmi les classiques françaises. Tous deux battirent le record de l’épreuve détenu précédemment par Duteil lui-même ne voulant pas être en reste, s’en fut gagné seul à Limoges et à Poitiers. Il eut d’autres places de premier à son actif et aussi quelques places de second derrière l’un ou l’autre car il arrive souvent que notre trio classe deux hommes ou même les trois aux places d’honneur.
- Et maintenant la saison est finie. Les lampions sont éteints. Duteil gère son magasin de cycles, Michel Brun a repris le volant du camion paternel et effectue des transports. Quand il fait beau, le maître et l’élève vont à la chasse ensemble. Vivier est toujours militaire mais on le voit souvent à Mareuil.
- La gloire ne leur a pas tourné la tête. Ils sont restés les deux bons petits drôles, simples, corrects et affables qu’ils étaient. Et pourtant ils ont reçu de belles propositions de grandes maisons de cycles. Notamment du plus grand directeur sportif de France lequel s’y connait en champions.
- Nous croyons pouvoir dire qu’étant donné leur âge, ils préfèreraient rester encore une saison dans la région pour parfaire leurs connaissances. Ils monteront encore probablement leurs fidèles "Royal-Fabric" qu’ils ont déjà si souvent conduites à la victoire.
- Mais d’ores et déjà, leur renommée a franchi les limites régionales et la semaine dernière la firme française qui fabrique les fameuses chaussures cycles "Dep" que portent les grands champions et avec lesquelles ils ont remporté toutes leurs victoires, a offert un déjeuner à notre trio. Déjeuner au cours duquel des contrats de publicité furent signés et où il fut question de créer pour la prochaine saison un modèle "compétition spéciale Vivier".*
-
Rançon de la gloire ! Rançon de succès passés ! Puissent cette gloire et ces succès se confirmer dans l’avenir. C’est sans doute leur vœu le plus cher, ce sera aussi celui de tous leurs amis.

Camille MATHONNIERE (Mareuil)

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – MICHEL BRUN (1951) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1952 Les jeunes ne veulent pas se passer du vieux Duteil

20 février 2020

JACQUES VIVIER – SAISON 1951

JACQUES VIVIER GAGNE LA ROUTE DE FRANCE

- Relire la publication précédente.

- Au seuil de cette saison 1951, Jacques Vivier et son grand rival André Bernard vont s’entendre comme des frères pour faire échec à André Dufraisse. Les deux coureurs parmi tant d’autres signent chez Royal-Fabric qui a pour chef de file l’ex-champion de France professionnel Eloi Tassin. Vivier fait son service militaire à Périgueux mais s’entraîne et fait beaucoup de culture physique. Il se sent en grande forme avec 2500 kms dans les jambes pour l’heure. Même si son régiment doit partir pour l’Allemagne, il pense bien rester dans son Périgord, ayant promis à son capitaine de ramener le maillot de Champion de France militaire.
- Jacques Vivier dispute la première Route de France et remporte l’épreuve. Puis il ajoute dans sa musette le Circuit du Cantal, une épreuve difficile et devient à la grande satisfaction de ses cadres officiers et sous-officiers, Champion de France Militaire. En faits Vivier gagne un peu partout, malgré sa situation sous les drapeaux. On le voit, le trio Duteil-Vivier-Brun fonctionne plus que jamais...
- Anecdotes : En 1951, la marque de chaussures "DEP" celles que tous les coureurs portaient, firent signer un contrat "Publicitaire" à Jacques Vivier, pour sortir un modèle compétition "Vivier".

Vivier à Aixe

Jacques Vivier en course lors du 15° Circuit Aixois qu’il terminera en 3° position

- 1951 indépendant Royal-Fabric Wolber (Club Athlétique Ribéracois).

- 1° Route de France en quinze étapes et vainqueur de la 2° étape Auxerre-Dijon (lire article ci-dessous), 1° Circuit du Cantal (lire article ci-dessous), Champion de France militaire route(*), Champion des 4° et 3° régions militaire sur route, 1° Saint-Aulaye, 1° Circuit du printemps à Périgueux, 1° Grand Prix de l’armistice à Périgueux, 1° La Rochefoucauld, , 1° Miallet, 1° Sarlat, 1° Prix des grands vins à Villefranche de Lonchat, 1° GP de la ville de Limoges, 1° Prix Jacques Moujica à Châteauneuf sur Charente, 1° Beaulieu sur Dordogne, 5° GP du Populaire du Centre (1° Brun), 2° Championnat du Limousin route (1° Marcel Guitard), 2° Aixe sur Vienne (1° Brun), 2° Saint-Mathieu (1° Allory), 2° Tour de la Dordogne (1° Albert Dolhats sur cycle Elvish), 2° Belvès (1° Robert Castelin de Marseille) (lire article ci-dessous), 3° Circuit Aixois (1° Marius Duteil)
(*) C’est à Dijon que s’est couru ce championnat de France et sur une distance de 145 kms où Jacques Vivier est arrivé seul et avec 4’27s d’avance sur Mazet deuxième, 5’29s sur Léocat troisième, suivi par le peloton où on remarquait dans l’ordre Borde, Pardon, Formet, Leyneburger, Blondeau, Marcy et Massip.

BELVÈS : LA COURSE REMARQUABLE DE JACQUES VIVIER

Vivier Identité

BELVES. - Le 7° Grand Prix de Belvès a obtenu un succès égal à celui du Tour de la Dordogne, couru la veille. Une foule dense se pressait tout autour du circuit d’environ six kilomètres, à couvrir vingt fois. D’une extrême dureté, le parcours a fait de nombreuses victimes. La plus remarquable fut évidemment Dolhats. Celui-ci avait triomphé dans le Tour de la Dordogne avec une telle aisance qu’on pouvait supposé de voir rééditer son exploit. Il n’en fut rien, il rentra dans le rang et abandonna exténué. Bon nombre de grandes vedettes se sont "cassés" les jambes dans la dure côte de Belvès. Cette rampe opéra vite une sélection.
- Darnauguilhem et Vivier, d’abord, animèrent le début de la course. D’une allure souple et facile, ils attaquaient et passaient avec facilité la principale grosse difficulté.
- Mais derrière, dans le peloton, qui compta jusqu’à 1’30s de retard, on ne chômait pas. Laurédi, Lucien Lazaridès, Lorca et Castelin contre-attaquèrent sérieusement et le peloton, sous leur impulsion, s’étira vite. La course fut alors jouée et après que ces cinq hommes eurent rejoints les fugitifs, ils lâchèrent le Belvèsois Darnauguilhem, qui ne tarda pas à abandonner.
- Dans le peloton poursuivant, on enregistra alors abandons sur abandons, tant et si bien qu’en fin de course, il ne resta plus que quinze hommes. Comme nous l’avons déjà dit, ce circuit est sans pitié. Pourtant, certains "gros bras", au départ, pensaient tout avaler, notamment Dominique Canavèse, inexistant dans le Tour de la Dordogne, où il ne fit que quelques kilomètres et regagna sa chambre sans tarder. Il réédita au Grand Prix de Belvès. Drôle de manière d’honorer un contrat. Rémy l’imita et beaucoup d’autres encore : Moineau, Berton, Emile Teisseire, etc … se firent rejoindre comme à plaisir (tout coureur étant doublé devant quitter la course) et regagnèrent béatement leurs pénates.
- Heureusement que Laurédi, Lucien Lazaridès, Castelin se rachetèrent. Mais nous tenons surtout à souligner la conscience professionnelle de Decanali, une des rares vedettes à terminer les deux épreuves. Vivier (en médaillon) promet beaucoup. Sans une chute qui l’handicapa lors de la première épreuve, il n’aurait pas été loin du vainqueur. Signalons en terminant que, tout au long du parcours du Tour de la Dordogne, M. Berthozat, speaker de l’agence Monlong, avec sa verve habituelle, renseigna la foule des villes et villages traversés sur la position des coureurs. Dans le Grand Prix de la ville de Belvès, il fut un chasseur de primes émérite, ce dont ne se sont pas plaints les coureurs.
Le classement : 1. Robert Castelin (Marseille) les 110 kms en 3h 02’ sur cycle France Sport, 2. Jacques Vivier (Royal Fabric-CA. Ribérac), 3. Floch, 4. Lucien Lazaridès, 5. Lorca, 6. Laurédi tous même temps, 7. Demanges à 2’ 05s, 8. Cieleska à 2’ 15s, 9. Jacques Pineau, 10. Dufraisse, 11. R. Prouzet m.tps, 12. Decanali à 2’20s, 13. Londéro à 2’ 40s, 14. Dussault à 2’ 43s, 15. Bermudez.
Tous les autres coureurs ont abandonné.
NDLR : La veille Vivier avait terminé deuxième du Tour Dordogne couru de Belvès à Belvès sur 270 kms ! C’était vraiment l’époque des forçats de la route...

PREMIÈRE ÉDITION DE LA ROUTE DE FRANCE

- Avec André Dupré, Daniel Dihars, tous deux de Sainte-Foy la Grande, avec le tandem Ribéracois Jacques Vivier-Michel Brun, le Rochelais Pérez et Pinaud de Montauban, la Route de France-Tour de la Gaule a bien débuté pour la région. En effet Dupré et Dihars ont fait respectivement premier et second à Auxerre, lieu d’arrivée de la première étape de cette belle épreuve. De son côté Vivier a enlevé à Dijon la seconde, où le coureur Bon de l’île d’Oléron a fait 6°. Brun s’est classé 11°, Pérez 12° et Jules Pinaud 13°. Enfin à l’issue de cette deuxième étape, André Dupré occupait la première place au classement général, suivi de Vivier à 22 secondes. Remarquons à ce propos qu’ayant été retardé lors de la première étape, où il est 5°, Vivier dont la grande classe est indiscutable, apparaissait dimanche soir d’ores et déjà comme extrêmement dangereux pour tous à la suite de la brillante remontée qu’il venait d’accomplir. A l’issue de la 3° étape menant à Vichy, le classement général a évolué donnant le maillot jaune à Bon de l’île d’Oléron.
- 1° étape Paris/Auxerre : 1° Dupré, 5° Vivier, 8° Brun.
- 2° étape Auxerre/Dijon : 1° Vivier, 11° Brun.
- 3° étape : Dijon/Vichy : 1° Joseph Gil (Espagne), 8° Brun, 10° Vivier.
- 4° étape : Vichy-Saint-Etienne : 1. Bernard Quennehen, 2. Jacques Vivier, 3. René Lo Guidice.
- 5° étape : Saint-Etienne/Avignon : 1° André Bérard, 4° Vivier.
- 6° étape : Avignon/Béziers : 1° Joseph Gil (Espagne), 9° Vivier.
- 7° étape : Béziers/Montauban : 1° André Gonzalès, 13° Vivier.
- 8° étape : Montauban/Arcachon : 1° Marcel Fernandez, 10° Vivier.
- 9° étape : Arcachon/La Rochelle en deux tronçons : 1° Joseph Costa (Portugal) de Lacanau à Verdon et Gonzalès (Lyon) de Royan à La Rochelle.
- 10° étape : La Rochelle/Thouars : 1° Volet (Dieppe), 4° Vivier.
- 11° étape : Thouars/Vannes : 1° Thillard (Bordeaux), 26° Vivier.
- 12° étape : Vannes/Dinan : 1° Joseph Costa (Portugal).
- 13° étape : Dinan/Cherbourg : 1° Henry Perly (La Chapelle au Reboul), 15° Vivier.
- 14° étape : Cherbourg/Caen : 1° Jean Leulier, 17° Vivier.
- 15° étape : Caen/Paris : 1° Henry Perly (La chapelle au Reboul).
Classement général final : 1° Jacques Vivier (Ribérac) en 70 h 02 mn, 2. Marcel Bon (Ile d’Oléron) à 9’02s, 3. Volet (Dieppe) à 10’32s, etc...
 Vivier a dit à La Rochelle : "La guerre des nerfs avec Llorca est terminée ! Le Méditerranéen, pris de vomissements a abandonné hier à 15 kms de La Rochelle. Désormais, je possède plus de six minutes d’avance sur mon suivant immédiat, l’Oléronnais Bon et cela au moment d’aborder l’étape contre la montre sur les 86 kms que séparent Pouzaugues et Thouars. Sur des routes familières à mon nouveau rival, mais qui ne me sont pas totalement inconnues, nous allons nous livrer sans réserve, avec le Père Temps pour juge inexorable ! Dans l’étape contre la montre de Loire-Océan, j’ai pu me rendre compte que Bon était un excellent spécialiste de l’effort solitaire. Mais décidé à lutter jusqu’à un épuisement total, je ne pars pas battu d’avance. "
- La suite on connaîtra avec un Jacques Vivier classé 4° du chrono alors que Bon était relégué à la 11° place concédant encore de précieuses secondes à Vivier désormais solide leader d’une épreuve qu’il aura menée de bout en bout à sa façon.
- pour revoir les photos de l’arrivée de la Route de France en 1954 à Ribérac, cliquez ici.
NDLR : Raymond Chaminaud avait couru cette édition 1954. Il était marié avec Jeanine, une sœur de Michel Brun.

Circuit Aixois en 1951

Circuit Aixois 1951 gagné par Duteil, Vivier est troisième

LE FAVORI VIVIER ENLÈVE DEVANT BRUN LE 21° CIRCUIT DU CANTAL.

- Ce fut vraiment une belle épreuve favorisée par un temps exceptionnel que la GP de la Suze, 21° Circuit du Cantal. Un lot de classe, des spectateurs nombreux et enthousiastes, une épreuve fort intéressante, depuis le début jusqu’à l’arrivée, et finalement le record de l’épreuve a été battu.
- S’il faut tresser des couronnes au vainqueur et à son équipier Brun, s’il faut aussi féliciter les animateurs de l’épreuve, Garcia, Pagotto, Amigo et surtout le vaillant Bermudez. Il faut aussi noter la grande révélation de la journée, le jeune Agut, un débutant de 22 ans dont on reparlera.
- Quatre coureurs ont animé les deux tiers de l’épreuve, quatre coureurs qui ont fourni des efforts très généreux. Pagotto disparu du peloton de tête sur crevaison, Amigo et Garcia ont été lâchés par Bermudez avant d’arriver à Aurillac.
- Quand à Bermudez, après avoir caracolé en tête de la course jusqu’à Saint-Cernin, il a payé cruellement ses efforts rejoint d’abord par Brun puis par Vivier et Agut, il a dû successivement laisser partir Vivier et Brun et même s’il n’a pu conserver la troisième place, se laissant passer encore par des coureurs venus de plus loin.
- Vivier était notre favori mais avouons que pendant 200 kms, nous nous sommes demandés ce qu’il faisait dans le peloton à ne jamais tenter aucun effort.
- Brun et Vivier avaient reçu des consignes, ils les ont appliquées et n’ont mis le nez à la fenêtre qu’au bon moment. Une fois de plus les animateurs en ont été pour leur frais.
- La première échappée est menée par Pagotto et Garcia qui auront jusqu’à cinq minutes d’avance sur le peloton dans la traversée de Neussargues. Dès lors cette avance va fondre comme neige au soleil. A Riom l’échappée aura encore 1’06s d’avance sur Bermudez et Amigo alors que le peloton sera pointé à 2’56s. Au sommet de la côte de Beysseyre, Bermudez et Amigo rejoignent Garcia et Pagotto. On sent que Bermudez est le plus fort des quatre hommes de tête. Pagotto crève et sera repris par le peloton. Dans la côte de Mauriac, Bermudez lâche Garcia et Amigo et s’enfuit vers l’arrivée qui est encore lointaine.
- A Mauriac Amigo fatigué s’écroule et rentre dans le rang. Martinez de Clermont s’échappe du peloton et rejoint Garcia. Celui-ci connaît la défaillance et c’est alors que la côte de Saint-Cernin se présente. Un certain nombre de coureurs sont en difficultés. Brun et Vivier amènent le peloton. Martinez a son tour est à la ramasse. Plus loin Bermudez passe en tête le sommet du col, mais c’est là que la surprise arrive avec Brun et Vivier qui reviennent forts, dépassent Bermudez et le lâche dans la descente. Brun et Bermudez sont ensemble dans la descente mais ils sont rejoints par Vivier et Agut. Vivier passe à l’attaque dans la côte de Reilhac à sept kms de l’arrivée. Il s’enfuit seul vers la banderole. Puis Brun fausse compagnie au peloton pour prendre la deuxième place.
Le classement : 1. Jacques Vivier (Ribérac) sur cycle Royal-Fabric les 233 kms en 6h58’, 2. Michel Brun (Ribérac) à 37s, 3. Agut (Béziers) à 44s, 4. Pras (Angoulême) à 58s, 5. Rippe (Angoulême) m.tps, 6. Cassol (Saint-Gaudens), 7. Bermudez (Carcassonne) à 1’21s, 8. Dupuy (Grenoble) à 3’35s, 9. Tricot (Paris), 10. Cohen à 3’45s, etc...

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – JACQUES VIVIER (1951) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1951 La saison de Michel Brun

Publicité
Publicité
19 février 2020

MARIUS DUTEIL – SAISON 1951

1951, DUTEIL, VIVIER, BRUN, PASSENT CHEZ ROYAL FABRIC

LA SAISON 1951 DE MARIUS DUTEIL

- Relire la publication précédente. (saison 1950 de Brun).
- Saison 1950 de Marius Duteil.
- Cette saison 1951 qui débute à peine pour le trio sera une saison mémorable. Le trio quitte Rochet pour rejoindre la grande firme d’Objat, à savoir Royal-Fabric (lire ci-dessous). Duteil lui a 36 ans et continue encore de suivre ses élèves dans les courses et au sein du CA Ribéracois. Rien ne fait peur à Marius qui prend le départ des grandes courses comme le Tour Dordogne par exemple qui compte pourtant 270 kms de parcours.

Signature chez Royal-Fabric

Signature chez Royal Fabric de Duteil et de Vivier en 1951 en compagnie de M. Pierre Dénoyer.

Royal-Fabric en 1951 : En cette année les établissements d’Objat ne sont pas décidés à ralentir leur action, bien au contraire... Si M. Pierre Dénoyer sort son bloc note, il vous dira qu’il a sous ses ordres outre Jean Bidart, André Dupré, André Gavelle, Marcel Brunie, Marius Duteil, Raoul Pouget et Maurice Pradel : Eloi Tassin de Saint-Nazaire champion de France professionnel en 1945, Jacques Vivier Champion du Limousin 1950 et Michel Brun, tous deux de Mareuil et grandes révélations de la saison passée. Ensuite André Bernard de Limoges champion du Limousin 1949, Joseph Amigo le fameux rouleur Dacquois, Jef Adams qui sort de la brillante cohorte des indés belges et bien connu dans notre région. Ajoutons le Mussidanais Angel Barquéro poulain de M. Chaussade, Roger Pézeron de Saint-Nazaire, Essio Wrek l’espoir Saint-Livradais, Jean Montagut titulaire de nombreux succès en Narbonnais, Zappas et Laganne de Montauban, Fombellida de Bayonne l’une des vedettes de l’Oloron Sporting-Club et enfin un atout de premier ordre Schaffert de Souillac. D’autres grands noms au sein des agences dont celles de M. Caron à Bordeaux qui compte notamment sur Clotaire Guibert, Jacques Laffranque et Henri Manet, soit du beau monde au service de la grande marque de cycles d’Objat.

 PALMARES 1951 de Marius DUTEIL (sociétaire au Club Athlétique Ribéracois)

- 2° Course de Classement du CA Ribérac (1° Michel Brun), 2° Course de classement de Ribérac (1° Jacques Vivier), 3° Le Coux (1° Daniel Dihars du Stade Foyen), 8° Critérium du Printemps de Périgueux (1° Jacques Vivier), 1° Saint-Léon sur l’Isle, 5° Prix Lafond à Périgueux (1° Michel Brun), 10° Tour de la Dordogne (1° Albert Dolhats), 4° Chalais (1° Armand Darnauguilhem du CC Belvès), 4° Championnat du Limousin route (1° Marcel Guitard), 8° Oradour sur Vayres (1° Michel Brun), 6° Ribérac (1° Hervé Prouzet du Guidon Agenais), 2° Montpon (1° Michel Brun), 13° Sarlat (1° Jacques Vivier), 11° Limoges (1° Michel Brun), 5° Mareuil sur Belle (1° Michel Brun), 3° Saint-Front de Pradoux (1° Michel Brun). 1° Aixe sur Vienne (15° Circuit Aixois lire reportage ci-dessous), 1° Limoges (Prix Conchon Quinette, lire ci-dessous), 16° Circuit Aixois (1° Brun), 1° Grand Prix du Libre Poitou, 1° Grand Prix des artisans à Ribérac (lire commentaires).
-
Au Grand Prix Conchon-Quinette, treize hommes au sprint à l’arrivée et victoire de Marius Duteil sur André Bernard ex-champion du Limousin. Victoire logique d’un homme de métier qui sut ne jamais mettre le nez à la fenêtre, au contraire de son camarde Bernard, assez prodigue de ses efforts. Les deux coureurs de chez Royal-Fabric gagnent le sprint devant Guittard, Aymard, Commerie, Fourgeaud, Hébras, Dufraisse, Treuil et Rigout.

ribérac en 51

Marius Duteil vanqueur à Ribérac en 1951. A gauche Vivier, sur le cadre Francis Duteil 4 ans

MARIUS DUTEIL ENLEVE AU SPRINT LE 15° CIRCUIT AIXOIS

- Le 15° Circuit Aixois touchait à sa fin. Il restait encore trois tours à parcourir, Duteil, Rigout, Vivier étaient en tête depuis un certain temps déjà. Se relayant et s’entendant parfaitement, ils augmentaient progressivement leur avance... mais la course, la vraie course, se déroulait à l’arrière. En effet, dans le gros peloton qui se trouvait immédiatement derrière les fuyards, le jeune Ribéracois Brun et Bernard se livraient un duel titanesque.
- Le Champion du Limousin sentant le danger, attaquait sans arrêt pour limiter les dégâts. Magnifique de courage et d’allant, il appuyait sec sur les pédales.
- Les échines se courbaient, les visages étaient grimaçants sous les coups de boutoir répétés de Bernard, certains peu aptes à suivre ce train d’enfer, perdaient pied. Mais un homme le sourire aux lèvres, les mains en haut du guidon suivait Bernard comme son ombre : deux, trois, quatre fois, Bernard essayait de décramponner cette sangsue, mais en vain. Brun c’est de lui qu’il s’agit, ne lâchait pas d’une semelle ce dangereux concurrent que son professeur et mentor Marius Duteil lui avait dit de marquer sévèrement.
- Ce 15° Circuit Aixois se résuma, en effet en une lutte entre le fameux trio Vivier-Duteil-Brun et Bernard. Ce dernier ne pouvait compter que sur les services de Dussoulier, mais hélas, celui-ci vit son boyau rendre l’âme et fut contraint à l’abandon.
- Seul contre trois, Bernard tenta crânement sa chance, mais sous les attaques qui fusaient de toutes parts, il dut d’abord laisser partir Duteil, puis ensuite Vivier et enfin Rigout et Barruche. Sur la fin, il essaya le tout pour le tout, mais devant l’inutilité de ses efforts, avec dans sa roue un Brun qui refusa catégoriquement de mener, Bernard dut s’avouer vaincu.
- Ulcéré, démoralisé, la rage au ventre et les larmes aux yeux, le champion du Limousin, pour la première fois depuis fort longtemps descendit pour la pédale, c’est fini !
- L’esprit d’équipe avait vaincu une individualité peut-être brillante, mais incapable de pouvoir lutter seul contre trois si redoutables adversaires. Bernard disparu, les leaders ne risquaient plus grand-chose : ils accomplirent le dernier tour au train, sans se faire aucune peine... même légère. Le sprint parti de loin devait les départager. Duteil qui ne veut pas vieillir s’adjugea une magnifique victoire devant Jean Rigout, puissant et volontaire et Vivier, qui vit sa roue arrière se bloquer à 200 mètres de l’arrivée.
Classement : 1. Marius Duteil sur cycle Royal-Fabric les 136 kms en 3h44’05s, 2. Jean Rigout, 3. Jacques Vivier, 4. Commerie à 2’12s, 5. Brun m.tps, 6. Martin à 3’07s, 7. Perret, 8. Lacoste, 9. Barquéro, 10. Bureau, etc...

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - MARIUS DUTEIL (1951) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1951 Jacques Vivier gagne la Route de France

19 février 2020

FRANCIS DUTEIL - SAISON 1979

1979 : UN DEUXIEME TITRE DE CHAMPION DE FRANCE

F55

Francis Duteil Champion de France

 - Pour relire l’article précédent, cliquez ici.

1979 - (amateur hors catégorie) 11 victoires : Champion de France amateurs à Neufchâtel en Saosnois, 1° des kermesses belges de Sainlez et Liernu, 1° à Brive, Crocq, Dun le Palestel, Périgueux, Vic Fezensac, Route Limousine (plus deux victoires d’étapes)
2° de Bordeaux-Royan, 43° du Mondial des amateurs à Valkenburg (Hollande).
Duteil dans le rétro : Francis Duteil vient d’écrire une des plus belles pages de sa carrière sportive mais aussi de son club en devenant pour la deuxième fois Champion de France amateurs. Il était pourtant l’homme à battre, surveillé comme le lait sur le feu, mais malgré cela, il s’empare du maillot tricolore. La côte du Belvédère fait la sélection et Duteil reste sagement dans le peloton. Au 7° tour il se retrouve devant avec Coquelin et Desportes. Il observe ses adversaires et sait déjà qu’il devra partir seul, Desportes étant plus vite au sprint que lui. Dans la dernière montée, il accélère le rythme, prend une légère avance et poursuit son effort solitaire. Ses compagnons de fugue sont repris par le peloton qui se rapproche de plus en plus de Francis Duteil. Au Prix d’un fantastique effort, il parvient à conserver quelques mètres sous la banderole. Michel Larpe (Poitou-Charentes) remporte le sprint pour la seconde place. Il devance Rodriguez (Côte d’Azur), Castaingt, Bérard, Le Bigaud, Vichot, Blandon, Desportes et Madiot. Parmi ces dix premiers, nombreux sont ceux qui dans les futures années vont faire carrière chez les professionnels. Duteil reste l’amateur le plus titré, c’est une juste récompense pour un sportif qui a toujours su planifier ses objectifs.
- Avant ce championnat Duteil, avait débuté la saison en remportant le Prix du Pays de Brive devant Michel Besse son jeune équipier et Dupuytren (ACLBP) qui gagnait le sprint devant Bodin, Nicolas, Savary, Morange et Lagrange. En Auvergne, Duteil se contente d’une deuxième place derrière le Briviste Moyen au Tour des stations thermales. A Rochechouart, Duteil se classe 2° lors du Championnat du Limousin route gagné par Michel Dupuytren (Limoges Bussière Poitevine), mais il gagne de ce fait sa sélection pour le France qu’il remportera.

F56

Le podium avec Michel Larpe (2°) de l’UCAP Angoulême et
Jean-François Rodriguez (SC Nice) troisième

SAISON 1979

- 2° Commentry (03) 17/03, 5° Civray Saint Romain (86) 18/03, 9° Lussac les Châteaux (86) 25/03, 60° Lagorce Laguirande (33) 26/03, 23° Bordeaux-Saintes (17) 01/04, 40° Royan-Blaye (33) 08/04, 7° Cénac et Saint-Julien (24) 09/04, 5° Marnand (69) 14/04, 8° Reigné (69) 15/04, 7° Vougy (42) 16/04, 9° La Châtre (36) 22/04, Boussac (23) abandon 23/04, 1° Sainlez (Belgique) 29/04, 17° Schepdaal (Belgique) 01/05, 10° Awans (Belgique) 05/05, 1° Liernu (Belgique) 06/05, Alken (Belgique) abandon 07/05, 19° Trooz (Belgique) 09/05, 6° Saint Germain les Belles (87) 12/05, 1° Brive (19) 13/05, 8° Saint-Yrieix la Perche (87) 14/05, 3° Varetz (19) 19/05, 14° Guéret Trophée Motobécane (23) 20/05, 18° Nersac (16) 24/05, 2° La   Bourboule-Royat Prix des stations thermales (63) 26 & 27/05, 3° Argentat (19) 28/05, 2° La Rochette (16) 03/06, 9° Champniers (16) 04/06, 3° Aigurande (36) 05/06, 4° Abjat Boucles du Bandiat (24) 09/06, 2° Bordeaux-Royan (17) 10/06, 7° Guéret (23) 11/06, 3° Ma Campagne (16) 15/06, 5° de la première étape Route Limousine, 1° de la deuxième étape, 1° de la 3° étape, 1° classement par équipes (87) 16 et 17/06, 11° Malaville (16) 18/06, 3° Angoulême (16) 21/06, 13° Châteauneuf la Forêt (87) 23/06, 6° Tulle (19) 24/06, 9° Tour du Haut Languedoc 26 au 28/06, 2° Championnat du Limousin séniors à Rochechouart (87) 01/07, 3° Saint-Séverin (16) 02/07, 5° Châteauroux-Bourges (18) 07/07, 2° Reterre (23) 08/07, 1° Crocq (23) 09/07, 14° Chaumeil (19) 11/07, 2° Nontron (24) 14/07, 4° Claix (16) 15/07, Tour de Liège (Belgique) 18 au 22/07, 2° Boussu Bois (Belgique) 23/07, 6° Championnat de France des Comités à Neufchâtel en Saosnois (72) 26/07, 1° Championnat de France des amateurs à Neufchâtel en Saosnois (72) 29/07, 3° Cours la ville (69) 31/07,1° Dun le Palestel (23) 04/08, 5° Biran (32) 05/08, 3° Lauzun (47) 06/08, 3° Javerlhac (24) 07/08, 6° Saint-Gervais (87) 08/08, 4° Bujaleuf (87) 09/08, 3° Journiac (24) 11/08, 3° Verdun sur Garonne (82) 12/08, 14° Saint-Jory (31) 13/08, Tour du Limousin (du 15 au 19/08), 3° Dison (Belgique) 22/08, 43° Championnat du Monde à Valkenburg (Pays Bas) 25/08, 1° Périgueux (24) 31/08, 5° Saint-Mathieu (87) 01/09, 4° Peyrignac (24) 02/09, 3° Le Buisson (24) 03/09, 10° Rieumes (31) 04/09, 25° Moissac (82) 05/09, 5° Chalus (87) 08/09, 12° Charlieu (42) 09/09, 19° Issoire (63) 10/09, 11° La Châtaigneraie Les Herbiers (85) 12/09, 4° Mazamet (81) 14/09, 1° Vic Fezensac (32) 15/09, 6° Cahors(46) 16/09, 22° Saint-Céré (46) 17/09, 7° Voeuil et Giget (16) 23/09, 3° Montguyon (17) 24/09, 11° Blagnac (31) 29/09, 7° Toulouse (31) 30/09, 14° Montbrison (42) 05/10, 4° Lissac et Mouret (46) 07/10, 33° Fourchambault (58) 14/10, 2° Lussac les Châteaux (86) 21/10, 2° Chamiers (24) 28/10.
Soit 11 victoires pour 99 épreuves disputées, deux abandons.

F57

- Ce qu’a dit Francis Duteil à chaud, juste après son succès au Championnat de France : Il faut savoir se faire oublier et durant près de 100 kms, j’ai été un anonyme ou presque dans le peloton. Certes on me surveillait, mais j’ai tout fait pour que l’on m’oublie. Et puis ce fut l’échappée à trois. Là j’ai compris qu’il ne fallait pas rater le wagon, l’arrivée étant proche. Alors j’ai collaboré avec Coquelin et Desportes. On s’entendait bien mais jamais nous ne pouvions faire la différence. Je sentais la meute à mes trousses, mais ce n’était pas le moment de se retourner.
Et puis nous voici de nouveau et pour la 10° fois au pied du belvédère, un véritable mur dans une forêt. J’ai pris le 42 x 18 et au train, j’ai lâché Coquelin puis Desportes qui s’est accroché jusqu’au sommet. Le souffle des coureurs du peloton parvenait jusqu’à mes oreilles, j’avais peur et pourtant j’étais costaud. Un faux plat avec le 53 x 14 et une descente devait me permettre de prendre le large. En effet, le peloton en reprenant mes deux compagnons, s’était donné un instant de répit, ce fut alors moi qui n’en pris pas et le trou se fit plus béant. J’ai alors compris que ce titre ne m’échapperait plus. Ces dix derniers kilomètres étaient bien longs, ils n’en finissaient pas ! Je ne me suis jamais retourné, j’ai attendu de voir, j’ai attendu de voir la banderole pour le faire, il me restait 100 mètres à parcourir, le peloton en avait un peu plus ! Voyez c’est bizarre un championnat, il faut certes avoir la chance, mais il faut savoir surtout la provoquer !

F59

Protocole à Mazamet lors d'une nocturne

 Ce que dit Francis Duteil avec plus de trente années de recul sur ce championnat
(Rétro Vélo Dordogne: Un mécanicien perfectionniste, un fin tacticien et
un rouleur hors pair qui ne lâche rien)

- "En 1978 j'avais mal digéré l'oubli de mon engagement au championnat de France. En début de saison 1979 j'apprends que le circuit du championnat de France est sélectif et qu'il faut utiliser un développement de 42x18. Le championnat du Limousin aura lieu à Rochechouart sur un circuit roulant. Donc ce n'est pas gagné pour la sélection au championnat de France. A l'arrivée du championnat du Limousin jugée en haut de la côte qui traverse Rochechouart nous nous présentons à trois. Les mêmes coureurs qu'au championnat 1978 sauf Marc Durant qui est passé professionnel. Il y a donc Michel Dupuytren, Yves Nicolas et moi. Michel s'impose et avec Yves nous allons faire un terrible coude à coude. Je termine 2° avec un quart de roue d'avance. Dans les championnats précédents j'utilisais une roue-libre cinq vitesses 13-17 avec 52x47 en plateaux. Je mets toujours 5 dents d'écart (environ 1,5 dents à la roue-libre) entre les 2 plateaux ; éventuellement 8 dents (environ 2,5 dents à la roue libre) mais jamais plus car je déteste une grande différence entre les plateaux. Je vais monter 53x45 en plateaux et 13-19 à la roue libre. J'ai acheté en Belgique au mois de mai la 1° chaine étroite qui arrive sur le marché mais que l'on ne trouve pas encore en France. Grâce à cette chaine, je modifie un moyeu roue-libre six vitesses en sept vitesses qui n'existent pas encore. De cette manière j'aurai une différence d'une dent entre chaque pignon. Comme d'habitude je monte des jantes Mavic OR7 de 230 g avec 36 rayons profilés croisés à 4 (les rayons tangents au moyeu travaillent à la compression ou à l'extension d'où théoriquement une meilleure transmission de la force). J'utilise des écrous de rayons en dural (-30 g par roue) et je colle des boyaux Clément Seta Extra de 230 g.
- Le jeudi au championnat de France par équipes le Limousin est désigné 1° équipe à partir par le tirage au sort. Nous (Michel Dupuytren, Yves Nicolas, Michel Bouyat et moi) allons donc ouvrir la route et rouler sans repères. Au début du 2° tour Michel Bouyat qui a assuré ses relais jusqu'à maintenant ne peut plus suivre. Nous ne l'attendons pas. A 30 km de l'arrivée, Yves ne peut plus relayer. Je sens qu'avec Michel nous tenons une bonne cadence. Nous avons le rythme du Tour de Liège où les étapes courtes ont été parcourues très rapidement. En fin de parcours je me retourne pour voir si nous ne nous faisons pas rattraper par l'équipe partie derrière nous. Il n'y a personne. Nous n'allons pas jusqu'au bout de nos forces comme l'année dernière. Après l'arrivée nous ne descendons pas du vélo. Nous rentrons directement à vélo à l'hôtel à 10 km. Claude Louis notre CTR est resté. A son retour il nous annonce une agréable surprise : nous nous sommes classé 6°.Cela nous met le moral au beau fixe.
 Je ne fais qu'un tour du circuit (18,5 km) à allure de facteur le samedi en fin d'après-midi. Je me suis reposé le vendredi et le samedi et quand je me repose la plupart du temps, je m'endors sous l'effet du traitement aux barbituriques. Nous dormons dans la même chambre avec Michel Dupuytren. La nuit précédant la course Michel va avoir une nuit très agitée et gêner mon sommeil. Il m'arrive d'être réveillé par les cris : "prends la roue! prends la roue!" Michel est en train de disputer le championnat. Je prends mon pouls au réveil : 48 pulsations sur 1 minute. C'est bon car j'ai passé une mauvaise nuit. Je vais me reposer et somnoler avant et après le repas. Nous nous rendons au départ en vélo accrochés à la voiture du comité du Limousin. Le ciel est tout bleu et il fait chaud. Avec nos dossards 88 et 89 nous partons en queue de peloton. Je ne cherche pas à remonter le peloton. Je remarque que Michel Larpe est souvent dans ma roue : il a décidé de calquer sa course sur la mienne. Nous nous connaissons très bien. Nous habitons à quarante km l'un de l'autre, j'ai couru avec son père et nous nous retrouvons souvent dans les courses régionales. Au bout d'une trentaine de km il vient à ma hauteur et me dit : "tu n'es pas bien aujourd'hui". Je lui réponds : "non mais je n'arrive pas à me mettre à fond."Et Michel remonte le peloton. Hier j'aurai dû faire 40 km à fond avec 45x17. Je ne m'inquiète pas : il y a 185 kms (18,5 km x 10 tours). Au début du 3° tour il y a une chute à l'arrière du peloton. Je tombe car je n'ai pas eu le temps de desserrer mes cale-pieds. Pas de mal, je rejoins le peloton. Je n'ai toujours pas beaucoup de sensations. A la fin du 6°tour une échappée que je n'ai pas vu partir passe avec 2 mn d'avance. Il faut absolument réagir. Je sors du peloton avec Desportes un Lyonnais licencié à l'ACBB et un 3°coureur. Les sensations sont en train de revenir. Nous mettons deux tours pour revenir sur l'échappée. A la jonction il y a un relâchement. J'attaque aussitôt. Seuls Desportes et le Breton Coquelin ont suivi. Au passage sur la ligne pour le dernier tour nous avons 200m d'avance sur le groupe d'une quinzaine de coureurs que nous avons quitté. Nous maintenons l'écart. Nous attaquons la côte toujours avec 200 m d'avance. Il y a 3 km avec un pourcentage qui augmente progressivement jusqu'au pied du mur de 800m à 10%. Coquelin prend le relais au pied de la côte. Au bout d'un km il ne s'est toujours pas écarté pour passer le relais. Je monte à sa hauteur pour prendre le relais. Il ne s'écarte pas et il insiste. Je me replace dans sa roue. Desportes n'a pas bougé de ma roue. Je vais vouloir prendre le relais deux autres fois. Le Breton aura la même attitude à chaque fois. Je ne comprends rien à sa tactique. Pas d'inquiétudes puisque l'écart se maintient. Nous arrivons au pied du mur. J'ai déjà changé de plateau car je préfère éviter le changement de rythme provoqué la différence entre les plateaux. Le changement de plateaux est fatal à Coquelin : il reste planté. Je me mets à fond. Au bout de 200m je me retourne pour voir ce qu'il se passe à l'arrière. J'aperçois à 70m le maillot orange de Seznec qui a mis le groupe de chasse un par un. Je donne tout ce que je peux. Je regarde à l'arrière entre mes jambes. Ce que je vois décuple mes forces : la roue avant de Desportes s'éloigne. Au sommet je me retourne : je ne vois personne dans le petit bout de ligne droite. Je suis bien car je passe sans difficulté du 45x19 au 53x14. Il y a maintenant une ligne droite plate de 1 km avant de tourner à droite dans la descente. Je me retourne au bout de 500m. Desportes a été rejoint et j'ai au moins 200m d'avance. Avant de tourner à droite je me retourne à nouveau : j'ai plus de 300 m d'avance et le groupe occupe toute la largeur de la route. Sur tous mes vélos je fais rehausser la boite de pédalier comme sur les vélos de piste. Je vais pouvoir pédaler tout au long de cette descente avec des virages pas très difficiles. En bas une voiture vient à ma hauteur sur ma gauche. Cyril Guimard est à l'avant en place droite. Il me dit : "Francis c'est gagné tu as 50 s d'avance". J'ai environ 7 km à parcourir. Je scrute la route car je sais par expérience qu'une crevaison à l'arrière dans un championnat de France c'est 1 mn. A moins d’un km de l'arrivée la famille Bodier est sur le bord droit de la route. Quand Philippe m'aperçoit il me crit : "Francis tu es champion! Francis tu es champion!". Je me retourne je ne vois personne. Je coupe mon effort. A plus de 50 m de la ligne je fais roue-libre. J'ai envie de freiner pour faire durer le moment du passage de la ligne. Je fixe la ligne d'arrivée et j'imprime dans mon cerveau le passage de la roue avant sur la bande blanche".

F60

A Saint-Gervais Videix le 8 août  lor du Bol d'Or gagné par Larpe
Le podium Hurel (Normandie), Viroulaud, Larpe et Duteil

Pour relire son premier titre de Champion de France à Eguzon et sa stratégie de course : cliquez ici
Ses équipiers : Michel Besse, Michel Duprat et André Laroudie.
Ses adversaires : Dupuytren, Courteix (ACLBP), Nicolas, Moyen, Perrier (Brive), Le Dain (Anthony), Benoit (Boussac), Bacle (Saint-Junien), Dubost (Bergerac), Puychaffray, Vigne (La Souterraine), Parenteau (Nersac), Cardinal (Civray), Roy (La Souterraine), Vidalie (Orléans).
Les Champions régionaux du grand Sud en 1979 : Francis Castaing (CC Marmande) pour le comité d’Aquitaine, Bernard Pradel (VC Rodez) pour les Pyrénées, Michel Larpe (UCAP Angoulême) pour le Poitou-Charentes, Michel Dupuytren (ACL Bussière Poitevine) pour le Limousin, Marc Vidal (AC Clermont-Ferrand) pour l’Auvergne.
Classement national FFC 1979.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - FRANCIS DUTEIL (15) © BERNARD PECCABIN
D’après la documentation de Francis et avec ses photos
Cet article a déjà paru sur le blog la Dordogne Cycliste, devenu inactif.
Prochain épisode : 1980 : 17 victoires et un début de saison en bleu, blanc, rouge

 

19 février 2020

1995 - LE CYCLISME, SON ACTUALITE (8° semaine de la saison)

IL Y A 25 ANS EN DORDOGNE ET EN AQUITAINE

17 au 23 Février 1995

- Le 18 février, Thierry Bricaud (Vendée U) gagne à Hendaye la Ronde du Pays Basque. Quatrième à Urrugne et deuxième à Bayonne, le sociétaire de la formation de Jean-René Bernaudeau a su contrer une attaque de Conan le long de la côte Océane pour le battre au sprint à Hendaye, Frutoso (Mantes) prenant la troisième place.

Essor 95

Carlos Da Cruz à gauche vainqueur du Tour du Pays Basque
A droite Cyrl Délias vainqueur de la Flèche Basque

- Le 19 février Carlos Da Cruz jeune poursuiteur de l’équipe de France crée la surprise à Biarritz où est jugée l’arrivée du Tour du Pays Basque. Première victoire en 1° catégorie pour ce pistard qui a réglé au sprint le Canadien Anand et Erwan Jan (Asptt Paris).
- Le 23 février la Flèche Basque sourit enfin à un coureur régional. Cyril Délias (Langon) gagne à Anglet lors d’un sprint massif où il bat l’espagnol Ayestaran (Iberdrola) et le Montalbanais Grechi.

ÉCHOS DE DORDOGNE

Ménesplet

Dumont, Eyquard et Paggiolo tiercé Caudrotais à Ménesplet

- Le 1° cyclo-cross couru au Camp Gite des Loges à Ménesplet a vu la suprématie des coureurs du Caudrot qui avec Laurent Dumont, Dominique Eyquard et David Paggiolo remportent dans cet ordre les trois premières places. Derrière ce solide trio on trouve Mestadier, puis les Faidherbiens Estève, Bournet, Métreau et Stoikowitch distancés. Heureusement que Mickaël Estève et Guillaume Carreau sauvent la mise chez les jeunes en se classant respectivement premier et deuxième des juniors.
- Les samedis cyclistes à Périgueux ont recueilli un taux de participation record avec 84 coureurs inscrits. Ches les minimes victoire de Julien Sybiac (Pédale Faidherbe) en individuelle et éliminatoire. Chez les cadets, Victoire de Jean-François Robert (CC Périgueux) en individuelle et éliminatoire. Chez les séniors Jean-Luc Besse (Boulazac AC) gagne l’individuelle et Christophe Cuménal (EC Ribérac) l’éliminatoire.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - 1995/8° SEMAINE © BERNARD PECCABIN
La mémoire du cyclisme en Dordogne est à découvrir sur ce blog

18 février 2020

MICHEL BRUN - SAISON 1950

LA SAISON DE MICHEL BRUN ET VIVIER DEVIENT MILITAIRE

Carrière de Brun

Relire la publication précédente sur Jacques Vivier son équipier.

Pgx-Brive-Pgx

Départ de Périgueux-Brive-Périgueux (Prix Lafond)

 

- Après Marius Duteil et Jacques Vivier, place à Michel Brun le troisième larron de cette équipe Mareuillaise, licenciée au CA Ribéracois. En cette saison 1950, Brun a été également présent dans tous les faits d’armes de ses deux équipiers. Brun avait débuté sa carrière par des courses de village où il se rendait le dimanche. Il se souvient d’ailleurs d’une des premières qui se passait à Saint-Sulpice de Mareuil et qu’il n’oublie pas de raconter à ceux qui lui demandent, comment est-il venu au vélo... ?
- Si Vivier a remporté plus de vingt succès en cette saison 50, Brun a été également très vaillant avec pas loin de quinze bouquets dont un chez lui à Mareuil, un à Périgueux avec le Prix Henri Lafond qui constitue une grande victoire dans une course à étapes, sans oublier celui de Brigueil le Chantre où il est rare qu’un débutant s’impose d’emblée.

1950 amateur Cycles Rochet (sociétaire au Club Athlétique Ribéracois) : Le Lardin, La Meyze (87), Mareuil sur Belle, Aubin (12), Nontron (Prix de Saint-Martial), 1° Saint-Vincent de Connezac, GP de Saint-Cybard à Angoulême, du GP Henri Lafond à Périgueux (vainqueur des deux étapes) lire ci-dessous reportage, 8° Championnat du Limousin route (1° Jacques Vivier), 2° Châlus (1° Rippe UCAP Angoulême), 3° Championnat du Limousin des sociétés (équipe du CA Ribérac avec Duteil, Brun et Vivier), 2° Nontron (1° Vivier), 2° Critérium du Centre (1° Vivier) reportage, 2° Saint-Estèphe (1° Vivier), 2° Pont de l’Hérisson à Angoulême (1° Vivier), 2° Brive (1° Vivier), 2° Prix la Gauloise à Périgueux (1° Duteil), 3° La Rochefoucauld, 2° Aubeterre, Brigueil le Chantre - lire reportage ci-dessous, 1° Ronde des Tours de France à Périgueux, 2° Piègut (1° Vivier), 2° Chalus, 2° Miallet.

photo 023

Arrivée du Prix Lafond à Périgueux en 1950 © Francis Duteil

PRIX HENRI LAFOND A PERIGUEUX
Le jeune espoir Michel Brun enlève les deux étapes
du Prix organisé par la Pédale Faidherbe

- Périgueux le 14 mai - Au Grand Prix des Cycles Lafond disputé en deux étapes, la course a pour ainsi dire appartenu de bout en bout à Brun et à Vivier. Les deux jeunes Ribéracois ont dominé le lot entier des concurrents le premier nommé surtout, puisque c’est lui qui enleva l’épreuve
- Dans la première étape Périgueux-Brive, parvenant à se détacher fort près de l’arrivée, Brun franchissait le poteau en avance de vingt mètres sur le peloton réglé par Brunie.
- Dans la seconde étape, Brive-Périgueux, Lajoinie échappé ayant été rejoint, Vivier, Delmas et Sautet traversèrent Sarlat en avance d’une minute sur le peloton. Sautet craqua, Vivier et Delmas atteignirent les Eyzies 2’05s avant les poursuivants. Puis au Bugue, Delmas ne pouvant à son tour, tenir l’allure imposée par Vivier, ce dernier dut poursuivre seul son chemin. A l’arrière, sachant le leader isolé, la chasse battait son plein. Aussi Vivier fut-il rejoint dans les rudes côtes de Rouffignac par Bernard, Duteil, Matrat, Commerie et Brun. Brunie ayant été auparavant distancé sur crevaison. Ces cinq hommes devaient accomplir le sprint à Périgueux, où Brun, bien emmené par Vivier réédita son exploit de Brive. Ces deux jeunes coureurs de 18 et 19 ans sont considérés, à juste titre en Limousin, comme les deux grandes révélations de l’année. On leur reconnaît une classe exceptionnelle. On attend avec curiosité de les voir à l’œuvre dans certaines classiques du Sud-Ouest, et l’on espère en Limousin qu’ils affronteront sous peu de grands routiers de Guyenne.
Première étape : 1. Michel Brun les 75 kms en 1h49’ sur cycle Rochet, 2. Brunie à 5 secondes, 3. Commerie, 4. Lacoste, 5. le peloton
Deuxième étape : 1. Michel Brun les 150 kms en 4h15’ sur cycle Rochet, 2. Bernard, 3. Commerie, 4. Duteil, 5. Vivier tous m.tps, 6. Martrat à 1’17s, 7. Sautet à 2’56s, 8. Mounet à 3’53s, 8. Lascaux, 9. Lacoste, 10. Delmas
Classement général : 1. Michel Brun (CA. Ribérac) sur cycle Rochet 2 points, 2. Commerie (Pédale Faidherbe) 6 pts, 3. Duteil (CA Ribérac) 10 pts, 5. Bernard (Limoges), 5. Vivier (Ribérac), 6. Martrat, 7. Sautet, 8. Lacoste, 9. Mounet, 10. Lascaux, etc...

Brun, Vivier, Dufraisse en 1950

Brun, Vivier et Dufraiise de gauche à droite

A 70 kms du but, BRUN (Ribérac) a tenté une folle entreprise
dans le 9° GP de BRIGUEIL LE CHANTRE QU’IL REMPORTE

- Des coureurs solides, pleins d’expérience, des rouleurs affirmés ont baissé pied et des 45 hommes qui prirent le départ, émergea un frêle jeune homme, Brun, lequel tenta une folle entreprise.
- Le jeune coureur de Ribérac partit seul à mi-course et jamais malgré ses efforts spasmodiques de ses adversaires les plus redoutables, il ne fut rejoint. Sans doute doit-on dire qu’il perdit de l’avance qu’il avait acquise et que son aîné et compatriote Duteil lui rendit grand service en freinant le peloton....
Mais ceci ne diminue en rien la victoire de Brun dont c’est cette année la 14° victoire.
LA COURSE
- Le train est vif dès le départ et les hostilités sont ouvertes. Vénien s’en va... Pas pour longtemps, Gunder et Béronneau ramènent le peloton. Et c’est de suite une autre offensive amorcée par Londéro, les Contarin, Béronneau, Gunder, Laborderie, Martineau, Lévêque, Texier, Colette, Leclerc, Vivier et quelques autres répondent et le peloton se scinde. Mais Vervialle emmène le second peloton et après une chasse sérieuse la soudure est faite au 28° km. A Azat le Ris, Vervialle passe en tête. Il y aura encore des escarmouches, mais à Lignac tout rentre dans l’ordre.
- Brun s’en va seul avant Bélâbre. Personne ne croit à cette fugue. Une raison pour le Ribéracois d’augmenter son avance. Toujours seul à Liget, il poursuit son effort et totalise plus de deux minutes sur de Mello, lequel est aux avants postes du peloton.
- A Montmorillon quelques hommes passent à la tête desquels on note Rippe, Duteil, Laborderie et Allory. Ce groupe semble assez fort pour reprendre Brun. D’autant plus que derrière Lévêque se relève, Londéro est lâché, ainsi que Martineau, Leclerc, Bidault et Pellé qui doit s’arrêter plusieurs fois. Le second peloton se rapproche du premier. Gunder dans le premier peloton est lâché. Vervialle s’en va seul du second peloton amenant Aubrun, Marino Contarin et de Mélo. Après quelques instants de chasse la soudure est réalisée. La situation est confuse à La Trimouille. Allory et Rippe emmènent le peloton, mais Duteil contrôle la bonne marche et bien que Brun oublié par tout le monde ait perdu quelque peu de son avance, il ne sera pas rejoint et triomphera sous les acclamations du public.
Le classement : 1. Michel Brun (Ribérac) les 135 kms en 3h40’, 2. Marino Contarin (Montluçon) à 1’10s, 3. Duteil (Ribérac), 4. Laborderie (La Rochelle), 5. Guitard (Limoges), 6. Aubrun (Gien), 7. Allory (Angoulême), 8. Rippe (Angoulême), 9. Vervialle tous m.tps que Contarin, 10. Colette à 2’10s, etc...
NOTA - Fin 1950, Vivier effectue son service militaire. Grâce à ses résultats sportifs, il bénéficie d’une affectation préférentielle. C'est-à-dire à Périgueux. Un endroit que "Dordogne Cycliste" connaît bien, ayant porté durant onze années le treillis dans cette même caserne, devenu beaucoup plus tard 5° Régiment de Chasseurs... Mais place à la lecture avec Jacques, dont la simplicité est remarquable devant le journaliste qui est venu le traquer jusqu’au parloir, en ce début de saison 1951...

INTERVIEW DE JACQUES VIVIER A LA CASERNE

- Quel sacré travail pour dénicher ce sympathique Jacques Vivier, champion du Limousin 1950 ! Je savais le trouver au 68° RAA à Périgueux, mais nos visites successives furent infructueuses. Mardi dernier, il faisait un temps à ne pas mettre un journaliste dehors, c’est pour cela que nous nous sommes rendus à la caserne assez éloignée du centre. Au poste de garde, j’apprends enfin qu’il est là, Jacques est consigné, tant mieux pour nous, tant pis pour lui. C’est en courant qu’il s’avance. Nous le savions excellent coureur cycliste, mais nous ne lui connaissons pas ses talents de crossman. La cour est grande et immédiatement nous constatons que le souffle est puissant.
"Alors, mon vieux, en forme ?

Vivier militaire

- Oui pas mal. Je n’ai pas à me plaindre. "
Le parloir fermé, nous avons le temps de détailler notre jeune interlocuteur. Un grand garçon de vingt ans, mince et grand (1,79m), au visage fin et ouvert, des yeux marron qui vous fixent très franchement. Un beau gars, châtain foncé à qui les filles de Mareuil sur Belle doivent rêver, veinard !...
Mais Jacques s’il pense aux filles, (c’est de son âge), pense surtout au vélo. Chaque individu à un violon d’Ingres, celui de Jacques Vivier a toujours été le vélo. Un drôle de gars le Jacques. A 14 ans sur un vélo routier à la fête de Saint-Sulpice de Mareuil ? il a disputé sa première course, mais cela en resta là. Etant apprenti tailleur, il n’avait pas les moyens de se procurer un beau vélo de course.
"J’ai toujours aimé le vélo, dit-il et quand je suis à bicyclette, j’oublie tout, plus de soucis, plus rien, seule la route compte, avancer toujours plus vite."
"Ma véritable course a été en fin de saison 1949. Le 15 août à Verteillac, j’avais réussi à me procurer un vieux vélo de course. A l’épreuve des jeunes, je fis deuxième derrière Brun et dans la course des As, je fis troisième derrière Duteil et Lascaux. "
- Duteil est un vieux renard du vélo, il a beaucoup de pratique et a flairé dans ces deux jeunes de futurs champions. Il ne s’était pas trompé.
"Il nous a pris en main Brun et moi et nous nous sommes faits inscrire au CA Ribérac".
- Il a une profonde admiration pour son entraîneur Duteil et son coéquipier Brun, qui l’ont amené à remporter les plus belles épreuves au cours de la saison 1950. Un trio difficile à dégommer et de qui on se méfiait quand ils étaient sur la ligne de départ.
- L’année dernière, alors que Jacques était un inconnu, en quelques épreuves, il acquit la réputation bien établie de fameux rouleur et grimpeur très endurant et dur avec lui-même. Le nom de Vivier revenait à chaque instant et il faillit être classé pour le GP des Nations, mais avouons qu’il était un peu jeune dans le métier. Ce n’est pas qu’il ne se serait pas bien placé, non ! Mais il y en avait d’autres avec des noms plus en vogue. Mais Jacques a l’intention et sa volonté ne nous fera pas mentir, de porter haut les couleurs du Périgord et de se frayer un passage parmi les As, qu’il compte affronter et cela sans peur.
- Il a eu bien peur cependant le Jacques, d’avoir perdu sa forme. Rentré à la caserne le 19 octobre, il n’a pas touché un vélo jusqu’à la fin décembre. Ca commençait à le démanger sérieusement d’autant plus qu’il s’était passablement empâté.
"Figurez-vous j’étais arrivé à 81 kilos. Aujourd’hui, j’en fais 75 et en pleine saison j’accuse 71 kilos. " Enfin après le 1° janvier, il fut autorisé à reprendre l’entraînement.
"Selon le temps, je fais 25 à 30 kilomètres sur la route et autant pour revenir après un court repos. Quand le temps est vraiment favorable, je fais cent bornes sans descendre. "
Mais Jacques a sa petite combine. Très souvent l’entraînement l’amène de Périgueux à Mareuil où il casse la croûte chez lui et revient en fin d’après-midi, 99 kms en deux étapes.
Nous abordons maintenant la saison 1951 et évidemment quand on est soldat, on ne peut trop faire de projets d’avenir, d’autant plus que son régiment est paraît-il appelé à quitter Périgueux pour l’Allemagne.
"Je tenterais de rester dans la région. Mon capitaine tient à ce que je courre le championnat militaire.
- Penses-tu remporter l’épreuve ?
"Je ferai l’impossible. Les concurrents ne sont connus que quelques semaines plus tôt.
Enfin je pense me débrouiller. "
- Et pour les épreuves civiles ?
"Si possible je les disputerai toutes si je reste dans la région.
- Actuellement comment la forme se présente t"-elle ?
"Je me sens mieux que l’année dernière. Ca tourne encore plus rond avec beaucoup plus de souplesse, et j’ai l’impression d’effectuer une belle saison"
Il appuie sur ce dernier passage, les yeux dans le vague des routes sinueuses qu’il entreprend d’attaquer, mais le dit d’une façon modeste.
La soupe vient de sonner. Une chaude poignée de main et nous le quittons. Il se retourne et nous revoyons son sourire optimiste, un sourire de vainqueur dans une tête intelligente et sans prétention exagérée, oubliant tout sur le vélo.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE – MICHEL BRUN (1950) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1951 Le trio passe chez Royal-Fabric

17 février 2020

1970 - LE CYCLISME, SON ACTUALITE (8° SEMAINE DE LA SAISON)

IL Y A 50 ANS EN DORDOGNE ET EN AQUITAINE

17 au 23 Février 1970

de Vlaeminck 

- Les championnats du monde de cyclo-cross ont été dominés par les Belges sur leurs terres de Zolder. Chez les pros le titre revient à Eric de Vlaeminck (notre photo ci-dessus) devant son équipier Van Damme et l’allemand Rolf Wolfsholl troisième. Chez les amateurs, Pierre Bernet n’a pu accrocher que la douzième place à 3’35s du Belge Robert Vermeire titré qui a battu l’espagnol Basualdo deuxième et le belge Debecker troisième. Les Belges très forts sont premiers par équipe devant celle d’Italie et de Suisse, la France ne termine qu’en quatrième position.
- A Bussière Saint-Georges, c’est Albert Peter de Saint-Junien qui s’adjuge ce premier cyclo-cross. Derrière se classent Martinez (Nevers) et Ditlecadet (CRCL).
- Le cyclo-cross de Troquereau près de Coutras, a vu la victoire du Talençais Daniel Dutertre. Parti en tête, le coureur natif de Nontron a battu de justesse Gabillet son équipier et Duresse (3°) de l’AS Libourne.
- Aux Essarts c’est le Coutrillon Dutour qui s’est imposé avec plus de deux minutes sur ses poursuivants. Derrière se classent dans l’ordre de Santi (Talence), Valèze (CRCL), Clément (Talence) et Raffin (Nontron).

duteil

- On a couru aussi à Anglet Blancpignon ou les Dubois se sont partagés la part du lion. Victoire de Serge devant Daniel alors que Lopez (Navarrenx) termine en 3° position et que Louis Dubois quatrième complète la domination de cette famille.
- Plus de peur que de mal pour Bernard Dupuch qui a fait une impressionnante cabriole au prix de Saint-Tropez. Transporté à l’hôpital, on lui a retiré un gravier de l’œil et panser ses blessures. Il a été autorisé à rejoindre le soir l’équipe de Louis Caput dans son hôtel à Biot.
- Placé sous le contrôle technique de l’UCAPA, la course de Pont d’Agris s’est soldée par la victoire de Francis Duteil (CRCL) - notre photo - qui a battu Dubois (La Couronne) et Francis Dubreuil son équipier du CRCL.

ÉCHOS DE DORDOGNE

- La course de classement de La Tour Blanche a vu le succès de Lucien Sautier qui a battu ses équipiers tels Jean-Paul Sauvignat, Jean-Pierre Lacaud, Claude Denis, Marcel Jolivet, Raymond Labrousse et Michel Mournat dans cet ordre et dans le même temps.

Saint-Astier 70

Barraud à gauche vainqueur à Saint-Astier devant Duresse à droite

- Disputée à Saint-Astier, le cyclo-cross de la commune couru en pleine ville a vu le succès de Barraud (CRCL) devant Duresse (Coutras) et Moro (Libourne). Le matin a course des jeunes a vu la domination des frères Darrin et de Bibié.

RÉTRO VÉLO DORDOGNE - 1970/8° SEMAINE © BERNARD PECCABIN
La mémoire du cyclisme en Dordogne

Publicité
Publicité
RETRO VELO DORDOGNE
RETRO VELO DORDOGNE

Blog destiné à recenser les informations sur le cyclisme de la Dordogne depuis sa création jusqu'à nos jours...(Photos, articles, reportages, etc...)
Voir le profil de Bernard PECCABIN sur le portail Canalblog

Publicité
Archives
RETRO VELO DORDOGNE
Derniers commentaires
Newsletter
Publicité